O Bar La dent acérée, Budapest O
— C'est l'œuvre de ces maudits dragons foudre, moi je te le dis… Ce sont des monstres et ils auront notre peau à tous.
Louis Weasley releva la tête et cessa de caresser Chance entre les deux oreilles, qui très mécontente, se mit à feuler. Lorsque le colibri de papier se posa sur l'une de ses moustaches, la cathsith de nouveau occupée, se remit à ronronner. Louis s'esclaffa, un peu attendri par la scène.
Le barman, jusqu'à maintenant si affairé qu'il n'avait pas reconnu l'un de ses principaux clients, siffla en s'exclamant gaiement :
— Bah ça alors ! Si je m'attendais à te revoir un jour !
— Tu ne m'as pas reconnu lorsque j'ai passé commande tout à l'heure, lui reprocha Louis avec un grand sourire. Comment ça va depuis le temps ?
Le demi-géant balaya l'air de la main, manquant de renverser quelques bouteilles d'alcools disposées sur le bar.
— Ma vie n'a rien de passionnant. Parle-moi donc de la tienne ! Ta copine… L'américaine… Elle est passée la semaine dernière! Elle m'a dit que tu avais repris tes études ! Alors comme ça, tu as abandonné la magizoologie ?
Todd ne semblait pas pouvoir y croire.
— Pas tout à fait, répondit Louis en désignant le petit chat qui dormait maintenant sur ses genoux. Disons que j'ai simplement décidé de me spécialiser dans les gros mammifères volants et cracheur de feu…
Todd se figea et pâlit. Il se pencha vers Louis et lui resservit un verre tout en chuchotant :
— C'est un beau métier, mais ne t'en vante pas ici. Les dragonologistes n'ont pas très bonne réputation en ce moment… Pas dans le coin.
Louis fronça les sourcils et commença à siroter sa boisson.
— Je t'ai entendu mentionner les dragons foudre.
Le sorcier qui se trouvait à côté de Louis lui lança un regard méprisant avant de jeter quelques pièces et de s'en aller.
— C'est quoi son problème ?
— Comme je te l'ai dit, vous autres avez mauvaise réputation…
— Je croyais que le pays du Magyar à pointes serait plus accueillant avec un expert en dragons !
— Ça, c'était avant que certains de tes collègues ne se mettent à jouer avec le feu.
— De quoi parles-tu ? demanda Louis.
Todd posa sur le comptoir du bar l'exemplaire du journal local sorcier avant de partir prendre l'un commande d'une cliente. D'un coup de baguette, le lettres du journal se mirent à cavaler sur la page pour former des phrases en anglais, qu'il pourrait comprendre.
Mais que se passe-t-il à Budapest ?
Il s'agit malheureusement de la douzième macabre découverte en moins de trois semaines, que l'officier Singher a faite ce matin. Constatant un mode opératoire semblable à celui des dernières victimes également vidées de leur sang, celle-ci présentait tout pareillement des traces de violentes électrocutions ainsi que des marques évidentes de morsures dans le cou.
Alors que les vampires sont en pleine débâcle politique pour contrer les gouvernements magiques internationaux souhaitant durcir les règles de recensement les concernant, les tensions s'amplifient dans la ville de Budapest. Plusieurs d'entre eux affirment être tout à fait innocents et n'avoir rien à faire avec ces meurtres.
« Tout porte pourtant à croire le contraire », se confie une sorcière très inquiète pour la sécurité de sa famille. « Les marques de morsures, les victimes vidées de leur sang… S'il ne s'agit pas d'un vampire, je n'y comprendrais rien ! ».
La Présidence Hongroise magique appelle à la plus grande prudence, alors que l'enquête est toujours en cours, et enjoint à ses concitoyens de garder leur calme.
L'article continuait, présentant les douze victimes et quelques témoignages qui déclaraient avoir aperçu les soirs des crimes des vampires à proximité.
— Je ne vois pas le rapport avec les dragons foudre, déclara Louis en reposant le journal.
— La Présidence Hongroise tente de masquer sa terrible incompétence, expliqua le barman. Nous autres, nous savons la vérité.
— Loin de moi l'idée de t'offenser, mais ce que tu dis ressemble vaguement au début d'une théorie du complot, plaisanta Louis.
— C'est très sérieux… Ils sont arrivés il y a deux mois maintenant. Dans de grandes caisses scellés. On m'a proposé d'en acheter un…
— Un quoi ?
— Un dragon foudre, pardi !
Louis écarquilla les yeux et perdit son sourire :
— Les dragons foudre sont tous à l'observatoire de dragonologie de Roumanie. C'est impossible.
Le demi-géant se pencha une nouvelle fois vers Louis, leur deux nez se touchant presque :
— J'en ai vu un de mes yeux, Louis. D'aussi près que je te vois toi.
— Comment est-ce possible ? balbutia l'ancien Gryffondor.
— Les braconniers. Ça fait depuis deux ans maintenant qu'ils détournent des œufs de dragons foudre pour les vendre sur le marché noir.
Louis secoua la tête, refusant d'y croire.
— L'espèce est surveillée à chaque seconde. On ne les laisse jamais seuls…
— Les électrocutions, se sont eux. Les traces de morsures, se sont eux aussi, mon petit ! Je te le garantis. Quelqu'un cherche à ce que les vampires portent le chapeau pointu…
— Mais … j'ai déjà été en contact des dragons foudre. J'étais là, j'étais présent lorsqu'on les a trouvé dans leur temple, en Papouasie. Ce sont des créatures parfaitement inoffensives et très amicales avec les humains. C'est…
— En as-tu vu, depuis que tu les as fait sortir de leur fameux temple ?
Louis secoua la tête.
À cette époque, il courrait de missions en missions pour s'occuper de toutes sortes de créatures magiques. Il n'était jamais plus de deux mois dans le même pays et n'avait jamais eu le temps de prendre connaissance du sort des dragons foudre qu'on avait transféré jusqu'en Roumanie, pour les étudier. Il les pensait en sécurité…
— Pourquoi seraient-ils devenus dangereux et agressifs ? s'étonna Louis.
— L'Homme n'a pas son pareil pour faire ressortir ce qu'il y a de pire dans une âme.
— Mais les dragons foudre ont toujours eu beaucoup de respect pour le genre humain. Sans eux, ils n'auraient pas survécu. Les deux espèces ont dépendu l'une de l'autre durant des siècles. Ce sont les humains qui ont érigé un temple pour les protéger…
— De quoi, à ton avis ? haussa un sourcil le barman.
Louis bégaya quelques mots et sentit la honte l'envahir.
— Je n'ai pas dit que tous les Hommes étaient mauvais, reprit plus doucement le demi-géant.
— Nous n'aurions pas pu les laisser dans ce temple. Les braconniers auraient fini par le trouver et ils auraient tous été à leur merci. On les a mis en sécurité dans la réserve de Roumanie pour cette raison !
Les dragonologistes avaient calculé tous les paramètres pour que les dragons foudre ne subissent pas un changement d'environnement trop brutal. On avait fait intervenir la Ligue de Préservation et Soins aux Dragons pour financer en grande partie les nouveaux habitats…
— Certaines choses restent secrètes pour de bonnes raisons, Louis.
Est-ce que dans leur euphorie de rencontrer une nouvelle espèce de dragons, Charlie et lui avaient commis une erreur ? Est-ce qu'ils avaient mis en danger toute une espèce et l'équilibre de ces dragons par pur orgueil ?
— Comment les braconniers ont-ils pu s'infiltrer parmi des dragonologistes ? Qui a détourné des œufs ? C'est…
— Tous les dragonologistes ne sont pas comme ton oncle et toi. Plusieurs sont des sorciers très cupides… Du temps des Autres, ils étaient plusieurs à travailler pour renverser les gouvernements magiques. Tu dois bien le savoir…
— Mon oncle ne m'a jamais rien dit…
Louis avait le cœur serré et l'estomac noué. Charlie aurait dû lui parler des œufs disparus.
— Tu crois que des braconniers sont parvenus à créer un élevage de dragons foudres clandestins ?
La barman hocha la tête avec empressement en caressant sa longue barbe grisâtre.
— J'en suis persuadé. Ils sont plusieurs à m'avoir contacté, pour … Enfin, tu sais pourquoi.
Louis demeura muet un instant et se concentra sur les oreilles de Chance, plus qu'heureuse d'avoir de nouveau toute l'attention de son ami.
Todd tenait également un bar clandestin. Le genre de bar qui vendait des alcools qu'on ne trouvait nulle part ailleurs et quelques produits de contrebandes qui n'avaient pas passé les douanes. Pour ne pas payer certaines taxes, le tenancier de La dent acérée avait un accord avec quelques passeurs qui lui faisaient parvenir des boissons, des poudres et autres substances que la Présidence magique hongroise avaient estimé illégales.
— Vendre de l'alcool ou certaines substances… Pourquoi pas. Mais mêler de pauvres innocents, des créatures, à nos folies humaines… ça non. Ils sont plusieurs dans la corporation à avoir pourtant accepté. Notamment les bars… D'un autre genre.
— De ceux qui organisent des trafics de créatures magiques et des combats d'arènes ?
— Tu en connais ? s'étonna le barman. Je te déconseille de traîner dans ce genre d'endroits. On n'y trouve rien de bon. C'est une limite que tu ne devrais pas franchir.
Louis opina.
— J'en suis parfaitement conscient, je t'assure. J'ai simplement déjà eu affaire à eux pour protéger certaines créatures magiques. J'ai… J'ai entendu parler des combats d'arènes également, mais je n'y ai jamais participé.
Ses pensées se tournèrent vers Allénore.
Elle se confiait toujours au compte-gouttes, révélant de temps en temps une information ici et là. Lorsque Louis traçait la route de ses cicatrices, il lui arrivait de lui parler de comment elle se les était faites. À chaque fois, Louis écoutait patiemment et séchait ses larmes.
Louis savait, ce que ces combats d'arène pouvaient faire.
Il savait que des personnes malintentionnées s'enrichissaient sur le dos de ceux qui n'avaient rien à perdre et tout à prouver. Pour quelques pièces, se battre avec une créature magique … Beaucoup étaient prêts à tout et considérait cela comme un divertissement des plus passionnants.
Allénore lui avait dit qu'à l'époque, se battre lui avait donné l'illusion qu'elle valait quelque chose, et que certains de ses anciens camarades de combats avaient décidé d'y mourir et d'y laisser leur vie, car selon eux, elle ne méritait pas d'être vécu. Quand elle disait cela, il l'embrassait avec tout son amour, toute son âme, pour lui dire avec les mots qu'il ne trouvait pas, trop faibles pour ce qu'il ressentait, qu'elle aurait toujours une raison de vivre et que si elle ne la trouvait pas, il irait la lui chercher.
— Je suis content d'entendre que tu n'as jamais mis les pieds là dedans.
Puis il y avait les combattants, les sorciers qui faisaient cela par pur plaisir.
Todd, visiblement rassuré, souffla un coup avant de resservir Louis une nouvelle fois.
— Il y a des dragons foudres à Budapest ? Tu penses vraiment que ce sont eux qui … qui tuent ces sorciers ? fit Louis en désignant le journal.
— Ne te mêle pas de ça.
Il afficha un sourire grand comme le monde en haussant les épaules.
— Tu me connais.
— Justement.
— Je suis dragonologiste.
— En études, rectifia Todd.
— Je suis très doué.
L'homme éclata de rire, faisant trembler le sol et les murs. Il se calma petit à petit, devant l'air tout à fait sérieux de Louis.
— On ne peut pas laisser des braconniers tuer des gens et se servir de dragons foudre de la sorte… Avec ou sans ton aide, je trouverais forcément un moyen de parvenir jusqu'à eux…
Todd grommela dans sa barbe mais ne résista pas bien longtemps.
— Cela fait un moment qu'on ne peut pas faire confiance aux autorités magiques. Je crois que cette guerre, entre les vélanes et les vampires, les arrangeraient bien et que c'est pour ça que personne n'agit pour retrouver les dragons foudre.
Il capitula finalement, et prit la paume de Louis dans la sienne, avant d'écrire une adresse.
— Je ne peux que te conseiller d'être prudent. Ces dragons… ils ne sont pas comme les autres. Ils sont fourbes et intelligents. Ce bar, Le Marché… Il organise tous les soirs des combats d'arène dans lesquels on retrouve toujours des dragons foudre.
— Merci Todd.
Le barman se contenta de soupirer tout en espérant qu'il reverrait bientôt cette tête blonde toujours sur ses épaules…
O Bar Le Marché, Budapest O
Allénore allait le tuer.
Il avait insisté pour l'accompagner afin de passer du temps avec elle. Avec la reprise de ses études, Louis n'avait plus une minute à lui. Allénore depuis qu'elle avait réintégré l'École des Enchantement et Sortilèges Supérieurs était également occupée tout le reste de l'année, sans parler de ses missions diplomatiques… Alors, avec les vacances estivales, ils s'étaient promis de passer le plus de temps possible.
Cela faisait à peine un an qu'ils s'étaient retrouvés. Un an, que la guerre avec les Autres avait été à son paroxysme et avait bien failli les tuer tous les deux. Ils avaient perdu tant de leurs proches, tant d'amis et de choses… Louis et Allénore souhaitaient juste être l'un avec l'autre, tout en jonglant avec leurs emplois du temps plus que capricieux.
Un an.
Et Allénore allait le tuer de s'être ainsi foutu dans une galère pareille.
Son colibri de papier semblait s'agiter, battant des ailes à toute vitesse et coinçant d'épaisses mèches de boucles blondes dans son bec, pour le forcer à quitter cet endroit.
Ce bar clandestin n'était pas différent de tous les autres. L'alcool coulait à flot, les paris allaient bon train, Louis avait déjà repéré pas moins de trois niffleurs qui faisaient les poches de certains sorciers, et il vit même une demiguise, si maigre qu'il en avait encore mal au cœur. Il y avait aussi des sachets de conscidisti qui traînaient de mains en mains.
Il s'approcha de la fosse centrale du bar, une sorte de grande piste de terre rectangulaire, protégée par un grillage.
— Approche toi, l'ami ! N'aies pas peur ! Le dôme est enchanté : la foudre ne n'atteindra pas ! lui fit une sorcière en lui tapant dans le dos.
Louis répondit à demi-mot et leva les yeux jusqu'au plafond, pour y trouver Chance, qui se baladait de poutre en poutre, prête à bondir sur quiconque s'en prendrait à Louis. Ce dernier, à contrecœur, décida de prendre le colibri entre ses mains pour le ranger dans sa poche.
Les origamis d'Allénore étaient bien trop reconnaissables et il avait commis une erreur en se montrant dans un tel lieu avec l'un d'eux voletant si près de lui.
— Première fois ?
Louis n'entendait qu'un mot sur deux, à cause de la foule exaltée et bruyante.
— Première fois ? répéta la sorcière. C'est toujours impressionnant la première fois !
Il se concentra sur l'arène pour y découvrir un sorcier, seul.
— Tu viens pour les dragons foudre, hein ? Comme tout le monde !
— J'ai entendu dire qu'ils étaient assez impressionnants, marmonna Louis.
Il se tourna vers la petite blonde.
Une adolescente, probablement en âge d'aller à Durmstrang, et non à fréquenter ce genre d'endroit.
— T'as pas idée. Ils sont petits, mais féroces. Quoique les derniers nés ont tendance à être de plus en plus grand… Ça arrange les affaires, mais ceci dit, moi je les trouve bien plus effrayants comme ça ! Ils sont si rapides…
— Comment ?
— Comme l'éclair.
Louis sourit, presque amusé.
— Leurs griffes sont fines mais affûtées comme des rasoirs. Elles pourraient couper n'importe quoi. Le gars d'hier n'a plus d'oeil alors qu'un dragon foudre n'a fait que l'effleurer ! Tu te rends compte ! Et leurs dents… Je ne sais pas comment ils font, mais ils aspirent …
— ...le sang ? termina Louis avec un frisson d'effroi. Aucun dragon connu ne fait ça.
— Eux, ils le font.
— Et les décharges électriques ?
— Impressionnantes. Les plus fortes d'entre elles peuvent tuer n'importe qui, mais souvent l'effort qu'ils fournissent pour le faire finit par arrêter leurs coeurs.
— Ils en meurent ?
— Parfois, haussa les épaules la gamine.
La fit acclama le dragon foudre qui venait d'entrer dans l'arène. Il était d'un bleu ciel presque trop terne, comparé au bleu électrique que Louis avait pu observer sur les écailles des premières espèces qu'il avait observé. Il était nettement plus grand et gros également. Ses ailes étaient atrophiées, trop petites, d'une envergure qui ne lui permettrait jamais de prendre son envol. Lorsque le dragon les déploya, Louis y vit des trous, de la peau déchirée et nécrosée. Ce dragon n'était pas un adulte. Les cornes sur sa tête n'étaient pas encore tout à fait développées et sa queue n'avait pas atteint une taille proportionnelle à celle du reste de son corps.
— Mais là où ils sont vraiment dangereux, c'est quand ils sont tous ensemble, lui apprit la blonde.
— Ensemble ?
Les dragons étaient des créatures plutôt solitaires. Cependant, le dragon foudre était une espèce à part, qui avait toujours vécu en communauté et en banc.
— Ouais. On dirait qu'ils communiquent entre eux. Ils sont malins et rusés. Ils chassent leurs proies. Je n'aimerais pas être face à l'un d'eux.
— Je te comprends.
Le sorcier dans l'arène tenta plusieurs choses pour faire face au dragon foudre. Il le neutralisa presque à un moment, mais perdit son calme, lorsque deux autres espèces entrèrent dans l'arène.
Là, Louis regarda la scène avec une fascination morbide. Les dragons foudre avaient entouré l'homme, se rapprochant petit à petit de lui. L'un d'eux s'était chargé de l'attaquer pour attirer son attention alors que les deux autres le prenaient en tenaille, le forçant à se replier contre un des murs de l'arène.
— Regarde ! Le dragon foudre à gauche est en train de charger son attaque ! C'est Felicia, ma préférée ! Je parie toujours sur elle ! Ouvre grand les yeux ! Tu vas adorer.
Louis prononça à voix basse un « j'en doute ».
— Mon père dirige le Marché et La petite mort, fit-elle en bombant fièrement le torse. Il obtient les meilleurs spécimens ! Tu es venu pour parier ?
— Non, marmonna Louis. Je ne suis pas venu pour parier…
Les plus jeunes dragons foudre présents dans l'arènes donnaient des coups de griffes et des morsures, furtives et profondes. Louis ne comprenait rien… Le tout semblait parfaitement chorégraphié, maîtrisé, réfléchi et pensé. Ces créatures torturaient consciemment l'homme, qui hurlait de douleur. Elles attaquaient les mêmes endroits inlassablement, reculaient, pour le laisser se relever, et bondissaient de nouveau sur lui, pour le faire tomber.
L'autre dragon foudre en retrait, étincelait, le corps parcouru de décharges électriques qui faisaient tressauter ses écailles. La puissance qu'il dégageait n'avait rien à voir avec que Louis connaissait. À proximité des dragons foudre, il arrivait qu'il y a de l'électricité statique et qu'il reçoive de temps à autre une petite décharge… Mais pas des éclairs de la sorte. Lorsque la créature attaqua, l'homme se mit à convulser et l'odeur d'un corps en train de brûler se répandit dans l'arène.
Louis se sentit perdre pieds.
Cette odeur, il la connaissait et il la haïssait.
Le dragon foudre tomba, inanimé, sous les protestations des spectateurs.
— Non ! Elle ne peut pas mourir ! trépigna la blonde. Non ! C'est injuste ! J'ai misé sur plusieurs de ses victoires dans les prochaines semaines.
— Cette créature est morte et tu ne t'intéresses qu'à ton argent ? marmonna Louis.
Mais elle ne l'entendant même pas, trop occupée à hurler sa colère.
Dans sa poche, le colibri d'Allénore était affolé et dans l'arène, les deux dragons foudre victorieux se jetaient sur les grillages. Dans leurs yeux, il y avait une folie. Une folie pure comme Louis en avait rarement vu. Ces dragons voulaient tuer. Plus que ça, ils voulaient faire souffrir.
Le dragonologiste prit la fuite sans demander son reste.
