Comme promis, je suis super irrégulière ! Yeah ! Mais bon pour ma défense, "chemin" et "esquive" n'étaient pas très inspirants.
Carte [Writober 05-10-03]
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L'été était une période agréable pour la plupart des gens. Dabi devait avouer qu'il n'en raffolait pas de son côté, pour des raisons évidentes. Son corps n'était déjà pas bien réglé pour supporter sa chaleur interne, alors que devait-il dire de l'externe ?
Pourtant, il devait se rendre à l'évidence : il apprenait à apprécier la chaleur en ce moment. Mais pour des raisons bien éloignées des coups de soleil et de la transpiration à outrance.
Pouvoir mater la descente de reins de Keigo dans le justaucorps qu'il utilisait comme tenue héroïque était déjà fort sympathique en soi, mais l'admirer quasiment tout le temps torse-nu à cause de la température ambiante était loin d'être désagréable aussi. C'était déjà quelque chose en soi de l'avoir sous le nez nuit et jour, bien loin de leurs rencontres chronométrées à la minute près d'avant leur fuite aux États-Unis. Depuis qu'ils avaient pris l'avion, ils n'avaient pas été séparés plus d'une heure. Lorsque Dabi s'endormait, Keigo était sa dernière vue ; sa première lorsqu'il se réveillait ; la plus intéressante lorsqu'ils roulaient depuis des heures ; la seule lorsqu'ils faisaient l'amour.
Et même sans ces moments précis, Dabi réalisait comme il avait du mal à ne pas avoir constamment l'œil attiré par son faucon. Car il était troublé de devoir vivre à nouveau avec quelqu'un ? Par simple contentement de se souvenir qu'il était là, avec lui, loin cette vie de damnation au Japon ? Ou par réel plaisir d'admirer le sexy numéro 2 des héros sous toutes les coutures ? Il ne savait pas vraiment. Probablement un mélange des trois. Toujours était-il que ses yeux se relevaient par automatisme à chaque mouvement du héros, même les plus infimes. Il se surprenait à l'observer du coin de l'œil traverser le camping-car de long en large, à le veiller lorsqu'il partait faire ses balades aériennes, à le détailler lorsqu'il s'habillait ou se déshabillait. Mais comme il y avait cette chaleur de tous les diables depuis quelques semaines où ils restaient dans le sud des États-Unis, Keigo était tout de même souvent torse-nu et le bleu des iris de Dabi brillaient encore un peu plus d'intérêt.
Il ne se lassait pas de retracer ses muscles parfaitement dessinés, du pectoral à l'aguicheur iliaque. Il s'amusait à compter ses grains de beauté et commençait à pouvoir s'en faire une carte mentale tant il connaissait leurs emplacements par cœur. Il était fasciné par la naissance de ses ailes et leurs légers renflements sous la peau autour qui étaient si inhabituels pour un autre être humain.
Hawks ne déméritait définitivement pas sa popularité, loin d'être seulement due à son talent, son alter ou sa jeunesse. Cet oiseau de malheur était tellement, tellement beau.
Si beau que Dabi aurait aimé le garder prisonnier de ses bras à longueur de temps pour pouvoir s'assurer qu'il ne le quitterait jamais. De le marquer partout pour afficher sa fierté d'avoir pu faire sien une créature divine pareille. Le garder dans une cage pour devenir le seul misérable humain au monde à avoir l'immense privilège de pouvoir admirer un tel chef d'œuvre.
— ... Dabz' ? l'appela soudainement ce même chef d'œuvre, ses yeux ronds fixés sur lui.
— Hm ?
— Pourquoi j'ai l'impression que tu vas me faire flamber, là... ? Tu devrais plutôt faire gaffe aux steaks qui sont vraiment en train de flamber.
Le vilain s'arracha à regret à sa contemplation pour retourner à sa cuisine et il constata rapidement qu'en effet, il avait peut-être un peu oublié ses pauvres steaks. Il tenta de sauver les meubles avec un calme olympien, bien que ses yeux n'arrêtaient pas de retourner d'eux-mêmes vers son faucon.
Il crut que son cœur allait lâcher pour de bon lorsque ce foutu blondinet allumeur, qui était déjà à poil et détrempé de la douche qu'il venait de prendre, se baissa pour ramasser une de ses fringues par terre.
Dabi lâcha violemment sa poêle et dut batailler plus que de raison pour ne pas lui sauter dessus.
— Qu'est-ce que tu fous trempé comme ça ?! siffla-t-il, mourant d'envie de le faire frire pour de bon, histoire de pouvoir le déguster proprement.
— Y'a plus de serviette propre.
Hawks se redressa pour analyser le vêtement qu'il venait de trouver. Il haussa un sourcil armé d'une de ses meilleures moues enfantines.
— ... Y'a même plus grand-chose de propre. Faut vraiment qu'on trouve une laverie dans la journée.
Mais il revint rapidement à Dabi et le scruta un instant de la tête aux pieds.
— ... Tu m'inquiètes, tu sais ?
— Ce n'est pas moi qui cherche la merde, pesta le vilain.
— En quoi je cherche la merde ?! Je suis littéralement juste en train d'exister, là ! Qu'est-ce que j'ai fait pour que tu me regardes comme si j'étais devenu l'incarnation d'Endeavor ?!
— Ne parle pas de lui. Et tu es juste... putain de sexy à en crever.
Malgré le nombre de fois incalculables qu'il avait déjà dû le lui dire, Keigo sembla encore s'en étonner. Il parut ne pas savoir quoi répondre pendant un instant, jusqu'à ce qu'un sourire taquin n'égaye ses traits.
— Est-ce que t'es en train de bander, là ? Juste parce que je suis à poil ?
— Ta gueule.
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