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Il n'y avait qu'une courte distance à parcourir entre les bureaux de D.D.H. et mon appartement mais au moment où je franchis la porte, mes pieds criaient, j'avais un début de migraine et j'étais furieuse comme l'enfer.

"Elle est rentrée !" cria Amber en se précipitant à mes côtés. "Alors, B, comment c'est d'être une working girl ?"

Je portai mon doigt à mes lèvres, ayant désespérément besoin de calme. "Tout d'abord," gémis-je en enlevant mes chaussures, "Working girl signifie prostituée et je ne suis pas une prostituée." Deuxièmement, j'ai détesté chaque seconde et je ne veux plus jamais remettre les pieds dans cet endroit."

"Oh non, pauvre petite Bella," dit Carmen avec une moue. "Pourquoi as-tu détesté ça ?"

"Mon patron est le connard du siècle, mes collègues me détestent et je n'ai aucune idée de ce que je fais," marmonnai-je. "J'en veux tellement à mon père de m'avoir entraînée là-dedans."

"Tu as juste besoin de te distraire." Amber me frotta le dos. "Va prendre une douche et nous pourrons sortir dîner."

"Je n'ai pas faim." Je secouai la tête. "J'ai besoin d'un bon bain chaud et je vais me coucher." Je les embrassai tous les deux et me dirigeai péniblement jusqu'à ma chambre.

"Attends !" s'écria Carmen et je grimaçai. "Et Mike ?"

"Et Mike… ?" Je me frottai les tempes pour essayer d'apaiser les élancements incessants.

"Tu es rentrée avec lui hier soir. Vous avez couché ensemble ?"

"Non !" grimaçai-je. "Je ne suis pas partie avec Mike."

"Je t'ai vue," dit Amber. "Je t'ai vu te diriger vers la porte avec lui qui te baisait pratiquement par derrière."

"Hé, tout d'abord beurk!" grimaçai-je. "Et deuxièmement, ce que tu as vu, c'est que j'allais aux toilettes et que Mike refusait de me laisser tranquille. Je suis sortie par la fenêtre pour éviter de le revoir."

Les filles gloussèrent et je crus que c'était la fin de la conversation... malheureusement ce ne fut pas le cas.

"Alors, où as-tu passé la nuit ? Je sais que tu n'es pas rentrée à la maison." Amber roula des yeux et Carmen sourit.

Je m'appuyai contre la porte et soupirai. "Hier soir, j'ai rencontré le mec le plus sexy, le plus intense qui soit, on a fait l'amour de la façon la plus étonnante, la plus incroyable, la plus époustouflante qui soit toute la nuit et..."

"Et ?" dirent les filles à l'unisson.

"Et…" ajoutai-je, avec un profond regret dans l'estomac, "j'ai découvert qu'il n'est pas seulement le gars pour qui je vais travailler, mais aussi le plus grand connard du monde sur lequel j'aurais préféré ne jamais poser les yeux."

"Pas possible !"

"Si. Il m'a donné l'impression d'être une vraie traînée, les filles." Je secouai tristement la tête." Je déteste vraiment ma vie en ce moment."

"Oh, Bella, ça va s'arranger." Amber me serra dans ses bras. "Ça ne peut pas être pire, n'est-ce pas ?"

Je ricanai car tant que je devais travailler à proximité de M. Abruti, je soupçonnais fortement que ça allait être bien pire.


Le reste de ma première semaine se déroula dans la même veine que le premier jour. Mme Goff passa patiemment en revue chaque détail, encore et encore. Elle ne se montra jamais frustrée ou agacée et m'assura constamment que je m'en sortais bien. C'est uniquement grâce à elle que j'ai eu la force de rester à mon bureau et de ne pas monter directement à l'étage pour dire à Phil que je partais.

Alice et le reste de l'équipe de rédaction restaient inamicaux mais au moins ils reconnaissaient ma présence, ce qui n'était pas le cas d'Edward Cullen. Il faisait comme si je n'existais pas… je n'eus jamais eu droit à un bonjour poli, ni à un sourire, ni même à un regard dans ma direction. D'ailleurs, il avait demandé du café noir tous les jours depuis mon arrivée.

Les seules personnes à part Mme Goff qui semblaient m'apprécier étaient Emily, Jacob et Seth, et je profitais de chaque occasion pour aller les voir au département des arts, mais malheureusement, les dix minutes occasionnelles ici et là étaient le maximum que je pouvais gérer.

Le week-end venu, j'étais épuisée. Physiquement, le travail n'était pas trop éprouvant, mais j'étais épuisée mentalement et émotionnellement. En temps normal, les filles et moi aurions passé le week-end à faire la fête, du shopping et des sorties au restaurant, mais je n'avais aucune envie de faire autre chose que de me détendre à la maison avec une bouteille de vin et une sélection de films pour nanas.

Les filles avaient fait de leur mieux pour me persuader de me joindre à elles, en me proposant de financer la soirée mais je me sentais bizarrement mal à l'aise de les laisser payer à nouveau et je passai le samedi soir dans ma chambre, seule, pour la première fois depuis des années.

Le dimanche, je remuai toute la nuit. Refaire face à Edward me rendait malade et passer toute la journée, tous les jours, à un étage où une seule personne avait du temps pour moi, ne rendait pas le retour au travail le lundi matin le moins du monde attrayant.

Je faisais toujours attention à mon apparence, choisissant soigneusement ma tenue chaque matin. Je voyais mon maquillage comme un masque et mes vêtements comme un déguisement parfait, cachant l'insécurité et la gêne que je ressentais lorsque j'étais au bureau. C'était un sentiment inhabituel pour moi, je n'avais jamais manqué de confiance en moi et je ne me souciais certainement pas de ce que pensaient les gens autres que ma famille et mes amis mais pour la première fois de ma vie, c'était moi qui essayais de m'intégrer et je détestais cela.

J'ai envisagé de dire "au diable", de partir et de ne jamais revenir, mais le visage de mon père n'arrêtait pas d'apparaître dans mon esprit, un air de résignation sur son visage, comme s'il savait que je n'avais jamais vraiment essayé. Je suis donc restée là où j'étais, sachant que plus j'arriverais à tenir le coup, plus j'aurais de chances de partir la tête haute.

J'arrivai à huit heures précises le lundi matin, comme je devais le faire mais je constatai que tout le monde était déjà assis autour de la table dans le bureau d'Edward, en train de faire leur débriefing de la matinée. Je frappai pour entrer mais je fus sèchement renvoyée par M. Tête de bite, qui le fit sans même regarder dans ma direction.

Merveilleux. L'horrible lundi était devenu doublement horrible.

Je m'assise à mon bureau et essayai de faire au moins quelques tâches que je pouvais faire sans l'aide de Mme Goff. Lorsque les autres sortirent de la réunion quarante-cinq minutes plus tard, Mme Goff vint directement vers moi, en s'excusant abondamment.

"Je suis vraiment désolée, Bella. J'ai tellement l'habitude d'arriver tôt que je n'ai pas pensé à vous prévenir d'être là cinq minutes à l'avance. Il est toujours pressé d'en finir avec le débriefing le lundi. Je me sens très mal. Je suis vraiment désolée."

"Ne vous inquiétez pas," lui dis-je en haussant les épaules. "Je commence à penser qu'il ne sait même pas que je suis ici. Quoi que je fasse, je suis certaine que ce sera mal."

Elle sourit d'un air compatissant. "Il vous rend les choses très difficiles. Ce doit être à cause de Phil. Peut-être qu'il essaie juste de vous tester ?"

Cela n'avait rien à voir avec Phil et tout à voir avec le fait que j'avais eu sa bite dans ma bouche entre autres mais bien sûr je ne lui dis pas cela.

Quelques minutes plus tard, Edward s'approcha du bureau et déposa quelques notes dans mon bac, toujours sans me regarder. Il regarda cependant Mme Goff. "J'espère que votre week-end s'est bien passé, Mme Goff ?"

Elle sembla un peu décontenancée par l'intérêt qu'il lui portait. "Oh... oui, c'était très bien. Et vous, M. Cullen ?"

"Edward, s'il vous plaît." Il sourit. "Et oui, j'ai passé un excellent week-end."

Puis, à mon grand étonnement, il tourna la tête dans ma direction. "Mademoiselle Swan, j'attends un appel de la part de Bree Tanner, veuillez vous assurer qu'on me la passe immédiatement."

Trou du cul.

"Oui, M. Cullen," dis-je, sachant à quel jeu il jouait. Qui que soit Bree Tanner, il s'assurait que je sache à quel point son appel était important.

"En dehors de l'appel de Bree, je ne dois pas être dérangé." Il soutint mon regard pendant une seconde ou deux, comme s'il attendait une réaction.

"Je comprends," lui dis-je en lui adressant un sourire poli. "Avez-vous besoin d'autre chose ?"

Il secoua la tête une fois et retourna à son bureau.

"Je n'arrive pas à comprendre ses sautes d'humeur," dit Mme Goff en secouant la tête. "Il y a bien quelque chose qui le préoccupe, mais je n'ai aucune idée de ce que c'est. Et je ne comprends vraiment pas ce que vous avez fait pour mériter sa colère."

"Qui sait ?" Je détestais demander, mais je devais savoir. "Mme Goff, qui est Bree Tanner ?"

"Son nom m'est familier mais je n'arrive pas à la situer," déclara-t-elle. "Je ne peux que supposer qu'il s'agit d'une affaire personnelle. Nous n'avons pas de dossier sur elle et je suis sûre que son nom serait apparu s'il s'agissait d'une affaire professionnelle. Mais encore une fois, pourquoi diable aurait-il fait en sorte que son appel nous parvienne ? Il ne prend jamais d'appels personnels sur sa ligne professionnelle. Je renonce à essayer de comprendre ce qu'il fait."

C'est sans aucun doute pour mon bénéfice. Il s'assurait que je sache que j'avais été oubliée... mise de côté sans la moindre hésitation.

Trou du cul.

Tête de bite.

La matinée se passa sans problème, et il n'y eut pas d'appel de Bree Tanner, mais je pouvais voir que Mme Goff continuait à y réfléchir, à essayer de comprendre pourquoi il agissait si bizarrement. Quand elle partit déjeuner, je décidai qu'il était temps d'avoir une discussion avec M. Cullen.

Je pris une grande inspiration et entrai dans son bureau sans prendre la peine de frapper. "Il faut qu'on parle," dis-je sans ambages.

Il leva les yeux de son ordinateur portable. "J'ai dit que je ne devais pas être dérangé,"dit-il brusquement.

"Eh bien, tant pis, parce qu'il faut qu'on parle". Je m'approchai de lui et m'assis face à lui. "Je suis ici pour être courtoise, M. Cullen."

"Expliquez-moi en quoi faire irruption dans mon bureau alors que j'ai expressément demandé à ne pas être dérangé est une marque de courtoisie, Mlle Swan ?" Il se redressa sur sa chaise et fixa fermement ses yeux sur les miens, me déconcertant légèrement... d'accord, me déconcertant beaucoup.

"Ecoutez, je n'ai aucune idée de ce que j'ai fait pour que vous me détestiez comme vous le faites. Si c'est à cause de ce qu'il s'est passé lors de notre première rencontre, alors nous étions tous les deux là, Edward. Nous étions tous les deux des adultes consentants et il n'est pas juste que vous me fassiez porter tout le blâme comme ça."

"Où voulez-vous en venir, Mlle Swan ?" demanda-t-il d'un air fatigué, passant une main dans ses cheveux. Les mêmes cheveux désordonnés, doux et sauvages que mes mains avaient tirés et joués...

Arrête ça !

"Je n'arrive pas à croire que vous êtes le même homme…" dis-je en secouant la tête.

"Où voulez-vous en venir, Mlle Swan ?" répèta-t-il.

"Ecoutez, Mme Goff m'a fait remarquer que vous vous comportez bizarrement avec moi, elle a remarqué que les rares fois où vous remarquez ma présence, vous êtes grossier, de mauvaise humeur et elle commence à se demander pourquoi vous me méprisez tant."

Il secoua la tête et marmonna quelque chose tout bas. C'était probablement une autre insulte qui m'était destinée, alors je laissai tomber.

"Je ne sais pas si vous ne supportez vraiment pas de me voir, ou si vous pensez que je vais raconter à tout le monde ce qu'il s'est passé entre nous," dis-je en me penchant en avant et en posant mes mains sur le bureau. "Mais je ne le ferai pas... Je ne le ferai jamais, Edward. Je ne suis pas ce genre de fille. En plus, je suis déjà universellement détestée ici juste parce que je suis la belle-fille de Phil, si les gens découvraient que j'ai couché avec mon patron, ça ne ferait qu'ajouter de l'huile sur le feu."

"J'ai compris," dit-il, le ton moins cassant et l'expression un peu plus douce.

"Alors, peut-on au moins se montrer civilisés ?" demandai-je avec espoir.

"Mlle Swan," dit-il, la douceur disparaissant immédiatement. "Je ferai plus attention à la façon dont je me comporte avec vous mais sachez que le manque de respect que j'ai pour vous n'a rien à voir avec la nuit où nous nous sommes rencontrés pour la première fois."

"Il faut que j'entende ce truc," murmurai-je. "S'il vous plaît, M. Cullen, dites-moi ce que j'ai fait pour qu'on me manque autant de respect ?"

"Rien du tout," dit-il. "C'est justement le problème."

"Quoi ?"

"Vous et les autres filles comme vous, m'exaspérez. Vous avez tout ce qu'il vous faut sur un plateau d'argent et pourtant ce n'est toujours pas suffisant. Savez-vous combien de personnes dans le monde réel tueraient pour une opportunité comme celle-ci ? Combien de personnes ont besoin d'un travail juste pour joindre les deux bouts ?" Il se leva et regarda par la fenêtre. "J'ai entendu parler de vous et de la raison de votre présence ici, Mlle Swan, et c'est ridicule. Je ne participerai pas à une mission d'introspection pour une petite fille riche et gâtée qui prétend apprendre les valeurs de la vie juste pour récupérer ses privilèges." Il ne criait pas mais ses mots me firent quand même me recroqueviller sur ma chaise.

"En gros, vous me détestez parce que je viens d'une famille riche ?" lui demandai-je, la colère bouillonnant dans ma poitrine. "Vous me détestez parce que j'ai pu profiter de belles choses ?"

"Je ne vous déteste pas, Mlle. Swan, je ne me soucie pas assez de vous pour vous haïr." Il se tourna vers moi. "Mais je suis dégoûté de moi-même. J'ai de bons instincts, de sacrés bons instincts et je suis arrivé là où je suis aujourd'hui en faisant confiance à ces instincts, et pourtant je n'ai pas su voir vos vraies couleurs cette nuit-là et je déteste ça."

"Ce n'est pas juste," dis-je à voix basse. "Vous ne me connaissez pas du tout. Vous n'avez pas pris le temps de me connaître suffisamment pour me juger, pour faire des suppositions sur qui je suis."

"Je pense que j'en sais assez," dit-il en se rasseyant. "Vous pouvez fermer la porte en sortant."

Je me levai et partis sans un mot de plus, en espérant qu'il n'avait pas vu mes yeux se remplir de larmes. Je m'assis à mon bureau et me forçai à ne pas pleurer, il n'avait aucune idée de qui j'étais vraiment, alors son opinion ne devait pas avoir d'importance. Il ne valait pas mieux que les autres. Il n'était qu'une personne de plus qui ne pouvait pas voir au-delà de mes origines.

Pourtant, malgré tous mes efforts pour oublier ce qu'il avait dit, je m'apercevais que que son opinion comptait plus que tout.


Lorsque Mme Goff revint de son déjeuner, je m'étais calmée et je ne dis rien dit de la confrontation avec Edward au bureau. Je bavardais avec elle tout en travaillant et en comptant les heures et les minutes qui me séparaient de l'heure de rentrer à la maison.

Alors que l'heure approchait de six heures, le téléphone sonna et je décrochai avec joie, sachant que je serai bientôt partie.

"Bureau de M. Cullen ?"

"Passez-moi Edward," dit une voix de femme au bout du fil.

"Puis-je savoir qui appelle ?" dis-je, la voix serrée parce que je savais déjà de qui il s'agissait.

Elle soupira et dit simplement : "Bree."

Je transférai l'appel à Edward et pris la voix la plus décontractée et la plus douce possible. "M. Cullen, j'ai Bree au téléphone pour vous".

Il commença à dire merci mais j'appuyai sur le bouton de transfert pour lui couper la parole.

Connard.

L'appel téléphonique dura dix-neuf minutes. Dix-neuf minutes pendant lesquelles je l'entendis rire et plaisanter avec la pute au téléphone. Je ne pouvais pas dire exactement ce qu'il disait, mais le ton de sa voix en disait plus qu'assez.

Connard.

Au moment où j'enfilai mon manteau, le téléphone sonna. Avec un soupir de frustration, j'appuyai sur le haut-parleur et je continuai à me préparer à partir.

"Oui, M. Cullen ?"

"Mademoiselle Swan, j'ai besoin des chiffres de vente de notre dernier trimestre," dit la voix de M. Cullen dans la pièce.

"Maintenant ? Il est plus de six heures et j'étais sur le point de partir."

"Et…?"

"Tout de suite, M. Cullen."

Soupirant, je me rassis à mon bureau et rallumai mon ordinateur, sachant qu'il avait fait exprès d'attendre jusqu'à maintenant pour me le demander, juste pour jouer au con. Six heures s'étaient écoulées depuis notre conversation dans son bureau et au cours de ces six heures d'appels, d'ordres et d'exigences constants, j'avais réalisé que je préférais être traitée comme si j'étais invisible. J'agissais de manière parfaitement professionnelle en sa présence, refusant de laisser ses paroles dans son bureau m'affecter... à l'extérieur du moins.

J'imprimai les chiffres et je me précipitai vers l'imprimante pour les récupérer. J'étais sur le point de lui apporter quand mon téléphone sonna. Je me suis penchée sur le bureau pour décrocher : "Oui, M. Cullen ?"

Silence.

"Allô ?" Je l'entendis se racler la gorge. "M. Cullen ?"

"Pourriez-vous m'apporter un café ?"

Je ne sais pas pourquoi il se donnait la peine de poser cette question. Je ne pouvais pas vraiment dire non, n'est-ce pas ?

"Noir ? "devinai-je. Son choix de café n'avait pas beaucoup changé depuis que j'avais commencé.

"Oui, s'il vous plaît." La communication se coupa.

Je me dirigeai vers la machine à café, essayant rapidement de lui verser la boisson quand mon téléphone sonna... encore.

"Pour l'amour de Dieu", marmonnai-je à voix basse, me penchant une fois de plus sur mon bureau pour tenter de gagner de précieuses secondes. "Oui, M. Cullen ?"

Un autre silence, mais moins long cette fois. "J'ai besoin de ces chiffres, Mlle Swan."

"J'étais justement en train de vous donner le..." J'arrêtai d'essayer d'expliquer et j'ajoutai avec un soupir exaspéré : "Tout de suite, M. Cullen." Je vis Mme Goff s'esclaffer et je roulai des yeux.

Je frappai à la porte et attendis qu'il réponde.

"Je vous attendais, Mlle Swan," dit-il. "Je ne peux rien faire sans les informations que j'ai demandées, alors ça ne sert pas à grand-chose de frapper, n'est-ce pas ?"

"Conformément à votre demande, Monsieur." Je lui lance un regard noir et posai les chiffres sur son bureau.

"Et mon café ?" demanda-t-il alors que je me retournais pour m'éloigner.

"J'essayais juste de prendre votre café quand vous m'avez ordonné de venir ici avec ça," sifflai-je.

"Vous n'êtes pas capable de faire deux choses à la fois ? "

"Incroyable !" chuchotai-je.

Mme Goff riait maintenant et j'attrapai ce maudit café et me dépêchai d'y retourner.

"Merci, Mlle. Swan," dit-il en prenant son café, les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur portable. "Ce sera tout."

Je partis sans un mot de plus, mais au moment où j'atteignais la porte, je jetai un coup d'œil par-dessus mon épaule et je le surpris en train de me regarder avec l'esquisse d'un petit sourire sur son visage tout simplement magnifique.

Trou du cul.

Edward...

Merde, j'adorais la voir marcher... et se pencher... et quand elle était en colère... Putain.