Heeeeyyy, surprise ?

J'avais trèèèès envie de sauter ce chapitre et uniquement écrire le suivant mais… bon fallait bien remonter mes trois lecteurs de la falaise où je les avais laissés pendre pendant des années, hu X)

Donc voilà ! Pas une directe continuation du chapitre précédent, mais plutôt un groooos résumé des 80 dernières années. Ah bah, fallait bien que j'empaquète tout le background de cette histoire ou sinon c'est sûr, je n'allais jamais l'écrire.

Bonne lecture !


Crazy Family chapitre 18 : De génération en génération

Il était difficile de choisir un point de départ à toute cette histoire. Ça aurait pu être lorsque les plus jeunes s'étaient lancés à la découverte de leurs secrets de famille. Ou lorsque Naël avait démarré l'écriture de son journal. Ou lorsque les enfants avaient commencé à vivre avec Adam. Le kidnapping d'Allen, la mort de la mère de Naël, la première mission de Kurosaki, la dispute entre Adam et ses parents, la fin de la guerre froide, l'agence… il y avait le choix. Mais s'il fallait vraiment opter un point de départ à toute cette histoire, on pouvait aussi bien remonter au début des premières personnes impactées.

Pour cette histoire : ce seraient donc les grands-parents.

Non, vraiment, je vous jure, il fallait un peu de contexte pour comprendre ce bazar.

Donc. Le Grand-Père des onze protagonistes auxquels nous sommes accoutumés avait commencé sa vie plutôt confortablement. Troisième fils de la famille Walker, il n'avait pas manqué de grand-chose dans sa vie. Ils avaient leur manoir ancestral, un petit pécule et quelques maisons qu'ils louaient pour assurer leur train de vie. Bien sûr, n'étant pas l'ainé, il avait rapidement dû se poser la question de ce qu'il allait faire dans sa vie… mais il n'avait pas eut le temps de se la poser longtemps que la seconde grande guerre les avait tous prit de court.

Heureusement pour eux, perdu au milieu de la campagne comme ils l'étaient, ils ne s'étaient pas beaucoup faits impacter au début, même s'ils avaient dû se mettre très sérieusement au jardinage pour manger à leur faim. Les choses avaient tourné au vinaigre lorsque les deux fils ainés de la famille avaient pris le maquis. Le troisième était trop jeune, à l'époque, pour les suivre et, d'une certaine manière : heureusement pour lui. C'était le seul de la fratrie à avoir vu la fin de la guerre.

Ainsi, la question ne s'était plus posée : il prendrait la suite de son père. Sauf que… hé bien, leurs possessions avaient pris un coup avec la guerre. Beaucoup de leurs maisons avaient été détruites, quelques-unes confisqués, leur pécule amenuisé et il ne leur était plus possible de maintenir leur style de vie précédent. Qu'à cela ne tienne, le jeune Walker avait de toute façon hâte de découvrir le monde. Laissant les rênes du manoir à son père, il s'était engagé en politique, grimpant rapidement les échelons dans une société en ayant perdu beaucoup.

C'est installé confortablement dans ses fonctions qu'il avait rencontrées la future Grand-mère de nos protagonistes.

Elle, pour sa part, venait d'une famille beaucoup plus modeste. Fille d'un Breton et d'une Italienne ayant fui le fascisme, le tout faisait un cocktail explosif, mais, il faut l'avouer, très charmant. Ou en tout cas, c'est ce que sembla penser notre futur Grand-Père. D'après la légende, ce fut un coup de foudre des deux côtés, mais leurs enfants en doutaient. S'il y'avait eut autant d'amours, comme ils le disaient toujours, il s'était rapidement tarie avec l'âge, si bien que, lorsque leur première fille, Klaud Walker, était venue au monde, il n'en restait plus grand-chose.

Ils travaillaient bien ensemble, cependant, c'était indéniable.

Le père de la femme, avait fait des actes de résistance, par-ci par-là, aidant aux débarquements et s'impliquant énormément dans la libération. C'est comme ça qu'il avait été repéré par le nouveau gouvernement et commencé à travailler comme agent. C'est aussi comme ça que sa fille, la future Grand-Mère, avait commencé ses missions. Après tout, on était beaucoup moins suspect avec une innocente adolescente sous le bras, n'est-ce pas ? Et une fois qu'on était dans la machine… Ils s'étaient rencontrés comme ça. Le Grand-Père, entre-temps, avait temps évolué qu'il s'était retrouvé aux affaires sensibles, à écouter le débriefing des agents. Ils s'étaient rencontrés, il lui avait fait la cour, elle avait fini par accepter. Ainsi, contrairement à comme cela se passait d'ordinaire à l'époque, après leur mariage, ce fut le Grand-Père qui rejoignit la Grand-Mère sur le terrain.

Le Grand-Père rentra dans le rôle comme un poisson dans l'eau, s'acclimatent bien trop facilement à ce nouvel état de fait. Malheureusement, il put à peine officier quatre petites années qu'une grave blessure à la jambe le força à s'arrêter. Couper dans son élan et dans sa gloire, il en devint terriblement amer. Sans passion, il revint à la demeure familiale, sa femme à ses côtés, et y entreprit de gérer le domaine aux côtés de son père. Mais il n'oubliait pas ses frasques d'agent pour autant et, au plus fort de la Guerre Froide, lorsqu'il entendit de ses vieux contacts qu'ils cherchaient des familles à envoyer à l'étranger pour enquêter, il n'hésita pas une seconde. Sa fille nouveau-née sous le bras, sa femme a l'air réprobateur derrière, ils étaient partis presque huit ans au bloc de l'Est. La mission était rarement excitante, ils vivaient simplement et sa fille et les deux autres garçons qu'ils eurent là-bas ne savaient rien de ce qu'il se passait vraiment. Mais c'était mieux que rien. Mieux que de dépérir sans aucune action dans l'arrière-pays… ou en tout cas, jusqu'à ce qu'ils y soient obligés.

Rappelé en France lorsqu'il devint claire qu'il n'y avait plus rien à tirer de la mission, le Grand-père voulut aussitôt repartir, mais ça lui fut refusé. Les enfants étaient trop âgés, maintenant, ils ne pourraient pas s'adapter à une nouvelle culture et passer pour des natifs, qu'ils disaient. Ne pouvaient-ils pas partir avec d'autres enfants dans ce cas ? Mais non, sa femme mit son pied-à-terre, refusant de jouer à la famille dans un autre pays si elle n'avait pas ses propres enfants avec elle.

Alors les enfants étaient le problème ? Qu'à cela ne tienne : il ferait d'eux des agents.

À ce stade de l'histoire, il serait peut-être bien d'avancer un peu plus vite. Pour résumer : l'enfance des trois plus âgés Walker n'avait pas été des plus joyeuses. Oh, elle n'avait pas été malheureuse non plus, mais disons qu'enfermer comme ils l'étaient entre le cadre rigide, l'entraînement spartiate et les attentes irréalistes de leur Père, ça n'avait pas été une partie de plaisir. D'autant plus lorsque le patriarche décéda et leur Père fut le seul gérant des lieux.

Si l'état, en apparence, ne cautionnait pas les enfants-soldat, il n'empêche qu'ils n'avaient pas rechignés à en utiliser lorsque le Grand-père présenta fièrement ses créations devant eux. Ainsi, ils furent rapidement envoyés en mission, le Grand-père prenant le rôle de gestionnaire.

Entre-temps, un quatrième enfant était né, en France, cette fois. Il n'avait pas vraiment été planifié, au contraire des trois autres, c'était simplement… arrivé. Il n'en était pas moins aimé par sa Mère, d'autant plus que son grand écart d'âge avec les trois autres le mettait souvent à l'écart. Son père étant plus préoccupé par la carrière des ainés que par le bambin braillard, Adam eut, étonnement, une enfance plus facile. Cela aidait sûrement aussi que les parents n'avaient pas à s'inquiéter d'être découvert comme espion étranger. C'était sans conteste une source de stress en moins. Il n'empêche que sa Mère s'en donna à cœur joie, éduquant l'enfant exactement comme elle le voulait sans prendre en compte les lubies de son mari ou la guerre en cours.

Heureusement, ou malheureusement, dépendant du point de vue, cette enfance plus douce fit d'Adam un enfant tout doux aussi. Gentil, rieur, maladroit, il contrastait fortement avec ses frères et sœurs plus calmes et efficaces. Et plus que contrasté, il était en véritable conflit avec son Père lorsque celui-ci prit enfin la peine de s'y intéresser.

Il avait été encore très jeune, peut-être quatre ou cinq, mais il savait marcher, parler et suivre des instructions et c'est tout ce qui était nécessaire pour entamer son entraînement. Ou ça aurait dû l'être mais… habitué à l'excellence des aînés et n'ayant pas entrainé un bambin depuis quelques années, son Père devint rapidement très frustré avec ce gamin geignard.

Il essaya pourtant encore, et encore, persuadé qu'il pouvait répliquer ses succès. Il le fallait, l'échec n'était pas une option, car il était sur le point de proposer un nouveau projet à l'agence. Il avait prévu de former d'autres enfants, d'appliquer ses méthodes révolutionnaires pour mouler la nouvelle génération d'agents d'élites. Mais même s'il avait la place dans son grand manoir, ses fonds n'étaient pas infinis, surtout s'il voulait abandonner ses fonctions de rentier et s'adonner entièrement au management d'agents.

Sa femme était contre. Ses enfants, comme ils l'avaient été formés, ne disaient rien.

Il le ferait quoi qu'il en soit.

L'expérience fut éprouvante pour tout le monde. On ne comptait plus les pleurs, les cris et les colères qui remuaient le manoir. Les parents étaient en froids et même les aînés, d'ordinaire si docile, commencèrent à se rebeller. Ou en tout cas, le plus jeune d'entre eux. Avec un peu de retard, Marian entrepris une fantastique crise d'adolescence, claquant la porte derrière lui avant de fuir a toute jambe.

Le choc de cette fugue remit quelques petites choses en perspective. Abandonnant le plus jeune, le Père se concentra de nouveau sur les plus âgés. Il y avait trop de choses à faire, après tout, la Guerre Froide était toujours en pleine vitesse. Mais ses plus grand étaient adultes, maintenant, et il n'y avait plus rien à leur apprendre. Même le retour de Marian et puis son envoie en mission d'infiltration à long terme l'avait à peine distrait. Il ne s'entendait plus avec sa femme, son plus jeune arrivait à peine à suivre son entraînement pourtant largement remanié et… il s'ennuyait.

Autant dire que le mariage de son ainée, Klaud, fut une aubaine. Son beau-fils n'était pas particulièrement intéressant, un grand gaillard blond travaillant au service technologie. Mais son physique était bon, il était intelligent et débrouillard et, mieux encore, il faisait déjà partie de l'agence. Il n'y avait donc absolument aucun soucis à retenter l'expérience avec le premier de ses petits enfants, n'est-ce pas ? Mais il fallut prendre son mal en patience, on ne pouvait pas faire grand-chose temps que le petit ne pouvait pas marcher.

Entre-temps, la famille dû faire face à un nouveau souci lorsque Sheryl, son second fils, disparut au cours d'une mission. Silence radio. Lorsqu'il revint enfin au manoir après des semaines sans nouvelles et tout le monde craignant le pire, c'était avec une femme aux cheveux noire et sans émotions juste derrière lui. Évidement, ils se crièrent aussitôt dessus, comment avait-il pu les mettre tous en danger en invitant cette étrangère dans la demeure ancestrale ?! Même l'agence n'était pas au courant du vieux manoir ! Ce fut encore pire lorsqu'ils apprirent que ce n'était même pas une civile, mais une espionne, une espionne ennemie qui plus est ! Sheryl essaya aussitôt de s'expliquer, C'était une histoire incroyable, comparable aux films James Bond qu'il abhorrait. Ils avaient eu le même objectif : quelque chose, Sheryl ne pouvait leur dire quoi, à dérober dans une base militaire étrangère. Quel ne fut pas leur surprise lorsque les deux espions se croisèrent dans les conduits d'aérations, aucun des deux ne devant être là. Il n'avait pas été possible de faire quoi que ce soit à l'époque, il n'y avait pas de place pour s'attaquer et, de toute façon, le moindre bruit alerterait les gardes en dessous. Ils avaient du temps bien que mal faire équipe et, lorsqu'ils avaient eu l'objectif… hé bien, il n'y en avait qu'un pour deux. Aussitôt s'engagea un jeu de chat et de la souris meurtrier, d'autant plus lorsqu'ils ne furent plus les seules à se chercher l'un l'autre. Des péripéties étaient arrivées, un ennemi commun les avait rapprochés, une trahison avait cimenté leur travail d'équipe et après tout ça… Sheryl était tombé follement amoureux. Ses mots, pas ceux de son Père qui écouta l'histoire avec une colère grandissante. C'était complétement inconscient ! Il leur avait appris mieux que ça ! Une espionne étrangère ? Elle ne l'aimait pas vraiment, elle cherchait simplement des informations, comment avait-il pu…?

Mais Sheryl ne voulut rien entendre. Pas les remontrances vigoureuses de son père, pas les inquiétudes de sa Mère ni le regard désapprobateur de sa sœur. Six mois plus tard, Lucie était enceinte et il leur fallut faire un choix : l'accepter dans la famille ou ne jamais connaître leurs petits enfants.

Le choix était facile, mais il resta tout de même sur le qui vive : on ne pouvait pas faire confiance à une espionne étrangère.

Peu après la naissance du petit Neah, Kurosaki, son premier petit enfants, avait assez grandi pour commencer un entraînement simple, juste de quoi lui instaurer une bonne discipline. Kurosaki était exactement comme sa mère. Soucieux de bien faire, diligent, travailleur, il redonna espoir à son Grand-père. Évidemment, sa méthode fonctionnait ! Il dépassa rapidement les résultats insuffisants de son plus jeune oncle au même âge et talonnait ceux de sa mère, les dépassants même parfois.

Mais ce nouveau projet ne plaisait pas à tout le monde et, aussitôt qu'il eût terminé le lycée, Adam s'envola pour Paris. Si les études supérieures étaient un bon motif, il était clair pour tout le monde que c'était une fugue en tout sauf le nom. Ce fut une nouvelle corde brisée entre le père et le fils, le seul de ses enfants qui n'avait pas suivi l'entreprise familiale. Mais cette profonde déception fut rapidement mise de côté. Il y avait trop de chose à faire ! Avec un nouveau sujet d'étude, il déposa son dossier de projet auprès de l'agence, cherchant des subventions et d'autres enfants. Avec trois merveilleux agents ayant déjà fait leurs preuves et un autre en chemin, il n'y avait aucune raison qu'on lui dise non, n'est-ce pas ?

C'était sans compter sur la fin de la guerre froide.

Aussitôt, tout espoir que son camp d'entraînement se concrétise s'arrêta net. Pire encore, on lui ordonna d'arrêter toute action dans ce sens, de stopper l'entraînement de Kurosaki et du petit Neah qui venait tout juste de commencer. Ils n'en avaient plus besoins, qu'ils disaient. Les méthodes changes, ajoutèrent-ils. Il faut vivre avec son temps.

Mais il ne pouvait pas. Il savait, il savait que c'était la façon de créer les meilleurs agents pour servir la patrie. Il l'avait prouvé par trois fois déjà ! S'il pouvait jus-...!

"Stop !" Lui avait crié sa femme. Elle qui ne haussait jamais la voix, qui lui avait si rarement tenu tête… la surprise le fit écouter. C'est lui qui détruisait cette famille, elle lui dit, n'avait-il pas remarqué que leurs enfants les évitaient ? Que leur plus jeune avait coupé les ponts ? Que même ses petits enfants avaient peur de lui ? Que s'il continuait, elle… elle le quitterait aussi ? Ils étaient vieux, maintenant, la guerre dans laquelle ils s'étaient si longtemps battues était terminé, un point final a des décennies de conflits… ne pouvaient-ils pas… s'arrêter là ? Vivre une vraie vie de famille plutôt que de continuer leur simulacre comme s'ils n'avaient jamais quitté leur mission d'infiltration ?

Mais… et si il… seulement… peut-être…

D'accord.

Il savait être stratège. L'agence l'avait renié, ses enfants l'écoutaient à peine et s'ils voulaient lui arracher ses petits-enfants, ce ne serait pas bien difficile. Seul lui restait sa femme. Et s'il devait la perdre aussi, alors que ferait-il ? Tout seul, sans personnes, dans ce manoir qu'il aimait si peu, à faire des choses qu'il détestait si fort… Et elle avait raison, il se faisait vieux. Alors… il abandonna l'œuvre de sa vie.

La première chose qu'il fit fut de cadenasser la salle d'entraînement. Ensuite, il tria ses dossiers, détruisant ou enfermant au fin fond de son coffre-fort tout ce qui touchait à sa carrière d'espion. Enfin, il appela Adam.

Évidement, ils ne se réconcilièrent pas comme par magie. Les blessures étaient trop récentes et de toute façon, ses excuses et réassurances étaient à peine utile lorsqu'il croyait toujours en ce qu'il avait fait. Mais c'était un pas en avant. Adam était prudemment optimiste, sa femme était heureuse et ses ainés plus calmes. Il passait beaucoup moins de temps avec ses petits enfants, cependant. Il ne savait plus comment interagir avec eux si ce n'était pas pour les entraîner. Pourtant, sa promesse porta ses fruits, car pour la première fois depuis des années, la famille fut au grand complet pour Noël. Même Marian avait pris la peine d'être présent, bien que c'était plus un coup de chance qu'autre chose, sa mission d'infiltration s'étant terminé deux semaines auparavant.

"J'ai demandé à être muté à un poste de gestionnaire." Leur annonça tout à coup Klaud au milieu du repas de Noël. "De cette façon, j'aurais des horaires plus convenables me permettant de reprendre Kurosaki à la maison."

Que répondre à cela ? Oui, bien sûr, ils pouvaient difficilement garder leur petit enfant. Mais même sa femme ne réussi pas à afficher beaucoup d'enthousiasme. Le manoir serait bien vide avec uniquement eux deux à l'intérieur. Il se demanda, une seconde, à quoi cela avait-il servi d'abandonner ses grands projets, si on lui reprenait ses petits-enfants de toute façon ?

Mais soit, il ferait avec.

Quelques mois passèrent ainsi, il essaya désespérément de se plonger dans les affaires du manoir, gérant assidûment les immeubles dont il avait à sa charge, entreprenant d'importantes rénovations. Il se maintenait occupé. Comme promis, Kurosaki venait habiter chez eux à toutes les vacances et même parfois pendant l'année scolaire lorsqu'une grande crise d'état maintenaient Klaud et Oscar trop occupé. Il en fut de même pour Neah et puis pour le petit Tyki et enfin Alice lorsqu'elle naquit quelques mois plus tard.

Et puis, quelque chose vient tout chambouler.

L'appel était venu en pleine nuit, c'est sa femme qui avait répondu. Il avait été très difficile de se contenir lorsqu'il avait appris la nouvelle. Elle était hystérique et il ne savait pas comment la soulager. Même si elle ne l'avouait pas, Adam avait toujours été son petit préféré, son petit garçon. Alors le savoir à moitié mort, à des centaines de kilomètres de, c'était... difficile. D''autant plus que s'ils s'étaient facilement préparé à l'éventualité de la part de Sheryl ou Marian, ou même de Klaud même si elle n'était plus sur le terrain, pour Adam, à la peur s'était ajouté le choc et l'incompréhension. Il était à l'université, en économie, il ne pouvait pas être plus loin de leurs affaires familiales, alors comment…? Aussitôt que Marian leur assura que la voix était libre, qu'ils pouvaient venir sans crainte, ils se précipitèrent à l'hôpital. Enfin, se précipiter était un grand mot, il leur fallut faire des heures de trains avant de se retrouver dans une clinique sécurisée privée. Leur ancienne carrière joua en leur faveur sur ce coup-là et il ne fut pas bien compliqué de voir leur enfant malgré l'enquête en cours.

Mais justement, leur ancienne carrière était bien le souci.

Bien qu'il ait surtout servi son temps d'agent sous couverture à long terme, il l'avait tout de même accompli son lot de mission plus active avant et après. Si on ajoutait à cela les propres ennemis qu'avaient pu se faire sa femme, le père de sa femme, et leurs trois enfants surentraînés, eh bien... ils ne manquaient surement pas d'ennemis à la rancune tenace. À cela s'ajoutait des tensions internes, car même s'il avait perdu un peu des galons ces dernières années, ses enfants étaient tout de même les meilleurs agents et leur famille pesaient son poids. Et c'était bien le souci, qui cela pouvait-il bien être ? En attendant de répondre à cette question cruciale, il ne pouvait être que soulagé qu'Adam s'en soit sorti. Et il n'admettrait pas avoir ressenti une pointe de satisfaction vicieuse lorsque Marian lui indiqua que seul l'entraînement d'Adam lui avait permis de survivre à son embuscade.

Tout changea à nouveau après cela. Adam refusa de revenir au manoir familial, mais il accepta de changer de nom. Comme Marian, il prit celui plus commun et moins connu de sa mère et changeant d'école, partant de Paris pour venir à Lyon. Quant à ses autres enfants, ils étaient trop occupés à essayer de trouver qui les ciblaient. Parce qu'Adam n'avait pas été la seule attaque, loin de là, Seulement celle le plus proche de réussir. Pourtant, ni lui ni sa femme n'avait été le moins du monde incommodés depuis lors et ils en conclurent prudemment que leurs ennemis ne devaient pas être au courant du manoir. Il ne pue que se féliciter d'avoir toujours gardé les affaires de son propre père et donc son plan de secours, en dehors de l'agence. Cette malheureuse aventure eu cependant le résultat qu'ils accueillirent à nouveau leur petit enfant sous leur toit à plein temps. Elle eut aussi une autre conséquence : la reprise de l'entrainement.

"Je pense, qu'il serait bien qu'il reprenne une partie de son entraînement", lui avait-dit calmement sa fille. "Évidemment, il faudra l'ajuster. Quelque chose de plus facile, de plus calme, de moins prenant. Je ne veux pas que tu le formes en tant qu'espion, comme tu l'as fait avec nous. Mais nous en avons parlé tous ensemble, Oscar, Sheryl, Lucie et moi et si nous ne souhaitons pas en faire des espions, nous voulons qu'ils survivent et tu peux leur donner les armes nécessaires pour qu'ils y arrivent. Qui plus est," ajouta-t-elle d'une voix plus douce, "Kuro aime le 'sport' et passer du temps avec son grand-père lui manque."

Il acquiesça, acceptant la charge qui lui était confiée. Il aurait dû être heureux de pouvoir remettre ses plans en mouvement, mais, d'une certaine façon, il était... il n'était pas sûr. C'était différent d'entraîner des enfants en étant conscient qu'il en faisait des armes futures que d'entraîner des enfants parce que autrement, ils risquaient de mourir dès maintenant.

Mais c'est ce qu'il fit et il était toujours le meilleur à ça. Comme ses enfants l'avaient souhaité, l'entraînement de ses petits enfants fut sensiblement remanié. S'il prenait toute la matinée, ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient l'après-midi et il y avait la possibilité de sauter des jours pour une bonne raison. Les sujets furent modifiés aussi, le focus étant placé exclusivement sur la défense, la reconnaissance de la menace, la fuite et l'escapade. À cela, il ajoutait de temps en temps une leçon sur un autre sujet utile comme le crochetage, la résolution de problèmes, les pièges, la survie… Mais il sauta tout ce qui n'était pas immédiatement utile comme la filature, le déminage ou l'infiltration.

Du côté de ses enfants, Klaud fut forcé de prendre un petit peu de temps hors de l'enquête pour la naissance impromptue du petit Yoïchi Hiruma Walker. Pour éviter les frayeurs, inutile dans son état moins qu'optimal, elle vint habiter au manoir quelque temps. Cependant, son frère prit la suite avec brio, Sheryl découvrant une piste à l'étranger peu de temps après. Cependant, souhaitant rester en France, inquiet pour ses enfants, c'est Marian qui partit à sa place. C'était mieux, de toute façon, il était habitué aux missions sans beaucoup de soutiens dans des cultures étrangères. Inquiet de le voir partir seul, Sheryl tira tout de même des ficelles pour lui assigner une partenaire et tourner le tout en mission de repérage sanctionné par l'agence.

Le temps passa, Klaud renouvela son intérêt pour les postes de directions plutôt que de terrain. Son arrêt forcé avec la naissance de son second fils avait eut la conséquence de la conforter dans cette opinion… en plus de lui permettre une vraie vie de famille plus ou moins traditionnelle. Elle ne s'y attendait pas, mais ce second enfant la mit à l'aise dans son rôle de mère. Et Oscar voulait un troisième enfant… Sans nouvelles menaces a l'horizon, les attaques ayant l'air d'avoir tout simplement arrêté, le petit Allen vint au monde en bonne santé. Voilà. Trois, c'était bien. Se dit Klaud d'un air définitif. Mais à la grande joie de son mari, par retour de couche, ils en eurent aussitôt un quatrième, le petit Oz.

Entre-temps, Marian parcourait le planisphère, jonglant avec sa mission officielle et celle pas très légale sans beaucoup de difficulté… tout simplement parce que les pistes concernant les attaques de leur famille semblaient être toute froides depuis longtemps. C'est lors d'une escale en Chine qu'il eût sa première aventure. Enfin, non, pas sa première, loin de là, mais la première nous intéressant un minimum, plutôt. Anita était une de ses informatrices fard, une patronne d'un cartel de drogue locale et une sacrée bonne joueuses de pachinko au grand plaisir de Marian. Il l'avait connu il y a des années, lorsqu'il était encore adolescent et tout jeune agent et qu'elle travaillait encore au bordel sous l'ancien patron du cartel. Autant dire, une éternité, et il ne se privait jamais de venir la voir lorsqu'il était dans le coin. C'était loin d'être la première fois qu'ils couchaient ensemble, mais ils avaient peut-être été moins précautionneux cette fois-ci ou alors Anita avait voulu un enfant, Marian ne savait pas. Quoi qu'il en soit, ne l'apprenant pas tout de suite et sa mission officieuse bâtant de l'aile et l'officielle étant terminé, il rentra en France. N'ayant aucune envie de déjà s'enfermer au manoir à débriefer et planifier, il s'autorisa une semaine de bon temps à Paris où il fit la connaissance d'une charmante barmaid. Une rapide enquête d'antécédent qui ne révéla rien d'alarmant plus tard, et ils rentraient un soir ensemble. Une semaine se transforma en deux, qui se transforma en trois et il était bien parti pour une quatrième lorsque son père le rappela à son devoir familial avec un ton dur et des mots tout aussi peu charmants.

Ils se dirent adieu et partir chacun de leurs côtés, comme ils s'étaient mit d'accord avant de commencer cette histoire brève. Marian répartit aussitôt en mission, cette fois, avec sa partenaire habituelle. Sylvie, une femme à grande gueule avec un fort caractère et pas beaucoup de patiences pour les conneries de Marian. Peu d'autres agents pouvaient supporter de travailler avec elle, mais peu d'autres agents pouvaient aussi supporter de travailler avec Marian alors… d'offices, ils étaient les meilleurs coéquipiers. Ça faisait plus de cinq ans qu'ils travaillaient régulièrement ensemble, ils n'eurent donc aucun problème à se mettre dans le rythme. Malheureusement, c'était une mission de surveillance et même si très importantes, elles n'étaient pas terriblement excitantes. Le point positif, c'est qu'ils n'étaient pas la seule équipe sur le coup, ils pouvaient donc régulièrement prendre des pauses. Et une chose en entraînant une autre…

Bref.

C'est à peine un mois plus tard qu'il reçut son premier appel. C'était Anita qui lui disait qu'elle venait d'apprendre qu'elle était enceinte de cinq mois et qu'elle pensait que Marian était le père. Marian… n'avait pas prévu ça. À ce stade, il était trop tard pour avorter sans mettre en danger Anita et Marian se demanda vaguement si elle avait justement fait exprès de le prévenir si tard. Dans tous les cas, ce n'était plus une option. Et il n'y en avait pas vraiment d'autres. Enfin, il pouvait choisir de rien avoir à faire dans la vie de l'enfant mais… il n'était pas sûr d'en avoir envie non plus. C'est comme ça qu'il se retrouva dans un hôpital surpeuplé, quelque part en Chine, quelque trois mois plus tard, à tenir une crevette dans ses bras. Une crevette, c'était absolument le terme, le soi-disant bébé était minuscule, encore plus que prévu étant prématuré. Un simple resserrement de ses doigts et il était mort. Redonnant sagement l'enfant à sa mère, il fallut régler quelques détails de plus. Notamment un nom et Anita insista pour qu'il la nomme. Elle voulait un premier prénom français, mais sur sa vie, il n'y avait rien d'autre qui lui venait en tête que Gertrude ou Marie-Pierrette. En désespoir, lorsque ses yeux tombèrent sur la table de nuit où il avait jeté ses médocs pour le mal de crâne qui lui bâtait les tempes, il se dit, allé, c'était moins pire. Et c'est comme ça que le dix juin, la petite Azyline était née.

Les prochaines semaines furent un peu compliquées. Il avait pris du temps loin de l'agence, prétextant une urgence familiale, ce qui… n'était pas une excuse du coup, oh merde, mais il n'était pas fait pour la vie sédentaire. Et pour un bébé aussi. Il n'était pas fait pour les bébés. Mais il était clair que c'était au moins cinquante pour cent son problème et bien que ça le démangeait de prendre la poudre d'escampette, il tient bon.

Ou en tout cas, il tient bon jusqu'à ce qu'une furie le tacle en pleine rue d'Hong Kong.

Ce fut à peine l'odeur familière de sa partenaire qui le retient de planter un couteau entre ses côtes. Sylvie ne se retient pas, par contre, et l'enfonça dans le mur d'une ruelle, les deux mains sur son cou, à deux doigts de l'étrangler et pourtant non. Sa partenaire était une professionnelle et c'était clairement une des façons les moins optimales de le retenir et/ou de le tuer. Il en déduit donc qu'elle était particulièrement en colère, mais ne cherchait pas forcément à l'assassiner. Ce qui était… positif ?

Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre la source, ne serait-ce que parce qu'elle lui hurla la raison au visage moins d'une seconde plus tard. Il s'avère que Marian allait être papa pour la seconde fois en autant de mois. Bon. Sa partenaire avait fait un déni de grossesse et lorsque enfin, elle s'en était rendue compte pour sûr, Marian était déjà parti en Chine, et impossible à contacter. Elle avait donc passé les dernières semaines à le traquer, ce qui, sans surprise, n'avait pas amélioré son humeur. Il réussit pourtant temps bien que mal à la calmer, les années qu'ils avaient passé à travailler ensemble n'étant pas pour rien. Une fois d'humeur un peu moins meurtrière, ils se posèrent dans un café pour en parler.

À cinq mois et demi, elle ne pouvait plus avorter non plus, pas sans risque significatif, en tout cas. Il n'était pas difficile de voir que, outre la colère explosive, il y en avait une encore plus vicieuse, purulente en dessous. C'était une agente de terrain, toute une vie et un corps dédié à être le plus efficace et mortel possible. Et voilà qu'on le déformait sans son consentement, qu'on l'affaiblissait, qu'on lui ajoutait un poids qui ne partirait jamais totalement… Elle lui en voulait terriblement et Marian pouvait comprendre, mais, hé bien, la faute était partagée. Encore une fois. Marian se demanda tout à coup combien de femme n'ayant aucun moyen de le contacter, il avait bien pu mettre enceinte… il décida très vite de ne pas y penser beaucoup plus.

"Le mariage, c'est mort." L'informa factuellement Sylvie et il hocha la tête par réflexe. Déjà, parce que oui, ça lui allait très bien, mais aussi parce qu'elle l'avait dit avec une telle assurance qu'il n'en aurait pu être autrement. Heureusement pour lui, elle ne semblait pas avoir peur des jugements qui venait avec avoir un enfant hors mariage. Certes, ils étaient de moins en moins vocaux, plus les années avançaient, mais tout de même. En parlant de mariage… la conversation suivante, où il dût lui apprendre qu'elle n'était pas la première femme qu'il mettait enceinte et que, d'ailleurs, il était un tout jeune père, se déroula aussi bien qu'on puisse s'y attendre. C'est-à-dire : une vraie catastrophe traumatisante dont ils firent le pacte de ne plus jamais reparler.

Évidemment, sa partenaire voulut rencontrer l'autre idiote qui avait été embobiné par un connard comme lui. Ses mots, pas ceux de Marian. Et, chose incroyable… elles s'entendirent très bien tout de suite. Trop bien, vraiment. Moins de dix minutes dans la maison qu'elles buvaient déjà le café en ragotant comme de vieilles amies. Ce n'était pas la meilleure des nouvelles pour Marian, tout compte fait, il ne doutait pas qu'elles feraient alliances pour l'évincer à la moindre occasion. D'un autre côté, Anita était parfaitement heureuse et satisfaite avec son bébé et elle ne manqua pas de rassurer et calmer sa partenaire. Chose que Marian n'aurait pas pu faire, étant encore plus paniqué qu'elle si c'était possible. Pas qu'il l'admettrait à quiconque, bien sûr. Quoi qu'il en soit, il ne fallut qu'une soirée en la compagnie d'Anita pour que sa partenaire appelle l'agence et donne son indisponibilité pour les prochains mois, disant qu'elle avait trouvé une piste sur une quelconque affaire demandant la plus grande discrétion. Au moins, elle avait eu le bon sens de ne pas faire connaître leur futur enfant à l'agence… mais pas le bon sens d'épargner la santé mentale de Marian. Et c'est comme ça qu'il se retrouva enfermé des semaines dans le dernier étage d'une maison close en Chine, coincé avec une jeune maman trop occupé par son business, un nouveau-né braillard et une femme enceinte en panique. Non seulement ça, mais il ne pouvait même pas utiliser les services de la maison close pourtant sous leurs pieds s'il ne voulait pas se faire couper les parties par deux femmes en furies. Clairement, son karma l'avait rattrapé.

Il fut cependant sauvé de cet enfer de couches et crises d'hystérie par un coup de téléphone. C'était un de ses pions qui l'informa très poliment qu'une femme inconnue retournait tout pour essayer de retrouver Marian et que s'il ne ramenait pas son fiac fissa, elle risquait de le mettre dans la merde avec les mauvaises personnes. C'était sûrement un ancien coup d'un soir et Marian avait généralement la politique ferme de ne pas s'en soucier après, cependant… hé bien, toutes excuses étaient bonnes à prendre.

Même sa partenaire due admettre qu'il valait mieux jeter un œil à l'histoire et Marian s'envola joyeusement pour la France. Et il avait eut raison, c'était bien un ancien coup, mais pas un d'un soir. Ayant été sa plus longue relation d'affilée l'année dernière, avec ses derniers… succès, il aurait dû se douter de ce que la barmaid allait lui annoncer. Il n'empêche qu'il fut tout de même pris un peu par surprise lorsqu'un gros ventre précéda l'entrée de la femme dans le café où ils avaient pris rendez-vous. Sept mois, Marie était enceinte de sept mois et elle avait si grossi que Marian attendit avec anxiété qu'elle lui informe la naissance de jumeaux. Mais non, c'était bien un seul gamin paraît-il, elle avait juste pris beaucoup de poids. Et à qui la faute ? Lui dit-elle lorsqu'il eut le malheur de commenter dessus. "Je mange quand je suis stressée, okay ? Et je n'arrivais pas à te contacter et je veux cet enfant, crois le bien, mais je n'ai pas les moyens de l'élever toute seul. Si tu ne veux rien avoir à faire avec le bébé, ça me va, mais j'aurai tout de même besoin d'une pension."

Bon. Eh bien, il allait être père. Pour la troisième fois en autant de mois. Il espérait que l'expression jamais deux sans trois ne continuait pas avec jamais trois sans quatre, parce qu'il n'était pas sûr que son cœur tienne l'annonce d'un quatrième marmot le mois prochain.

Heureusement pour lui, ça s'arrêta là, mais vous pouvez être sûr qu'il fit particulièrement attention à ses moyens de contraception après toute cette histoire.

Étonnement, Marie ne prit pas trop mal le fait qu'il y avait deux autres femmes avec un polichinelle à plusieurs distances du tiroir. En fait, elle en fut même plutôt rassurée et il lui fallut quelque temps pour se rappeler quel pourrait en être la raison. Ça lui revint lorsqu'il dut l'accompagner au prochain examen médical : elle n'avait personne. Élevé par une mère seule, décédé d'un accident de voiture quelque trois ans auparavant, elle enchaînait les petits boulots pour subvenir à ses besoins et ça ne lui laissait pas beaucoup de temps pour socialiser. En fait, c'est ce qu'il avait aimé, ces trois semaines l'année d'avant : ils avaient trop peu de temps ensemble pour se disputer. Enfin, quoi qu'il en soit, après les avoir présentés, les trois femmes passaient leur temps au téléphone à se rassurer l'une l'autre et se donner des conseils de grossesse. Ou tout du moins, il le supposait, ce n'est pas comme s'il y était convié. Marie était trop loin dans sa grossesse et surtout en trop mauvaise santé pour voyager, même après que Marian l'a fait arrêter son boulot et l'ait confié aux meilleurs médecins que ses relations pouvaient dégoter. Ils ne rejoignirent donc pas les autres en Chine. Par contre, sa partenaire revint en France, elle. N'ayant aucune attache en Chine et connaissant mieux les systèmes de paperasses, c'était tout simplement plus facile. Ce n'était pas vraiment mieux de vivre avec deux femmes enceintes plutôt qu'une, surtout que sa partenaire n'avait aucune honte à l'utiliser comme garçon de course, mais au moins, sa facture de téléphone était moins salé.

Et c'est comme ça que quelques semaines plus tard, le dix octobre, pour être précis, la petite Naëlium, vint au monde. Pour celle-là, ce fut moins aisé que pour la première, il y eut un problème de péridurale et… ouais, ses entraînements de résistance à la torture avaient l'air moins douloureux que ça. Le bébé était sorti en bonne santé, mais ça avait été une boucherie et la mère resta à l'hôpital des semaines. Ce qui fit que, encore une fois, ce fut à lui de nommer le marmot. Marie ne fut pas très, très heureuse lorsqu'elle entendit le nom quelques jours plus tard, mais elle était trop faible pour dire quoi que ce soit. De toute façon, lui foutre le bébé dans les bras suffit à détourner le sujet.

Mais suite à cette épreuve, sa partenaire n'était pas tellement rassurée. Lui qui ne l'avait jamais vu flancher avant, même lors de missions impossibles, semblait incroyablement terrifié à présent. Marian essaya, mais il ne savait tout simplement pas comment l'aider. En plus, il devait s'occuper de la petite Naëlium et puis il y avait la paperasse et les médecins et les mères à prendre en charge également. Il avait vraiment très fort hésité à demander de l'aide à sa famille, que sa mère ou sa sœur s'occupe du bébé, au moins, pour qu'il puisse se concentrer sur Marie toujours à l'hôpital et Sylvie en panique, mais… ouais, non, il préférait les mettre devant le fait accompli et après avoir bien analysé et bétonné la situation, pas quand il était complètement perdu dedans. Heureusement, il n'y en avait plus pour longtemps et pile un mois après, sa partenaire fut admise à l'hôpital. Et tiens, regardez ça, une autre fille ! Pas qu'il avait lui-même un avis sur la question, mais il savait que ça allait ennuyer son propre Père et ça, c'était toujours un plus.

Après deux enfants, il aurait dû être prêt, mais non, ça les prit tout de même par surprise : ils avaient tellement été occupés qu'ils avaient absolument oublié de choisir un nom. Sylvie était aussi perdue que lui et lui ordonna de se débrouiller. Heureusement qu'il avait un autre médicament dans la poche ou il aurait vraiment été sans ressources. Dans l'état, c'est comme ça que la petite Kiraphène vient au monde. Et ouais, Marian non plus n'avait aucune idée de comment la mairie avait accepté ça, il avait à moitié espéré qu'ils lui proposent un autre nom et qu'il n'ait qu'à acquiescer. Mais non, pas de chance… au moins, elles auront de quoi s'endurcir.

C'est comme ça que se terminèrent ses six mois de speedrun pour être papa.

La mère de Naëlium finit par sortir de l'hôpital, Anita régla ses dernières affaires et vint enfin en France rencontrer ce qui semblait être ses nouvelles meilleures amies maintenant que Azyline était assez grande pour voyager et sa partenaire… hé bien, ils eurent enfin la grande discussion qu'ils auraient dû avoir depuis longtemps.

Elle comme lui n'avaient jamais imaginé être parents, mais maintenant que Kiraphène (et dans le cas de Marian, Azyline et Naëlium aussi) étaient là… hé bien, ça remettait les choses en perspective. Ils avaient eu assez de mois pour y penser, loin de leur quotidien de missions et danger habituel, et sa partenaire en était venue à la conclusion qu'elle voulait essayer. Elle voulait être mère. Elle n'avait cependant pas envie de se coltiner Marian, ce qui était compréhensible, ils n'allaient pas se le cacher, alors ils se décidèrent sur un système de garde alternée. Ça allait très bien à Marian et il accepta sans réserve, surtout lorsqu'il se dit qu'il pouvait toujours refiler le gamin à ses propres parents s'il avait une mission ou… juste comme ça, vraiment. Hey, c'est ce que Klaud et Sheryl avaient fait, après tout !

Sauf que c'est très bien, mais pour faire ça, il fallait déjà que sa famille soit au courant des marmots. Et c'est donc comme ça que Cross se pointa à Noël 99, trois femmes et trois bébés à sa suite.

Ah clairement, même des années plus tard, il ne fit jamais plus fort comme entrée fracassante. Zyli, Naëli et Aphène, comme ils s'étaient mis à les surnommer, firent forte impressions à la famille. Le patriarche Walker passa par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel avant que son visage ne se fixe sur un rouge homard et alors là… hé bien, autant dire qu'heureusement que le Manoir était grand et bien insonorisé où ils auraient eu le droit à un cocktail de pleure terrifiés pour accompagner les hurlements du grand-père.

Par chance, sa mère, même si pas d'accord avec ses choix de polygamie accidentel et d'enfants hors mariage, étaient simplement trop contentes d'avoir de nouveaux petits enfants à gâter, et surtout des filles, pour lui lancer autre chose qu'un regard désapprobateur. Vu ses autres frasques : il pouvait vivre avec ça.

Sa sœur était un peu moins conciliante, prenant plus après leur père qu'elle ne le devrait, et lui rebattant les oreilles sur le fait d'avoir été moins que professionnel avec sa partenaire et ses informateurs. Mais franchement, après Sheryl, qui avait procréé avec une espionne étrangère, ils n'avaient rien à lui redire, à son humble opinion.

Après ce Noël haut en couleur, et, d'ailleurs, toute cette année incroyable, les choses redevinrent plus normales. Ou même carrément ennuyante. La piste des assaillants d'Adam était devenue complètement froide, plus personne n'avait essayé de les attaquer depuis des mois, et il ne savait tout simplement pas où chercher d'autres. C'était un net coup dur pour le patriarche Walker. Lui qui était si fier des compétences exceptionnelles de ses enfants, un ennemi avait pourtant réussi à leur échapper lorsque ça comptait le plus. Mais d'une certaine manière, même si ce silence radio était inquiétant, il était bien nécessaire. Klaud avait été une nouvelle fois promu à un poste de direction, Sheryl s'était blessé lors de sa dernière mission et était hors service et Marian était bien trop occupé avec ses trois nouvelles nées. C'en était à un point même où il avait très sérieusement réfléchi à ramener Adam dans l'entreprise familiale. Il aurait pu, bien sûr, demander de l'aide à l'agence... mais il ne savait toujours pas si c'était une attaque interne ou externe. Dans le doute, il préférait garder ça dans son cercle de confiance, c'est-à-dire, sa famille. Mais sa femme avait mit une nouvelle fois son pied-à-terre, Adam commençait juste sa vie active, il faisait enfin quelque chose qu'il voulait, dont il était fier, il était hors de question de le traîner à nouveau contre sa volonté. Soit. De toute façon, temps que la piste restait froide, il n'y avait pas grand-chose à faire. Il redoutait seulement la façon dont elle se réchaufferait à nouveau…

Le temps passa. Anita retourna en Chine avec Zyli, Marian lui rendant régulièrement visite. Enfin, régulièrement… lorsqu'une de ses missions ne l'amenait pas trop loin du continent asiatique. Sylvie avait décidé de ne plus prendre des missions de terrain pour l'instant et elle était à la place devenue formatrice pour les jeunes recrues. Elle s'était d'ailleurs mise en collocation avec la mère de Naëli. Cette dernière était devenue mère au foyer et gardait Aphène lorsque sa mère était au travail. Elle avait cependant dit à Marian qu'elle comptait bien reprendre son travail de barmaid à mi-temps lorsque les enfants seraient un peu plus âgés. Il fallait l'avouer, les mères de ses enfants s'entendaient beaucoup mieux entre elles qu'avec Marian lui-même… Enfin, temps que les enfants étaient heureux et qu'il n'avait pas à s'en occuper plus que nécessaire…

Il faut croire que ces nouveaux bébés ravivèrent la folie paternelle de Sheryl parce que peu après, ce fut une petite fille, Road, qui vient agrandir les rangs de la famille. Connaissant Lucie, Marian n'avait aucune idée de comment il avait réussi à convaincre sa femme de remettre le couvert.

Un autre truc dont il n'avait aucune idée, c'était comment il s'était retrouvé marié à Marie. Sylvie, Anita et lui avaient clairement dû trop déteindre sur elle au cours des années, parce qu'elle ne s'embêta même pas de son consentement pour lancer les festivités. Entre le moment où elle lui annonça qu'ils allaient se marier (une annonce, hein, pas une demande) et le mariage lui-même, deux semaines s'étaient passées. Elle disait qu'ils se connaissaient assez bien, maintenant, qu'elle voulait se marier et comme c'était égale temps à Anita et Sylvie qu'à Marian… hé bien autant faire ce qu'elle voulait, n'est-ce pas ? C'était un petit mariage privé, juste la famille, mais ça faisait déjà pas mal de monde avec tous les marmots. Anita et Sylvie étaient les demoiselles d'honneur de Marie et ses frères, ceux de Marian. Il avait pris son nom, devenant Marian Cross au lieu de Campbell, le nom de sa Mère. Zyli, Naëli et Aphène étaient toujours appelés Campbell, cependant, mais c'était fait exprès : il n'y avait que des bonnes raisons de se distancier d'elles.

Et oui, c'était une bonne idée, sur le papier, sauf que… hé bien évidemment, cette paix ne pouvait pas durer.

Les filles de Marian avaient presque quatre ans Lorsque la piste se raviva. Et comme le patriarche l'avait redouté, cela se fit dans le sang. Si Marian avait créé de la distance avec ses filles en changeant de nom, il s'était irrémédiablement attaché à Marie en prenant le sien. Même des années après, ils n'étaient pas sûrs, exactement, si c'était ça qui les avait fait repérer ou s'ils avaient laissé d'autres indices dont ils n'avaient pas connaissance, mais quoi qu'il en soit… Marian avait reçu une communication cryptée alors qu'il était encore en mission. C'était de Sylvie, lui disant que Marie ne répondait pas au téléphone depuis la veille. Sylvie, Zyli et Naëli étaient au manoir pour les vacances d'étés, mais comme Marie l'avait prévenue, elle avait repris son travail de barmaid à mi-temps après que les enfants soient entrés en maternelle. Elle était donc seule à leur appartement. D'ordinaire, Marian ne se serait pas inquiété. Marie était une adulte et une débrouillarde à cela, mais elle ne ratait jamais l'appel du soir à sa fille, pas sans prévenir qu'elle ne pouvait pas ou rappeler sitôt après. Sylvie avait appelé le bar et Marie n'était semble-t-il jamais venue travailler la veille.

Ça sentait mauvais.

Son ex-partenaire lui dit qu'elle allait remonter à Paris pour enquêter, mais Marian lui demanda d'attendre une fois là-bas. S'il avait toute confiance en ses capacités, elle lui avait sauvé la mise plus d'une fois, après tout, il n'empêche qu'elle n'avait pas été en service actif depuis quatre ans et que, au cas où… mieux valait-il être deux, de toute façon.

Heureusement, pour une fois, sa mission se passait en Allemagne. Deux, trois affaires à régler et il sautait dans un train, arrivant même avant Sylvie à Paris. Sans l'attendre, il se dirigea vers l'appartement. Ils n'avaient pas acheté ce lieu par hasard. Non seulement il était très bien situé, proches de diverses lignes de transports pour que Marian puisse rapidement partir, il disposait également de plusieurs accès plus ou moins cachés. Notamment, cette fois, Marian choisit de passer par la rue de derrière. Entrant dans le parking souterrain, il marcha jusqu'au fond avant de prendre un escalier sale jusqu'au rez-de-chaussée. Arrivé dans l'immeuble d'à côté, il sortit dans la cour intérieur, rasant les murs jusqu'à prendre un second escalier de fortune à moitié caché derrière des arbres qui le fit arriver sur un balcon duquel il put entrer dans l'appartement par la buanderie.

Il ne fallut pas un pas de plus avant qu'il sorte son flingue : l'air puait le sang.

Lorsque Sylvie arriva enfin une demi-heure plus tard, ce fut pour trouver Marian a quatre pattes, des gants de latex à la main, un téléphone coincé sur son épaule et une loupe pointée vers le sol. Au milieu de la pièce, toujours attaché à une chaise, gisait le corps sans vie de Marie.

"Quoi ?! Maman a été assassinée ?!" Cria tout à coup Naël, faisant sursauter l'ensemble de la pièce. "Mais vous m'aviez dit… je pensais…"

"On ne pouvait pas vraiment expliquer ça à un enfant de trois ans." Répliqua Marian.

"Et je ne suis toujours pas convaincu que quatorze, c'est beaucoup mieux…" Marmonna Adam, mais tout le monde l'ignora.

Il avait beau avoir promis qu'il raconterait tout, il n'empêche que lorsque les six plus jeunes étaient enfin arrivés à la maison, escortés par Oncle Sheryl, il n'était pas très motivé. Sans leurs mines sérieuses et l'arrivée opportune de Marian, nul doute qu'il aurait essayé de tout balayer sous le tapis encore une fois. En l'état, c'était plus Sheryl et Marian avec de temps en temps Kuro qui avaient raconté l'histoire jusqu'à présent.

"Ça va jusque-là ?" Demanda Neah, inquiet, en serrant l'épaule de Naël. Elle hocha la tête, ne sachant pas vraiment comment elle se sentait. Ce n'est pas comme si elle se souvenait de sa mère… mais, hé bien, c'était quand même sa maman.

"On peut peut-être accélérer un peu ? Ils n'ont pas besoin de tous les détails de l'enquête." Intervint Sheryl et Marian haussa les épaules. Naël eut un petit pincement au cœur, se demandant s'il cachait ses émotions ou si la mort de sa femme ne lui faisait réellement rien.

"Aller, on y retourne."

Suite à la découverte macabre, les choses s'accélèrent. Les enfants furent rapatriés au manoir d'urgence pour que les adultes soient le plus libre possible pour enquêter. Chacun se remit à la tâche, usant de leur point fort sans relâche. Et cette fois, cela paya, ils trouvèrent une piste. Mieux qu'une piste, des réponses. Grâce à une opération finement orchestrée, ils purent attraper la plupart des responsables. Mais malheureusement pas tous, le second en chef leur échappa.

Évidemment, ils ne se laissèrent pas faire, le cherchant sans relâche pendant des semaines et des semaines. Ils retournèrent tant le pays et même ceux alentours, qu'ils arrêtèrent un nombre impressionnant de criminels et attaque terroriste sur leur chemin qui n'avaient pourtant pas de lien avec leur affaire. Au moins, ça arrangeait Klaud, elle avait une agence à faire tourner, après tout. Kurosaki avait déjà participé à quelques missions auparavant, mais c'est à ce moment-là qu'il commença à aller régulièrement sur le terrain, Neah non loin derrière. Mais ils ne trouvaient pas celui qu'ils cherchaient vraiment et, encore une fois, la piste se tarit. Les choses devenant à peu près à la normale ou, pour être précis, dans le statu quo précédent, ils résumèrent prudemment leur activité familiale. C'est comme ça que Naëii se retrouva à la charge de Marian. Pas exclusive tout de même, Marianne travaillait beaucoup et Naëli était souvent laissée au bon soin de ses grands-parents ou belle-mère. d'ailleurs, c'est à peu près à ce moment-là que Anita et Zyli vinrent s'installer définitivement en France. Et c'est aussi à ce moment-là qu'Allen se fit enlever.

Heureusement, cette fois, le drame ne fut que temporaire et ils arrivèrent rapidement à le retrouver. Il ne s'en sortit pas sans traumatisme cependant et c'est comme ça qu'il vint habiter avec Marian et Naëli quelques mois. Mais pour la famille, c'était peu cher payé sachant qu'il était en vie et qu'ils avaient enfin réussi à détruire leurs ennemis. Enfin ! C'était sûr, cette fois, il les avait eus tous jusqu'au dernier.

Ou en tout cas, c'est ce qu'ils pensaient.

Leur assurance fut mise à mal à peine une année plus tard lorsqu'un groupe inconnu attaqua le manoir. Miraculeusement, aucun des plus jeunes enfants n'étaient là-bas lorsque c'était arrivé, mais le manoir était tout de même loin d'être vide. Kurosaki, Tyki et Yoichi étaient là-bas à ce moment-là et ce ne fut que grâce à leur entraînement et les réflexes paranoïaques de leurs grand-parents qu'ils réussir à se cacher assez longtemps pour trouver l'opportunité de s'enfuir et de prévenir leurs parents. Mais ce ne fut malheureusement pas assez pour sauver les grands-parents Walker. Ils firent pourtant au plus vite, mais lorsque Klaud et Sheryl arrivèrent sur place, accompagné d'une véritable armada de confiance réquisitionnée à l'agence, le manoir n'était déjà plus qu'une bicoque vide jonchée de cadavres.

Ils avaient été trop arrogants. Trop confiants en leur capacité, en leurs compétences jusqu'ici, jamais challengés. Ils ne referaient pas cette erreur.

Sans même attendre le matin, les enfants furent amenés chez Adam et tous placés sous protection. Parce qu'il s'avère que ce n'était pas un seul de leurs ennemis à qui ils avaient affaire, mais une véritable coalition. Ceux qui avaient attaqué Adam n'étaient que très lointainement lié à ceux qui avaient tué Marie. Et depuis... et bien depuis, ils ne laissaient aucune pierre non retournée, cherchant tous les recoins pour une quelconque menace à l'encontre de leur famille. Ils passaient bien de temps en temps voir leurs enfants mais… C'était difficile à admettre, mais ils étaient terrifiés de s'arrêter une nouvelle fois, de se dire "c'est bon, c'est fini" tout cela pour que le malheur les frappe à nouveau.

Et c'est comme ça qu'ils en étaient arrivés, huit ans plus tard, étranger à leurs propres enfants, à faire une chasse aux sorcières sans fin dans le monde entier.

Un silence pesant s'installa une fois l'histoire terminée. Il était évident qu'ils avaient eut affaire à un résumé succinct. Un qui avait tout de même duré des heures, mais où un clair manque de détails se faisaient sentir à certains endroits clefs. Mais tout de même, c'était bien assez à digérer pour l'instant. C'était déjà pas mal d'apprendre que toute sa famille était plus ou moins des espions depuis trois générations, que vos parents vous avaient bien abandonné, mais que y'avait une raison quand même. Oh, et puis, n'oublions pas que, eux aussi, avaient été entrainés pour devenir espions sans qu'ils le sachent, que les trois quarts de leurs naissances été d'heureux accidents et bien sûr, que leur mère/tante avait été assassinée.

"Bah puré Adam, je sais pas pourquoi tu t'es aussi terrifié qu'on se trouve un petit copain : rien que l'idée d'expliquer ce merdier me donne des envies de célibat perpétuel." grommela Kira.

"Crazy Family" en conclu douloureusement Azy.

Et Naël ne put qu'acquiescer à la sagesse de ses deux sœurs.


Parfois la dyslexie, ça donne des trucs drôles, j'ai littéralement sursauté en relisant "à étrangler leurs propres enfants" au lieu de "étranger à leurs propres enfants" mais vous me direz, nuls doutes qu'avec des marmots comme ça, l'idée a surement dû leur passer par la tête plus d'une fois. Mais bon, les chiens ne font pas des chats, uh :p

Prochain chapitre : 10 ans plus tard, que sont-ils devenus ?

À la revoyure~