Salut !
Pour ce quatrième jour de l'Inktober, le mot est Esquive. Et pour ce thème, j'ai décidé de faire un UA de style médiéval avec Aiolia et Shura.
TW : Mention de suicide
Aiguisant son épée, Aiolia poussa un long soupir. L'armurerie était remplie en ce début d'après-midi. Plusieurs de ses frères d'armes étaient aussi présent. Enfin, si ces personnes pouvaient être nommées ainsi.
Depuis la trahison de son frère, le jeune homme était vu comme un potentiel nouveau traitre. De ce fait, il n'avait vécu que dans le rejet et la méchanceté auprès de ces chevaliers qui disaient qu'il était un des leurs. Mais le pensaient-ils vraiment ? Aiolia n'en était pas sûr.
Bien sûr, il était en colère de cette situation. En colère contre son frère, contre les autres et aussi contre lui-même pour être aussi lâche.
Soudain, il sentit une présence à ses côtés. Peu de gens voulaient être vu en sa compagnie aussi, ce n'était pas très difficile de savoir l'identité de qui était assis à ses côtés.
- Bonjour, Marin, dit-il sombrement.
- Bonjour, Aiolia.
Les femmes chevaliers étaient rares. Mais elles savaient s'imposer en cas de besoin. Comme tous les chevaliers, Marin était au courant de la trahison d'Aiolos mais elle n'avait eu honte de parler à Aiolia. Pour elle, il ne fallait pas mettre deux individus d'une même fratrie ensemble systématiquement : ce qu'avait fait l'un n'était imputable qu'à lui et l'autre ne devrait pas en souffrir. Malheureusement, très peu de personnes partageaient son opinion.
- Ça n'a pas l'air d'aller, remarqua la jeune femme.
- Pour être franc, cette situation commence à sérieusement me peser.
- Que l'on semble presque attendre de toi que tu commettes les mêmes actes que ton frère ?
- Oui. Je pense que je devrais peut-être démontrer ma loyauté.
- N'est-ce pas déjà ce que tu fais ?
- Certes. Mais autrement.
- Comment ça ?
Aiolia désigna l'un des autres chevaliers d'un signe de tête.
- Parier à l'épée mon engagement.
- Avec le meilleur épéiste du domaine ?
- Parfaitement.
- As-tu conscience que tu risque d'y laisser ta peau ?
- Merci de l'encouragement.
- Je ne fais que te ramener les pieds sur terre. Mais j'imagine que ta décision est déjà prise.
- Comptes-tu m'en empêcher ?
- Ton combat n'est pas le mien. Tu es libre de faire ce qu'il te chante.
Prenant sa réponse comme l'accord qu'il avait besoin, Aiolia se leva et se dirigea vers celui qu'il comptait défier. Quelques regards suivirent ses mouvements. Il fallait dire que si il avait bien un chevalier avec lequel Aiolia ne parlait jamais, c'était Shura. Digne, fier et froid, c'était un escrimeur hors pair et un assassin très efficace. De plus, c'était lui qui avait tué Aiolos quand il tentait de s'enfuir du domaine.
- Eh bien, fit le bretteur en voyant Aiolia venir vers lui, que me veux-tu ?
Shura n'avait pas beaucoup de sympathie pour ce jeune guerrier. Et pas uniquement parce qu'il avait un lien de parenté avec un traitre. Aussi sa réponse n'étonnait personne.
- Qu'est-ce qu'il fait, celui-là ? grommela Deathmask en regardant les deux hommes.
- Arrête de t'occuper d'eux et viens plutôt voir avec moi à la forge l'avancement de notre équipement, râla Aphrodite en tirant son ami par le bras.
Alors que les deux compères s'éclipsaient, Aiolia se planta devant Shura et clama haut et fort son défi pour que tout le monde l'entende.
- Shura, je te défi dans un duel à l'épée.
- Il a perdu la tête ? se demanda Milo surpris.
- Ou bien, il est suicidaire, renchérit Aldébaran. Il sait pourtant qu'il n'a aucune chance.
Quelques murmures s'élevèrent mais cela n'empêcha pas Aiolia de continuer.
- C'est simple, si je gagne, je veux des excuses pour le comportement que vous avez eu envers moi ainsi que votre reconnaissance en tant que protecteur de Dame Athéna. Mais si je perds, alors je me suiciderai devant vous car cela signifie que je ne suis pas à la hauteur de mon devoir.
Un silence accueillit ses paroles. Marin en resta bouche bée tandis que les chevaliers de la Garde d'Or ne savaient pas comment réagir. Parce qu'autant faire preuve de condescendance et faire comprendre à Aiolia qu'il n'aura jamais sa place parmi eux était une chose. Mais avoir du sang sur les mains parce que cet imbécile s'était tué, c'était une autre. Et si cela arrivait jusqu'aux oreilles du Grand Intendant ou de Dame Athéna, cela allait être compliqué pour eux de s'expliquer.
- Shura, intervenu Camus, ce n'est pas nécessaire d'accepter. Et toi, Aiolia, crois-tu que ce duel va t'apporter quelque chose ?
Son ami eut un léger sourire.
- Parce que tu crois que j'ai envie d'accepter au vu des conditions de ce duel ?
Ce disant, il attrapa un couteau qui trainait sur une table à côté de lui et le lança sur Aiolia qui ne fut pas éborgné que grâce à une esquive de justesse. La seule trace était une simple coupure sur sa joue. La lame finit sur les pavés dans un tintement métallique.
- Je n'aime pas perdre mon temps, continua l'assassin. J'ai mieux à faire que de me bagarrer avec toi.
Sur ces mots, il tourna les talons et sortit laissant Aiolia être le seul centre de l'attention. Visiblement, ce n'était pas aujourd'hui que le jeune homme allait gagner le respect de ses pairs.
