Hello, je suis de retour avec un petit chapitre !
Pour être tout à fait honnête, ça fait quelque temps que je me disais qu'il vaudrait peut-être mieux supprimer cette traduction pour pas qu'elle reste inachevée et que lecteurices se mettent à la lire sans qu'elle soit jamais terminée, mais finalement je vais la laisser. Peut-être que je publierai un seul chapitre par an (oui, je sais... c'est très peu xD), mais au moins je n'abandonne pas ce projet. J'ai passé une heure ce matin à m'occuper de ce chapitre, donc le voici pour vous !
Bonne lecture, et attention aux TWs ;)
TW : ce chapitre contient une agression sexuelle, du sang et des blessures aux yeux.
Il y avait…
Plaquée contre la haie et sa robe se faisant déchirer, Hermione était certaine que quelque chose n'allait pas.
Froid.
De l'air froid la frôlait.
Des dents se refermaient sur sa gorge. C'était douloureux.
Ce n'était pas agréable.
Elle tenta de s'éloigner, mais on attrapa brusquement ses mains. Elle sentit des dents frôler son sein, avant qu'elles ne se referment autour.
Fortement.
Elle pleurait. Du moins, c'était ce dont elle avait l'impression.
Des doigts se faufilaient brutalement entre ses jambes. Ils s'enfonçaient avec violence.
Elle essaya de serrer les jambes, mais quelque chose se logea entre elles.
Elle ne pouvait rien faire.
Elle ne pensait pas que…
Ce n'était pas censé…
La haie la griffait, elle s'enfonçait dans son dos.
Les doigts continuaient de s'introduire en elle et les dents de mordre ses épaules et ses seins.
Elle se retrouva soudainement au sol.
Elle sentait les graviers sous ses doigts.
De petites pierres pointues et froides.
Quelque chose… qu'elle ne voulait pas.
C'était sur le point d'arriver.
Elle…
Elle n'était pas certaine de ce que c'était.
Était-ce en rapport avec Malefoy ?
Un homme était agenouillé entre ses jambes. Montague.
Elle leva les yeux vers lui. Vides.
Ses doigts tremblaient, s'agrippaient aux graviers.
Il se pencha vers elle.
Son visage était tout près du sien.
Peut-être allait-il lui dire un secret.
Quelque chose la chatouillait entre les jambes.
Elle était censée savoir quoi, mais elle n'arrivait pas à s'en souvenir.
Quelque chose qui n'était pas censé se produire.
Un secret.
Cela concernait Malefoy.
Mais... elle ne voulait pas.
Malefoy l'aurait su si elle avait un secret.
Il était toujours dans sa tête.
Elle essaya de le dire à l'homme, mais se contenta de pleurer.
Soudain, il disparut et on entendit un grand bruit de fracas.
Elle se tourna et constata que l'homme était plaqué contre le mur du manoir.
Malefoy lui donnait des coups de pied si violents que l'on entendait des bruits de craquement.
Hermione se redressa et les regarda.
Malefoy saisit l'homme par la gorge et le hissa le long du mur jusqu'à ce qu'ils se retrouvent face à face.
- Comment oses-tu ? Tu croyais pouvoir t'en tirer comme ça, Montague ?
- Tu n'avais pas l'air de t'inquiéter pour elle, Malefoy, rugit Montague. Je me suis dit que ça ne te dérangeait pas de partager, vu la façon dont tu laisses Astoria s'amuser. La Sang-de-bourbe était censée être à moi. Tu me l'as volée. C'est moi qui l'ai attrapée. Elle était à moi.
- Elle ne sera jamais à toi, ricana Malefoy en faisant un mouvement brutal qui transperça la chemise de Montague jusqu'à son ventre.
Sans hésiter ni faire descendre Montague de l'endroit où il le tenait, Malefoy enfonça sa main dans son ventre et commença à en extraire ses organes qu'il enroula autour de son poing.
Montague hurlait et se débattait.
Malefoy arracha une poignée d'intestins qui scintillèrent sous la lumière de la lune.
- Si jamais je te revois, je ne manquerais pas de t'étrangler avec ça, déclara Malefoy avec un calme mortel.
Il lâcha les intestins, qui pendirent sous Montague comme les chaînes d'une montre. Malefoy nettoya le sang et les autres fluides qui coulaient de sa main tout en regardant Montague s'éloigner en titubant, en gémissant, en sanglotant et en essayant de remettre ses intestins dans son ventre.
Malefoy se tourna vers Hermione. Son visage était pâle.
- Espèce d'idiote. Qu'est-ce qui t'a pris de sortir ce soir ?
Hermione resta assise dans les graviers et le regarda avec des yeux écarquillés.
Elle voulait dire quelque chose, mais elle n'était pas sûre de se souvenir de ce que c'était.
C'était à propos de Malefoy, pensa-t-elle. C'était ce qu'elle comptait dire à l'homme. Montague.
- Malefoy vient toujours me chercher, murmura-t-elle.
Il la fixa, la mâchoire crispée et les poings serrés, pendant plusieurs secondes avant de déglutir.
- Qu'est-ce qu'il t'a fait ? dit-il à voix basse, en s'agenouillant près d'elle.
Il utilisa plusieurs contre-sorts sur elle avant que l'un d'eux ne fonctionne et que la réalité ne s'écrase sur Hermione comme une douche froide.
Un sanglot étranglé s'échappa de sa gorge et elle s'entoura de ses bras. Ses robes étaient en lambeaux et elle pouvait sentir les marques de morsures sur tout son corps. Elle n'arrêtait pas de trembler.
Malefoy était agenouillé à côté d'elle, totalement inexpressif. Il attrapa lentement son bras.
- Allons te nettoyer.
Dans un bruit sec, ils réapparurent dans sa chambre et il la fit asseoir sur le bord de son lit avant de se retourner et d'entrer dans la salle de bain attenante. Il y eut un long silence avant qu'il ne réapparaisse quelques minutes plus tard, avec une bassine et un linge humide qu'il lui tendit. Hermione avait cessé de sangloter, mais continuait à hoqueter en se retenant de pleurer ou d'hyperventiler.
Malefoy se détourna et fixa la fenêtre alors qu'elle essayait de nettoyer le sang provenant des morsures sur sa peau. Certaines étaient si profondes qu'elles ressemblaient plus à de grands croissants qu'à des marques de dents. Elle pouvait sentir le sang couler le long de son buste. Ses mains tremblaient tellement qu'elle n'arrêtait pas de faire tomber le linge sur ses genoux.
Elle entendit un sifflement d'irritation et Malfoy lui arracha soudainement le linge. Elle se recroquevilla.
- Je ne vais pas te faire de mal, dit-il avec une voix crispée en s'asseyant à côté d'elle sur le lit.
Il tendit lentement la main et la saisit par les épaules, la tournant vers lui pour évaluer les dégâts.
Sa mâchoire se contracta alors qu'il la contemplait.
Lentement, comme si elle était une bête fragile, il commença à nettoyer ses épaules. Il essuya délicatement le sang, puis marmonna des charmes pour guérir les blessures. Elle essayait de ne pas tressaillir chaque fois qu'il la touchait. Il s'occupa de ses épaules puis de son cou avant de se tourner vers les blessures les plus graves, autour et sur ses seins.
Il avait pincé les lèvres, alors qu'il commençait à les soigner. Certaines blessures étaient tellement profondes et crevassées qu'il lui fallut plusieurs sorts pour les soigner. Son expression était froide et déterminée. Hermione le fixait, toujours incapable de contrôler ses tremblements.
Il l'avait à peine touchée auparavant. À part ce contact minime lorsqu'il tentait de la féconder, les seules fois où il l'avait touchée étaient lorsqu'il l'avait empêchée de se jeter du balcon ou lorsqu'il la faisait transplaner.
Après un travail minutieux, il se rassit et détourna le regard.
- Autre chose ? demanda-t-il.
- Non, répondit Hermione d'une voix faible, tirant sur sa robe en lambeaux en se recroquevillant sur elle-même.
Il la considéra un instant, comme s'il cherchait à savoir si elle disait la vérité ou non. Puis il fit disparaître la bassine de sang et d'eau et se leva.
- Je te ferai envoyer un Philtre Calmant et de la potion de sommeil sans rêves pour toute la semaine prochaine, dit-il. Comme tu dois sûrement le savoir, je serai absent pour les prochains jours. Tu... devrais rester dans ta chambre jusqu'à mon retour.
Hermione ne répondit pas. Elle se contenta de resserrer sa robe autour d'elle et de fixer le sol. Elle pouvait voir ses chaussures d'où il se tenait.
Finalement, il se retourna et sortit de sa chambre, fermant la porte derrière lui.
Hermione resta immobile pendant plusieurs minutes, puis se leva et se rendit dans la salle de bain. Elle retira ses vêtements un à un, tout en attendant que la baignoire se remplisse.
Elle laissa ses habits en lambeaux sur le sol, espérant que les elfes de maison les brûleraient tous et ne les répareraient pas pour les lui renvoyer.
L'eau devint rouge à cause du sang resté sur sa peau. Elle vida la baignoire et la remplit à nouveau, se frottant le corps jusqu'à ce qu'elle ait le sentiment que sa peau était à vif.
Elle pouvait encore sentir les dents de Montague se planter dans sa peau. Les zones que Malefoy avait guéries étaient encore trop sensibles. Elle lutta contre la tentation de se gratter.
Elle se laissa aller dans la baignoire et pleura jusqu'à ce que l'eau devienne froide et qu'elle commence à frissonner.
Après être sortie de la baignoire, et tout en se blottissant dans une serviette de bain, elle retourna d'un pas hésitant jusqu'à son lit. Deux fioles de potion étaient posées sur sa petite table de nuit. Elle avala cul sec la potion de sommeil sans rêves et se blottit sous les couvertures.
Le lendemain matin, elle ne quitta pas son lit. Elle n'avait aucune raison de se lever.
Elle n'avait pas envie de bouger. Elle n'avait pas envie de penser. Elle voulait seulement une autre fiole de potion de sommeil sans rêves. Elle avait beau essayer, elle ne trouvait plus le sommeil. Elle but le philtre calmant et sentit la sensation d'horreur qui pesait dans son estomac se dissiper lentement alors qu'elle se blottissait dans son lit.
Elle ne pouvait s'empêcher de ruminer.
Son esprit ne se calmait jamais. Il y avait toujours des pensées, de la culpabilité, du deuil, de quoi être obnubilée et inquiète.
Montague... Elle ne voulait même pas penser à Montague.
Aucun de ses souvenirs n'était blanc d'horreurs.
D'une certaine manière, elle avait supposé que la situation était la même pour toutes les filles du programme de reproduction. Que la personne à qui elles étaient confiées les traitait de la même manière qu'elle. De façon purement formelle. Laissées seules la plupart du temps. La procréation était entièrement désintéressée pour toutes les parties.
Mais c'était loin d'être le cas. Il était évident, avec du recul, que les mères porteuses n'avaient jamais été destinées à être ainsi. Stroud pouvait considérer le programme de reproduction génétique des sorciers comme une science légitime, mais essentiellement et bien plus fondamentalement, c'était une diversion. Cela offrait aux Mangemorts un spectacle, mais c'était aussi un pot-de-vin. Les mères porteuses étaient des esclaves sexuelles.
Hermione réalisa avec une pointe d'amertume qu'elle était tellement absorbée par sa propre situation qu'elle n'avait pas envisagé à quel point cela pouvait être pire pour les autres.
Il était clair que cela avait toujours été prévu ainsi. Pas de soutien-gorge. Pas de culotte. Les boutons de leurs robes qui s'enlevaient à la moindre traction.
Accessibles.
Les Mangemorts devaient les violer pendant leur période de fécondité, mais les instructions ne précisaient pas que c'était limité à cela.
D'une certaine manière, être confiée à Malefoy semblait être une chance pour elle ?
Il n'avait pas l'air de vouloir l'utiliser.
Peut-être que c'était simplement parce que Voldemort ne voulait pas qu'elle soit trop endommagée en attendant qu'elle retrouve la mémoire. Il n'avait peut-être pas le droit de la blesser ou de la violer comme il le souhaitait.
Mais... ça ne collait pas. Il n'avait pas l'air intéressé. Ce n'était pas comme s'il se retenait. Il semblait toujours désireux d'en avoir fini avec elle. De s'éloigner d'elle. C'était une corvée pour lui.
Était-il possible que le Haut-Préfet soit le personnage le moins inhumain et cruel du régime de Voldemort ?
Ça ne semblait pas exact non plus. Pas après ce qu'elle l'avait vu faire à Montague. Le voir se tenir là, impassible, alors qu'il vidait Montague de ses organes à mains nues était terrifiant.
La simplicité de la chose.
La facilité.
Malefoy était empli d'une cruauté prête à exploser à tout instant.
Peut-être que le viol n'était pas son truc.
C'était une drôle d'idée, mais la plus plausible à laquelle elle ait pu penser. Il détestait la toucher, il l'évitait autant que possible.
Apparemment, Malefoy n'était pas complètement un monstre.
Mais ça ne changeait rien. Rien de tout cela n'avait d'importance. Rien de tout cela n'avait jamais eu d'importance.
C'était comme lorsqu'elle avait réalisé que Voldemort était mourant. Réaliser que c'était pire pour les autres filles ne changeait rien. Hermione ne pouvait rien faire.
Même si, par miracle, elle trouvait un moyen de s'échapper, ce qui était en soi totalement impossible, elle ne pourrait pas faire halte pour sauver quelqu'un d'autre. Elle devrait courir. Elle devrait fuir sans arrêt. Le mieux qu'elle puisse faire serait de chercher les derniers membres de l'Ordre et de réfléchir à un moyen de sauver les autres. Mais s'il y avait un moyen de faire une telle chose, l'Ordre serait sûrement déjà en train de le faire. L'Ordre n'aurait sûrement pas abandonné les mères porteuses à leur sort pendant si longtemps s'il y avait un moyen de les sauver.
Hermione ne pouvait penser à personne d'autre qu'à elle-même. Si, comme Voldemort et Malefoy semblaient le croire, elle était en possession d'informations primordiales, le plus important serait de les empêcher de les obtenir.
Il fallait qu'elle s'échappe.
Elle n'avait plus beaucoup de temps.
C'était déjà un miracle qu'elle ne soit pas enceinte. Avec la potion de fertilité, elle était sûre de tomber enceinte.
Et une fois qu'elle le serait...
Ce fut comme si elle ne pouvait plus respirer. Sa poitrine et sa gorge étaient comprimées et elle commença à trembler tout en se retenant de pleurer.
Ses chances de s'échapper semblaient déjà infimes. Une fois qu'elle serait enceinte, elles seraient pratiquement inexistantes et ne feraient que s'amenuiser au fil des jours.
Elle ne pouvait même pas marcher dans un champ ou le long d'une route dégagée. Une évasion avec les contraintes supplémentaires et en constante évolution que représenterait une grossesse serait impossible.
Une fois qu'elle aurait accouché, Malefoy lui arracherait l'enfant des bras - en supposant qu'il la laisse même le tenir -, puis l'amènerait auprès de Voldemort pour la tuer. Elle serait dévorée par les ignobles serpents de Voldemort et son bébé serait laissé seul dans l'horrible maison de Malefoy pour être élevé par lui et son horrible femme...
La poitrine d'Hermione gonfla et, avant de pouvoir s'en empêcher, elle se mit à sangloter si violemment qu'elle s'étouffa.
Même si elle s'échappait, Malefoy ne cesserait jamais de la traquer.
Elle n'avait aucun moyen de s'échapper. Les idées qui lui venaient à l'esprit n'aboutissaient à rien. Elle était comme un insecte, clouée sur une planche.
Le manoir était une cage parfaite.
À moins que, par miracle, elle puisse convaincre Malefoy de la laisser partir...
Et il n'y avait aucun moyen.
Elle n'était même pas sûre qu'il puisse la laisser partir, même s'il le voulait. Il y avait quelque chose dans la façon dont il regardait parfois ses menottes qui la faisait douter qu'il puisse les enlever.
Il ne pouvait que la tuer. Et il avait déjà l'intention de le faire.
Elle roula sur le dos et fixa le baldaquin avec désarroi.
Elle n'avait aucun moyen de sortir.
Elle ne pourrait jamais s'échapper. Elle serait bientôt enceinte.
Et elle ne s'échapperait jamais.
Cette vague de désespoir finit par l'endormir.
Hermione ne quitta presque pas son lit durant les jours suivants.
Elle regardait le paysage par la fenêtre lorsque la porte de sa chambre vola en éclats et qu'Astoria entra, baguette dans une main et journal dans l'autre.
Hermione se redressa précipitamment et Astoria s'arrêta. Elles se dévisagèrent pendant un instant.
Astoria n'avait pas approché Hermione depuis la nuit où elle l'avait conduite dans la chambre de Malefoy. Les doigts d'Hermione se crispèrent nerveusement. Astoria devait être là à cause de Montague.
- Approche, Sang-de-bourbe, ordonna Astoria d'une voix tranchante.
Hermione traversa la pièce à contrecœur jusqu'à ce qu'elle se tienne à deux pas d'Astoria. Son cœur battait la chamade et elle avait l'intime conviction que la conversation qu'elles allaient avoir allait mal se terminer.
Astoria était pâle. Nerveuse. Son apparence était impeccable, mais elle semblait complètement dévastée. Les boucles d'oreilles qu'elle portait tremblaient et elle plissait les yeux en regardant Hermione.
- Je sais que tu mets ton nez partout. Est-ce que tu as lu cet article ? demanda Astoria en levant le journal pour qu'Hermione puisse voir la photo de la une.
Elle s'était sentie trop mal pour lire la Gazette après la fête de l'équinoxe. Elle baissa le regard vers la photo et écarquilla les yeux.
À la une de la Gazette, Malefoy éventrait Graham Montague au milieu de la salle d'attente de Ste-Mangouste.
Hermione eut tout juste le temps de regarder la scène qu'Astoria, d'un geste vif de la main, replia le journal en deux.
- Je dois l'admettre, dit Astoria d'une voix calme qui semblait peu naturelle. Quand j'ai appris que Drago avait assassiné Graham en public, je me suis dit : "Il s'en est enfin rendu compte".
Astoria serra les lèvres et détourna le regard.
- Quand j'ai été choisie, je voulais être l'épouse parfaite, expliqua Astoria. La femme de Draco Malefoy. On ne pouvait pas faire mieux. Le général le plus puissant de l'armée du Seigneur des Ténèbres. Les autres filles étaient tellement jalouses. Bien sûr, le mariage était arrangé, mais je pensais qu'il finirait par comprendre que j'étais faite pour lui. Que j'étais une bonne épouse. J'ai fait tout ce que j'ai pu. J'ai rejoint chaque comité, chaque association caritative. J'étais la femme parfaite. J'étais parfaite. Mais il ne s'en est jamais soucié.
Astoria haussa les épaules et fit un geste négligent avec sa baguette. Elle portait du vernis argenté qui se reflétait sous la lumière.
- Les gens ne le savent pas, mais il ne vivait même pas ici. Nous nous sommes mariés et il... il m'a juste laissée seule dans cette maison. Il ne m'a jamais fait visiter le manoir. Le jour de notre mariage, il m'a amenée ici et m'a laissée dans l'entrée ; il n'a même pas pris la peine de consommer notre mariage puisque je n'étais pas encore fertile. Et ensuite, lorsque les médicomages ont constaté que j'étais stérile, Draco a cessé de venir ici. Il a tout bonnement disparu. Je ne savais jamais où il était. Je ne pouvais pas le contacter. Je croyais pouvoir attirer son attention en le rendant jaloux, mais il ne s'est jamais intéressé à ce que je faisais. J'ai fini par accepter qu'il était comme ça.
Le visage d'Astoria se tordit d'amertume et devint aussi laid que terrifiant.
- Et puis tu es arrivée, dit Astoria d'une voix pleine de ressentiment. Alors il a emménagé et il a mis tout le domaine sens dessus dessous pour s'assurer que tout était sécurisé. Il t'a promené et t'a fait visiter la maison.
Hermione ouvrit la bouche pour lui faire remarquer que Malefoy avait reçu l'ordre de faire toutes ces choses.
- Tais-toi ! Je ne veux pas t'entendre, fit Astoria d'un ton sec, serrant les dents.
Astoria serrait le journal dans son poing et celui-ci fumait faiblement.
- Et là, Graham a commencé à faire attention à moi, ajouta Astoria, avec une voix tremblante comme pour retenir ses larmes. Il était bienveillant et me tenait compagnie aux événements auxquels Draco ne venait pas. Il voulait tout connaître de moi et il faisait attention à tout ce que je faisais pour surpasser Drago. Il voulait que je lui fasse visiter le manoir pour voir comment je l'avais décoré. C'est lui qui a eu l'idée d'organiser la fête du Nouvel An ici, au manoir. Et les réceptions. Et même la fête d'équinoxe sous la véranda de l'aile nord. Il a insisté pour que ce soit l'aile Nord...
Astoria se tut et fixa la fenêtre pendant quelques instants.
- Quand j'ai appris que Drago avait tué Graham, j'ai pensé : "Drago s'en est enfin aperçu, il était juste trop occupé". Mais ensuite, Astoria tressaillit, j'ai compris. Graham m'a approché pour la première fois la semaine après que la Gazette ait publié cet immonde article sur ton arrivée ici. Il voulait toujours venir ici plutôt que d'aller à l'hôtel ou chez lui. Il était très insistant. Il voulait voir le domaine, le manoir. Toutes les pièces, même si nous devions forcer les protections magiques pour y entrer. Puis, j'ai réalisé que Graham avait souvent tendance à disparaître, pendant le Nouvel An, les réceptions et la fête de l'équinoxe. Il... disparaissait.
Le silence se fit. Hermione se recroquevilla, incapable de parler, incapable de s'expliquer. Elle ne savait pas si cela ferait la différence, même si elle parvenait à ouvrir la bouche.
- C'est à cause de toi, déclara finalement Astoria. Graham venait ici pour toi. Draco l'a tué à cause de toi. Graham ne faisait que m'utiliser ! Il s'est servi de moi pour t'atteindre !
Astoria balança le journal sur le sol. Les pages qui représentaient Malefoy assassinant violemment Graham Montague en boucle se répandirent sur le parquet.
Draco Malefoy assassine publiquement un autre Mangemort !
- Pourquoi se soucient-ils de toi ? demanda Astoria en s'avançant vers Hermione et en enfonçant sa baguette dans la gorge de cette dernière. Qu'est-ce que tu as de si spécial pour que Draco emménage ici, dans cette maison qu'il déteste ? Pour que Graham passe des mois à se servir de moi pour t'atteindre ? Pourquoi quelqu'un s'intéresse-t-il à une Sang-de-bourbe ? Pourquoi tout le monde pense que tu es si importante ?
Le regard d'Astoria était fou.
Hermione voulut ouvrir la bouche pour parler, mais Astoria la gifla violemment.
- Je ne veux pas entendre tes explications ! gronda Astoria. Je t'avais prévenue. Je t'avais dit de ne pas te mettre en travers de mon chemin.
Astoria plaça brusquement sa baguette sur le visage d'Hermione, près de ses yeux. La poitrine d'Hermione se serra et elle éloigna son visage d'un mouvement vif.
- Tu sais, reprit Astoria d'un ton tremblant et mielleux, en saisissant Hermione par le menton. Marcus dit qu'il supporte à peine de regarder sa mère porteuse, car le trou qu'elle a dans la tête la rend hideuse. Peut-être que Draco serait moins obsédé par toi si tu en avais deux.
Hermione chancela.
- Reste tranquille, ordonna Astoria.
Hermione se figea et Astoria se rapprocha à nouveau.
Malefoy viendrait la sauver.
Malefoy viendrait la sauver.
Malefoy viendrait la sauver.
Malefoy était en Roumanie.
Astoria attrapa Hermione par le menton une nouvelle fois.
- Ouvre grand les yeux, Sang-de-bourbe, ordonna Astoria.
Hermione commença à trembler alors que ses yeux s'écarquillaient.
- Je t'en prie... ne fais pas ça !
- Tais-toi, fit froidement Astoria en tirant le visage d'Hermione plus près.
Elle pressa le bout de sa baguette contre le coin externe de l'œil gauche d'Hermione et l'enfonça dans la cavité. Elle lui rit au nez.
- J'espère que je serai là quand Drago te verra à nouveau. Même s'il me tue, le jeu en vaudra la chandelle.
Hermione essaya de se dégager de sa prise à nouveau et Astoria retira momentanément sa baguette pour l'immobiliser avec un sort qui la figea sur place. Puis elle planta à nouveau sa baguette dans le coin de son œil.
La douleur augmentait, Hermione pouvait sentir que son globe oculaire était sur le point d'être arraché de son orbite. Son corps entier tremblait et elle ne pouvait pas bouger.
Sa respiration paniquée lui fit réaliser que le visage d'Astoria Malefoy serait peut-être la dernière chose qu'elle verrait. Elle entendit son propre cri de douleur quand quelque chose dans son œil céda et que sa vision devint unilatérale.
Soudain, il y eut un craquement au loin, si brutal que le manoir trembla. Astoria sursauta sous l'effet de la surprise, mais ne s'arrêta pas.
- Expelliarmus ! grogna Malefoy en apparaissant de nulle part.
La baguette qui s'enfonçait dans l'œil d'Hermione disparut et Astoria fut projetée à travers la pièce, heurtant le mur dans un craquement écœurant et s'écroulant sur le sol.
Hermione resta figée sur place, les yeux ouverts, sanglotant de manière hystérique, immobilisée là où Astoria l'avait laissée.
Malefoy se plaça en face d'elle et annula le sort d'immobilisation. Hermione s'écroula sur le sol. Il s'agenouilla près d'elle et tourna son visage vers le sien. Il était pâle, neutre, mais devint horrifié en découvrant son état.
Il lui lança un sort de diagnostic. Après une minute, il déglutit et prit de profondes inspirations comme pour essayer de se calmer.
- Ton œil est à moitié sorti de l'orbite et tu as une profonde perforation dans le cristallin, déclara-t-il finalement. Quels sont les sortilèges qui permettent de le réparer ?
Hermione le fixa d'un air hébété. Elle pleurait. Son visage était crispé, elle tremblait contre sa main et sentait ses larmes couler sur ses doigts. Elle pouvait le voir d'un œil, mais le côté gauche n'était qu'un flou sombre.
Elle ne pouvait s'empêcher de pleurer et de trembler en le regardant.
Elle était censée connaître la réponse à sa question, mais elle ne s'en souvenait pas. Elle pouvait juste sentir l'endroit où la baguette d'Astoria lui avait crevé l'œil.
Elle ne voyait rien...
Il inspira bruyamment et son expression se durcit.
- Il faut que tu te calmes pour que tu puisses me dire comment te soigner, fit-il d'un ton empreint de sévérité.
Hermione étouffa un sanglot et tenta de reprendre sa respiration. Elle voulait fermer les yeux, mais elle ne pouvait pas puisqu'Astoria avait essayé de lui en arracher un.
Elle haleta plusieurs fois en essayant de se ressaisir, puis se força à regarder le diagnostic encore visible au bout de la baguette de Malefoy.
Elle était médicomage. Quelqu'un avait un œil blessé. Elle devait agir efficacement si elle voulait préserver leur vue.
- Pour une sclérotique perforée, dit-elle d'une voix hésitante, faisant appel à sa mémoire alors qu'elle analysait le diagnostic.
Malefoy avait réalisé un diagnostic approfondi et elle pouvait constater que les dégâts étaient importants.
- Sclera Sanentur. Tu dois le dire en rythme, comme si tu le chantais. Ensuite, tu passes la pointe de ta baguette sur la perforation.
Malefoy suivit ses consignes et elle fit un bref signe de tête. Il se pencha ensuite sur son œil et répéta l'opération. Elle gémit doucement en sentant la perforation se réparer d'elle-même.
- Pour… pour une luxation de l'œil gauche, fit-elle d'une voix plus tranquille que ce qu'elle ressentait. C'est Oculus sinister retreho. Et le mouvement de baguette...
Elle tendit le bras avec précaution, en partie aveuglément, vers sa main gauche et, voyant qu'il ne s'éloignait pas d'elle, referma ses doigts sur les siens pour lui montrer le mouvement de spirale nécessaire.
- Ne le fais pas trop vite ou tu risques de dépasser la rétraction, ajouta-t-elle.
Il hocha la tête.
Hermione sentit son œil se remettre en place. Le flou sombre était légèrement plus lumineux, mais elle avait toujours l'impression qu'une fenêtre très embuée lui barrait la vue.
Malefoy lança un nouveau sort de diagnostic.
- Est-ce que tu vois mieux ? demanda-t-il en tournant à nouveau son visage vers le sien, le bout de ses doigts appuyant légèrement sur sa mâchoire.
Elle leva les yeux vers lui et couvrit son œil droit avec sa main. Le visage de Malefoy n'était plus qu'à quelques centimètres du sien.
- Tu es blond. J'arrive à voir que tu l'es et si je force un peu, je peux légèrement distinguer tes yeux et ta bouche...
Elle cessa de parler en gémissant et toussa plusieurs fois en se remettant à pleurer. Elle retira sa main de son œil droit et la plaqua sur sa bouche pour ne pas sangloter.
- Qu'est-ce que je peux faire d'autre ? Comment puis-je remédier à ça ? demanda-t-il.
- Du Dictame, répondit-elle. De l'essence de Dictame pourrait réparer le reste. Mais c'est un produit rare. Ce sera difficile d'en obtenir… à temps.
- Topsy !
L'elfe apparut aussitôt.
- Apporte-moi l'Essence de Dictame.
L'elfe de maison transplana à nouveau.
Malefoy garda ses mains sur son visage jusqu'à ce que ses sanglots s'apaisent, puis les retira lentement.
- Reste-là. Je dois m'occuper d'Astoria, déclara-t-il.
Elle hocha la tête et s'essuya le visage, constatant qu'elle pleurait du sang. Elle le regarda faire léviter sa femme du sol et la faire tomber sur une chaise, avant de lui lancer un sort de diagnostic.
À cause de son œil droit, Hermione eut du mal à distinguer les résultats du diagnostic depuis l'autre bout de la pièce. Elle imagina qu'Astoria devait avoir plusieurs côtes fêlées et probablement une commotion cérébrale.
Malefoy soigna ses fractures avec une facilité déconcertante, puis fixa sa femme pendant plusieurs minutes avant de la réveiller.
Merci à Glitterpuline pour son aide sur ce chapitre !
J'ai un serveur discord pour parler de fanfiction, si ça vous intéresse. Vous pouvez le trouver avec ce lien : https:(slash slash)discord(point)gg(slash)hjaZ3jjWyD
En attendant, je vous invite à lire les histoires que j'écris moi, dans l'espoir qu'elles vous plaisent ! A bientôt ;)
Nova
