Après 6000 ans à fréquenter Aziraphale, Crowley avait appris à analyser son ange. Il était désormais facile de dissocier les tons différents que l'ange employait, de par sa posture, savoir dans quel état d'esprit il était, ou bien par de simples micro-expressions, il pouvait savoir si son ange était de bonne humeur ou pas.

Cela faisait trois jours qu'Aziraphale broyait du noir. Il tentait de le cacher à Crowley en continuant sa routine : clients à dégager de sa librairie, thé, pâtisseries, lectures. L'habituel routine que le libraire du Ciel continuait. Le démon n'était cependant pas dupe, il avait bien vu qu'il ne souriait moins, qu'il avait tendance à grogner dans son coin ou encore, qu'il restait pendant des heures sur la même page d'un livre.

Crowley, lui, vivait désormais dans la librairie, à temps plein. La plupart du temps, il aidait son ange dans l'inventaire, mais assez souvent, il se transformait en serpent et dormait dans un tiroir du bureau – c'était une idée d'Aziraphale, qui souhaitait avoir un œil sur le reptile quand il sommeillait en journée, il avait même mis une lampe à proximité et une couverture dans le tiroir pour son confort. La nuit, ils passaient leurs temps ensemble vaquant entre restaurants, cinémas, promenades nocturnes, théâtres. On pourrait dire que c'était parfait jusque-là. Aucun d'eux ne se plaignaient de cette vie si simple et si humaine (ou presque, qui, sérieusement, pourrait faire autant d'activités en pleine nuit ?)

Alors, quand pour la 34ème fois de la journée, Aziraphale lâcha un long soupir à son bureau, Crowley ne put s'empêcher s'approcher de lui et de lui demander.

« Quelque chose ne va pas, mon ange ? »

Ce dernier sursauta malgré lui, se tournant vers lui. Le démon le fixait avec intensité, exigeant une réponse honnête.

« Pourquoi demandes-tu ? Tout va bien, bredouilla Aziraphale embarrassé.

- Veux-tu vraiment que j'énumère tout ce qui me prouve que tu n'es pas dans ton assiette, mon ange ? lâcha Crowley en levant les yeux au ciel, parce que j'ai une bonne liste si tu veux savoir, à commencer par…

- Ok, très bien, coupa-t-il vaincu, oui, tu as raison, je…me sens maussade.

- Maussade ?

- Oui, il ne cesse de pleuvoir depuis une semaine et la météo ne va pas s'arranger…ça me rend triste, ça me rappelle le déluge.

- Si, ça te dérange tant, pourquoi ne prends tu pas des vacances…je sais pas…dans un endroit ensoleillé et chaud ?

- Parce que je veux rester dans ma librairie, Crowley ! répondit-il comme une évidence.

Crowley se frappa mentalement, évidemment que son ange n'abandonnerait pas ses livres aussi facilement. Il adorait l'ange, mais parfois, il était si difficile à satisfaire. Il pinça l'arrête de son nez entre ses doigts, réfléchissant à une solution pour rendre l'ange heureux. Puis, il eut une idée, mais il vérifia d'abord sur son téléphone la météo des jours à venir. Il grimaça lorsqu'il vit que la pluie et les nuages gris resteraient pendant encore une semaine. Il y aura des rayons de soleil, certes, mais pas assez pour considérer que le temps était ensoleillé. Ce n'était pas grave, il allait devoir faire un miracle démoniaque pour changer la météo.

Un très long miracle.

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Le lendemain, Aziraphale exprima sa surprise quand il vit que le soleil brillait dans le ciel, sans qu'aucun nuage à l'horizon ne le cache. Il sautilla de joie dans sa librairie, tellement il était ravi de voir que le temps avait enfin changé. Enfoncé dans un des fauteuils, Crowley l'observa discrètement, heureux de voir que son ange n'était plus dans une humeur chagrine.

L'ange était tellement joyeux qu'il ferma la boutique pour sortir à l'extérieur, tirant le démon avec lui, pour une promenade improvisée.

Ils finirent par arriver à Berkeley Square et à s'installer sur leur banc habituel, ce qui ne déplut pas à Crowley qui devait avouer que cette endroit si symbolique à leurs yeux, lui manquait. Aziraphale regardait tout autour de lui, excitée et faisant des signes à des enfants qui lui répondaient avec enthousiasme.

« N'est ce pas merveilleux, Crowley, de pouvoir à nouveau être éclairé par les rayons du soleil ? souffla Aziraphale dans une inspiration profonde.

- Si tu le dis, marmonna-t-il.

- Tu n'avais pas l'air tourmenté par la pluie, nota l'ange.

- La pluie, j'aime ça, tu sais que les serpents apprécient la pluie non ?

- Mais je pensais que tu préférais les endroits chauds ?

- Oui, ça m'empêche pas d'apprécier le soleil, mon ange.

- Oh, me voilà rassurai, fit il gêné avec un sourire timide.

- Tu pensais vraiment que je n'aimais pas le soleil ? s'écria Crowley amusé, tu m'as pris pour un vampire ou quoi ?

- Non, étant donné que tu es un… »

Aziraphale se tut brusquement, se mordant la langue, se rendant compte de ce qu'il allait dire. Il s'était promis de ne plus jamais mettre en avant le statut démoniaque de son petit ami. Et voilà qu'il recommence. Ce n'était pas volontaire, il avait pensé naturellement qu'un démon travaillant dans les Enfers, endroit sombre, sans lumière éclatante, apprécierait moins le soleil qu'un ange comme nuit.

« Que je suis un démon ? continua Crowley avec nonchalance ignorant le regard de culpabilité de l'ange.

- Je suis désolé, je ne voulais pas…

- Je sais, mon ange, c'est pour ça que je ne t'en veux pas. Tu sais, même si nous nous aimons, je reste un démon et toi un ange. On ne peut pas changer ça. »

Tendrement, l'ange glissa sa main dans celle de Crowley, qui fut surpris de son initiative.

« Tu as raison, je te remercie d'être à mes côtés » lui dit-il affectueusement.

Le démon sentit son cœur s'alléger à ses mots et il ne regretta pas alors d'utiliser son pouvoir pour contrôler la météo, il pourrait le faire des jours et des jours si cela lui permettait de voir son ange sourire.

.


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Crowley vomit bruyamment dans les toilettes, une main s'agrippait à la cuvette, tandis que l'autre se maintenait contre le mur.

Cela faisait désormais 48h qu'il maintenait le beau temps, même la nuit, il ne pouvait pas se reposer. En réalité, tout le pays devait être recouvert par des nuages et subir la pluie pendant quelques jours et Crowley utilisait son pouvoir pour faire disparaître les nuages qui arrivaient. C'était contre nature, aucun démon, ni aucun ange n'avait le pouvoir d'interférer avec le climat, sauf Crowley (et Dieu). Utiliser ce pouvoir pendant quelques minutes était futile, mais l'utiliser pendant plusieurs heures le rendaient littéralement malades. En fait, faire durer un miracle dans le temps, ange ou démon, c'était épuisant. Aucun céleste ne se permettait de réaliser un tel acte à cause des conséquences sur leur corps.

Et Crowley le découvrit à ses dépens. Au cours de ses deux jours, des vertiges se manifestèrent, suivis d'une extrême fatigue, au point qu'il faillit s'endormir plusieurs fois. Des nausées apparurent, avec des maux de tête soudains. Et maintenant, il vomissait tout ce qu'il avait mangé ces dernières heures.

Il avait pu se contenir face à son ange lorsqu'ils avaient dîné ensemble. Aziraphale ne se doutait de rien, il ne s'était même pas renseigné sur l'étrangeté de la météo subitement changeante. S'il avait ouvert un journal, écouté la radio ou bien regardé la télévision, il aurait certainement entendu « c'est un miracle, le soleil est revenu alors que les météorologues ont prévu des pluies pendant une dizaine de jours. »

Le démon cracha une derrière fois, avant de s'affaler contre les WC. Ce n'était pas la première fois qu'il vomissait, mais c'était toujours horrible, il n'aimait pas ça, il avait l'impression d'être un humain pathétique. Il détestait ça.

Après s'être rassuré qu'il avait vidé tout son estomac, il se releva, titubant un peu et sortit des toilettes. Il rejoignit Aziraphale dans la librairie, qui écoutait encore sa musique classique qui faisait crier les oreilles de Crowley. Trop épuisé pour critiquer les gouts musicaux d'Aziraphale, il s'affala dans le canapé, s'efforçant de garder un semblant de normalité malgré son état.

« Crowley, est ce que tout va bien ? »

Il tressaillit, se redressant soudainement. Mais il eut un étourdissement, il dut s'immobiliser pendant quelques secondes.

« Crowley, s'écria Aziraphale inquiet en s'agenouillant à ses cotés le cherchant du regard, qu'est ce qui se passe ?

- Je vais bien, mon ange, je suis juste fatigué, soupira Crowley.

- Mais tu n'as pas dormi cette nuit ? »

Ah. Il avait fait semblant de dormir cette nuit, continuant de rester éveillé pour contenir le miracle sur le climat.

« Je…je n'ai pas assez dormi…bredouilla-t-il ne sachant quoi dire.

- Oh…mon Crowley, tu sais, tu peux me le dire si je te fatigue, dit Aziraphale en lui caressant la joue tendrement.

- Non, tu ne me fatigues pas, mon ange, je…

- Crowley, je ne suis pas aveugle, nous sommes sortis depuis deux jours et tu avais l'air fatigué. Au début, j'ai vraiment cru que c'était le soleil qui te rendait comme ça, mais quand tu m'as dit que tu appréciais le soleil, j'étais rassuré…Mais maintenant, je ne sais pas quoi penser. Tu as l'air de vouloir t'effondrer à tout moment et je n'aime pas ça. »

Crowley déglutit. Encore une fois, il avait déçu son ange. Il n'avait pas été à la hauteur de son attente. Il serra des poings, il s'en voulait, il aurait du faire mieux, il aurait du être plus fort pour lui. En réalité, Crowley était persuadé qu'Aziraphale le critiquait parce qu'il était faible, mais ce n'était pas du tout le véritables sens.

Dans l'esprit de Crowley, il devait être plus fort pour son ange, il devait lui montrer qu'il n'était pas faible et qu'il ferait n'importe quoi pour lui.

Pour Aziraphale, bien évidemment, il n'aimait pas voir son démon dans un état aussi exténué. Depuis deux jours, il voyait bien que Crowley lui cachait son état, au départ, il n'avait pas voulu insister, pensant que ce dernier viendrait le voir pour lui en parler. Mais il avait bien vu qu'il n'en avait pas l'intention. Alors il a fait de son mieux pour s'occuper de lui sans qu'il ne le sache, lui faire à manger, lui tenir le bras pendant qu'il se promenait, lui apporter plus de couvertures quand il dormait. Pourtant Crowley restait toujours fermé concernant son état et Aziraphale avait de moins en moins de patience, se souvenant qu'il avait laissé Crowley malade pendant trois mois la dernière fois.

« Je ne vais pas m'effondrer, mon ange, rit le démon nerveusement, demande moi tout ce que tu veux, je te le fais.

- Quoi ? Non, je ne veux pas…

- Tu veux des pâtisseries ? proposa Crowley en claquant des doigts.

Pouf ! Des vingtaines de gâteaux apparurent sur une table non loin d'eux.

- Crowley, ce n'est pas…

- Je peux même te ramener du tartan.

Pouf ! Des vêtements en tartan se téléportèrent derrière l'ange.

- Qu'est ce que tu fais, je n'ai pas demandé à…

- Alors, de nouveaux vinyles de musiques ?

Pouf ! Un tas de vinyles tombèrent dans la boite contenant les disques.

- Crowley ! Arrête ça tout de suite ! S'exclama Aziraphale en lui prenant ses deux mains pour qu'il arrête ses miracles.

Son partenaire l'observa, le regard confus, ouvrant plusieurs fois la bouche, sans qu'un mot ne sorte, l'expression totalement perdu.

- Pourquoi fais-tu ça, mon cher ? demanda-t-il calmement.

- Pour te rendre heureux, mon ange.

- Mais…je suis heureux, Crowley. Tu me rends heureux.

- Non…gémit le démon en secouant la tête, c'est faux, tu ne l'es pas.

- Pourquoi dis-tu cela ?

- Tu n'aimes pas que je sois faible. »

Aziraphale crut qu'il avait arrêté de respirer. Il n'en croyait pas ses oreilles. Comment avait-il pu faire interpréter ça à Crowley ? Il serra plus fort les mains qu'il tenait, se retenant de pleurer.

« Je n'ai pas dit que tu étais faible, mon cher, tu me sembles malade depuis deux jours, et je n'aime pas ça. Je n'aime pas te voir dans cette état, je n'aime pas quand tu as l'air fatigué et que tu ne veuilles pas que je m'occupe de toi. Je n'aime pas quand tu ne me dis rien sur ton état alors que tu me sembles proche de t'évanouir.

- Mais je vais bien, protesta Crowley.

- Non, tu ne vas pas bien. Je le sens, tu es mon partenaire, tu es l'amour de ma vie, tu es l'être qui m'est le plus cher en ce monde. Et je peux voir que tu n'es pas bien. Alors s'il te plait, si tu m'aimes, dis moi ce qui ne va pas. »

C'est à ce moment là que le démon se rendit compte qu'Aziraphale était à genoux près de lui, lui tenant les mains et le regardant avec des yeux attendrissants et adorables. Cette image – ô adorable - et les supplications le touchèrent en plein cœur et il fut vaincu.

« Je voulais juste que tu sois…heureux, murmura-t-il les lèvres tremblants.

- Crowley, quand je suis avec toi, je le suis.

- J'ai…fait un miracle sur le temps.

- Sur la météo ? réalisa Aziraphale les yeux écarquillés.

- Oui, tu étais triste qu'il pleuve alors, j'ai modifié la météo…mais je devais le faire sur plusieurs jours pour garder le soleil. »

Ce fut un second choc pour l'ange qui, au premier abord, trouvait ça vraiment adorable de la part du démon mais d'un côté, il en était horrifié, un miracle de la sorte nécessitait un grand puissance, surtout si cela durait longtemps et il en connaissait évidemment les conséquences.

« Arrête ça immédiatement, ordonna-t-il fermement.

- Quoi ? Mais, mon ange, tu…

- Fais le tout de suite, ou sinon, je ne te parle plus. »

Ce difficile chantage marchait toujours et immédiatement, Crowley obtempéra. A peine eut-il arrêté son miracle qu'une averse instantanée s'abattirent dehors et l'orage gronda brutalement. Voyant que le temps était beaucoup plus horrible qu'avant, il gémit de déception, imaginant l'expression déçu de son ange.

Mais son corps devint lourd, si lourd qu'il s'effondra en avant, tombant dans des bras chauds et solides.

« Je te tiens, Crowley, souffla la voix d'Aziraphale dans son cou, je vais prendre soin de toi. »

Difficilement, il combattit sa somnolence bien qu'il ne parvienne pas à dire quoique ce soit, à part des marmonnements inintelligibles. Sans qu'il ne puisse rien faire, il sentit qu'Aziraphale le portait. Involontairement, il se recroquevilla contre son corps chaud, frottant son nez contre sa veste, se laissant bercer par les pas qu'il l'emmenait à l'étage.

Quelques minutes plus tard, il se retrouva allonger dans un lit, bordé par deux couvertures, le protégeant du froid.

Un main affectueuse se posa sur son front.

« Dors, doux démon, je veille sur toi. »

Suivant la voix agréable, fatigué, Crowley ferma les yeux.

.


Quelques jours plus tard

Tout allait pour le mieux pour les deux célestes. Crowley avait récupéré depuis bien longtemps, il avait du dormir au moins trois jours complets suite à l'utilisation de ce miracle longue durée. Les beaux jours étaient revenus sans qu'il n'y ait aucun miracle. Aziraphale se montrait toujours aussi attentionné envers lui, que parfois, cela le dérangeait, mais c'était tout naturelle, il avait encore caché des choses à son partenaire de toujours.

Aujourd'hui, il pleuvait pour le grand désespoir du démon lorsqu'il se réveilla en entendant des gouttes de pluie sur les vitres. Inquiet sur l'état émotionnel de son ange, il s'était donc précipité au rez-de-chaussée, réfléchissant à une idée qui lui permettrait de lui remonter la morale. Pourtant à sa grande surprise, Aziraphale attendait devant l'entrée, un parapluie à la main, observant l'extérieur. En l'entendant arriver, il se retourna vers lui, un grand sourire.

« Ah tu es debout, que dis-tu d'une promenade ? Ensuite, nous irons déjeuner quelque part, lança-t-il.

- Quoi, mais…mon ange, il pleut et… »

Mais Aziraphale ne semblait pas l'écouter, il avait déjà fait quelques pas dehors et il avait ouvert son parapluie, l'invitant à le rejoindre. Crowley soupira intérieurement et n'insista pas, marchant jusqu'à lui, se plaçant à ses côtés.

Après avoir fermé les portes de la librairie, l'ange le guida vers la direction habituelle qu'ils prenaient pour une promenade en journée. Tout le long du trajet, Crowley sentit son épaule toucher celui d'Aziraphale et il était un peu déçu de ne pas lui tenir le bras ou la main, car c'était le côté qui tenait actuellement le parapluie. Il garda ses mains dans ses poches, profitant juste de la proximité qu'il avait avec lui et de cette promenade sous la pluie.

Parfois, il jeta des coups d'œil à Aziraphale essayant de détecter quoique ce soit qui lui montrait qu'il n'appréciait pas la situation. Le pantalon de l'ange était trempé aux chevilles, ainsi que la base de ses épaules, mais cela ne parut pas le déranger. Au contraire, l'ange avait un comportement normal, s'extasiant et s'exclament sur des choses extravagantes qu'il rencontrait chez les humains.

A nouveau, leur pas les conduit à Berkeley Square. Mais cette fois, ils restèrent debout, fixant le banc trempé, ne pouvant s'y asseoir.

« Pourquoi nous sommes sortis ? lâcha Crowley après un silence à travers les gouttes de pluie qui tombaient sur le parapluie.

- Parce que je voulais sortir, répondit-il simplement.

- Tu n'aimes pas la pluie, mon ange.

- Je pensais que j'apprendrai à l'apprécier, dit il doucement.

- Quoi ?

- Tu aimes la pluie, n'est-ce pas ?

- Oui, mais…

- Je veux partager avec toi ce que tu aimes, Crowley.

- Tu n'es pas obligé de faire ça, tu ne peux pas t'obliger à aimer ça, si tu n'aimes pas.

- Je ne me sens pas obligé, je le fais, parce que je t'aime, tout simplement. Et je veux te prouver que tu n'as pas besoin de faire de miracles pour rendre heureux. »

Rougissant, Crowley détourna son regard, ne supportant pas l'expression trop amoureux d'Aziraphale. Un ange qui exprimait son amour était beaucoup trop dangereux pour un démon, et pourtant, il appréciait ce sentiment. Ce sentiment d'être aimé pour ce qu'il était.

« Je te l'ai dit, mon cher, tant que je suis avec toi, je suis heureux et même si je n'aime pas la pluie, tant que tu es auprès de moi, je suis comblé. »

Comme pour prouver que la pluie n'était rien pour lui, il abaissa le parapluie. Des gouttes d'eau tombèrent sur leurs visages, les mouillant tous les deux.

« Tu t'en souviens, au Jardin, je t'ai protégé de la pluie.

- Oui, bien sûr.

- Je n'étais pas dérangé, parce que tu étais là, et que je te protégeai.

- Tu étais trempé, après, tu t'en es plaint, commença Crowley ne voyant pas où il voulait en venir.

- Oui, c'est vrai mais j'étais si heureux que tu sois venu à moi. Comme aujourd'hui, je pourrai supporter la pluie parce que tu es là. »

Maintenant, ils étaient définitivement trempés, ils auraient juste besoin d'un petit miracle pour se sécher. Pourtant, aucun d'eux n'étaient préoccupés par leurs vêtements mouillés. Aziraphale attrapa les mains de son doux démon et murmura ces mots :

« Apprends moi à aimer la pluie. »

Puis, il déposa un tendre baiser sur ses lèvres.

Pour la première fois, aucun des d'eux n'eurent l'impression qu'il pleuvait à ce moment là. Peut être que la pluie s'était arrêtée ou peut être pas. Mais ni Crowley, ni Aziraphale ne le remarquèrent.