Bonjour tout le monde !
Voici un texte que j'ai ressortit du fin fond de mes classeurs en espérant que cela vous plaise.
Je ne sais pas encore bien me servir de cette plateforme mais je ne perds pas espoir et je continue d'essayer. J'y arriverai un jour !
Je m'excuse par avance pour les éventuelles coquilles et les bugs que vous pourrez trouver.
Dites-moi ce que vous en pensez.
Bonne lecture !
Allongée sur mon canapé devant la télé, après une journée épuisante, j'essaie de me détendre un maximum. Les journées de révisions comme aujourd'hui sont bien plus fatigantes pour moi que les journées de sport. Au moins, la fatigue physique donne l'impression d'avoir fait quelque chose de la journée. Je ne supporte pas de rester en place, j'ai l'impression de ne rien faire et lorsque je me pose enfin, le soir, impossible de m'endormir.
Je zappe plusieurs fois, essayant de trouver quelque chose, n'importe quel programme intéressant mais à presque deux heures du matin, c'est quelque peu compliqué.
Soudain, j'entends des coups frappés à la porte. Intriguée, je me lève et m'approche de la porte d'entrée avant d'ouvrir légèrement à la personne qui se trouve derrière. Je tombe nez à nez avec Regina, une amie proche avec qui je vais à la fac. Elle semble très fatiguée et même un peu triste, je dirais. Je penche légèrement la tête vers la droite pour l'observer quelques secondes. Elle qui ne montre jamais ce qu'elle ressent, se cachant toujours derrière son masque de froideur habituel, je m'étonne de pouvoir lire en elle comme dans un livre ouvert. Je vois clairement qu'il y a quelque chose qui ne va pas, même si je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Alors que j'ouvre la bouche dans l'espoir de lui poser l'une des questions qui tournent sans cesse dans ma tête et lui demander ce qu'elle fait ici, elle me devance en me posant une question qui me prend complètement au dépourvu.
- Est-ce que je peux dormir dans tes bras cette nuit ? Me demande-t-elle, visiblement mal à l'aise vu comment elle resserre son manteau autour d'elle.
- Euh… bien sûr, entre… répondis-je après quelques secondes, le temps que l'information se fraye un chemin jusqu'à mon cerveau.
J'ouvre la porte en grand pour la laisser entrer et la referme derrière elle, tournant la clef dans la serrure, avant d'aller éteindre la télé. Elle me regarde faire quelques secondes sans dire un mot de plus. Comme si cela était habituel, elle retire son manteau qu'elle accroche au crochet dans l'entrée avant de laisser ses chaussures en dessous. Je la regarde ensuite partir vers ma chambre pendant que je vérifie que toutes les lumières sont bien éteintes et que mes affaires sont prêtes pour le lendemain. Je finis par la rejoindre et la laisse s'installer avant de m'allonger à côté d'elle. Une fois bien installée à mon tour, j'ouvre les bras et elle se blottie contre moi en posant sa tête contre mon épaule. JE refermer mes bras autour d'elle et glisse ma main gauche dans ses cheveux bruns pour lui masser doucement le crâne, espérant la détendre un peu.
- Dors bien.
Je chuchote doucement, peut-être par peur de l'effrayer et qu'elle reparte. Si elle remet en place ses mécanismes de défense, elle risque de m'incendier, me traiter de tous les noms de la façon la plus distinguée dont elle est capable et je me sentirais encore plus mal que d'habitude même si mon seul but est de l'aider. Elle a ce don, lorsqu'elle est blessée, et comme je n'ai aucune idée de ce qu'il peut bien se passer dans sa tête à cet instant, je préfère ne pas prendre de risque inutile. Elle me répond néanmoins, ses deux mots aussi peu audibles que les miens.
- Dors bien.
Un grand nombre de questions se bousculent dans ma tête mais je ne dis rien, comme d'habitude. C'est elle qui possède une grande aptitude avec les mots, pas moi. Moi, j'arrive toujours à parler pour ne rien dire, pour détourner une conversation qui devient trop personnelle ou encore lorsque je ne me sens pas à l'aise. Je n'ai jamais eu personne pour m'écouter alors j'ai vite appris à ne plus parler en règle générale. Elle, elle a dû apprendre à utiliser les mots comme des armes. Nous sommes deux opposées sur ce point là.
Je continue de lui masser doucement le crâne jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Ce qui ne tarde pas à arriver. La fatigue que j'ai pu lire sur son visage lorsqu'elle s'est présentée devant ma porte devait être bien plus grande que ce que j'ai pu voir. J'écoute sa respiration lente et profonde pendant un long moment avant de m'endormir à mon tour, bercée par ce son. Je crois que je n'ai jamais aussi bien dormi ce qui est assez étonnant aux vues de la situation. Etrangement, elle aussi semble bien dormir vu qu'elle ne bouge pas de mes bras de toute la nuit.
Lorsque j'ouvre les yeux, le lendemain matin, elle semble encore dormir. Je la regarde un moment, scrutant chaque détail de son visage même si je le connais par cœur. Je caresse tout doucement ses cheveux pour ne pas la réveiller et reste un moment sans faire le moindre geste. Elle finit néanmoins par ouvrir difficilement les yeux et soupire en regardant autour d'elle comme pour comprendre où elle se trouve. Je la regarde en essayant de retenir le sourire qui menace d'étirer mes lèvres en voyant sa tête encore endormie. A cet instant précis, elle n'a plus rien de la femme toujours tirée à quatre épingles et si distinguée qu'elle est devant tout le monde. Pas de maquillage, aucun artifice, une légère marque sur sa joue faite par mon t-shirt ; juste elle au naturel. Et elle me parait bien plus belle.
Ma main toujours dans ses cheveux, je continue de lui masser doucement le crâne pour qu'elle se réveille en douceur. Une certaine gêne se fait sentir alors qu'elle reste blottie contre moi, en silence. Je vois bien qu'elle évite de me regarder et même de dire quoi que ce soit. Je ressens l'éclatement de la bulle dans laquelle nous étions comme quelque chose qui me broie de l'intérieur. Pourtant, je fais comme si de rien était. Ce n'est pas le moment. Je ne dois pas lui montrer que je n'ai qu'une seule envie à ce moment précis celle d'oublier le monde qui nous entoure et rester dans cette bulle sans nous prendre la tête sur des questions qui n'ont pas lieu d'être pour l'instant.
Prenant mon courage à deux mains, j'inspire profondément et lui souffle des mots que je ne pense absolument pas, des mots que j'aurais préféré ne jamais dire, des mots qui me brisent le cœur. Cependant, je me sens obligée de les lui dire. Il s'agit peut-être d'une façon pour moi de fuir ce qu'une vraie conversation pourrait engendrer ou encore le potentiel rejet que je ne me sens pas capable d'encaisser. Surtout pas venant d'elle.
- Si tu veux, on n'en parle pas. On peut faire comme s'il ne s'était rien passé, si tu préfères.
Un simple hochement de tête, qui me fend le cœur, comme réponse et je ne dis plus rien. Je m'enferme dans le silence, comme à chaque fois que je ressens des émotions trop fortes pour que je puisse les analyser. Le silence est mon moyen de défense. Mon armure face aux agressions du monde et celles qui viennent de mes propres sentiments.
Je la garde dans mes bras en caressant doucement ses cheveux et me perds dans mes pensées. Je sais que j'ai bien fait de lui proposer cela, mais bordel ça fait un mal de chien. Elle reste encore un moment contre moi, sans me regarder ni dire un mot, avant de finir par se redresser pour s'assoir dans le lit. Je reste allongée, la regardant faire en silence et elle finit par se lever avant de sortir de la chambre. J'écoute attentivement ce qu'il se passe dans l'appartement. Chaque bruit qui m'indiquerait ce qu'elle est en train de faire. Je l'entends remettre ses chaussures ainsi que son manteau puis plus aucun bruit ne me parvient. Je reste dans mon lit, attendant le bruit distinctif de la porte d'entrée qui m'indiquerait qu'elle est partie. Cependant, ce bruit ne vient pas. Au lieu de cela, je la voit de nouveau dans l'encadrement de la porte de ma chambre, essayant de garder un visage fermé même si quelque chose semble la perturber. Ses yeux ne mentent pas à cet instant. Elle s'approche finalement de moi et m'embrasse doucement sur la joue avant de chuchoter deux simples mots, pourtant très importants.
- Merci beaucoup.
J'essai de lui sourire du mieux que je le peux en hochant la tête. Incapable de dire quoi que ce soit pour lui répondre. Je ne fais pas confiance à ma voix, elle pourrait me trahir. Je ne dois surtout pas lui montrer que son départ m'affecte. Elle ne doit jamais savoir. Je suis ramenée à la réalité par le bruit de la porte d'entrée qui se referme derrière elle. Elle est partie. Je pousse un profond soupire, comme si j'avais retenu tout l'air que je pouvais dans mes poumons. Je sens soudain une larme s'échapper de mon œil gauche. Je la fais disparaitre rapidement et me tourne sur le côté, regardant l'heure sur la montre posée sur ma table de nuit. Il me reste encore quelques heures avant mon premier cours. J'essai donc de me rendormir, espérant oublier ce sentiment douloureux qui me broie le cœur à cet instant.
