Vivre au Présent
Résumé : "Quel que soit ce que le moment présent contient, acceptez-le comme si vous l'aviez choisi. – Eckhart Tolle" Un an s'est écoulé depuis qu'ils ont tous brisé leurs chaînes, venez découvrir leurs nouvelles aventures... Suite de "Liberté d'Avenir" (lien dans mon profil)
NDLA : Bonjour à tous ! Voici la suite ! Petite apparition des personnages du manga « Black Buttler » qui sont sûrement OOC et un Warning pour la présence d'un « lime » dans ce chapitre.
Je vous retrouve en bas de page pour une petite note complémentaire.
Bonne lecture !
DeathGothika.
Chapitre 5 : Une seconde chimère ?
Les ventilateurs servant de protection à la ville se remirent à souffler au moment où une autre nappe blanche brumeuse se remit à avancer vers le dispositif. Elle s'envola d'une cinquantaine de mètres vers le ciel dès le moment où elle effleura la barrière de vent. L'impressionnant spectacle visible du port laissait toujours les nouveaux arrivants stupéfaits. Le restant de la foule, des habitués, ne faisait pas un geste ou ne lançait même plus un regard au mur de brume. Quand celui-ci prenait sa teinte noire, l'impression d'obstacle infranchissable était alourdit par l'ombre qui s'étalait sur les environs.
La configuration de la ville était assez claire. Plus loin et au point culminant, derrière le pont qui en donnait accès, se trouvaient des maisons bourgeoises et la verdure des jardins les entourants. Plus le regard descendait, plus le sentiment d'aisance financière diminuait également, jusqu'à atteindre l'avant-pont, où se trouvait l'amoncellement de maison, ou de ruines, collées les unes aux autres ou séparées par des ruelles crasseuses, occupées par des personnes jugées peu recommandables par les nobles.
Le port de commerce de la ville semblait en permanence en effervescence. Les navires marchands et ceux des pêcheurs s'ammaraient ou repartaient. Aucun pavillon n'arborait l'emblème de la piraterie, malgré l'absence d'une caserne de Marine sur l'île, pourtant sous la protection du Gouvernement Mondial. Les caisses, tonneaux et autres contenants étaient débarqués sur les quais et contrôlés par les mariniers. Des échanges, houleux ou non, avaient lieu entre acheteurs et vendeurs. Les premiers vantant la qualité des marchandises, les seconds négociant fermement afin d'obtenir au meilleur prix ce qu'ils convoitaient.
Tout ce remue-ménage avait lieu sous le regard perçant du Capitaine It qui observait les allées et venues, posté fièrement sur le pont de son navire. Il était comme à son habitude, habillé toute en élégance. Son tricorne noir ornés d'oreilles de chat au pelage de même couleur et brillant comme du velour, protégeait son visage de porcelaine du soleil et empêchait ses cheveux noir gominés de s'emmêler avec le vent des hautes mers. Son long manteau bleu marine aux attaches dorées et fermé sur sa chemise immaculée mettait en valeur sa stature souple et féline. Son foulard de soie blanche bouffant protégeait son cou. Le pantalon de même couleur que son manteau ne possédait aucun pli disgracieux, ses bottes noires et vernies claquaient sur le bois du sol quand il se déplaçait. Il buvait avec délicatesse une tasse de thé d'orient à la menthe, qu'il soulevait de sa sous-tasse à intervalle régulier. Le marchand d'esclaves remarqua en soupirant :
« -Cette ville est d'un ennui… Il va être temps de passer au nord pour rechercher un peu d'action…
-T'inquiète frangin ! Les paquetages sont bientôt prêts, on va pouvoir dégager bientôt ! lui répondit le Capitaine Scrat en crachant un molard noirâtre par dessus bord et en reniflant bruyamment. »
Contrairement à son frère, le pirate avec le tricorne gris aux oreilles de rat, dont l'une était trouée, était loin de se formaliser de la bienséance. En gilet rouge déchiré et sale, ouvert sur son ventre velu et bien gras, il était sûrement possible de trouver des restants de nourritures dans les plis de la peau graisseuse de son torse. Son pantalon, autrefois beige, taché et troué avait dû vivre au gré des voyages ou des attaques vécus ou perpétrés par le marchand d'esclaves.
« -Tu as toute ma confiance pour ça, cher cadet… Tiens tiens… regarde qui arrive par là-bas. Ne serait-ce pas la descendance du Capitaine Roger ? s'interrogea l'ainé des marchands d'esclaves en montrant de son menton rasé de près, les quais sud du port.
-Non d'une putain ! Pour sûr ! et il est pas seul… t'as vu les deux jolis petits minois qui l'accompagnent ?Pourraient être revendus à un ou deux clients qui voudraient des jumeaux dans leur collection de jouets ! Sauf que Poings Ardents a déjà culbuter la donzelle… ou même peut être les deux ! La valeur sera moindre… On essaie de les chopper ?
-Nous verrons si le temps est avec nous. Nous sommes ici pour la chimère et Joker n'aime pas que nous le fassions trop attendre. Dis-moi cher frère, ne trouve tu pas que cette coïncidence est étrange : l'homme sauvé à MarinFord par le même type de créature que nous recherchons, se retrouve également présent sur DarkFog…
-Eh frérot ! On dirait qu'ils vont crécher dans ce bouge ! s'exclama Scrat en montrant le trio qui s'était arrêté devant une auberge donnant sur les quais.
-Mmhh… réfléchit It. Je vais tout de même vérifier qu'ils ne possèdent pas des informations qui pourraient nous être utile… décida le marchand d'esclaves en posant sa tasse sur un plateau non loin.
-D'acc, je vais finir de gérer le chargement avec ce poivrot de Bart. Bonne recherche frangin ! »
Le spectacle de ce mur de vent était vraiment impressionnant. L'animation présente sur la rade se faisait moins intense dès son apparition. Ace et les jumeaux avaient vite rejoint leur destination, et ils n'étaient pas en reste pour observer ce curieux phénomène. Cependant, le fils de Roger faisait malgré lui aussi parti du spectacle.
« -Tu es déjà repéré Ace, constata Lîn en ayant remarqué quelques regards dans leur direction.
-Le problème de la popularité… lui répondit Ace en soupirant fortement. »
La chemise noire ornée de flammes qu'il avait passé à leur approche du port et laissée ouverte sur son torse ne dupait plus personne depuis longtemps. Il était sûr d'être reconnu par quelques étrangers croisant sa route, le meilleur camouflage du monde ne changerait plus ça.
Quelques pas derrière le couple, Akio avait déjà vu les regards apeurés ou ceux remplis d'intérêt des badauds qui se mettaient à rêver que la prime du fils du roi des pirates ne tombât dans leur poche. Il sentait bien la contrariété de Lîn à ce sujet. Toutefois la jeune femme ne semblait pas plus en alerte par rapport à l'attention qui était portée à Ace. Après tout, le nombre de personnes rencontré par hasard et qui égalerait sa puissance était proche de zéro.
La visite du port n'avait rien donné concernant la recherche du sous-marin. Personne n'avait vu un tel engin accoster ou n'avait vu une femme blonde correspondant à la description de Mya se promener sur les quais.
« -On se retrouve ici après avoir fait un tour rapide dans la basse-ville ? »
Sa jumelle désigna du menton une auberge un peu plus loin. L'entrée de l'établissement aux murs beige donnait directement sur les quais. Son enseigne était écrite dans une police élégante, noire sur fond bleu nuit. L'endroit propre et entretenu tranchait avec l'ambiance du port et les marins qui y déambulaient. Il aurait été plus à sa place du côté du port de plaisance, complètement à l'opposé de leur position.
« -Le « Black Buttler » ? décripta le pirate en s'arrêtant devant. Pourquoi pas… on se retrouve dans une heure pour manger un morceau ?
-Oui, ça me semble raisonnable, lui répondit Lîn. Akio ?
-Nous séparer ? Pour nous rendre vulnérable ? l'interrogea son jumeau.
-T'as peur ? se moqua immédiatement le pirate mais l'ancien assassin l'ignora. »
Imaginer Lîn en train de déambuler seule dans les mauvais quartiers n'allait pas du tout à Akio, il ne comprennait pas comment Ace pouvait laisser faire une telle chose. Le pirate se devait de protéger sa soeur et il la lançait sans bouclier dans l'arène.
Les interrogations de son frère atteignaient Lîn en plein coeur, elle se décida à intervenir, voyant que son jumeau ne disait mot.
« -Akio, si c'est le fait que je me retrouve seule qui te gêne, ce n'est pas la peine de t'en inquiéter. Je… mais son frère l'interrompit.
-Très bien, si c'est comme cela que vous voulez fonctionner… capitula le prince. A dans une heure. »
Et il se détourna sans rien ajouter de plus. S'il avait la moindre chance de retrouver la relation qu'il avait perdue avec sa jumelle, il devait la saisir et faire des efforts pour la comprendre et la soutenir, qu'importe ses décisions.
Lîn voulut le rattraper mais Ace l'en empêcha en saisissant son poignet.
« -Laisse-le, il va pas se perdre ! lui lança son pirate avec humeur. »
Voir sa femme se comporter ainsi avec l'homme qui lui avait fait vivre un calvaire ne lui plaisait clairement pas.
« -Oui, je sais, murmura la princesse en observant Akio tourner au coin de la rue. »
Elle se rapprocha du fils du roi des pirates, s'arrêtant à quelques pas de lui. Même si c'était elle qui avait proposer ce tour de reconnaissance et malgré toute la confiance qu'elle avait dans ses propres capacités, se séparer d'Ace lui serrait l'estomac. La faute à cette relation fusionnelle qui la liait au brun et surtout à la présence de son frère. Il n'allait rien tenter contre elle, mais la princesse ne pouvait en être totalement sûre…
« -Soit prudent, reprit-elle à l'intention d'Ace, une pointe de nervosité dans la voix. »
Sentant son humeur, le pirate leva la main pour lui caresser la joue mais se ravisa immédiatement. Il laissa tomber son bras en serrant son poing. Lîn lâcha un soupir de frustration et crispa sa mâchoire alors qu'elle-même allait saisir la chemise d'Ace pour le rapprocher encore plus d'elle. Le couple s'était mis d'accord pour limiter au maximum l'échange de gestes tendres entre eux quand ils étaient entourés d'étrangers. La fameuse « popularité » d' Ace y était pour beaucoup… Inutile d'attiser les convoitises ou de faciliter la création de piège…
Enfin ça, c'était sans parler des réactions que l'un et l'autre avaient régulièrement sur un coup de tête…
« -Et puis merde ! s'exclama son amant en attrapant Lîn par la taille pour l'embrasser passionnément. »
Il la sentit attraper les pans de sa chemise ouverte pour le coller encore plus à elle.
« -Nous ne sommes vraiment pas raisonnables, murmura la princesse contre ses lèvres alors qu'il mettait fin au baiser.
-Dis, si nous faisions un tour de reconnaissance dans l'une des chambres de l'auberge plutôt que dans les rues ? lui demanda Ace d'une voix rauque en plaquant son bassin contre celui de la jeune femme. »
Mais la main fraîche de Lîn qui appuya sur ses pectoraux pour le repousser lui fit comprendre que la réponse était non. Ceci malgré la lueur d'envie qui brillait dans les yeux de sa compagne.
« -À dans une heure Ace. Sois sage… et n'enlève pas ta chemise, sinon je n'aurais pas le plaisir de le faire… murmura Lîn pour finir de le convaincre. »
C'est avec un large sourire et en enfonçant encore plus son chapeau sur son crâne qu'il se sépara d'elle. Le prince des pirates s'éloigna à son tour à reculons d'un pas enjoué, toujours son sourire aux lèvres, vers la direction opposée à celle d'Akio. Un dernier signe de la main et il bifurqua dans la rue adjacente.
« -Bon, allez, il est temps d'explorer un peu cette ville. »
La princesse attacha rapidement ses cheveux en chignon et ramena le capuchon de sa cape sur sa tête Elle caressa la dent de Lorkarn qui pendait sur sa hanche par réflexe.
Sans plus attendre, elle contourna l'auberge pour pénétrer dans la ruelle à sa droite, aussi propre que l'établissement en lui même. La jeune femme grimpa en quelques sauts sur des caisses vides pour monter sur les toits et se promener tranquillement en observant les alentours d'en haut. Elle adorait être entourée des bruits de la ville et seule à la fois, à l'abri et l'horizon majoritairement à perte de vue.
Le bruit des ventilateurs reprit et un nouveau mur de brume s'éleva dans les airs. La jeune femme l'observa une poignée de secondes, attendant qu'il change de couleur mais cette fois-ci, le brouillard blanc se contenta de s'évaporer. Lîn murmura pour elle même avant de reprendre sa marche :
« -Tiens, il ne change pas tout le temps de couleur. »
Les rues devenaient un peu plus sales et mal fréquentées au fur et à mesure qu'elle s'éloignait du port pour entrer dans la basse ville. La configuration de celle-ci lui rappellait celle de Goa et plus particulièrement le Grey Terminal qu' Ace lui avait décrit. D'ailleurs, après DarkFog, et si Marco les y autorisait, elle irait bien avec son pirate visiter cette île et surtout rencontrer la fameuse Dadan.
Le temps filait à toute allure. Lîn n'allait pas tarder à faire demi-tour. Elle n'avait rien remarqué de bien intéressant. La nuit commençait à tomber, les soûlards commençaient à sortir, les catins à travailler, parfois à contenter leur client à même les murs des rues.
La jeune femme se déplacait furtivement, elle s'arrêtait de temps à autre pour épier les conversations, puis un mouvement dans la rue étroite sous elle attira son attention. Elle se rapprocha du vide, s'accroupissant pour mieux entendre et voir ce qu'il se passait.
Un bruit de course et quelques ordres hurlés sèchement par trois hommes se firent plus précis. Ils étaient destinés à une jeune fille qui s'enfuyait en bousculant les personnes qui se trouvaient sur son passage. Cette poursuite encouragea Lîn à les suivre.
Quand elle rattrapa le groupe, la petite brune était bloquée au fond d'une impasse, devant les trois malfrats qui reprenaient leur souffle, le regard avide d'être récompensé pour leur chasse.
La panique avait gagné Anita quand elle avait été arrêtée par les trois hommes en plein milieu d'une ruelle malfamée. Son réflexe de course avait excité les trois hommes et l'avait obligé à s'enfuir plus vite encore.
La jeune fille courait à perdre haleine dans les rues, tournant à chaque intersection pour distancer ses poursuivants. A tel point, qu'elle se perdit vite et surtout qu'elle croisait et percutait de moins en moins de monde. Personne n'avait tenté de l'aider, le chacun pour soi était la règle dans ce genre d'endroit, même les enfants en subissaient la dure loi. La brune tourna dans une dernière ruelle, elle effraya un chat tigré roux qui se mit à feuler avant de s'éloigner plus loin dans la venelle sombre.
Le souffle d'Anita était complètement erratique, la panique l'avait empêché de se concentrer sur sa respiration durant sa course et maintenant elle en ressentait les effets. Surtout un gros point de côté qui n'allait pas tarder à l'obliger à s'arrêter. L'impasse dans laquelle elle avait pénétré ne lui laissa plus le choix.
« -Tu cours vite petite souris…
-Allez vient là, on va pas te faire de mal.
-Un petit bisou… Tu peux bien faire ça… »
Ses poursuivant étaient toujours là. Anita leur fit face courageusement. Elle glissa sa main dans son dos, elle devait se défendre, les trois hommes se félicitaient de leur « prise » en s'approchant de plus en plus. Ils se moquaient de sa tentative de résistance. C'était là sa seule chance. Elle ne pourrait peut être pas les tuer mais pourrait au moins essayer de leur trancher les tendons des jambes, mais sûrement en subissant elle aussi pas mal de coups.
Une silhouette vêtue de noir sauta silencieusement derrière eux. Anita reconnue aisément la tenue que Jake portait habituellement mais aussi une silhouette féminine.
« -Yumiko ? ne put s'empêcher de s'interroger Anita dans un murmure. »
Sans attendre, l'ombre tourna rapidement sur elle même et envoya un coup de pied directement à la base de la nuque de l'homme le plus proche pour l'envoyer violemment sur le mur de pierres. il fut assomé sur le coup.
Cette action attira instantément l'attention des deux autres qui dégainèrent des couteaux. Anita en profita pour s'écarter plus encore vers le fond de l'impasse.
« -Eh ! t'es qui connard ?!
-On va te faire ta fête enfoiré ! »
La silhouette encapuchonnée ne répondit pas, elle dégaina deux lames à son tour et laissa le premier malfrat se jeter sur elle. Les deux armes s'entrechoquèrent dans une nuée d'étincelles qui se répartit dans l'air. D'une torsion de lame, le sauveur d'Anita désarma son adversaire pour finir par s'accroupir au sol et balayer l'homme d'un autre mouvement de pied. En se relevant, la silhouette frappa encore du pied le visage de l'agresseur qui ne se releva pas.
Le dernier homme ne put pas faire un pas de plus, la silhouette sombre courrait déjà sur lui. En un saut, elle entoura ses jambes autour du cou du dernier homme, tourna son corps dans le même mouvement. Les deux adversaires tombèrent au sol et la silhouette porta un coup directement sur la tempe du malfrat avec le manche de son poignard, alors qu'elle le maintenait toujours entre ses genoux. Un craquement sec retenti dans la rue. L'homme ne bougea plus, complètement assomé.
L'ombre noir se releva immédiatement et se tourna vers Anita dans le même mouvement. Elle ne prévue pas que la brunette courût sur elle pour l'enlacer et elle la repoussa brusquement contre le mur proche, sa lame sur la gorge de la fillette qui n'osa faire un geste, choquée. Lîn enleva sa capuche de sa main libre. Les yeux d'Anita s'écarquillèrent et sa respiration se coupa en reconnaissant la princesse de l'ile du dragon.
« -Désolée petite, mais qui me dit que tout cela n'était pas un piège ?
-Je… »
La boule qu'Anita avait dans la gorge l'empêcha d'aller plus loin, elle se mit à pleurer. L'air sévère de Lîn s'adoucit et elle recula légèrement son arme.
C'est vrai que cette petite n'avait pas vraiment le physique des enfants des rues. Ses belles boucles brune quoi que en bataille étaient propres, la tunique crème aux manches courtes qu'elle portait sur un pantacourt de même couleur étaient en bon état, ainsi que ses chaussures.
« -Calme-toi. Je ne vais pas te faire de mal, mais dans ce genre d'endroit, il vaut mieux être méfiant. Qu'est-ce que tu fais là ? lui demanda Lîn en s'écartant mais sa lame toujours prête à intervenir au cas où.
-On a accosté avec ma famille au nord de l'île, répondit Anita en reniflant, puis il y a eu le brouillard noir, je me suis retrouvée toute seule. Je voulais de l'aide mais je… »
L'émotion arrêta de nouveau Anita. Elle se mit à pleurer plus fort. Déjà perturbée par tout ce qu'elle venait de vivre, voir la tenue de Lîn l'avait induite en erreur et elle avait pensé que Yumiko pouvait se trouver dessous. Mais maintenant, que faire ? Lîn était là pour Mya, il n'y avait aucun doute la dessus. Mais est-ce que la jeune femme serait prête à l'aider pour retrouver Jake et Yumiko ? Le hasard lui avait fait rencontrer la princesse, elle devait continuer de faire confiance à sa chance, ce qui ne tarda pas.
« -D'accord je vois… suis moi, nous allons rejoindre mon ami et nous allons voir ce que nous pouvons faire pour t'aider. Nous allons passer par les toits, c'est plus sûr. »
Ces rues n'étaient vraiment pas un endroit où laisser un enfant de cœur. Toutefois, la majorité des types qu'Akio avait croisé étaient des marins de passage qui venaient dépenser leur solde en boissons et en femmes. Le prince avait croisé quelques regards de défi mais son aura diffusé autour de lui avait réussi à dissuader les hommes les plus hostiles de s'approcher de lui.
Apparement, le côté de la basse-ville vers lequel il s'était dirigé était celui des ventes de produits illégaux, armes et drogues en tout genre. Une échoppe au fond d'une ruelle sombre attira son attention, surtout la lanterne de couleur bleu qui indiquait que la boutique était ouverte. Des vapeurs d'opium se dégageait de l'endroit, lui rappelant le goût de ses cachets.
L'appelle de la drogue fut plus fort que lui-même, il se dirigea vers le fond de la ruelle et repoussa le rideau qui en cachait l'entrée. Il faisait sombre à l'intérieur, de multiples fioles ou bocaux, transparent ou non, reposaient sagement sur des étagères. Ils étaient tous soigneusement étiquetés. Akio reconnu bon nombre de noms et il savait lesquels assembler pour guérir ou tuer, selon l'intention.
Au comptoir se trouvait un vieillard, turban noir serré sur le crâne et djellaba de même couleur, qui écrasait soigneusement des plantes dans un mortier de granit noir. Il releva la tête vers le prince qui ne bougea pas. L'homme salua son visiteur.
« -Tiens, de la belle jeunesse, que puis-je pour vous ? Venez ! Les meilleurs articles de la basse-ville sont ici. »
Le sourire édenté qu'il lança à Akio aurait pu faire frémir de dégoût un bon nombre de personnes. Le prince s'avança plus dans la pièce, jaugeant du regard son interlocuteur.
« -Belladone, feuille de coca et pavot, déjà raffinés.
-Bien mon Prince. »
La méfiance d'Akio augmenta d'un cran, il s'approcha tout de même, presque à toucher le comptoir. Cet homme avait sûrement un sixième sens du même type que celui que possédait Tiresias. Le regard perçant qu'Akio lança parla pour lui.
« -Ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Du sang royal coule dans vos veines. Un sang qui pourrait m'être utile, si vous n'avez pas de quoi payer bien sûr ! repris l'homme quand Akio envoya une vague d'énergie pour dissuader l'apothicaire de continuer plus loin sa réflexion.
-J'ai ce qu'il faut.
-Très bien. Dommage, j'ai quelques clients souhaitant attirer la chance qui aurait aimer posséder ce genre de produit… »
L'homme avait tourné le dos au prince pour récupérer trois boites sur les étagères derrière lui. Il revint les porter à Akio, ouvrit chaque couvercle pour lui montrer leur contenu. Des tubes à essais de même taille disposés sur de la soie rouge contenaient des poudres nacrés. L'homme sortie un tube de chaque boîte pour les présenter au prince. Akio prit sa dague pour goûter chaque poudre et juger de la qualité des drogues. Il rangea sa lame et des berrys tintèrent en tombant sur le comptoir. Le vieillard s'inclina poliment.
« -C'est parfait. Je vous prépare cela ?
-Non. Auriez-vous un laboratoire dans lequel je puisse les assembler ? demanda Akio, en présentant d'autres Berry brillants entre ses doigts.
-Oui, suivez-moi je vous en prie. »
Au fond de la pièce, derrière le comptoir un rideau dissimulait un passage vers l'arrière boutique. L'apothicaire s'y dirigea en invitant Akio à le suivre. Il y avait tout se qu'il fallait pour travailler. Mortier, verreries, alambique… ce laboratoire n'avait rien à envier à celui de Paracelse.
« -Voilà Prince, j'imagine que vous n'avez pas besoin de mon aide. »
Un Berry que le vieil homme attrapa au vol lui répondit et il fit demi-tour pour reprendre son poste derrière le rideau, laissant Akio seul.
Une inspiration profonde permit au prince de se concentrer avant de commencer l'assemblage des poudres en un dosage précis dans un quatrième récipient qui serait pratique à transporter. Les gestes parfaitement maîtrisés par l'habitude lui permirent de penser à autre chose, et en particulier à Mya. Il était sûr que l'infirmière allait bien. C'était plus la discussion qu'ils avaient eu sur le bateau qui l'accaparait. Il était toujours convaincu qu'elle avait tord, même si ce qu'il faisait à l'instant même prouvait le contraire.
Akio jeta un coup d'œil à l'horloge. Il allait être en retard pour son retour à l'auberge. Ce n'était pas plus mal. Il n'était pas pressé de retrouver la compagnie d'Ace. Pour Lîn s'était différent. Il aurait peut être dû insister pour l'accompagner, mais elle ne souhaitait pas être seule avec lui. Il en était certain.
L'ancien assassin poussa un profond soupir. Sa sœur lui manquait terriblement et il ne savait toujours pas quoi faire pour retrouver la confiance qu'elle éprouvait pour lui avant. Ses sentiments pour elle n'étaient plus les mêmes depuis sa défaite contre Portgas et le moment où Jake lui avait tranché la main. Son égo en avait pris un sacré coup, et avec du recul, il avait bien mérité tout ce qui lui était arrivé.
Le souvenir du regard de Lîn, le vide de son cœur quand il s'en était pris à elle, apparut dans son esprit, lui arrachant un frisson de dégoût envers lui-même. Comment avait-il pu tomber dans de tels excès ? Est-ce que le jour où il tomberait de nouveau amoureux, il ferait autant de mal autour de lui ?
Ses pensées troublées occupèrent assez son esprit pour pouvoir terminer sa préparation. Ça n'allait peut être pas être aussi efficace que ce qu'il faisait d'habitude, mais au moins il ne serait pas à court d'ingrédients. Il plaça prudemment le tout dans l'un des replis de sa cape. Il n'allait pas pouvoir les prendre aussi facilement que ses cachets, mais c'était mieux que rien.
L'apothicaire revint dans la pièce au même moment mais il n'était plus seul… Akio eut un sourire narquois en se tournant vers lui. Il croisa les bras, s'appuyant nonchalamment sur la table de travail en évaluant les deux montagnes de muscles qui encadraient le vieillard. L'homme se fendit aussi d'un sourire sans dent.
« -Vous avez quelque chose que je veux et ses hommes prendront bien soin de vos berrys et de vos armes. Je vous invite à vous laisser faire, je ne voudrais pas gâcher la marchandise… »
Le sourire d'Akio s'agrandit. Un nuage de buée s'échappa de la bouche des trois hommes quand il expirèrent. Un air glacé s'installa dans la pièce, puis une explosion de flammes noires repoussa les hommes de main du vieillard contre les étagères bordant l'entrée de l' arrière-boutique. Les récipients et les morceaux de bois des meubles brisés accompagnèrent les malabars dans leur chute. Il ne se relevèrent pas, assommés. Le vieillard tomba en arrière au sol tandis que le prince s'approchait, entouré de son feu glacial qui commençait à tout ravager autour de lui. Le sentiment grisant de son pouvoir brouilla son discernement et alluma un élan de bien-être dans son corps. C'était comme retrouver un ami de longue date. Cela faisait longtemps qu'il n'utilisait plus vraiment son fruit du démon.
« -C'est vous qui avez manger le fruit noir… souffla le vieil homme interloqué. »
Fruit que le dealer connaissait apparement… Sa remarque arrêta le feu du prince à quelques centimètres de ses pieds. Akio s'approcha pour s'accroupir devant lui.
« -Tu connais donc mon fruit ? Et bien comme ça tu auras le plaisir de le voir à l'œuvre…
-Je suis désolé ! Pardonnez-moi !
-Adieu vieil homme… »
C'est avec une quinzaine de minutes d'avance qu'Ace revint devant l'auberge. Il n'avait rien remarqué d'anormal, avait évité les soûlards qui commençaient à s'éparpiller dans les rues, les gamins qui tentaient de vider les poches des passants et encore plus soigneusement les maisons closes. Il en avait vu assez durant ces derniers mois…
Le pirate avait pensé que Lîn aussi aurait écourté son tour de reconnaissance, mais ça aurait été mettre de côté son entraînement qui l'avait conditionné à réaliser ses missions jusqu'au bout.
Il se décida à pousser la porte de l'auberge pour entrer à l'intérieur et commander l'encas qui précédera son dîner.
L'intérieur était comme à l'extérieur, propre mais sans être guindé. Des murs clairs, des boiseries foncées. Une dizaine de table et des chaises permettaient de s'installer correctement pour se restaurer. Certaines étaient déjà occupées et un des groupes d'hommes présents dans la pièce suivirent attentivement le pirate du regard. Ace repéra le bar, repoussa son chapeau d'un doigt pour le faire pendre dans son dos et se dirigea d'un pas nonchalant vers son objectif, conscient de l'ambiance qui s'était tendue quand il était entré. Il s'installa directement sur un tabouret et s'accouda sur le comptoir, attendant que le barman apparaissent, ce qui ne tarda pas.
Un homme plutôt grand et habillé d'un uniforme de majordome composé d'un pantalon noir, une queue de pie et d'un gilet se présenta devant lui. Il avait également des gants blancs, une montre de poche, et une chaîne en forme d'épinglette en argent. Il s'inclina, la main sur le cœur. Il était plutôt beau garçon avec sa coupe de cheveux noir irréprochable et son regard sombre et perçant qui avait déjà dû séduire nombre de personnes.
« -Bonsoir Monsieur, je suis Sebastian Michaelis. C'est moi qui vous servirait ce soir. »
Habitué aux profils atypiques de Grand Line, Ace se contenta de sourire et de rendre son salut à ce personnage qui détonnait pour une auberge portuaire.
« -Salut, une chope de votre meilleure bière et les amuses-bouches qui vont avec !
-Tout de suite monsieur. »
La bière fut servit en un temps record et des petits pâtés impériaux à la viande encore chaud fumèrent sous le nez d'Ace qui ne demanda pas son reste et en avala deux d'un coup.
« -Merchi, ch'est ch'uper bon !
-Tout le plaisir est pour moi. Si vous permettez . »
Sebastian retira l'assiette encore presque pleine du pirate qui leva les sourcils. En un éclair, le majordome écarta l'assiette et la remplaça par un coussin moelleux qu'Ace n'avait pas vu quelques seconde plus tôt. Il ne s'interrogea pas plus, le picotement derrière son front l'assomma et sa tête bascula pour tomber sur l'oreiller que son hôte venait d'installer.
Ace venait de subir l'une de ses crises de narcolepsie, il avait à la main la chope de bière qu'il venait de saisir et qu'il n'avait heureusement pas encore décollé du comptoir, écartant le risque de la renverser. C'est le moment que choisirent Lîn et Anita pour arriver à leur tour dans l'auberge. Lîn repéra immédiatement Ace toujours endormi et se dirigea vers lui le sourire aux lèvres. Malgré le nombre de fois où elle avait été témoin des siestes éclairs de son pirate, la manière dont il s'endormait et les positions dans laquelle il finissait l'amusait toujours. Anita suivait de très près, intimidée par les regards insistants qui s'étaient dirigés vers elles à leur entrée.
« -Bonsoir, salua la princesse. Est-ce qu'il dort depuis longtemps ? demanda t'elle à Sebastian. »
Le majordome s'était mit à essuyer tranquillement des verres, en attendant que son client se réveille de sa sieste improvisée. Il salua Lîn à son tour, en s'inclinant de la même manière que devant Ace un peu plus tôt.
« -Bonsoir Miss, quelques minutes seulement, j'ai fait le nécessaire pour qu'il ne se blesse pas.
-Je vois que vous ne vous étonnez de rien. Je vous remercie pour lui. Auriez-vous une chambre de disponible ? Nous aimerions nous reposer avant de manger.
-Oui, bien sûr. »
Sur le mur derrière le comptoir, une dizaine de clés étaient présentées sur des clous plantés sur le mur. Sebastian en prit une soigneusement pour la tendre à Lîn. Ace se redressa d'un coup au moment où elle saisit la clé par dessus le comptoir. Il se frotta les yeux, avisa le coussin et Sebastian qui l'échangea de nouveau avec son assiette. Il repéra enfin Lîn à ses côtés qui l'observait tranquillement les bras croisées sur sa poitrine. Il lui lança un sourire, heureux d'avoir la vision de sa femme au réveil. Il souleva la bière qu'il n'avait pas lâché et en but une longue gorgée avant de s'adresser à sa princesse.
« -Salut Chérie, te voilà… de retour, grommela Ace, sa bonne humeur envolée quand il remarqua Anita clairement collée à sa femme.
-Ace ?
-Me dit pas que tu récupères les chatons errants en plus ? l'interrogea son pirate en s'accoudant au bar, le menton planté dans la paume de sa main et cela même s'il connaissait déjà la réponse.
-Elle s'est fait attaquée, je n'allais quand même pas la laisser se faire agresser ? répliqua Lîn.
-Lîn, s'il te plaît. Nous…
-Le brouillard noir l'a séparé de sa famille. On pourrait peut être la déposer au nord de l'île ? C'est là qu'est amarré son bateau.
-Mouais… c'est que l'on a pas trop de temps à perdre… »
Le pirate voyait bien ses instants privilégiés avec Lîn, et accessoirement ceux prévu dans la chambre de l'auberge, s'éloigner de plus en plus… Il reprit à l'attention d'Anita qui décidément ne savait pas où se mettre. Elle sentait clairement le mécontentement d'Ace, mélangé à de la lassitude.
« -Et t'as un nom ? »
Anita ne répondit pas, trop absorbée par la carrure d'Ace qui s'était redressé sur son tabouret et tourné vers elle, du moins sa réponse n'était pas celle attendue.
« -Vous êtes grand.
-Euh… oui.
-Tu l'impressionnes ! rit Lîn en caressant le bras de son pirate. »
C'était incroyable comment ce simple contact arrivait à le faire fondre. Anita vit le regard du brun s'adoucir quand il se tourna vers Lîn. Il posa sa main sur la sienne et la jeune femme eut la même expression en plongeant son regard dans le sien. Exactement la même attitude que Jake et Yumiko avaient l'un envers l'autre… Ace soupira doucement et continua son interrogatoire.
« -Pourquoi tu pensais que je serais petit ? demanda Ace à Anita.
-C'est… Je vous ai reconnu… par rapport aux photos, ça… enfin ça vous représente différemment, hésita la jeune fille. »
Anita savait que cette réponse allait casser l'ambiance apaisée qui s'était installée entre Lîn et le pirate, et elle eut raison. Les deux amants comprirent immédiatement de quoi elle parlait, les photos de la capture et la tentative d'exécution d'Ace avait été publiées plus que nécessaire dans les médias.
La gorge de Lîn se serra, elle avait fait le maximum pour ne pas les voir, mais elle n'avait pas pu toutes les éviter. Penser à cette période raviva de nombreux souvenirs : Vacio, le sacrifice de Lorkarn, son propre sauvetage qu'Ace avait réalisé au péril de sa vie, malgré ce que lui même avait vécu… Le pirate sentit son malaise et se mit à rire pour détendre l'atmosphère.
« -Ouais pas faux… Les journalistes n'ont pas mis mon charisme en valeur ! plaisanta le brun. Et tu ne m'as toujours pas dit ton prénom…
-Anita ! s'écria la petite en tendant sa main à Ace qui la serra de bon cœur.
-Enchanté Anita. Lîn, en retournant au Striker nous ferons un dernier tour sur le port, pour voir si un sous-marin aurait accosté.
-D'accord, on ne sait…
-J'ai vu un sous-marin au nord. »
Alors ça, Ace et Lîn ne l'avait pas vu venir. Alors en réalité, Jake avait choisit d'accoster bien loin de la civilisation. Il n'avait pas voulu être retrouvé trop vite.
Saisissant l'occasion qui s'était présentée, Anita avait interrompu Lîn sans vraiment réfléchir. La jeune brune allait devoir mettre en avant un talent pour le mensonge qu'elle ne se connaissait pas encore. Ace lança à Anita pour la taquiner :
« -Eh ! On dirait que le chaton va nous être utile finalement !
-Merci Anita, c'est une bonne nouvelle que tu viens de nous annoncer. Nous n'allons plus perdre de temps à chercher, la remercia Lîn.
-Tu viens de payer ton billet sur le « Striker Express » ! On mange et on y va ! s'écria Ace.
-Nous allons nous rafraîchir avant, Ace. Tu es d'accord Anita ?
-Oui ! Oui ! »
Anita approuva en secouant vivement la tête de haut en bas, heureuse plus que tout d'avoir trouvé un moyen si simple pour amener la princesse et le pirate au sous-marin.
Le sac d'Ace qui contenait leurs affaires était à ses pieds, Lîn l'attrapa pour le mettre sur son épaule et commença à se diriger vers l'escalier au fond de la pièce. La princesse appela Anita :
« -Alors viens, allons-y. A tout de suite, Ace. »
Le pirate salua les deux filles qui s'éloignaient en posant deux doigts sur son front avant de se tourner de nouveau vers son encas et d'en avaler deux bon gros morceaux. Il commanda une autre assiette à Sebastian, la bouche pleine. Au bout de la troisième, Sebastian installa de nouveau l'oreiller devant Ace avant qu'il ne s'écroule dessus, sous les regards calculateurs des autres clients.
En haut de l'escalier, Lîn lut le numéro de la chambre inscrit sur la
clé, la 666, et se dirigea vers le fond du couloir qui était devant elle.
« -Ça doit être au fond. Allons-y.
-Oui princesse, approuva Anita. »
Lîn s'écarta sur le côté pour fixer la brune, Anita passa devant elle sans remarquer les sourcils froncés de sa compagne de voyage. La jeune fille fit quelques pas lorsqu'un chat siamois sauta souplement devant elle au milieu du couloir. Lîn s'était approchée pendant que le chat miaulait et basculait sur le dos pour montrer son ventre et quémander des caresses. Elle l'ignora complètement, le siamois se remit sur ses pattes pour la suivre de son regard perçant, clairement vexé d'avoir été traité de la sorte.
« -Salut toi, tu es très beau. »
Le chat saisit l'occasion et miaula de plus belle quand Anita s'accroupît devant lui pour lui gratter le cou. Sans prévenir, le félin sauta sur elle qui l'attrapa par réflexe et s'installa confortablement en se frottant contre sa poitrine.
« -Eh, tu te sens seul ? Ça m'est arrivé il n'y a pas longtemps… »
La porte de leur chambre était encore à quelques mètres, Lîn s'empressa de les parcourir en colère contre elle même et son sentimentalisme. Elle était sûre qu'elle venait de se faire avoir. Elle ouvrit la porte un peu brusquement et appela Anita.
« -Anita, tu viens ?
-Oui. »
La jeune fille voulu reposer le chat mais il s'agrippa à son épaule en miaulant de désespoir. Comprenant qu'elle n'arriverait pas à le reposer sans se faire griffer, elle raffermit alors sa prise sur le siamois et rejoignit Lîn qui était déjà rentrée dans la chambre. La pirate avait enlevé sa cape pour l'accrocher sur une patère à l'entrée et posé le sac d'Ace au sol. Ses armes accrochées à ses hanches étaient mises bien en évidence.
La pièce était meublée d'un grand lit double, d'une petite commode et d'un meuble de toilette avec une petite vasque et un pichet d'eau posé à côté. La fenêtre était ouverte et laissait passer un léger courant d'air. Elle donnait sur la rue de devant, directement sur le port. Le chat sauta immédiatement au sol quand Anita pénétra à son tour la chambre, et s'installa confortablement assis sur le lit, observant tour à tour les deux femmes.
Contrairement à la dénommée Anita, son sixième sens félin avait sentit le changement d' humeur de de celle dont il ignorait encore le nom. La lumière de la pièce aidant, le chat laissa son regard glisser le long des courbes de l'ainée du duo en se léchant les babines. Il détailla les cicatrices presque effacées de sa peau d'albâtre, laissée visible par les cuissardes, le short et le débardeur sombres qu'elle portait. Il n'aimait pas l'imperfection, mais dans ce cas précis, il pourrait faire une exception. Finalement, ils allaient peut être se laisser du temps pour remplir la cale de marchandise, quand ils auront récupéré la chimère…
« -Bon alors qui es-tu ? s'agaça Lîn en restant de dos.
-Quoi ? Mais…
-Je ne t'ai pas dit que j'étais une princesse et tu m'as répondu en citant ce titre tout à l'heure ! »
Une princesse ? Tiens tiens, pensa le chat. De mieux en mieux…
L'ancienne assassin fit volte-face devant Anita, la main sur la dent de Lorkarn, prête à dégainer. La jeune fille sursauta et passa rapidement sa main dans son dos pour saisir son poignard qu'elle porta devant elle pour se défendre. Lîn reconnut instantanément son ancienne lame, gravée de sa phrase fétiche et des flammes rouges qu'elle avait fait rajouter sur le manche de granit marin. Le rubis scintilla, comme s'il appelait son ancienne maîtresse.
« -Mais, c'est mon poignard…
-Oui ! C'est celui que votre frère à laissé dans la poitrine de Jake ! »
Abasourdi par ce revirement de situation, elle laissa son étonnement étouffer sa colère. Elle avait pensé que la gamine serait là pour la piéger et la voler, mais la raison était tout autre.
« -Tu… connais Jake ?
-Mon grand-père et moi l'avons soigné après qu'Akio lui ai transpercé le corps !
-Tu étais avec eux dans le sous-marin, comprit Lîn.
-Oui… Mya avait fini d'injecter le remède à Yumiko mais… on a été attaqué par un monstre, une chimère… »
Le chat leva les oreilles en entendant ses mots, plus l'échange entre les deux femmes avançait plus cela devenait intéressant. Une princesse, la fameuse chimère que lui et son frère recherchaient…
« -Une chimère ? C'est impossible, la mienne était la dernière. Lorkarn me l'avait confirmé. »
Le chat secoua la tête, alors ça expliquait bien des choses… Par exemple, pourquoi Portgas D Ace avait été sauvé à MarinFord par cette créature, c'était parce que sa dulcinée l'avait envoyée au secours du prince des pirates.
« -Je sais ce que j'ai vu ! Il faut… il faut que vous m'aidiez à les retrouver, le brouillard noir est arrivé quand je me suis enfuie avec Mya et je ne sais pas ce qu'il s'est passé ensuite… s'il vous plaît… »
Décidément ce « chaton » était plein de surprise… Anita avait baissé sa lame et fixait le sol. Les larmes revinrent inonder ses yeux. Si Lîn et Ace refusaient de l'aider maintenant, qui le ferait ? Elle mettrait des jours à traverser la forêt si cet horrible brouillard la baladait sur l'île. Naviguer le long de la côte était sa dernière option, celle qu'elle maîtrisait le plus, mais pour cela il fallait un bateau.
« -Anita, repris plus doucement la princesse. Ne t'inquiète plus pour eux, ils ont la peau dure, Mya y compris. Je suis sûre qu'ils sont tous les trois à l'abris. »
La petite releva la tête et plongea son regard rougi dans les yeux sombres de Lîn. La princesse s'approcha et prit le poignard d'Anita qui ne chercha pas à résister. Son air se fit plus nostalgique quand elle caressa la lame et le manche, son attitude avait le mérite de distraire Anita de son inquiétude. Alors elle continua sur cette lancée.
« -Les flammes, c'est pour M. Portgas ?
-Oui… et mon frère…
-Est-il comme Jake me l'a décrit ? ne put s'empêcher de demander Anita.
-Ne sois pas si curieuse Anita, je n'oublie pas qu'il a quelques minutes encore, tu cherchais à me berner. »
Le message était parfaitement passé et Anita comprit la réaction de la princesse. Celle-ci ne voulait pas parler de son jumeau, loin d'ici de toutes façons. Lîn lui rendit le poignard et se détourna vers la vasque d'eau. Le chat suivit le mouvement de son regard perçant. Il était évident pour lui qu'il n'en apprendrait pas plus pour l'instant… ou peut être par la force ? Éliminer la petite serait facile, ensuite il immobiliserait la princesse, l'emmènerai sur leur navire et en profiterait un peu… Durant l'élaboration de son plan, Anita avait rangé son arme et s'était approchée avec Lîn de la petite vasque et du miroir. Le siamois s'étira dans un ronronnement de contentement. Il sauta du lit pour se diriger vers elles. Sa taille grossissait lentement au rythme de ses pas silencieux.
Ignorant les plans du félin, Lîn se pencha sur la cuvette pour s'asperger le visage d'eau fraîche, plusieurs fois de suite. Cela lui fit énormément de bien, plus qu'elle ne l'avait imaginé. Avisant son reflet dans le miroir, elle décida de récupérer sa brosse à cheveux dans le sac d'Ace. Elle défit son chignon dans le même mouvement, détournant quelques secondes l'attention du chat qui se lécha une fois de plus les babines.
It ne bougea plus quand elle se retourna. Elle le fixa un instant. Avec la pénombre du couloir, elle l'avait vu plus petit que maintenant. Lîn haussa les épaules et reprit son trajet vers le sac qu'elle avait laissé à l'entrée. Anita se mouilla aussi le visage et tira sur ses boucles emmêlées en soupirant.
« -Tiens, attrape ! Tu en a plus besoin que moi. »
Lîn lui jeta sa brosse et Anita l'attrapa au vol, le chat se rapprocha plus, il pouvait prendre une forme demi-humaine en un instant, il utiliserait l'une de ses griffes pour poignarder la petite.
Quelqu'un frappa à la porte, l'arrêtant dans son élan. Il recula d'un cinquantaine de centimètres méfiant. Si Portgas D Ace se mêlait à la fête, son plan tomberait complètement à l'eau.
Lîn sursauta en reconnaissant l'aura derrière la porte. Le lien ne s'était pas manifesté, la prenant de court. Elle prit une discrète inspiration avant d'autoriser le visiteur à entrer.
« -Oui Akio, entre ! »
Alors ça, Anita ne l'avait pas du tout prévu ! Elle lâcha prestement la brosse qui tomba au sol au moment où le prince entra dans la pièce. Le bruit alerta Lîn et elle se retourna vers elle.
« -Anita ? Ça va ? »
Puis elle sentit la colère de son frère qui lui transperça la poitrine et elle lui fit face, les poings serrés. Elle hésita sur la conduite à tenir et vit que ce n'était pas elle qui était la cible de son agressivité.
« -Toi ! Qu'est-ce que tu fais ici ?! »
Akio commença à avancer vers Anita qui trouva le courage d'affronter du regard l'homme qui avait fait tant de mal à Yumiko. Lîn s'interposa devant son frère pour qu'il n'avance pas plus.
« -Akio ! Calme-toi ! Qu'est-ce qui te prends ?!
-Que je me calme ? Elle est avec Jake et Yumiko !
-Oui, je sais. Et j'aimerais bien savoir comment toi tu la connais ?! »
Finalement, It ayant comprit que son plan était compromis, décida de s'installer sur le rebord de la fenêtre. Il écouterait les explications du fameux Akio, un très beau jeune homme qui n'avait rien à envier à sa jumelle. Une carrure d'athlète, un visage fin. Il dégageait une énergie de puissance tourmentée, son regard assombrit par la colère qu'il éprouvait pour cette gamine.
Le genre de personne que It adorait mettre à genoux… Scrat avait raison, ces jumeaux contenteraient bien quelques personnes fantasques, personnes dont il pourrait lui même faire partie.
Ses pensées furent brutalement interrompues par une explosion de flammes qui avait lieu dans la rue en dessous de lui. Sous le coup de la surprise, le chat tomba par la fenêtre avec un miaulement strident, le poil hérissé, sans réussir à attraper le rebord. Heureusement que les chats retombaient toujours sur leur pattes et que le feu cessa soudain, ou il aurait fini carbonisé. Il arriva sur le sol en réalisant un élégant mouvement qui lui évita de se blesser. Un cri féminin lui fit relever la tête et il vit la petite Anita, penchée par la fenêtre, qui le fixait et lui demandait si tout allait bien, comme-ci It allait pouvoir lui répondre. Il se contenta de se détourner, la queue dressée dans une attitude digne et arpenta la rue animée devant l'auberge.
It y trouva un attroupement de personnes qui regardait effaré les corps assommés de quatre hommes au sol. Le reste des clients de l'auberge sortit également de l'établissement pour s'enfuir sur le port. Au vu de la porte, des fenêtres et des volets qui avaient volés vers l'extérieur, ils avaient été délogés par le fils du roi des pirates, la seule explication plausible au feu qui avait ravagé la rue.
Ignorant le désordre autour de lui, le chat se dirigea vers son navire, il avait beaucoup de chose à raconter à son frère…
Dans la chambre, Lîn avait aussi reconnu l'énergie du feu d'Ace. Inquiète, elle interrogea son frère sur ce qu'il avait vu avant de la rejoindre.
« -Akio, tu as vu Ace au rez-de-chaussée ?
-Oui, endormi sur le comptoir, avec un groupe d'homme prêt à lui sauter dessus.
-Quoi ?! s'offusqua Lîn. Et tu ne l'a pas aidé ?! »
Comme si le pirate avait besoin de son aide… Lîn ignora Akio et son regard désabusé pour courir vers le couloir. Elle oublia complètement Anita qui fit de nouveau face au prince en se détournant de la fenêtre. Mais Akio ne semblait plus vouloir l'attaquer malgré le regard noir qu'il lui lançait.
Le jeune homme avait canalisé sa colère plus rapidement qu'il ne l'aurait pensé, peut être à cause de l'inquiétude de sa sœur qu'il ressentait dans son corps comme un souffle lointain. Comment Lîn avait rencontré Anita ? Cela restait un mystère et il comptait bien demander des explications à sa jumelle.
« -Ce n'est pas fini, gamine. »
Et il se retourna pour sortir de la chambre. Sa main se leva brusquement pour rattraper entre ses deux doigts le poignard qu'Anita venait de lancer sur lui. Ignorant le hoquet de stupeur de la jeune fille, il resta de dos et examina la lame qu'il n'avait pas vu depuis plus d'un an. La chronologie se fit rapidement dans son esprit en détaillant les flammes stylisées du manche. Il le fit tournoyer dans les airs avant de la relancer vers Anita qui n'avait pas anticiper le geste du prince. L'arme se ficha dans le bois entourant la fenêtre, à quelques centimètres de sa tête.
« -Bien essayé, mais Jake aurait pu t'apprendre à viser, lui fit remarquer Akio »
Sans attendre de réponse, il quitta la pièce comme il l'avait prévu au départ pour rejoindre le couple au rez-de-chaussée.
Les jambes flageolantes, Anita se laissa glisser le long du mur. Elle avait bien comprit le prince. Si Akio ne lui avait pas lancé lui-même cette lame en plein cœur, c'est qu'il l'avait voulu. Elle respirait par à-coups et arriva rapidement à retrouver son calme malgré la peur qu'elle venait de ressentir et l'adrénaline résultant de l'attaque qu'elle avait osé mener contre l'ancien assassin. Elle fit un effort pour se relever, tira sur le manche du poignard pour le récupérer et le remettre dans son fourreau, caché dans son dos. Elle jeta un rapide coup d'œil par la fenêtre. Elle secoua la tête pour se remettre les idées en place. La présence d'Akio ne voulait pas dire que Lîn et Ace n'accepteraient plus de l'aider.
Rasséréner par cette idée, elle se dirigea à son tour vers la porte pour rejoindre, et elle l'espérait tellement fort, ses nouveaux compagnons de voyage.
Lîn traversa le couloir en quelques enjambés. Elle sauta par dessus la rambarde de l'escalier pour arriver au plus vite en bas. Il n'y avait plus aucune trace de client, sauf sur une table contre le mur à sa droite. L'homme était camouflé par un journal ouvert et levé devant lui et Lîn ne savait pas si c'était pour rester discret et ne pas finir dehors comme les agresseurs d'Ace.
Ce dernier se confondait en excuses et s'inclinait par mouvement répété devant Sebastian. Le majordome évaluait les dégâts, les bras croisés, ses doigts gantés battant un rythme sur son avant-bras.
Les tables et les chaises avaient été emportées et brûlées par le souffle du feu d'Ace. Peu de vitres avaient survécues, la porte n'était plus là. Il n'y avait que le bar qui devait être derrière le brun au moment de l'attaque qui était tel que Lîn l'avait laissé en montant avec… Anita ! Elle l'avait laissé avec Akio ! Elle se retourna vers l'escalier pour remonter, mais son jumeau était déjà en train de descendre.
« -Akio ! Où est Anita ?! » s'inquiéta Lîn.
-Elle est là haut, répondit son jumeau. Entière, rajouta son frère devant le regard de sa sœur.»
L'inquiétude de sa femme arrêta Ace dans ses excuses. Ses sens en alertes, il se rapprocha rapidement d'elle, oubliant complètement le désordre qu'il venait de faire. Akio leur lança un regard las.
« -Elle va bien Lîn. Et arrête de t'inquiéter pour elle ! Je te rappelle que c'est aussi à cause de cette gamine si nous sommes là !
-Qu'est ce que c'est que cette histoire ? demanda Ace à Lîn.
-Anita m'a eue, répondit sa femme en soupirant. Elle connaît Jake et Yumiko. »
Ce fut cet instant que choisi Anita pour descendre à son tour. Elle fixait le trio, indécise quand à la suite et s'arrêta au bas des marches. Si Lîn et Akio se contentèrent de la fixer, Ace lui, passa sa main sur son visage tout en réfléchissant à la suite. Autant demander toutes les explications nécessaires au chaton.
« -Anita, c'est quoi cette histoire ?
-J'ai rencontré Jake et Yumiko sur mon île. On les a soigné avec mon grand-père. Et maintenant, je voyage avec eux. Je voulais juste que Yumiko guérisse complètement après ce qu'Akio lui a fait ! »
L'aplomb avec laquelle elle avait répondu au fils du roi des pirates la surpris elle-même. Lîn continua de l'interroger :
« -Et comment Akio t'a rencontrée ?
-C'est moi qui l'ai assomé au palais, quand j'y suis allée avec Jake pour avoir du sang de Dragon. »
-Quoi ? C'est cette gamine qui t'a arrêté ? Alors là c'est trop fort ! s'exclama Ace avant de rire.
Akio marmonna quelque chose sur la méfiance tandis que Lîn imagina un instant la scène avant de rejoindre Ace dans son hilarité avec un rire plus discret. Akio leva les yeux au ciel et attendit que sa jumelle et son pirate se calment, un micro-sourire apparut sur ses lèvres. Le lien lui envoyait un sentiment qu'il n'identifiait pas réellement au plus profond de son cœur, mais il le ressentit comme un baume apaisant qu'il trouva très agréable.
Mais Anita ne partageait pas cet instant de quiétude et Lîn s'interrompît en le comprenant.
« -Anita, je sais que tu m'as menti car tu avais réellement besoin d'aide. Au final, ça ne change rien pour moi. Jake et Yumiko sont mes amis, au même titre que Mya. Pour ma part, je ne te laisserais pas te débrouiller seule.
-T'inquiète le chaton, moi non plus, la rassura également le pirate.
Akio garda le silence, conscient que de toutes les façons, il n'aurait pas le choix. Même après avoir récupérer Mya, il suivrait sa sœur pour l'aider à bouger des montagnes à l'autre bout du monde s'il le fallait.
Lîn s'approcha d'Anita et la prit dans ses bras et la brunette l'étreignit en retour, en murmurant un « merci ». Le moment s'allongea, un peu trop au goût d'Ace.
« -Bon, c'est pas tout ça, mais faudrait peut-être s'activer ! »
Mais il oubliait une chose assez importante :
« Monsieur Portgas, pardonnez-moi de vous interrompre, mais que comptez-vous faire pour ce désordre ? demanda Sebastian en désignant la salle de l'auberge avec une classe qui frôlait le sur-humain.
-Euh, je vais vous aider à ranger, répondit Ace en s'inclinant encore une fois.
-Certes… et pour le paiement des dégâts ? enchaina le majordome.
Lîn secoua la tête et croisa les bras en fixant son amant qui passa son bras derrière sa tête. Il était évident qu'il n'avait pas assez sur lui pour réparer ses bêtises. Mais Ace trouva immédiatement une solution.
« -Lui, il va vous payer, répondit avec enthousiasme Ace en montrant Akio.
-Ace ! le rabroua sa femme en levant ses yeux au ciel. Tu es sérieux ?!
-Quoi ? Il me doit de l'argent non ? demanda innocemment son pirate.
-Tu rêves Portgas, lui répondit Akio avec un sourire provocateur. »
Le pirate allait devoir se sortir seul de ce qu'il avait provoqué. Mais apparement, il avait un ange gardien prêt à l'aider dans l'auberge.
« -Laisse Sebastian, j'ai l'impression que la mission qu'ils se sont imposée est plus importante.
-Yes, my Lord. »
Le groupe se tourna vers le spectateur discret caché derrière son journal. Il reposa le périodique pour se présenter.
Un adolescent qui approchait l'âge d'Anita leur lança de son unique œil bleu un regard perçant, l'autre était camouflé par un bandeau. Il était habillé comme un noble, pantalon, chemise et veste ajustée, une magnifique bague ornait son doigt. Il se présenta lui même, tandis que Sebastian lui ramenait une tasse de thé sorti d'on ne savait où.
« -Je suis le Comte Ciel Phantomive, vous êtes dans l'une de mes auberges.
-Euh… bonjour et merci pour votre générosité, le salua Ace.
-Je vous ai entendu parler d'un voyage au nord, vous devriez éviter la zone, de nombreuses personnes disparaissent là bas, et cela fait bien une dizaine d'année que personne n'en est revenu. »
Le groupe avait attentivement écouté la mise en garde. Malgré cela Ace leva les bras pour s'étirer, peu impressionné.
« -Bah, on a vécu pire ! Alors on y va ?!
-Une minute, je vous laisse partir, mais après que vous ayez rangé… et seul. Vos amis souhaiterait peut être se restaurer en attendant ? Vous mangerez après, et bien sûr, le repas lui, n'est pas gratuit. »
Un nouveau fou rire anima Lîn devant la mine déconfite de son pirate, et elle fut vite rejoint par son frère qui ricana plus discrètement.
L'ange-gardien s'était transformé en démon un peu trop vite au goût d'Ace qui attrapa en grommelant le balai que Sebastian lui tendait avec un sourire charmeur, balai que le pirate côtoyait un peu trop ces derniers temps.
« -Bien, maintenant que le détail du rangement est réglé, je vous en prie, installez vous à ma table, les invita Ciel.
-Merci, vous serait-il possible de nous parler du nord de l'île ? demanda Akio en ne se préoccupant plus de son « beau-frère » qui râlait en fond sonore.
-Oui, bien entendu. Sachez seulement que la majorité de mes informations proviennent de rumeurs. »
Ciel prit une gorgée de son thé pendant que ses invités s'installaient. À peine assis, Sebastian arriva avec un plateau rempli de mets plus appétissants les uns que les autres. Ace à l'autre bout de la pièce remit beaucoup plus d'ardeur à sa tâche. Pas question qu'il reparte le ventre vide ! À ça non ! Ce n'était même pas envisageable !
Anita regarda Ace s'agiter dans tous les sens pendant que Lîn lui souriait, amusée. Les deux pirates avaient vraiment été exceptionnels avec elle. Elle sentait encore les bras de la princesse autour d'elle, lui apportant encore du réconfort alors qu'elle pensait à Jake et Yumiko et au danger que représentait cette chimère. Penser à cette créature lui rappela le chat siamois.
-Monsieur Phantomive, il n'y a sûrement pas à s'inquiéter mais votre chat est passé par la fenêtre quand Monsieur Portgas a utilisé son fruit.
-Un chat ? s'interrogea le Lord. Je n'ai pas de chat.
-Mais… et le chat siamois qui se promenait dans le couloir toute à l'heure ?
-Je suis navré pour cette bête, mais elle n'est pas à l'auberge.
-Oh… j'espère qu'il va bien alors et qu'il a retrouvé le chemin pour aller chez lui…
Le chargement du navire des frères Chy était terminé. Leur équipage se tenait à leur poste, silencieux. Bart sortit sa fiole de rhum de son gilet et en but une longue gorgée. Il se gratta le ventre au-dessus de sa ceinture et émit un rot sonore qui brisa le calme du pont. Un mouvement dans l'ombre contre le mur des cabines des capitaines attira le regard du second. L'ombre grossissait à vu d'œil et le capitaine It sortit de l'obscurité en rajustant veste et chapeau.
« -Bart, ou se trouve mon frère ?
-Dans vos appartements privés capitaine ! Burp ! Enfermé, veut pas être dérangé.
-Je te remercie, donne l'ordre de lever l'ancre, nous partons au nord.
-Bien capitaine ! »
It se détourna vers la porte de leur cabine commune pour rejoindre son frère. Celle-ci donnait dans une somptueuse salle à manger, un couloir desservait le reste des quartiers au fond de la pièce. Scrat avait dû trouver un divertissement pour vouloir rester enfermé dans leur antre. Il passa devant la porte de sa chambre, situé à gauche, puis celle de son frère, à droite. Il rejoignit la porte qui était au fond du couloir. La seule pièce interdite à tout membre de l'équipage, Bart y compris.
Un gémissement de douleur et un râle de plaisir lui parvint quand il poussa la porte. Il l'a referma soigneusement derrière lui. La chaleur était étouffante, Scrat avait allumé son crématorium, signe évident que sa proie ne ressortirait pas d'ici vivante.
« -Bien le bonsoir cher frère. Je vois que tu as trouvé de quoi t'occuper durant mon absence. »
La victime de Scrat était attachée à leur chevalet, debout, les cuisses soulevé par la poigne du marchand d'esclaves. Une fille de bonne famille, d'après les vêtements déchirés qu'elle portait. Le bois du support grinçait à chaque coup de rein que réalisait le capitaine qui avait pris sa demi-forme animale aux oreilles de rat et aux dents de rongeur dépassant de sa bouche. Le sang de la fille goûtait au sol, il provenait des nombreuses morsures que « le rat » avait fait sur le corps de sa victime. Il avait aussi coupé ses beaux cheveux roux qui parsemaient le sol autour d'eux. Il envoya un dernier coup de butoir, se libérant dans un son abominable, et trancha la gorge de son jouet avec ses incisives démesurés. Sa victime ne réagit pas plus et mourut en quelques secondes pendant que sa jugulaire laissait jaillir des flots de sang sur le sol déjà parsemées de tâches rougeâtres séchées
« -Frangin ! Te voilà de retour ! le salua Scrat en remettant son pantalon. Cette pute a refusé mes avances, alors je l'ai enlevé pour pas qu'elle rate une bonne baise ! J'ai plus qu'à la découper et la cramer maintenant ! »
Ses dents reprirent leur taille normale, ses oreilles démesurées disparurent et il cracha sur le corps le superflu de salive qui goûtait en plus sur son menton.
« -Charmant programme cher cadet, mais j'ai des nouvelles de notre chimère. Elle se trouve bien au nord… Et quand nous auront touché au but de cette chasse, nous élaborons un plan pour éloigner Poings Ardents, capturer sa compagne et le frère jumeau de cette dernière bien évidemment.
-Et qu'est ce qui t'a fait changer d'avis frangin ?
-Figure-toi qu'ils sont de sang royal, et encore plus affriolant vu de près. D'ailleurs, je souhaiterais t'acheter ta part mon frère.
-Ah ouais ! s'exclama Scrat en choisissant une scie à os sur leur mur à outils. Ils t'ont vraiment tapé dans l'œil !
-Tu n'as pas idée cher cadet, tu n'as pas idée…»
« -Et bien, Jake a eu une excellente idée en voulant accoster au nord… ironisa Akio.»
Lîn envoya un regard de reproche à son frère. Ciel avait fini de leur relater les rumeurs sur ce qui se passait à l'autre bout de l'île. Ace avait fini son ménage et avait rattrapé son retard sur le repas.
« - Bon bah, on n'a plus qu'à récupérer nos affaires et à y aller ! Anita, Akio, vous partez devant, on vous rejoint avec Lîn dans cinq minutes. Anita, promets-moi de ne pas encore le mettre à terre ! s'esclaffa le pirate.
-Promis M. Portgas, rit Anita en rentrant dans son jeu.
-Et appelle moi Ace s'te plaît ! Quand à toi.. Ace prit un air dur et désigna d'un doigt menaçant Akio : Pas de connerie ! »
Le prince lui envoya un regard noir et se leva pour se diriger directement vers la sortie. Une fois à l'extérieur, il sortit sa pochette de comprimés pour en prendre un rapidement avant d'être rejoint par Anita qui ne savait pas vraiment où se mettre. Akio emboîta le pas vers la direction où se trouvait son embarcation, délaissant la fillette.
Anita jeta un dernier coup d'œil par la porte de l'auberge, Sebastian s'inclina devant elle pour la saluer, le Lord buvait une nouvelle tasse de thé… et Lîn riait et était tirée par la main par son pirate qui s'était empressé de monter après leur sortie. Akio, qui s'était arrêté à une dizaine de mètres l'appela :
« -Qu'est ce que tu attends gamine ?
-Euh… et Lîn et Ace ?
-Ils veulent juste être un peu tous les deux. Ne t'inquiète pas pour ça… et je te promets que je ne te ferais rien, rajouta le prince devant l'air hésitant d'Anita. Il reprit : tu es notre seule piste pour retrouver Mya, je ne vais pas la gâcher. »
Oui, et c'était bien le seul avantage qu'elle avait face au prince… Anita parcourut rapidement la distance qui les séparaient et Akio reprit sa marche quand elle fut à sa hauteur. Il sentit alors un courant de pure envie charnelle le parcourir. C'est pas vrai ! Ce pirate avait vraiment dépravé sa sœur ! Il rabattit sa capuche pour cacher son trouble à la gamine. Il n'avait pas l'envie de répondre aux interrogations d'Anita, mais c'était trop tard, elle ouvrait déjà la bouche pour lui demander ce qui lui arrivait.
« -Rien… grommela le prince »
Et il accéléra le pas pour se concentrer sur autre chose que la chambre de l'auberge et espérer que son cachet fasse effet encore plus rapidement.
Enfin seul !
Ace, plaqué debout contre la porte de la chambre, gémissait de plaisir quand Lîn lui retira sa chemise en l'embrassant passionnément. Il lui semblait qu'une éternité c'était écoulé depuis la dernière fois où leur langue n'avait pas joué ainsi ensemble, qu'il n'avait plus goûté la saveur acidulé de sa femme. Lîn le repoussa plus encore contre la porte, couvrant l'os de sa mâchoire de baisers papillons.
« -Tu as respecté ma consigne… Tu mérite ta récompense…murmura la jeune femme alors qu'elle commençait à mordre le cou du pirate. »
Sa main glissa lentement le long du torse de son amant, jusqu'à son entrejambe qu'elle pressa fermement. Elle ouvrit la fermeture éclair de son pantalon, glissant quelques doigts à l'intérieur pour caresser son membre durci à travers le tissu de son boxer. Ace grogna de plus belle, basculant la tête en arrière et projetant son bassin vers l'avant pour mieux s'offrir à ses caresses.
Lîn se laissa lentement tomber à genoux devant lui en continuant de dévorer son corps, les caresses qu'elle réalisait sur les flancs du pirate pour se retenir lui arrachaient des frissons qui s'intensifièrent. Quand elle glissa ses mains de ses hanches à son pantalon, il cru devenir fou. Elle détacha la ceinture du pirate et commença à descendre lentement son bermuda en embrassant ses cuisses, elle laissa le vêtement sur ses mollets. Ace la fixa, complètement hypnotisé, elle lui envoya un regard qui en disait long sur ce qu'elle avait prévu de faire de lui. Il allait caresser ses cheveux, objet de son fétichisme avéré pour sa femme, mais elle attrapa ses mains pour les plaquer contre le bois de la porte, de chaque côté de son corps.
« -On ne touche pas… susurra t'elle en passant sa langue sur ses lèvres.
Bon sang, elle allait le rendre complètement cinglé !
Les doigts de Lîn glissèrent sous l'élastique du boxer, elle allait lui faire rejoindre le bermuda, toujours en bas des chevilles de son amant, quand un bruit bien connu raisonna dans la pièce :
« -Beuleu Beuleu Beuleu »
Lîn s'interrompît et laissa le vêtement en place, interrogeant son amant du regard. Il se contenta de grogner et d'envoyer un coup de bassin et la sonnerie de l'escargotphone s'arrêta de lui même. Lîn allait reprendre où elle en était quand l'engin de malheur se remit à sonner.
« -Ça doit être urgent… lui indiqua sa femme en s'asseyant sur ses jambes repliées. »
Ace, agacé, se décida enfin à répondre et fit un brusque pas en avant, oubliant son pantalon qui l'entravait. Il s'étala sur le sol, le visage devant son sac avec un cri outré. Il entendit Lîn rire derrière lui et elle se décida à le rejoindre pour s'allonger à ses côtés, les coudes repliés, le visage posé dans ses mains.
« -Bon sang ! On se croirait dans l'un des romans érotiques d'Izou ! »
Lîn se demanda brièvement comment il pouvait savoir cela. L'escargophone sonna encore une fois, Ace l'attrapa brusquement dans son sac et décrocha sans douceur :
« -Z'avez intérêt à avoir une bonne raison de m'appeler !
-Venir me chercher sur DarkFog, est-ce que ça suffit ?
-Mya ! D'où appelles-tu ? s'exclama Lîn, en prenant des mains d'Ace l'escargotphone. Le pirate se frappa le front par terre, comprenant que son programme intime venait encore d'être chamboulé.
-Du sous-marin, j'ai dû attendre que cette imbécile d'escargot ne se remette de ses émotions, grommela la blonde. Vous ne devinerez jamais ce qu'il s'est passé ici.
-Une chimère vous a attaqué ? tenta Lîn avec un sourire qui devait s'entendre dans sa voix, rassuré sur l'état de son amie.
-Oui, mais comment…
-Lîn a retrouvé Anita, lui apprit Ace en traçant des cercles du bout de son doigt sur le sol, l'air boudeur.
-Alors vous êtes déjà là ?! Et qu'est-ce que vous attendez pour venir me chercher ?! s'emporta la blonde.
-Nous avons accosté au sud, nous pensions te trouver là.
-D'accord, Mais comment Anita a put faire autant de route ?
-Elle a été prise dans le brouillard noir. Surtout, il ne faut pas que vous bougiez s'il apparaît de nouveau. expliqua Lîn.
-Lîn chérie, je suis seule… Jake et Yumiko ont été emportés par la chimère. Et pas pour faire la visite touristique… »
Lîn sentit le sang refluer de son visage. Ses amis étaient en danger et elle prenait du bon temps. La main d'Ace se posa sur la sienne, le sourire confiant qu'il lui adressa lui redonna du baume au cœur et fit diminuer sa culpabilité.
« -Et toi ? reprit le pirate. Tu es à l'abri ?
-Oui. Vous serez là dans combien de temps ?
-Je dirais dans une heure et demi. Le temps de retrouver Akio, Anita, nos bateaux et nous arrivons.
-Akio est là ?
-Oui, il a tenu à venir… marmonna Ace.
-D'accord… alors à tout à l'heure ! Et dépêchez-vous de finir vos petites affaires ! J'ai bien compris que je suis mal tombée ! Oh et une dernière chose, Lîn, si moi j'ai deviné, imagine pour Akio ! »
Et l'ancienne infirmière raccrocha.
Cette fois-ci le visage de Lîn prit une teinte couleur tomate et elle bascula sur le dos et se couvrit le visage, complètement embarrassée.
« - Mya bordel ! Ça ! tu vas me le payer ! râla de plus belle Ace. »
Une petite phrase bien placée et Mya venait de se venger du fait qu'ils prenaient leur temps pour venir l'aider et en beauté !
Mais peut être pouvait-il rattraper ce fiasco ? Complètement déterminé, Ace attrapa sa princesse par les hanches pour la soulever et la poser à califourchon sur lui, elle se rattrapa de justesse à ses épaules pour ne pas s'écraser sur son amant. Il envoya un coup de rein qui fit gémir Lîn quand son bas-ventre frappa l'intimité de sa femme, les cheveux de sa moitié glissèrent sur son torse nu et il glissa enfin ses doigts à l'intérieur de la chevelure ébène.
Finalement tout n'était pas complètement perdu pour lui…
« -Allez Jake, réveille-toi s'il te plaît… »
Jake, attaché debout par les bras et la taille sur une croix à taille humaine, avait du mal à reprendre conscience malgré les appels de Yumiko. Il laissait tout son poids pendre sur ses entraves et décida de mettre ses forces dans ses jambes pour se redresser et soulever sa tête. La prise de la chimère sur son corps lui avait laissé des douleurs plus ou moins forte sur son torse et dans son dos. Il entendit une nouvelle fois Yumiko sur sa gauche mais peinait à ouvrir les yeux. Il fit un effort considérable, passant la langue sur ses lèvres, constatant qu'il avait soif. Il ouvrit enfin les yeux et il put enfin distinguer son environnement.
Le couple se trouvait dans une grande salle creusée à même la pierre. Le plafond devait bien se trouver à plus de vingt mètres de hauteur et complètement poli, il renvoyait la lumière des nombreuses bougies posées sur des dizaines de lustres de métal noir accrochés à la voûte. Les murs étaient eux aussi lisses, des colonnes les décoraient, taillées à même les parois. Il n'y avait aucune fenêtre, aucune porte, hormis celle de l'entrée.
Jake et Yumiko avait été attachés contre le mur à gauche de la salle qui contenait de nombreux bancs de pierre, disposés de part-et-d'autres de l'enceinte dans laquelle ils se trouvaient. Pas sûr que les personnes qui les retenaient ait une salle dédier aux prisonniers, d'où leur présence ici.
Les bancs formaient un couloir qui partait de la porte d'entrée de bois sombre et menait jusqu'à un autel en pierre banche sur lequel était posé toutes leurs armes avec leur cape.
Derrière dans le mur se trouvait une niche profonde mais vide. Ils étaient dans un temple où une église, ça ne faisait aucun doute. Une fois qu'il eut fini d'analyser l'endroit où il se trouvait, il se tourna enfin vers Yumiko.
« -Enfin… je commençais à m'inquiéter. »
La brune n'était pas entravée comme lui à la croix de bois qu'elle avait derrière elle. Leur kidnappeur s'était contenté d'attacher ses mains ensembles et de nouer la corde au-dessus d'elle, autour du bois, si bas qu'elle avait les genoux au sol et les bras à peine levés juste au dessus de sa tête.
Jake se rendit compte que la manche de Yumiko était déchirée en haut, rendant visible le tatouage de dragon au niveau de son épaule. Sa propre chemise était dans le même état au niveau du col. Yumiko vit ses pupilles s'étrécirent alors qu'il fixait son vêtement abîmé, comme à chaque fois que quelqu'un avait osé la toucher.
« -J'ai préféré confirmer notre identité, avant que il ne décide de complètement nous déshabiller. »
La mâchoire de Jake se serra, imaginant sans peine ce que Yumiko devait ressentir dans cette position de faiblesse, à cause de ce que lui avait fait subir Ordalie.
« -Tu es moins entravée que moi.
-Je me suis débattue, lui répondit sa compagne avec un sourire de triomphe qui le rassura. Comment tu te sens ?
-Ça va, ne t'inquiète pas.
-Jake… arrête de me mentir. Tu as mis un bon nombre d'heures pour te réveiller après qu'il t'ai attaché.
-Mal surtout à mon amour propre… je me suis fais avoir comme un débutant, grommela le blond. Où sont-ils maintenant ?
-Ils n'ont pas reparu depuis qu'il nous ont laissé là. Il va falloir la jouer fine avec eux, conclut la brune en faisant des mouvements de poignet avec sa prothèse. »
Le bruit de la porte d'entrée attirèrent leur regard et leur hôtes passèrent la porte du temple quelques secondes après leur dernier échange. Ils étaient seulement trois cette fois, une femme, un homme et la silhouette qui les avait capturée, aidée de la chimère, dont aucune trace n'était visible.
La femme, âgée d'une quarantaine d'années, portait une combinaison blanche sans manche avec des volutes grises et noires qui rappelaient le brouillard en bas de son pantalon. Blonde avec des mèches bleutées, les cheveux relevés en une queue de cheval longue et avec des yeux bleus clairs, elle portait de lourds bijoux, collier d'argent et boucle d'oreilles créoles de même couleur. Vu qu'elle marchait en tête, Yumiko et Jake en déduisaient que c'était elle qui dirigeait. L'homme derrière elle devait avoir leur âge, habillé d'un pantalon de toile blanche et d'une gilet sans manche de même couleur ouvert sur son torse nu. Bien bâti, preuve d'un entraînement régulier, il portait dans son dos une épée dont la garde était visible derrière son épaule. Il ressemblait physiquement à la femme, tant qu'ils ne pouvaient nier leur lien de parenté. Mère et fils ? Quand au dernier, Jake et Yumiko devinèrent qu'il s'agissait d'un adolescent, mais il portait encore sa capuche levée sur sa tête, ne laissant visible que le bas de son visage très pâle. Ses vêtements, pantalon, t-shirt à col roulé et Sweat bleu marine, couvraient l'intégralité de son corps et il ne semblait pas armé. Sûrement inutile avec une chimère à ses côtés. À peine le groupe était-il arrivé devant eux que l'homme les agressa verbalement :
« -Que venez-vous faire ici ? Il n'y a plus rien à voler !
-Kaï, calme-toi, lui ordonna le femme.
-Nous ne sommes là que par hasard, nous avions déjà prévu de repartir quand vous nous avez attaqué, répondit avec fermeté Yumiko.
-Vous voulez vous faire passer pour des touristes ? ricana le dénommé Kaï. Nous savons très bien qui vous êtes ! Vous portez leur tatouage ! Ash aurait dû vous achever ! »
La remarque de l'aîné des hommes braqua le plus jeune qui serra plus fort les bras.
« -Il fait preuve de pitié, c'est tout à son honneur, contrairement à vous !renchérit Yumiko avec un air provocateur.
-Crois pas ça ! s'énerva le plus jeune. Je vous égorgerais moi-même quand le moment sera venu pour me venger de ce que vous m'avez fait !
L'adolescent retira sa capuche avec colère, dévoilant enfin son visage. Jake garda le silence et Yumiko écarquilla les yeux. Les cheveux du dénommé Ash était d'un blanc presque translucide, ses yeux bleus ciel rempli de colère presque limpide et sa peau était proche d'un blanc immaculé. Proche à cause de la brûlure qui partait du bas de sa joue, passait par l'articulation de sa mâchoire et descendait dans son cou pour disparaître sous ses vêtements. Le gamin avait entouré ce stigmate rosé par la cicatrisation d'un tatouage noir aux arabesques stylisées qui partait de sa tempe, descendait le long de son visage, de sa gorge et suivait le même chemin que ses brûlures. Ash eut un sourire supérieur face à leur regard de pitié.
Il se rapprocha de Jake qui gardait toujours le silence, fixant son regard bleu dans le sien, alors que l'ancien assassin faisait bien une tête et demi de plus que lui. Le poing du plus jeune s'abattit sur sa joue, le geste coupa leur échange de regard et Jake passa sa langue sur sa lèvre ouverte. Le gamin avait une force insoupçonnée pour son âge.
« -Non, en fait je crois que je vais vous brûler vivants. »
Maintenant qu'il était plus prêt, Yumiko changea son estimation sur le danger que représentait cette bête blessée, car c'était bien ce qu'il était, tout comme elle-même l'avait été. La femme se décida à intervenir :
« -Malheureusement Ash, nous ne pouvons pas te laisser faire. Nous devons d'abord savoir où se trouve le fruit du démon pour le récupérer.
-Si je vous dit qui l'a mangé, vous nous laisserez partir immédiatement ? »
Yumiko négociait. Jake lui envoya un regard désapprobateur. Après tout, il avait promis à Lîn qu'il ne s'en prendrait plus à son frère.
« -Tiens ? Si facilement ? demanda la femme. Ça ne devrait pas m'étonner. Seul vos intérêts comptent pour vous. Ash ? Kaï ? Qu'en pensez vous ? Dois-je m'engager ? »
Kaï hocha la tête, un sourire mauvais aux lèvres, Ash eut une grimace outré. Jake trouva cela trop facile, tout comme Yumiko. Le couple sentait bien le piège, mais ils devaient gagner du temps.
« -Hum, je suis d'accord. Je veux bien vous laisser partir. Je ne vous serre pas la main, comprenez-le. Mais je vous en fait la promesse. »
Ce soudain revirement de situation confirmait aux prisonniers qu'elle leur tendait un piège à peine dissimulé. Yumiko jeta un coup d'œil à Jake, si elle était prête à sacrifier quelqu'un pour les sortir d'ici, c'était bien le frère de Lîn. Son compagnon lui envoya un regard résigné.
« -Très bien. Il s'agit du prince Akio de l'île du Dragon, dans le nouveau monde.
-Parfait… »
La femme se détourna alors vers Ash et lui fit une révérence qui surprit les deux amants, avant de reprendre :
« -Seigneur Ash, vous avez votre réponse. Cependant, votre plus fidèle conseillère a dû s'engager à les laisser partir. Bien sûr, si vous me faite revenir sur ma promesse, je ne vous en tiendrais pas rigueur, finit-elle en lançant un regard plein de dédain à ses détenus.
-Tante Rem, voici mon ordre : Ils mourront demain matin, au lever du jour. J'allumerais moi-même le bûcher, gronda d'un air satisfait le plus jeune. Ensuite nous irons chercher « mon » fruit. »
Jake remarqua qu'il avait appuyé sur le mot « mon ». Un risque de rébellion au sein de cette communauté ? Rem serra les dents, trop rapidement pour que Kaï et son neveu ne l'aperçoivent, mais ce geste n'échappa pas aux deux assassins.
« -Je suis désolée, mais mon seigneur a révoqué ma promesse. chanta presque la femme à l'attention du duo de captifs.
-Espèce d'enflures ! S'emporta Yumiko en se relevant. »
Mais ses entraves étaient solides et elle ne put faire qu'un unique pas. Elle envoya un regard noir au groupe qui n'avait même pas ciller. Jake ne réagit pas quand leur hôtes s'éloignèrent sans un mot de plus et que Yumiko les insultait copieusement. La porte claqua dans un bruit sourd et le silence s'installa, le temps que Yumiko retrouve son calme, puis elle se mit à sourire, satisfaite :
« -Heureusement que l'on est plus doués qu'eux aux échecs, se moqua la brune en passant les doigts de sa main de chair dans ses cheveux.
-Tu n'étais pas obligé de leur dire qui avait manger le fruit du feu glacial, lui reprocha Jake.
-Bah, pour être bon menteur, il faut savoir dire des vérités.
-Et si Akio est avec Lîn ?
-Et Ace ? Tu y crois sérieusement ?
Non, c'était sûr que non…
-Par contre, reprit la brune, j'espère que nos deux pirates ont bien retrouvé Mya et Anita. Bon allez, il est temps de sortir d'ici pour aller vite la rejoindre. Elle doit être dans tous ses états ! »
D'un geste de sa main métallique en direction de l'autel où se trouvait leur arme, Yumiko appela par magnétisme sa lame qui se ficha dans le bois au-dessus d'elle. Elle la récupéra et coupa ses liens avec. Elle s'étira dans un grognement de plaisir avant de se déplacer aux côtés de Jake.
Le sang de dragon avait vraiment fait des miracles, Yumiko avait retrouvé sa marche féline et silencieuse. Par contre Jake était bien conscient, tout comme sa compagne, que son endurance serait moins performante qu'avant.
Yumiko coupa d'abord les cordes qui retenait les bras de Jake. Il se redressa contre la croix de bois en massant ses muscles endoloris, le temps que sa femme ne s'attaque à la corde autour de sa taille. Il fixa le plafond de pierre, l'esprit encombré par des souvenirs qu'il aurait bien voulut oublier.
« - Pauvre gosse, les assassins qui ont été envoyé ici n'ont pas fait les choses à moitié… il devait avoir cinq ou six ans quand il lui ont fait ça.
-Quatre ans… il avait quatre ans, souffla Jake avec tristesse.
-Une minute, comment tu le sais ?
-Parce qu'il était là.
Yumiko fit volte face alors que les dernières fibres de cordes lâchèrent. La chimère ! Comment avait-elle pu l'oublier ?! Jake se rattrapa à son bras et se retint quelques secondes à elle. Ils virent tous les deux un beau lapin au pelage noir sortir d'entre deux bancs de pierre. Il fit une dizaine de bonds vers eux. Le brouillard l'entoura quand il ne fut plus qu'à quelques mètres.
L'instant nécessaire à la chimère pour changer de forme sembla s'éterniser pour les deux anciens assassins qui n'osaient bouger. Enfin, ils distinguèrent dans les volutes de fumée, une forme humaine, celle d'une fillette d'une dizaine d'années, avec la peau aussi blanche qu'Ash et des cheveux comme les siens également, mais si longs qu'ils touchaient presque le sol. Si son visage, ses épaules et ses bras semblaient recouvert de peau humaine, il n'en était pas de même pour le reste de son corps qui était recouverts d'écailles noires, du haut de sa poitrine au bas de ses jambes, et même sur ses pieds. Ses yeux flamboyaient d'un magnifique vert émeraude et elle fixa son regard dans celui de Jake, dont les prunelles vertes paraissaient beaucoup plus terne à côté.
Jake serra brièvement la mâchoire en sentant la chimère fouiller son esprit, et son cœur rata un battement quand il vit le regard blessé de Yumiko. Il lui devait des explications :
« -Yumi, je vais tout te raconter.
-Oh oui ! Tu vas tout me dire ?! s'énerva la brune qui en oubliait la chimère devant elle.
-Moi aussi je veux savoir ! Ash… il a trop mal quand il essaie de se rappeler. Et mon père ! Je veux savoir où il est ! »
La voix de la fillette rappela sa présence à Yumiko qui pour le coup, se calma instantanément. Est-ce que cette chimère parlait de Lorkarn ?
« -Oui ! C'est bien lui ! Je le vois dans ton esprit ! s'exclama la fillette en frappant des mains, heureuse. »
Mais les deux assassins restèrent muet. Qu'allait faire cette créature s'ils ne répondaient pas à ses questions ? Allait-elle donner l'alarme ? Les tuer ? La chimère les rassura :
« -Non, je veux pas faire ça. Je n'aime pas tuer, je n'aime pas entendre le silence des esprits des morts… Et je m'appelle Mîme ! c'est grand frère Ash qui a trouvé ce prénom, je l'aime beaucoup !
-Euh d'accord, bonjour Mîme. Nous sommes ravis de te connaître. Dis-moi, quel âge as-tu ? ne put s'empêcher de demander Jake, un peu surpris d'avoir un échange si enfantin avec la « personne » qui avait faillit le tuer.
-J'ai dix ans, je suis née juste après l'attaque, au moment où vous avez brûlé la maison avec la famille d'Ash à l'intérieur.
-Lorkarn nous avait dit que sa compagne était morte enceinte.
-Oui, c'est le cas. J'ai déchiré son ventre pour sortir.
Alors là, imaginer cette scène relevait un peu du film d'horreur pour Yumiko, qui se rappela soudain que Jake lui avait caché sciemment des choses. Elle se tourna vers lui brusquement et il comprit son ordre muet au regard qu'elle lui lança. Le blond passa machinalement sa main dans ses cheveux. Par où commencer ?
« -C'était ma première mission : Soutirer des informations pour récupérer le fruit à la famille de prêcheur qui tenait ce temple, les tuer tous, l'enfant y compris et revenir avec un butin si c'était possible. Ordalie était là également, ça faisait déjà deux ans qu'elle était « active ».
-Putain de garce… l'insulta Yumiko en rabattant ses bras sur son corps, le regard vide. Et ? s'impatienta Yumiko pour se redonner contenance.»
La chimère quand à elle, écoutait attentivement. Elle s'était encore approchée et s'était accroupie, le visage posé sur ses mains, ses coudes sur les genoux, réellement comme une enfant qui écouterait une histoire pour s'endormir. Jake continua son récit :
« -La maison de la famille visée était à bonne distance du restant du village, assez pour que les cris ne soient pas perçu et pour rester facilement discret. J'ai participé à une partie de « l'interrogatoire ». J'ai fini par m'enfuir pour vomir et pleurer quand ils s'en sont prit à l'enfant devant sa mère, le père étant déjà mort. Elle a tout de suite avoué où se trouvait le fruit, mais les ordres étaient clairs. Les hommes à l'extérieur avait réussi à décapiter l'un des monstres et l'autre était prisonnier d'une cage de verre…
-Lorkarn ? l'interrompit Mîme.
-Oui c'était lui… Ils ont mis le feu à la maison, m'ont récupéré et nous sommes venus dans ce temple, prendre le fruit caché dans une trappe secrète et nous sommes parti. C'est Paracesle qui est intervenu auprès du conseil pour excuser mon comportement et m'éviter le fer rouge, un petit rappel en quelques sortes… ironisa le blond.
-Tu ne m'en a jamais parlé…
-Ah quoi bon ? Ça n'aurait rien changé. Tu me l'as déjà dit, nous avons été entraînés pour être ainsi, rien ne changera ça. »
Jake se dirigera vers l'autel pour récupérer ses armes, les bras de Yumiko l'arrêtèrent et entourèrent son torse et il sentit la brune s'appuyer sur son dos. Il se retourna rapidement et profita de son étreinte, l'enserra fortement à son tour dans ses bras en ignorant les douleurs qui restaient sur son corps. La brune déposa un léger baiser dans son cou, au dessus de son tatouage. Sa peau se mit à frémir et il serra plus fort sa compagne.
« -Je suis désolée Jake, murmura Yumiko, je te prend toujours pour mon chevalier en armure, sans penser un instant que toi aussi tu as souffert…
-et c'est ce que je veux rester pour toi, murmura t'il en la relâchant et en attrapant délicatement son menton, prêt à l'embrasser. »
La chimère se releva, sa voix les interrompirent et ils se tournèrent vers elle :
« -Ash, il se rappelle pas de tout ça. Quand il veut rafraîchir sa mémoire, il n'entends que des cris et ne ressent que de la douleur, et je n'arrive pas à passer la barrière de son esprit. C'est son cousin Kaï qui l'a sorti de la maison quand je lui ai montrer qu'Ash était vivant. Et pour Lorkarn ? Il est où maintenant ? J'ai vu le sauvetage du pirate. Il est avec eux ? »
Comment allait-il avouer la vérité à cette adorable prédatrice ? La petite claqua la langue, agacée, ce qui remit Jake instantanément sur ses gardes.
« -Raahh ! Je sais ce qu'il lui est arrivé avec l'homme de lave. Il est où maintenant ? Il doit être remis de sa blessure !
-Mîme, malgré tout l'optimisme que tu auras, cela ne ramènera pas ton père. On ne peut pas survivre à une attaque pareille, tenta de lui expliquer Jake. »
La chimère plissa les yeux et le couple ressentit encore l'esprit de Mîme fouiller dans le leur. La chimère était plutôt brusque, jamais Lorkarn ne leur donnait cet effet, ou alors il ne fouillait pas, tout simplement. Mîme cligna rapidement des paupières, semblant comprendre enfin quelque chose.
« -Oh, je vois ! En fait, vous ne savez pas.
-Savoir quoi Mîme ? la questionna doucement Yumiko.
-On ne peut pas mourir si facilement, même blessé comme l'a été Lorkarn. Le seul moyen de nous achever est de nous trancher la tête, expliqua la petite en mimant le geste de la main.
-Attends, alors ça veut dire qu'il est…
-Oui, il attendait sûrement de guérir complètement quelque part. Et vu ce qu'il l'a blessé ça peut être un peu long c'est vrai, mais il reviendra un jour.»
Quelque semaines plus tôt…
« - Toujours pas de changement alors que ça fait bientôt un an que tu l'as récupéré.
-Oui, tu as vu comment son corps s'est recomposé depuis ? Nous sommes partis d'un nuage noir et nous avons maintenant devant nous l'animal qui a sauvé Ace.
-Et qui t'a permis de retrouvé la mémoire. Et quand il se réveillera ? Tu y penses mon chéri ?
-J'aviserai ! »
Ivankov continua de fixer à travers la paroi de verre la créature que Sabo avait réussi à récupérer sur une île proche de MarinFord. Celle-ci ne bougeait pas, ne respirait pas, seul le mouvement des volutes de fumées autour d'elle lui insufflait un élément de vie. Sabo l'avait fait installer dans une pièce vide de la base révolutionnaire et qui servait avant d'infirmerie, sur un énorme et long brancard qui maintenant que la chimère avait repris sa véritable forme, paraissait bien ridicule en comparaison. Le trou de son torse n'était plus béant. A la place de sa blessure, brillait comme du nacre, la cicatrice qu'avait laissé la plaie créée par le poing de lave d'Aikainu. Il lui manquait également l'une de ses longues dents.
Ne constatant aucun autre changement depuis quelques jours, le chef d'état-major de l'armée révolutionnaire se détourna accompagné d'Ivankov. Ils avaient presque atteint la fin du couloir quand la vitre derrière eux explosa.
« Si l'on ôtait les chimères aux hommes, quel plaisir leur resterait-il ? »
Bernard Fontenelle
A suivre…
Tadam ! Oui, je n'ai pas pu résister… Lorkarn me manquait trop.
Juste une précision pour Sabo, je me suis arrêté de regarder One Pièce à l'arc homme-poisson (que je n'ai pas fini d'ailleurs…) donc je pense qu'il sera sûrement OOC. J'espère que vous ne m'en voudrez pas.
Que pensez-vous des capitaines It et Scrat ? Je me suis inspiré des personnages d' Itchy et Scratchy du dessin animé « Les Simpsons ». Et pour Bart aussi.
Toujours pas de délai à vous annoncer pour le prochain chapitre… comme ça j'ai le temps de faire les choses comme j'en ai envie.
N'oubliez pas de me donner votre avis !
À bientôt chers lecteurs !
DG
