Ce chapitre a été mon préféré à écrire. C'est d'ailleurs par cette scène que j'ai eu l'idée de cette histoire.
J'espère qu'il vous plaira autant qu'à moi.
Bonne lecture !


Chapitre 22 : Le jardin Céleste

Pov Jace

« Il n'y aura pas de miracle, cette fois » pensai-je, quand ce monstre de Jonathan m'attrapa par la gorge.

Mes forces m'avaient quitté : c'était vraiment la fin. Je ne pouvais plus bouger, je me détestais tellement d'être si faible, de ne pas être capable de la protéger comme je lui avais promis. Qu'allait-il lui faire quand il en aurait fini avec moi ? Cette pensée m'horrifia, puis je sentis son visage près du mien et le froid du métal transpercer ma poitrine.

– Adieu, me glissa-t-il à l'oreille.

La douleur fut si intense, que j'eus la nausée et crachai du sang. J'entendais Clary pleurer, j'aurais tant voulu lui dire que j'étais désolé de l'abandonner, qu'elle ne devait pas pleurer et qu'elle était forte. Mais le sang emplissait ma gorge, puis ma bouche, les mots ne sortirent pas. Une larme roula sur ma joue. Une larme de douleur, de regrets, d'impuissance.

La lame se retira et je me sentis tomber comme un pantin dont on aurait coupé les ficelles. J'étais si las. Je ne voyais plus rien et mon corps refusait de m'obéir. J'entendis vaguement Clary, sa peau était si chaude. J'aurais aimé lui dire de ne pas avoir peur, que je ne souffrais plus. La douleur était partie, je ne sentais plus rien à part le froid.

« Ne pleure pas, Clary » pensais-je avant de fermer les yeux.

Je me laissai glisser, les pleurs de Clary se firent de plus en plus lointains. Puis, enfin : le silence. La paix.

Enfin, c'est ce que je croyais.

Je rouvris les yeux, tout était blanc et lumineux autour de moi. Je ne distinguais rien, je ne sentais rien. J'avais l'impression de flotter. Mon esprit embrouillé tenta de se rappeler :

« Que m'est-il arrivé ? » pensai-je.

Les souvenirs refluèrent d'un coup : Jonathan, Clary, l'épée… Par réflexe, mes mains se posèrent sur mon torse, là où la lame m'avait transpercé. Je me rendis compte avec stupeur que le sang avait disparu. D'ailleurs je ne portai même plus mes propres vêtements. J'étais habillé dans une tenue sobre faite dans un tissu blanc brodé d'or si léger que je le sentais à peine sur ma peau.

– Où suis-je ? pensai-je à haute voix.

C'est alors qu'une forme apparut dans la lumière. Un ange, immense et magnifique. Je reconnus l'ange de la statue sur la grande place d'Alicante.

– Je… Je suis mort, cette fois, pas vrai ? bégayai-je, impressionné.

– Oui, répondit l'ange.

– Vous êtes Raziel, le créateur des Nephilims, n'est-ce pas ?

L'ange sourit et prit une taille humaine, ses grandes ailes dont les plumes se terminaient par un œil ouvert, se replièrent dans son dos. Il portait une longue tunique immaculée, avec des runes finement brodée d'or.

– Tu as bien appris ta leçon, jeune Nephilim. En effet, je suis Raziel.

– Où suis-je ? répétai-je, abruptement.

– Nous nous trouvons à l'entrée du Jardin Céleste, autrement dit : le Paradis, si tu préfères. Tu es l'un de mes enfants, tu as mérité ta place ici. Tu as combattu bravement en mon nom malgré ton jeune âge. Jace Herondale, ton courage et ta loyauté ne sont plus à démontrer.

– Vous connaissez mon nom ?

Raziel se mit à rire à gorge déployée.

– Je connais chacun de mes enfants, Jace, répondit-il d'une voix chaleureuse. Je dois avouer cependant que tu fais partie de mes préférés.

Je rougis, gêné.

– Je souhaitais d'ailleurs te remercier d'avoir permis à mon frère Ithuriel de regagner notre jardin. Tu as fait preuve de beaucoup de courage et j'ai une proposition à te faire pour te montrer ma gratitude. Tu peux rester ici, afin de profiter du repos éternel que tu as amplement mérité ou… (Il fit une pause solennelle.) Je peux te renvoyer sur Terre, pour finir la bataille que tu as commencée.

– Vous pouvez vraiment me ressusciter ? m'exclamai-je.

– Oui, jeune Chasseur d'Ombre, mais avant de prendre ta décision, j'ai un autre cadeau pour toi.

Raziel fit un signe de la main et un autre ange apparut. Je le reconnus aussitôt : Ithuriel. Il me sourit et me salua d'un signe de tête. Ils échangèrent quelques mots dans une langue qui me semblait familière, puis Ithuriel se vaporisa littéralement et réapparut quelques secondes plus tard, accompagné de plusieurs personnes vêtues de blanc.

– Jace, voici ta famille, m'annonça Raziel.

Je restai interdit.

– Ma… (Je compris en reconnaissant finalement un visage.) Inquisitrice Herondale, c'est bien vous ? bredouillai-je.

Elle s'avança vers moi, un grand sourire illuminant son visage. J'eus du mal à la reconnaître, tant elle était différente de mes souvenirs.

– Mon petit…, dit-elle d'une voix douce. Tu peux m'appeler Grand-mère.

Une explosion de joie prit naissance dans ma poitrine et se diffusa dans tout mon corps quand elle me prit dans ses bras.

– Vous êtes si différente, soufflai-je, lorsqu'elle s'éloigna pour mieux me regarder.

– La vie nous change, dit-elle en replaçant tendrement une mèche de mes cheveux. Lorsque j'ai perdu mon fils, je suis devenue aigrie, pleine de rancœur, mais la mort m'a débarrassée de tout ça et nous avons été réunis.

Elle tendit la main vers l'homme qui attendait patiemment à côté d'une jeune femme blonde. Je réalisai enfin qui ils étaient. Il n'y avait aucun doute possible tant je lui ressemblais.

– Mon fils… dit l'homme, les larmes aux yeux. Je suis si fier de toi.

Mon rythme cardiaque s'accéléra, je n'arrivais pas à y croire. C'était bien mon père qui se tenait devant moi. Stephen Herondale. J'étais son portrait craché, sauf pour les yeux, que j'avais effectivement hérité de ma mère.

– P… Père… J'ai lu votre lettre…

Les larmes coulèrent sur mes joues, mais je m'en fichais. J'avais l'impression d'être heureux pour la toute première fois de ma vie. Il n'y avait plus de douleur, de violence ou de peur. Juste de l'amour. La jeune femme blonde, ma mère, se jeta dans mes bras.

– Oh ! Mon fils… Tu as tant grandi. Je suis tellement désolée.

– Maman…, murmurai-je, le nez dans ses cheveux.

– Nous avons tellement de choses à rattraper, ajouta-t-elle en me détaillant de la tête aux pieds.

Prenant soudain conscience de la proposition de Raziel et de ce qui m'avait amené dans ce lieu, je me rembrunis.

– J'aimerais tellement rester, dis-je alors tristement, mais…

Mon père m'interrompit.

– … tu ne peux pas abandonner tes amis, finit-il à ma place, en posant une main sur mon épaule. Nous comprenons, ne t'en fais pas.

Cela me déchirait le cœur. Une part de moi voulait rester avec eux, pour ne plus avoir à souffrir et profiter des parents que Valentin m'avait arraché. Mais, il y avait Clary, les Lightwood et mon peuple. Je me tournai alors vers Raziel :

– J'ai pris ma décision, renvoyez-moi sur Terre ! lui dis-je d'une voix déterminée.

L'ange me sourit.

– Je savais que tu ferais ce choix, jeune Jace. La notion du temps n'étant pas la même ici, tu peux profiter encore un peu de ta famille.

J'accueillis la nouvelle avec joie. Ce temps passé avec eux me fit le plus grand bien. C'était comme si cela effaçait toutes les douleurs de mon passé et rechargeait mes batteries. Je me sentais serein, sûr de moi.

Mes parents ressentaient le besoin de me demander pardon. Mon père avait un temps suivi Valentin à l'époque du cercle, ce qui avait conduit à sa mort et au suicide de ma mère. Il semblait accablé par le poids de sa culpabilité.

– Nous ne sommes pas infaillibles, le rassurai-je, nous prenons de mauvaises décisions, nous faisons des erreurs. C'est ce qui nous rend humains. La vie nous a séparés, mais je ne vous en veux pas.

– Que de sagesse dans une si petite chose ! commenta Raziel, d'un air amusé. Tu ferais un très bon ange, Jace !

Le petit groupe se mit à rire, puis ma mère prit la parole.

– Tu ne dois jamais douté de notre créateur, mon ange, me dit-elle d'une voix fluette. (Il était évident qu'elle faisait de gros efforts pour ne pas pleurer.) Même dans les pires moments, l'ange Raziel veille sur nous et sa miséricorde est sans limite. Ne l'oublie jamais. Ne fais pas l'erreur que j'ai faite en m'ôtant la vie, dans un moment de détresse si insupportable, que j'ai cessé de croire. Je ne pensais pas mériter le paradis en faisant ce geste, quand Raziel m'a accueillie après ma mort et qu'il m'a pardonné, j'ai été écrasé par la douleur d'avoir tué mon enfant. Il m'a alors expliqué que tu avais survécu, que tu étais spécial. Les anges nous ont réunis ton père et moi, depuis je ne vis que dans l'attente de te revoir également. Bien que ce soit trop tôt à mon goût, je suis enfin libérée de cette douleur, en te voyant là devant moi…

Elle me sourit en me couvant de ce regard maternel, qui m'avait fait défaut toute mon enfance.

– Je ne risque pas d'oublier ces moments. (Je me tournai vers Raziel) Merci, dis-je, reconnaissant. Je crois qu'il est temps.

– Bien, fit Raziel en faisant signe à Ithuriel.

– Tu es si beau, mon fils, me dit ma mère, en essuyant les larmes sur sa joue. Nous t'attendrons, en espérant que ça soit le plus tard possible.

– N'oublie jamais que tu es notre plus grande fierté, ajouta mon père en guise d'adieu.

Ils se prirent par la main et disparurent avec Ithuriel.

– Je suis prêt, dis-je en me redressant, d'une voix déterminée.

Raziel sembla hésiter.

– Humm… Il y a une autre personne à qui tu devrais parler avant que l'on quitte le Jardin.

Raziel claqua des doigts et Ithuriel réapparut avec une personne dont le visage était caché par le capuchon qu'elle portait sur la tête. À première vue, il s'agissait d'un homme, il portait les mêmes vêtements que moi, à la différence des broderies qui étaient de couleur rouge.

– Qui est-ce ? demandai-je, impatient.

L'homme retira le capuchon et je pus voir son visage. Il avait les yeux clos et la tête basse.

– Valentin ! m'exclamai-je, troublé.

Par réflexe, Je portai la main à ma ceinture, mais je n'avais pas d'arme. Raziel sentit mon trouble et posa sa main sur mon épaule. Le contact de l'ange m'apaisa immédiatement.

– Du calme, jeune Nephilim, tu ne risques rien. Les armes n'existent pas ici, il ne pourrait rien te faire même s'il le voulait.

Ma curiosité était piquée au vif. Valentin ouvrit les yeux et se redressa de sorte que je pouvais voir son visage. Il était méconnaissable. Tout comme Imogène, ses traits semblaient débarrassés de la colère et de la haine qui le rongeaient jadis. Lorsque son regard croisa le mien, je n'y vis qu'une insondable tristesse. Mon cœur se serra, je voyais bien où Raziel voulait en venir.

– Cet homme ne mérite pas de fouler ce lieu ! dis-je en colère.

– Je comprends ta surprise, admit Raziel, mais rappelle-toi les mots de Céline. Tu mérites une explication, j'en conviens. Quand tes parents sont arrivés au Jardin Céleste, ils ont montré des regrets sincères sur leurs pêchés et je les ai pardonnés. Mais pour vivre en paix, ils devaient accepter leur mort sans rejeter la faute sur quelqu'un d'autre. Cela leur demanda du temps. Ils se pardonnèrent d'abord eux-mêmes, puis ils réussirent à pardonner à Mr. Morgenstern, ici présent.

Je me crispai, tentant de me maîtriser.

– Vous voulez que JE lui pardonne ? m'emportai-je, laissant mes émotions s'exprimer. Ce qu'il m'a fait endurer est impardonnable !

– J'en suis conscient, Jace, dit Raziel d'une voix toujours aussi douce, mais le pardon demande une grande force. Tu as raison, Valentin a fait des choses atroces tout au long de sa vie et je ne cherche pas à le minimiser, mais tu oublies qu'il a aussi fait preuve d'humanité, il t'a même sauvé la vie au prix de la sienne.

Je soupirai en me rappelant ce triste souvenir.

– C'est vrai…, admis-je, les épaules basses.

L'ange me fit face et ancra son regard hypnotisant au mien.

– Je sens tant de colère mais également une peine immense en toi. (Il pose sa main sur mon torse, là où battait mon cœur.) Tu dois t'en débarrasser si tu veux avoir une chance de battre Jonathan. Je t'offre l'opportunité de mettre un point final à cette histoire avec Valentin.

– Je ne comprends pas qu'un homme comme lui ait droit au Paradis, sans vouloir vous manquer de respect. Ce n'est pas juste.

Raziel me sourit.

– J'aime ta fougue et ton sens de la justice, jeune Herondale. Valentin n'est ici qu'à titre probatoire. Son sacrifice m'a fait voir plus loin que ses actes passés et je souhaite lui donner une chance de gagner sa place dans mon jardin, car il est l'un de mes enfants.

– Si je vous suis, Jonathan aussi est un Nephilim.

– Je crains malheureusement que son cas soit sans espoir. Il a été perverti par le sang de démon, il ne reste plus rien d'humain en lui.

Pour la première fois, je vis une ombre passer sur le visage de l'ange.

– J'accepte d'écouter ce qu'il a à me dire, concédai-je finalement.

– C'est une bonne décision, dit Raziel, en faisant signe à Valentin d'approcher.

– Je te remercie de me laisser une chance de m'expliquer, commença-t-il d'une voix hésitante. Je ne pensais pas en avoir la chance après mon geste irréfléchi. Toutes ces années, j'ai laissé la haine m'obscurcir le cœur. Tellement de Chasseurs d'Ombres sont morts au nom des anges, je trouvais ça injuste. J'en ai voulu à la Terre entière, aux Créatures Obscures. Il fallait que ce soit leur faute. J'ai perdu la foi, je me suis égaré. Tu as raison, ce que j'ai fait… ce que je t'ai fait à TOI… est impardonnable. Je m'en rends compte maintenant que la haine, la colère ou la peur ont disparu de mon cœur.

Je restai silencieux, les sourcils froncés.

– Tu as assez souffert par ma faute, Jace, et je devrais vivre éternellement avec le fardeau d'avoir causé ta mort. Je ne mérite pas ton pardon, j'en suis pleinement conscient. Ne le fais pas pour moi, fais-le pour toi. Voilà…, conclut-il enfin, je crois que je t'ai tout dit.

– Vous pensiez vraiment ce que vous m'avez dit juste avant de mourir ? demandai-je, chamboulé.

Les traits de Valentin se détendirent et il me sourit.

– Bien sûr que je le pensais. J'ai détruit la vie de mon propre fils, j'en ai fait un monstre, mais toi… je suis si fier de toi. Ne deviens pas rongé par la haine comme je l'ai été, ne fais pas cette erreur.

– Je vous pardonne, soufflai-je, en fermant les yeux.

Valentin me prit dans ses bras et m'étreignit longuement.

– Merci, dit-il en s'inclinant devant Raziel, puis il disparut.

– Comment te sens-tu ? me demanda l'ange.

– Mieux, vous aviez raison. Je me sens comme libéré d'un poids.

– Parfait, s'extasia Raziel. Tu vas avoir besoin de toutes tes forces pour ramener la paix sur Terre. J'ai toute confiance en toi.

– Pourquoi moi ? demandai-je d'un coup.

– Bonne question, répondit-il. Je vais tenter de t'expliquer sans y passer des heures. Lorsque Jonathan est venu au monde, je ne l'ai pas vu comme une menace, mais comme l'acte isolé d'une brebis égarée. Puis, vous êtes nés, Clary et toi, ce qui a tout changé. Valentin a fait ce que j'aurais dû faire il y a plusieurs générations déjà. J'ai sous-estimé les Ténèbres, l'influence du Mal grandissait alors que s'affaiblissait le lien entre les Nephilims et les anges. Le lien télépathique qu'Ithuriel a noué avec vous deux m'a ouvert les yeux. Cette connexion est nécessaire et nous n'aurions pas dû la laisser disparaître au fil du temps. Je vous ai créés pour être le bras armé du Ciel sans vous donner toutes les armes pour remplir votre mission. J'aurais dû agir après la première Insurrection du Cercle. Cette guerre avec les Morgenstern aurait pu être évitée. Je m'en excuse. Est-ce que cela répond à tes doutes, mon enfant ?

– Humm, oui, en partie, répondis-je, perplexe. J'ai peut-être du sang angélique dans les veines mais Jonathan est tout de même plus fort que moi.

Ma mâchoire se serra, je n'aimais pas me sentir inférieur.

– Oh ! Je vois le problème, s'exclama alors Raziel. Sache que la lumière sera toujours plus forte que la nuit. Tu as perdu ce combat contre Jonathan car il a pleinement embrassé son côté sombre et qu'il maîtrise ses nouveaux pouvoirs, contrairement à toi.

– Que voulez-vous dire ? demandai-je, surpris.

– Tu as dans ton sang tout le pouvoir qu'il faut pour battre Jonathan, mais tu ignores juste comment t'en servir. Reconnais-tu cette arme ?

Une longue épée au fil irrégulier apparut dans ses paumes. J'écarquillai les yeux de surprise.

– Bien sûr ! répondis-je, excité, c'est Glorieuse, l'épée de l'archange Michel. Puis-je ?

– Je t'en prie, répondit l'ange, avec un sourire en coin.

J'approchai de l'épée légendaire, et effleurai du doigt l'inscription gravée sur la lame.

« Quis Ut Deus »

– Qui est l'égal de Dieu, récitai-je à haute voix.

– Cette arme te permettra d'en finir avec Jonathan. Si tu y arrives, nous verrons bien s'il reste quelque chose à sauver.

– C'est pour moi ?

– Oui, je te la confie. Prends en soin.

Raziel me tendit le manche noirci, j'hésitai puis le saisis fièrement.

– J'ai toute confiance en toi, Jace Herondale. Ne doute jamais de toi et n'oublie pas ce que t'as dit ta mère : je veillerai toujours sur vous, mes enfants !

– Je n'oublierai pas ! fis-je, d'une voix décidée.

– Bon, si tu es prêt : allons-y, annonça l'ange, sur un ton solennel. Donne-moi ta main, je crois que quelqu'un t'attend.

Quand je touchai sa main, je fus enveloppé d'une lumière si éblouissante que je dus fermer les yeux.

Puis…

Je me réveillai en sursaut, la respiration rapide et le cœur battant, comme sortant d'un mauvais rêve. Mon esprit était embrouillé, je me sentais nauséeux.

« Avais-je rêvé ? » pensai-je.

Clary était là, debout, elle me dévisageait sans dire un mot. Je remarquai ses yeux rougis.

– Je… J'ai fait un rêve bizarre, dis-je alors.

– Quoi ? dit-elle enfin, en secouant la tête. Mais, Jace, tu es mort… tu étais mort. Elle mit sa main sur sa bouche et tomba littéralement dans mes bras.

– Alors… c'était vrai, c'est vraiment arrivé ? demandai-je, d'une voix étouffée.

Clary s'écarta, elle ne sembla pas comprendre.

Je baissai les yeux pour m'inspecter : je portai ma tenue de combat, il y avait une grosse tâche rouge sombre au niveau de mon cœur, signe que je ne délirais pas.

– J'ai vu Raziel, Clary. Il m'a dit que j'étais mort, j'étais au Paradis, et… j'ai vu mes parents, mes vrais parents.

Cette fois, Clary prit mon visage en coupe et me donna un baiser passionné.

– Pour l'amour de l'Ange, Jace, je croyais t'avoir perdu pour de bon cette fois, souffla-t-elle contre ma bouche.

J'essuyai du pouce la goutte salée sur sa joue et lui sourit.

Une lumière éblouissante apparut d'un coup, laissant apparaître une silhouette ailée.

– C'est Raziel, dis-je à Clary, qui n'en croyait pas ses yeux.

– Enchanté Clarissa, ravi de te voir enfin.

Elle s'inclina, intimidée.

– Pas le temps pour des mondanités, Alicante a besoin de vous, dit alors Raziel. Comme je te l'ai promis, Jace, je te confie Glorieuse, mais prends garde : tu n'auras qu'un seul essai. La première personne qui sera transpercée par elle, recevra le jugement du Feu Céleste. Fais en sorte que ce soit Jonathan. Je ne peux pas me battre à votre place et déroger à notre première loi de ne pas nous mêler des affaires terrestres. Cependant, je peux vous téléporter sur le champ de bataille. Bonne chance, jeunes Nephilims, je crois en vous ! termina-t-il d'une voix grave.

Je pris Glorieuse à deux mains et presque instantanément, nous nous retrouvâmes sur la place de l'Ange, à quelques mètres seulement de Jonathan. Mes doigts se crispèrent sur la poignée de l'épée qui brillait devant mon visage. Je ne sus si c'était à cause de ma réapparition ou de Glorieuse, mais le visage de Jonathan passa par toutes les couleurs. Je vis sa mâchoire se crisper et ses traits se déformèrent sous l'effet de la colère. J'esquissai un léger sourire en coin.

– C'est IMPOSSIBLE ! explosa-t-il, furieux. Tu es mort… Je t'ai tué !


Alors ça vous a plu ? Dites-moi en review ce que vous en avez pensé.
La fic touche à sa fin, il me restera à poster un voir deux chapitres je pense.
à bientôt,
~Aly