Petit rappel :
Vol Rouge : Domaine de la Vie, dirigé par la matriarche Lieuse-de-Vie
Vol Noir : Domaine de la Terre et de la Mort, dirigé par la matriarche Nymphe de la Mort.
Vol Vert : Domaine de la Nature et du Rêve, dirigé par le patriarche Harry, sans épithète.
Vol Bleu (brièvement mentionné) : Domaine de la Magie.
Vol de Bronze : Inconnu.
Créatures connues :
Harry Potter : Dragon originel n'ayant pas atteint sa maturité
Luna Lovegood : Elfe du clan Lovegood
Neville Londubat : Dryade du clan Londubat
Draco Malefoy : Harpie, lignée maîtresse
Aaron : Kitsune, ami d'enfance de Luna, Neville et Harry, trois ans plus âgé.
Blaise Zabini : Jorogumo
Severus Rogue : Vampire
Filius Flitwick : Demi-gobelin
Nymphadora Tonks : Harpie, lignée maîtresse
Maria Delamire : Vampire, princesse de l'essaim de l'Est, dont le lié est Olivier Dubois
Minerva McGonagall : Inconnu, a scellé son héritage
Inspiré de l'univers de World of Warcraft, toutefois, pour les éventuels joueurs et/ou connaisseurs, suite aux nouvelles informations que nous obtenons lors de Dragonflight, je m'en éloigne relativement.
N'hésitez pas à laisser une petite review pour donner votre avis. La majeure partie de l'histoire se déroulant après les quinze ans de Harry, je tente de faire des ellipses cohérentes.
Chapitre 11 : L'éveil du Cauchemar
Harry pestait sans s'arrêter tandis que Pomfresh s'affairait autour de lui, retenant à grand peine un petit sourire amusé en écoutant les mots d'oiseaux que déversait le dragon sans discontinuer.
Gryffondor avait gagné le premier match de Quidditch de la saison, mais un cognard fou était entré en équation. Harry avait fini avec le bras brisé, et plutôt que d'attendre l'arrivée de l'infirmière, cet idiot de Lockhart avait décidé de le « soigner ».
— Comment un abruti pareil a-t-il pu être nommé professeur ? Je vais le poursuivre en justice de blond décérébré incompétent, je lui avais ordonné de se tenir loin de moi… grommelait le jeune dragon en regardant son membre pendre mollement. Comment on peut rater un sort à ce point ? « Au moins il n'a plus mal », gneugneugneu, putain d'abruti normal que j'ai plus mal, t'as fait disparaître tous mes os !
— Allons allons monsieur Potter, calmez-vous. Dites vous que les conséquences auraient pu être pires… tenta de le calmer Pomfresh, même si elle n'en pensait pas moins.
— Et c'est censé me rassurer ?!
Harry se laissa aller dans les oreillers de son lit, dépité, sous l'œil à la fois amusé et désolé de l'infirmière. Il savait que la nuit qu'il allait passer serait loin d'être agréable.
Il retint un grognement en songeant à l'homme incompétent qui occupait le poste de professeur de défense contre les forces du mal. Si Dumbledore voulait créer des générations de sorciers incapables de se défendre, il était sur la bonne voie. Et au vu des dangers qui s'annonçaient dans le futur, c'était une bien mauvaise idée.
Mais des idiots incapables de se défendre se reposeraient sur les plus puissants…
Foutu politicien.
Ses amis passèrent lui souhaiter un bon rétablissement, certains avec un petit sourire moqueur. Harry ricana de bon cœur avec Blaise lorsqu'il lui dit qu'au moins, il n'était pas en état de le manger. Mais bien vite, la nuit arriva et sonna la fin des visites.
Le jeune dragon tenta de s'endormir, mais son esprit était trop chargé pour le laisser se reposer. Tout se bousculait dans sa tête : Mimi, le Basilic, les attaques, la Chambre des secrets, l'identité du coupable…
Alors qu'il commençait à somnoler, il entendit des pas légers non loin de lui. Alerte, il se redressa d'un coup pour tomber nez à nez avec un elfe de maison à l'air coupable.
Il ne fallut pas longtemps à Harry pour additionner deux et deux.
— Dobby, pas vrai ? grommela
— Monsieur Potter connaît Dobby ? s'étonna l'elfe en écarquillant ses grands yeux globuleux.
— Ouais, Draco m'a parlé de toi.
— Alors Maître Draco n'a pas menti ? Harry Potter est vraiment l'ami de Maître Draco ?
— Ouais, mais tu dois éviter d'en parler à ton maître, menaça Harry. La vie de Draco en dépend.
— Dobby le sait, monsieur, Dobby ne dira rien. Mais monsieur Harry Potter est en danger, il doit rentrer de toute urgence…
— Je suis au courant pour la Chambre, Dobby, et je ne compte pas partir.
— Dobby savait que vous diriez ça, se lamenta l'elfe. Dobby pensait que son cognard-
— TON cognard ? Oh, laisse tomber…
Mortifié, l'elfe se figea et chercha du regard de quoi s'infliger des blessures. Avec un soupir, Harry l'attrapa par le col avant qu'il ne puisse s'auto-flageller.
— Ne te punis pas pour tes bonnes intentions, elfe Dobby. Je te remercie de ton inquiétude, mais je ne suis pas en danger.
— Mais monsieur-
— Dobby, tu es une créature magique n'est-ce pas ? Tu sens plus de choses que les sorciers.
— Dobby-…
L'elfe s'interrompit et dévisagea davantage Harry. Une étincelle apparut dans les yeux de l'elfe et celui-ci perdit toute crainte.
— Dobby ignorait que la noble lignée d'Écailles Vertes était encore debout. Dobby comprend.
— Me laisseras-tu en paix, maintenant que tu connais mon secret ? soupira Harry avec un sourire.
Dobby sourit également, contrit. Intérieurement, Harry fut soulagé : les elfes étaient toujours plein de bonnes volontés, mais ils étaient la plupart du temps plutôt gauches pour exprimer leur inquiétude. Sérieusement, un cognard fou ?
— Tu devrais rentrer, Dobby, avant que ton maître ne s'aperçoive de ton absence.
— Mon maître se trouve ici à Poudlard, Monsieur Harry Potter.
— Draco ?
— Dobby a hâte d'être pleinement au service du petit Maître Draco Malefoy, sourit fièrement Dobby. Le petit Maître est le premier homme à être de la lignée… Pure.
Harry s'apprêta à répondre lorsqu'il entendit du bruit dans le couloir. L'elfe de maison le perçut également, s'inclina et disparut sans un bruit. Le jeune dragon se tassa dans ses couvertures et plissa les paupières, feignant le sommeil, mais l'oreille tendue et l'œil alerte.
Il lui fallut tout son self contrôle pour ne pas se lever d'un bond en voyant Dumbledore entrer à reculons, suivi par McGonagall. Ils portaient une forme humaine parfaitement immobile que le dragon aurait pu reconnaître partout, tant le jeune satyre lui vouait une admiration sans bornes.
— Que s'est-il passé ? chuchota Madame Pomfresh en se penchant sur la statue.
— Une nouvelle agression, répondit Dumbledore. Minerva l'a trouvé dans l'escalier.
— Il y avait une grappe de raisins à côté de lui, dit le professeur McGonagall. Je pense qu'il voulait rendre visite à Potter.
Harry sentit son estomac se contracter douloureusement. Avec précaution, il se souleva de quelques centimètres pour voir la statue allongée sur le lit. La lueur d'un rayon de lune lui permit de reconnaître le visage de Colin Crivey. Il avait les yeux grands ouverts et ses mains tendues devant lui tenaient son appareil photo.
— Pétrifié ? murmura Madame Pomfresh.
— Oui, répondit le professeur McGonagall, mais... je frissonne rien que d'y penser... Si Albus n'était pas descendu à ce moment-là, qui sait ce qui aurait pu...
Tous trois observèrent longuement Colin Crivey. Puis Dumbledore se pencha et arracha l'appareil photo de ses mains figées.
—Vous pensez qu'il aurait pu prendre une photo de son agresseur ? demanda précipitamment le professeur McGonagall.
Dumbledore ne répondit pas. Il ouvrit l'appareil.
— Miséricorde ! s'exclama Madame Pomfresh. Un jet de vapeur jaillit en sifflant de l'appareil photo et Harry sentit une odeur âcre de plastique brûlé.
— Fondu, dit Madame Pomfresh d'un air songeur. La pellicule a entièrement fondu...
— Qu'est-ce que cela signifie, Albus ? demanda le professeur McGonagall d'une voix inquiète.
— Cela signifie, répondit Dumbledore, que la Chambre des Secrets a bel et bien été ouverte une deuxième fois. Madame Pomfresh plaqua une main contre sa bouche.
Le professeur McGonagall regarda Dumbledore avec de grands yeux ronds.
— Mais Albus... qui...
— La question n'est pas de savoir qui, répliqua Dumbledore, les yeux fixés sur Colin, mais de savoir comment... 1
A ces mots, Harry sentit la rage le submerger. L'espace d'un instant, ses yeux prirent un aspect reptilien et l'un d'eux vira au rouge sang, avant de reprendre une couleur normale alors qu'il faisait de son mieux pour garder le contrôle sur ses instincts primitifs, pleinement réveillés.
~ HP ~
Le lendemain soir, un Harry toujours aussi furieux se glissa dans le bureau de Severus Rogue, en prenant soin à ne pas se faire voir par le reste de la population étudiante. À leur habitude, Ron, Neville et Hermione l'avaient parfaitement couvert.
Le maître des potions ne tressaillit même pas lorsque l'adolescent claqua la porte avec violence, pénétrant dans son laboratoire sans même s'annoncer. Inutile : le vampire avait une telle panoplie de sorts de détection et d'identification qu'il savait depuis plus de cinq minutes qu'Harry arrivait.
— Harry, que puis-je pour toi ? demanda Severus d'une voix égale, les yeux rivés sur l'étrange liquide bouillonnant dans son chaudron.
— Dumbledore ! Des réponses ! grogna le dragon, relâchant enfin la pression. Tu le savais ?
— Pour le jeune satyre ? Je l'ai appris ce matin, soupira le potionniste en stabilisant sa potion, avant d'éteindre le feu sous le chaudron.
— Non ! Ce fils de p-
— Potter, langage.
— T'es pas marraine ça va…
— Oui, mais Sandra m'arracherait la tête si je ne te reprenais pas.
Harry soupira, tentant de reprendre un semblant de contrôle.
— Ce foutu directeur sait parfaitement qui est responsable de l'ouverture de la Chambre ?
— QUOI ?
Le dragon raconta ce qu'il avait surpris la nuit passée, observant son professeur s'agiter de plus en plus au fur et à mesure de son récit.
— Severus, déjà que ça me fait péter un câble de savoir qu'on a attaqué un des nôtres… Mais Dumbledore !...
— Je sais. Ce fils de chien ! gronda le vampire, les yeux rouges.
— Tu as une idée ? implora Harry.
Severus réfléchit quelques secondes, puis marmonna d'une voix hésitante.
— J'en ai une mais…
— Mais ?
— Je ne sais pas par quel miracle ça pourrait être lui.
— Lui ? Attends-
L'ancien espion acquiesça.
— Lors de ses propagandes, Le Seigneur des Ténèbres se targuait d'être l'héritier direct de Serpentard. Mais il n'a jamais parlé de la Chambre et pourtant…
— Lucius était au courant… réalisa Harry, se remémorant l'avertissement de Draco au début d'année.
Les deux hommes échangèrent un regard sombre.
— Dumbledore le sait. Et il ne fait RIEN ? Mais bordel qu'est-ce qu'il se passe dans la tête de ce vieux citron pourri ? enragea Harry. Merde ! On parle de l'un des plus grands mages noirs du siècle, qui est impliqué dans une entreprise meurtrière dans sa propre école et il ne fait RIEN ?
Severus voulut répondre, mais il s'immobilisa et regarda son élève, alarmé.
— Harry, depuis quand as-tu éveillé tes instincts draconiques ? Tu n'es pas censé les avoir avant tes quinze ans.
— Euh… La Nymphe de la Mort m'a expliqué qu'en certaines situations ça pouvait s'éveiller…
— Oui, comme l'adrénaline, mais là tu es juste en colère. Et… Merde, si seulement Lily était là…
Le nom de sa mère biologique fit se figer Harry.
— Severus, qu'est-ce qui se passe ?
— On va avoir un gros problème.
— Plus gros que l'ancien mégalo ?
— Malheureusement.
— C'est possible ?
— Ta mère et moi, comme tu le sais, nous étions proches. Elle m'a confié quelques secrets sur votre espèce. Que les dragons du vol vert étaient les gardiens de la Nature et du Rêve.
— Ouais…
— Tes yeux ont pris un aspect reptilien avant de virer au rouge l'espace d'un instant, annonça gravement Severus. Et cela n'est pas de bon augure pour un dragon du vol Vert, même sous leur forme reptilienne, ils gardent leurs yeux verts ou jaunes.
— Severus, tu commences à me faire peur…
— Harry, je pense que tu dois contacter la Nymphe tout de suite, car tes instincts sont réveillés avant ton Ascension, et la corruption du Cauchemar est en train de t'atteindre.
Harry se laissa brutalement tomber au sol.
C'en était trop.
~ H.P ~
— C'est quoi, le Cauchemar ? demanda Neville à voix basse alors que le quatuor traînait un peu à l'extérieur, après leur cours de Botanique et loin de tout sort d'espionnage.
Harry, inquiet, avait partagé les mauvaises nouvelles avec ses amis. Il ne pouvait s'empêcher de stresser en attendant la réponse de la Nymphe, à tel point que même la présence du Basilic semblait être passée au second plan.
— C'est… Comment vous expliquer… soupira Harry. Les dragons originels ne sont pas parfaits, très loin de là, et chaque vol est le gardien de quelque chose. Le Vol de Bronze, par exemple, sont les gardiens du Temps. Ils font en sorte que les fils du destins ne soient pas altérés. Le Vol Vert, lui, est le gardien de la Nature et du Rêve. Mais tout comme les êtres humains, les dragons sont sensibles à la corruption.
— La… corruption ? répéta Ron
— Nous avons tous nos faiblesses. Certains hommes sont prêts à tout sous l'attrait de l'argent ou du pouvoir. Les dragons, gardiens d'une entité, ont leur faiblesse également, c'est une question d'équilibre, après tout… Bref. Le Vol Vert a un puissant pouvoir, concernant le Rêve. Mais nous sommes vulnérables face à la corruption du Cauchemar.
— Qu'est-ce que ça peut te faire ? s'enquit Hermione, un peu mal à l'aise.
— Le Cauchemar… C'est une partie du Rêve, qui a été corrompue, et qui peut corrompre ceux qui s'y trouvent. Ou qui peut empêcher certains de quitter le Rêve sans corruption. Il était autrefois dirigé par Xavius. Notre vol, aidé par leurs alliés de l'époque, ont réussi à délivrer le Rêve de la corruption du Cauchemar, mais ce dernier existe toujours. Sinon les humains ne feraient que de jolis rêves, nous sommes liés à tout cela.
Le jeune dragon hésita, mais ils étaient bien trop loin d'autres étudiants pour qu'ils puissent être écoutés. De plus, les quatre amis étaient tous sous serment inviolable.
— Le Vol Vert a perdu de nombreux dragons face au Cauchemar. Mais nous avons surtout perdu notre Mère, la première dragonne du vol vert. Son nom était Ysera, la Rêveuse. Elle fut corrompue par Xavius lui-même, et ce jour-là, l'Aspect du Vol Vert mourut. Il s'agit d'une véritable tragédie lorsque nous perdons nos matriarches et patriarches, mais Ysera était notre Fondatrice, la première Verte. Et surtout, son heure n'était pas venue… Selon l'histoire des Dragons, elle continue de veiller sur le Rêve depuis le Royaume des Morts.
Les trois enfants restèrent sans rien dire, un peu mal à l'aise. Harry soupira.
— Que mes instincts se réveillent à douze ans, ce n'est pas normal. Mais puisqu'ils sont éveillés, le Cauchemar peut tenter de venir me corrompre et je n'ai pas vraiment d'armes pour me battre contre lui. Je ne suis pas prêt pour ça, je ne sais pas quoi faire, et j'ai peur de ce qui peut arriver…
Neville posa une main sur l'épaule de son meilleur ami.
— On sera là pour toi, mon frère.
— Ouais mon pote, sourit Ron.
— Evidemment ! renchérit Hermione.
— Tout ça, c'est provoqué par les petits jeux de Dumbledore, grommela Neville. Qu'est-ce que j'ai hâte d'avoir mon héritage…
— A qui le dis-tu ! s'exclama Harry. J'irais bien lui cramer le cul pour embaucher des profs comme Lockhart !
Les étudiants éclatèrent de rire, et Harry souffla un grand coup. Il attendrait toujours avec angoisse la réponse de la Nymphe, mais au moins, il avait pu laisser aller tout ce qu'il avait sur le cœur.
— Le Basilic et la chambre, Draco et son héritage, Harry et ses instincts, le Cauchemar… compta Ron. L'année prochaine ce sera quoi, un taré qui s'échappe d'Azkaban ?
Les rires s'éteignirent instantanément.
— Vous aussi, vous venez d'avoir un mauvais pressentiment ?
Personne ne répondit.
~ H.P ~
Harry reçut une réponse deux jours plus tard, un dimanche matin, directement dans son dortoir. Il attendit patiemment que Dean et Seamus, sous la douche, terminent de se préparer et à la seconde où les deux garçons quittèrent le dortoir, il déchira l'enveloppe, fébrile.
Le parchemin était couvert de l'élégante écriture de la Nymphe, et la missive émanait d'une magie très reptilienne qui caressait ses récepteurs sensoriels.
« Patriarche du Vol Vert,
Suite à notre rencontre, j'attendais l'arrivée d'une missive comme celle qui m'est parvenue jeudi dernier.
L'éveil de vos instincts avant l'Ascension n'est pas censée se produire, comme je vous l'ai expliqué lors de notre dernière rencontre. Toutefois, Blanchécaille m'a expliqué la situation dans laquelle vous vous trouviez.
Vous êtes un adolescent plongé dans un stress permanent et sur la défensive à chaque instant. Vous jouez un jeu dangereux avec Dumbledore avant même d'avoir eu votre première saison des amours, et vous vous retrouvez en danger constant face au Mage Noir ayant failli décimer le vol de nos sœurs. Avec tous ces paramètres, il est évident que vous n'êtes pas dans des conditions optimales pour laisser vos instincts s'éveiller de manière sereine. Le stress que vous faites subir à votre corps et à votre esprit impacte le dragon : qu'il se réveille si tôt, sans pouvoir se manifester autrement que sous de fortes émotions, n'est de ce fait pas étonnant, mais pas une très bonne nouvelle pour vous.
Le Vol Vert est vulnérable face au Cauchemar, et dans votre état instable, vous l'êtes d'autant plus. Je vous conseille de pratiquer de la méditation et de l'Occlumencie chaque soir avant d'aller vous coucher, et particulièrement si vous avez subi un gros stress dans la journée. Il ne faudrait pas révéler vos écailles à Dumbledore, n'est-ce pas ?
Quant au Cauchemar, l'Occlumencie devrait pouvoir le tenir à distance et si vos légendes sont vraies, Ysera la Rêveuse devrait veiller sur vous jusqu'à votre Ascension. Je vous le souhaite, car nous ne possédons aucune arme pour repousser nos propres démons avant l'obtention totale de nos pouvoirs. Seule la volonté vous aidera.
Si vous éprouvez des difficultés avec l'Occlumencie, recontactez moi et je verrai pour vous confectionner un charme d'aide adapté. Il serait tragique de perdre le Vol Vert.
Prenez soin de vous, intéressant petit dragon.
Maléfique, la Nymphe de la Mort
Aspect du Vol Draconique Noir. »
Harry se sentit mitigé après sa lecture. Oh, pourquoi la vie ne pouvait pas le laisser tranquille, pour UNE fois ?
Il montra la lettre à ses amis, et Hermione leva un sourcil à la fin.
— Maléfique ? Tu veux dire, la VRAIE Maléfique, des contes de fées ?
— Elle voue toujours une sainte horreur aux hommes nommés Stéphane.
— Quand j'ai découvert le monde de la magie, je n'imaginais pas non plus que les méchants de mes films pour enfants seraient réels…
— Elle serait tellement ravie de t'entendre dire ça… C'est une sacrée mage, qui s'est souvent fait engueuler par la Reine des Dragons pour les contrats qu'elle passe avec les mortels et les destructions et cataclysmes qu'elle provoque…
— Et… Ca vous va ? s'étonna Hermione. Je croyais que vous deviez intervenir si un dragon … enfin…
— Techniquement, elle ne fait rien de mal. C'est une question d'équilibre, le Vol Noir a toujours été le plus chaotique d'entre tous, et le Vol Rouge le plus constant. S'il n'y avait pas de chaos, il n'y aurait pas d'ordre…
— Et donc, elle a fait quoi ?
— Disons que c'est la première à se charger des missions de destruction… Et elle est extrêmement douée pour ça.
~ H.P ~
Le lundi matin, Harry se leva avec un étrange pressentiment. Quelque chose allait arriver aujourd'hui, il aurait pu le jurer sur ses écailles.
Ce pressentiment se renforça lorsqu'il apprit que ce soir se tiendrait la première séance du Club de Duel mais, curieux, il décida de s'y rendre.
Le dragon voulut faire demi-tour immédiatement lorsqu'il vit que Lockhart allait l'animer, mais il se retint. Son pressentiment ne le quittait pas, et l'incitait à rester. Très bien, il suivrait ses instincts. Ce n'était, ceci dit, peut-être pas une bonne idée. Et si le dragon l'emportait sur l'humain ?
Très vite et sans surprise, le cours dégénéra. Il se vit assigné à monter sur l'estrade pour faire un duel avec Draco, et les deux garçons donnèrent le change. Peu de monde connaissait leur amitié, et il était inutile que certains professeurs ou élèves l'apprennent si tôt.
— Serpensortia ! s'excama Draco, invoquant un immense cobra.
Mais Lockhart intervint avant que quiconque ne puisse faire un geste, faisant voltiger le reptile et le rendant particulièrement furieux. Draco et Harry échangèrent un regard inquiet.
Le serpent sifflait toujours, furieux. Harry entendait les insultes et mots d'oiseaux, mais aussi les promesses de morsure et de poison que débitait le cobra. Ce dernier se tourna alors vers Justin, qui était le plus proche. Et le dragon se laissa aller à ses instincts.
— Laissssse-le tranquille ! Ccccce n'est pas lui qui t'a fait du tord.
— Un parleur… Icccci ? Le dernier remonte à sssssi longtemps…
— Je ssssuis déssssolé que tu aies été mêlé à tout çççça, ami Sssserpent.
— Tes excusssses ne m'empêcheront pas de mordre !
— Alors je te l'ordonne en tant qu'Asssspect du Vol Vert !
A ces mots, le serpent se détendit et perdit son attitude menaçante. Ses yeux jaunes observèrent Harry avec attention.
— Alors il y en a un qui a sssssurvécu ? Je ssssuis heureux. Cccc'est un honneur de vous rencontrer, Patriarche.
Harry inclina la tête, avant que Severus n'intervienne et ne fasse disparaître le serpent. Mais la réalité le rattrapa très vite : il avait parlé Fourchelang devant l'école entière, alors que l'Héritier de Serpentard était sur toutes les lèvres.
— Mais t'es malade Potter, tu voulais tuer Justin ou quoi ?!
— C'est un fourchelang..
— Il n'y a que les mages noirs qui sont fourchelang…
La clameur ne stoppa pas, malgré les rappels à l'ordre des professeurs. Harry se redressa de toute sa hauteur, agacé par l'idiotie de ses camarades.
— Le Fourchelang est une langue comme une autre, qui était autrefois enseignée par l'un des fondateurs de cette école. Je suis fier d'être né avec cette capacité, et il serait temps que le monde sorcier arrête de tout classifier comme étant noir ou blanc ! Merde.
Sur ces mots, le jeune garçon sauta de l'estrade sans remarquer le regard appréciateur des Serpentards et intrigué de Dumbledore, et se précipita loin des regards accusateurs de ses camarades.
Ce fut Neville qui le trouva, plusieurs heures plus tard, planqué dans une alcôve. Son premier ami s'approcha et s'assit au sol, sans un mot, attendant que le dragon parle de lui-même.
Sa patience fut récompensée, une dizaine de minutes plus tard.
— Tu sais, quand Sandra m'a permis de rejoindre Poudlard, j'étais heureux. Je veux dire, je connaissais déjà le monde de ma mère, c'était le moment de connaître le monde de mon père, tu vois ? soupira Harry. J'ai grandi entouré par les créatures magiques et j'ai eu d'autres dragons pour précepteurs, mais je voulais voir quel était le monde de James Potter et pourquoi ma mère avait décidé de s'établir dans ce monde… Mais je regrette.
— Les sorciers anglais sont particulièrement débiles, approuva Neville.
— Je savais que j'allais jouer un jeu dangereux avec Dumbledore, que j'allais devoir faire attention aux enfants de Mangemorts, de trouver des amis et des alliés. Mais… Je pensais que ce serait facile, tu vois ? Pas que tout ça me foutrait dans une position aussi délicate avec mon héritage. Le Cauchemar… Et puis maintenant l'école doit me prendre pour l'Héritier qui veut la peau des enfants de Moldus, pas vrai ?
— Malheureusement. Pas tous, en tout cas, beaucoup de Sang-Purs, bien qu'ils ne le disent pas à haute voix, ont apprécié ta prise de position. Tu commences à attirer un intérêt certain auprès des Serpentards tu sais ? Tu secoures deux de leurs étudiants, tu es ouvertement ami avec Blaise, tu défends leur maison et la capacité de leur fondateur…
— Mais Neville, c'est normal non ?
— Evidemment, je ne dis pas le contraire. Mais la société anglaise est restée si longtemps enfermée dans des idées arriérées et refuse le progrès. C'est pour ça que les Nés-de-Moldus font peur aux Sang-Purs, mais en même temps, les vieilles familles apprécient d'être reconnues pour ce qu'elles sont, et non pas affiliées directement aux mangemorts sous prétexte qu'un de leurs membres s'est engagé sur ce chemin.
Harry croisa les bras sur ses genoux et y posa sa tête, pensif.
— Cette année va être merdique. Sandra va m'éclater le jour où elle va apprendre tout ce qui se trame ici…
— Ouais. Mais au moins, t'as pas un bébé dragon à paterner.
— Je te jure que si tu reparles encore de cette histoire, Neville Londubat, ta lignée s'éteindra avec toi.
1) Extrait repris de la traduction française de Harry Potter et la Chambre des Secrets. Le texte original appartient à J. , la traduction est l'oeuvre de Jean-François Ménard, rien de tout cela ne m'appartient.
