Hey !
La fin est terriblement proche. Et même si je galère à trouver du temps pour relire cette histoire, je suis à peu près certain que j'aurais fini de tout poster courant Novembre. Ce qui me met pas mal en joie, ce que je l'aime bien, même si je suis plus vraiment branché fanfic en ce moment.
Bref ! J'espère que ce chapitre vous plaira !
Bonne lecture !
Trop tôt
.
L'ombre se resserre autour de Riku. Il peste chaque fois qu'une branche lui revient en pleine figure. Brillante idée d'aller à la poursuite d'un vampire au milieu de la nuit, vraiment. Il ne sait pas ce qu'il lui a pris. c'est… Stupide. Il aurait tout aussi bien pu attendre. Vanitas serait rentré de lui-même. Il a juste besoin de temps pour digérer la nouvelle. Il faut que le choc passe pour qu'il puisse considérer la situation d'un point de vue logique.
Alors pourquoi est-ce que Riku ne fait pas demi-tour ? Oh, de toute façon, il est déjà lancé. Personne n'a besoin de lui au manoir, et Sora écoutera pour deux ce qu'Aqua veut lui dire. Autant poursuivre son chemin. Renoncer, ce serait, d'une certaine manière, abandonner Vanitas.
Il n'a pas la moindre idée de la direction que le corbeau a pu prendre. Pourtant, il accumule les pas les uns après les autres. Il avance à l'instinct. C'est comme un fil ténu qui le pousse dans une direction. Il sent qu'il doit aller par là. Mais peut-être qu'il se plante et qu'il va finir à l'autre bout de la forêt, les pieds dans la boue.
— Van !
Ils le sont connus, dans une autre vie. Et il l'a reconnu la première fois qu'il a posé les yeux sur lui. Est-ce que c'est idiot de croire qu'il peut se retrouver par la force de l'intuition ? Sentir sa présence au milieu d'un paysage sombre plein de feuilles mortes ? Deviner la route qu'il a empruntée, comme si la forêt en gardait une trace ? Bon sang, Van va bien plus vite que lui, dans quoi est-ce que Riku s'est embarqué ?
Elles craquent sous ses pieds, les feuilles, et il est bien content de ne pas avoir peur du noir.
— Vanitas ! il crie, plus fort.
C'est étrange d'articuler l'entièreté de son nom. Trop impersonnel, maintenant qu'ils se sont rapprochés. Enfin, rapprochés.
Riku s'arrête. L'odeur fraîche de l'humus le pousse à observer la terre humide et les racines qui déforment le sol.
Ils ne sont pas proches. Le constat le frappe aussi sûrement qu'une pierre en plein visage. Ils s'embrassent, ils couchent ensemble et ce n'est pas désagréable. Vanitas l'aime, et inversement. Parfois, ils discutent. Mais ils n'ont jamais vraiment parlé. Et il se sent idiot, soudain.
Comment peut-il reprocher à Vanitas de le prendre pour Neo ? Il se comporte comme si c'était le cas. Oui, c'est Riku qui l'enlace comme Neo l'enlaçait il y a cent ans. Riku qui répète son nom de la même manière, qui caresse sa nuque et pose sa tête sur ses genoux et s'enfonce dans cette tourbe confortable. Il fait avec ce qu'il sait de lui, ce que cette mémoire offerte lui a apporté. Mais il n'a jamais cherché à se lier avec son amant – est-il seulement autre chose ?
Neo connaissait Vanitas.
Pas Riku.
Il sourit tristement, avant de reprendre sa route.
— Van ? il lance encore.
Riku ne crie plus, et pourtant.
— C'est bon, je t'entends.
La voix perchée sur sa branche de sapin le fait sursauter. Riku redresse la tête. Il ne voit rien dans l'obscur voile de branches, la forme de Vanitas se confond avec le bois et les aiguilles. Jusqu'à ce deux points jaunes surgissent dans l'ombre.
Un craquement sec éclate alors que le vampire se laisse tomber sur l'amas de feuilles et de branches mortes.
— J'allais pas m'enfuir, il raille.
— Je sais, Riku prétend.
Il est quand même rassuré de l'entendre. Il s'approche et cette fois, les doigts de Vanitas ne se soustraient pas aux siens. Il laisse une place près de lui. Toujours, l'odeur de la résine les entoure et Riku y trouve quelque chose d'apaisant. Comme si, perdu dans ce désert sylvestre, il pouvait oublier la menace et la guerre planante.
Quand Vanitas se tourne vers lui, la colère a laissé place à une lassitude amère. L'humain le sent calme – trop pour ne pas s'inquiéter. Mais la vague est passée.
— Je ne sais que tu n'es pas Neo, l'immortel ajoute.
Il attrape son regard.
— Il était beaucoup plus exigeant que toi. Et moins patient.
Ça Riku ne peut que le confirmer. Neo voulait tout, tout de suite. Et maintenant qu'il y pense, les autres vampires auraient dû voir venir la menace. Quelqu'un comme lui aurait cherché à obtenir ce qu'il voulait, par tous les moyens possibles. Il n'était pas fait pour contrôler sa soif. Il n'en avait pas l'intention.
— Vous êtes différent. Même si t'es… T'as été lui. D'une certaine manière.
Tout le poids de sa voix se déverse dans l'air. Riku sent la dureté de ces mots et la vérité, plus profonde, que Vanitas vient de s'avouer. Le dernier espoir qui meurt.
Neo a disparu pour toujours. Ce qu'il reste de lui n'est rien de plus qu'une graine qui donne un nouvel arbre, et l'éploré doit l'accepter. Accepter ce qu'il a perdu. Accepter que cette relation-là est différente.
Mais pour qu'il y ait une relation, encore faut-il qu'il prennent le temps de la construire.
— Neo appartient au passé, Riku répond.
Il parle doux comme on apprivoise une menace. Comme si ses propos pouvaient relancer le feu qui vient de se calmer. Mais tout ce qu'il ranime, c'est ce rictus blessé qui tire la bouche de Vanitas. Son orgueil éventré.
— Alors quoi ? On fait comme si vous n'étiez pas lié ? Ça ne marchera pas.
— Non.
Riku secoue la tête. Ils ne peuvent pas ignorer ce qui a eu lieu. C'est parce qu'il a gardé cette mémoire qu'il connaît aussi intimement Vanitas. Qu'il se sent inexorablement attiré par lui, et inversement. Mais comme dans l'importe quelle relation et aussi dur que ce soit à admettre, l'amour ne suffit pas.
Ça valait pour Neo et Vanitas. C'est aussi vrai pour eux.
— Rentrer, ce serait un bon début, il avance.
— J'imagine.
— On trouvera une solution, pour Xehanort. Mais ça se passera bien.
— Tu n'en sais rien.
— Fais-moi confiance.
C'est vrai, il ne peut pas en être sûr. Mais Neo a été puni pour ses actes, et à l'heure actuelle, il n'en a commis aucun qui lui vaudrait la méfiance des autres vampires. Ils pourront témoigner. Vanitas l'a dit lui-même, il a perdu l'entêtement et l'avidité de Neo.
S'ils ne se fient pas l'un à l'autre, ils n'iront pas loin.
Le noiraud n'acquiesce pas. Mais il ravale sa bile, et c'est sans doute ce que Riku peut espérer de mieux cette nuit.
— Tu n'arriveras pas à rentrer tout seul, de toute façon, Vanitas marmonne.
— J'ai juste à faire marche arrière. Le manoir est pas si loin.
— Essaie d'avancer sans te prendre les pieds dans une racine, on verra ensuite.
Un souffle. Presque un rire. Ça sonne forcé, mais c'est toujours mieux qu'un rejet, alors Riku laisse passer la provocation. Il serre plus fermement sa main, avant de réaliser qu'il devra la lâcher pour prendre la route. S'il se ramasse, il aimerait autant ne pas entraîner Vanitas dans sa chute.
Une fois, c'est bien assez.
Il s'aventure à nouveau dans l'ombre éclaircie, guidé par le peu de lumière qui passe entre les branches. À voir la forêt, pleine de tiges qui se mêlent et de murmure indéchiffrables, il croirait qu'elle veut les garder ici. Les avaler dans son ventre. Il s'appuie contre un pan de mousse fraîche posée sur le flanc d'un arbre.
— Attends, Vanitas le retient.
Il saisit son poignet. Surpris, Riku regarde devant lui, pourtant, il ne trouve aucun danger susceptible de justifier ce geste. Il se tourne vers son compagnon pour chercher une réponse.
Mais son expression l'arrête.
Ses iris écarquillés étouffent une pupille alerte alors qu'il hume l'air. Passe sa langue sur ses lèvres comme pour mieux sentir. Un voile écarlate assombrit ses yeux, et sa bouche s'étire sur une menace pleine de dents blanches.
— Qu'est-ce qui se passe ? Riku s'inquiète.
— Il faut qu'on rentre.
— Je sais, c'est ce qu'on est en train de faire.
— On n'ira pas assez vite.
Et sans lui laisser le temps de poser ses questions, Vanitas glisse un bras sous ses jambes.
Le paysage s'efface dans une brusque mélange de couleur qui lui retourne le ventre.
. . .
Larxene se mord la lèvre. Elle écoute Aqua, attentivement. Mais c'est dur de ne pas se concentrer sur ses lèvres et sa poitrine qui bouge.
— Sora vous accompagnera, la vampiresse explique. Je lui ai montré le trajet.
— D'acc.
Rassembler les autres humains, faire son sac et filer pour la ville. Saïx leur a réservé un truc, apparemment. De quoi rester quelques jours. Interdiction de revenir tant que personne n'est venu les chercher. Elle a bien compris.
Putain, c'est si dangereux que ça, leur baston de chauve-souris ?
— Et toi ? Larxene lance.
Elle connaît déjà la réponse.
— Je reste. Je ne serai pas de trop pour contenir l'attaque.
— Faudrait peut-être qu'un des vampires reste avec nous, non ? Je veux dire, si jamais un des bestiaux du camp adverse remonte jusqu'à hôtel…
Mauvais move. Aqua se tend, et Larxene capte qu'elle s'inquiètera pour le reste de la bataille maintenant qu'elle a dit ça. C'était pas l'objectif, mais tant pis.
La vérité, c'est que la blonde voudrait que sa go vienne se planquer avec eux. Mais évidemment que c'est impossible, c'est la seconde du boss. Elle va se faire les crocs sur les os de ses ennemis comme il se doit, avant de revenir la chercher.
Sauf qu'en attendant, Larx va flipper.
— Ils ne vous chercheront pas. Vous éliminer ne fait pas partie des objectifs d'Ardyn.
— Et si jamais ils reviennent vers la ville ?
— J'en doute. Ils retourneront au château de Gainsborough pour poursuivre le travail, mais il ne s'en prendront pas aux habitants du coin. Pas tout de suite.
Bien. Donc ils attendront tranquillement que quelqu'un viennent les bouffer un jour.
Non, il faut qu'elle arrête de penser comme ça. Aqua a un plan qui tient sur ses jambes, ça va le faire. Ils vont flanquer une raclée à cette bande d'abrutis, et elles vivront le parfait amour jusqu'à ce qu'un camion lui passe dessus un jour où elle aura oublié de traverser. Pas que le parfait amour soit le grand rêve de Larxene, mais.
Mais.
Elle aime Aqua.
— Je te donnerai de quoi acheter à manger. Ça ne devrait pas durer longtemps, mais dans le doute…
— T'inquiète. On est pas des gosses, on va gérer.
— Je sais.
Et s'il arrive un truc à Aqua- non, elle préfère ne pas y penser.
Ça fait deux ans que Larxene vit ici, qu'elle couche avec la patronne et qu'elle la laisse boire quand l'envie se fait sentir. Deux ans qu'elle sait comme ses yeux se plissent quand Aqua attrape son poignet, comme la vampiresse fait toujours attention à minimiser la douleur quand elle mord. Deux ans et Larxene est tombée amoureuse, elle ne sait pas quand. Seulement c'est là, et elle doit faire avec parce qu'elle n'y peut plus rien. Trop tard. Il fallait y penser avant.
Elle lui laisse une place sur le lit où elle paresse.
— Hotel, argent et manger, récapitule l'humaine. Je pense qu'on va s'en tirer. C'est le rêve de n'importe quel gosse, vivre tous frais payés dans un endroit qui a la clim et le chauffage.
Là, elle a fait sourire sa meuf. Larxene sait s'y prendre. Aqua a trop souvent l'air sérieuse, et quand elle n'est pas concentrée sur un énième problème, elle est triste – ou alors elle couine parce qu'elle la caresse, mais c'est encore autre chose. Ils sont rares, ces moments où l'autre a l'air détendue. Genre, vraiment détendue. Sans cet arrière goût salé qui ternit ses sourires.
— Fais gaffe à toi, Larxene reprend.
Elle attrape sa main. Cette peau froide, elle la connaît par cœur. Tellement que ça lui ferait bizarre, si elle devait recoucher avec un humain. Un corps chaud et moite qui pèserait sur le sien. Elle… Elle veut pas envisager ça.
Elle veut qu'Aqua rentre. Qu'elles se couchent dans la même chambre, même si l'autre se casse parce qu'elle ne dort pas. Larxene veut savoir tout ce qu'elle ne lui a pas dit de ces longs siècles de vie, tous les secrets de ce monde qu'elle ignore et que l'immortelle garde comme un poids.
— Si tout se passe comme prévu, il ne nous arrivera rien, Aqua affirme.
— Rien se passe jamais comme prévu dans la vie. Règle numéro un du grand guide de l'existence.
Longtemps, Larx s'est imaginée repartir les mains dans les poches. Elle aurait dit à son amour qu'elle en avait fini avec cette existence. Lassée des nuits et du manoir, elle aurait fait du stop vers une autre ville, trouvé un coin pas trop mal où elle aurait choisi un taf un peu pourri, histoire de manger autre chose que des pâtes et des club sandwich maison.
Mais maintenant qu'Aqua lui parle de fuire, elle réalise qu'elle ne veut pas partir.
— Alors tu les défonces, elle insiste. S'il t'arrive un truc, c'est moi qui t'en collerai une.
— Je retiens.
Elle sent son poids près du sien quand elle s'allonge, et d'imaginer une vie sans ça… C'est trop bizarre. Depuis le temps qu'Aqua partage son quotidien, Larene ne saura plus faire sans elle. Est-ce qu'elle le sentira, s'il lui arrive un truc ? Ses doigts reviennent naturellement vers son pendentif.
La dame remarque le geste.
— Si je disparais, tu le sauras. Ça vaut aussi pour les autres.
— Donc pas la peine de flipper tant qu'on sent rien.
— Exactement.
Bien sûr, ils se rongeront quand même les sangs, à guetter voir si quelqu'un pâlit soudain. Et si ça arrive, ils crèveront de trouille à l'idée de ressentir le même vide. Zexion fera sans doute semblant de lire pour tromper la peur, et les autres…
Non, calme. Il lui reste une semaine. Une semaine pour se préparer, ça va le faire. L'histoire sera réglée en une nuit et au petit matin, une fois les corps des méchants partis en fumée, il n'y aura plus qu'à aller faire un grand festin de fête.
— Nous aurons besoin de vous pour reconstituer nos forces après la bataille, Aqua poursuit.
— J'imagine qu'y en a qui voudront taper un croc.
— C'est certain.
Et pas seulement ceux qui ont un garde-manger, elle se doute. Tant pis. Ce sera sa manière à elle d'aider, puisqu'elle ne pourra rien faire d'autre. Juste, hors de question qu'elle laisse l'autre gros lourd de Xigbar se tailler une part sur son poignet. Et priorité aux jumelles. Qui ne sont pas vraiment des jumelles, mais quoi qu'elles ne se ressemblent pas tant, Larxene a du mal à voir Xion et Naminé autrement. Elles sont toujours fourrées ensemble.
— Si jamais Ardyn prend le dessus, Saïx vous aura laissé des directives et de l'argent pour-
— Stop.
La blonde appuie son doigt sur la jolie bouche de sa partenaire.
— Il gagnera pas. Alors oublie les papelards de l'autre grognon.
— C'est une possibilité que nous devons envisager.
— C'est pas une possibilité.
Elle passe au-dessus d'elle et laisse tomber son corps sur ses hanches familières. Pas sur qu'Aqua ait le temps de faire quoi que ce soit, débordée comme elle est, mais ça vaut le coup de tenter.
— Vous allez le démonter, et il retournera dans sa région pourrie avec deux dents en moins. Ou il crèvera au soleil, et vous le reverrez pas avant qu'il nous fasse une Riku d'ici deux cents ans.
— Une Riku ?
— Qu'il se réincarne, quoi.
Le rire qui éclate dans la pièce réchauffe Larx. Aqua s'agite sous elle à s'en tenir le ventre, les yeux humides de surprise et de joie. Ça, c'est le genre d'expression qu'elle aime lui voir. Simple. Un bonheur comme tous les humains sont capables d'en ressentir. Si toutes les soirées pouvaient ressembler à ça, ce serait parfait.
— Seigneur. Je ne pourrai pas penser la réincarnation autrement, maintenant.
Elle se laisse faire quand Larxene se penche pour l'embrasser. Sa bouche est chaude et tendre, ses lèvres moites comme celles entre ses cuisses. Celles auxquelles elle ne devrait pas penser maintenant. Aqua va lui dire qu'elle doit filer, c'est une question de temps. Elle a, genre, une guerre à préparer, et pleins d'autres petits vampires à prévenir.
Mais si c'était possible, elle la retiendrait toute la nuit.
Larxene pourrait lui dire qu'elle l'aime, là. Ce serait marrant, juste de voir sa réaction. Les mots ne lui sont jamais venu en deux ans, est-ce qu'Aqua serait au moins surprise ? Remarque peut-être qu'elle n'en aurait rien à faire. Elle a d'autres problèmes plus urgents, en ce moment.
Mais quand même. L'humaine y pense, et ça lui reste
— Super, elle ricane. Tu penseras à moi à chaque fois, comme ça.
Elle sent Aqua qui souffle, contre son cou. Et elle ne cherche pas à se dégager. Peut-être qu'il lui reste une chance d'obtenir ce qu'elle veut ce soir, finalement. Ça se tente. Dans le doute, elle l'embrasse encore. Plus longtemps. Ce n'est pas un baiser désespéré, pas un de ces échanges de film qui s'étirent sur une musique à cœur fendre. Mais pour la première fois, Larxene réalise qu'elle pourrait ne plus jamais avoir l'occasion de faire ça. Que ces échanges auront une fin.
Il faut qu'elle lui dise qu'elle tient à elle. Qu'Aqua le sache avant de partir. Une semaine. Sept jours. Elle a sept jours pour caler trois mots dans une conversation. Parce qu'elle a beau dire, si Aqua crève sans qu'elle ne les ait prononcés, elle va se sentir trop conne.
Elle la regarde dans les yeux. Ce joli bleu pas si loin du sien.
Et cette pupille noire qui s'écarquille soudain.
— Eh ? Larx s'inquiète.
Aqua se redresse. La bouche entrouverte, elle hume l'air et jure.
— Merde !
Larxene a froid. D'un coup. C'est son truc les gros mots, pas celui de sa vampiresse. Aqua est trop polie, même au pieu.
— Qu'est-ce qui se passe.
— Va immédiatement chercher Neku, Roxas et…
Elle s'arrête, renifle encore. Les deux parties de sa mâchoire se pressent l'une contre l'autre.
— Rassemble-les en bas, devant la cave.
— La cave ? Attend, le truc où on a fait les pactes ?
— Dépêche-toi !
C'est la première fois qu'Aqua lui donne un ordre, et le ton ne laisse pas de place à la discussion. À contre cœur, Larxene hoche la tête avant de s'écarter. Elle n'a pas le temps de cligner des yeux qu'Aqua a déjà disparu.
Alors, un bruit d'éclat envahit le manoir.
