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Merci pour vos lectures et vos commentaires, j'apprécie toujours vous lire - vous m'apportez le sourire ! Bonne lecture.


Chapitre 20 : Réunions

- Entrez, invita la voix derrière la porte.

Severus prit une dernière inspiration pour se recentrer, puis poussa la lourde porte de chêne. Il avait été appelé dans le bureau privé de Voldemort. C'était une petite pièce qui puait la richesse ostentatoire, remplie à l'excès de symboles de pouvoir sans la moindre subtilité.

De l'avis de Severus, bien caché et jamais exprimé, la pièce était conçue comme un Moldu aurait imaginé l'antre personnel d'un puissant sorcier. C'était en tout cas une pièce imposante et elle remplissait bien son rôle, qui était d'engendrer la crainte révérencielle et le respect de ceux qui passaient les panneaux lambrissés. C'était l'effet qu'elle lui avait fait, quelques vingt années précédemment. Et ça faisait le même effet aux idiots avides aux yeux écarquillés qui, encore aujourd'hui, venaient écouter et s'engager à soutenir « la cause ».

Il ne laissait jamais ses pensées à propos de cette « cause » remonter à la surface de ses pensées. Jamais. Même pas dans les confins à peu près protégés de sa chambre à Poudlard.

- SSeverus, l'accueillit Voldemort en écartant largement les bras. Approche, viens t'asseoir avec moi, dit-il en désignant la chaise devant son bureau massif.

Severus obéit et observa Voldemort, qui tourna le dos à la pièce et laissa son regard se perdre à travers la fenêtre. C'était une insulte délibérée, une manière de montrer à Severus qu'il le considérait bien inférieur à lui-même, mais Severus n'en avait cure. Il valait mieux que Voldemort le considère faible, plutôt qu'il le considère comme une menace. Ceux que Voldemort voyait comme des menaces ne vivaient jamais bien longtemps.

Il profita de l'opportunité d'étudier le reflet de Voldemort dans la vitre.

Le processus d'humanisation que Voldemort avait commencé plus tôt dans l'année avait porté ses fruits. L'homme du reflet était justement ça : un homme, pas un monstre. Ou en tout cas, pas un monstre reconnaissable. Ses cheveux noirs avaient repoussé et encadraient ses grands yeux intelligents. Il se tenait dos et épaules droites, démontrant sa vitalité et sa confiance. Et son visage flouté reflétait une jeunesse qui démentait son âge réel.

Même les sons sifflants dans sa façon de parler s'atténuaient. Severus avait cependant noté avec amusement que son propre prénom causait encore à Voldemort quelques problèmes de prononciation.

Assis là, Severus eut l'impression de revivre une scène pour la deuxième fois. Il se voyait assis devant un Voldemort plus jeune, son bureau propre et bien rangé. Une faible musique de chambre s'élevait du poste de la radio sorcière, dans un coin de la pièce. Et en même temps, il n'y a pas si longtemps alors que l'été commençait, il s'était assis devant un autre bureau et un autre sorcier – un Dumbledore vieillissant, une pièce pleine de bibelots tournoyants et de papiers volants. Là aussi, cependant, une douce musique de chambre jouait en arrière-plan.

Les deux puissants sorciers s'opposaient l'un à l'autre – le bien et le mal, la jeunesse et l'âge, le protecteur et le destructeur.

Et je me tiens devant les deux. Le lien qui les lie.

Parfois, durant ces longues nuits où il ne parvenait pas à dormir, ses pensées voyageaient sur des chemins étranges et parfois dangereux. L'un de ses songes les plus étranges lui revint trop vite pour qu'il le noie sous les eaux calmes de son lac mental. S'il n'existait pas, Dumbledore et Voldemort pourraient-il exister ? Le bien pouvait-il exister sans le mal ? Si Dumbledore disparaissait, Voldemort disparaitrait-il lui aussi ?

- Quelles sont les nouvelles, Sseverus ? demanda finalement Voldemort, le tirant efficacement de ses songes dangereux.

Il s'assura de maîtriser sa voix à un niveau égal, en répondant.

- Nous avons planifié deux raids la nuit dernière. Celui contre le pont qui traverse la rivière Ouse à York a été un succès spectaculaire. Les Moldus ont peur et leurs autorités sont désorganisées, d'autant plus que les attaques ont l'air de se produire au hasard, n'importe où sur le territoire. Leur peur a déjà des conséquences dans le monde magique : les entreprises sorcières qui ont des liens avec le monde moldu ressentent la tension. Plusieurs d'entre elles ont dû fermer.

Il s'interrompit un instant, inquiet de la façon dont Voldemort allait prendre la suite de sa réponse.

- Malheureusement, dit-il finalement, l'attaque sur l'Auror Patkins et sa femme moldue a échoué. Les Aurors sont arrivés quelques instants après nous. Aucun de vos loyaux serviteurs n'a été capturé, mais McNair a été blessé.

- Donc, tu me dis que nous avons réussi à démolir un pont, mais que notre véritable cible nous a échappé ?

Severus tressaillit.

- Oui, maître. Nous avons été incapables d'appréhender les Patkins. Nos partisans ne les ont même pas vus.

Voldemort siffla de colère et Severus se tendit. Voldemort avait tendance à punir les messagers de mauvaises nouvelles.

- Et comment un Sang-de-Bourbe a pu échapper à mes Mangemorts, dis-moi ? demanda Voldemort. Dis-moi, Severus, comment Dumbledore s'y prend-il ?

- Je ne saurais vous dire, monseigneur. Je ne le sais pas. Comme nous sommes en été – et pour protéger ma couverture – je n'ai pas revu Dumbledore. Le vieux fou ne m'a jamais parlé d'un plan ou d'une méthode, lorsque j'étais à Poudlard.

Voldemort fit les cent pas devant la fenêtre, visiblement agité. Severus ne quitta pas la chaise qui lui avait été désignée au début de leur entrevue. Il ne savait pas comment allait tourner cette conversation. Il commençait à craindre de ne pas pouvoir quitter cette pièce vivant. Et sa crainte se mua en certitude quand Voldemort posa une nouvelle question.

- Y a-t-il des espions parmi mes favoris, Sseverus ? demanda-t-il en fixant Severus d'un regard dur. Est-ce que, en ce moment même, j'accueille une vipère en mon sein ?

Severus vida son esprit complètement rien ne venait faire frémir la surface miroitante de son paysage mental. Il répondit finalement.

- Je ne peux le savoir avec certitude, monseigneur.

Voldemort cessa de marcher et vint se camper devant Severus.

- Et qu'en est-il de toi, mon serviteur ? Où se situe ta loyauté ?

- Ma loyauté n'a pas changé, répondit-il immédiatement. Elle est telle qu'elle a toujours été. Cependant, maître, vous savez que je suis un espion. Vous m'avez vous-même conduit sur cette route et je n'ai pas failli. Encore aujourd'hui, je prends les instructions de Dumbledore et de son Ordre pathétique. Je l'ai fait sous votre commandement toutes ces années.

- Mais de qui es-tu véritablement l'espion ? lui demanda Voldemort en s'appuyant nonchalamment contre le bord de son bureau.

Severus ne fut pas dupé par l'attitude soudainement détendue et amicale de Voldemort et s'assura que seules les pensées sur sa loyauté envers lui subsistent dans son esprit. Sans la moindre hésitation, il rencontra le regard de Voldemort et sentit la légilimentie de son seigneur effleurer ses pensées.

- Dis-moi, Severus. Sais-tu toi-même à qui tu donnes ta loyauté ?

Il fut saisi par la main froide de la peur. Voldemort avait-il vu quelque chose ?

- Ma loyauté première est à vous, répondit-il, choisissant ses mots avec soin.

Voldemort rit, mais ce son n'apaisa pas le moins du monde la peur retournant son estomac.

- Ca, Severus, c'est la raison pour laquelle j'accorde tant de valeur à ta compagnie, parmi celle de tes semblables. Les autres se prosternent, s'écorchent, se couchent sur le dos. Mais toi, Sseverus, tu me défies. Même quand tes mots sont destinés à m'apaiser.

- Monseigneur…

Voldemort poursuivit comme s'il n'avait pas été interrompu.

- Sais-tu, Severus, que tu es le seul de mes Mangemorts les plus proches, de mon élite, dont je ne saurais dire quand il ment ? C'était sage de te choisir comme mon espion.

Voldemort rit encore.

- Je suis certain que le vieil homme se sent comme moi, en sécurité, en pensant que son espion ne sera jamais découvert. Dis-moi, Sseverus, Dumbledore est-il capable de déterminer quand tu mens ?

C'était un piège. N'importe quelle réponse pourrait le conduire à une mort douloureuse.

- Non, maître, je ne pense pas qu'il en soit capable.

Un sourire satisfait étira les lèves de Voldemort et Severus relâcha son souffle en silence.

- Très bien, Sseverus. Très bien en effet. Et c'est pourquoi je vais te confier une tâche. Je dois impérativement savoir comment l'Ordre parvient à défaire mes Mangemorts.

- L'été n'est pas encore fini, mon maître. Revenir trop tôt vers Dumbledore ou l'Ordre risque de soulever des questions auxquelles je n'aurais aucune réponse.

- Alors c'est une bonne chose que tu aies une raison d'aller les voir.

- Maître ? Je ne comprends…

Il n'eut jamais le temps de finir sa pensée : d'un geste de la main, Voldemort projeta Severus violemment et ce dernier s'écrasa dans le mur opposé.

Saisi par l'attaque inattendue, Severus lutta pour reprendre son souffle. Son instinct lui hurlait d'attraper sa baguette. Mais l'expérience prit le dessus. Il était vivant. Voldemort ne l'avait pas tué et il ne faisait jamais rien sans raison, même si ses raisonnements étaient parfois bizarres.

- M… Maître, haleta Severus en luttant toujours pour reprendre son souffle. Je ne comprends pas… Ai-je fait quelque chose qui vous a déplu ?

Voldemort sourit. Ses incisives étaient légèrement plus longues que celles d'un humain normal. Encore une influence de Nagini, nota une part de son esprit de façon automatique, sous la lisse couche de mensonge de son esprit.

Voldemort s'accroupit à hauteur de Severus, toujours avachi contre le mur.

- Au contraire, Severus. Je suis particulièrement satisfait de toi.

Une main pâle s'approcha de Severus et dégagea une mèche de cheveux noirs qui était tombée devant ses yeux. Le geste était une parodie de caresse paternelle. Severus lutta violemment pour rester immobile sous le toucher.

D'un claquement de doigts, Voldemort fit apparaître sa baguette. Le bout de la baguette fit un mouvement contre la tempe désormais dégagée.

- Toi, mon serviteur, tu as besoin d'une excuse pour retourner aux côtés du vieux fou. Je vais te fournir une excuse tout à fait acceptable.

La baguette descendit le long de son visage, sur le renflement de sa pommette, puis s'arrêta sur sa gorge, juste sous le menton.

- Quand Dumbledore t'interrogera, tu lui diras que j'ai été particulièrement en colère contre toi pour le raid manqué.

La baguette descendit le long de la gorge et tapota sur le col haut de sa robe.

- A toi de trouver comment ils ont fait. Et quand tu auras trouvé, dit-il en poursuivant son chemin jusqu'à viser son cœur, tu viendras directement me le dire. As-tu bien compris ?

- Oui, mon seigneur.

Voldemort sourit une nouvelle fois, toujours dans une attitude feinte d'inquiétude paternelle.

- Bien sûr, ce sera plus douloureux pour moi que pour toi.

Ce fut son seul avertissement, avant qu'il ne soit enveloppé dans une explosion de magie d'un jaune verdâtre. Alors qu'il utilisait ces quelques précieuses secondes pour plonger sa conscience profondément dans les eaux froides de son esprit, il put entendre sa propre voix hurler.


Hermione écouta le tonnerre gronder et rouler longuement à l'extérieur de la maison des Black. A l'abri du cocon chaud et sécurisant de ses draps, elle fixait le plafond. Comme à son habitude, ces derniers temps, elle fut réveillée bien avant les autres habitants de Grimmaurd. Habituellement, à cette heure-ci, elle sera déjà en bas, dans la vieille cuisine, en espérant l'apparition du professeur Snape, pendant que les elfes de maison s'affairaient à préparer le petit déjeuner.

Elle avait été tellement heureuse d'apprendre que son statut de pseudo-elfe lui offrait le privilège de rester dans la cuisine. Madame Weasley n'était pas autorisée à y rester plus de cinq minutes d'affilée. Bien sûr, tout le monde avait voulu savoir pourquoi elle avait droit à des « privilèges ». Etonnamment, c'est Ron qui était venu à son secours en éclatant de rire à propos de la Grande et Noble Famille des Granger. Tout le monde avait supposé qu'en tant que seule propriétaire légitime d'elfes de maison au square Grimmaurd, les elfes obéissaient à ses ordres. C'était complètement idiot, mais Hermione n'avait pas corrigé leurs impressions.

Ce matin, elle avait préféré rester un peu plus longtemps dans son lit confortable, alors que la tempête faisait rage dehors. Un nouvel éclair illumina le plafond sale et craquelé de sa chambre, suivi immédiatement par un craquement particulièrement assourdissant de tonnerre, qui fit vibrer les volets.

Et elle était toujours là, allongée sur le dos et les yeux perdus sur le plafond. Ses pensées tournoyaient et des idées s'associaient en la menant sur des chemins sinueux. Bien au chaud, elle pensait alors à la fois à tout et à rien.

J'espère vraiment que le professeur Snape n'est pas dehors par ce temps. Je me demande s'il reviendra bientôt. Les plafonds n'ont aucun intérêt. Il faudra que je m'en souvienne, quand je m'offrirai un endroit à moi. J'aurai besoin d'un plafond intéressant pour les moments où je réfléchis. Quand j'aurai mon diplôme de Poudlard… Si j'ai mon diplôme de Poudlard… Si nous ne sommes pas tous morts et si le monde magique est toujours debout quand tout sera terminé. Si ça se termine un jour.

Elle eut un petit sursaut à cause d'un nouveau roulement de tonnerre. Elle se détourna volontairement de ses pensées les plus noires. Elle tira ses draps en essayant de déloger Pattenrond de sa position : il dormait étalé sur sa jambe gauche. Le lourd chat ne bougea pas d'un poil à cette « subtile » indication qu'il devait bouger.

- Paresseux, murmura-t-elle affectueusement.

Elle décida qu'il pouvait rester encore quelques minutes et ses pensées revinrent vers Snape. Il ne viendrait probablement pas en cette matinée sombre et misérable. Cela faisait déjà deux semaines depuis leur rencontre matinale fatidique dans la cuisine. Chaque jour qui passait sans qu'elle ait de ses nouvelles faisait grossir le nœud qui avait pris place dans son estomac.

Et le fait que les activités de l'Ordre au square Grimmaurd avaient augmenté ces deux derniers jours ne l'aidait pas. Des gens allaient et venaient à toute heure, des réunions régulières avaient lieu avec Dumbledore, Maugrey ou Lupin.

Cette activité croissante était la preuve que la guerre larvée avec Voldemort semblait finalement tourner en leur faveur. La Gazette du Sorcier rapportait régulièrement des attaques ratées sur des familles sorcières et moldues, ce qui indiquait que sa suggestion d'utiliser les elfes de maison comme un moyen rapide de fuir fonctionnait.

Pourtant, malgré la bonne humeur apparente des habitants de Grimaurd, Hermione ne parvenait pas à se réjouir. Pas tant que le professeur Snape restait absent.

Elle pouvait aussi bien se lever, maintenant. Les elfes de maison seraient plus que ravis de lui préparer un bon petit-déjeuner. Elle fronça le nez, exaspérée. Les elfes de maison ! Au moins, elle voyait Rink, qui s'était porté volontaire pour travailler ici. Elle se sentait mieux d'avoir le petit elfe près d'elle. Et elle était sûre qu'il ressentait la même chose de son côté. Car au moins, ensemble, ils avaient chacun une personne avec qui partager leurs craintes.

Elle venait juste de décider de se lever quand Rink apparut sur son lit dans un petit « pop » discret.

Habituée à le voir apparaître à n'importe quel moment, elle ne sursauta pas et ne cria pas de surprise. Elle se redressa cependant d'un coup, alarmée, quand elle vit le visage terrifié de l'elfe. Ses oreilles larges de chauve-souris, habituellement dressées vers l'avant, étaient aplaties contre son crâne, un peu comme Pattenrond quand il était particulièrement en colère.

- Ri…

Elle n'eut pas le temps de finir son mot que Rink l'attrapa par la main et les fit transplaner.

- nk.

Elle fut un instant désorientée, le temps que son cerveau capte qu'elle était maintenant en bas, dans le vestibule. La porte en bois massif de la maison Black était ouverte et le reste des elfes de maison qui travaillaient là en complément se tenaient en cercle dans l'entrée.

- Rink ? Que se passe-t-il ? demanda-t-elle, confuse.

Rink la tira plus près du groupe d'elfes, qui s'écartèrent devant elle. Sur le pas de la porte, dans une mare d'eau teintée de rouge qui grandissait lentement, le corps battu du professeur Snape se tenait, effondré.

Pendant une seconde, elle resta immobile dans un choc absolu, puis Rink tira de nouveau sa main et elle réagit. Elle s'agenouilla aux côtés du professeur. Des bleus commençaient à se former et couvraient tout son visage. Les tâches sombres faisaient un contraste sur la peau plus pâle que d'habitude. Une blessure irrégulière courait à la racine de ses cheveux et des ruisseaux rouge vif s'en échappaient et coulaient à côté de traces de sang séché plus anciennes, de couleur rouille.

L'espace d'un instant, son cœur s'arrêta à l'idée qu'il put être mort, mais elle vit ensuite le faible mouvement de sa poitrine.

- Que dois-je faire ? Professeur Snape, vous m'entendez ?

Hermione se mordit la lèvre violemment. Il ne bougeait pas. Elle avait vu des blessures plus graves après un match de Quidditch classique, alors elle ne devrait pas s'inquiéter, n'est-ce pas ?

- Professeur Snape ?

Elle pressa la paume de sa main contre sa poitrine, mais cria de douleur quand une espèce de magie latente s'échappa de son corps à son toucher. Sa main brûlait et elle serra et grinça des dents pour retenir son cri.

Elle s'appuya contre le mur et Rink fit un pas vers elle, hésitant : il regardait Hermione et le professeur Snape en alternance, ne sachant qui il devait aider en premier. Hermione secoua la tête.

- Je vais bien, siffla-t-elle entre ses dents serrées. Il y a une sorte de résidu magique ou un sortilège qui continue de le blesser.

Elle se servit de son épaule pour s'appuyer contre le mur et se relever. La douleur dans sa main diminuait déjà, mais elle avait toujours mal si elle bougeait les doigts.

Quelle douleur devait ressentir le professeur Snape ? Etait-il même possible de survivre à cette douleur sans perdre la tête ? Allait-il finir comme les parents de Neville ? Que devait-elle faire ?

Pendant quelques précieuses secondes, son esprit resta complètement vide. Il était simplement incapable de décider ce qu'elle devait faire en premier. Mais, quelque part au milieu de ses pensées paniquées, elle entendit une voix acerbe qui sonnait bizarrement comme celle de son professeur.

- Es-tu idiote, fillette ? Réfléchis !

Elle laissa échapper un souffle irrégulier et se tourna vers les elfes.

- Brolly, va trouver le professeur Dumbledore et ramène-le ici immédiatement. Je me fiche de savoir où il est ou ce qu'il fait. Ramène-le.

Brolly, l'un des elfes que Dumbledore avait installé à la maison des Black pour servir de « coursier » pour l'Ordre, acquiesça vivement à sa demande et disparut.

Elle se tourna ensuite vers Rink, qui triturait l'une de ses oreilles, visiblement agité et nerveux.

- Rink, monte le professeur Snape à l'étage et installe-le dans l'une des chambres vides. Retire ses vêtements mouillés, met-lui des vêtements secs et installe-le au lit. Essaie de le maintenir aussi immobile que possible et quoi que tu fasses, ne le touche jamais directement.

Rink la regarda tristement avant de répondre d'une voix douce : « Oui, Miss ». Puis il fit un geste compliqué de ses doigts et le corps du professeur Snape s'éleva dans les airs. Avec des mouvements lents et maitrisés, Rink le dirigea vers les escaliers.

Hermione ne savait pas si c'était une bonne chose ou non que Rink ait à nouveau recours au formel « Miss », plutôt qu'à l'habituel « Hermy ». Mais elle s'en inquiéterait plus tard.

- Wren, va réveiller Madame Weasley s'il te plaît. Dis-lui que le professeur Snape est blessé et amène-la à lui. Assure-toi de lui dire de ne pas le toucher directement.

Quand Wren disparut, Hermione resta là, incertaine. Elle ne savait pas quoi faire d'autre.

- S'il vous plaît, Miss, qu'est-ce que Pella peut faire ?

Hermione s'aperçut qu'une dernière elfe était toujours dans le vestibule. Elle trembla et s'aperçut alors que la porte d'entrée était toujours grande ouverte. La pluie entrait dans la maison, poussée par les rafales de vent de la tempête extérieure.

- Miss ?

Hermione se secoua et revint au présent.

- Ferme la porte, Pella. Et.. Et si tu peux, nettoie le désordre s'il te plaît.

Hermione s'assit ensuite dans les escaliers pour attendre. Brolly allait ramener le Directeur. Elle tenait sa main toujours douloureuse sur ses genoux. Et elle attendit.

Moins d'une heure plus tard, la maison Black était sens dessus dessous. Tous ceux qui vivaient à Grimmaurd s'étaient rassemblés dans la bibliothèque. D'autres membres de l'Ordre les avaient rejoints. Hermione s'était assise dans l'ombre du fauteuil, près de la fenêtre. Dos à la tempête, elle écoutait la pluie rageuse et se demandait d'où étaient venus tous ces gens. Ils supposaient, argumentaient… Chacun avait ses propres théories sur le retour de Snape et ce que cela signifiait.

Ils parlaient également du sérieux de sa condition. Quoi que Voldemort lui ait fait, c'était toujours actif. Le sort avait attaqué chaque personne qui avait essayé de le toucher. Sa propre main picotait toujours désagréablement, mais la douleur cuisante avait finalement diminué. Dans ces conditions, personne n'avait pu vérifier les blessures cachées de Snape – ni soigner les visibles d'ailleurs.

Rink lui avait rapporté tout à l'heure qu'il avait de nombreuses blessures, au-delà de celle à la tête et des bleus qu'elle avait vus. Personne ne semblait être capable d'aider le professeur Snape et ça rendait Rink de plus en plus agité. Elle lui avait dit de rester aux côtés du professeur. Elle craignait qu'il n'attaque le prochain membre de l'Ordre qui ferait un commentaire désobligeant sur le potionniste. Et elle avait déjà entendu plus d'un commentaire désagréable depuis une heure. En fait, elle finirait probablement par attaquer elle-même le prochain membre de l'Ordre qui le critiquerait.

Comme fait exprès, la voix bruyante de Maugrey attira son attention.

- Nous avons été trahis, c'est évident. Le traitre nous a balancés.

De l'autre côté de la pièce, d'où Hermione ne pouvait la voir, le professeur McGonagall s'indigna d'un ton sec et acerbe.

- Balivernes, Alastor. Cet homme a été battu et torturé. Si Severus nous avait trahis, vous ne pensez pas que Riddle l'aurait remercié, plutôt ?

- Il a été torturé jusqu'à ce qu'il abandonne et nous trahisse. Il a été déposé devant le pas de la porte pour nous provoquer.

Hermione se sentit malade quand elle vit Harry se lever et prendre le parti de Maugrey en ajoutant à la mauvaise ambiance de la bibliothèque.

- On ne peut pas faire confiance à Snape. C'est visiblement un piège. Pourquoi l'amener ici, sinon ?

Elle ne pouvait plus les écouter. Elle ne voulait plus.

Elle se leva et se dirigea vers la porte, alors que des voix inquiètes et colériques s'élevaient autour d'elle. En vérité, plus il en arrivait, moins elle les écoutait, les laissant glisser. Pourquoi ces gens étaient-ils même venus ? Qu'espéraient-ils ? Et si Voldemort avait vraiment torture Snape au point qu'il les livre, brisant le sort de Fidelitas, alors venir ici faisait d'eux une cible encore plus importante.

- Idiots, marmonna-t-elle en quittant la pièce.

Elle commençait à comprendre pourquoi le professeur Snape détestait les gens. C'était tous des idiots.

Elle vit le professeur Dumbledore descendre les escaliers. Oubliant instantanément sa haine morose envers les autres membres de l'Ordre, elle se dépêcha de le rejoindre.

- Comment va le professeur Snape, monsieur ?

- Pas bien, je le crains, miss Granger. Tom l'a blessé gravement.

Il laissa échapper un soupir fatigué.

- J'ai cru comprendre que nous devons vous remercier qu'il soit toujours en vie, reprit-il. Votre réaction rapide, Hermione… Je ne sais même pas comment il a réussi à nous rejoindre au square Grimmaurd.

Elle comprit les mots du professeur Dumbledore.

- Vous pensez qu'il est venu ici par ses propres moyens ? Que ce n'est pas Voldemort qui l'a déposé là pour se moquer de nous ?

Dumbledore lui fit un petit sourire.

- Je n'ai aucun doute, miss Granger, concernant la force et la loyauté de Severus. Et si je suis certain d'une chose, c'est que Severus est venu ici de lui-même.

Une ombre passa sur le visage du Directeur et Hermione ne sut pas l'interpréter.

- J'ai la certitude que Severus reviendra toujours.

Un étrange pressentiment frappa Hermione, mais elle l'ignora pour poser la question qui hantait son esprit depuis l'arrivée de Dumbledore.

- Quand est-ce que madame Pomfresh va arriver pour le soigner ?

Dumbledore secoua la tête d'un air grave.

- Poppy est indisponible pour le moment. Le temps qu'une chouette lui parvienne, et si elle pouvait venir directement ici, ce serait quand même trop tard. Nous avons quand même tenté de lui envoyer un hibou et j'ai fait tout ce que je pouvais de mon côté. Je suis parvenu à briser le sort qui était toujours actif, mais ses blessures sont sérieuses. Est-ce qu'il vivra ou non ? J'ai bien peur que tout soit entre les mains de Severus, désormais.

Elle fut brusquement aveuglée par la colère.

- Alors vous allez juste le laisser mourir ?

- Miss Granger, vous vous oubliez ! claqua Dumbledore. J'ai appelé Severus mon ami depuis bien plus d'années que vous ne vivez. Vous voulez être une adulte, miss Granger ? Etre adulte, c'est aussi comprendre les choix que font les membres de l'Ordre durant cette guerre contre Tom.

Albus avança la main et saisit fermement l'épaule d'Hermione.

- Aussi difficile à comprendre que ce soit, Severus a fait son choix il y a longtemps et il l'a fait librement.

Hermione se dégagea de la prise de Dumbledore et sa main retomba mollement. Un plan, vague et à demi formé, la remplit de détermination. Une fois de plus, ils allaient juste laisser Snape se débrouiller par lui-même. Qu'elle soit maudite si elle en faisait de même.

- Alors je fais mon propre choix aussi.

Elle courut brusquement vers la porte d'entrée principale. Elle l'ouvrit et se précipita en pleine tempête.

L'averse tombait toujours dehors lorsqu'elle s'éjecta de Square Grimmaud comme si les chiens de l'Enfer étaient sur ses talons. En quelques secondes, elle fut trempée jusqu'à l'os et se mit à trembler. Elle ne remarqua cependant ni la pluie, ni le froid alors qu'elle courait le long du petit chemin qui menait de la porte du manoir au trottoir public.

Elle dérapa et s'arrêta net quand elle ressenti la magie du Fidelitas qui protégeait le manoir chatouiller sa peau et titiller ses sens. Elle était désormais sortie de la magie protectrice. Elle se tourna juste à temps pour apercevoir l'étrange distorsion de la réalité qui permettait à la maison de s'évanouir dans les airs, écrasée par les maisons 11 et 13.

Dès que le manoir eut disparu, elle attrapa sa baguette, se concentra et transplana, son acte de magie complètement dissimulé par un brillant éclair, immédiatement suivi par un coup de tonnerre à faire trembler le sol.

Elle réapparut à l'extérieur de Sainte Mangouste. Elle se remit à courir vers l'entrée de service qu'elle et le professeur Snape avaient utilisée pendant sa retenue.

Elle ouvrit brusquement la porte et fit face à la même sorcière courtaude que la dernière fois. Hermione ne ralentit même pas en passant à côté d'elle dans un tourbillon de gouttes de pluies. Derrière elle, elle entendit bien un « Stop ! », mais elle l'ignora. Sans même prendre le temps de sécher ses vêtements, Hermione courut dans les couloirs labyrinthiques de cette aile administrative de l'hôpital sorcier. Jusqu'au bureau de la médicomage Alvarez. En tant que médicomage en chef de l'aile consacrée aux dommages causés par des sorts, Hermione était certaine que la sorcière pourrait aider le professeur Snape.

Si elle parvenait à l'atteindre, bien sûr.

Hermione entendit des voix crier derrière elle et elle accéléra autant que possible. Elle devait atteindre la médicomage avant que la réceptionniste ne la rattrape. Le destin semblait contre elle, cependant : deux sorciers de forte carrure venaient d'apparaître au bas des escaliers qui montaient au domaine de la médicomage. Et derrière elle, la réceptionniste venait de la rattraper, le visage rouge et le souffle court.

- C'est elle, souffla-t-elle. Attrapez-la !

Hermione leva les mains en l'air pour bien montrer qu'elle n'avait pas de baguette.

- Attendez, s'il vous plaît, c'est une urgence. Je dois parler à la médicomage Alvarez.

- Les urgences doivent être traitées à l'accueil des urgences, la coupa la sorcière, où vous serez vue par l'un des médicomages de service.

Hermione fit un pas en arrière et se prépara à une nouvelle course, quand la porte en haut des escaliers s'ouvrit.

- Edelrod, que se passe-t-il ? demanda la médicomage.

Elle remarqua ensuite Hermione, toujours les mains en l'air.

- Miss Granger, que faites-vous là ? demanda-t-elle, confuse.

Hermione s'affaissa de soulagement à cette intervention au timing parfait. Avant qu'Edelrod – la réceptionniste visiblement mécontente – ne donne sa version, elle se lança dans une prière désespérée, consciente qu'elle brisait probablement une douzaine des règles de l'Ordre sur l'importance du secret.

- S'il vous plaît, médicomage Alvarez. Je dois vraiment vous parler. C'est à propos du professeur Snape.

La doctoresse haussa les sourcils et la regarda d'un air sceptique. Hermione ne pouvait pas lui en vouloir. Elle était trempée, ses cheveux étaient probablement dressés dans tous les sens autour de sa tête, et avec toutes les alertes du Ministère qui incitait la population à surveiller toute activité douteuse et de potentiels Mangemorts… Hermione aurait probablement hésité, elle aussi, dans cette situation.

- S'il vous plaît, tenta-t-elle à nouveau en essayant de faire passer tout son désespoir dans sa voix. C'est important.

La doctoresse l'observa un long moment avant d'acquiescer.

- Très bien, miss Granger. Je vous donne quelques minutes.

Elle se tourna vers la réceptionniste et lui sourit.

- Tout va bien, Edelrod. Je vais parler à miss Granger et je la raccompagnerai moi-même dehors.

La vieille sorcière jeta un regard soupçonneux à Hermione.

- Si vous êtes sûre, Docteur.

Quand la médicomage Alvarez acquiesça, la sorcière repartit avec les deux gardiens vers le hall d'accueil. Alors qu'elle passait à côté d'elle, elle put l'entendre marmonner des choses peu flatteuses à propos de « jeunes sorcières hooligan qui dérangent le personnel hospitalier à n'importe quelle heure de la matinée ».

C'est seulement à ce moment-là qu'Hermione réalisa qu'il était toujours très tôt le matin. Il s'était passé tellement de choses en une si courte période, qu'elle avait perdu toute notion du temps. Elle espérait que le professeur Snape puisse tenir encore un peu plus longtemps.

Elle sortit sa baguette et se sécha d'un sort rapide, cherchant par quoi commencer. Elle sursauta quand la médicomage entama la conversation.

- Maintenant, dis-moi quelle sorte d'urgence conduit une jeune sorcière à courir à travers les couloirs de Sainte Mangouste ?

Décidant de commencer par le début, Hermione répondit.

- Le professeur Snape a été blessé. Personne ne peut l'aider, alors j'ai pensé que vous pourriez peut-être.

L'attention de la sorcière fut immédiate.

- Severus s'est blessé ? Comment ?

Hermione ouvrit la bouche, mais la referma immédiatement.

- Je ne peux pas vous le dire.

- Vous ne pouvez pas me le dire ? s'étonna la médicomage en haussant les sourcils.

- Non, madame.

Elle l'observa avec attention, les yeux plissés de concentration. Hermione s'agita un peu sous le regard évaluateur.

- Si vous ne pouvez pas me dire comment, pouvez-vous me dire où il se trouve actuellement ?

- Euh… hésita Hermione un instant. Je ne peux pas vous le révéler non plus.

Elle grimaça quand la médicomage haussa les sourcils encore plus haut.

- S'il vous plait, reprit Hermione. Je sais que ça semble étrange et incroyable, mais le professeur Snape faisait quelque chose de très important. Et il a été blessé. Très gravement. Tellement que le professeur Dumbledore n'est pas sûr qu'il survive. Il faut que quelqu'un l'aide.

- C'est ce que pense le professeur Dumbledore ?

Hermione se mordit la lèvre. Mentionner Dumbledore était probablement une erreur. Elle venait peut-être de révéler l'existence de l'Ordre. Elle recommença à paniquer. Ce n'était pas ce qu'elle avait prévu. Enfin, pas qu'elle ait réellement un plan, à la base.

Je suis une imbécile.

La médicomage était penchée par-dessus son bureau, les mains croisées. Hermione n'aimait pas l'air sur le visage de cette femme. Ca lui rappelait un peu trop l'air de Pattenrond quand il venait de piéger une souris.

- Si vous ne pouvez pas me dire où est le professeur Snape ou comment il a été blessé, pouvez-vous me dire comment une élève de Poudlard s'est retrouvée impliquée, alors que ce sont les grandes vacances ?

Elle était définitivement la souris piégée.

Elle se leva brusquement. C'était une erreur. Une erreur qui pourrait avoir des résultats désastreux pour l'Ordre.

- Asseyez-vous, miss Granger.

Hermione l'ignora. Elle voulait fuir rapidement avant qu'on lui pose plus de questions.

- Peu importe, Docteur. Je pense que c'était une erreur. J'ai cru..

- Asseyez-vous ! aboya la médicomage.

Des années à gérer des patients têtus et des équipes exigeantes lui avaient donné cette capacité à rendre sa voix particulièrement autoritaire, un peu comme Snape avec ses hordes d'étudiants peu enthousiastes.

Hermione s'assit, la poitrine comprimée par la peur.

D'une voix plus douce, la médicomage reprit.

- Je connais votre professeur depuis des années, jeune fille. Ses talents sont extraordinaires. Le département de la recherche de Sainte Mangouste l'embaucherait à la seconde où il quitterait Poudlard. En fait, nous lui avons offert une position chaque année depuis ces quatorze dernières années. Et à chaque fois, nous lui proposons une plus grande rémunération, une plus grande équipe et une plus grande liberté pour mener à bien ses propres recherches. Pourtant, il refuse année après année.

Hermione fronça les sourcils, surprise, mais elle resta silencieuse. Elle ne comprenait pas ce que tout ça avait à voir avec la situation. Ni pourquoi la médicomage ne voulait pas la laisser partir.

- Il y a quelques années, après l'une de nos offres, j'ai demandé à Severus pourquoi il refusait à chaque fois, alors qu'il n'aimait pas particulièrement enseigner. Savez-vous ce qu'il m'a répondu, miss Granger ?

Hermione secoua la tête, toujours confuse.

- Il m'a dit qu'il avait des promesses à tenir, avant de pouvoir quitter Poudlard. Etant une incorrigible vieille curieuse, je lui ai demandé quel type de promesse. Il a ri, alors. Mais j'ai toujours considéré ce rire comme malheureux. Il a ajouté que c'était des promesses du genre faites à des fous et qu'il ne pouvait pas les briser.

Hermione ne dit pas un mot. Elle ne savait pas comment répondre à ça. Et la médicomage Alvarez de leva.

- J'ai toujours trouvé intéressant que Severus ait dit à « des fous » et non à « un fou ». On ne m'a jamais demandé de prendre part au conflit qui fait rage dans notre société, mais je ne suis pas une idiote, miss Granger. J'ai parfaitement conscience qu'une guerre se joue dehors, quoi que le Ministère en dise. Et je pense qu'il est temps de choisir un camp et de rencontrer l'un de ces « fous ».

Elle attrapa sa cape de voyage et un sac de cuir noir, d'où s'élevèrent des cliquetis de bouteilles et fioles s'entrechoquant.

- Vous allez devoir me faire un transplanage d'escorte là où nous devons aller.

Elle lui jeta ensuite un regard critique.

- Vous êtes jeune, alors s'il vous plait, évitez de nous désartibuler. Ou si vous le faites, ne désartibulez que vous-mêmes. Au moins, je serai en mesure de vous reconstruire. Vous devriez peut-être m'endormir. Albus n'est pas idiot et il a probablement une demi-douzaine de protections défensives là où nous allons. Je pencherais pour un Fidelitas. Je sais que c'est ce que j'aurais choisi.

Elle pencha la tête d'un côté, pensive.

- Mmmm. Le Petrificus Totalus n'est pas la solution, parce que l'esprit reste conscient. Je suggère le sortilège de Somnambul. Le connaissez-vous ?

Hermione acquiesça, éberluée, et Alvarez sourit.

- Bien, alors nous devrions y aller, n'est-ce pas ?

Hermione ne put que regarder cette femme avec admiration. Quand avait-elle perdu si complètement le contrôle de la situation ? Dumbledore allait totalement la tuer.


Et voici pour aujourd'hui ! Une Hermione Gryffondor jusqu'au bout des ongles, ici :)

N'hésitez pas à me laisser vos impressions / avis / encouragements en partant. Ils sont très appréciés ! Et à dimanche prochain.

Lena.