Chapitre XXXV

Lys : Merci beaucoup pour ta review, elle me fait très plaisir ! En ce qui concerne le manque de retour, j'admets que je m'y attendais un peu…Comme tu l'as dit, le point de vue de Théodore en tant que personnage principal est assez peu présent dans les fanfictions en général. Je pense aussi que le manque de « romance » joue aussi (même si je compte y remédier dans ma prochaine histoire XD). En tout cas, merci une fois de plus d'avoir pris le temps de me faire un retour !

Le reste de la semaine se déroula sans encombre. Le corps du jeune garçon s'était rapidement remit des séquelles du sortilège mais pas son esprit.

Le vendredi soir, épuisé, il monta de bonne heure au dortoir et s'endormit rapidement. Il fut cependant réveillé en pleins milieu de la nuit par un effroyable cauchemar dans lequel il revivait en boucle le cours de Magie Noire. Bien évidemment, les larmes montèrent et la panique l'envahit. Le jeune Nott mit un bon moment avant de parvenir à se calmer et à se rendormir.

Le lendemain matin, alors qu'il s'était réveillé d'une humeur exécrable, il croisa Grégory Goyle en se rendant dans la salle de bain.

-Alors Nott, on a eu une nuit compliquée ? On pleurniche toujours autant ? Carrow a raison tu es d'une intolérance minable à la douleur et en plus tu défends les rebelles ! le railla-t-il.

Le sang de Théodore ne fit qu'un tour, lui qui perdait rarement son calme. Il dégaina sa baguette et la pointa sur la poitrine de son camarade d'un air menaçant, ses yeux d'un bleu glaçant le foudroyant sur place.

-Ne m'adresse même pas la parole ou je te tue sur place ! Ce n'est pas parce que je refuse de m'en prendre à plus faible que moi que je suis un incapable, loin de là ! J'ai lu des nombreuses choses concernant la Magie Noire et je n'hésiterai pas à m'en servir contre toi !

Alors que les deux garçons se toisaient du regard, Théodore toujours en position d'attaque, sa baguette pointée sur la poitrine de Goyle, son prénom retentit comme un coup de fouet dans l'air :

-Théodore !

Reconnaissant la voix de son ami, il ne prit même pas la peine de se retourner toujours trop occupé à lancer des regards noirs à Grégory Goyle.

-Laisse-le, il n'en vaut vraiment pas la peine…

Sentant l'étreinte de Blaise sur son épaule, il fut contraint d'abandonner mais cracha à l'intention de Goyle :

-Ne m'approche plus jamais !

Repoussant brutalement son ami, il remonta quatre à quatre l'escalier qui menait au dortoir. Il arpenta un bon moment la pièce de long en large avant d'apaiser sa fureur. Celle-ci s'emparait rarement de lui mais quand elle prenait place dans ses entrailles, elle était compliquée à déloger.

S'étant un peu calmé, il lisait tranquillement dans son lit quand la porte s'ouvrit doucement.

-Je peux te parler ou tes foudres vont s'abattre instantanément sur moi ?

-Je n'ai rien à dire…grogna-t-il à l'adresse de son ami.

Il y eu un petit silence avant que Blaise ne prenne la parole :

-Tu n'aurais pas dû te mettre dans une colère noire pour si peu, c'est exactement ce qu'il cherchait à faire et tu es tombé dans le panneau. Après je crois que tu l'as vraiment surpris et je ne suis pas sûr qu'il recommence.

-Je veux bien être réservé, coincé, prude et d'autre qualificatifs que tu as souvent utilisés pour me décrire mais ma patience et ma tolérance ont des limites !

-Je sais…C'est juste que tu m'as fait un peu peur aussi…Tu es le plus dangereux d'entre nous j'en suis certain, mais je t'en prie ne t'emporte pas comme ça avec les Carrow !

Levant les yeux vers son ami, Théodore ne put s'empêcher de ricaner nerveusement.

-Je ne suis pas idiot, le Doloris m'a largement suffit…et rassure-toi, je ne te ferais aucun mal, même si parfois tu mets ma patience et mon sang-froid à rude épreuve !

Plus les semaines passaient et plus la situation s'aggravait pour l'adolescent. Il était devenu le souffre-douleur d'Amycus Carrow et par sa faute, celui-ci s'en était également prit à son ami. Un jeudi matin, alors que les deux garçons, la mort dans l'âme se dirigeait vers la salle de classe de Magie Noire, Théodore fut pris de paralysie et resta immobile en pleins milieu du couloir.

-Qu'est-ce qu'il se passe ?

Le jeune Nott fut incapable de répondre et se mit à trembler violemment.

-Je ne peux pas…murmura-t-il au bout d'un moment en enfouissant son visage dans ses mains, pour camoufler ses pleurs.

Il entendit son ami approcher et lui parler doucement, mais il était incapable de comprendre le sens de ses paroles. Sans trop savoir comment, il se retrouva à l'infirmerie, devant l'infirmière qui semblait profondément attristée de le voir ainsi :

-Monsieur Nott, que vous arrive-t-il ? Le questionna-t-elle en le prenant par les épaules et en le faisant asseoir sur un lit.

L'adolescent, secoué de sanglot et de spasme, peinait à respirer et ne parvenait pas à articuler ne serait-ce qu'un mot. Il entendit vaguement Blaise expliquer la situation à Madame Pomfresh et au bout de quelques minutes, elle revint s'occuper de lui.

-Monsieur Zabini m'a tout expliqué, que vous le vouliez ou non le Professeur Slughorn sera mis au courant tout comme le Professeur Rogue. Ce que font les Carrow est inadmissible !

Après avoir mis un bon moment à le calmer, elle insista pour l'examiner, même s'il prétendait n'avoir mal nulle part, hormis quelques maux de ventres liés à l'anxiété.

Après avoir retiré son uniforme avec mauvaise grâce, toujours secoué de sanglots dû à sa récente crise de larmes, Théodore sursauta lorsque Madame Pomfresh posa ses mains sur ses épaules tendues.

-Vous ne ressentez peut-être aucune douleur pour l'instant, mais ne vous méprenez pas Monsieur Nott, ce genre de sortilèges à de profondes conséquences aussi bien psychiques que physiques…

Théodore ne s'en était pas rendu compte, bien trop occupé à se tenter de se remettre du choc émotionnel qu'il avait subie, mais une grande partie de son dos ainsi que ses épaules et sa nuque semblaient bloqués, comme s'ils avaient absorbé une partie du sortilège.

Les manipulations de l'infirmière qui tentait de décontracter ses muscles, furent douloureuses et lui arrachèrent quelques gémissements plaintifs.

Lorsqu'elle eut terminé, l'adolescent eu l'impression d'avoir été tordu dans tous les sens et ne broncha même pas lorsqu'elle lui tendit un philtre de paix en lui disant :

-Je vous garde ici jusqu'à ce que j'obtienne une réponse du Professeur Slughorn. Il est hors de question que je vous laisse entre les mains d'Amycus Carrow ou il finira par vous briser définitivement !

Alors qu'il somnolait depuis quelques heures, il sentit quelqu'un s'asseoir doucement à son chevet. Ouvrant péniblement les yeux, Théodore reconnu son ami et se redressa avec difficulté, son corps toujours un peu douloureux des manipulations de l'infirmière.

-Je suis désolé, je sais que tu m'avais interdit d'en parler, mais tu ne pouvais plus continuer comme ça, à t'en rendre malade…

-Je suppose que je passe pour un lâche et un traître à son sang là-bas ? Demanda-t-il, en massant ses cervicales endolories.

-Oui mais le principal c'est que tu sois hors d'atteinte…

-Moi je le suis peut-être maintenant, mais il est hors de question qu'il s'en prenne à toi sous prétexte que je suis pour l'instant « dispensé » de ce cours, si l'on peut appeler ça un cours…

-Ne t'inquiète pas pour moi, il ne m'a rien fait tout à l'heure et j'ai décidé que je n'irais plus de toute manière…

Il y eu un long silence durant lequel Théodore sentit son estomac se nouer, tortillant nerveusement ses draps, il avoua la voix tremblante :

-J'ai peur des représailles, Blaise…

Son ami poussa un soupir :

-Slughorn fera son possible je pense et j'ose espérer que Rogue ne sera pas non plus insensible à notre cause, il s'est occupé de nous pendant six ans…Puis nous n'avons même pas fait acte de rébellion, seulement refusé de torturer d'autres élèves ! Arrête de te prendre la tête avec ça Teddy…Si Slughorn ne peut rien faire, on n'ira plus en cours et puis c'est tout !

Théodore ne pu s'empêcher d'être amusé de la simplicité avec laquelle son ami voyait les choses et il rétorqua :

-Oui bien sûr et si on se fait punir à cause de ça on fera quoi on quittera le château ?

-On le pourrait en derniers recours, ma mère a toujours des contacts avec la famille française d'un de mes ex beau-père, on pourra toujours fuir la Grande Bretagne…

C'était la première fois que l'adolescent voyait la peur si intense animer les yeux de son ami. Il tenta cependant de le faire revenir à la raison :

-Arrête, on ne nous laissera jamais sortir de Poudlard de toute façon !

-Les Carrow auront d'autres chats à fouetter, ils se ficherons bien de savoir si l'on assiste à leur cours ou non…d'ailleurs, comme Amycus Carrow a eu la gentillesse de me laisser tranquille aujourd'hui, j'ai pu prendre en note le cours, ça t'intéresse ?

-Très honnêtement non…Ce qu'il nous apprend me donne envie de vomir et je crois que je n'ai pas besoin de ça pour l'instant…

-Ce jour est à marquer d'une pierre blanche ! Théodore Nott dédaigne un cours ! Le taquina Blaise.

L'adolescent eu un faible sourire qui se transforma vite en une grimace de douleur. Il avait eu le malheur de vouloir changer de position un peu trop brusquement ce qui avait réveillé une douleur au niveau de ses reins. Geignant faiblement en se tortillant pour tenter de soulager son dos, il entendit son ami lui dire avec sarcasme :

-Je dois retourner en cours…Je vois déjà Madame Pomfresh accourir de l'autres côté de son bureau, amuse-toi bien !

En effet, alerté par ses plaintes, l'infirmière se trouvait presque déjà à son chevet avec un pot d'onguent, qui fit tressaillir Théodore. Celle-ci lui avait affirmé que ses douleurs n'étaient pas très graves mais le seul moyen qu'elle avait trouvé pour le soulager était de le masser en appuyant un peu fort sur les zones plus contractées. L'adolescent, loin d'apprécier le contact physique, prenait généralement sur lui et se laissait sagement faire, mais quelquefois il lui arrivait de ronchonner, ce qui rendait les soins encore plus désagréables.

La conversation qu'il avait eu avec son ami, l'avait quelques peu inquiété et il avait eu beaucoup de mal à se détendre, tandis que l'infirmière tentait de délier ses cervicales encore raides. Tandis que les doigts agiles de la vieille femme descendaient vers ses trapèzes, il l'a questionna :

-Vous n'avez pas de nouvelles du Professeur Slughorn ?

-Pas encore, mais il doit s'entretenir avec le Professeur Rogue à la fin de la semaine…

Théodore poussa un soupir qui se transforma vite en gémissement de douleur. L'infirmière venait d'appuyer un peu fort sur le bas de son dos.

-Ce sont vos reins qui vous font le plus souffrir en ce moment ?

-Oui et quelquefois ça descend dans ma jambe droite…se plaignit-il en se tordant de douleur.

-Restez tranquille encore un peu j'ai presque terminé…lui intima-t-elle en massant un peu plus délicatement la zone la plus douloureuse.

Respirant profondément, le jeune homme sentit petit à petit la douleur s'apaiser. L'onguent le chauffait agréablement et il se surprit à apprécier les massages de l'infirmière, lui qui d'habitude se tendait toujours lorsqu'elle touchait au bas de son dos, à cause de la douleur mais surtout de son extrême pudeur…

-Je pense que le nerf sciatique doit être un peu endommagé…Pour vous soulager, vous irez marcher un peu dans le parc à partir de demain.

Le vendredi, en fin d'après-midi, alors qu'il revenait de la balade hebdomadaire que Madame Pomfresh lui avait recommandée pour soulager son dos, celle-ci se précipita vers lui en lui disant :

-Le Professeur Slughorn veut vous voir immédiatement dans son bureau !

Sortant de l'infirmerie de nouveau, le jeune homme se dirigea vers le bureau du Professeur de Potion en soupirant, un peu anxieux du déroulé de l'entretien…

-Asseyez-vous, je vous en prie Monsieur Nott…

Théodore obéit et s'assit sur le fauteuil que lui désignait Slughorn. Le vieil homme s'assit en face de lui et lui fit remarquer :

-Vous n'avez pas très bonne mine…Madame Pomfresh m'a avertie de ce que vous subissiez régulièrement durant le cours d'Amycus Carrow…Pourquoi ne pas m'en avoir parlé ?

Baissant les yeux, l'adolescent répondit en murmurant :

-J'avais peur que ce ne soit pire…

Le Professeur Slughorn l'observa un moment et lui servit un verre de liqueur que Théodore refusa poliment, avant de répondre :

-Je comprends…Cependant, vous n'aurez plus rien à craindre désormais, ni vos camarades. Le Professeur Carrow n'utilisera plus la violence sur aucun des élèves de Serpentard désormais !

-Nous ne sommes pas les seuls à avoir été maltraités, nous sommes même une minorité…Il s'en prend à des élèves de Gryffondor très jeune et…

Le souvenir du jeune garçon se tordant de douleur, refit surface dans son esprit et il dû lutter contre son estomac pour ne pas se mettre à vomir.

-Je suis au courant, mais rassurez-vous le Professeur Mcgonagall et les autres ferons leur possible pour que cela ne se reproduise pas …Tout va bien Monsieur Nott ?

Haletant pour lutter contre les nausées et extrêmement pâle, l'adolescent hocha doucement la tête. Parler de tout cela, le mettait encore très mal à l'aise. Se reprenant, il se força à lever la tête vers le Professeur Slughorn et parvient à articuler :

-Je vous remercie infiniment Professeur.

Le vieil homme hocha la tête, se leva de son bureau et le contourna pour se placer à côté de lui.

-Vous devriez retourner à l'infirmerie mon garçon et n'hésitez surtout pas à venir me voir s'il se passe quoique ce soit, je compte sur vous ! tenta-t-il de le rassurer en lui posant une main sur l'épaule, d'un geste paternel.

Lorsqu'il fut de retour à l'infirmerie, il faillit s'effondrer, avant que Madame Pomfresh ait le réflexe de le faire s'allonger.

-Tout s'est bien passé ? Vous avez mal quelque part ? Le questionna-t-elle affolée.

-Je suis juste un peu fatigué…ronchonna-t-il retrouvant ses vieilles habitudes.

Cela faisait bien trop longtemps qu'il était dépendant de l'infirmière et Théodore ne supportait pas de ne pas pouvoir se débrouiller seul, quel que soit son état.

L'adolescent resta tout le weekend à l'infirmerie et ce n'est que le dimanche soir, après avoir insisté pour l'examiner une dernière fois que Madame Pomfresh lui fit ses recommandations, avant de l'autoriser à sortir :

-Continuez de marcher pour soulager votre dos, mangez et dormez suffisamment et par pitié, Monsieur Nott, ne vous tuez pas à la tâche en ce qui concerne vos cours ! Revenez me voir aux moindres problèmes, je le saurais si vous ne le faites pas et je vous promets de vous faire passer un sale quart d'heure !

Les dernières paroles de l'infirmière le firent sourire et après l'avoir remercié chaleureusement, il prit la direction des cachots pour rentrer à la salle commune, retrouver son ami.