Deux frères.

Titre du 23/08/2023 : Deux frères

Poisson : Neal Cassidy / Baelfire (OUAT)

N : Neal Cassidy

Créature 38 : Sorcière

Jean Darling (OUAT)

Prénom 41 : Neal

Quatre aspects de… Coco (Pixar) : Famille dysfonctionnelle : Écrire sur les Lannister ou écrire de l'amour filial

44) 50 nuances de OUAT

8 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, de secondaire à principal, elles ont dit, quatre aspects, 50 nuances)

Vu qu'on a vraiment très peu d'infos sur Jean et Michel sur leur vie au service de Pan ou même après les disparitions de Baelfire et Wendy au Pays imaginaire, je vais broder.

Storybrooke ressemblait dans le fond à une ville parfaitement normale.

Ce fut la pensée qui traversa l'esprit de Jean Darling alors que lui et Michel pénétraient finalement dans la ville de contes de fée.

Rien qui sortait de l'ordinaire a priori, une mairie, une école, une bibliothèque, un commissariat, des maisons, des commerces, tout ce qu'on s'attendait à trouver dans ce genre d'endroit en somme.

Juste une simple petite ville tranquille et normale, sans rien de réellement particulier, comme il en existait tant aux États-Unis et dans d'autres pays du monde.

C'était sans doute ce que les deux frères auraient sincèrement pensé si eux-mêmes n'avaient été que deux habitants sans histoire du monde sans magie, ignorant tout ce que pouvait cacher cette ville à l'apparence si anodine.

Ce qu'ils n'étaient de toute évidence pas du tout.

Depuis le temps, depuis des siècles, depuis que leur enfance s'était achevée le jour où l'ombre était entrée dans leur chambre et leur avait volé successivement leur ami puis leur sœur, ils avaient cessé d'être ignorants ou même innocents à ce sujet.

Parce que tout leur univers s'était effondré quand Peter Pan leur avait arraché deux des membres de leur famille et les avait forcés à travailler pour lui pour espérer un jour réussir à les récupérer.

Ils savaient déjà que ce ne serait pas le cas pour Baelfire (ou plutôt Neal, comme il se faisait appeler désormais), ce dernier avait réussi à s'évader de l'île (ou plutôt, comme le leur avait sinistrement confié Félix avec un sourire amusé, Peter Pan l'avait laissé partir, pour une raison qu'ils ignoraient et n'avaient sincèrement pas envie de comprendre ou de connaître), et ils avaient pu veiller sur lui de loin, sans qu'il ne remarque leur présence, mais Wendy…

Wendy, elle, était toujours là-bas, prisonnière, victime de sa gentillesse, condamnée à rester enfermée dans une cage loin des siens, tout ça pour avoir tenté de sauver et libérer quelqu'un à qui elle tenait.

Aussi, Jean ne s'y trompa pas, il le savait d'avance en y entrant, en parcourant les rues au volant de sa voiture, c'était tout sauf une ville ordinaire.

Dans cette ville, il y avait de la magie et des personnages de contes de fée, cette ville, ils avaient mis du temps à la trouver, sur les indications de Félix, et enfin ils y étaient.

Une autre chose ne trompait pas, l'attitude des habitants de Storybrooke.

S'il avait été quelqu'un d'autre, un jeune homme insouciant visitant les États-Unis et tombé par hasard sur la petite ville, sans doute ne se serait-il rendu compte de rien.

Mais à force de mentir, de tricher, de faire semblant, de porter un masque en permanence et d'examiner attentivement tout ce qui l'entourait pour tenter d'y déceler la moindre anomalie, le moindre danger, il avait appris à lire les expressions des gens.

Et celles des habitants de la ville de l'État du Maine étaient tout sauf amicales.

Ce n'était pas vraiment de l'hostilité, non, plutôt un choc et une surprise qui se mêlaient également à de la peur et de la méfiance alors qu'ils se retrouvaient face à des visages qu'ils n'avaient jamais vus, qu'ils réalisaient qu'ils n'étaient pas d'ici, qu'ils venaient de l'extérieur, du monde sans magie.

Parce que ce n'était jamais arrivé avant, quand la malédiction régnait encore et qu'ils étaient incapable de quitter la ville.

Et Jean avait lu dans leurs yeux ce qu'il lisait déjà tous les jours dans les siens en passant devant le miroir.

De la peur.

Ça n'avait pas duré bien longtemps, ce n'était que fugace, passager, vite remplacé par des sourires polis et faussement amicaux, mais Jean l'avait vu.

Et pendant quelques secondes, il envisagea de leur dire la vérité, avant de finir par y renoncer complètement.

Comment pourraient-ils bien être capables de réussir à vaincre le monstre immortel qui les terrorisait depuis qu'ils étaient enfants ?

C'était impossible.

Michel, lui, n'avait rien remarqué, se contentant de regarder les alentours de la ville avec curiosité et émerveillement, parce qu'il y avait de la magie à Storybrooke, ils le savaient tous les deux, même si elle était cachée pour eux pour l'instant. Et s'il y avait bien un d'eux deux qui était parvenu à rester un tant soit peu fasciné par tout ce qui pouvait être magique, c'était lui, parce que Jean avait perdu sa fascination pour cet univers depuis bien longtemps.

(Quand Baelfire avait suivi l'ombre pour eux, s'était sacrifié pour les sauver, puis que Wendy était partie aussi et n'était jamais revenue, lui faisant comprendre que les contes de fée n'étaient pas pour les enfants, qu'ils pouvaient être durs, sombres et cruels.)

Mais ce n'était pas grave, parce que même si Michel était un adulte désormais lui aussi, il restait toujours son petit frère, et Jean allait faire en sorte qu'il continue d'avoir foi en la magie, dans le fait qu'elle n'était pas complètement mauvaise, et que Baelfire se trompait à ce sujet.

Il allait faire ce qu'il faisait depuis que Wendy et Baelfire avaient disparu, que leurs parents étaient morts, et que Peter Pan avait fait d'eux des immortels temporaires en leur confiant une tâche qu'ils n'avaient aucunement envie d'accomplir.

Il allait faire ce que Wendy avait fait autrefois.

Il allait tout faire pour le protéger.

Alors qu'ils descendaient tous les deux de la voiture, il tenta d'ignorer les regards curieux voire hostiles qui se posaient sur eux.

On se méfiait d'eux, soit, et à raison d'ailleurs, et on ne voulait pas d'eux, de peur qu'ils ne découvrent la vérité sur la magie et ne tentent de répandre la nouvelle dans le monde sans magie, de briser la petite tranquillité qu'ils étaient parvenus à bâtir peu de temps auparavant.

Jean le savait bien, ils n'étaient vraiment pas les bienvenus à Storybrooke.

Mais peu importe après tout.

Ils avaient une mission à accomplir.

Et cette mission se nommait Henry Mills.

§§§§

Regina avait toujours eu conscience que les choses ne redeviendraient jamais comme avant.

Qu'elle ne pourrait jamais revenir à la situation telle qu'elle était avant qu'elle ne devienne la méchante reine, que les gens ne la verraient plus jamais à nouveau comme la princesse gentille, douce et innocente qu'elle était autrefois.

Cette femme était morte en même temps que Daniel.

Elle avait pu s'en rendre compte quand la malédiction avait été brisée, que la mémoire qu'elle avait modifiée et effacée avait repris sa juste place, et que les sourires polis qu'on lui adressait s'étaient fracturés et avaient fini par s'effacer.

Et aujourd'hui, dans son centre équestre, elle s'en rendait compte plus que jamais.

Au début, les choses n'avaient pas été simples, l'idée que l'ancienne méchante reine enseigne l'équitation plaisait peu à beaucoup de monde, et elle savait qu'à cause de ça, à cause de son passé, il y aurait des gens qui refuseraient de s'y rendre parce qu'elle était là.

Mais d'autres avaient décidé de franchir le pas, de lui faire confiance, et ils avaient pu voir.

Voir qu'elle avait réellement changé, qu'elle était différente, qu'elle voulait aller de l'avant.

Beaucoup de gens continueraient à la haïr, ne la pardonneraient jamais pour ce qu'elle avait commis.

Mais il y en avait d'autres qui renouaient peu à peu avec elle via leur passion commune pour les chevaux, qui lui souriaient à nouveau, qui lui parlaient normalement malgré ce qu'elle avait fait, et c'était…

Bien.

Vraiment bien.

Et pour la première fois depuis longtemps, elle voulait que les choses ne changent pas.

§§§§

Il fallait que tout ait l'air normal.

Ils étaient seulement deux frères, qui avaient décidé de partir en vacances pour fêter la fin de leurs études durant une durée indéterminée en prenant une année sabbatique, ils étaient tombés par hasard sur la ville de Storybrooke et ils n'étaient définitivement pas au courant de l'existence de la magie.

Ils ne verraient rien et feraient tout pour ne pas se faire remarquer, en espérant que les habitants de la ville se contentent de se méfier et ne voient pas clair dans leur jeu, qu'ils soient suffisamment confiants pour les laisser rester.

Sinon, dans le cas contraire, s'ils ne pouvaient pas effectuer leur mission, alors dans ce cas-là…

Hé bien que Dieu leur vienne en aide, parce qu'il n'avait pas la moindre idée de la manière dont Félix ou Peter Pan réagiraient en l'apprenant, ou même ce qu'ils feraient subir à Wendy en représailles…

Aussi, en entrant dans le Granny's, ils affichèrent tous les deux un sourire poli et enthousiaste qui devait probablement être aussi faux et mensonger que celui que Ruby leur adressa en les rencontrant.

Jean feignit de ne pas voir la propriétaire de l'établissement prendre son téléphone avec un air crispé avant d'appeler il ne savait qui, mais en tout cas, ça ne lui disait rien qui vaille.

§§§§

L'air sombre qu'affichait Graham était une expression qu'Emma n'avait pas revue depuis un bon moment, et elle aurait apprécié que les choses continuent comme ça.

« Je peux te parler une seconde ?

Elle se retourna brièvement vers Crochet, qui continuait de lire dans sa cellule et ne semblait pas décider pour l'instant à essayer de s'évader.

Elle s'éloigna du bureau du shérif et lui lança un regard interrogateur.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- On a un problème.

- J'aime vraiment pas quand tu dis ça, soupira-t-elle. Quoi comme problème ?

Son cerveau imagina aussitôt les pires hypothèses possibles, un nouveau méchant du même type que Cora qui avait débarqué en ville et qui allait bientôt les attaquer, et honnêtement, elle n'avait pas vraiment envie de devoir faire un combat de magie quelconque contre n'importe qui.

Peut-être que Zelena avait réussi à trouver le chemin vers leur ville et avait décidé de s'en prendre à Regina.

Depuis la mort de Cora, ils étaient enfin tranquilles à Storybrooke, pourquoi est-ce que la situation ne pouvait pas continuer ainsi ?

- Deux personnes viennent de louer une chambre au Granny's pour a priori un bon moment… et… ils ne viennent pas de Storybrooke. Ils sont arrivés en voiture, ils ont franchi la frontière il y a quelques heures. Ils viennent de ce monde.

Emma se figea, stupéfaite.

Depuis qu'Anton et les nains leur avaient permis d'avoir un accès illimité aux haricots magiques, il n'était pas rare que les voyages d'un monde à l'autre se produisent, et qu'ils accueillent ainsi à Storybrooke des habitants de la Forêt Enchantée curieux de découvrir le monde sans magie et qu'ils ne connaissaient pas.

Ça ne posait pas le moindre problème, ils ne savaient rien du monde sans magie mais en revanche, ils étaient au courant de l'existence de la magie.

Cependant, jusque-là, ils n'avaient pas encore eu le moindre visiteur venant du monde sans magie.

- Merde, lâcha-t-elle avec un air aussi sombre que celui qu'affichait actuellement le Chasseur.

Elle l'admettait, elle n'avait pas encore pensé à cette possibilité pour l'instant.

Enfin si.

Elle avait conscience que cela pouvait arriver, mais puisque cela ne s'était pas produit pour le moment, elle n'y avait pas beaucoup songé.

Et puis surtout, aucun d'eux n'avait vraiment réfléchi à ce qui pourrait se produire après concernant la magie.

Est-ce qu'ils pouvaient laisser des inconnus résider dans leur ville et risquer de découvrir la vérité au sujet de l'existence de la magie, et potentiellement la révéler au monde, brisant le fragile équilibre qu'ils avaient tout juste réussi à bâtir ?

Emma ne pouvait que se poser la question maintenant que le problème se présentait.

Rumplestiltskin avait proposé avant cela de jeter un sort de protection autour de la ville pour parer à cette éventualité, mais empêcher les gens de rentrer les aurait aussi empêchés de sortir, et ce n'était pas ce qu'ils voulaient.

- J'ai contacté ta mère pour la prévenir. À ton avis, qu'est-ce qu'on devrait faire ?

Emma y réfléchit pendant quelques secondes.

- Les laisser tranquille. Tout en en essayant de limiter l'utilisation de la magie quand ils sont dans les parages, et en les surveillant un peu, au cas où ils devraient découvrir quelque chose qu'ils ne sont pas censés savoir. Et si jamais on n'y arrive pas… on leur effacera la mémoire avant de les renvoyer chez eux.

Graham acquiesça.

- Ça me semble bien. Et de toute façon, ils viennent du monde sans magie, alors… on ne devrait pas avoir trop de mal à les convaincre que la magie n'existe pas si jamais quelque chose de bizarre se produit… pas vrai ? »

Emma espérait sincèrement que l'un comme l'autre, ils ne se trompaient pas.

A suivre…