Je ne possède aucun des personnages de la série
Un long frisson remonta le long du dos de Malcolm alors que la porte s'ouvrit brutalement et que le canon d'une arme fut braqué sur lui, s'arrêtant à seulement quelques centimètres de son front. [Nuits du FOF]
Ce texte a été écrit pour la Nuit du FOF sur le thème "Frisson"
En espérant que cela vous plaise !
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
UNE SITUATION PERILLEUSE
Un long frisson remonta le long du dos de Malcolm alors que la porte s'ouvrit brutalement et que le canon d'une arme fut braqué sur lui, s'arrêtant à seulement quelques centimètres de son front. Ses grands yeux s'agrandirent sous la surprise plus que sous la peur et pourtant l'homme en face de lui semblait troublé, agité et totalement défoncé. Il ne s'était pas spécialement attendu à ça. Visiblement, il y avait des trous dans son dossier, même s'il n'en n'était pas étonné.
Après tout, il n'était pas rare que les anciens militaires reviennent au pays avec un syndrome de stress post traumatique et les traitements n'étaient pas suffisant pour parvenir à les aider à aller mieux… il était parfaitement bien placé pour le savoir. Malcolm n'avait pas mis un pied en zone de guerre, mais il vivait depuis 20 ans avec un SSPT dont il ne guérirait sans doute jamais… Les gamins de 10 ans ne sont pas sensés découvrir que leur père est un tueur en série sadique… un tueur qui enfermait les gens dans des boîtes, qui l'avait drogué et même envisagé de le tuer avant que ledit gamin ne trouve la force d'appeler la police pour le dénoncer.
Alors Malcolm savait mieux que quiconque reconnaitre les gens qui souffraient de SSPT, en revanche, il n'était pas le meilleur pour savoir comment les aider à le gérer. Sauf qu'il était vraiment nerveux et qu'il préférait ne pas bouger parce que sinon il allait appuyer sur la détente.
- Je ne repartirai pas ! Hurla le suspect, le canon de son arme se mettant à trembler.
Malcolm comprit qu'il était plongé dans un délire et qu'il pensait qu'il était là pour le ramener en zone de guerre… S'il se sentait persécuté, c'était peut-être pour ça qu'il laissait des cadavres dans son sillage. Il prenait ces gens pour des recruteurs de l'armée ou pour des commandos chargés de le ramener au front ? Il avait totalement perdu pied avec la réalité et un nouveau frisson plus fort le traversa. Il allait devoir agir avec tact s'il ne voulait pas se prendre une balle ans la tête.
- Ecoutez-moi. Je ne vais pas vous ramener.
- C'est faux ! Je le sais ! Lança le type en rapprochant son arme du front du profiler.
- Si, je suis venu pour vous aider à leur échapper, répondit ce dernier en tentant de reculer un peu la tête dans alarmer le type en face de lui.
- Personne ne peut m'aider ! Lança l'homme, le canon de son arme se plaquant sur la joue du consultant qui frissonna.
Son cœur accéléra et Malcolm ferma les yeux. Il devait trouver une solution. Ce type allait le tuer…
- Vous vous trompez Chester, je ne suis pas un ennemi.
- C'est faux ! Tout le monde veut me tuer ! Et vous êtes comme les autres ! Lança l'homme alors que des bruits de pas se firent entendre et que JT déboula, Dani sur ses talons.
Aussitôt, le suspect sursauta et tourna son arme dans leur direction, mais Malcolm suivit le mouvement, se plaçant à nouveau entre lui et ses amis. Hors de question qu'il ne le laisse leur tirer dessus. Si quelqu'un devait prendre une balle, il fallait que ce soit lui. JT avait une femme, une vie de famille… et Dani… c'était Dani… Malcolm tenait à elle, c'était son amie.
- Ce ne sont pas des ennemis non plus.
- C'est faux !
- Non… Rangez vos armes ! Hurla Malcolm aux inspecteurs.
- Hors de question, marmonna JT qui tenait le suspect en joue.
- Ecoute-moi bon sang, baisse ton arme, il n'est pas dangereux.
- Tu déconnes ! S'étonna Dani, qui voyait parfaitement à quel point c'était faux.
Son cœur battait vite parce qu'elle voyait bien qu'il était à deux doigts de tirer sur le profiler qui s'entêta à crier.
- Il n'est pas dangereux ! Baissez vos armes ! Tout de suite !
Dani et JT se lancèrent un regard pour savoir ce qu'ils devaient faire, mais Malcolm était toujours tenu en joue, c'était lui qui risquait de prendre une balle en premier et il leur demandait de baisser leurs armes. Aucun des deux ne voulait le faire, mais ils voyaient bien que le type était de plus en plus nerveux. Alors Dani remit son arme dans son holster. JT soupira et le fit lui aussi tandis que l'homme se mit à hurler.
- Levez les mains !
Les policiers s'exécutèrent et il reporta son attention sur le profiler.
- Vous voyez tout le monde veut me tuer.
- Pas moi.
- Et pourquoi ?
- Parce que je suis comme vous…
- Personne n'est comme moi.
- Si, malheureusement : les voix dans votre tête, les hallucinations, les nuits agitées remplis de cauchemars et de terreurs nocturnes, je vis tout ça aussi.
- Ah oui ? Avec votre costume de marque je refuse de croire que vous ayez été une seule journée au front.
- C'est vrai…
- Alors vous n'êtes pas comme moi !
- Croyez-moi, tout le monde n'a pas besoin d'aller au front… A 10 ans j'ai découvert que mon père était un tueur en série qui a tué 23 personnes et il a voulu faire de moi sa 24ème victime. Croyez-moi, mes cauchemars sont sans doute aussi violents que les vôtres.
Ses confidences semblèrent marcher un peu parce que l'homme recula d'un pas et baissa un peu son arme, ce qui n'était pas encore tout à fait mieux parce que maintenant son arme pointait sur le cœur de Malcolm et sa main tremblait de plus en plus.
- Votre père est un tueur en série.
- Oui.
- Il est mort ?
- Malheureusement non, avoua Malcolm en grimaçant.
- Il vous fait encore du mal ?
Une nouvelle grimace traversa le visage du jeune homme.
- C'est compliqué, je ne pourrais jamais me débarrasser de sa présence. Il me hante.
- Parce que vous continuez à le voir ?
- J'y suis obligé, il n'y a que lui qui peut m'aider à lever les zones d'ombre dans mon esprit.
- Des traumatismes enfouis ?
- Des souvenirs cachés derrière le chloroforme qu'il me faisait respirer, répondit Malcolm d'une voix sourde.
Les confidences étaient vraies et sincères… Ce n'était pas agréable, mais au moins il avait réussi à détourner l'attention de Chester de sa propre situation. Son bras continuait de baisser et quand le canon de l'arme arriva au niveau de sa hanche, Malcolm se projeta en avant. Il empoigna le bras du suspect, le bloqua et roula au sol avec lui. Un coup de feu claqua alors que JT et Dani se précipitèrent en direction des deux hommes.
Sans ralentir, JT agrippa l'homme et le tira en arrière. Son arme roula sur le sol et il le mit à plat ventre sur le sol avant de lui bloquer les bras dans le dos pour le menotter.
Pendant ce temps, Dani se jeta au chevet de Malcolm, ne parvenant pas à réprimer un frisson de peur alors qu'elle le trouvait étrangement immobile.
- Bright ! Tu es blessé ? Bright ?
Dani cramponna son ami par les épaules et ce dernier expira avant de s'asseoir maladroitement en se cramponnant à son amie.
- Dis-donc, c'était moins une cette fois !
Dani ne répondit rien, mais sa main effleura sa tempe où gouttaient quelques perles de sang. La balle l'avait effleuré, mais il n'était pas blessé.
- Tu vas bien ?
- Oui, répondit Malcolm, mais j'ai l'oreille qui bourdonne.
- Tu m'étonnes, mais ça va revenir. Lève-toi, répondit Dani en l'aidant à se redresser.
Malcolm le fit en titubant et Dani le cramponna par la taille tout en demandant à JT.
- Tu l'as maitrisé ?
- Oui, c'est bon, répliqua JT en tirant le suspect pour le remettre sur ses pieds.
- Parfait, alors embarque-moi ce salopard, marmonna Dani agacée, alors qu'elle continuait à soutenir Malcolm dont les pas étaient encore hésitants.
- Ne t'en fais pas, marmonna JT en poussant le type en direction de leur voiture.
Il s'éloigna et Dani posa son autre main sur le torse de son ami, le sentant frémir sous sa main.
- Et toi comment tu te sens ? Demanda-t-elle doucement.
- Je te l'ai dit, je vais bien.
- Je parle de ton père, de ce que tu lui as dit.
- Ça va aussi… je n'ai dit que la vérité tu sais.
Il lui souriait, de son sourire de façade que Dani connaissait désormais par cœur. Elle lui caressa doucement le dos, tentant de lui faire comprendre qu'elle savait qu'il était plus perturbé qu'il ne voulait l'admettre. Ils avaient une enquête à boucler, mais elle le raccompagnerait ce soir, peut-être qu'il aurait envie de parler ou peut-être pas, mais elle n'avait pas envie de le laisser seul face à ses terreurs nocturnes cette nuit.
