Bonjour ou bonsoir.
Excusez-moi pour le léger contre-temps (surtout vu sur quel chapitre j'ai laissé) mais voici le chapitre suivant. J'espère que ça reste toujours lisible.
Bonne lecture à vous !
Chapitre 27
Navy se trouvait sur un navire, les yeux dans le vide.
Elle ne savait combien de temps s'était écoulé entre sa reprise de conscience et l'arrivée du navire de sauvetage. Tout ce qu'elle savait était qu'à leur arrivée, des exclamations de stupeur s'étaient fait entendre mais aucun n'avait osé dire ouvertement quoi que ce soit. Silencieusement, deux hommes l'avaient aidée à se lever, un autre lui avait mis sur ses épaules une couverture pour la couvrir et d'autres commençaient déjà à faire l'état des lieux. La brune s'était laissée emmener sans protester et le navire était parti aussitôt montés à bord. Durant tout le trajet, Navy n'avait émis aucun son, se laissant seulement faire pour être examinée.
Une fois à New Marineford, elle fut accompagnée jusqu'au bureau de l'Amiral en chef puis laissée. Elle se retrouva donc face à son père, seule pour la première fois depuis les révélations.
Sakazuki la fixa. Un long silence se fit avant que l'Amiral en chef ne finisse par reprendre son air sévère et strict habituel.
« Ton rapport. »
D'une voix morne, Navy commença son récit, restant très factuel. Elle raconta la rencontre avec Miledieu, l'échec de la mission par la faute de ce dernier, l'affiliation qu'il avait avec les Révolutionnaires. Puis elle passa à son enlèvement, aux soldats créés qui se trouvaient être de base de simples enfants avant de finir par le décès de tous ceux présents. Elle n'omit aucun détail dont elle se souvenait mais là était le problème : entre la coupure du den den et les corps jonchés au sol, elle ne se souvenait de rien mis à part du fait qu'elle était entièrement responsable de ce massacre.
Une fois son rapport fait, un autre silence se fit.
Navy ne savait pas quoi penser de tous ces événements et, à cet instant, rien ne lui semblait logique. Il lui fallait des réponses, à la fois sur ce qu'il s'était passé et ce qui avait conduit à cette fin tragique pour ces enfants.
Sakazuki se leva et se dirigea vers la sortie. Il passa à côté de Navy et lui dit simplement :
« Miledieu est en vie et il va être interrogé. Tu me diras s'il ment. »
Puis il sortit.
Avec un temps de retard, Navy sortit à son tour et le suivit jusque devant une salle destinée aux interrogatoires. Il se mirent dans la salle d'à côté afin de voir et d'entendre l'interrogatoire au travers de la vitre sans teint. La brune ne savait pas si les blessures de Miledieu étaient de son fait ou si elles avaient été causées pendant l'interrogatoire mais l'homme était étonnamment complaisant et répondait docilement à toutes les questions. Akainu transmit rapidement des informations à un soldat qui entra peu de temps après et prit la place de son collègue pour continuer.
« Comment avez-vous eu accès à des informations classées et archivées par le Gouvernement ?
- J'ai des contacts, répliqua Miledieu. Laissez-moi voir Army. Elle me reconnaitra et tout ira pour le mieux. »
Le changement de sujet soudain étonna le soldat qui l'interrogeait mais il reprit rapidement contenance et enchaina sans répondre :
« Qui étaient ces enfants et comment expliquez-vous leur capacité hors normes ?
- De la même façon que vous expliquez les capacités hors normes de Ronan Armencia. Ou la vice-amirale Monkey D Navy. A moins que je doive la nommer Sakazuki Namiko ? »
Navy sentit Akainu se crisper. Elle-même n'en menait pas large mais aucun des deux ne s'exprima ou ne bougea, observant l'interrogatoire.
« Que savez-vous de Monkey D Navy ? Continua le soldat
- Monkey D Navy est une expérience qui aurait presque pu réussir sans l'intervention de Dragon.
- Quel est le rapport avec les enfants ? Questionna une nouvelle fois l'homme face à Miledieu
- Mais mon cher : tout. J'ai repris le principe, l'ai modifié et l'ai incorporé à des enfants assez jeunes pour être modulables mais assez âgés pour se battre une fois les modifications apportées. Bien mieux réussi que votre soi-disant Gouvernement, n'est-ce pas ? »
Pendant que l'interrogatoire continuait, une autre personne entra dans la pièce où se trouvaient Sakazuki et Navy. Elle transmit un document à l'amiral en chef avant de quitter la salle tout aussi furtivement. Après un bref coup d'œil, le brun tendit le dossier à la Monkey D qui la prit silencieusement.
Les informations dessus étaient claires : Miledieu, de son vrai nom Norio, était un scientifique ayant participé aux expériences pour les projets MAD et SaNa, le projet de base de données impénétrable… et celui de soldat idéal.
Une autre personne entra, un autre document en main. L'amiral en chef le prit, le feuilleta rapidement et le laissa une nouvelle fois à Navy. Elle n'eut toutefois pas besoin de lire le dossier, le titre parlait de lui-même et elle connaissait déjà toute la vérité. La révélation était cependant totale pour l'homme à côté d'elle.
Elle leva les yeux vers Akainu. Ce dernier gardait son visage imperturbable, les yeux rivés sur l'interrogatoire. Elle entendait plus qu'elle n'écoutait ce qu'il se passait dans la salle d'à côté, ayant déjà récupéré ce qu'elle souhaitait. L'affiliation de Miledieu avec les Révolutionnaires, ses différentes expériences expliquées, ses différents sabotages réalisés, le tout entrecoupé de ses demandes pour voir Monkey D Army... toutes ces informations ne l'intéressaient pas à cet instant. A sa grande surprise, ce fut Akainu qui brisa le silence.
« … Sakazuki Namiko n'a jamais existé et n'existera jamais. »
La brune se mordit l'intérieur de la joue et se contenta de lentement hocher la tête. Il était évident que son existence même était une aberration. Elle ne s'attendit cependant pas à la phrase suivante :
« Il fallait un nom pour la tombe mais Army n'avait décidé que de la première syllabe : Na… Il n'y a donc pas de Namiko… Mais venant d'elle, Navy aurait pu être une possibilité. »
La brune cligna des yeux, peu sûre d'avoir correctement compris ce que sous-entendaient ses propos. Sakazuki acceptait-il l'existence de ce lien de parenté entre eux deux ?
Ne souhaitant pas le brusquer et se sachant sur un terrain sensible, elle se contenta donc d'un prudent :
« Je vois… »
Le silence se fit une nouvelle fois puis Akainu finit par tourner les talons pour se diriger vers la sortie. La jeune femme voulut tenter une question avant son départ.
« Le prénom Namiko… D'où vient-il ?
- … Il est originaire de mon île natale… Il signifie l'enfant des vagues. »
Puis l'homme sortit, laissant Navy seule dans la semi-obscurité de la pièce.
La jeune femme ne tarda pas également à sortir. Elle avait besoin de repos et, surtout, elle avait besoin de tout mettre en ordre dans ses pensées… et de sortir de ces dernières la dernière image qu'elle avait eue de Loubia.
Navy se réveilla en sursaut, les draps trempés de sueur. Elle regarda autour d'elle, reconnaissant dans la pénombre la chambre de son appartement à New Marineford. Elle soupira et se massa les tempes, prenant le temps de revenir à la réalité.
Elle était de repos depuis dix jours mais sans pouvoir réellement se reposer : chaque fois qu'elle fermait les yeux, les enfants revenaient la hanter. Sachant que, une fois de plus, elle ne pourrait pas se rendormir, Navy partit dans la salle de bains pour se rincer rapidement. Une fois fait, elle prit le temps de se poser avec un livre en main mais elle n'arriva pas à terminer la première phrase, ses pensées déjà trop occupées. Elle abandonna donc, retourna dans sa chambre pour enfiler son uniforme avant de partir vers la base. Le jour venait à peine de se lever et la base elle-même semblait encore endormie. Navy avança lentement dans l'espoir de trouver une occupation mais, au détour d'un couloir, elle vit la silhouette d'un soldat qu'elle commençait à reconnaitre.
« Ronan.
- Nim. »
Nim avait une attelle au niveau du bras et quelques blessures étaient visibles mais rien ne semblait réellement grave.
« N'êtes-vous pas censée être de repos ? Demanda Nim
- Je peux vous retourner la question, répondit Navy du tac au tac.
- Je peux exercer mon travail principal dans mon état actuel. Je ne peux pas en dire autant de vous. »
La brune ne doutait pas des propos du soldat. Le manque de sommeil commençait certainement à se voir et elle ne savait plus ce qu'elle faisait ici.
Elle se contenta donc de balayer la dernière phrase d'un revers de la main avant de passer à côté de Nim pour continuer son chemin. Elle fut néanmoins arrêtée par ce dernier qui s'exprima :
« Merci de m'avoir sauvé. »
La vice-amirale haussa un sourcil puis se contenta de hausser les épaules.
« Je ne l'ai pas fait exprès. »
Cette réponse fit grogner Nim qui baragouina un ''allez vous faire foutre'' avant de s'en aller à son tour. Navy se surprit alors à lever les yeux au ciel avec un léger sourire moqueur. Son humeur morose revint toutefois très rapidement et elle se dirigea machinalement vers la pièce qui lui servait de bureau. Il y aurait certainement de quoi la rendre utile.
Navy avait l'obligation d'avoir un suivi psychologique pour lui permettre de retourner sur le terrain. Si elle avait vivement protesté, ne souhaitant aucunement parler à qui que ce soit, elle n'avait pas eu le choix et se trouvait à présent devant la porte d'elle ne savait quel cabinet.
Avant d'avoir pu frapper à la porte, cette dernière s'ouvrit sur une femme à la silhouette élancée, châtaine avec quelques mèches grisées par les années et portant une blouse blanche. Son visage ne permettait cependant pas de lui donner un âge fixe, à la fois très mature et très espiègle. Ne sachant pas la raison précise, la brune se mit instinctivement sur ses gardes. Elle n'aimait pas ce qui émanait de la femme face à elle et avait un très mauvais pressentiment.
Cette dernière pensée la figea sur place et la fit reculer. Elle avait une impression de déjà-vu mais il lui était impossible de remettre la main sur ce souvenir.
Nullement dérangée, la femme face à elle lui sourit et se décala pour l'inciter à entrer.
« Vice-amirale Navy, c'est bien ça ? Je sens que nous avons beaucoup de choses à nous dire. »
Bien que son instinct lui hurlât de partir, une force invisible la poussa à obéir à cet ordre muet et, une fois la porte passée, le noir se fit.
Navy venait de terminer sa mission sans encombre. D'un geste nonchalant, elle attrapa un mouchoir et s'essuya les mains, donnant au bout de tissu une couleur pourpre. Elle le lâcha ensuite pour sortir son den den et appeler. Lorsque son interlocuteur décrocha, la soldate se contenta d'un :
« Ici la vice-amirale Navy. La ville a été nettoyée. »
Puis elle raccrocha et partit, laissant derrière elle une pile de cadavres sans un regard en arrière.
