Elle entendit la porte s'ouvrir. Doucement, de quelques centimètres seulement. Puis, elle vit apparaître une tête dans l'espace qui s'y était créé. Juste une tête, qui observait l'intérieur de la pièce avant de se décider à entrer. Pritha était incapable de la reconnaître avec l'obscurité de la nuit. La tête analysa la pièce, puis disparu. Quelques secondes plus tard, deux grandes et minces silhouettes apparurent et s'approchèrent de la jeune fille.

Leurs physiques et leurs démarches parfaitement identiques ne trompaient pas, elle reconnut ses deux visiteurs aisément. Ils n'étaient plus qu'à quelques mètres, lorsqu'elle vit enfin leurs visages.

« Voyez-vous qui me fait l'honneur de sa présence » commença-t-elle, amusée par la situation. « Weasley et Weasley ».

« À votre service, ma chère » répondit l'un des deux.

Ils s'installèrent sans gêne sur le bout de son lit, comme si elle les avait invités à le faire, alors que pas du tout. Elle haussa un sourcil en les regardant s'installer, et en attendant qu'ils expliquent le but de leur venue.

« Tu sais Mitchell, lorsque tu nous as dit que tu allais essayer de suivre des pistes, on ne pensait pas qu'elles pourraient te coûter la vie ».

« D'accord, tu es une Serpentard… »

« Et notre relation n'est que purement professionnelle ! »

« Mais… On préfère tout de même te savoir en vie que de connaître l'identité du farceur de l'école. Ça ne vaudra jamais ta compagnie ».

Cette dernière phrase fut accompagnée d'un clin d'œil, puis des yeux malicieux et pétillants qu'elle commençait à connaître et apprécier de plus en plus. George. C'était lui qui venait de lui faire ce dernier compliment.

Elle n'arriva pas à cacher son sourire rempli de moquerie, suis à cette remarque. Quel baratineur…

« Mais maintenant qu'on te sait en vie, tu vas peut-être pouvoir nous éclairer un peu plus » reprit Fred.

Elle repensa aux compliments de son professeur de potion. Elle avait ressenti tellement de fierté qu'elle avait envie de leur crier la vérité, que c'était elle qui avait créé un spectacle pareil. Mais elle n'avait pas envie de leur raconter la fin, lorsqu'elle était idiotement retournée dans la pièce en sachant que ses allergies allaient surgir, tout ça pour aider Noah qui n'avait évidemment pas besoin d'aide, car la pièce n'était pas aussi dangereuse pour lui que pour elle.

Et puis, elle avait envie de continuer sa blague, et de leur faire croire qu'elle les aidait. C'était bien trop drôle, et ça le serait encore plus lorsqu'elle leur avouerait, fin de l'année, après tout ce temps à enquêter ensemble.

Elle soupira et se laissa tomber contre le dossier du lit, continuant de jouer son rôle à la perfection.

« Je n'ai rien vu. Rien qui pourrait nous aider à identifier le farceur, et rien d'autre d'ailleurs, littéralement. La salle était remplie de fumée, et mes yeux piquaient tellement que j'ai bien cru que j'allais finir par perdre la vue ».

« C'était si grave que ça ? Est-ce que tu vas bien ? » s'inquiéta George.

« Evidemment qu'elle va bien, sinon elle ne serait pas là à nous parler » répondit Fred. « Ce qu'on veut surtout savoir, à défaut de ne pas avoir d'informations sur le farceur de l'école, c'est ce qu'il s'est passé dans cette salle de classe ! »

Le regard de Fred était électrisé, et même un peu jaloux, par les évènements. Une blague d'une telle envergure, évidemment que ça éveillait leur curiosité.

« Excuse-le » se justifia George. « Il ne tient plus. Aucun Gryffondor, ou même Serdaigle ou Poufsouffle, n'arrive à apprendre ce qu'il s'est passé dans ta classe cette après-midi. On te cherchait en espérant que tu puisses nous éclairer, mais nous ne sommes tombés que sur Novak. Il était furieux et nous a très vite remballé, en disant qu'on ne devrait pas être aussi enthousiaste à l'idée de connaître les détails d'une farce qui t'a envoyé à l'infirmerie. Il était vraiment inquiet pour toi, d'ailleurs, même s'il le cachait derrière sa colère. On a donc regardé la carte et on a en effet remarqué que tu étais bloquée ici. On a dû attendre toute la journée pour s'assurer qu'on ne se fasse pas prendre, et la patience de Fred a presque atteint sa limite ».

Presque atteint sa limite ? C'est ce qu'on allait voir…

« Si aucun Serpentard n'a voulu parler de cet incident, qu'est-ce qui vous fait croire que je vais le faire ? » demanda-t-elle en ricanant, tout en croisant les bras devant sa poitrine.

« Parce que tu vaux mieux que tous ces serpents réunis » argumenta Fred dans un sourire charmeur.

Mais sa remarqua la laissa perplexe.

« Ce n'est pas en les critiquant que tu vas me donner envie de vous expliquer quoique ce soit ».

« Parce qu'ils sont si géniaux et extraordinaire qu'on s'inquiète énormément pour eux. Donc on voudrait simplement rassurer nos pauvres cœurs en sachant ce qu'il s'est passé » tenta George à son tour, en employant la technique opposée à celle de son frère, comme la première n'avait pas fonctionné.

Cette remarque la fit pouffer de rire, tant le mensonge était absurde. Mais ça la poussa tout de même à s'ouvrir un peu plus. Finalement, elle céda. De toute façon, elle était bien trop enjouée de connaître l'avis des farceurs de l'école sur son petit plan.

« L'examen avait commencé de quelques minutes » commença-t-elle. Elle vit leurs sourires s'illuminer, fier d'avoir réussi à la convaincre de parler. Ils se tapèrent dans la main pour se féliciter tandis qu'elle leva les yeux au ciel, avant de reprendre. « Des Bombabouses et potions en tout genre se sont mis à pleuvoir, et ont envahis la salle à une vitesse folle. Tout le monde a dû sortir de toute urgence. Mais il n'y a rien eu de grave ; des irritations, des toussotements, quelques furoncles tout de même, ce n'était pas beau à voir. Mais je suis la seule qui me suis retrouvée à l'infirmerie car j'ai énormément respiré de sumac vénéneux involontairement, alors que je suis fort allergique ».

« C'est génial » lui dit Fred. Il lui fallut une seconde pour comprendre qu'il parlait de la farce et pas de son allergie. « Binns est intouchable parce qu'il est un fantôme, donc le farceur s'en est pris aux élèves à la place, c'est trop bien ! »

Il avait des étoiles dans les yeux, comme s'il venait de rencontrer le Père Noël. Elle se força à ne pas le montrer, mais elle sentit une certaine satisfaction de le voir réagir aussi bien.

Si les Weasley, ô grands rois de la farce, étaient stupéfaits par son petit tour, alors elle avait tout gagné. C'était presque aussi satisfaisant que d'entendre les compliments de Rogue.

« Je crois que nous avons officiellement été détrôné, Fred » confessa son frère.

« Je crois bien, moi aussi. Mais bizarrement, je ne suis même pas vexé. Au contraire, c'est exaltant ! J'ai encore plus envie de le rencontrer. George, promets-moi de me rappeler que le jour où on découvre qui est cette personne, qui que ce soit, je le supplie de m'épouser ».

« Evidemment, Freddie, compte sur moi ».

Pritha se crispa en les entendant. Mince alors, pourvu que ce soit une blague, avec ces deux-là elle n'était jamais sûre. En tout cas, si s'en était pas une, elle ferait un déçu le jour où Fred lui demandera sa main, il pourra toujours courir.

Ils entendirent des pas dans le couloir qui s'approchèrent de l'infirmerie.

« Idiots, vous parlez trop forts ! » s'écria la jeune fille tandis que les deux frères se levèrent d'un bond. « Sortez d'ici ! »

« Si tu connais une autre entrée que la porte principale, ce serait avec plaisir » lui fit remarquer Fred.

Ils tournèrent dans la pièce à la recherche d'une cachette, mais il n'y avait pas grand-chose. Ils se cachèrent chacun derrière un rideau qui servait à séparer deux lits. Aucun n'était fermé, comme il n'y avait aucun étudiant à isoler, donc ils se cachaient dans l'amas replié des draps blancs.

La porte s'ouvrit tandis que les rideaux bougeaient encore. Pritha ferma les yeux d'appréhension, s'ils se faisaient repérer, ils allaient tous les trois avoir de gros problèmes. Mme Pomfresh arriva dans l'infirmerie, visiblement inquiète.

« Mlle Mitchell, très chère, tout va bien ? » lui dit-elle en s'approchant.

Elle fit mine de se réveiller, en baillant et la regardant avec de petits yeux.

« Oui, pourquoi ? Quelque chose ne va pas ? » s'inquiéta-t-elle directement, jouant le jeu.

« Oh, j'ai cru entendre parler. Je me suis posé des questions » avoua-t-elle.

Elle vit une tête rousse sortir des rideaux derrière l'infirmière et elle écarquilla les yeux sous la surprise. Mais à quoi ils jouaient, ces idiots ? Elle regarda ensuite Mme Pomfresh. Maintenant qu'elle avait commencé, elle intensifia sa réaction de choc, faussement surprise par l'aveu de la femme en face d'elle.

« Quelqu'un ? Ici ? Vous êtes sûre ? Si c'est le cas, c'est inquiétant, ça ne m'a même pas réveillé ».

Pompom sembla soudain s'affoler en croyant que Pritha faisait de même. Sa bienveillance repris le dessus, en bonne infirmière qui se doit.

« Oh non ne vous inquiétez pas, je suis sûre que ce n'est rien de grave. Peut-être que ça venait du couloir, ou que mes oreilles me jouent des tours » tandis qu'elle parlait, elle vit du mouvement plus loin dans la pièce. Les jumeaux étaient sortis de leur cachette. Elle leur fit des grands yeux sévères et un signe de tête vers la porte pour leur ordonner de sortir tout de suite. Elle se focalisa ensuite à nouveau sur l'infirmière, pour ne pas éveiller trop de soupçon, mais celle-ci était bien lancée dans ses explications. « Je suis sûre qu'il n'y a pas à s'inquiéter. Vous devez être fatiguée, je suis navrée de vous avoir réveillée. Je vais vous laisser dormir, ne pensez plus à tout ça d'accord ? Bonne nuit ».

« D'accord. Bonne nuit aussi, Madame ».

Elle s'éloigna et quitta la pièce quelques secondes plus tard. L'infirmerie était retombée dans un calme lourd. Elle attendit quelques secondes pour voir si les jumeaux n'étaient pas restés cachés, mais non, ils avaient été sages pour une fois. C'était même étonnant.

Elle laissa sa tête tomber contre son coussin et soupira de soulagement. Elle avait évité la catastrophe, et de peu.

« Quels idiots… » se marmonna-t-elle à elle-même.

« Et quelle actrice ! »

Elle sursauta et se redressa immédiatement. En face d'elle, un Weasley. Il souriait bêtement, heureux que sa petite farce ait si bien fonctionné.

« Quel idiot, oui ! Tu m'as fait peur ! Je pensais que vous étiez sortis ! Imagine si Pomfresh revient ? » elle lui cria dessus, mais à voix basse pour ne plus que l'infirmière puisse entendre.

« Fred est sorti » confirma-t-il en s'approchant, puis en se réinstallant au pied du lit.

« Et il t'a abandonné ici ? » demanda-t-elle, dubitative.

« Non, je lui ai dit que je comptais rester un peu plus longtemps ».

Comment avaient-ils eu le temps de bavarder, au moment où Fred est parti, alors qu'ils étaient à quelques mètres de Pomfresh ? C'était sûrement encore un don inexplicable qui connectait ces deux jumeaux. Arriver à communiquer sans mots, ça ne l'étonnait même plus tout compte fait.

« Je pensais que vous étiez inséparable ».

« Notre première réelle discussion, près du lac, j'étais seul aussi pourtant ».

Elle plissa les yeux, elle n'était pas convaincue.

« Oui, car tu pensais que tu aurais plus de chance de me faire céder à votre proposition d'enquête si on ne discutait qu'à deux. Qu'est-ce que tu veux cette fois-ci, du coup ? »

Elle était sûre qu'il cachait quelque chose, pourtant aucune once d'espièglerie ou de plan machiavélique ne se cachait dans son regard. Seulement de l'amusement, en la voyant psychoter pour rien.

« Juste prendre de tes nouvelles » il se contenta d'hausser ses épaules, comme si son objectif tombait sous le sens. « Je t'ai demandé si tu allais bien après tous ces événements, tout à l'heure, mais tu n'as pas vraiment su répondre à cause de l'engouement excessif de Fred ».

Il n'en voulait pas à son frère, ça se voyait. Ça l'amusait de voir son frère aussi dévoué à leur enquête et à toutes ses farces. Il l'était tout autant, à vrai dire. Il n'y a que cette fois-ci, exceptionnellement, qu'il avait placé Pritha en priorité.

« Ça va » elle se surprit elle-même de lui répondre aussi vite. « Apparemment je suis tombée dans les pommes au beau milieu de la salle de classe, Noah a dû me porter jusqu'à l'infirmerie. En me réveillant, je n'avais plus aucun symptôme donc je dirais même que ça va aussi bien que d'habitude ».

« C'est pour ça qu'il semblait aussi inquiet pour toi, tout à l'heure » déduisit-il.

Cette remarque la fit rire.

« Et qu'il était de si mauvais poil » elle se moqua de son meilleur ami en voyant son visage furieux réapparaitre dans sa tête. « Mais je ne m'en plains pas, je t'assure. Derrière ses reproches se cache de l'inquiétude. Il s'inquiète toujours beaucoup trop pour moi, mais c'est comme ça qu'il montre qu'il tient à moi, d'une certaine manière ».

« Vous semblez avoir une complicité et une confiance inébranlable » avoua-t-il. « C'est plutôt beau à voir ».

Il lui offrit un sourire sincère, mais elle eut l'impression que la lueur pétillante qu'elle trouvait dans ses yeux s'était ternie. C'était à cause de quelque chose qu'elle avait dit ou fait ? Elle sentit son cœur rater un battement, elle ne voulait pas lui causer de peine ou quoique ce soit qui lui ferait du tort. Vexer quelqu'un était quelque chose, mais changer drastiquement la façon dont cette personne te regarde, en mal, c'est autre chose.

Elle se rendit compte de tout l'affolement qu'elle devait dégager involontairement quand elle croisa le regard du rouquin à nouveau, et qu'il sembla surprit d'y voir autant d'émotions. Il parut même un peu gêné, car il chercha très vite un nouveau sujet de conversation.

« Ça explique donc pourquoi tu lui parlé de la carte ».

Merde. Ils avaient donc entendu sa conversation avec Noah, en début de semaine, après le cours d'Astronomie. Et il venait à présent de la piéger en lançant le sujet, elle était incapable de démentir ou de trouver une excuse.

« Échec et mat » se souffla-t-elle à elle-même, le visage crispé par la culpabilité. « Je lui en ai parlé, c'est vrai. On l'a même utilisé ensemble, je l'avoue. Mais je t'assure que je n'en ai parlé à personne d'autre ».

« Tout comme tu m'avais assuré que tu n'en parlerais à personne ? » argumenta-t-il, suspicieux. Ses yeux ne brillaient définitivement plus comme avant, et ça lui déchirait le cœur de l'apercevoir.

« Oui, mais pour moi Noah ne comptait pas. Si je t'avais passé un objet et t'avais fait promettre de n'en parler à personne, je suis sûre que Fred serait tout de même dans la confidence. Il ne compte pas non plus, car vous êtes Fred et George, et que vous faites toujours tout ensemble. Hé bien c'est pareil pour Noah et moi. Noah est mon Fred ».

« D'accord, je te fais confiance, Mitchell. Je te crois quand tu dis que tu n'en as parlé à personne d'autre, et je crois également tes bonnes intentions lorsque tu en as parlé à Novak » elle lui sourit, heureuse qu'il comprenne. « Mais je ne sais pas si je peux en faire autant pour lui. Rien ne me prouve qu'il n'ira pas en parler à d'autres amis Serpentard à vous ».

« Si tu n'es pas sûr de pouvoir te fier à lui, dans ce cas fais-moi confiance, à moi et mes choix ».

Elle le regarda dans les yeux et ne le lâcha plus. Elle voulait qu'il voie qu'elle était sincère, et qu'il pouvait avoir confiance.

Elle ne comprenait pas pourquoi elle agissait ainsi, ce n'est pas comme si l'avis des autres l'importait. En général, une conversation comme celle-ci n'aurait jamais eu lieu. Si quelqu'un lui disait qu'il doutait d'elle ou ses choix, elle se contenterait de hausser les épaules en lui répondant que c'était tant pis pour lui, que c'était son problème et qu'elle s'en foutait. Mais cette fois-ci, elle ressentait le besoin de lui prouver qu'elle ne se moquait pas de lui, qu'elle respectait ses engagements et ses promesses. Elle voulait leur confiance mutuelle, comme celle qu'elle pouvait avoir avec Noah.

Elle ne savait pas trop comment définir ce qu'elle avait, avec George. Ils parlaient ensemble parce qu'ils avaient un accord, avec un but qui les arrangeait tous les deux. Mais si ce n'était que ça, alors pourquoi cette relation ne ressemblait en rien à celle qu'elle avait avec Fred, alors qu'ils étaient en fin de compte dans la même situation ? Elle s'entendait bien avec lui, ce n'était pas juste un associé d'enquête. Et quoiqu'ils aient, elle voulait que ce soit fondé sur de bonnes bases, avec de bonnes valeurs telle que la confiance.

« Avec tout ce que tu m'as dit sur lui, il est clair que tu as un confiance aveugle envers lui. Et avec tout ce que j'ai pu apercevoir avec les événements d'aujourd'hui, il est clair qu'il tient vraiment à toi et qu'il ne voudrait pas te faire un coup bas. Donc, étant donné qu'il semble être en tout point un petit ami parfait qui n'irait pas à l'encontre de ce que tu lui as promis de ne pas faire, ça va pour cette-fois, j'estime que la sûreté de la carte est préservée. Mais tu as de la chance, Mlle Mitchell ».

Elle leva les yeux au ciel en se rendant compte du ton formel et soutenu qu'il avait pris pour lui parler. Il aurait presque pu imiter une fausse paire de lunettes sur le bout de son nez en prenant l'accent de Germaine, la limace secrétaire dans Monstre et Cie.

« A part le fait que Noah ne soit pas mon petit ami, nous sommes enfin sur la même longueur d'onde pour tout. Je suis heureuse de l'apprendre » répondit-elle avec un sourire narquois.

Elle était rassurée. Ils étaient loin d'une dispute, mais cette conversation l'avait stressée. Peut-être que son regard plus terne avait donné une importance toute autre à leur conversation, et qu'elle voulait s'assurer que tout se termine bien.

« Novak et toi, vous n'êtes pas ensemble ? » demanda-t-il.

Il semblait perplexe, choqué presque. Il jouait vraiment bien la comédie. Elle leva une fois de plus les yeux au ciel, et secoua la tête de gauche à droite.

« Ce ne sert à rien de continuer, Weasley, ta blague ne fonctionne pas ».

« Non non, c'est une question sérieuse » confirma-t-il.

Elle ne le connaissait pas encore beaucoup, mais elle savait que s'il blaguait, il lui aurait déjà avoué la vérité. Et puis, sans ce regard pétillant, elle avait plus de difficulté à le voir plaisanter. Est-ce qu'il était vraiment sérieux ?

« Quoi ? Tu le penses vraiment ? Que moi et… »

Il confirma d'un hochement de tête.

« Oui, et il n'y a pas que moi. Tout le monde est certain que vous sortez ensemble, ça parait logique ».

« Quoi ?! » s'écria-t-elle. « Mais non ! C'est mon meilleur ami, jamais on… Beurk, non ! »

Elle aurait pu vomir en s'imaginant embrasser Noah. Quelle horreur, sûrement pas ! C'était comme un deuxième frère pour elle, qui avait d'ailleurs pris bien plus d'importance depuis que la vie lui avait volé son premier, dans ce maudit accident de voiture.

« D'accord, mais tu dois avouer que votre relation porte à confusion. Vous êtes toujours collés ensemble ».

« Oui, comme ton frère avec Potter et Granger. Ça ne veut rien dire pour autant ».

Cet aveu la révoltait. Et tout le monde le pensait, donc ? Sérieusement, c'était n'importe quoi…

Et puis soudain, elle les revit. Ses yeux se remirent à pétiller un peu, comme il le faisait avant. Elle se sentit rassurée, et plus légère. Elle ne savait même pas expliqué pourquoi ça lui apportait autant de joie, mais cette malice lui avait manqué.

« Oh, je t'assure que pour mon frère, ça signifie bel et bien quelque chose envers Hermione » lui avoua-t-il en riant dans sa barbe. « Quant à Harry… Non, je ne préfère ne pas savoir ce qu'ils font à trois, tu sais ».

Evidemment, sa malice revenue, ses blagues la suivait de pair. Mais ce commentaire l'a pris tout de même de court. Elle s'avança vers lui et lui frappa l'épaule pour lui faire la leçon.

« M'enfin ! Tu parles de ton frère ! » elle était scandalisée par ses propos.

Il fit semblant d'être profondément pris de douleur à cause de son coup. Il posa une main sur son épaule et exagéra sa réaction, tel un comédien de comédie dramatique.

« Et toi tu me blesses à l'épaule » contrecarra-t-il. « Tu vois, on a chacun ses torts pour lesquels nous ne ressentons aucun remords, Mlle Mitchell. Il n'y a pas de quoi en être fière, pour vous non plus ».

Elle pouffa de rire. Elle avait essayé de se retenir pourtant, par fierté, mais c'était sorti tout seul. Elle se sentait plus légère en apercevant que son humeur et sa malice avaient refait surface.

Ils discutèrent et rigolèrent encore un bon moment, tous les deux. Pritha n'avait pas sommeil et trouva la compagnie du rouquin plutôt agréable. Il arrivait à la faire rire, beaucoup, et son moral en était ravi. Du côté de George, il ne ressentait pas non plus l'envie de retourner dans sa salle commune. Il adorait discuter avec la jeune fille, il pourrait faire ça toute la nuit.

Ils discutèrent d'un peu tout. Ils commencèrent par l'école, leurs cours, la différence entre leurs salles communes. Puis ils dévièrent jusqu'au Quidditch, de base à l'école, puis débâtirent sur les meilleures équipes professionnelles. Les sujets de conversations dévièrent également jusqu'à eux, leurs familles, et quelques anecdotes de leur passé. Les sujets s'enchaînaient naturellement. Ils échangèrent leurs goûts, leurs points de vue, leurs avis sur certaines choses.

Pritha découvrit beaucoup de choses sur le Gryffondor qu'elle se sentait de plus en plus légitime d'appeler son ami. Il était vraiment gentil et attentionné avec elle, mais tout en la faisant rire à la moindre occasion. Elle allait finir par avoir des courbatures à ses abdominaux le lendemain, si ça continuait ainsi.

Au fil du temps, elle s'installait de plus en plus dans son lit pour papoter. Elle finit couchée sur le dos, regardant le plafond, à papoter sans avoir de contact visuel avec lui. Elle se contenta d'être attentive à ce qu'il disait, et de la manière dont il le faisait, pour comprendre s'il se moquait, était sérieux, surpris par les péripéties qu'il racontait.

Et puis, sans s'en rendre compte, elle crut cligner des yeux une demi seconde et remarqua qu'il faisait clair. Elle se sentit paresseuse et fatiguée, la lumière lui paraissait trop agressive.

« Quelle idée, cette lumière… » ronchonna-t-elle. « Je n'en reviens pas que c'est déjà le matin ».

Elle se frotta les yeux et attendit la réponse de George, mais n'en reçut aucune. Elle se redressa et regarda autour d'elle, mais la pièce était entièrement vide, sans aucune trace du rouquin. Elle jeta un coup d'œil à l'horloge accrochée sur un mur de la pièce et lu sept heures trente. C'était le matin, elle s'était endormie. Elle s'était endormie alors qu'elle discutait avec George. Elle ne s'en était même pas rendue compte, est-ce qu'ils s'étaient dit bonne nuit ? Est-ce qu'elle l'avait vu repartir ? Elle ne s'en souvenait pas, en tout cas. Oh que c'était gênant, elle s'était endormie à côté de lui, coupant court à leur conversation ! Comment une chose pareille avait pu arriver ? Alors qu'elle était si intéressée par ce qu'ils disaient. Mais la fatigue avait pris le dessus, et l'avait emportée sans lui demander son avis.

Elle se leva, rassembla ses affaires et traversa les couloirs pour se diriger vers sa salle commune. S'il était sept heure trente, il était temps qu'elle se prépare avant d'aller prendre son petit déjeuner, puis pour assister aux premiers cours de la journée.

Ce matin, elle avait cours de potion avec Rogue. Sa petite conversation avec son professeur, hier dans l'infirmerie, la rendit impatiente d'assister à son cours. Elle entra dans la classe aux côtés de Noah. Elle l'avait retrouvé dans la grande salle ce matin, pour manger, puis ils s'étaient mis en route ensemble jusqu'aux cachots. Elle lui avait demandé ce qu'il avait fait la veille, puis elle lui avait retourné la question. Elle avait omis de mentionner sa discussion nocturne avec Rogue car Noah n'était pas au courant qu'elle était l'auteur de la farce d'hier, mais elle lui parla de la venue des Weasley. Il n'était pas au courant qu'ils cherchaient le farceur de l'école ; elle avait tout d'abord eu honte, puis n'avait ensuite jamais trouvé le moment opportun pour le lui avouer. Plus le temps passait, et plus elle se sentait ridicule de devoir lui en parler après tout ce temps. Mais elle lui raconta qu'ils l'avaient vue avec la carte du Maraudeur, et qu'après leur conversation avec Noah était venu voir si elle allait bien. Il comprit alors pourquoi depuis quelque temps il avait l'impression de les croiser à tout bout de champ, car c'était grâce à eux qu'elle avait eu la carte, la semaine passée.

« Et là, il m'a avoué que tout le monde pensait qu'on sortait ensemble » lui expliqua-t-elle en posant ses affaires sur son banc habituel.

« Toi et moi ? » s'indigna Noah en posant ses affaires à son tour. « Oh, beurk ! Quelle idée ! Sans t'offenser, Pri, mais ce serait au-delà de mes limites ».

« C'est exactement ce que je lui ai dit ! J'étais tout aussi dégoutée que toi en nous imaginant ».

Ils attendirent l'arrivée de leur professeur, qui arriva peu de temps après. Dans un entrée toujours aussi magistrale, il glissa jusqu'à son bureau puis observa ses élèves.

« Comme vous le savez déjà tous, il existe des potions qui ont pour but de stopper les réactions allergiques, légères ou conséquentes. Nous avons vu l'année passée des préparations plutôt généralistes. Le cours d'aujourd'hui se portera sur les potions contre des allergies bien spécifiques. Nous allons commencer par quelques lignes théoriques, puis nous allons confectionner ensemble une concoction qui éradique les symptômes provoquer par une allergie à des plantes du type Anacardiaceae. Parmi elles, les plus populaires sont l'anacardier, le manguier, le pistachier ou encore les sumacs ».

Sur cette dernière phrase, Pritha sentit le regard de son professeur se poser sur elle. Hé bien voyons, quel hasard, contre les plantes de sumacs. Elle lui fit un sourire sous-entendu, et jura avoir aperçu le coin des lèvres de son professeur se relever d'amusement. Un bref instant, juste une demi seconde, mais c'était tellement discret qu'elle n'en était pas sûre.

Elle se sentit observée et se tourna pour remarquer que Brigitte l'observait. Elle la dévisagea et lui lança un « qu'est-ce que tu me veux ? » hostile mais discret. La blondinette fit alors jongler son regard à plusieurs reprises entre Rogue et Pritha, elle avait bel et bien remarqué le jeu de regard qu'ils venaient d'échanger, lorsqu'il avait parlé de la potion contre l'allergie des sumacs.

Mais pourquoi être si choquée ? Qu'est-ce qu'elle s'était imaginé ? Ce n'est pas comme si elle avait passé toute la nuit à l'infirmerie à cause de cette allergie… Pritha soupira, cette fille était complètement folle…

La classe écouta attentivement la théorie, qui leur expliquait comment faire pour qu'une potion soit ciblée sur un certain type d'allergie. Elle avait donc moins de chance d'être utilisée, vu que c'était pour des cas précis, en revanche elle amplifiait ses résultats sur celle-ci. Après cela, ils devaient commencer la fameuse concoction.

Brigitte continuait de l'observer en lui jetant des coups d'œil furieux de temps à autre. Lorsqu'ils eurent tous le droit de se lever pour aller chercher le matériel nécessaire, Pritha en profita pour s'approcher de Brigitte.

« Tu vas me dire c'est quoi ton problème, Selwyn ? » lui cracha-t-elle. Elle l'avait perturbée pendant toute la première partie du cours et sa patience avait atteint ses limites.

« Je vois que tu as trouvé un moyen de t'attirer les faveurs de Rogue » avoua la blonde d'un air hautain. « Je ne sais pas comment tu as fait, et je t'avoue que je m'en fou. En revanche, je peux t'assurer que ça ne durera pas ».

Elle s'était tournée rapidement, de manière à fouetter le visage de Pritha avec ses cheveux. Puis, elle était retournée à sa place. Pritha grommela devant le caractère de sa camarade de classe, elle commençait à jouer avec ses nefs.

Elle essaya de rester concentrée et commença la préparation de ses ingrédients. La tâche fut bien plus compliquée que d'habitude, car de nombreux soucis étaient apparus. Un fruit qui refuse de se couper, du jus qui s'était transformé en gelée, et chaque fois le regard machiavélique de Brigitte qui l'observait de l'autre bout de la classe.

Elle se força de ne pas laisser sa rage l'emporter, et se contenta de trouver des solutions pour continuer ses ingrédients. Cependant, la poigne qu'elle pressait contre le manche de son couteau était de plus en plus forte, elle se demandait même s'il n'allait pas finir par exploser.

Une fois les chaudrons sortis et placés sur le feu, elle commença la préparation. Comme pour les ingrédients, beaucoup d'étapes tournèrent au désastre, mais chaque fois elle réussit à rattraper le coup avec brio.

« Je vais la tuer. Je vais lui arracher les yeux et les ongles, puis je vais la frapper jusqu'à ce qu'elle en meure » cracha-t-elle à Noah, lorsqu'il était venu lui demander si tout allait bien.

Elle lui expliqua que Brigitte tentait de saboter sa potion depuis qu'ils s'étaient mis à la tâche. Elle était jalouse de ce qu'elle pensait avoir vu au début du cours entre elle et Rogue, et essayait de se venger avec fracas. Elle ne comprenait pas qu'il n'y avait absolument rien. C'était gentil qu'il décide de consacrer son cours à la potion qui lui avait sauvé la vie, histoire qu'elle évite de mourir à l'avenir si ça devait se reproduire, oui. Mais c'était loin ce que pouvait penser Brigitte, et ça ne méritait sûrement pas l'envergure que prenait sa vengeance. Mais c'était Brigitte, même sans excuse ça ne l'aurait pas étonnée qu'elle fasse la même chose.

Elle continua comme elle pouvait, elle essayait vraiment de garder son calme, quand soudain sa potion se mit à fumer. Une fumée dense et épaisse qu'elle tenta à toute vitesse de stopper, mais qui finit par disparaître d'elle-même après une dizaine de secondes. Lorsque Pritha voulu observer sa préparation, elle se rendit compte qu'elle avait diminué de trois quarts.

« Saloperie… » jura-t-elle entre ses dents.

« Y a-t-il un problème avec votre potion, Mlle Mitchell ? »

Son professeur apparut subitement derrière elle, la faisant sursauter au passage.

« Non, ma potion était parfaite » protesta-t-elle, sa voix remplie de reproches.

« Ne pas se rendre compte de son erreur et souvent bien pire que de réaliser l'erreur en elle-même » le ton calme et sec habituel de Rogue rendait ses mots encore plus dur à entendre. Elle grinça les dents et resserra sa poigne autour de sa cuillère en bois. « C'est la deuxième fois consécutive que vos potions frôlent l'échec à mon cours. Il serait préférable que vous retrouviez votre pleine concentration, pour les semaines à venir ».

La première fois, c'était la semaine passée. Elle était si stressée pour le match et si fatiguée de sa nuit et de sa gueule de bois qu'elle avait failli rater sa potion, mais qu'elle avait finalement sauvée de justesse. Cette fois-ci, elle ne savait pas si elle allait être rattrapable. Elle allait devoir une fois de plus faire appel à toutes ses connaissances pour tenter de rattraper le coup.

Ses poings étaient si serrés qu'elle se coupa l'intérieur de ses mains avec ses ongles. Elle jeta un regard meurtrier à Brigitte, en s'imaginant la torturer d'une vingtaine de manières différentes pour essayer d'assouvir sa rage.

« Evidemment professeur » répondit-elle avec toute la force du monde pour se contrôler et ne pas crier de rage à la place.

Mais Rogue voyait bien que quelque chose n'allait pas. Il suivit son regard et découvrit celui de Brigitte Selwyn, qui semblait satisfaite par la situation. Il ne dit rien et laissa le cours se poursuivre, de toute manière ce n'est pas comme s'il était dans la capacité de réagir. Pritha faisait comme si tout allait bien, il n'allait pas tenté d'inventer quoique ce soit. En tant que professeur, il ne pouvait pas accuser un élève sans preuve.

Le cours se termina dans une tension plutôt palpable. Les potions n'étaient pas finies mais ils les laissèrent dans la pièce pour qu'elles continuent de mijoter les prochaines heures qui allaient suivre. Les élèves rangèrent leurs affaires, puis sortirent de la classe.

Pritha jeta ses affaires dans son sac plus qu'elle ne les rangea, elle n'arrivait pas à se calmer. Encore maintenant, elle ne savait pas si sa potion allait prendre. Elle avait essayé de la sauver comme elle pouvait, mais elle aurait sa réponse dans quelques heures.

Elle chercha rapidement Brigitte du regard, prête à lui faire vivre le pire moment de sa vie. Elle la repéra quelques mètres devant, elle avait déjà franchi la porte et commençait à marcher dans le couloir. Pritha posa rapidement son sac sur son épaule et commença à se précipiter vers la sortie, prête à enfin pouvoir répliquer.

« Mlle Mitchell ».

Rogue l'appela, l'obligeant à rester quelques instants de plus dans sa classe. Il lui coupait l'herbe sous le pied, gâchant l'occasion qu'elle avait de pouvoir se venger de sa camarade de classe.

« Oui ? » répondit-elle en se tournant vers lui, toujours sur la défensive.

« J'espère que vous n'avez pas oublié notre conversation d'hier. Ambition, ruse et ingéniosité » il lui cita les trois valeurs de la maison Serpentard en la regardant droit dans les yeux pour s'assurer que le message était passé. « Et éviter au possible d'agir comme un Gryffondor effronté. Si je me rappelle bien, cette dernière remarque était de vous. Plutôt pertinente, je vous avoue. Vous devriez la garder constamment gravée dans un coin de votre mémoire ».

Il avait tout vu. Ses échanges en classe avec Brigitte, le fait qu'elle comptait la retrouver dans les couloirs pour se venger. Il avait tout compris, elle le savait. Il lui offrait des conseils pour éviter qu'elle n'agisse d'une manière qu'elle pourrait ensuite regretter. Ne pas foncer sans réfléchir, trouver une idée et prendre le temps de la mettre en place, voilà ce qu'il espérait qu'elle fasse.

Ambition, ruse et ingéniosité. Une esquisse de plan commençait à se dessiner dans sa tête. Ne pas agir comme un Gryffondor. D'accord. Mais peut-être qu'un Gryffondor en revanche, voire deux, pourraient agir à sa place.

Un sourire satisfait de sa nouvelle vision de la vengeance apparu petit à petit.

« Vous avez raison professeur, merci beaucoup ».

Il hocha la tête pour répondre à son remerciement, et lui faire comprendre qu'elle était libre de partir, qu'il avait terminé. Elle sortit de la classe, et sursauta lorsqu'elle vit Noah qu'elle faillit percuter. Il l'avait attendue.

« Par Merlin ! No, tu m'as fait peur ! »

« Je n'allais pas partir alors que Rogue te retenait après les cours » expliqua-t-il pendant qu'ils se mirent en route, côte à côte. « Je pensais qu'il voulait t'enguirlander, mais… À vrai dire je n'ai pas compris ce qu'il t'a dit. Pourquoi il t'a rappelé les valeurs Serpentard ? Qu'est-ce que ça à avoir avec tes potions ? »

« Rien du tout » admit-elle, amusée. « Il me donnait des conseils pour me venger de Brigitte. D'ailleurs, je dois aller voir les jumeaux Weasley, maintenant ».

Elle accéléra le pas et Noah dû faire de même pour la rattraper et rester à sa hauteur.

« J'ai l'impression que tu passes beaucoup de temps avec eux, dernièrement ».

Elle haussa les épaules et continua sa marche rapide. Mais Noah commençait à en avoir marre. Il l'attrapa par le bras pour la forcer à s'arrêter et à se tourner vers lui. Lorsqu'elle croisa son regard, elle comprit qu'il était énervé.

« Pri, je pense que tu as des choses à m'expliquer ».

« Plus tard, No ! »

Elle était énervée, elle aussi. Brigitte avait joué avec ses nerfs, et sa tension n'arrivait pas à redescendre. Noah avait choisi le pire moment pour tenter d'avoir ce genre de conversation, ça n'allait faire que rajouter de l'huile sur le feu.

« C'est devenu ta phrase préférée en ce moment, ça, 'plus tard'. Toujours plus tard, mais ça n'arrive pas. Et j'en ai marre que tu me prennes pour un con, Pri, tu… »

« Plus tard, oui ! » le coupa-t-elle. « Là maintenant, je t'assure que je n'ai vraiment pas envie de parler avec toi. Alors laisse-moi tranquille, laisse-moi trouver un moyen de me calmer, et ensuite on avisera. Fou moi la paix, Noah ! »

Il la regarda quelques secondes, avec un regard qui débordait de reproches.

« Comme tu veux » lui répondit-il d'un ton bien trop calme. « Mais ne viens pas pleurer vers moi quand tu te rendras compte que je te dis tout ça car je me soucie de toi ».

Il était vraiment furieux, elle l'avait rarement vu dans un tel état. Il la dépassa et marcha devant elle, tellement vite qu'il disparut du couloir en quelques secondes. Elle le regarda partir, jusqu'à ce qu'il ait quitté son champ de vision.

Elle cria de rage et frappa de son pied la première porte qui croisa son chemin. Elle avait déjà du mal à gérer un problème seul, mais s'ils s'accumulaient, elle allait exploser. Elle marcha d'un pas pressé pour se rendre près de la grande salle.

« Un problème à la fois, Pritha, travaille dans l'ordre » se dit-elle mentalement. « En premier, Brigitte. C'est elle qui t'a mise dans un tel état, à la base ».

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Alooooors ? Comment avez-vous trouvé ce chapitre ?

Personnellement, j'ai adoré écrire ce petit rapprochement entre George et Pritha dans l'infirmerie, et j'espère que cette partie vous a plu !

Autre question : Est-ce que vous avez lu le mot "Anacardiaceae" en entier, lorsque Rogue la prononcé ?

Je me suis rendue compte qu'en faisant ma relecture, je n'ai pas pris la peine de le faire donc je ne vous en voudrez pas ahah x)

Bref, à bientôt pour le prochain chapitre, et n'oubliez pas de me donner un petit avis !