Le soir du réveillon de noël, Hermione se préparait avec son amie dans la chambre. La jeune fille avait revêtu une longue jupe noire et un superbe chemisier blanc. Elle avait lâché ses cheveux bouclés et avait bataillé plus d'une heure pour les coiffer ! Ginny était très élégante également. Avec son pantalon blanc et son chemisier noir. Ses cheveux roux feu étaient retenus dans une queue de cheval d'où s'échappaient quelques mèches rebelles qui faisaient tout son charme.
Elles descendirent, visiblement ils n'attendaient plus qu'elles. Elles saluèrent les invités et prirent place à la table. Neville était là, tout comme Luna pour le plus grand bonheur de Ron. Tonks et Remus étaient là eux aussi, tout comme les jumeaux Weasley, Fleur et Bill. Molly s'affaira à servir les assiettes de tout un chacun et le repas de noël se fit dans la joie et la bonne humeur ambiante. Tous riaient des blagues et des âneries des jumeaux qui détendaient considérablement l'atmosphère !
Quand le repas prit fin, ils allèrent s'installer au salon avec un verre à la main, discutant et riant au son d'une musique de fond. Car chacun avait une histoire à raconter en ce jour... L'esprit de noël était on ne peut plus présent et s'intensifia encore lorsque Ron augmenta le son de la musique et se mit à danser avec Luna un doux slow, comme si le monde n'appartenait qu'à eux.
Harry prit son courage pour inviter Ginny, qui suivant le conseil de son amie, accepta volontiers l'invitation. Bientôt, la piste de danse improvisée se vit remplie par tous les couples présents. Fleur et Bill plus amoureux que jamais, Remus et Tonks. Molly dans les bras de son mari dans un des fauteuil, regardait ses enfants avec émotions.
Hermione dans un coin de la pièce, regardait avec envie et nostalgie les couples tournoyer doucement en se chuchotant des paroles qui faisaient sourire, son verre d'alcool à la main, elle soupira. Elle était contente d'être ici en leur compagnie, mais dans son fort intérieur, elle se sentait tellement triste. Elle aurait voulut que ses parents soient là, elle aurait dansé avec son papa comme chaque année à Noël et sa mère aurait préparé des cookies maison, avec du lait de poule.
Elle fut tirée de ses songes par quelqu'un qui se posta devant elle et lui tendit la main. Elle leva les yeux, c'était Drago. Elle fut assez surprise, vu le comportement qu'il avait envers elle depuis quelques jours, mais accepta néanmoins l'invitation muette. Elle posa son verre, saisit sa main et se laissa entraîner au milieu des autres convives qui continuaient de danser. Il l'enlaça à bonne distance et ils se mirent à tournoyer en silence. Petit à petit, sentant son désarroi monter en flèche, d'elle-même, elle se blotti au creux du cou du jeune homme. Elle huma le parfum frais qu'il dégageait et s'enivra de cette odeur en fermant les yeux. Elle était au bord des larmes et il le sentit. Il la serra un peu plus contre lui, comprenant la douleur qu'elle ressentait, lui aussi aurait voulut que sa mère soit là. Elle oublia un instant ses chagrins et ses problèmes, se laissant aller quelques minutes à l'illusion d'un monde meilleur. Pensant durant ce cours instant à l'insouciance qu'ils auraient tous dû avoir à cet âge, l'innocence, oubliant pour cet instant qu'ils étaient en temps de guerre. Mais la fin de la danse la ramena à la réalité. Toujours sans un mot, mais avec des regards lourds d'émotion, ils se séparèrent, le moment des cadeaux était venu.
La pièce s'emplit très vite de bruits d'emballages que l'on déchire, de hoquet de surprise et autres rires, d'embrassades de remerciements... elle ne se précipita pas pour ouvrir les siens, elle avait le cœur lourd. Il avait promit et il n'était pas venu, il l'avait abandonnée encore une fois.
« Hermione ? Il est temps d'ouvrir le tien » vint la chercher Harry.
Intriguée, elle se leva et fit quelque pas. Elle crut défaillir lorsqu'elle vit l'instrument devant elle et dû s'accrocher à Ron, personne la plus près d'elle. Les autres sourirent.
« On te l'a ramené, nous savons à quel point tu y tenais Hermione, joyeux noël » lui dit Harry.
Avec des larmes plein les yeux, elle les remercia tous. Elle fit le tour du piano, caressant le bois de sa main toute tremblante et finit par s'asseoir. Elle releva le clapet et plongea immédiatement dans ses souvenirs, lorsqu'elle et sa mère jouaient ensemble sur ce piano. Ses doigts effleurèrent les touches. Instinctivement, elle se mit à jouer une mélodie et à chanter. Tout le monde vint se poser autour du piano pour l'écouter, conscients de l'importance de ce moment de la soirée.
Je crois en toi, je crois en tout ce que je vois, je crois même si je n'sais pas, je vois ma force la en moi.
Je crois en moi, comme j'ai cru la première fois, même quand tout me pointais du doigt, quand personne n'est là je crois.
J'y crois si fort, même si j'ai tort même si j'ai froid, même si j'en dors si mal parfois, si je tombe encore plus bas.
J'y crois.
Je crois encore, même quand parfois je suis déçue, même quand les mots ne me viennent plus, quand ma vie ne m'inspire plus.
Mais j'y crois si fort, même si les autres ne le voit pas, même si personne ne l'écoutera ce titre, je l'écrierai pour moi.
J'y crois encore, même si c'est dur même si j'ai tort, même si je veux y croire plus fort, j'écris pour t'éloigner, ma foi.
Je pense tout bas, j'écris tout fort ce que je ne crie pas, je prie pour attiser ma foi, je prie souvent, j'écris parfois.
J'y crois encore, même si ce n'est plus la première fois, même si j'ai peur j'y crois parfois, c'est peut-être con pour toi tu vois.
Moi j'y crois...
Ses petits doigts pourtant si fins, parcouraient les touches avec une vitesse incroyable et gracieuse à la fois. Personne n'aurait osé la déranger en cet instant. Elle avait les yeux fermés et était complètement transporté par sa musique, tout comme ses auditeurs d'ailleurs. Étrangement, elle n'avait eu d'yeux que pour Drago durant toute la chanson, avant de se lancer dans ce solo final. La musique freina la cadence, la fin de la chanson approcha, chacun le sentait. Elle rouvrit les yeux.
J'y crois.
Une larme s'échappa de son œil, et elle referma le clapet. A se moment, une voix se fit retentir a l'entrée du salon.
« C'était merveilleux... »
