Comme l'avait prédit Andrew, Hermione transplana au cimetière. Elle se mit à courir dans la nuit noire, jusqu'à arriver sur une tombe bien précise. On pouvait lire les inscriptions fraîchement apposées sur la pierre tombale Elizabeth et Carl Granger en grosses lettres dorées.

Hermione observa longuement cette pierre, avant de s'effondrer sans outre mesure dessus et éclata en sanglots. Elle marmonnait des paroles implorantes et hoquetait à chaque syllabes. C'était la première fois qu'elle venait sur la tombe de ses parents. Ne voulant pas s'attirer les foudres de sa famille, elle n'était pas venue à l'enterrement. Tout le monde penserait que c'était de sa faute, puisqu'elle était une sorcière et elle n'était pas prête à voir la colère dans les yeux de ses proches moldus.

Elle pleurait son désespoir de tout son soul.

« Vous me manquez tellement » pleura-t-elle.

« Pourquoi vous ont-ils fait ça ? C'est moi qui fais partie de leur monde, c'est moi qui aurais dû mourir pas vous. Papa... maman... je vous aime tellement ! C'est trop dur de vivre sans vous, je n'ai plus la force... »

Cet hiver n'étant pas particulièrement rigoureux, au lieu de neiger il se mit à pleuvoir avec abondance. Ses larmes se mêlèrent à la pluie qui s'abattait sur le cimetière. En quelques minutes à peine, elle fut trempée jusqu'à l'os mais elle s'en moquait éperdument et restait recroquevillée sur la pierre froide, s'accrochant à la terre par désespoir. Elle pleurait à n'en plus finir.

« J'aimerais tant que tout ça ne soit qu'un mauvais rêve... que je me réveille et que tout soit normale. Papa, fait moi danser... papa s'il te plaît... je m'en veux tellement d'être sortie ce jour là... c'est ma faute... » sa voix se brisa à cet instant.

« Si j'avais été auprès de vous, rien de tout ça ne serait arrivé, j'aurais pu vous protéger... » pleura-t-elle.

La pluie était de plus en plus dense et dans l'ombre d'un buisson, deux personnes observaient la scène d'un air tellement triste. Un homme et une femme. La tirade d'Hermione était tellement déchirante, que la femme eu un mouvement pour aller la rejoindre. L'homme la retint de justesse.

« Non ! Nous ne devons pas ! » dit-il.

« Mais enfin, tu n'as pas vu comme elle souffre ? » s'exclama la femme.

« Bien sûr que si » s'offensa-t-il.

« Alors nous devons y aller »

« Non ! C'est pour son bien, il ne vaut mieux pas qu'elle nous voit et tu le sais » réitéra-t-il.

Elle soupira.

« C'est si difficile de la voir souffrir » se lamenta-t-elle.

« Je sais. Mais il le faut et puis ses amis sont là, elle n'est pas seule » argumenta l'homme.

« Cela ne m'empêche pas de me fendre le cœur » dit-elle avec émotion.

L'homme ne répondit pas et porta un regard douloureux sur la jeune fille qui pleurait toute les larmes de son cœur sous la pluie.

« Elle est si fragile, regarde la ! Elle est complètement gelée et tremble comme une feuille, elle va finir par avoir une pneumonie ! » s'exclama-t-elle éclatant en sanglot elle aussi.

L'homme la prit dans ses bras.

« Tout s'arrangera un jour, je te le promets... regarde, elle n'est plus seule » murmura-t-il au creux de son oreille.

Elle leva les yeux et constata effectivement qu'un jeune garçon s'approchait tout doucement d'Hermione. Il était blond, avec des yeux bleus. La sachant entre de bonnes mains, ils disparurent avec un dernier regard.

Drago avait peine à avancer avec cette interminable pluie battante. Il lui fallut plus d'une heure pour enfin trouver la tombe des Granger. Finalement, il soupira de soulagement et reconnu la tombe quand il vit Hermione couchée dessus, secouée de soubresauts. Son cœur se serra à cette vue, il avança prudemment pour ne pas la faire fuir et se posta derrière elle.

« ... ma faute... » entendit-il.

« Rien n'est ta faute Hermione » dit-il.

Surprise, elle leva son visage ravagé de larmes vers lui, mais détourna aussi vite le regard. Elle ne se sentait pas la force de se disputer, encore une fois.

« Va-t-en » dit-elle la voix brisée.

« Je ne t'abandonnerais certainement pas dans cet état. Tu es trempée, tu vas finir par attraper quelque chose... rentres avec moi » dit-il alors d'une voix douce.

La jeune fille en fut très surprise, mais ne se laissa pourtant pas amadouer.

« Je ne veux pas rentrer Drago, et encore moins avec toi ! » cracha-t-elle.

« Et moi je ne te laisserais pas ici pleurer sur ton sort, tu vaux mieux que ça ! » dit-il avec une pointe d'agacement dans la voix.

« Justement tu ne sais pas ce que je vaux non ! Et tu me l'as encore prouvé ce soir avec Andy, sans même me laisser le temps de m'expliquer » tonna-t-elle énervée.

Drago ne savait pas trop bien quoi répondre, elle avait raison. Il préféra se taire et attendre que son amie se calme.

« Maintenant, laisse moi je rentrerais quand je l'aurais décidé » dit-elle la voix tremblante de tristesse.

« Pour la troisième fois je le répète, je ne te laisserais pas ici ! » trancha-t-il au risque de s'attirer le courroux de la jeune fille.

« Tu ne lâches donc jamais prise hein ? J'imagine que ça doit faire partie du légendaire caractère des Malefoy ? » reprit-elle montrant bien qu'elle n'était visiblement pas prête à lui pardonner.

Drago soupira.

« Écoutes... je sais que tu es en colère après moi et c'est tout à ton honneur. Je le reconnais, j'ai été un parfait idiot et je regrette sincèrement ce qui s'est passé ce soir, je te demande pardon. Mais si tu le veux bien, nous pourrions continuer cette discussion au chaud avec un bon chocolat ? Nous sommes trempés tout les deux et les autres doivent être morts d'inquiétude » dit-il.

Très surprise encore une fois par la tirade du jeune homme, Hermione ne put sortir aucun son de sa bouche. Il venait de s'excuser, que pouvait-elle attendre de plus ? La pluie continuait de tomber plus violente encore. Elle détourna le regard sur la tombe de ses parents à nouveau.

« S'il te plaît Hermione, viens... » entendit-elle murmurer.

Il lui tendit la main alors qu'elle essayait de se lever et l'accepta. Lorsqu'elle fut sur ses jambes, elle vacilla dangereusement. Instinctivement, Drago la prit dans ses bras pour transplaner au Square. Elle entoura le cou du jeune homme, de ses bras et blotti sa tête au creux de sa nuque et sanglota légèrement. Il la serra contre lui très fort afin de la rassurer et lui montrer qu'il était là pour elle, avant de transplaner.