« Hermione, ce sont des accusations très graves tu te rends compte ? » s'exclamait Andy le soir même.

« Puisque je te dis que nous l'avons vu Drago et moi ! Le jour de la St Valentin, il l'a giflée et si nous n'étions pas intervenus, il recommençait sur le champ. Maintenant, Ron est en pétard contre sa sœur et Harry aussi ! C'est un véritable cauchemar, moi je suis au milieu de tout ça et je ne sais plus quoi faire pour les raisonner autant l'un que l'autre... j'ai besoin que tu m'aide là » s'exclama-t-elle.

« J'aimerais bien petite sœur, mais c'est l'impasse je le crains » grimaça celui-ci.

« Mais enfin, il y a bien une solution non ? » insista-t-elle.

« Oui une seule. Qu'elle retrouve la raison et qu'elle le quitte » dit-il.

« C'est donc une cause perdue » soupira-t-elle.

« Tu aimes ça toi non ? Les causes perdues » la taquina-t-il gentiment.

Elle tenta un faible sourire. Il l'attira à lui.

« Viens là. Tout problème à sa solution crois moi, tout finira par s'arranger » dit-il.

« Je déteste les voir se disputer et être là à ne pouvoir rien faire » pesta-t-elle découragée.

« Tu as essayé de lui parler ? » proposa-t-il.

« Plus d'une fois ! Mais elle est intouchable désormais

« Alors laisse un peu les choses se tasser, puis retente une approche »

« T'as raison, je vais attendre... merci Andy, ça m'a fait beaucoup de bien c'est fou l'effet apaisant que tu as sur moi » le taquina-t-elle.

« Je ne suis plus tout seul maintenant » fit-il remarquer.

« C'est vrai » admit-elle.

Ils se sourirent et il l'embrassa sur le front.

OoO

Les semaines passèrent à grande vitesse. Les choses étaient restés telles qu'elles entre le groupe et Ginny. La routine prenait place dans la vie de nos amis. Cours, devoirs, vacances de printemps qui arrivaient à grand pas... chaque fois qu'elle tentait une approche vers son amie, elle la repoussait s'en était décourageant.

Harry et Ron plus têtus que dix têtes de mules réunies, étaient fermement décidés à ignorer la rouquine. Celle-ci au fil des jours semblaient beaucoup plus fatiguée et triste. Elle avait encore perdu du poids et ne semblait pas au meilleur de sa forme. Les seules fois où elle échangeait des mots avec son frère et son ex petit ami, c'était lors des entraînements de Quidditch. Entraînements durant lesquels Harry était d'humeur exécrable d'ailleurs ! Toute son équipe endurait ses sautes d'humeur et particulièrement Ginny. Il les menait à la baguette et la jeune rouquine qui se sentait extrêmement coupable, ne bronchait pas et subissait le courroux du capitaine de l'équipe sans rechigner. Elle encaissait les remarques de Harry complétées par celles de Ron, sans rien dire. Elle se murait dans le silence et s'entraînait d'arrache pied.

Ce jour là, en plein milieu du mois de mars, l'équipe de Gryffondor travaillait à leur tactique d'avant match. Il faisait particulièrement froid et Hermione grimpa les gradins légèrement contrariée. Drago et elle, avaient rendez vous sur le terrain pour suivre l'entraînement, mais il n'était pas venu. Elle assistait donc à cet entraînement toute seule. Elle s'inquiétait beaucoup pour son amie qui malgré sa détermination, semblait exténuée. Elle appela Harry, celui-ci fonça avec son balai vers elle, visiblement en colère.

« Quoi ? » aboya-t-il.

« Je ne fais pas partie de ton équipe Harry, ne me parle pas sur ce ton ! » attaqua-t-elle piqué à vif.

« Je n'ai pas le temps Hermione, qu'est ce que tu veux ? » s'impatienta-t-il.

« Ça fait deux heures que tu malmènes ton équipe Harry, ils sont morts de fatigue tu devrais arrêter pour aujourd'hui. Je m'inquiète pour Ginny, elle n'a vraiment pas l'air bien si tu continues, elle ne sera bientôt plus en état de disputer le prochain match ! » le sermonna-t-elle.

« J'en ai rien à faire de l'état d'esprits de mes joueurs Hermione ! Ils n'ont qu'à dormir la nuit ! » pesta-t-il équivoque.

Néanmoins, quand ses yeux tombèrent sur celle qui faisait battre son cœur malgré tout, son cœur se serra. Hermione avait raison, elle était au bord de l'évanouissement. Il regarda à nouveau Hermione.

« Tu m'énerves ! » pesta-t-il avant de s'envoler au milieu du terrain.

C'est avec soulagement que les joueurs atterrirent au sol, après avoir reçu l'ordre de leur capitaine d'aller se reposer.

OoO

Quand elle entra dans la grande salle pour le dernier repas de la journée, Hermione regarda immédiatement à la table des Serpentards et aperçut Drago qui ne lui accorda aucun regard. Elle se pinça la lèvre et s'installa à table pour manger. Tout le long du repas, elle tenta de capter son attention, mais c'était comme si elle n'existait pas ! Ça l'inquiétait vraiment et elle se posait mille et une questions. Quand ils eurent finit, elle sortit de la grande salle avec Harry, qui se fit bousculer avec force. Il se retourna, très surpris.

« Dégage de mon chemin Potter ! »

« Drago ? Mais enfin qu'est ce qu'il te prend ? » demanda le brun ahuri.

« Il me prend que tu étais dans mon chemin ! Granger, ferme la bouche ou ta mâchoire va finir par se décrocher ! » dit-il d'un ton très méprisant avant de passer son chemin.

Harry tourna la tête vers Hermione.

« Vous vous êtes disputés ? » demanda-t-il perplexe.

« Mais non » dit-elle abasourdie.

« Il vaudrait mieux que tu ailles le voir » dit-il.

Elle acquiesça, et lui dit bonsoir avant de tourner les talons.

OoO

Quand elle arriva dans la salle commune de leurs appartements, elle le trouva nonchalamment assis, les pieds sur la table.

« Je peux savoir quelle mouche t'a piquée ? » s'exclama-t-elle.

« Je peux savoir de quel droit tu m'adresse la parole Granger ? » rétorqua-t-il méchamment.

Hermione fronça les sourcils, était-ce une blague ?

« Mais enfin qu'est ce qui te prend ? »

« Quoi qu'est ce qui me prend ? » demanda le blond.

« Mais enfin Drago ! Ton attitude ! Que t'arrive-t-il ? Parle-moi » dit-elle complètement perdue.

Il avait revêtu le masque qu'il lui avait servit toute ces années : froid, méprisant, fier et austère.

« Granger s'il te plaît... fiche moi donc la paix et va fourrer ton nez dans tes livres, tu fais ça tellement bien... »

Il avait un sourire narquois et il se leva pour la congédier, mais elle le retint par le bras.

« Tu vas enfin me dire pourquoi tu m'en veux et ce que j'ai fait de mal ? » demanda-t-elle aux portes de la colère.

Il se retira violement de son emprise, comme s'il avait été touché par la dragoncelle !

« Ce que tu as fais de mal ? Le simple fait que tu existes est une abomination ! Ne me touche plus jamais, espèce de sale sang de bourbe » cracha-t-il.

Les larmes vinrent d'elles mêmes dans ses jolis yeux noisettes. Elle rêvait sûrement, ce n'était pas possible autrement.

« Comment oses-tu ? Après tout ce que l'on a vécu ? » dit-elle les larmes coulant toutes seules.

« Oh ça... ce n'était qu'une passade, un bon moment » fit-il indifférent.

Elle ne put se contrôler et la gifle partit d'elle-même. Furieux, Drago lui attrapa le poignet et le lui tordit violement.

« Ne t'avise plus jamais de poser la main sur moi tu entends ? Ou je te fais ravaler ta langue t'as compris ? Je me suis bien amusé, j'étais ravi de te mettre dans mon lit, mais redescends sur terre. Je t'ai eue, je suis content d'être arrivé à mes fins, mais ce n'était que de sexe pour un pari rien de plus, alors maintenant oublie ça et retourne à ta misérable existence » murmura-t-il.

Et il entra dans la chambre en claquant la porte, la laissant dévasté au milieu de la salle. Elle se mit à sangloter tellement fort, qu'elle dût s'accrocher au divan pour ne pas flancher. Comment avait-il pu lui jeter toutes ces horreurs à la figure ? Elle ne comprenait pas... puis, lentement elle reprit ses esprits et ses dernières paroles lui revinrent en tête...

« J'étais ravi de te mettre dans mon lit... je t'ai eue... ce n'était que du sexe... »

Elle redressa la tête, en fronçant les sourcils l'air vraiment perplexe. Pourquoi lui avait-il dit ça ?

« Mais... » s'exclama-t-elle à voix haute.

Elle se redressa.

« On n'a jamais couché ensemble » constata-t-elle.

Elle se rendit dans sa chambre, incapable d'arrêter ses larmes, mais aussi le flot de questions qui se déversait dans sa tête. Elle passa la nuit à pleurer dans ses oreillers et c'est les yeux gonflés et cernés qu'elle se leva ce matin la, prête à passer sa première journée sans lui...