Quand elle descendit prendre son petit déjeuner, ses amis virent bien à sa tête que quelque chose clochait.
« C'est à propos d'hier ? » demanda Harry.
Elle hocha la tête, se pinçant les lèvres pour ne pas pleurer à nouveau. Elle le raconta tout ce qu'il s'était passé la veille.
« Je vais l'étrangler ! » pestait Ron.
« Calme-toi Ron » intima Harry.
« De toute façon ça servirait à rien » compléta la jeune fille.
« Tu es sûr que vous n'avez jamais... » demanda Harry gêné.
« Je crois que si j'avais partagé le lit de Drago Malefoy de cette manière, je m'en souviendrais ! » s'exclama-t-elle.
« C'est étrange » dit-il.
« Vu sous cet angle, c'est vrai que c'est bizarre » fit Ron un peu calmé.
« Il y a quelque chose de louche la dessous c'est certain, ne t'inquiète pas Hermione, on finira bien par trouver » assura Harry confiant.
« Merci pour tout, à tous les deux » dit-elle d'une petite voix.
Harry caressa la joue de son amie.
« Je n'aime pas te voir si malheureuse » confia-t-il.
« Moi non plus j'aime pas ça. On sera toujours là pour toi » renchérit Ron en lui tapotant le dos maladroitement.
« Arrêtez ou je vais encore pleurer les garçons ! Je vais aussi en parler à Andrew, il devrait pouvoir nous aider » dit-elle.
OoO
Ainsi donc, à la fin du cours de duel ce jour là, Hermione raconta tout à Andy. Il était tout aussi septique qu'elle et ses amis et promit de les aider un maximum en rassurant du mieux qu'il pouvait, sa petite sœur.
Les jours qui suivirent furent très pénible pour elle. Elle se levait très tôt et ne dormait pas beaucoup s'enfermant dans une espèce de routine. Elle se lavait, allait en cours, mangeait dés que son estomac daignait accepter un peu de nourriture, puis elle remontait dans sa salle commune pour étudier. Ils n'étaient qu'à quelques jours à peine des vacances de printemps et elle devait les passer ici, avec lui. Elle était complètement désespérée, car chaque fois qu'elle croisait Drago, il la raillait et la regardait de travers. Elle avait de plus en plus de mal à le supporter.
Elle y pensait tout les jours, ressassant ce qu'ils avaient vécu tout les deux et en arrivait à la même conclusion à chaque fois : il ne pouvait pas avoir joué avec elle, il était forcément victime d'un maléfice ou quelque chose de magique en tout cas. Et tous les soirs, elle pleurait dans sa chambre en silence.
Ce soir là au dîner dans la grande salle, personne n'aurait pu prévoir ce qui allait se passer.
« Toujours rien ? » demanda-t-elle.
« Rien de rien Hermione, je suis désolé » grimaça Harry.
Hermione soupira à vous fendre l'âme.
« Mange un peu, ça te fera du bien » lui intima Ron.
« Je ne peux rien avaler pour ce soir » dit-elle.
« Hermione, tu vas finir par faire un malaise ! » s'exclama Harry.
« J'ai un nœud à l'estomac, je suis beaucoup trop contrariée »
« Je comprends tout à fait, mais fais un petit effort » insista Ron.
Mais Hermione ne répondait plus.
« Hermione ? » s'inquiéta Harry.
La jeune fille avait son regard figé à la table des Serpentards et son visage affichait la même colère qui l'avait habitée quelques semaines plus tôt lors du cours de duel. Harry et Ron regardèrent l'objet de l'attention de leur amie et leur sang ne fit qu'un tour quand ils aperçurent avec horreur, Drago et Pansy s'embrasser goulument sous les yeux d'Hermione. Elle qui avait déjà les nerfs à fleur de peau, ils savaient parfaitement bien ce que cela pouvait déclencher chez elle malheureusement.
« Hermione... contrôle toi, il le faut » fit doucement Harry.
Il posa la main sur son bras. Andy avait assisté lui aussi à la scène et regardait maintenant sa petite sœur, l'air angoissé. La jeune fille n'écouta pas son ami et au contraire se leva, les yeux toujours rivés sur le nouveau couple. Toute la salle devint silencieuse. Harry et Ron s'étaient levés aussi et tentaient de la raisonner, en vain. Elle n'entendait plus personne d'autre que les battements effrénés de son cœur. Les garçons savaient dors et déjà qu'ils n'avaient plus aucune chance, elle avait trop résisté ces derniers jours et avaient laissé ses émotions la submerger. La table des rouge et or se mit à trembler violement, tout le monde fut apeuré. Pansy et Drago se séparèrent enfin et la Serpentarde défia Hermione du regard.
« Mia, non ! Miss Parkinson ! Sortez tout de suite d'ici et attendez-moi dehors ! » hurla Andy.
« Mais... »
« J'ai quelque chose à vous dire ! TOUT DE SUITE ! »
Pansy ne se le fit pas répéter et se leva pour se diriger vers la sortie. Mais lorsqu'elle atteignit les portes de la grande salle, elles se refermèrent brusquement dans un bruit sourd. La brune se retourna et fut surprise de voir Hermione, la main brandie. Visiblement, elle avait refermé les portes avec sa main. Tout le monde regardait la jeune Gryffondor, de manière ahurie et apeurée aussi. Elle ne baissa pas le bras et le dirigea vers la tête de Pansy, tout en avançant.
La Serpentarde mit se mit à suffoquer et porta les mains à sa gorge pour tenter d'enlever le lien invisible qui la lui enserrait.
« Hermione ! Non ! » hurla Harry.
Il courut dans sa direction, mais la jeune fille le repoussa de son autre main libre et le Survivant fut violement projeté en arrière. Pansy devint très vite toute mauve et n'était pas loin de perdre conscience. De là où il était, Andy pouvait sentir l'aura de colère qui englobait sa sœur. Quelques téméraires tentèrent quelque chose pour l'arrêter, mais ils abandonnèrent bien vite car Hermione les terrassaient tous de son autre main, comme Harry. Il n'y avait rien à faire et Pansy allait mourir.
Pourtant, Andy avait réussi à se glisser derrière elle, sans se faire entendre. Il l'attrapa par la taille tout en emprisonnant ses bras derrière son dos et Pansy tomba à même le sol en toussant.
« Emmenez là ! » cria-t-il.
Blaise se leva et se chargea de la faire sortir, tandis qu'Hermione se débattait dans les bras de son frère, en proie à une hystérie démentielle. Andy se sentit propulsé dans les airs avec force et atterrit en bout de salle sur ses fesses, il hurla de douleur. Quand il se releva précipitamment, il la vit en plein milieu de la grande salle, comme si le geste qu'elle venait de commettre, lui avait vidé sa force vitale. Ses jambes devinrent lourdes, ses paupières également et ses yeux se remplirent de larme.
Elle tomba à genoux, suppliant son frère du regard.
« Je te demande pardon Andy... » pleura-t-elle avant de sombrer dans l'inconscience.
Le jeune homme se précipita auprès d'elle pour la soulever et l'emmener hors d'ici. Quelque part à une des tables, deux yeux l'observèrent quitter les lieux très attentivement et un sourire illumina ce visage.
« Alors c'était donc vrai... » murmura cette personne.
