Les trois jours restant avant les vacances, furent très pénibles pour la jeune fille. Elle évitait comme elle le pouvait le couple de Serpentard qui s'embrassait dans tous les coins. Le plus pénible était la grande salle. Elle devait user de toute sa concentration pour ne pas céder à la colère lorsqu'elle les voyait si proches. De plus après ce qu'il s'était passé, tout le monde la regardait comme une bête curieuse et personne n'osait plus l'approcher. Bien souvent, elle se hâtait de manger pour pouvoir remonter bien vite à ses appartements. Là aussi, elle l'évitait le plus possible.
Le jour des départs arriva.
OoO
« Tu ne l'approche pas compris ? »
Pansy donnait ses instructions avant de partir, sachant très bien que les effets du philtre seraient dissipés d'ici le lendemain matin.
« Pourquoi est ce que je voudrais approcher Granger ? » s'exclama Drago dégoûté.
« Tu as déjà couché avec elle » rappela Pansy de mauvaise humeur.
« Simple erreur » dit-il en balayant son argument d'un geste de la main.
Il l'attira à lui pour un fougueux baiser. Elle avait le sourire aux lèvres en partant, parce qu'elle savait que même si le philtre n'agissait pas, la mémoire ne lui reviendrait pas elle partait tranquille.
OoO
De leur côté, dans la salle commune des Gryffondor, le trio discutait d'un plan pour essayer de faire revenir Drago à lui.
« Essaye la douceur d'abord » lui conseillait Harry.
« Et si ça ne marche pas, alors on en reparlera » fit Ron confiant.
« Ne t'inquiète pas Hermione, je suis sûr qu'il sera de nouveau parmi nous avant la fin des vacances »
Hermione soupira pas très convaincue.
OoO
Le lendemain matin, elle mit en place son plan, n'étant pas sûre du tout du résultat. Quand elle se leva, il était déjà dans le canapé.
« Bonjour » lança-t-elle gaiement.
Drago baissa son livre, un sourcil arqué.
« Qu'est ce qui te prend Granger ? »
Elle perdit un peu d'assurance, mais continua comme si de rien était.
« Tu vas faire quoi de beau aujourd'hui ? » demanda-t-elle naturellement.
Il referma son livre d'un coup sec. Elle sursauta.
« Ce ne sont pas tes oignons ! Laisse moi tranquille tu veux, tu m'incommode » dit-il méprisant.
Et il s'en retourna dans sa chambre, tandis qu'Hermione se dégonflait comme un ballon.
Les trois premiers jours de vacances se passèrent de la même façon que le premier. Elle essaya tant bien que mal d'être gentille, mais il était toujours aussi méchant avec elle. Harry et Ron lui conseillère l'agressivité, l'indifférence, mais rien n'y fit, Drago restait le même.
OoO
« On y arriva jamais ! » se lamenta-t-elle un soir.
« Nous allons trouver un moyen, ne te mets pas dans un état pareille Mia » essaya de l'apaiser Andy.
« Je n'y arrive plus d'accord ? » cria-t-elle faisant exploser une vitre de la salle commune.
Ils sursautèrent tous. Elle se crispa.
« Chut... du calme, inspire et expire, canalise ta peine et ta colère... comme ça, c'est bien... ouvre les yeux maintenant » Andy avait murmuré ses mots et ils eurent leur effet.
« Désolé » marmonna-t-elle.
« Pas de quoi » sourit Harry.
« Andy... il ne me reste que quatre jours avant la fin des vacances ! » implora Hermione.
« Je sais ! Provoque-le ! »
« Quoi ? »
« Oui ! Provoque-le ! Même si pour lui dans sa tête pour le moment, il ne t'aime pas à cause de ces faux souvenirs qu'elle lui a implanté, le philtre d'amour ne fait plus effet et Drago reste un garçon avant tout ! Je suis sur qu'il ne pourra pas résister à tes... atouts » expliqua Andy.
« Mes atouts ? » demanda Hermione perplexe.
Andrew piqua un phare. Il fit le tour de son propre torse pour expliquer à Hermione de quoi il parlait. Elle regarda sa propre poitrine et releva la tête les yeux grands ouverts.
« Tu veux dire que je... que mes... tu es fou ! Je n'y arriverais jamais ! » s'exclama-t-elle rouge pivoine.
« Tu veux qu'il retrouve ses esprits oui ou non ? » demanda Ron.
« Bien sûr que oui mais... »
« Alors c'est ta dernière chance » annonça Andrew.
OoO
C'est donc vêtue d'une mini jupe noir et d'un décolleté blanc qu'elle sortit de sa chambre le matin suivant. Elle s'était maquillé bien plus fort qu'à l'habitude et avait lâché ses cheveux. Lorsqu'elle pénétra dans la salle commune, Drago en resta sans voix. Rien, pas un son, pas une raillerie ne sortit de sa bouche. Hermione se retint de sourire et marcha vers le portrait en roulant des hanches, persuadée qu'il la suivait des yeux. Elle avait le regard fier, la tête droite et elle ne retint plus son sourire lorsqu'elle fut dehors !
Elle descendit déjeuner et expliqua aux garçons ce qu'il venait de se passer, en leur commentant de temps à autre de fermer la bouche. Ils partagèrent son enthousiasme et lui souhaitèrent bonne chance pour le soir. Elle leur répondit qu'elle avait bon espoir et mangeant pour la première fois depuis des jours avec le sourire et appétit.
Le soir même, dans les appartements des préfets, ils étaient tout les deux assis l'un face à l'autre sans échanger le moindre mot. Ils se regardaient juste de temps à autre. Elle se leva pour aller chercher un livre dans leur bibliothèque personnelle, toujours dans un silence royal. Elle inspira un grand coup, prête à se jeter à l'eau. Après tout, elle devait le provoquer, autant qu'elle soit franche.
« Si je ne savais pas qui tu étais, je penserais que tu es en train de baver en me regardant marcher » dit-elle moqueuse.
« Ne prends pas tes rêves pour des réalités Granger. Si tu n'étais pas sapée comme tu l'es, je poserais mes yeux ailleurs » pesta-t-il furieux de s'être fait avoir.
Elle revint lentement et posa son livre sur la table. Elle se posta devant lui et positionna ses mains de chaque côté de la tête du Serpentard, dévoilant un décolleté plongeant. Elle le fixa droit dans les yeux, surprise de sa propre audace. Drago lui, était perturbé mais ne le montra pas, tout ses sens étaient en ébullition.
« Avoue que ça te plaît » dit-elle d'une voix aguicheuse.
Il ne sut quoi répondre, choqué par l'attitude de la jeune fille. Elle se releva, fière de son effet, attrapa son livre et se retourna pour aller dans sa chambre.
« Même les sang-de-bourbe on leur effet » dit-elle.
Elle déchanta pourtant bien vite en se sentant basculer en avant, plaquée contre le mur de face. Il s'était précipité sur elle et se collait maintenant à son dos.
« Ne joue pas à ça avec moi Granger, parce que tu perdras » susurra-t-il à son oreille.
Elle frissonna quand elle sentit son souffle sur sa joue et se retourna pour lui faire face.
« Tu en as autant envie que moi Malefoy » dit-elle sur un ton de défi.
Il empoigna sa jambe, elle frémit encore plus. Ils se regardaient, leurs yeux remplis de désir. Il allait l'embrasser, elle en était certaine et elle allait enfin pouvoir le retrouver. Mais soudain, il la lâcha brusquement et tourna les talons sans rien ajouter s'enfermant dans sa chambre.
Elle se laissa glisser contre le mur, déconcertée. Elle avait presque réussi... elle prit un bain et enfila une petite nuisette blanche. Elle avait décidé de tenter le tout pour le tout. Si après cela ça ne marchait pas, elle laisserait tomber. En sortant de la salle de bain, elle se dirigea vers la chambre du blond, il devait sûrement dormir maintenant. Il faisait nuit et elle se disait que si elle l'embrassait dans son sommeil, il répondrait peut être à son baiser de son plein gré ? Ce mince espoir lui donna du courage et si ça ne marchait pas, alors elle s'avouerait vaincue.
Elle entra dans la chambre à pas de loup et s'avança prudemment vers son lit dans la pénombre. Son cœur battait à cent à l'heure. Un bras l'attrapa par la taille et une main se plaqua sur sa bouche.
« Je t'avais pourtant dit de ne pas me chercher Granger... tu es sur mon terrain maintenant et tu vas perdre » murmura-t-il à son oreille.
Elle se débattit mais il la jeta sans ménagement sur son lit. Elle voulut s'enfuir, la peur au ventre mais il la retint et la bloqua en s'allongeant sur elle. Elle avait la respiration saccadée, elle avait peur et en même temps elle n'espérait que ça. Il fallait juste qu'il l'embrasse, avant de perdre la raison ou elle était perdue.
« Tu as semé tu vas récolter maintenant ma jolie » dit-il d'une manière qui ne lui plut pas du tout.
Ils se regardaient encore, son cœur battant à tout rompre contre ses côtes, qu'allait-elle devoir endurer pour retrouver son amour ? Il serrait ses poignets dans ses mains et soudain elle se sentit fondre, il l'embrassait ! Violemment, sauvagement il ne voulait qu'une chose : la posséder tout entière, pour toute la nuit. Elle ferma les yeux. De toute façon, elle était prise au piège donc même si ça ne marchait pas, elle ne pourrait s'en prendre qu'à elle-même.
Pourtant, son baiser se fit plus lent, plus tendre. Elle sentit ses mains lâcher doucement prise sur ses poignets et il mit fin au baiser. Quand elle ouvrit les yeux et qu'elle croisa les siens, elle sut.
« Mon amour... » murmura-t-il.
Et là, toute la tension de la soirée et des jours passés s'évacua d'un coup, elle fondit en larmes. Les mains du jeune homme vinrent rejoindre son doux visage et elle accueillit la caresse comme une bénédiction de dieu.
« C'est bien toi ? » hoqueta-t-elle.
« Oui ma belle, je suis là... je suis désolé... arrête de pleurer » murmura-t-il l'air coupable.
Elle prit elle-même l'initiative de l'embrasser. L'heure n'était pas aux explications, mais aux retrouvailles. Elle avait bien l'intention de rattraper tout le temps que Pansy leur avait volé. Elle touchait son visage, chaque parcelle de sa peau comme si elle s'en imprégnait.
Et c'est ainsi qu'elle passa la plus belle nuit de sa vie.
