Hermione regardait par la fenêtre de la salle commune. Dehors, il faisait un temps radieux. Elle pensait aux derniers évènements et à la révélation que lui avait faite Andrew. Ils étaient descendants de Merlin ! Si elle s'attendait à ça... ils étaient à peu de choses près, aussi puissants que Voldemort ! Elle comprenait maintenant mieux le meurtre de ses parents, Voldemort avait certainement tout découvert et elle se sentit pour le coup, moins coupable. Quant à son grand frère, elle lui avait tant reproché son absence... elle s'en voulait, mais comment aurait-elle pu savoir ?
Ses pensées dévièrent sur son mystérieux parrain. Qui était-il ? Et pourquoi ne voulait-il pas qu'elle sache qui il est ? Quelles grandes choses était-elle sensée accomplir ? Elle se posait une foule de questions auxquelles elle n'avait aucune réponse et ça la frustrait de ne pas savoir. Était-elle réellement plus forte que Voldemort ? Elle en doutait sérieusement. Ce n'était pas son destin à elle de le tuer, mais celui de Harry !
Une chose la frappa alors... pourquoi ce souvenir lui remontait si soudainement à la surface, elle n'en savait rien. Mais elle se rappelait parfaitement désormais le visage radieux de ses parents quand elle leur avait annoncé qu'elle s'était liée d'amitié avec le garçon qui a survécu. Ils savaient... son destin était forcément lié à celui de Harry, voila donc une chose dont elle était certaine ! Elle devait en parler à ses amis d'ailleurs, le plus tôt serait le mieux.
Elle fut tirée de ses pensées par deux bras qui encerclèrent sa taille et sursauta légèrement.
« A quoi tu penses ma belle ? » demanda Drago au creux de son oreille.
« Tu m'as fait peur » dit-elle en posant ses mains sur les siennes.
« Dit celle qui pourrait me terrasser d'un claquement de doigt » rigola gentiment le jeune homme.
« C'est pas drôle Drago, j'ai peur » avoua-t-elle.
« C'est normal d'avoir peur Hermione, je me serais inquiété si ça n'avait pas été le cas. Ne t'en fais pas, je suis là, tes amis sont là, on sera tous là pour te soutenir » dit-il en la serrant un peu plus fort contre lui.
Elle soupira d'aise.
« Je t'aime toi tu sais ? » sourit-elle.
« Je sais... je t'aime moi aussi » répondit-il heureux de l'avoir apaisée.
Elle tourna sa tête pour l'embrasser doucement.
« Il faut que j'y aille mon ange, ou je risque de me faire trucider par mon équipe ! » grimaça-t-il.
« Le match ! J'avais complètement oublié ! » s'exclama-t-elle confuse.
« Comment peut-on oublier une finale de Quidditch ? Quand on sait que Serpentard, s'apprête à écraser Gryffondor ! » s'indigna-t-il.
« Tu es tellement présomptueux » ricana-t-elle.
« Oui ! Et c'est pour ça que tu m'aimes » dit-il en lui embrassant le bout du nez.
« Aller file sale gosse ! » sourit-elle.
Il l'embrassa une dernière fois.
« Bonne chance » murmura-t-elle.
Il lui fit un clin d'œil et sortit de la salle commune.
OoO
Ce fut donc dans les gradins que l'on retrouva Hermione en compagnie de Luna. L'ironie du sort voulait que Harry et Drago soient respectivement le capitaine de leur équipe, ils étaient au sol tout deux, pendant que leurs équipes entraient dans les cieux. Ils se serrèrent la main en se souriant.
« Prêt à te faire écraser Potter ? »
« Tu étais vachement plus convaincant avant Malefoy ! »
Ils se sourirent et se souhaitèrent mutuellement bonne chance, avant de prendre leur envol. Les gradins étaient pleins à craquer, on entendait les élèves hurler pour leur équipe préférée. Le poste de commentateur avait été légué à un élève de Poufsouffle du nom de Henry Ardisson.
« BONJOUR POUDLARD ! VOICI DONC LA FINALE TANT ATTENDUE PAR L'ECOLE ENTIERE, GRYFFONDOR VS SERPENTARD ! »
Un tonnerre d'applaudissements retentit dans les gradins.
« AVEC LES CAPITAINE ET MAINTENANT AMIS, HARRY POTTER ET DRAGO MALEFOY, AINSI QUE LEUR EQUIPE ! LE COUP D'ENVOI EST DONNE, LES BALLES SONT LÂCHEES. POTTER ET MALEFOY FIDELES A LEUR POSTE, SCRUTENT LE CIEL A LA RECHERCHE DU VIF D'OR. ET IL COMMENCE EN FORCE CE MATCH ! AVEC WEASLEY FILLE QUI S'EMPARE DU SOUAFFLE ET QUI LE PASSE A THOMAS QUI LUI, FAIT LA PASSE A CRIVEY, QUI LE RENVOIT A WEASLEY FILLE QUI FONCE DROIT VERS LES BUTS ADVERSES, ELLE EVITE UN COGNARD DE GOYLE, TIRE ET... RATE MALHEUREUSEMENT, PUISQUE LE TIR EST ARRÊTE PAR SON REDOUTABLE PETIT AMI, BLAISE ZABINI GARDIEN DES BUT DE SERPENTARD »
Ce fut un match long, qui durait inlassablement, le score s'égalisant à chaque fois tandis que chaque équipe tentait de ramener le score à son avantage. Il n'y avait rien à faire, parce que chaque fois l'équipe adverse égalisait. Il fallait que Harry trouve le vif d'or s'il voulait gagner. Il arpentait le ciel, tout comme son adversaire, mais il n'y avait pas la moindre trace de la petite balle en or.
Après quarante cinq minutes de match, Ginny qui se donnait corps et âmes, commençait vraiment à faiblir. Elle qui n'était déjà pas en grande forme à la base, avait vu ses forces s'amoindrirent par l'éprouvant match qu'elle était en train de disputer. Elle avait le teint blafard et était distraite. Elle avait faillit se prendre plusieurs cognards en pleine figure. Harry qui l'avait remarqué, se dirigea vers elle.
« Mais enfin qu'est ce qui te prends Ginny ? Reprends-toi bon sang ! » cria-t-il pour couvrir les cris des supporters.
« Désolé... »
« Désolé ne suffit pas. Ce n'est pas parce que ton petit ami fait partie de l'équipe adverse, que tu dois nous désavantager pour qu'il gagne ! » ragea Harry.
« Quoi ?! Ça n'a rien avoir avec Blaise enfin ! Je veux que Gryffondor gagne, je suis simplement exténuée c'est tout ! » se justifia-t-elle.
« Le Quidditch est un sport magique extrême, tu n'es peut être pas faite pour ça... » provoqua-t-il.
Ginny retint ses larmes de rage tant bien que mal.
« Tu es odieux Harry ! Je ne ferais jamais rien pour nuire à l'équipe et je fais de mon mieux comme toujours ! »
« Alors prouve-le ! Et fais encore mieux, parce que là tu es vraiment molle ! » dit-il avant de s'éloigner.
Ginny sentit son cœur s'accélérer. Elle était très en colère et elle fonça dans la direction opposée en fendant l'air comme une flèche. L'adrénaline lui prenait les tripes, l'injustice croissait en elle comme de la moisissure, lui enserrant de plus en plus le cœur. Elle retenait ses larmes encore et encore, essayant d'attraper le souafle plusieurs fois, sans grand succès.
Finalement, à bout de nerfs, elle céda à ses émotions et les larmes jaillirent dans ses yeux. Sa vue se brouillait, sa tête lui tournait et elle s'était arrêtée au milieu du terrain, dans les airs.
Hermione qui avait suivit de loin l'échange houleux entre elle et Harry, s'inquiéta de la voir stoppée, comment paralysée dans le ciel. Ses craintes furent confirmées quand elle la vit tomber de son balai, elle hurla.
Ginny terrassée par la fatigue et l'énervement, s'était évanouie et tombait droit vers le sol. Tétanisée, Hermione fit la seule chose qui était à sa portée.
« Harry! Ginny vite ! »
Harry se retourna. Son sang ne fit qu'un tour quand il la vit tomber. Il n'hésita pas une seconde et fonça droit sur elle la peur au ventre de ne pas la rattraper à temps. Il y arriva pourtant de justesse et en la voyant de plus près, il regretta ses paroles. Elle avait les traits extrêmement tirés, de grosses cernes sous les yeux et était d'une pâleur à faire peur ! Lorsqu'il toucha le sol, Andrew prit le relai et l'enleva des bras du jeune homme pour l'amener au château.
Après un dernier regard inquiet, Harry retourna au match qui continuait malgré tout.
OoO
Lorsqu'Hermione voulut aller la voir, elle rencontra Andrew dans le couloir.
« Comment va-t-elle ? »
« Elle s'est réveillée dans mes bras, mais m'a supplié de ne pas l'emmener à l'infirmerie, mais dans la tour Gryffondor » expliqua celui-ci.
« Très bien, je vais monter la voir, le match n'est pas encore finit » dit-elle.
Il embrassa sa petite sœur et chacun continua son chemin. Elle entra dans la salle commune et monta les escaliers menant au dortoir des filles. Elle se fit très discrète, pensant que son amie devait certainement se reposer, mais quand elle entra, elle ne trouva pas Ginny dans son lit et entendit de l'eau couler dans la salle de bain. La porte était entre ouverte. Elle resta derrière la porte, attendant qu'elle sorte. Ce qu'elle fit, cinq minutes plus tard, enroulée dans un peignoir, les cheveux mouillés. Elle n'avait pas remarqué la présence de son amie juste derrière elle.
Ensuite, doucement, comme si ça la faisait souffrir, elle laissa glisser son peignoir. Hermione retint son hoquet d'effroi quand elle découvrit le dos de la jeune rouquine. Meurtri, entaillé... des cicatrices prenaient ça et là place sur sa peau et des bleus s'étendaient à peu près sur toute la surface de son dos ! On ne voyait même plus la peau avec ces auréoles violacées ! Hermione n'en put plus.
« Dieux du ciel ! Ginny ! » s'exclama-t-elle.
