Au milieu de la nuit, ils sursautèrent dans le lit, réveillé par un gros vacarme dans leur salle commune. Drago bondit, enfila un pantalon à la hâte et empoigna sa baguette.

« Qu'est ce qui se passe ? » demanda Hermione effrayée.

« Je n'en sais rien, je vais aller voir » répondit-il.

Hermione, nue comme un vers enfila une nuisette et saisi également sa baguette. Lorsqu'il arriva dans la salle commune, tout était sombre, il n'y avait plus un bruit, tout était redevenu silencieux. Il avançait, sur ses gardes baguette brandie devant lui.

« Qui est là ? » demanda-t-il.

Mais rien ne lui répondit que le silence. Tout à coup, il entendit des sanglots. Une fille apparemment et cela venait de la porte d'entrée. Il alluma les lumières d'un coup de baguette et se précipita vers la porte. Il posa sa main sur la poignée et l'ouvrit brutalement, prêt à recevoir l'importun comme il se devait. Mais il se figea devant la vision qui apparut sous ses yeux.

« Ginny ?! » s'exclama-t-il ahuri.

La jeune fille ne tenant plus sur ses jambes, s'effondra rattrapée de justesse par le jeune homme. Hermione accourut et se figea elle aussi.

« Par Merlin ! Ginny ! Mais que t'es-t-il arrivé ? » demanda-t-elle inquiète.

Effectivement, la jeune fille étendue dans les bras de Drago présentait de très nombreuses contusions un peu partout. Elle avait le visage boursouflé, ensanglanté, couvert d'ecchymose. Son arcade sourcilière droite était ouverte. Une plaie avait trouvé refuge sur sa lèvre inférieur qui saignait avec abondance. Complètement défigurée... sans parler de ses bras, couvert de bleus et de son chemisier déchirer, complètement en lambeaux...

Elle pleurait encore et encore à en perdre l'usage de la parole, s'agrippant aux mains de son amie. Un seul son réussit à franchir ses lèvres : Blaise.

« On va t'emmener à l'infirmerie » décida Hermione bouleversée.

Drago la souleva de terre et Ginny s'agrippa à son cou. Il pouvait la sentir trembler de peur tout contre lui. La pauvre fille était vraiment terrorisée. Il la rassurait comme il le pouvait en lui parlant, lorsqu'ils arrivèrent enfin à l'infirmerie.

Il devait être aux alentours de 5 heures du matin quand ils poussèrent les portes de l'infirmerie. L'infirmière mécontente d'être si brutalement réveillée, accourut prête à remonter les bretelles de ces perturbateurs sans respect, mais déchanta quand elle vit l'état de la jeune Weasley.

« Couchez la sur un lit » intima-t-elle sans plus de cérémonie.

Elle l'ausculta rapidement, lui administrant plusieurs potions dont une de sommeil sans rêves.

« D'ici quelques jours, on ne verra plus rien » leur assura-t-elle.

« Merci Mme Pomfresh » répondit Hermione soulagée.

« Physiquement elle ira bien, je ne peux pas en dire autant pour son mental mes enfants. Je sais reconnaître des marques de coups, la brute qui lui a fait ça ne l'a pas épargnée ces derniers mois » grimaça la vieille femme.

« Pouvons nous rester le reste de la nuit ? » demanda poliment le blond.

« Bien sûr »

L'infirmière les laissa là et retourna dans son lit. Les deux amoureux s'installèrent sur un fauteuil de chaque coté du lit, en colère contre Blaise. Les explications seraient certainement très houleuse, mais elles seraient pour plus tard car pour l'heure, Ginny devait se reposer et ils resteraient jusqu'à ce qu'elle se réveille. Ils finirent par s'endormir, épuisés.

OoO

Ce fut vers 8 heures qu'Hermione ouvrit les yeux la première. Son regard se posa instantanément sur son amie. Elle semblait paisible et les auréoles violettes changeaient peu à peu de couleur, les soins de l'infirmière étaient particulièrement efficaces. Elle soupira plus ou moins bruyamment, en tout cas juste assez pour réveiller Drago.

« Salut » murmura-t-elle.

« Hey » répondit-il en s'étirant comme un chat.

Elle l'observait d'un air gourmant, un sourcil arqué. Un petit sourire vint prendre place sur son visage. Voyant cela, le blond baissa ses yeux sur lui et sourit en coin en s'apercevant qu'il était comme en partant de leurs appartements : en torse nu.

Il lança un regard équivoque à la jeune fille qui rougit en s'apercevant qu'elle était elle-même toujours en nuisette. Ils furent interrompus dans leur échange par Ginny qui s'agita légèrement dans son lit. Elle ouvrit doucement les yeux qui rencontrèrent ceux inquiets de son amie.

« Hermione... » implora-t-elle d'une voix rauque.

Des larmes coulèrent sur ses joues constellées de tâches de rousseur et Hermione prit sa main dans la sienne.

« Tout va bien Gin', nous ne laisserons plus rien t'arriver » la rassura-t-elle.

« J'ai eu si peur » continua la rousse.

« Tu veux nous en parler ? Que c'est-il passé ? » demanda la brune.

Ginny se redressa en position assise dans son lit, rassemblant tout son courage avant de se lancer.

« Hier, je suis descendue aux cachots pour fêter la victoire des Serpentards, je voulais féliciter Blaise. Quand je l'ai trouvé parmi tous les élèves, il était complètement ivre ! Il n'avait pas l'air de mauvaise humeur et il m'a demandé pour qu'on aille se promener un peu dans l'école. Je l'ai suivit dans les couloirs, il s'est arrêté et m'a embrassée. Ensuite il m'a entraînée dans une classe vide, il devenait très entreprenant, ça ne me plaisait pas du tout, j'ai prit peur et j'ai tenté de le repousser. Il a insisté et je l'ai repoussé à nouveau, il m'a giflé. J'en avais prit l'habitude mais j'en avais vraiment assez. Après notre discussion, j'ai pas mal réfléchit et j'ai décidé de ne pas attendre pour rompre. J'ai trouvé le courage de tout lui dire, que tout était terminé entre nous, que je ne supportais plus ses coups, que j'avais perdu tout mes amis à cause de lui. On s'est disputé et il est devenu comme fou » elle s'était mise à sangloter.

Hermione faisait de son mieux pour la consoler.

« Tout va bien Gin', prend ton temps » fit doucement Drago.

« Il... il a voulut recommencer et... il... m'a arraché mon chemisier. J'ai réussi à me dérober et m'enfuir, mais il m'a rattrapée dans le couloir. Il a perdu toute lucidité, il m'a ramenée dans la classe en me traînant par les cheveux. Et là, il m'a frappée encore et encore... à coups de pieds et de poings. Oh Hermione ! Jamais je n'ai vu pareille folie dans les yeux d'un homme ! Il avait un regard de dément, j'ai cru qu'il allait me tuer. Il... il a dit que j'étais à lui... que s'il ne m'avait pas, que personne ne m'aurait... il... il a dit qu'il ferait de ma vie un enfer si je le quittais... » hoqueta-t-elle.

Elle ne pouvait plus s'arrêter de pleurer. Hermione était grimpée sur le lit à ses côtés pour l'enlacer et la réconforter. D'ailleurs, elle s'accrocha à elle comme à une bouée de sauvetage, tout en continuant son récit.

« Il m'a donné un dernier coup de pied alors que j'étais à terre et m'a abandonnée au milieu de la classe. J'ai réussi à me relever et j'ai décidé de venir vous voir immédiatement. Qu'est ce que je vais faire Hermione ? J'ai peur, je ne veux plus rien avoir à faire avec ce type ! » pleura-t-elle de plus belle.

« Ça n'arrivera plus je te le promets, nous allons faire ce qu'il faut. Mme Pomfresh a déjà prévenu le directeur, il va arriver. Tu devras lui expliquer tout ce que tu viens de nous dire Ginny, tu vas porter plainte et il ne s'en sortira pas si facilement crois moi » la rassura Hermione.

Drago n'en croyait pas ses oreilles ! Il assistait à la scène sans pouvoir sortir le moindre son de sa bouche et serrait les poings à mesure que Ginny racontait ce qu'il s'était passé. Discrètement, Andy entra dans l'infirmerie. Drago lui raconta à l'écart ce que la jeune fille venait de leur expliquer, il en fut très choqué. Une fois fais, il prit le temps de détailler son probable futur beau frère et sa sœur d'un œil un peu réprobateur. Il agita sa baguette et les deux amoureux se retrouvèrent vêtu, Hermione le remercia. Il leur apprit également qu'ils avaient été dispensés de cours pour la matinée.

Ginny se leva pour aller aux toilettes. Elle était pieds nus et frissonna au contact de la pierre froide. Lorsqu'elle revint et qu'elle fut arrivée à la hauteur de son lit, la porte de l'infirmerie s'ouvrit brusquement, laissant apparaître Severus, suivit de Blaise. Ginny se figea lorsqu'elle le vit entrer, ses mains se mirent à trembler violemment et elle s'agrippa au bras de Drago de toutes ses forces.

« Monsieur Zabini a appris la convalescence de miss Weasley et est venu voir comment elle se portait. J'étais inquiet moi aussi, je l'ai donc amené auprès d'elle » s'exclama Severus sincère.

Il ne se doutait pas bien sûr, que la cause du séjour de la jeune fille dans cette infirmerie, marchait sur ses talons !

« Ne le laisse pas s'approcher de moi... Drago... s'il te plaît » le supplia-t-elle toute tremblante.

Drago adopta une posture défensive et il cacha Ginny derrière lui. Ce geste n'échappa pas au professeur de potions qui fronça légèrement les sourcils. Ils arrivèrent non loin du lit de la convalescente.

« Fiche le camp d'ici tout de suite ou je t'arrache la tête ! » menaça Drago d'un ton glacial.

Andy décida d'intervenir tout de suite pour tenter de ne pas envenimer la situation.

« Professeur, c'est monsieur Zabini qui a mit Ginny dans cet état. Je trouve sa démarche de venir la voir plutôt culottée et très mal placée ! » dit-il alors que les deux ex amis s'affrontaient du regard.

« Tu as entendu Blaise ? Peut être faut-il que je parle chinois ? Tire-toi d'ici immédiatement » l'avertit à nouveau Drago.

« Pousses toi Drago. Ginny est ma petite amie, nous avons des problèmes à régler qui ne regardes que nous, c'est à toi de déguerpir » le provoqua le métis.

« Ginny n'a jamais été ta copine, mais ton punching-bag ! » rugit le blond.

« Encore une fois, ce n'est pas ton affaire ! Maintenant casse toi ! » s'énerva l'autre Serpentard.

Personne ne put réagir quand Drago lui fonça dessus pour lui asséner un monumental coup de poing en plein visage !

« Drago ! » s'exclama Andy.

Mais il ne l'écouta pas, aveuglé par sa colère et sa déception.

« Qu'est ce que ça fait Blaise ? De t'en prendre à quelqu'un de ta trempe ? Vas-y mon grand, cogne moi comme tu cognais sur elle ? VAS-Y ! » hurla-t-il.

Mais Blaise sonné, ne bougea pas. Drago le releva par le collet et le colla contre le mur.

« J'ai tellement honte d'avoir été ton ami... écoute moi bien parce que je ne le dirais pas deux fois. Tu ne l'approche plus jamais, tu ne lui parle plus jamais, n'ose même plus porter ton regard sur elle ou tu auras affaire à moi ! Et encore, ici ça n'engage que moi, parce que je ne donne pas cher de ta peau quand Potter et Weasley apprendront ce que tu lui as fait. Je te le dis pour la dernière fois, je veux que tu sortes de cette infirmerie ! » tonna Drago d'un ton orageux.

Durant sa tirade, tout le monde présent dans l'infirmerie avait le regard braqué sur eux. Ginny blottie dans les bras d'Andy ne cessait de trembler en retenant du mieux qu'elle le pouvait ses larmes. Elle savait désormais que son calvaire prenait fin. Drago lâcha Blaise et tourna les talons pour retourner auprès de son amie. Blaise blessé dans son amour propre, dégaina sa baguette prêt à lui jeter un sort dans le dos.

« Oh non, tu ne feras rien du tout ! » pesta Hermione.

Elle leva la main et la baguette du métis vint se loger dans sa main. Trop surpris pour réagir, Blaise regarda bêtement sa main vide. Hermione s'approcha alors de lui et tendit son autre main. Le Serpentard se sentit soulever dans les airs. Elle le regarda et pencha la tête de coté, comme si elle évaluait quelque chose. Soudain, elle remua la main et l'envoya valser à l'autre bout de l'infirmerie. Il s'écrasa dans les armoires et les fioles de Mme Pomfresh. Il se releva péniblement, tendis qu'elle marchait vivement dans sa direction. Andy sentit poindre un pressentiment.

« Mia... » cela sonnait l'avertissement.

« Ne t'en fais pas Andy, je sais parfaitement ce que je fais » le rassura-t-elle.

À nouveau il se sentit élever dans les airs par une main invisible qui lui enserrait la gorge. Avec sa baguette, la jeune fille fit apparaître des liens et le ficela avec. Il vola à nouveau à travers la pièce, mais tomba brutalement assis sur une chaise.

Comme l'infirmière avait relaté l'histoire au directeur, c'est en compagnie de deux aurors qu'il vint voir la cadette des Weasley. Ils l'interrogèrent et elle raconta son histoire pour la deuxième fois de la journée, sans quitter le coupable des yeux, toujours assis et attaché. Il avait le regard tellement mauvais qu'elle avait du mal à le soutenir. Au terme de sa plainte, les deux aurors embarquèrent le Serpentard pour l'emmener au ministère de la magie où il serait jugé et enfermé.