Arthur et Molly furent évidemment mis au courant et cela fit d'ailleurs vite le tour de l'école ! Ron se réconcilia bien entendu avec sa petite sœur sans traîner et elle pleura dans ses grands bras musclés en se confondant en excuses pour l'avoir nié durant ces longs mois. Harry par contre depuis qu'il savait ne prononçait plus un mot, ce qui inquiétait Hermione et Drago d'ailleurs, car il n'avait pas non plus été la voir encore de la journée. Au repas du soir il n'était pas là et personne ne l'avait revu de l'après midi à vrai dire. Hermione pensait que s'il avait besoin d'elle pour parler, il viendrait la voir de lui-même.

En vérité, Harry s'était isolé dans une salle connue de lui seul. Il avait découvert cet endroit lors de sa cinquième année. La plus sombre de toute sa scolarité. Cette année là, malgré la présence de ses amis, il s'était sentit terriblement seul et cherchait à fuir les gens constamment. Un après midi, alors qu'il était seul dans son dortoir, il observait l'immense portrait de Godric Gryffondor en se demandant soudainement, pourquoi il se trouvait là. Il avait fait quelques recherches et avait apprit que toutes les maisons possédaient sa salle cachée que l'on pouvait dévoiler avec la même formule pour les quatre, à condition de connaître son entrée. Pour sa part, il avait trouvé celle de Gryffondor. En récitant la formule, le portrait avait laissé place à un escalier.

La première fois qu'il était entré dans la salle, il avait été émerveillé par tant de beauté. Elle était immense, semblable à une salle de bal. En son centre, trônait une magnifique fontaine, surplombée d'un sublime lustre de cristal. Il y avait des sofas partout, une bibliothèque et était décorée de rouge et d'or. Depuis, il y passait son temps dés qu'il désirait un peu de solitude. Il s'était plusieurs fois demandé où se trouvaient les salles de Serdaigle et Poufsouffle, puisque Salazar Serpentard avait la chambre des secret. Peut être qu'un élève de chaque maison l'avait trouvée ? Quoi qu'il en soit, c'était là qu'il avait passé l'après midi et le début de soirée. Il était redescendu dans le dortoir avant que les autres élèves ne rentrent et avait fait semblant de dormir dans son lit pour ne pas avoir à subir un interrogatoire de la part de Ron.

Ne trouvant finalement pas le sommeil, vers minuit il décida de se lever. Se retourner dans son lit ne l'aiderait sûrement pas. Il sortit sa fidèle cape d'invisibilité et l'enfila, avant de descendre dans la salle commune et de sortir dans le couloir. Il consulta la carte du maraudeur pour s'assurer de ne rencontrer personne et prit la route de l'infirmerie. Il savait qu'ils devaient se parler, autant le faire tout de suite !

Quand il arriva, il entra en faisant bien attention de ne pas faire grincer la porte, pour que personne ne l'entende. Heureusement pour lui, il n'y avait que Ginny dans l'infirmerie. Il s'approcha de son lit et retira sa cape. Il l'observa dormir, sa poitrine se soulevait à un rythme régulier et il n'avait pas le cœur à la réveiller. Il la contempla un long moment avant de s'éclipser. Mais il n'en eu pas le temps, car elle avait sentit une présence et s'était réveillée brutalement, se redressant d'un bond, les yeux exorbité de terreur.

« Doucement Ginny, c'est moi du calme » murmura-t-il.

« Harry ? » elle ne voyait rien dans la pénombre.

« Oui... »

Il insonorisa la pièce pour être sûr de ne pas être dérangé et tira le rideau blanc sur eux. Il se rapprocha et s'assit sur le bord du lit.

« Comment tu te sens ? » demanda-t-il.

« Mieux... merci »

Elle avait la tête basse et les yeux rivés sur le lit. Elle rougissait de honte.

« Écoute Harry... je sais que j'ai été ingrate avec vous » commença-t-elle.

« Ça tu peux le dire » s'exclama-t-il.

« Je te demande pardon... » murmura-t-elle.

Toujours la tête baissée, ses yeux se remplirent de larmes.

« Je comprends ta colère, tu as le droit de m'en vouloir et je l'accepte. Après tout je l'ai mérité » dit-elle la gorge serrée.

« Gin'... »

« Je comprendrais que tu ne veuilles plus rien avoir à faire avec moi, si tu ne veux plus me voir ni me parler, j'accepterais. Je te demande encore une fois pardon pour tout le tord que je t'ai causé, tu as le droit de me détester » acheva-t-elle en larmes.

Harry lui releva délicatement le menton. Il ne supportait pas de la voir pleurer, ça lui fendait le cœur. Il essuya ses larmes avec ses pouces.

« Tu as raison, je te déteste... » admit-il.

Il la regardait dans les yeux. Les joues mouillées, Ginny mordit ses joues pour ne pas éclater en sanglots, tant elle sentait son cœur se déchirer. Il posa ses mains sur son visage encore meurtri par les coups.

« Je te déteste pour avoir osé penser une seule seconde que je ne voudrais plus te voir, ni te parler, ni même vouloir de toi... tu es et as toujours été la seule dans mon cœur et c'est une chose qui ne changera jamais Ginny Weasley, je t'aime par-dessus tout pourquoi refuse-tu de me croire ? » murmura-t-il d'une voix tellement douce qu'il s'étonnait lui-même.

Il détailla chaque bleu apparaissant sur la peau de son visage et se désola de la voir dans un pareil état.

« Bon sang Ginny, mais pourquoi ne m'en as-tu pas parlé avant ? J'aurais pu t'éviter toute cette souffrance »

« J'avais honte... je sais, tu dois penser que c'est idiot, que je suis une petite fille sans défense, ni force de caractère »

« Hey... je t'interdis de penser une chose pareille tu m'entends ? Tu n'es pas idiote et tu as du caractère, si il y a quelqu'un à blâmer ici ce n'est certainement pas toi ! Si je n'avais pas fait moi-même l'idiot, j'aurais pu éviter tout ça. Blaise est un monstre, tu es une victime ne laisse pas ce pourri te mettre de telles choses dans la tête ! Bon sang Gin', ne t'ais-je pas dis l'autre jour que tu pourrais toujours compter sur moi ? » s'exclama-t-il d'un air dramatique.

Elle hocha la tête.

« Je suis désolée Harry, tellement désolée » elle éclata finalement en sanglots.

Elle se jeta dans ses bras et il l'encercla avec force. Il la berça un long moment, attendant patiemment que ses pleurs s'estompent.

« Ce n'est pas ta faute d'accord ? Promets moi qu'à partit de maintenant, quoi qu'il se passe tu m'en parleras »

« C'est promis »

Elle releva la tête et leurs yeux se rencontrèrent. Un ange passa... un troupeau d'ange passa... il rompit finalement le contact alors que leurs visages se rapprochaient dangereusement. Il dévia vers son front et lui donna un doux baiser.

« Maintenant, je veux que tu te repose, tu dois reprendre des forces, les examens approchent. Je dois y aller, mais je te promets de repasser demain. Bonne nuit » dit-il en commençant à s'éloigner.

« Harry ? »

« Oui ? »

« Est ce que tu crois que nous avons encore un espoir ? Je veux dire, nous deux ? » demanda-t-elle incertaine.

« Je n'en ai jamais douté, mais tu es fragile pour l'instant. Tu viens de vivre quelque chose de douloureux et je ne profiterais pas de la situation. Nous verrons ça à tête reposée toi et moi, quand tu seras rétablie. En attendant, je serais à tes cotés tu peux compter sur moi, d'accord ? »

Elle hocha la tête.

« À demain, dors bien » chuchota-t-il.

« Oh, Harry ? » l'appela-t-elle encore.

Il se retourna de nouveau.

« Je t'aime » dit-elle les joues en feu.

« Je t'aime moi aussi » dit-il en disparaissant sous sa cape.

Ginny attendit de voir la porte s'ouvrir et se fermer, avant de se recoucher. Elle demeura longtemps couchée sur le dos à réfléchir, avant de finalement s'endormir le sourire aux lèvres.

Comme promis, le lendemain Harry lui rendit visite avec un plateau déjeuné bien garni. Elle avait beaucoup maigri ces dernières semaines et il était impératif qu'elle reprenne des forces !

OoO

Quand elle sortit de l'infirmerie quelques jours plus tard, c'était le premier jour d'examen. Hermione était montée sur pile et passait ses journées dans ses cours. Étonnement, Ron, Harry et Drago se pliaient tout trois à ses exigences sans broncher ! Cela fit rire la rouquine.

Ils avaient prit pour habitude depuis le début des révisions, de se réunir non pas à la bibliothèque pour étudier, mais sous un arbre qu'ils s'étaient attribués dans le parc. Ce jour là, après avoir été chercher Ginny à l'infirmerie, ils s'y étaient installés comme tout les jours depuis une semaine maintenant.

Hermione entendit quelqu'un courir et leva les yeux de son livre, c'était Andy. Elle le referma d'un coup et bondit sur ses pieds d'instinct. Il avait le visage grave.

« Andy ? Qu'est ce qu'il se passe ? » demanda-t-elle inquiète.

« Il faut que tu viennes Mia. Des personnes demandent à te voir pour te parler, ça à l'air plutôt inquiétant » dit-il.

« Des personnes ? Quelles personnes ? » demanda Hermione perplexe.

« Je ne peux pas t'expliquer ici, il faut que tu viennes. Venez tous d'ailleurs, elle aura besoin de vous, suivez moi » dit-il en tourna les talons.

Andy les emmena à l'intérieur du château, dans une salle de classe rarement utilisé et entra le premier. Lorsque tout le monde fut à l'intérieur, il verrouilla la porte et lança un sort d'insonorité. Tout le monde remarqua la présence du professeur Dumbledore, ainsi que le professeur Rogue. Deux personnes de plus se tenaient dans la pénombre au fond de la classe. Hermione s'impatienta et regarda son frère.

« Mais enfin Andy, que se passe-t-il ? Explique-toi ! » s'alarma-t-elle.

« Retourne-toi Mia » lui intima son grand frère.

Hermione fit volte face baguette brandie d'instinct. Elle se figea cependant, laissant tomber sa baguette qui atterrit mollement sur le sol. Devant elle, se tenait un couple. La femme pleurait, mais affichait pourtant un sourire radieux. Les yeux d'Hermione s'étaient figés en même temps que son corps et elle recula de quelque pas en titubant.

« C'est... impossible » bafouilla-t-elle.

« Bonjour Hermione » salua la dame.

La jeune fille regarda alternativement l'homme et la femme dans une expression complètement pétrifiée. Son cœur s'emballa, une foule de sentiments se bousculèrent en elle, sa tête se mit à tourner, ses jambes flanchèrent, elle sentit le sol se dérober sous elle et ce fut le trou noir.