« Hermione ? Réveille-toi mon amour... »
Drago lui tapotait la joue depuis bientôt cinq minutes. Elle finit par ouvrir les yeux, se rendant compte qu'elle était allongée par terre dans les bras du blond et se redressa quelque peu. Elle reprit ses esprit plutôt rapidement et finit même par se relever. Elle darda ses yeux sur le couple qui l'observait en silence, d'ailleurs personne n'osait parler.
« Qui êtes vous ? » demanda-t-elle d'un ton peu amène.
« Ce sont eux Mia, tu le vois bien » répondit Andrew.
« C'est impossible ! » réfuta Hermione.
« C'est pourtant la vérité ! » s'obstina son frère.
« Non ! » explosa-t-elle en brandissant sa baguette.
Les lumières de la pièce clignotèrent.
« Hermione... » tenta à son tour la dame qui lui faisait face.
« Ne... bougez... pas d'un... poil » menaça la jeune fille en colère.
« Nous comprenons ton désarroi ma chérie... » essaya à son tour de l'amadouer l'homme.
Hermione éclata d'un rire nerveux et sans joie.
« Je ne sais pas qui vous êtes, ni ce que vous cherchez à faire, mais ce que je sais c'est que vous ne comprenez rien ! Vous n'êtes pas mes parents, je le répète pour la dernière fois : qui êtes vous ? » demanda-t-elle ne baissant pas sa garde.
« Hermione ma chérie s'il te plaît, laisse nous t'expliquer » la femme fit un pas et dû se baisser pour ne pas recevoir le rayon de lumière rouge que lui lança la Gryffondor.
« RECULEZ ! » hurla-t-elle.
Ce fut cette fois des fioles qui traînaient sur des étagères qui éclatèrent.
« Mia s'il te plaît » demanda Andrew d'un ton suppliant.
« Tais-toi ! Espèces d'imposteurs, je ne vous laisserais pas salir la mémoire de mes parents ! Ça vous amuse ? » s'exclama-t-elle très en colère.
Choqué par l'agressivité dont elle faisait preuve, les deux protagonistes regardaient leur fille, complètement ahuris.
« Hermione écoute nous, je t'en conjure » supplia la femme.
« Taisez-vous ! » rugit-elle.
« Hermione maintenant ça suffit, tu arrêtes !! » gronda Andy agacé.
Le ton autoritaire et implacable qu'il employa surpris tout le monde, elle la première. Elle le regarda les yeux et la bouche grande ouverte, complètement outrée. Il avait dans son regard de miel, une lueur de profonde colère. Elle savait pour l'avoir vécu, qu'il était mieux pour tout le monde qu'elle ne le mette pas en rogne, mais elle n'en avait que faire.
« Tu n'es qu'un idiot Andrew ! Comment peux-tu te laisser amadouer par les premiers venus qui usurpent l'identité de nos parents ? » s'égosilla-t-elle.
« Puisque je te dis que ce sont eux ! » cria le concerné.
« Ils sont MORTS ! »
« Tu vois bien que non ! » s'exclama-t-il en levant un sourcil.
Elle s'approcha de lui et pointa désormais sa baguette sur son torse.
« Qu'est ce que tu en sais toi hein ? Tu t'en fiche ! Pendant que tu faisais ton petit entraînement loin de tout et tout le monde, moi je les ai retrouvés ! C'est MOI qui ai fermé leurs yeux Andrew tu entends ? » elle s'était mise à pleurer et tout le monde assistait à la scène impuissants.
« Oh je t'en prie arrête de toujours te poser en victime ! » répondit-il vraiment fâché cette fois.
« Ça t'arrangeais bien au fond d'être là bas avoue ! Tu n'as jamais su assumer tes responsabilités, tu es un lâche Andrew Granger ! » cracha-t-elle furieuse.
Excédé, Andrew perdit le contrôle et leva la main, prêt à la gifler. Une autre main retint cependant son bras et quand il tourna la tête, il rencontra deux yeux bleus vraiment très menaçants.
« Malgré tout le respect que je vous dois professeur, je vous conseille vivement de ne pas faire ça » le prévint Drago d'une voix calme, mais terrifiante.
Andrew sembla reprendre pied et baissa sa main, tout en fixant les yeux noisette débordant de larmes de sa petite sœur. Depuis qu'il avait développé tout ses dons, c'était la première fois qu'il perdait le contrôle.
« Jamais je n'aurais cru voir mes enfant prêts à en venir aux mains un jour, vous me décevez beaucoup » intervint alors la voix du père derrière.
« Arrêtez votre cinéma je vous en prie ! Vous me faites perdre mon temps pour rien » grinça Hermione en lâchant enfin son frère du regard, lui-même toujours choqué par son propre geste.
Elle ouvrit la porte, prête à s'enfuir mais à sa grande surprise, elle se claqua d'elle-même. Elle se retourna et se retrouva attirée par une force invisible vers les deux inconnus. Stupéfaite, elle s'aperçut qu'elle ne pouvait plus bouger d'un membre et elle se retrouva ligotée à une chaise.
« Maintenant tu vas m'écouter espèce de tête de mule ! M'enfin, qu'est ce que c'est que ces manières ? Nous ne t'avons pas élevée aussi impolie !! » fulmina l'homme.
Hermione détourna la tête, essayant de retenir ses larmes. Elle se sentait humiliée, mais même si elle ne pouvait pas bouger d'un poil, elle ne se laisserait pas avoir !
« Écoute au moins ce qu'ils ont à te dire » suggéra Andrew.
« Écrase » grogna-t-elle.
« Hermione, s'il te plaît regarde-nous » implora la mère.
À contre cœur, elle porta ses yeux rouges de larmes qui se remettaient à couler, vers eux.
« C'est nous Hermione, je te le jure » continua la femme.
« Tout ce sang... je vous ai vu ! Vos deux corps étaient étendus dans le salon de notre maison ! » pleura la jeune fille qui se calmait peu à peu.
« Je sais, c'était une projection astrale, il le fallait » répondit Carl Granger.
« Mais... que... qui... pourquoi ? » demanda-t-elle finalement.
« Nous devions mourir. Pour ta protection. Voldemort ne devait pas savoir que tu étais notre fille, la dernière descendante de Merlin qui serait capable avec l'Elu de l'anéantir » continua Elizabeth.
« Lorsque tu nous as annoncé t'être liée d'amitié avec Harry Potter au début de ta scolarité, nous savions que tu jouerais un grand rôle dans cette guerre avec lui. Vous êtes les deux seuls capables de le tuer » poursuivit Carl.
« Avec notre travail, nous n'étions pas capable de te protéger correctement et Voldemort qui ne connaissait pas ton existence l'a apprit récemment. C'est pourquoi nous avons tout fait pour que tu croies Andy mort depuis trois ans, ainsi le seigneur des ténèbres le croyait lui aussi. Nous devions faire la même chose pour nous deux. Il ne devait pas savoir qui était notre fille et en mourant, tu restais cachée à sa volonté de vouloir te tuer. Parce que tu es capable de le vaincre oui, mais pas à ce moment là. Tu as toujours eu le potentiel en toi, mais nous ne savions pas vraiment quand il se réveillerait. Jusqu'à ce que tu en prenne conscience » expliqua Elizabeth.
« Nous avons continué à veiller sur toi dans l'ombre et nous étions rassuré qu'Andy ai prit la décision de revenir pour te protéger. Nous avons plusieurs fois faillit craquer et nous manifester, surtout lorsque l'on t'as vue pleurer sur notre tombe » fit le père avec tristesse.
« Vous auriez dû ! » les accabla-t-elle terrassée par le soulagement et la douleur en même temps.
Carl se pinça la lèvre.
« Je sais que tu as beaucoup souffert ma chérie... mais nous devions le faire c'était pour ton bien. On te savait entre de bonnes mains et pendant ce temps là, nous avons espionné le camp adverse » lui apprit-il.
« Puis tes pouvoirs se sont manifestés. Bien plus vite et plus violemment que ceux de ton frère » expliqua Elizabeth.
« Il y a quelque chose que je ne comprends pas... si vous vous êtes fait passer pour morts pour me protéger, alors pourquoi êtes vous revenus ? » s'exclama la jeune fille perplexe.
« Ta démonstration dans la grande salle. Même si Pansy l'avait mérité, tu as montré ton pouvoir devant toute l'école, il y a des enfants de mangemorts à Poudlard et Voldemort sait maintenant qui tu es et il cherche à te tuer » lui apprit Andrew.
Les larmes d'Hermione avaient cessé de couler. Elle les écoutait attentivement, sans perdre une miette de leurs paroles.
« L'attaque contre le professeur Rogue... c'était pour moi ? » s'horrifia-t-elle.
« Oui. Il sait que tu existe, mais il ne connait pas ton prénom et il n'y a aucun Lan inscrit à Poudlard. Voldemort a donc attaqué au hasard en espérant t'attirer dans le piège, ce que tu as fait en sauvant Severus » confirma Carl.
Tout le monde nota le ton amical qu'il avait eu en prononçant le prénom du ténébreux professeur.
« Nous sommes donc revenu pour assurer tes arrières. Tu cours un grand danger ma chérie et nous ne seront pas de trop pour te venir en aide. Il y a un espion parmi les nombreux élèves, à vous de le démasquer, restez sur vos gardes surtout parce que je ne veux pas jeter la discorde entre vous, mais ça pourrait être n'importe qui » conclut la mère d'Hermione.
« Et avant que tu ne l'accuse, ton frère n'était pas au courant. Il nous croyait morts comme toi, jusqu'à il y a quelques heures » la devança son père.
Elle jeta un regard en coin à Andrew qui ne bougeait pas d'un cil. Elle était encore fâchée contre lui. Elle leva finalement les yeux vers eux, l'air coupable.
« Papa... est ce que tu peux me détacher maintenant ? Je jure devant Merlin que je n'essayerai plus de vous attaquer » promit-elle.
Son père esquissa un sourire. Il agita la main et Hermione se retrouva libre de tout mouvement. Elle se leva tout en rangeant sa baguette et massa ses poignets endoloris. Sa mère la regardait, n'attendant qu'une chose qui ne tarda pas. Hermione se jeta dans ses bras en la serrant de toutes ses forces. Puis elle passa dans les bras de son papa qui pour la première fois, montrait enfin des signes d'émotion. Il caressa les cheveux de son enfant avec douceur en la serrant contre son cœur.
« J'ai l'impression de vivre un rêve, j'ai peur de me réveiller » confia-t-elle.
« Tu veux que je te pince ? » plaisanta Carl.
Elle éclata de rire et se sépara enfin de son papa, les yeux rougis.
« Il y a encore un point que nous devons aborder » annonça-t-il sérieusement.
Andy se pinça la lèvre, ce que personne ne loupa, sauf Hermione trop occupée à fixer ses parents, de peur qu'ils ne s'envolent.
« D'après ce que j'ai pu comprendre, tu ne maîtrise pas tout à fait tes émotions... il faut y remédier très vite Hermione ! » dit-il moralisateur.
« Je veux bien, mais même Andrew n'a pas réussi ! » s'exclama-t-elle.
« Dans ce cas je ne vois qu'un seul homme capable de le faire » répondit son père évasif.
Sa fille l'interrogea du regard.
« Severus ? » l'interrogea-t-il.
« Ce serait un honneur Carl » répondit l'intéressé en approchant.
Hermione ne put empêcher un mouvement de recul. Il avait l'air tellement terrifiant dans la pénombre... tout le monde regardait les deux hommes d'un tout autre œil. Même Hermione se posait des questions.
« Vous vous connaissez tout les trois ? » demanda-t-elle incertaine.
« Ma chérie, nous te présentons ton parrain » sourit Elizabeth.
« Nous n'avons rien pu te dire, puisque pour toi nous étions des moldus » renchérit Carl.
Hermione regarda le professeur éberluée, puis son père, sa mère et elle revint enfin sur Severus. Contre toute attente et à la surprise générale, elle éclata de rire ! Mais d'un rire tellement franc et spontané, que même Harry et Ron eurent beaucoup de mal à se retenir.
« J'ai cru... j'ai cru entendre qu'il... était mon... parrain ! » hoqueta-t-elle complètement hilare.
En voyant qu'ils la regardaient tout les trois le sourcil arqué, son fou rire cessa instantanément, même plus un sourire n'apparaissait.
« Vous êtes sérieux » constata-t-elle.
« C'est lui qui te donnera cours dorénavant » lui apprit Carl.
« Mais... et les ASPIC ? » demanda-t-elle anxieuse.
« Vous les passerez pendant les vacances Miss Granger » intervint pour la première fois le directeur.
« Euh... comment doit-on l'appeler en fin de compte ? » demanda Ron en se grattant le crâne.
Dumbledore sourit d'un air conciliant.
« Tant que Voldemort sera vivant, ce sera Hermione Granger et personne ne saura qui elle est, ni qu'elle a de la famille. Ses parents vont rester cachés au château » expliqua le vieil homme.
« Très bien... puisque visiblement je n'ai même pas le droit de décider, qu'il en soit ainsi ! Quand commençons-nous ? » s'enquit-elle la mort dans l'âme.
« Demain, 16 heures dans la salle sur demande » répondit Severus.
Sans plus de cérémonie, il sortit et elle soupira.
« je crois que tu l'as vexé » grimaça Elizabeth.
« Ne t'inquiète dont pas pour lui, j'ai l'habitude de ses sautes d'humeur pour en avoir fait les frais plusieurs fois, je suis pourtant toujours en vie » plaisanta-t-elle.
« Vraiment ? » s'enquit la maman.
« Oh je pourrais en écrire un livre ! » répliqua l'adolescente.
« Il faut y aller mes enfants à présent, vous pourrez venir voir vos parents autant de fois que vous le voudrez en restant discrète évidemment, mais pour l'heure nous ne pouvons plus rester ici » les intima le directeur.
Hermione embrassa ses parents et les serra dans ses bras. Elle eu du mal à les quitter, mais se laissa convaincre par ses amis. C'est plus radieuse que jamais qu'elle se rendit dans le parc. Elle leur rendit encore visite le soir et failli même rater le couvre feu, s'ils ne l'avaient pas pressé de partir. Quand elle sortit de leurs appartements, elle rencontra Andy qui s'apprêtait à y entrer.
Elle lui en voulait encore et voulut passer son chemin, sans lui adresser la parole ; mais il la retint d'une main douce. Sans comprendre comment, elle se retrouva serrée contre lui.
« Je suis désolé Mia... »
« Tu as voulut me frapper » lui reprocha-t-elle.
Elle fut surprise de sentir son étreinte se resserrer.
« Je sais » dit-il d'une voix étranglée.
Elle fut choquée de le sentir trembler.
« Andrew... eh ! Ça va... te mets pas dans un état pareil, on oublie d'accord ? » demanda-t-elle en se redressant.
Il avait l'air au bord des larmes !
« Ça n'arrivera plus » promit-il.
Elle ne répondit que par un sourire, l'embrassa sur la joue et prit le chemin de ses appartements.
C'est le cœur regonflé à bloc et le sourire sur les lèvres qu'elle s'endormit ce soir là.
