Le lendemain, c'est avec beaucoup d'appréhension qu'elle se rendit à la salle sur demande pour ce premier tête à tête avec son parrain. Elle arriva un quart d'heure à l'avance et ne fut pas surprise de constater qu'il était déjà là à l'attendre.
Quand elle entra, elle fut impressionnée par l'immensité de la salle.
« J'ai demandé quelque chose de vaste » répondit-il à son interrogation muette.
« Je vois ça »
« Je vais vous expliquer de quoi il est question exactement... vous êtes ici pour apprendre à canaliser vos émotions. Dites vous bien que si vous n'y arrivez pas, alors vous n'arriverez jamais à rien ! »
« Je suis au courant, merci » ironisa-t-elle.
Elle qui sentait déjà beaucoup trop le poids des responsabilités peser sur ses épaules, venait de s'en rajouter une couche avec les propos qu'il tenait. Voyant qu'elle avait compris, il hocha la tête.
« Je me suis aussi entretenu avec le directeur, et vous passerez vos ASPIC en même temps que tout les autres élèves. Ainsi durant vos vacances, vous aurez tout votre temps à me consacrer. Ne vous en faites pas, je vous laisserais le temps nécessaire pour étudier » dit-il avec sarcasme.
« Bien » se contenta-t-elle de dire.
Mais en vérité, elle bouillonnait intérieurement.
« Je vous aiderais également à développer et pousser ces dons encore plus loin et ils ne sont pas encore tous apparut » lui apprit-t-il.
« Il y en a encore ? » s'exclama-t-elle.
« Oui mais je ne vous en dirais pas plus, je ne peux rien vous dire. Vous connaîtrez tout en temps voulu ! Pour l'heure, commençons voulez vous » esquiva-t-il.
Quand elle ressortit deux heures plus tard de cette salle, elle semblait complètement épuisée, vidée de toute énergie. Elle avait fait de cette salle un vrai carnage et malgré sa fatigue, elle sentait encore dans tout son corps jusqu'au bout des ongles, la colère qui grondait en elle, cherchant un moyen de sortir. Elle monta directement dans ses appartements, prit une douche et se reposa un peu avant d'étudier.
Elle ne put pourtant pas fermer l'œil et préféra se plonger dans ses révisions immédiatement après sa douche. Elle proférait mille et une insultes à l'encontre du professeur qui selon elle, la détestait. Il n'avait accepté cette mission que pour faire bonne figure et rien de plus ! Il voulait la mettre à l'épreuve, tester son endurance et de son avis, il voulait la voir rater ses examens pour avoir le bonheur de prouver à tout le monde qu'elle aussi, pouvait échouer. Qu'elle n'était pas capable de faire les deux. C'est pour ça qu'il avait poussé à ce qu'elle passe ses examens en même temps que tout le monde. Il pensait sûrement qu'elle n'était pas à la hauteur et qu'il perdait son temps avec elle. Elle allait lui prouver qu'il se plantait sur toute la ligne ! Elle l'humilierait comme il le faisait depuis des années ! Elle rirait à son nez lorsqu'elle réussirait ses examens et qu'elle enverrait Voldemort bouffer les pissenlits par la racine ! Oh il regretterait de l'avoir sous estimée ! Il n'allait vraiment pas être déçut du voyage !
OoO
Ainsi donc elle jongla avec ses devoirs de préfète en chef, son entraînement et ses ASPIC. Elle fut d'ailleurs soulagée de les voir se terminer. Son entraînement avec Rogue allait s'intensifier certes, mais elle aurait plus de temps libre avec ses amis qui ne se voyaient que très rarement. La jeune fille avait élu domicile dans la chambre de Drago, mais elle était tellement épuisée par ses entraînements, qu'elle s'endormait la tête à peine posée sur l'oreiller. Il ne lui en tenait pas rigueur, personne d'ailleurs, sachant très bien ce qu'elle endurait. Ils se doutaient tous fort bien que Rogue ne devait pas être un professeur tendre.
Les ASPIC finis, il leur restait encore quinze jours avant les vacances et Hermione continuait de s'exercer avec acharnement.
Ce jour là, elle ratait tout ce qu'elle entreprenait.
« Vous ne vous concentrez pas Hermione ! » pesta Severus.
« Pardon » s'excusa-t-elle.
Elle était épuisée et cela se ressentait.
« On reprends. Allez-y »
Elle tenta de faire léviter un objet particulièrement lourd, mais n'y parvenait pas. Elle arrivait à peine à le pousser et enrageait. Au niveau de ses émotions, elle les maîtrisait toute, sauf la colère.
« Concentrez-vous bon sang ! » dit-il agacé.
« Et que croyez vous que je fais ? » répliqua-t-elle les dents serrées.
Elle avait des goûtes qui perlaient sur son front.
« Ce n'est pas suffisant ! » siffla-t-il.
« Faites le puisque vous avez l'air si sûr de vous ! » s'exclama-t-elle colérique.
« Vous me devez respect et obéissance miss Granger, je n'aime pas le ton que vous employez » fit-il remarquer.
« Alors cessez de me mettre la pression, peut être que j'arriverais à quelque chose » persifla-t-elle.
« Et vous cessez de faire l'enfant ! » rugit-il.
La salle se mit à trembler violemment. C'est ce qu'il cherchait, la mettre en colère. La dernière capacité tardait à s'éveiller et elle aurait pourtant besoin de toutes ses armes face au seigneur des ténèbres. Il savait qu'il prenait d'énormes risques en la fâchant, mais elle était presque invulnérable lorsqu'elle laissait cette émotion la submerger.
« Contrôlez-vous ! Respirez et gardez votre sang froid ! » ordonna-t-il.
« Comment voulez vous que j'y arrive si vous me persécutez ?! » hurla-t-elle laissant éclater sa colère.
Severus valsa à l'autre bout de la salle. Il se releva non sans peine.
« Si vous n'êtes pas capable de vous dominer, c'est que vous n'êtes pas digne d'être une sorcière-mage miss Granger ! »
Il savait quelle serait l'issue de cet affrontement, mais il en prenait le risque. Il devait forcer le réveil de sa dernière capacité et il lui apprendrait en dernier lieu, comment canaliser sa colère. En attendant, il cherchait les arguments qui la pousseraient à bout.
« Comment osez vous ? » fulmina-t-elle.
« C'est la vérité ! Vos amis ne seront pas toujours là pour vous seconder ! Apprenez à vous défendre ! Vous n'êtes rien dans ce trio Hermione ! Rien que la miss-je-sais-tout, mais vous ne serez d'aucune utilité à Potter avec votre inébranlable intelligence ! » railla-t-il.
Des larmes de rage apparurent dans ses yeux noisette.
« Elle mord » pensa-t-il en se retenant de sourire.
« Je ne vous écouterais pas ! Je ne vous laisserais pas m'humilier ! Je sais que vous ne m'aimez pas et je n'ai rien à vous prouver. Je sais ce que je vaux et ce que vous pensez m'importe peu » répondit-elle.
« C'est vraiment ce qu'elle pense ? » s'attrista-t-il.
« Vraiment ? Alors pourquoi vous pleurez ? Au fond, vous savez que j'ai raison. Admettez le... vous êtes une orgueilleuse petite fille surprotégée et gâtée »
« C'est faux ! » hurla-t-elle.
« Vous ne servez à rien dans cette guerre et ça vous ronge » continua-t-il se mettant en garde.
« Taisez-vous ! » cria-t-elle.
Voyant qu'elle mettait du temps à réagir, il décida d'attaquer sur un autre front, en espérant que ça fasse mouche.
« Drago n'aime pas les gens faibles, son père le lui a toujours enseigné Hermione. Croyez vous vraiment qu'il continuera votre histoire en sachant quelle incapable vous êtes ? »
« Ne le mêlez pas à tout ça ! » répliqua-t-elle.
« La guerre change un homme »
« Vous racontez n'importe quoi, arrêtez ! » cria-t-elle.
« Pansy est peut être fourbe, mais elle n'a peur de rien ! Drago est un homme intelligent, il saura où se diriger quand vous échouerez » continua-t-il.
« Je vous conseille de vous taire ! »
« Vous avez peur n'est ce pas ? C'est votre plus grande crainte... qu'il vous laisse tomber pour elle, ça l'a toujours été » poursuivit-il.
« Cela ne vous regarde pas » siffla-t-elle.
« Il le fera Hermione... il vous abandonnera »
« Vous mentez ! » pleura-t-elle.
« Je n'ai jamais été aussi sincère » sourit-il d'un air mauvais.
« Drago m'aime ! »
« Vous êtes beaucoup trop confiante »
« Arrêtez ! »
« C'est un Serpentard et au fond de lui, il saura où se trouvent ses intérêts »
« Il ne me quittera pas »
« Oh si ! Il demandera Pansy en mariage et lui fera des enfants. Elle aura gagné Hermione et vous aurez tout perdu »
« C'est faux »
« Drago est avec vous par pitié et non par amour, au fond vous le savez »
« Non ! »
Le sol trembla de plus en plus. Elle était prête, il devait porter le coup de grâce.
« Vous savez que je dis la vérité »
« Il m'aime vous entendez ? » cria-t-elle.
« Il aime Pansy »
« NON ! »
« ARRETEZ DE VOUS VOILER LA FACE, IL NE VOUS AIME PAS ET NE VOUS AIMERA JAMAIS ! » cria-t-il dans une dernière tentative de la faire exploser.
Hermione poussa un hurlement de rage. Severus qui était à l'autre bout devant elle, sentit ses entrailles se tordre. Sans savoir comment, elle avait disparut, réapparaissant derrière lui. Elle posa brutalement ses mains sur le dos de son odieux professeur, laissant parler son cœur qui souffrait atrocement, la colère transpirait par tous les pores de sa peau. Une lumière dorée apparut, provenant de la paume de ses mains. Et à mesure qu'elle pleurait, cette lumière s'intensifia. Severus était paralysé par la seule volonté de la jeune fille, il ne pouvait plus bouger. Il l'avait cherché, son plan avait trop bien fonctionné, maintenant il avait peur... la lumière éclata comme une bombe qui explose et Rogue fut violemment propulsé en avant ! En même temps que lui, tout le carrelage s'était élevé et le tout s'écrasa contre le mur opposé. Severus tomba inerte sur le sol ravagé.
La respiration saccadée, Hermione observa le spectacle d'un air absent. Elle se rendit compte qu'un halo argenté l'enveloppait toute entière. Elle promena son regard choqué sur la salle et aperçut le corps de Severus qui ne bougeait plus. Toute sa colère s'évapora. Le halo disparut et s'est horrifiée qu'elle courut vers les gravats et le corps de son parrain.
« Oh non... » gémit-elle.
Elle s'agenouilla auprès de lui.
« Professeur ? » demanda-t-elle.
Mais il ne répondit pas. Elle sanglota.
« Je suis désolée... » pleura-t-elle croyant l'avoir tué.
Elle posa ses mains sur son visage et pleura sur son torse. La porte d'entrée s'ouvrit avec fracas. Andrew entra comme une fusée suivit de ses parents et du directeur. Tous se figèrent lorsqu'ils virent la salle complètement dévastée.
« Mia ! Tout le château à tremblé, que s'est-il passé ? » demanda Andy, tandis que ses amis, Drago y compris arrivaient dans la salle sur demande.
La jeune fille leva son visage inondé de larmes.
« Je... je suis désolé... je ne voulais pas... » hoqueta-t-elle.
Harry referma la porte derrière lui, il était inutile d'ameuter toute l'école.
« Que s'est-il passé Hermione ? » demanda Carl Granger en se mettant à sa hauteur.
« Je ne voulais pas me mettre en colère... il m'y a poussée... il a été tellement méchant... pourquoi m'a-t-il dit toutes ces choses ? » demanda-t-elle ne parvenant pas à se calmer.
« Calme toi ma belle » essaya de l'apaiser Drago en s'agenouillant à ses côtés.
Elle se jeta dans ses bras, en proie à une grosse crise de larmes.
« Je ne veux pas... que... tu me quitte... » sanglota-t-elle.
Drago en fut tellement ébranlé qu'il mit quelques secondes à réagir.
« Mais je n'ai pas l'intention de te quitter Hermione ! Je t'aime tu entends ? » mais elle ne répondit pas, déversant toute son angoisse à travers ses larmes.
« Je l'ai tué... » se lamenta-t-elle inconsolable.
« Chut... » Drago la berça.
Andrew sentit le pouls de son collègue.
« Il n'est pas mort Mia... juste très sonné » lui apprit-il.
Elle redressa vivement la tête, puis se précipita sur lui. Elle le gifla avec tellement de force, qu'il ouvrit les yeux instantanément. Hermione sentit son cœur recommencer à battre normalement, elle était tellement soulagée... Severus se redressa difficilement en se tenant l'arrière du crâne.
« Mieux vaut être ton ami, que ton ennemi » maugréa-t-il.
Il avait laissé tomber le vouvoiement et la considérait maintenant avec beaucoup plus de chaleur. Ce qui la surprit beaucoup.
« Vous avez été très méchant » lui reprocha-t-elle.
« Je sais, je l'ai fait exprès. Ça a plutôt bien marché... même trop » ajouta-t-il pour lui-même.
« Expliquez-vous Severus » intima Dumbledore.
« Je suis arrivée à mon but, les vrais entraînements vont pouvoir commencer » répondit le concerné.
« Mais encore ? » demanda Elizabeth.
« Elle s'est téléporté et son aura est enfin apparue » dit-il.
« Elle y est arrivée ? Si vite ? » s'exclama Andy surpris.
« Je l'ai poussé à se mettre en colère » dit-il d'une voix coupable.
« Alors tout ce que vous m'avez dit, c'était du pipo ? » demanda Hermione.
Rogue grimaça.
« Absolument tout, je ne pensais pas un seul mot de ce que je t'ai dit » répondit-il.
Elle avait le regard orageux et comme à chaque début de crise, les lumières clignotèrent dans la pièce. Drago l'enlaça, tentant de lui transmettre une vague d'amour. Elle ferma les yeux, inspira un grand coup, expira tout doucement et ouvrit les yeux. Le phénomène avait cessé. Rogue l'observait en souriant, chose à laquelle personne n'était habitué.
« Bravo » commenta-t-il.
Elle le regarda pourtant de travers.
« Écoute... je sais que ce n'était pas très malin de ma part, mais c'était le seul moyen. Personne ne sait quand le Seigneur de Ténèbres frappera ! Tu dois êtes en possession de toutes tes capacités avant de l'affronter, je n'avais pas le choix » expliqua-t-il.
« Vous aviez d'autres moyens »
« Cesse de me vouvoyer Hermione, je suis ton parrain. Maintenant nous allons vraiment pouvoir travailler et je vais pouvoir t'apprendre à maîtriser ta colère »
« On va enfin pouvoir s'entraîner ensemble sœurette ! » s'exclama Andy tout excité.
Hermione consentit enfin à sourire, soulageant l'ambiance générale.
« Est ce que nous pourrons assister aux entraînements ? » s'enquit Harry.
« C'est une obligation ! » souligna Rogue.
« Vous devez parfaire vos connaissances en combat, les cours de duels n'apprennent pas tout » lui révéla Andrew.
« Aidez-moi à me relever » quémanda le professeur de potions.
Carl et Drago s'en chargèrent, il vacilla dangereusement mais tint sur ses jambes. La pauvre Hermione sentit le remord s'emparer d'elle, c'est elle qui était responsable de ça.
« Si tu n'y vois pas d'inconvénients, le cours est terminé pour aujourd'hui. Il faut que tu te repose avant ce soir » annonça-t-il.
« Ce soir ? » répliqua Hermione confuse.
Son parrain affichait une mine étonnée.
« Oui, le bal tu as oublié ? » demanda Drago.
« Le bal ! » s'effara-t-elle.
« Allé les jeunes, filez » pressa Dumbledore.
Carl et Andy se chargèrent de ramener Severus à ses appartements, lui aussi avait besoin de beaucoup de repos. Hermione ne touchait pas encore l'oreiller, qu'elle s'endormi instantanément. Elle se réveilla juste à temps pour se préparer. Elle prit une douche à la va-vite, enfila sa robe, se maquilla et se coiffa avant de descendre. Malgré de grosses cernes sous les yeux, Drago la trouva vraiment très belle dans sa robe blanche. Ils se sourirent amoureusement et se rendirent à la grande salle, rejoignant la table où les attendaient déjà Luna, Ron ainsi que Harry et Ginny. Comme toujours, nos deux préfets ouvrirent le bal.
« Tu es tellement magnifique » murmura-t-il alors qu'ils valsaient.
Ses joues se colorèrent.
« Tu rougis encore » sourit-il.
« Je t'aime Drago » eu-t-elle pour toute réponse.
La sincérité et la profondeur avec laquelle elle avait prononcé ces mots lui firent monter le cœur au bord des lèvres. Il n'aurait de cesse de la rassurer.
« Chasse moi ce mauvais souvenir de ta mémoire mon ange. C'est toi qui fait battre mon cœur, ça ne sera jamais une autre. Tu es ma raison de vivre à présent. Même si tu n'arrive pas à vaincre le Seigneur des Ténèbres... même si tu échoues... je n'aimerais que toi. Je ne veux te perdre pour rien au monde et si je m'écoutais je t'enlèverais là tout de suite, pour t'emmener loin de cette fichue guerre... je t'aime Hermione, bien plus que la prunelle de mes yeux »
Elle avait écouté sa tirade sans ciller. Ses iris brillèrent à la lueur de la lumière de la grande salle. Et tout en continuant de tourner, elle se hissa sur la pointe des pieds et l'embrassa avec ferveur. Ils oublièrent tous ceux qui se trouvaient autour d'eux, se transmettant tout l'amour qu'ils ressentaient l'un pour l'autre à travers ce baiser.
Les adolescents passèrent tous une excellente soirée, marquant pour certains la fin de leurs études. Ils se sentaient pour quelques heures encore, des adolescents insouciants, s'occupant enfin de choses de leur âge. Oubliant pour une fois la guerre et la bataille finale qui devenait imminente, oubliant rien que pour un cours moment, qu'ils étaient des enfants devenus adulte bien trop précocement.
