Drago était perché sur la plus haute tour du château. Bien plus haute que la tour d'astronomie. Personne ne venait jamais ici, s'était une section interdite de l'école. Il était sur le balcon, assis par terre et regardait au loin.

Il n'avait qu'une seule envie : la rejoindre. Il souffrait d'une manière indéfinissable. Son cœur avait tellement mal... il ne réalisait pas encore et se refusait à croire qu'elle ne le regarderait plus jamais. Il ne verrait plus jamais son sourire. Son petit nez se retrousser lorsqu'elle se concentrait. Sa lèvre qui se pinçait à chacune de ses caresses... il ne pourrait jamais se résoudre à cette idée.

Morte. Ce mot ne cessait de se répéter dans son esprit tel un écho et le tourmentait presque à le rendre fou. Il ne supporterait pas ça toute une vie. Pourquoi avait-elle fait ça ? Elle lui avait pourtant promis qu'elle serait prudente et qu'il ne lui arriverait rien ! Alors pourquoi maintenant, il était ici tout seul à pleurer toutes les larmes de son corps, sa perte ?

Il ne restait plus que cette étape à franchir avant le bonheur d'une vie à deux. Il avait prévu de la demander en mariage après la bataille. Il voulait des enfants d'elle, toute une ribambelle d'enfants ! Il voulait vivre heureux, élever ses enfants dans l'amour. Tout ça n'était plus qu'un rêve amer... combien de fois n'avait-il pas pensé à son avenir ? Se voulant être un bon mari et un bon père, oubliant une bonne fois pour toute celui qui lui avait servit de modèle durant toutes ces années et qui l'avait guidé sur une mauvaise voie. Lucius.

Il s'était battu contre son père durant la bataille. Ils n'avaient échangés aucunes paroles, se battant comme des acharnés à qui ferait le plus de mal à l'autre, comme s'ils n'avaient jamais été père et fils. C'est Drago qui l'avait emporté. Il n'avait pas hésité une minute à le tuer, comme ce salaud l'avait fait avec sa mère... la première femme de sa vie, avant l'arrivée d'Hermione. Mais Hermione n'était plus là, et ses larmes continuaient de couler sur son visage toujours marqués par la bataille, il ne s'était pas débarbouillé et avait des traces de terre, de sang séché et de bleus partout. De rage, il frappa dans la rambarde.

« Hermione... » murmura-t-il dans un sanglot déchirant.

Il fut surpris d'entendre la porte s'ouvrir et se refermer et encore plus quand il vit de qui il s'agissait.

« Qu'est ce que tu fiche ici toi ? » s'exclama-t-il en essuyant ses larmes.

Une jeune fille traversa la pièce à grandes enjambées pour le rejoindre.

« Tout le monde te cherche Drago. Apparemment, je suis la seule à avoir réussi à te trouver » se réjouit-t-elle.

Elle sourit, mais il ne le lui rendit pas. Il n'avait sûrement pas envie de rire.

« J'ai besoin d'être seul, va-t-en » la repoussa-t-il.

Mais elle ne l'écouta pas et bien au contraire, vint s'asseoir à côté de lui.

« Tu es sourde ou quoi ? J'ai dit que je voulais que tu t'en ailles ! » pesta le blond.

« Déverse ta colère si ça peut t'apaiser, mais je ne m'en irais pas d'ici. Ça ne la fera pas revenir » répondit la fille.

« Je t'ai dit de me laisser ! » s'énerva-t-il.

« Et moi je te dis que je n'en ai pas envie » répliqua-t-elle.

« Je me fiche de ce que tu as envie, j'aimerais être en paix. J'ai besoin de rester seul, c'est trop demander ? Et puis, pourquoi t'es venue, je te connais à peine ! » s'exclama-t-il.

« J'ai envie de t'aider » répondit-elle simplement en haussant les épaules.

« Il n'y a rien à faire, personne ne peut m'aider » dit-il douloureusement.

« Tu te trompes Drago » réfuta-t-elle.

« Mais tu ne me connais même pas ! Sans elle... »

« ...la vie continue ! » le coupa-t-elle.

Il ne répondit pas, la regardant l'air interdit.

« Et je te connais bien plus que tu ne le crois » ajouta-t-elle mystérieusement.

Il la toisa un moment. Pourquoi cette fille essayait-elle désespérément de lui parler ? Que voulait-t-elle dire ? Il ne remarqua pas qu'elle s'était encore rapprochée de lui et elle posa une main sur la sienne.

« Laisse-moi apaiser ta souffrance » murmura-t-elle.

Il retira vivement sa main.

« Mais qu'est ce que tu fais ? »

Elle ne répondit pas et plongea ses yeux dans ceux du Serpentard. Il crut y déceler une demande muette. Elle espérait quoi ? Il venait de perdre sa petite amie ! Ses craintes se virent confirmées quand il la vit approcher sa tête, prête à l'embrasser. Il la repoussa brutalement et se leva.

« Sors de cette pièce maintenant ! » ordonna-t-il.

Elle se leva elle aussi, sans le quitter des yeux. Son visage avait changé.

« Je t'ai déjà dit, qu'il n'en était pas question » répliqua-t-elle agacée.

« Mais qu'est ce que tu veux à la fin ? Ma petite amie vient de mourir, qu'est ce que tu espérais ? » s'exclama-t-il outré.

Elle soupira d'exaspération.

« Même morte elle me cause toujours autant de problèmes ! » siffla-t-elle d'une voix cinglante.

« Qu'est ce que tu dis ? » demanda-t-il n'étant pas sûr de tout comprendre.

« Ça te choque ? Pauvre chéri... » dit-elle avec dédain.

Son instinct lui dicta de se mettre sur ses garde. Elle tourna autour d'une table en traçant le contour avec son doigt nonchalamment.

« Pauvre petite Hermione morte bravement au combat, tu es pathétique » siffla-t-elle.

Il comprit qui était l'espion.

« Qu'est ce qu'elle a de si spéciale dis moi ? » demanda-t-elle en relevant la tête.

« C'était toi ! » dit-il en fronçant les sourcils.

« C'est qu'il est intelligent en plus ! Brillante déduction » railla-t-elle.

« Mais enfin pourquoi ? »

« Elle m'a toujours tout prit ! » hurla-t-elle d'un coup.

« Hermione l'intelligente... pleine de pouvoir, bien roulée ! La douce et gentille Hermione... même toi, son pire ennemi elle a réussi à t'attirer entre ses griffes ! J'ai toujours été la seule à la voir telle qu'elle était, manipulatrice, fourbe et affreusement hypocrite. J'en avais assez, je voulais que tu me remarque ! Mais non, il n'y en a jamais eu que pour cette sale petite garce ! »

« Et en plus tu crois à tes mensonges... Hermione n'a jamais été comme ça, elle n'a jamais recherché la gloire. La vérité c'est que tu es jalouse » affirma-t-il.

« Oh je t'en prie arrête ! Je pensais qu'en la mettant hors d'état de nuire, tu ouvrirais enfin les yeux. Mais non, tu t'accroche à cette fille comme la peste » cracha-t-elle.

« Cette fois ça suffit ! » tonna-t-il en sortant sa baguette.

Elle arqua un sourcil.

« Oh... je vois » dit-elle en sortant la sienne.

« Je ne te permettrais pas de l'insulter plus longtemps, Stupéfix ! » cria-t-il.

Mais elle esquiva.

« Allons Drago. Sois raisonnable cinq minutes tu veux ? Oublie là, elle n'en vaut vraiment pas la peine et puis elle ne reviendra plus jamais. Je pourrais te combler, je te rendrais heureux tu verras, donne moi la chance d'essayer » essaya-t-elle de le convaincre.

« T'es une grande malade » rétorqua-t-il plein de haine dans la voix.

« Très bien. Je vois que tu t'entête. C'est toi qui veux ça Drago, je ne veux pas te faire du mal, mais tu m'y oblige, parce que si je ne peux pas t'avoir, il n'y aura jamais plus aucune autre fille qui t'auras ! ENDOLORIS ! » hurla-t-elle.

Le combat s'engagea entre eux deux. À mesure que les sorts fusaient, la colère de Drago augmentait. Fou de douleur et de chagrin, le sort qu'il jeta fut tellement violent qu'il se transforma en explosion ! La jeune fille perdit l'équilibre et sa baguette par la même occasion, s'écrasant contre la rambarde du balcon. Drago arriva comme une furie sur elle et la saisi par la gorge. Il la fit passer au dessus de la rambarde, dans le vide.

« Tu va payer pour tout ce que tu as fait. Je ne serais jamais amoureux d'une fille telle que toi, tu n'arriveras jamais à sa cheville, je préfère mourir plutôt que de poser mes yeux sur toi tu entends ? Elle est morte à cause de toi » lui dit Drago d'une voix glaciale.

Elle agrippait ses mains sur celle du jeune homme qui entourait sa gorge et ses pieds se balançaient dans le vide. La porte s'ouvrit à la volée et tout le groupe entra.

« Drago non ! » cria Harry.

« Restez en dehors de ça ! Tout est sa faute, c'est elle qui a fait entrer Voldemort et son armée. C'est elle qui jouait double jeu depuis le début. Hermione est morte à cause de la jalousie maladive de cette folle furieuse, elle doit mourir » fit Drago.

« Je sais que c'est elle mon vieux, on est au courant mais s'il te plaît, ramène là ne gâche pas ta vie pour elle, écoute moi » implora Harry en avançant.

« Cette fille est une plaie Potter, elle ne fera plus jamais de mal à personne » dit le blond qui desserra ses doigts de la gorge.

« NON ! Écoute-moi, Hermione est vivante Drago ! » lui révéla Harry.

« Tu mens ! » pleura le jeune homme.

« Je te jure que non Drago ! J'aime Hermione autant que toi, je ne mentirais pas sur ce sujet. Je t'assure que je te dis la vérité. Elle est en très mauvais état et nous ne sommes pas très optimistes, mais son cœur bat encore Drago ! Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir pas vrai ? » Harry savait qu'il commençait à se laisser convaincre.

« Vivante... » murmura-t-il.

« Oui mon vieux, elle est vivante. Elle a perdu, lâche cette fille je t'en prie » implora encore Harry.

Avec soulagement, ils la virent repasser par-dessus la rambarde. Il la jeta à terre sans ménagement, avant de tomber à genoux. Harry s'agenouilla à coté de lui et Drago lui agrippa le bras, les épaules secouées de soubresauts, il craquait.

Severus et Andrew ligotèrent la prisonnière, prêts à l'emmener. Celle-ci s'arrêta à hauteur de Ginny à la porte, elle avait le regard glacial.

« Ginny... » implora la jeune fille qui prenait conscience de ses actes, elle pleurait.

« Tu n'es qu'un monstre ! Des centaines de personnes ont perdus la vie aujourd'hui ! Dont plusieurs de tes amis, comment as-tu pu ? » siffla Ginny d'une voix à vous faire froid dans le dos.

« Je l'aimais » répondit la fille.

« Je croyais que tu étais notre amie » souffla Ginny d'une voix pourtant très triste.

« Ginny... » pleura-t-elle.

« Tu me dégoûte Lavande... »