Drago se tenait au chevet d'Hermione. Deux semaines avaient passés depuis la chute du seigneur des ténèbres. Lavande avaient été jugée très rapidement et envoyée à Azkaban pour haute trahison, avec tout les mangemorts que l'ordre avait réussi à capturer. Les autres élèves étaient tous rentrés chez eux, marqués par la bataille qui avait secoué le château. Ron, Luna, Ginny, Harry et Neville étaient restés. Andy et Severus également, tout comme le professeur MacGonagall et le directeur bien entendu. La famille Weasley avait tenu à s'installer au château, jusqu'au réveil d'Hermione. Remus et Tonks ne voulaient pas partir non plus, et chacun veillait la jeune endormie, à tour de rôle.
Ils espéraient chaque fois un signe de vie quelconque. Mais elle était toujours plongée dans un profond coma. Elle semblait cependant paisible, en paix avec elle-même et n'avait pas l'air de souffrir... c'était comme si elle dormait. Une main se posa sur l'épaule du Serpentard qui veillait depuis le jour avant, c'était Andy.
« Tu devrais aller te reposer Drago »
« Non merci, je n'en ressens pas le besoin » refusa le blond.
« Sois raisonnable. Il faut que tu te change les esprits quelques heures au moins ou tu finiras complètement fou, je resterais près d'elle je te le promets » insista Andrew.
« T'as raison » soupira-t-il.
Il la regarda et caressa sa joue tiède.
« J'aimerais te demander quelque chose » dit-il en regardant Andy.
« Oui, je t'écoute »
« Je ne peux plus le demander à Carl bien malheureusement, alors je m'en remet à toi. Quand elle se réveillera, j'ai bien l'intention de l'épouser. Est-ce que tu m'accordes la main de ta petite sœur ? » demanda Drago les yeux brillants.
« Ce serait un honneur Drago. Bien sûr que je te l'accorde. S'il y a bien une personne digne de rendre ma sœur heureuse, c'est bien toi je te fais entièrement confiance » répondit solennellement Andrew.
« Il y a longtemps que je te considère comme mon beau frère Andrew, et même comme un ami » lui avoua le Serpentard.
« Pour moi aussi »
Ils s'étreignirent très brièvement. Drago se retourna, embrassa sa fiancée sur le front.
« Je t'aime » murmura-t-il.
Et il sortit en direction du parc.
Andrew s'assit à la place de son beau frère et se mit à parler à Hermione.
« Salut petite sœur. J'ai une grande nouvelle aujourd'hui ! Ginny et Harry ont décidés de se marier ! Luna et Ron aussi, mais après la fin des études des filles évidemment. C'est formidable pas vrai ? » s'exclama-t-il.
Toutes les fois où il la veillait, il lui parlait. Lui relatant tout ce qu'elle avait manqué d'important, même les détails les plus futiles. Il préférait nettement mieux ça que de rester là à la regarder, sans pouvoir rien faire. Parce qu'Andrew Lan détestait rester impuissant. Il serra le drap blanc très fort.
« S'il te plaît Mia... si tu m'entends, fais un geste. N'importe quoi. Reviens je t'en prie. On a besoin de toi ici, plus que jamais. Il ne faut pas que tu meurs, tu dois te battre. Tu me manque tellement ma petite sœur. Ne m'abandonne pas, pas comme ça... » sanglota-t-il.
Il enfouit sa tête dans les draps et ses épaules étaient secouées de sanglots. Il sentit alors une douce caresse dans ses cheveux. Il n'osa pas relever la tête tout de suite, le cœur cognant tout contre ses côtes. Est-ce qu'il était en train d'halluciner ? Pourtant, quand elle parla, tout le poids de l'inquiétude s'éleva dans les airs et un immense soulagement lui enserra le cœur !
« Je ne vous abandonnerais jamais, je vous aime trop pour ça » murmura-t-elle pleine de tendresse.
Andy releva la tête, les yeux remplis de larmes. Elle était bel et bien réveillée et paraissait complètement rétablie !
« Oh Mia ! » dit-il en se jetant sur elle pour la serrer.
Elle l'accueillit tout contre son cœur et lui caressa les cheveux inlassablement, attendant qu'il se calme. La tête de son frère reposait sur sa poitrine, tel un enfant serrant sa maman dans des moments de tendresse. Il releva enfin les yeux sur sa petite sœur, le visage rayonnant de bonheur.
« Comment est ce que tu... »
Elle leva la main.
« Non ! Pas de questions... allons rejoindre les autres » dit-elle.
« Quoi ? Mais tu viens à peine de te réveiller, tu dois te ménager » s'exclama-t-il.
« Je vais très bien Andrew je t'assure... »
Pour joindre le geste à la parole, elle rabattit sa couette et se leva entraînant son frère par la main, tout en riant.
OoO
Dans la grande salle, régnait une morose ambiance. Chacun s'efforçait de parler de choses et d'autres, mais le cœur n'y était pas. Ils pensaient tous à Hermione à leur manière. Elle qui s'était sacrifiée pour leur liberté et qui gisait désormais sur un lit, dans le coma.
Les quatre tables avaient été enlevées pour laisser place à une seule et unique table, afin qu'ils puissent manger tous ensemble.
« Il manque quelqu'un à cette table » soupira Harry.
Tonks posa un regard plein de compassion sur lui.
« Je suis sûre qu'elle finira par s'en sortir, Hermione est une battante » le réconforta-t-elle.
« Si seulement tu pouvais avoir raison. Je ne sais pas pour toi mon vieux, mais moi je me sens complètement perdu et nu sans Hermione » dit-il à l'intention de Ron.
« Je ressens la même chose Harry. La perspective de l'avenir sans elle pour nous remonter les bretelles, c'est carrément pas possible. Elle va se réveiller » affirma le rouquin.
Cela redonna un regain d'espoir à toute la table et ils se mirent à manger. Personne ne vit, ni n'entendit les portes de la grande salle s'ouvrir. Tonks leva les yeux un instants.
« Salut Andy, salut Hermione » fit-elle le plus naturellement du monde.
Ron recracha son jus de citrouille, Severus s'étrangla avec une pomme de terre et le bruit d'un verre qui se brise la fit revenir à la réalité.
« Oh bon sang ! » s'exclama-t-elle en se levant à la hâte.
« Herm...ione ! » hoqueta Ron.
Elle avançait gracieusement aux côtés de son frère qui souriait à s'en décrocher la mâchoire. Elle paraissait apaisée, en pleine forme et encore plus mature qu'avant. Aucune cicatrice ne venait entraver son joli visage illuminé d'un sourire rayonnant. Tout le monde se leva les uns après les autres, réalisant à peine qu'elle se trouvait là, sous leurs yeux. Ils l'assaillirent et elle se laissa étreindre avec beaucoup de bonheur et le cœur débordant de reconnaissance.
« Mais... je ne comprends pas... il était... en toi ! Comment as-tu pu survivre ? » s'exclama Severus n'y croyant pas ses yeux.
Hermione lui sourit d'une manière indéchiffrable et il vit danser au fond de ses yeux, une flamme couleur d'argent.
« Je ne peux vous révéler que ce que l'on m'a permis de dire parrain. Il m'a été accordé de choisir et j'ai fait mon choix » dit-elle simplement.
Pourtant, son ancêtre ne lui avait rien dit de tel. Mais Hermione n'en avait pas eu besoin, il lui suffisait de penser au lieu sacré pour comprendre qu'elle n'avait pas le droit d'en parler.
« Je m'en remets à toi... c'est un miracle ! » s'égaya Severus.
Surprenant tout le monde il l'attira à lui et la serra dans ses bras à la manière d'un père pour son enfant.
« Viens manger quelque chose » l'invita Harry.
Hermione n'avait pas encore vu la personne qu'elle s'attendait à voir, mais elle n'eu pas le cœur à refuser et accompagna ses amis à la table. Ils discutèrent un peu. Notamment de Lavande et de sa trahison. Hermione n'avait même pas l'air contrariée, elle avait acquis une sagesse sans précédent.
« Je crois que le moment est venu pour un blondinet Serpentard, de retrouver le sourire » fit soudain Harry.
« Tu as raison. C'était bon de vous retrouver tous, mais j'ai hâte de le retrouver » s'excusa-t-elle.
« On comprend tout à fait ma chérie, fais ce que tu dois faire ! Vous avez besoin de vous retrouver tout les deux » confirma Molly.
« Merci à tous. Je vous aime de tout mon cœur. Je crois savoir où est Drago. A tout à l'heure » dit-elle en s'éclipsant.
OoO
Drago était face à l'arbre dans lequel deux semaines plus tôt, ils avaient tous gravé à jamais leur nom et prénom dans l'écorce. Il n'avait de cesse de caresser le nom et le prénom d'Hermione. Ils étaient imprégnés de sa magie à tout jamais. Il reniflait, visiblement il pleurait encore. Il pensait comme Andy que prendre l'air lui ferai du bien, mais ils avaient tort. Ça ne changeait absolument rien et la peur le tenaillait toujours autant. Il se mit à murmurer.
« Il faut que tu t'en sortes Hermione tu m'entends ? Je t'aime de trop pour vivre sans toi ! » dit-il en s'accrochant à l'arbre.
« Tu vas te réveiller... et tu sais quoi ? Quand tu ouvriras les yeux, je te demanderais ta main ! On fera plein de bébés et on aura une belle maison rien qu'à nous... avec une barrière blanche, hein ? » pleura-t-il de tout son soul.
« On pourrait aussi avoir un chien si tu le souhaite » fit la voix d'Hermione derrière lui.
Il se figea, comme paralysé. Lentement, il se retourna et la vit devant lui. Il ferma ses yeux. Et les rouvrit. Elle était toujours là, en chair et en os, plus belle que jamais. Il referma ses paupières.
« Je dois être en train de rêver » murmura-t-il.
S'il avait ouvert les yeux à ce moment là, il aurait vu les larmes jaillirent de ses yeux noisette et son sourire se peindre son visage heureux. Elle s'approcha lentement de lui, posa une main douce sur sa joue et scella ses lèvres au siennes. Il se laissa embrasser, ne réalisant toujours pas ce qu'il vivait.
« Ouvre les yeux mon amour, parce que si c'est un rêve, alors il faut que tu le vive à fond » susurra-t-elle à son oreille.
Il obéit et elle se sentit fondre comme neige au soleil quand elle vit ses deux iris bleus la regarder avec autant d'amour. Il sut qu'il ne rêvait pas, à la minute même où il vit ses jolis yeux noisette. Il enserra sa taille si fine de ses deux bras et enfouit la tête dans ses cheveux. Cette fois, il pleurait de joie dans son cou.
« Tu es revenue... » souffla-t-il de soulagement.
Il se redressa et l'embrassa comme jamais encore il ne l'avait fait. Il ne voulait plus la lâcher. Mais il le fit. Pour poser un genou en terre. Il avait tellement attendu ce moment, qu'il avait toujours gardé l'écrin dans sa poche.
« Hermione... tu es la femme de ma vie et je t'aime plus que tout au monde... veux tu m'épouser ? »
Elle s'agenouilla à sa hauteur.
« Bien sûr que je le veux ! » pleura-t-elle.
Il lui passa la bague au doigt de sa main tremblante, puis elle se jeta dans ses bras. Ils roulèrent sur l'herbe en s'embrassant, encore et encore, savourant chaque seconde de ce bonheur. Ils allaient enfin pouvoir vivre heureux, sans peur, sans guerre...
Ils restèrent enlacés jusqu'à la tombée du soleil, se parlant de leur future vie. Quand le soleil se coucha, ils décidèrent de rentrer au château, pour rejoindre leurs amis. Dans le ciel, bien au dessus d'eux parmi les nuages, deux anges sourirent.
« Elle va enfin pouvoir vivre la vie qu'elle mérite » fit Carl ému.
« C'est tellement bon de la voir sourire à nouveau » répondit sa femme.
Sur terre, Hermione s'arrêta de marcher.
« J'ai quelque chose à faire, vas-y je te rejoins dans une minute » dit-elle.
« Fais vite » chuchota-t-il avant de l'embrasser.
Il entra et Hermione se tourna vers le ciel.
« Merci de m'avoir permis de revenir... maman, papa je vous aimes tellement fort... » dit-elle.
Dans le ciel obscurcit par la nuit désormais, deux étoiles scintillèrent. Elle sourit de toute sa splendeur et prit elle aussi la direction du château où l'attendaient ses amis, son frère, son parrain, son grand amour mais surtout... une nouvelle vie !
