Cet OS a été écrit pour la 166ème nuit d'écriture du FoF. Il fallait rédiger en une heure sur le thème « Sérendipité » et j'ai poursuivi pendant le thème « Entrave » et rajouté le thème « Réfractaire » sur lequel je n'avais pas écrit la veille.

Pour plus de précisions sur ce jeu d'écriture vous pouvez m'envoyer un MP.

La sérendipité c'est l'action de faire une découverte par hasard (souvent dans le domaine scientifique)

C'est la première fois que j'écris sur ce fandom donc n'hésitez pas à me faire un petit retour à la fin.

Pour les lectrices et lecteurs qui viendraient par le biais de nuit FoF, il faut savoir que Neal Caffrey est un ancien escroc qui aide le FBI dans ses enquêtes dans le cadre de travaux d'intérêts généraux. Il travaille sous les ordre de l'agent Peter Burke qui l'a arrêté plusieurs fois et sorti de prison aussi. Il s'apprécient mais ne se font pas toujours pas confiance (pour de très bonnes raisons de part et d'autre.) Peter est secondé par l'agent Jones. Et Neal se fait souvent aider par son meilleur ami Mozzie qui est, lui aussi, un escroc et un voleur et qui se méfie très fortement des agents du FBI (ce qui est bien normal ^^)

Bonne lecture !


L'agenceur :

— Cette maison manque de caractère, soupira Neal en observant le pavillon identique à tous les autres pavillons du quartier.

— La victime devait penser différemment, répliqua Peter peu versé dans l'architecture.

— Tu m'avais pourtant dit que c'était un ancien galeriste. Je pensais avoir affaire à un homme de goût.

— La décoration intérieure sort de l'ordinaire d'après Jones.

Neal haussa les épaules, visiblement peu convaincu et suivi l'agent du FBI dans le pavillon.

— Je retire ce que j'ai dit, annonça Neal en découvrant la décoration du pavillon.

En effet, l'agencement était totalement différent des constructions américaines standardisées. Des couloirs anarchiques desservaient des pièces habillées de boiseries et de bibliothèques d'apparences anciennes, mais revisitée avec une touche de modernisme élégante. Les bibelots et statuettes rajoutées ça et là étaient clairement de bon goût.

— Et encore vous n'avez rien vu, les accueillit Jones. Les lumières sont travaillées pour mettre en valeur chaque pièce. Ce n'est plus de l'agencement à ce stade, c'est…

— De l'art, compléta Neal dont l'intérêt était remonté en flèche.

— Que savons-nous sur la victime pour le moment ?

— Il est arrivé illégalement aux États-Unis l'année dernière et a fait profil bas pour passer sous les radars avec succès. D'après interpol il a disparu d'Allemagne avec des toiles volées qu'il devait revendre sur le marché noir. Nous ne savons pas combien il en a écoulé. En tout cas, il a été interrogé plutôt violemment jusqu'à ce que la police débarque alertée par une alarme à commande vocale.

— Est-ce que ce n'est pas étrange de prévenir la police quand on est soi-même recherché ?

— Sa fausse identité est crédible et de très bon niveau. Le ou les tortionnaires l'ont abattu avant de partir. Difficile de savoir si c'était dans la panique ou pour éviter d'être identifié.

— Et donc il lui reste peut-être encore des toiles dans la maison ? demanda Neal en souriant. C'est bientôt Noël.

— Je te garde à l'œil, menaça Peter. Tu ne repars pas avec ses toiles.

— Je ne voudrais pas paraître rabat-joie, Caffrey, mais il n'y a pas une seule toile dans la décoration, objecta Jones. A notre connaissance, la victime ne trempait que dans le recel de toiles. A toi de nous dire s'il y a autre chose de valeur.

Peter et Neal consacrèrent toute la matinée à explorer la maison et ils n'avaient rien trouvé. une seule chose était sûre : les travaux de réaménagement étaient très récents. Ce ne pouvait être une coïncidence. Neal sautillait de pièces en pièces à la recherche de cachettes et passages secrets, tout en admirant le style décoratif.

De son côté, l'équipe du FBI recherchait l'entreprise qui avait réalisé les travaux. Ce qui semblait le moyen le plus efficace pour localiser une éventuelle cachette. Les voisins avaient confirmé que les travaux venaient de se terminer. Les derniers artisans avaient quitté le chantier la semaine précédente, mais n'avait rien laissé pour les identifier. Les véhicules n'indiquaient pas le nom de l'entreprise. Les ouvriers plutôt patibulaires avaient dissuadé les meilleures commères du quartier d'approcher. Les caméras de surveillance révélèrent de fausses plaques et des ouvriers suffisamment formés pour éviter la reconnaissance faciale.

Peter était persuadé que c'était le travail d'une autre agence fédérale.

Neal était sceptique.

Mozzie, joint au téléphone, n'était absolument pas d'accord. Selon lui, aucun agent n'avait suffisamment de goût pour réaliser un agencement de ce niveau.

Peter et Jones bien qu'agacés reconnurent qu'ils étaient dans une impasse. Neal voulut faire venir Mozzie pour avoir une deuxième expertise pour trouver d'éventuelles cachettes. Seulement le petit escroc était réticent à se jeter dans la gueule de l'agent, même pour rendre service à Neal.

Neal négocia avec finesse et obtint une visite de nuit, à condition que Peter soit le seul grand méchant agent dans les parages. Jones maugréa pour la forme et évacua tous les agents présents pour poursuivre l'enquête depuis le siège.

Au coucher du soleil, Mozzie tint parole et apparut derrière Peter qui surveillait la porte d'entrée. Apparemment Mozzie était prudemment entré par une fenêtre (comme tout le monde selon lui).

L'agent de FBI se lassa vite de chercher et regarda les deux escrocs s'émerveiller sur chaque détails. Ce qui n'était pas entièrement contre-productif puisqu'ils examinaient minutieusement chaque boiserie, chaque livre, chaque bibelot. Peter finit par s'affaler sur un fauteuil et sortit son portable pour expliquer à Elizabeth qu'il en avait encore pour longtemps. Il a alluma une petite lampe de lecture et manqua de bondir lorsqu'il entendit pousser un cri.

— Qu'avez-vous fait monsieur l'agent ? s'exclama le petit homme surexité.

— Je me suis assis comme à la fin de chaque longue journée infructueuse, répliqua Peter.

— Non vous m'avez mal compris. Quels gestes avez-vous fait exactement ?

— Je me suis assis, j'ai sorti mon portable et allumé une lumière, répondit Peter sans comprendre l'agitation de Mozzie. Pourquoi ?

— Il a allumé une lumière Neal ! C'est fou ! Il a allumé une lumière !

— Voilà qui est révolutionnaire, ironisa Peter.

— Je crois que je commence à comprendre, réalisa Neal abasourdi.

— Qu'est-ce que vous avez compris ? interrogea l'agent.

— Voyons monsieur l'agent, n'est-ce pas évident ? s'extasia Mozzie.

— La lumière Peter, expliqua Neal. Il y a de très légers motifs qui apparaissent quand tu allumes cette lumière. C'est une signature et nous en avons déjà entendu parler.

— Ah bon et où ça ?

— En Afrique du Sud, annonça fièrement Mozzie.

— Vous êtes déjà allé en Afrique du Sud ? demanda suspicieusement l'agent du FBI.

— Ce n'est pas du tout ce que nous avons dit, nia aussitôt Mozzie. Nous avons dit que nous avions déjà entendu parler de ce type de signature lumineuse quia déjà été utilisée en Afrique du Sud. Avouez que ce n'est pas du tout la même chose.

— En effet, reconnut Peter à contre coeur. Donc vous connaissez celui qui a conçu l'agencement de ce pavillon ?

— Connaître est un bien un bien grand mot, expliqua Neal. Disons que c'est quelqu'un de plutôt reconnu dans le milieu des aménagements secrets, des portes dérobées et des coffres forts invisibles. Nous pouvons toujours essayer de le contacter, mais je doute qu'il soit particulièrement coopératif.

— Essaye quand même, je n'ai pas tellement envie de faire démonter entièrement cette maison, répondit Peter. Bien arrêtons nous là pour ce soir. Au moins nous avons une découverte, même si elle est un peu dû au hasard.

— Et à nos connaissances étendues, précisa aussitôt Mozzie.

— Évidemment, reconnut Peter.

Deux jours plus tard, Neal vint voir Peter au sujet du concepteur de génie.

— Il accepte de nous aider à dévoiler la cachette, annonça le consultant, mais il a une condition.

— Pourquoi est-ce que j'ai un très mauvais pressentiment ? répliqua aussitôt Peter.

— Apparemment il préférerait que les meurtriers de son client soient appréhendés.

— Mais ?

— Mais il veut aussi pouvoir accéder à la maison pendant une demi-heure sans témoins pour faire disparaître deux trois mécanismes secrets pour éviter qu'ils soient documentés par le FBI.

— Hors de question ! Il pourrait en profiter faire disparaître des preuves ou voler une des œuvres volées en Allemagne.

— Il affirme que son activité est exclusivement tournée vers la conception et l'aménagement. Ce qui, sur le papier, est parfaitement légal. Il ne touche pas au recel.

— Difficile à croire !

— Il a tout de même une certaine réputation à maintenir. Ce n'est pas bon pour lui s'il s'avère qu'il utilise ses connaissances pour dérober des objets ou informations qu'il a aider à cacher. Cela pourrait entraver voire même anéantir son activité.

— C'est cohérent, mais je n'ai pas confiance.

— Il a un track record et une vraie réputation depuis une dizaine d'années dans certains milieu. Assez pour prétendre qu'il nous faudra raser la maison pour espérer trouver quelque chose. Et en attendant, nous perdons du temps pour rattraper les meurtriers.

Peter préféra remettre Neal (et Mozzie) au travail pour continuer à fouiller sans succès la maison. Le mystérieux agenceur les recontacta avec une nouvelle proposition. Il proposait de recruter un homme de main pour ouvrir la cachette puis détruire sous supervision les mécanismes dont il voulait garder la conception secrète.

L'équipe du FBI n'était pas du tout ravie, mais tous savaient que les chances d'identifier les meurtriers s'amenuisaient très rapidement. Il fallait donc accélérer. Les peintures manquantes étaient un indice à ne pas négliger.

Peter, pourtant très réfractaire à la destruction de preuves, finit par céder.

Deux heures plus tard, Neal, Peter et Jones attendaient nerveusement l'homme de main qui finit par se présenter au pavillon. Il était vêtu d'un bleu de travail avec un sac d'outil et regarda avec méfiance l'équipe qui l'attendait.

— Vous travaillez pour l'agenceur ? interrogea aussitôt Peter.

— Aucune idée, je suis sorti de taule hier et un type m'a appelé pour faire un job rapide, légal avec pas mal de cash à la clé. Du coup c'est bien ici ?

— Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur cet employeur ? poussa un peu Jones.

— C'est légal ou c'est pas légal ? En plus vous avez vachement l'air de fédéraux à part la gravure de mode.

— C'est légal, affirma aussitôt Neal. J'ai aussi fait de la prison et nous sommes pour la réinsertion. N'est-ce pas ? demanda t-il à la ronde avec un sourire rayonnant.

— Ok elle est où la cuisine ? demanda l'ancien prisonnier.

Neal le guida aussitôt.

— La cuisine c'est un choix plutôt intéressant surtout que c'est la pièce la plus standard de la maison, commenta l'escroc.

— J'en rien à faire, grommela l'homme de main. Finissons-en vite. Les fédéraux me rendent beaucoup trop nerveux.

Arrivé dans la cuisine, il sortit un papier avec quelques annotations de sa poche et réalisa une séquence lumineuse avec interrupteur de la lampe et avec celui du store électrique. On entendit un petit claquement et l'homme désigna une porte dérobée qui s'ouvrit sur le côté du frigidaire.

Alors que Neal et Peter se précipitèrent pour examiner la cachette, l'homme sortit une masse et attaqua le mur juste à côté de l'interrupteur de lumière. Il arracha le plâtre puis sortit un petit chalumeau pour détruire des circuits électroniques qui n'avaient rien à faire là.

L'homme demanda à voir le salon où il anéantit toujours au chalumeau la lampe qui servait de signature à l'agenceur puis une partie du plancher où se trouvait un autre mécanisme d'ouverture. Il sabota également le mécanisme d'ouverture d'une alcôve située derrière une une ventilation puis le mécanisme d'ouverture d'une porte dérobée située dans le garage.

L'homme de main s'empressa de prendre le large dès la besogne accomplie.

Dans l'opération le FBI venait de récupérer deux toiles de maître.

Quelques jours plus tard, l'agenceur recontacta Neal et lui donna les informations nécessaires pour localiser l'équipe d'assassins avant qu'elle ne reparte en Argentine. Il expliqua qu'il avait aussi compris comment les meurtriers avait localisé la maison du galeriste : un de ses hommes avait été acheté. L'agenceur ne le livrerait pas à la justice et c'était déjà « débarrassé du problème » par lui-même.


Merci d'avoir lu !

Qu'avez-vous pensé de cette histoire ? N'hésitez pas à me dire si vous seriez intéressé par d'autres aventures avec cet agenceur et Neal :)

Est-ce que ça se voit que j'adore les passages secrets ? :D

À bientôt !