Hello tout le monde ! Désolé pour ce petit retard, le site beug pas mal en ce moment ^^' Je ne sais pas pourquoi mais je n'ai pas eu accès à mon compte d'auteur pendant toute la journée d'hier ! Mais bon avec un peu de chances, il n'y aura bien plus de beugs ! Sur ce, je vous laisse avec la suite :)))) !
PS : REPONSE REVIEW POUR LISE : Ta review m'a fait énormément plaisir et je meurs d'envie de pouvoir répondre à toutes tes questions et débattre de toutes idées avec toi, mais pour une raison que j'ignore, je ne peux pas répondre ta review. Je ne sais pas si tu as créé un compte sur le site (je crois que si ce n'est pas le cas, cela impacte la capacité d'interaction auteur-lecteur) ou si c'est une conséquence de tous les derniers beugs, mais j'espère que ça marchera la prochaine fois et que je pourrais te répondre ! Oh et les adresses mails sont automatiquement supprimées par le site, d'où sa disparition de ta review. En tout cas, ton mot m'a énormément touché et j'espère que la suite te plaira !
Des cernes noires.
Un teint de cire.
Des lèvres pâles.
Une voix fébrile…
- Où… où est-il ?
Un air hagard.
Des joues livides.
Un corps en nage.
Un pouls fragile…
- Qu… quoi ?
- Où est-il ?!
Un regard froid.
Une fièvre aride.
Un équilibre maladroit.
Une allure chétive…
- Honorable Ini…
- Dîtes moi.
Des pupilles étroites.
Des cheveux électriques.
Une ardeur insatiable.
Une dureté despotique…
- Je… enfin, je…
- Dîtes moi.
- Mais…
- Maintenant ! Tonna-t-elle.
Un dos droit.
Un visage impassible.
Un air grave.
Un ordre vif…
- Je veux… je veux savoir.
- Honorable Initée, je… je ne sais…
- Je veux savoir !
- S'il vous plaît, calm…
- Non !
Une impatience vorace.
Un ton acide.
Une colère âpre.
Un grondement hostile…
- Dîtes le moi… gronda-t-elle.
- Mais…
- Où est-il ?
- Je ne…
- Répondez !
Une aura de glace.
Des mots avides.
Une rage intraitable.
Une sévérité rigide.
- Initiée… s'il vous plaît…
Oui… tel était le portait de l'Initiée.
- Vous… vous êtes désorientée, mais… je ne suis pas votre ennemi ! Aucun… aucun de nous ne l'est ! Au contraire même, nous… nous sommes à votre service !
Tel était le portrait de la femme qui se dressait devant ce médicomage et son équipe.
Tel était le portrait de la sorcière qui le toisait de ses ordres énigmatiques.
Tel était le portrait de l'égérie vénérée du Monde Magique.
- Dans ce cas répondez. Claqua-t-elle.
Celui de Hermione Jean Granger Malfoy… la Reine Martyre.
- Répondez !
Mais était-ce vraiment elle ? Ne s'agissait-il pas d'un là mensonge ? D'une chimère ? D'un fantôme errant ? Ou d'un monstre usant de son reflet ? A bien la regarder, on aurait pu douter de la réponse ; d'ailleurs, de tels doutes auraient relevé du bon sens ! Mais face à elle et la pâleur de ses lèvres… la droiture de son menton… l'ardeur de sa fièvre… et le cinglant de son ton… aucun dans cette pièce n'osa la remettre en question. Ni le médicomage, les infirmières, les gardes ou les elfes… non, personne ne se risqua au moindre blasphème ni spéculation. Sûrement à cause de la brûlure de son regard ardent ? De la noirceur mystique de ses cernes ? De la sueur rampant le long de ses tempes ? Ou encore du tranchant affuté de ses pommettes ? Oui, peut-être ; peut-être était-ce simplement à cause de son apparence, de sa pâleur ou minceur alarmante… mais nul en cette assemblée ne fût assez sot pour gober pareil mensonge.
- Où… est… il ? Articula-t-elle avide.
Car c'était évident ; en de tels instant, l'étrangeté de son allure ne pouvait que les laisser indifférents. Tout comme sa tenue, ses cris ou son impatience ! Ne restait alors que l'ultime cause de leur effarement… la seule et unique capable de les laisser sans souffle devant l'exigence de ses hurlements : sa renaissance.
Oui… renaissance.
Un terme cliniquement discutable, originellement basé sur des théories jugées profanes, irréalistes et invraisemblables ; un terme aux définitions fondamentalement contestables, dont les composantes idéologiques n'avaient pour écrits que légendes, sorts proscrits et mysticisme macabre… mais un terme qui n'était jusqu'alors jamais paru aussi… aussi… incroyable.
Oui… incroyable.
Pourtant, cela ne devrait pas… pour preuve, ce terme avait déjà suscité grand débat lors de la première « renaissance » du Mage Noir ! De même qu'au réveil d'Harry Potter après sa présumée mort lors de la Bataille de Poudlard ! Mais dans ces rares cas – et les experts en Science de la Magie ne le diront qu'à voix basse – le monde scientifique se voyait dans l'impasse. Pire encore ! Il se voyait ignare, sot, pantois, arriéré, inapte, décadent, maladroit… et encore tant de mots qui ne se disaient pas. Mais les faits étaient là ; et face à eux, face aux preuves et de tels pouvoirs, les érudits du monde s'accordaient d'une seule voix : nul ne devait savoir… nul ne devait relayer pareils exploits… et nul ne devait s'accaparer un tel héritage. Ainsi, c'est mal à l'aise, confus et déstabilisés par l'inexplicabilité d'un procédé aussi grave, par l'indomptabilité de tels pouvoirs et l'irrévocabilité d'une magie aussi instable, qu'ils s'attelaient tous à donner un sens à ce qui n'en avait pas… à étayer les livres d'inepties infâmes… à élaborer des formules, des théories et des calculs inexactes… et à méthodiquement étoffer leur champ lexical. Pourquoi ? Sûrement par peur de ne voir tomber ce savoir entre des mains profanes. Mais se faisant, la bêtise ne propageait à grandes flammes… et avec elle la manipulation du langage. Ainsi et dans l'élan d'une telle mascarade, apparaissaient les termes de « marqueurs d'un processus de régénérescence », « d'utilisation frauduleuses des sortilèges de transmutation », « de variation profonde de la courbe d'existence », ou encore « amorce magique et génétique d'un facteur de réincarnation ». Mais il ne s'agissait là que de faux synonymes… de mots au sens détourné, douteux et factice à la signification tout aussi obscure que sciemment incompréhensible ! Non pas qu'un tel procédé soit une véritable surprise ; mais face à une vérité sans artifice, qu'en restait-il ? Que restait-il des mensonges ? Des fausses théories ? Des omissions ? Et discours dogmatiques ? Rien… rien de concret, de tangible, de vrai ou d'un tant soit peu crédible. Rien si ce n'est la preuve de la plus éhontée des hypocrisies, le tout mis en scène par des clowns aux airs d'érudits.
Ainsi, c'est dans cet effarement toute aussi catatonique qu'indescriptible que le médicomage et son équipe s'étranglèrent en silence, le souffle court et le menton tremblant face à la preuve vivante de leur ignorance… une preuve dont aucun n'aurait eu la bêtise de remettre en question l'existence, et qui non content de les paralyser de son aura vrombissant, les assommait de son exigence.
- Répondez…
Abasourdi, le médicomage la détailla sans trouver quoi dire. Et pour cause ! Devant lui ne se tenait pas seulement son Initiée d'Honneur, sa Reine ou sa Déesse… mais une énigme. Un mystère. Un prodige. Un miracle tout aussi incroyable qu'incompréhensible ! La preuve même de tout ce que le monde avait toujours cru impossible…
- Répondez !
- Je… je…
- Où est-il ? Siffla-t-elle excédé.
Mais c'est à peine s'il l'entendait.
- Dîtes le moi !
C'est à peine s'il la comprenait.
- Maintenant !
C'est à peine s'il respirait…
- Où est-il ?!
Oui… et le pire était qu'à cet instant précis, le médicomage ne savait même pas ce qu'il y avait de plus troublant. Sa survie ? Sa renaissance ? L'aura de sa magie ? Ses hurlements ? Peut-être tout en même temps… mais face à cette incertitude subsistait un détail alarmant.
- Ini…
- Répondez ! Siffla-t-elle.
Non… pas un détail.
- Je…
- C'est un ordre !
Une différence.
- Initiée, je… je vous en conjure, écout…
- C'est à vous d'écouter. Claqua-t-elle froidement.
Oui, ils ne pouvaient le nier...
- Je ne me répéterais plus. Menaça-t-elle.
Leur Initiée était différente.
Leur Reine était différente.
Hermione était différente…
- Où… est… il ?
Bien loin de la douceur qui l'avait toujours habité, de sa tendresse, bienveillance et éternels sourires élégamment ourlés, se tenait devant eux une femme aux cris déchaînés… au regard glacé… au souffle enragé… et à l'esprit aliéné. Puissante, confiante et exigeante, elle leur faisait face avec dureté, indifférente à leurs figures déconfites et murmures muets. Comme si elle n'avait jamais été ensorcelée, qu'elle ne venait pas de s'éveiller d'un sommeil forcé ou que son âme n'avait pas manqué de lui être arraché, son corps se tenait droit, fort et assuré… son menton se levait haut, fier et décidé… son regard se faisait vif, cinglant et déterminé… tandis que son aura, elle, n'avait jamais paru plus embrasée.
Une aura comme nul n'en avait jamais observé.
Une aura comme il n'en avait jamais existé.
Une aura que rien n'aurait pu égaler.
Harassante, lourde et électrisée, c'est l'oxygène même de la pièce qui pliait sous le souffle de sa toxicité, sous les affres de son brasier et l'ardeur de sa létalité. Plus instable que jamais, elle l'auréolait de ses contours fiévreux et palpitations effrénés, semblable à un cœur sur le point d'exploser ; à une bombe au compte à rebours lancé… à un tsunami sur le point de déferler ! Etait-ce exagéré ? Tous l'auraient souhaité… mais ces brèves descriptions n'étaient qu'un infime fragment du tableau qu'ils contemplaient. Que dire ! Du cataclysme auquel ils assistaient ! Car là était tout ce qu'ils redoutaient…
La rupture de cette tension croissante, au profit d'un chaos sans nom.
La fêlure de ce masque d'ange, au profit du portrait d'un démon.
La fracture de cet instant, au profit d'une fin imminente…
Oui… ils redoutaient tout cela. Ils redoutaient son état. Ils redoutaient sa rage. Ils redoutaient ce qu'ils ne comprenaient pas ! Et plus encore devant les contours de son visage, les tremblements de sa poigne et les promesse de sa rage... Etrange mélange de folie et de solennité, d'impatience et de dignité, de froideur et d'avidité, mais aussi d'un étonnant masque de cruauté, c'est l'entièreté de son esprit qui semblait se déformer… de son être qui semblait être altéré… de son âme qui semblait avoir muté. Incapable de se tempérer, de se raisonner ou de ne serait-ce que cesser de hurler face à la horde de médecins pétrifiés, elle laissait les ombres de sa haine la submerger, ne laissant alors que grimaces, soupirs et mépris arborer ses traits… des traits anormalement creusés, durs et étrangers, dont l'étonnante sévérité ne parvint qu'à la stupéfier. Non pas qu'on puisse véritablement les blâmer ! Après tout, devant eux se tenait une revenante ! Une femme qui, il y quelques minutes encore, était plus morte que vivante ! Soit la preuve même de toute leur ignorance ! Et pourtant, aucun n'aurait pu nier son danger imminent.
- Ini… Initiée… s'il vous plaît…
- Je veux savoir. Claqua-t-elle froidement.
- Mais nous ne… enfin, nous ne…
- Je veux savoir !
Seigneur…
- Dîtes moi où il est. Gronda-t-elle.
Jamais ils ne l'avaient vu ainsi.
Jamais ils n'avaient entendu de tels cris.
Jamais ils n'auraient cru pareille chose possible !
- Mais…
- Dîtes le moi !
Bien sûr, aucun d'eux ne connaissait assez personnellement leur Initiée pour attester de l'anormalité d'une telle crise… mais tout de même ! Il était question d'Hermione Granger ! D'une guerrière au cœur d'or ! D'une Reine de pitié et de remords ! D'une Déesse aussi cruelle qu'attachée à la miséricorde ! Or, aucune de ses femmes ne semblait habiter ce corps… Pour preuve ! A peine éveillée, elle n'avait pas demandé à savoir où elle se trouvait, à comprendre ce qu'il se passait, ni pourquoi tous la dévisageait. Non… elle s'était simplement redressée, le visage froid et l'air désintéressé, tandis que tous manquaient de se liquéfier devant ses cils battants et raclements de gorges étouffés. Comme une morte que l'on aurait réanimée, une statue de pierre que l'on aurait éveillée ou un masque de cire savamment ensorcelé, elle n'avait rien dit ni demandé, rien répondu ni déclaré, rien soufflé ni murmuré, ne laissant alors qu'un profond silence l'entourer. Du moins, jusqu'à ce que son regard ne s'attarde sur sa prothèse, ses mains et ses poignets… jusqu'à ce qu'un frisson ne parcoure son échine dans l'écho un tremblement incontrôlé… et que sa voix ne commence soudainement à s'élever. Ainsi et depuis cet instant précis, la situation n'avait pas évolué ! Hermione se tenait là, exigeante et froide… tremblante de hargne… menaçante et emplit de rage… avec à la bouche les seuls et mêmes mot qu'elle récitait sans relâche.
- Où est-il ?!
Hébété, le médicomage déglutit sans respirer, conscient que l'issue de cette situation ne dépendait que de son seul fait ; mais encore fallait-il qu'elle le laisse parler…
- Eh bien, si… s'il est question du Maître, il… il ne devrait plus tarder ! Déclara-t-il mal assuré.
- Le… le Maître ? Répéta-t-elle confuse.
Le Maître.
Le Maître.
Le Maître.
- Oui ! S'exclama-t-il.
Le Maître.
Le Maître.
Le Maître.
- Oui, votre… votre Maître a été prévenu ! Renchérit-il.
Son Maître…
Son Maître…
Son Maître…
- Pré… prévenu ?
- Oui ! Je vous le jure, il… il sera bientôt là !
Bientôt là.
Bientôt là.
Bientôt…
- Non.
Sonné, le médicomage sentit son souffle se couper. Seigneur… qu'avait-elle dit ?
- N… Non ?
- Non ! Répéta-t-elle sans sourciller.
Non ? Non ?! Mais… mais enfin pourquoi ?! Pourquoi non ?! Et… et dans ce cas, pourquoi toutes ces questions ?! Ne cherchait-elle donc pas son Maître ? Son Roi ? Son Seigneur des Ténèbres ? Celui-là même qu'elle n'avait cessé d'appeler à chaque heure de son maudit sommeil ?! Et si non… de qui parlait-elle ?!
- Mais… mais le Maître arrive ! Il ne…
- Il n'est qu'à quelques minutes… je sais. Dit-elle sans le regarder.
- Vous… vous savez ?
Le jaugeant d'un haussement de sourcils agacé et d'un coup d'œil désintéressé, Hermione détailla le médicomage dans l'éclat d'un dédain à peine caché. Et pour cause… cette seule question prouvait sa profonde inutilité.
- Oui… je sens qu'il n'est pas loin.
- Vous… vous le sentez ?!
Et encore… s'il savait.
- Mais comment… comment pouvez-vous sent…
- Qu'importe. S'agaça-t-elle.
- Mais…
- Maintenant, répondez à ma question !
- Qu…
- Dîtes moi où il est !
Sursautant violemment devant elle, le médicomage vacilla sur lui-même, le souffle court et les joues blêmes à mesure que son équipe toute entière se liquéfiait devant l'éclat de son aura mortel… une aura qui ne tarda pas à palpiter au rythme de sa haine et qui les laissa tous aussi déconfits que profondément perplexes.
- Mais… mais vous…
- Répondez !
Seigneur, cette Initiée allait les rendre chèvre…
- Mais s'il ne s'agit pas du Maître, de qui… de qui parl…
- De Connor !
Connor…
Connor…
Connor…
- Co… Connor ? Répéta le médicomage troublé.
Connor… Deux syllabes. Six lettres. Deux voyelles. Quatre consonnes.
Connor… Un mot. Un son. Un nom. Un chant résonnant jusque dans la mort.
Connor… Un appel. Un besoin. Une prière. Un cri hérissant chaque parcelle de son corps.
- Oui… Connor. Dit-elle sans respirer.
Connor… Une voix. Un regard. Un sourire. Un cœur battant toujours plus fort.
Connor… Un enfant. Un orphelin. Un pirate. Une âme abyssale aux cheveux d'or.
Connor… Un destin. Un rêve. Une évidence. Un espoir aux couleurs de milles aurore.
- Je… je dois le voir. Ajouta-t-elle.
Connor… le seul être en ce monde pour qui elle endurerait les pires sorts.
Connor… le seul être en ce monde pour qui elle assassinerait sans le moindre remord.
Connor… le seul être en ce monde pour qui elle déchaînerait les milles fléaux de Pandore.
- Je dois le trouver !
Connor… le seul être en ce monde qu'elle aimait plus que Voldemort.
- Tout de suite ! Tonna-t-elle désespérée.
Sonné par l'urgence de son regard mordoré, le médicomage ne sut que répliquer, bouleversé devant l'émoi que ce seul nom semblait provoquer. Un émoi que nul ne parvînt à expliquer, comprendre ou ne serait-ce que pleinement deviner, mais dont l'étau ne tarda pas à la faire subitement haleter…
- Mais... mais vous...
- C'est urgent !
Urgent.
Vital.
Pressant.
Grave.
Puissant.
Indispensable.
Important.
Obligatoire.
Déterminant.
Capital.
Eminent.
Primordial.
- Il… il faut que je le vois.
Le voir.
Le trouver.
Lui parler.
Le rassurer.
L'enlacer.
L'embrasser.
Le réconforter.
Le protéger.
Réparer son cœur brisé.
Essuyer ses larmes d'un baiser.
Lui jurer de ne jamais plus le quitter.
Et œuvrer pour que jamais plus il ne lui soit enlevé...
- Il le faut ! Insista-t-elle.
Il le fallait… mais pourquoi ?! A cette question le médicomage se ravisa, incertain quant à ses chances d'obtenir une réponse un tant soit peu exploitable. Pourtant, le mystère de sa requête n'en restait pas moins insoutenable ; à peu près autant que la profonde incompréhension que le praticien laissa peu à peu transparaître sur son visage…
- Vous… vous avez dit… « Connor » ? Fit-il à voix basse.
Connor.
Connor.
Connor.
- Oui ! Connor ! S'exaspéra-t-elle.
Connor.
Connor.
Connor.
- Vous… vous parlez de l'enfant… l'enfant pirate ?
Connor.
Connor.
Connor.
- Oui !
Connor.
Connor.
Connor.
- Oh, Seigneur… Souffla-t-il subitement.
Réalisant peu à peu la teneur de ses déclarations, de ses questions et de ce mystérieux nom, le médicomage regarda son équipe dans un profond silence, ses joues se délavant brusquement à mesure que s'éclaircissait enfin le sens de sa demande. Une demande pour le moins étrange, curieuse et dérangeante ; une demande qu'aucun d'eux n'aurait jamais eu l'audace d'imaginer en de telles circonstances… mais une demande qui à leurs yeux, n'eut pas le moindre sens. Pourquoi ? Oh, la réponse aurait été bien trop longue… trop risquée… et trop effrayante ! Pourtant et bien que cela leur arrache milles soupirs et tremblements, aucun ne put nier l'évidence ; tout comme aucun ne parvînt à feindre le moindre mensonge.
- Êtes-vous… êtes-vous certaine de… de vouloir le voir ? Se risqua-t-il subitement à demander.
- Pardon ?! S'étrangla-t-elle offusquée.
- Je… je veux dire que… enfin…
Abasourdie, Hermione regarda le praticien bafouiller sans rien dire, un étrange éclat habitant brusquement ses pupilles ; un éclat que la jeune femme ne put s'empêcher de détailler avec surprise… un éclat qu'elle-même ne serait parvenue à décrire… mais un éclat qui ne tarda pas tous les conquérir.
- Il faut que… enfin, je veux dire que…
Un éclat de peur panique.
- Il faut que vous… que vous sachiez que…
Oui, il n'y avait pas de doute possible... cet homme inspirait la peur à plein nez. Cet homme transpirait à grosses gouttes sans respirer. Cet homme s'étranglait sous le poids de ses seules pensées ! Que dire… cet homme semblait véritablement mortifié ! Et encore, c'était sans compter les regards bas et tremblements incontrôlés de tous ceux qui l'entouraient ! Mais étaient-ils véritablement à blâmer ? A condamner ? Et à châtier pour une réaction aussi spontanée ? Là était une question qu'Hermione refusa de se poser ; et pourtant jamais celle-ci n'avait été aussi appropriée… en particulier après tout ce qui était arrivé.
- Que je sache quoi ?! S'empressa-t-elle de demander.
Mortifié par l'étincelle de son regard et le claquement carnassier de ses dents, le Médicomage déglutit entre deux bafouillements, une nouvelle sueur rampant le long de ses tempes. Et pour cause ! Ils avaient tous entendu parler de cet étrange enfant... ils avaient tous entendu parler de la profondeur de son regard océan, de la dorure de ses cheveux blonds, de la candeur de son sourire d'ange, de la joie de ses rires d'enfant, de son langage d'un autre temps, de sa timidité attendrissante, de sa témérité de légende, de sa maturité effarante, de ses incroyables connaissances ou encore de ses remarquable compétences en matière de navigation… Et pourtant, tous l'avaient compris depuis bien longtemps ; ce portrait-là cela n'était qu'apparence… que fadaises et discours affligeants… que détails trompeurs et manipulation. Que dire ! Qu'un apanage des calomnies dédiées à parfaire le plus vils des mensonges ! Car ce petit là n'était pas que sourires et innocence… oh non.
Ce petit là n'était que danger et puissance…
Ce petit là n'était qu'ardeur et inconstance…
Ce petit là n'était imprévisibilité et violence…
Mais plus que tout autre chose, cet étrange enfant était aujourd'hui un symbole. Un emblème. Un référence. Un totem ! De quoi donc ? De beaucoup de choses malheureusement ; mais avant tout, il était devenu l'incarnation d'une guerre à la victoire peu reluisante… la preuve vivante d'une guerre à la victoire humiliante… soit le visage même d'une guerre à la victoire honteusement, tragiquement et terriblement indécente.
Oui, indécente…
Indécente, car cette guerre avait été remporté avec l'aide d'un enfant.
Indécente, car Voldemort lui-même avait reconnu le macabre de ses talents.
Indécente, car plus personne en ce Monde n'ignorait qu'il était Capitaine de Forbans.
Comment une telle chose était-elle possible ? Beaucoup s'étaient posés la question… après tout, il n'était qu'un enfant ! Qu'un frêle petit avorton ! Qu'un gamin court sur jambes ! Et qu'un orphelin sans grande importance ! Jamais il ne pouvait être Capitaine Pirate ! Jamais ! Et quand bien même, cela semblait tout bonnement inconcevable ! Pour preuve, comment un enfant de sa taille pouvait-il prendre la barre ? Combattre ? Gagner des batailles ? Ou seulement se faire obéir d'un équipage ?! Cela semblait inimaginable ! Ubuesque ! Impensable ! Et profondément grotesque ! D'ailleurs, le monde sorcier tout entier s'était accordé sur l'absurdité de pareilles fadaises ! Pourtant et face à ces commentaires tous aussi déplacés que perplexes… face à ces remarques toutes aussi venimeuses qu'acerbes… face à ces jugements tous aussi moqueurs que sévères… avait commencé à s'élever une voix mortelle.
Une voix souveraine.
Une voix universelle.
Une voix que nul ne voulut taire !
Celle du Maître ? Non… mais celle des survivants de Guerre.
Ainsi et de cette voix, étaient apparus les véritables récits de ses exploits.
Ainsi et de cette voix, étaient apparus les témoignages de ceux l'ayant vu au combat.
Ainsi et de cette voix, étaient apparus les contes de la plus macabre de toute les gloires…
Mais bien sûr, l'histoire ne s'arrêtait pas là ; au contraire même, elle commençait à peine ! A tel point qu'aujourd'hui, elle était sur toutes les lèvres… « Merveilleux ! » hurlaient les fanatiques. « Etrange… », soufflaient les plus timides. « Impossible ! », scandaient les plus sceptiques. « Contrenature ! », murmuraient les plus craintifs. Pourtant, il ne s'agissait plus là d'une légende, d'un mythe ou d'un vulgaire conte ! Non… mais d'une vérité bien plus horrifiante. Une vérité que peu parvenaient à entendre, comprendre ou évoquer sans blêmir dans l'instant ; mais une vérité qui, galvanisée par les discours de milles survivants, ne cessait de hanter les songes de tous les sorciers du Monde…
Celle d'un enfant assoiffé de sang.
Celle d'un enfant vieux de deux milles ans.
Celle d'un enfant aux commandes d'une horde de démons.
Ainsi et bien que cela puisse sembler injuste à l'égard de ses bonnes intentions, de son aide précieuse et de ses étranges talents, il n'avait pas fallu longtemps avant de ne voir le Monde Magique s'étrangler d'ahurissement, de terreur, de consternation, d'horreur et d'effarement… Non pas à cause de son ce qu'il était, nuance ! – quoi qu'à bien y réfléchir, cela demandait aussi réflexion… – Mais bien à cause ce qu'il avait fait lors de cette ultime nuit d'affrontement.
Une nuit de carnage dépassant tout entendement.
Une nuit de massacre dignes des récits les plus troublants.
Une nuit de cauchemar comme on n'avait pas vu depuis longtemps.
Oui… ce qu'il avait fait ce soir-là ne méritait aucune description, aucune éloge, aucun applaudissement ; pas plus que les atrocités qu'avait commis son incontrôlable bande de chiens errants ! Mais à la différence de ces barbares, lui n'était qu'un enfant… un enfant dont les mains, le cœur et l'âme étaient couvertes de sang. Etonnant détail cependant ! En cet instant précis, personne en cette pièce n'avait encore entendu son véritable nom…
Connor…
Un nom d'apparence normal.
Un nom sans connotation macabre.
Un nom aux sonorités presque agréables.
Connor…
Un nom étonnement simple.
Un nom passablement enfantin.
Un nom qui semblait presque humain.
Connor…
Mais un nom devenu synonyme de malheur.
Un nom devenu égérie incontestée de milles terreurs.
Un nom dont le seul visage parvenaient à soulever les cœurs.
Connor…
Celui d'un enfant que la Gazette avait renommé Le Capitaine de l'Horreur.
Celui d'un enfant que les Survivants avaient baptisé Le Petit Eventreur.
Celui d'un enfant que le Monde avait appelé l'Ange faiseur de Veuves…
- Il… il est important que… que vous… vous preniez en compte que…
- Que quoi ?!
- Qu'il… enfin, qu'il… qu'il est un peu…
- Je me fiche de vos recommandations. Claqua-t-elle furieusement.
- Mais…
- Où est-il ?!
Oh bon sang…
- Je regrette mais… mais j'ignore où il…
- Vous mentez. Tonna-t-elle sans l'écouter.
- Non, je…
- Vous mentez !
Suscitant effroi et terreur d'un seul hurlement, Hermione vit les visages des soignants se décomposer en un instant. Livides face elle, tous la regardèrent dans l'écho de nouveaux tremblements, le regard bas et le souffle haletant à mesure que rayonnait la fureur de son aura grondante ; une aura aux ténèbres vrombissantes… une aura à la chaleur brûlante… une aura à la toxicité hurlante… une aura de pure destruction.
- N… no… non ! Honorable Initiée, je… je vous le jure…
Il bégayait.
Il paniquait.
Il s'empourprait.
- Je… je ne… ne sais pas !
- Si !
- Non !
Il suait.
Il bafouillait.
Il s'étranglait.
- Je… enfin, ja… jamais je ne… je ne mentirais…
- Vous mentez encore !
Il haletait.
Il tremblait.
Il s'étouffait.
- Vous… vous êtes mon… mon Initiée et ja… jamais je ne… je ne me per… permettrais…
- Assez !
Manquant de s'évanouir devant à elle, le médicomage se ratatina sur lui-même, fiévreux et blême sous le courroux de son regard mortel ; un regard que nul en ce royaume ne lui connaissait, mais dont le seul éclat… la seule lueur… et la seule promesse… suffirent à le plonger en Enfer.
- Ne me forcez pas à me répéter… Siffla-t-elle enragée.
- Mais… mais je…
- Dîtes moi où il est !
Seigneur… elle était folle. Il n'y avait plus le moindre doute, l'Initiée d'Honneur était devenue folle ! Démente ! Aliénée ! Absente ! Que dire… dénuée de toute raison ! De toute logique ! De tout bon sens ! Et le pire était qu'elle ne semblait pas s'en rendre compte ; pas plus que de sa magie, qui battant la mesure de son sang, avait commencé à napper ses poings d'étincelles crépitantes…
- Je vous laisse une dernière chance. Gronda-t-elle menaçante.
Oh non…
- Initiée, je… je vous en prie…
- Parlez !
- Mais enfin, je… je… je vous jure !
Non… il mentait. Il mentait ! Il mentait ! Il mentait !
- Je vous jure que… que je ne sais pas !
Il mentait pour l'attendrir.
Il mentait pour la calmer.
Il mentait pour la divertir.
Il mentait pour la tromper !
- Une dernière chance ! Hurla-t-elle sans respirer.
- Mais, je… je…
Malheureusement pour lui, le médicomage avait hésité pour la dernière fois.
Malheureusement pour lui, le médicomage avait menti pour la dernière fois.
Malheureusement pour lui, Hermione avait eu pitié de lui pour la dernière fois…
- Endoloris !
Ainsi, le premier sort fut lancé.
- Non !
- S'il vous plaît !
- Arrêtez !
Ainsi, le corps de médicomage s'écroula à ses pieds.
- Je veux des réponses !
Ainsi, ses cris d'agonie se mirent à résonner.
- Mais il… il ne sait rien ! S'étrangla une infirmière.
- Il vous l'a juré !
- Il ne ment pas !
- S'il vous plaît !
Ainsi, c'est toute son équipe qu'elle décida de faire payer…
- Reducto !
- Non ! Non ! Pitié !
- Sectum Sempra !
- Au seco…
- Incendia !
Ainsi, plus rien ne put l'arrêter…
- Non ! Non !
- Endoloris !
Enragée par leurs cris désespérés, écœurée par leurs mensonges éhontés et déconnectée de toute réalité, Hermione senti sa magie la submerger, sa haine la dépasser, son impatience la devancer et son désespoir la posséder… et pour cause !
- Attendez !
- Expeliarmus !
Son avertissement avait été ignoré.
Sa patience avait été bafouée.
Son ordre avait été défié.
- Non !
- Sectum Sempra !
Et se faisant, c'est l'essence même de son souhait qui avait été insulté.
- Pitié ! Stop !
- Dîtes moi où il est !
Un souhait que son cœur hurlait, que son âme pleurait et que sa magie appelait.
- S'il vous plaît ! Non !
- Endoloris !
Mais un souhait que nul en cette maudite pièce ne respectait…
- Initiée, je… je vous en prie ! Retrouvez la raison ! Supplia un interne tremblant.
- Je la retrouverais quand vous aurez répondu à ma question !
Hurlant plus fort encore, la jeune femme dévisagea l'homme d'un air féroce, le regard en feu et la rage au corp ; insensible à ses pleurs, elle fit voler sa frêle carcasse sans le moindre effort et le tînt en joug comme s'il n'eut été qu'un vulgaire microbe, prête à lui faire payer l'ultime mensonge de sa mort…
- Mais nous ne sav…
- Répondez !
- On vous le ju…
- Endoloris !
Mais comme tous les autres, son manque de réponse ne parvînt qu'à la déchainer plus encore…
- Bande de lâches ! Parlez !
Ainsi, c'est incapable de se mesurer, d'entendre les supplications de ses victimes pétrifiées ou encore de voir le sang qu'elle s'était mise à verser, qu'Hermione laissa sa rage exploser. Aveugle, sourde et sans pitié, elle jeta ses maléfices sans compter… déversa sa magie sans la moindre culpabilité… répandit la douleur sans regret… et embrasa le chaos de son âme décharnée.
- Dîtes moi où il est ! S'écria-t-elle possédée.
Une âme encore incomplète…
- Dîtes moi où il est !
Une âme à l'ancrage encore trop faible…
- Dîtes moi où est mon fils !
Une âme dont le plus grand souhait se tînt juste dernière elle…
- Her... Hermione ?
Voilà ce qu'on appel un réveil en fanfare XD En tout cas, j'espère que ça vous a plu !
A mardi prochain ! Bizzzeee
