Bonjour,

Merci pour votre accueil pour ce premier chapitre. Malheureusement le site déconne un peu en ce moment donc je ne sais même pas si j'ai reçu toutes vos reviews… Quoi qu'il en soit, les quelques unes que j'ai vues m'ont fait plaisir et je suis ravi de vous partager ce second chapitre en espérant qu'il vous plaira autant que le précédent même si je le trouve un peu moins bon…

Bonne lecture !

Chapitre 2 : Comment expliquer ses bonnes intentions

Quand il se réveilla, Harry était seul dans le grand lit. Il lui fallu quelques secondes pour que les évènements de la veille lui reviennent et il se senti rougir face au manque de pudeur dont il avait fait preuve. Il prit le temps d'entrer en contact avec sa magie et il senti le lien qui l'unissait désormais à deux vampires. Doucement, il caressa ce lien, il chercha à le comprendre, à en ressentir les implications et il eu la certitude que l'un des deux vampires était avec lui dans la pièce alors que l'autre était absent. Il ne connaissait pas encore assez bien leurs magies pour dire lequel était là mais il ne doutait pas qu'il serait bientôt parfaitement capable de les différencier. Il réalisa que le lien envoyait des informations sur ses émotions à ses vampires et devina que celui présent dans la pièce devait désormais savoir qu'il était réveillé. Il prit encore quelques instants pour savoir s'il pouvait bloquer ce flux mais une voix s'éleva dans la pièce.

- Ne faites pas ça.

Il ouvrit les yeux et fut surpris d'y voir clair alors qu'il ne portait pas ses lunettes mais il ne s'attarda pas sur la question et tourna son regard vers Séverus Rogue qui, assis à son bureau, semblait corriger des copies. Le professeur n'avait pas l'air en colère mais soucieux alors qu'il le dévisageait. Lentement, l'homme posa sa plume et se leva pour venir s'installer sur le lit près de lui. Il portait un pantalon noir et une chemise de la même teinte. Sa longue robe à boutons était pendue près de la porte. Harry ne put s'empêcher de le trouver beau ainsi plus naturel et sans son éternel air fermé et distant. Il semblait plus doux malgré son expression neutre.

- Le lien crée chez Lucius et moi un fort besoin de vous protéger et ça se traduit aussi par la nécessité de savoir où vous êtes et comment vous vous sentez. Je conçois parfaitement que ça puisse vous sembler invasif mais je vous demande de l'accepter. Un vampire peut devenir fou s'il perd le contact avec son calice et je ne veux pas de ça pour Lucius, tout comme je ne veux pas blesser des élèves par inadvertance.

Il marqua une pause et observa le jeune homme face à lui. Il sentait le lien le tirer, il avait envie de le toucher mais il se contint. Harry avait dormi tout le reste de la nuit et toute la matinée. Lucius ne devrait plus tarder à rentrer et il craignait de devoir répondre seul aux questions du calice qu'ils s'étaient égoïstement choisi. Il senti pourtant le calme du jeune homme, pas de colère contre lui, pas de peur, pas d'inquiétude. Il était totalement serein, comme si ce qu'il s'était passé était totalement normal. Son contact particulier avec le lien et sa complexité l'aidait peut être à mieux comprendre et accepter la situation. Décidant de jouer la carte de la transparence, Séverus reprit la parole.

- Je suis honnêtement très surpris que vous ayez un tel accès au lien et la possibilité de le manipuler ainsi mais je ne devrais pas puisqu'il n'existe que grâce à vous. Néanmoins, je vous le demande, n'y touchez pas, s'il vous plaît. Maintenant, si vous le permettez, je voudrais m'assurer que votre organisme supporte correctement les changements que cela implique.

Toujours silencieux, Harry se contenta de hocher la tête et Séverus sorti sa baguette pour la pointer sur lui. Très à l'écoute du lien et des réactions de son corps, il ressenti l'accélération de son rythme cardiaque mais constata que le jeune homme était toujours très calme. Rapidement, le vampire fit les sorts nécessaire et il hocha la tête pour lui même avant de tendre la main vers la table de nuit pour y sélectionner quelques fioles parmi celles qu'il y avait posé plus tôt dans la matinée. Il eut un temps d'arrêt en voyant les lunettes sur celle-ci et reporta son attention au regard vert qui l'observait toujours en silence.

- Vous voyez net sans lunettes ?
- Il semblerait. J'ai l'impression que mon ouïe est aussi plus fine mais les cachots sont trop silencieux pour que j'en sois certain.
- Ça me semble logique. Tenez, buvez-ça.

Et devant le regard calme mais l'immobilité du jeune homme il soupira légèrement, ce gryffondor ne pouvait pas entièrement changer.

- Un calice est censé réguler sa production sanguine en fonction de la demande et des besoins de son vampire, mais nous sommes deux et le lien est encore récent. Vous avez beau avoir dormi plus de douze heure, votre quantité de sang n'est pas totalement revenue à la normale. Tant que votre corps n'arrivera pas à faire la régulation seul, je souhaite que vous buviez des potions de régénération sanguine deux fois par jour.

Harry hocha la tête et prit la fiole pour la boire. En reposant le flacon sur la table de chevet, il réalisa qu'il y avait un bon stock de fiole. Le potioniste avait dû vraiment s'inquiéter de ses capacités de récupération après la ponction importante qu'il avait subie. Il leva un sourcil en direction de l'autre fiole et Séverus lui expliqua qu'il s'agissait d'une potion revigorante. Souriant, Harry la but aussi et après avoir reposé la fiole il plongea de nouveau son regard dans celui du professeur. Avec un sourire serein, preuve qu'il ne se sentait absolument pas en danger, il déclara :

- Je sens votre désir pour moi.

S'il était surpris, Séverus n'en montra rien. Il laissa son regard s'attarder sur ses lèvres un long moment avant de dériver vers sa gorge et de revenir dans ses yeux. N'y tenant plus, il glissa sa main sur sa joue et se pencha pour déposer ses lèvres sur les siennes dans un baiser chaste.

- Assurément, je vous désire, Harry. C'était sûrement déjà le cas avant, même si je n'en avais pas conscience. Mais aujourd'hui je serai idiot de ne pas le reconnaître.
- Allons nous continuer à nous vouvoyer ? Comment dois-je vous appeler ?
- C'est comme vous le désirez, Harry. Il est peu probable que je réussisse à vous refuser quoi que ce soit désormais.
- Votre caractère s'est-il transformé au point de faire de vous un Poufsouffle juste parce que vous avez couché avec moi, professeur ?

Le ton était moqueur mais Séverus ne releva pas. Au contraire, il comprit que par cette question Harry montrait qu'il n'avait aucune conscience du puissant lien émotionnel qui les unissait désormais. Il sourit tendrement et reprit son sérieux.

- Le lien… fait en sorte que la cohésion entre nous soit optimale. Si je vous refusais quelque chose ou me montrais trop dur et froid avec vous, vous seriez tenté d'interpréter ça comme un rejet. Ne dites rien, je sais que votre raison comprendrait parfaitement que c'est un comportement anodin de ma part et que c'est ainsi que je suis mais… le lien n'accepterait pas et créerait en vous un profond sentiment de rejet et d'abandon. Votre mal-être résonnerait aussitôt en Lucius et moi pour nous pousser à vous retrouver physiquement afin de vous rassurer. Pas que cela me dérange mais il n'est pas nécessaire de passer par toutes ces souffrances pour en arriver là.

Il marqua une pause puis reprit.

- De plus, j'ai bien senti que vous vous posiez la question d'empêcher le transfert de vos émotions par le lien. Gryffondor que vous êtes, vous pourriez vouloir couper cette partie du lien si vous avez des doutes sur notre sincérité à votre égard et cela aurait des conséquences catastrophiques. Vous vous enliseriez dans ce sentiment d'abandon avec toutes les idées noires afférentes et Lucius et moi pourrions nous déchirer à cause de notre aveuglement à votre état pendant que vous dépéririez. Soyez certain que votre survie et votre bien-être est aujourd'hui notre priorité absolue et pas uniquement parce que votre mort provoquerait la nôtre.
- Mais c'est bien parce que je suis votre calice que vous tenez à moi.
- Détrompez vous, Monsieur Potter… Harry… Nous vous avons choisi. Nous n'avons pas pris le premier élève venu pour lier notre couple, c'est vous que nous voulions et personne d'autre.
- Pourquoi ?
- Pourquoi vous, voulez-vous dire ?
- Non, bien que cette question m'intéresse aussi, pourquoi vouliez-vous un calice ?

Séverus ne répondit pas tout de suite. Il aurait voulu que Lucius soit là pour l'aider à répondre aux questions du jeune homme, il avait peur que son caractère irascible ressorte trop et que le gryffondor prenne mal l'une des réponses. Il soupira et s'appuya sur l'un des montants du lit à baldaquin pour réfléchir à la question. Sa voix était légèrement lointaine quand il répondit.

- Nous sommes des prédateurs, Harry. Nous avions beau nous aimer et être déjà liés fortement l'un à l'autre puisque c'est Lucius qui a fait de moi ce que je suis. Ça n'était pas suffisant. Quand l'un de nous allait chasser, nous rentrions en conflit. Nous avons essayé de chasser ensemble, de partager une proie… et nous avons failli nous entre-tuer. Nous avions perdu la raison… Il y a un mois, j'étais en train de me nourrir quand Lucius m'a rejoint… Quand j'ai repris mes esprits, il était presque mort, je l'avais violemment mordu et vidé de son sang en plusieurs endroits et je l'avais…
- Possédé avec une certaine vindicte.

Séverus se tourna d'un coup vers la porte et croisa le regard calme de son amant. Il revoyait le corps ravagé de l'aristocrate après cette nuit de violence. Il était tellement habitué à la culpabilité pour tant de choses dans sa vie qu'il aurait pu ne plus rien en ressentir mais voir l'état dans lequel il avait mis l'homme qui l'aimait l'avait ravagé. Il détourna le regard.

- Ça n'est pas le mot que j'allai utiliser.
- Et je ne veux plus t'entendre dire cet autre mot, Séverus. Si tu n'étais pas conscient de tes actes à ce moment là, je l'étais et je t'ai laissé faire. J'aurai pu t'arrêter, je ne l'ai pas voulu.

Le ton était dur et ferme. Séverus ne dit rien mais son regard resta tourné vers un pan de mur vide. Lucius entra alors dans la pièce et se pencha naturellement vers Harry pour l'embrasser tendrement sur les lèvres. Le jeune homme se laissa faire alors l'aristocrate pris place sur le matelas et reprit possession de ses lèvres avec plus d'envie et de passion. Sa main glissa sous les draps sur la peau nue de son calice et quand il se senti réagir il se redressa.

- Bonjour mon amour. Êtes vous assez reposé ?
- Pour recommencer ?
- Merlin, ne me tentez pas, Harry.
- Je vais bien mais Séverus a estimé que j'avais besoin d'une potion de régénération sanguine et d'une potion revigorante. Je n'ai pas encore essayé de me lever.
- Mais vous n'avez plus besoin de lunettes. C'est une bonne chose, vos yeux sont magnifiques.
- Merci, Lucius.

Les deux hommes frissonnèrent en même temps quand Harry prononça le prénom du Lord. Cela eut un effet direct sur le sexe de celui-ci qui dû prendre fortement sur lui pour ne pas se jeter sur son calice. Il expira doucement pour se reprendre et laissa ton front posé sur celui du jeune homme, les yeux clos. Dans un soupir, il lui souffla :

- Si nous avons mené les choses hier soir, Harry, vous devez savoir qu'il vous suffit d'un mot, voir même d'un seul regard pour avoir accès à nos corps. Nos natures sont celles de prédateurs comme l'a dit Séverus mais vous devez bien comprendre que nous avons remis nos vies entre vos mains et que malgré nos caractères forts vous être celui qui nous domine et non l'inverse car nous dépendons entièrement de vous.
- Et je ne comprends toujours pas pourquoi vous avez voulu un calice, surtout dans ces conditions… surtout moi.

Lucius sourit et se redressa. Le retour d'une conversation sérieuse allait l'aider à reprendre le contrôle de lui-même. Séverus ayant visiblement donné tout ce qu'il pouvait pour cette conversation, l'aristocrate décida de continuer les explications.

- Ne pas avoir de calice nous amenait à nous entre-tuer et ça n'était plus viable. Mais avoir chacun un calice était trop dangereux aussi. Le risque principal était que notre relation fasse dépérir nos calices et, par conséquent nous même. L'autre risque étant que notre lien avec nos calices surplombe notre propre lien et cela perdait alors tout son intérêt. La seule solution, trouvée par Séverus, était de se partager un calice… Mais ça ne s'était jamais vu.
- Plus que jamais vu, Luce, les vampires qui ont appris que nous cherchions à trouver comment faire nous ont chassé comme des mal-propres. Aujourd'hui, ils respecteront notre lien, j'espère, mais vouloir partager un calice leur semblait une hérésie.
- Pourtant nous avons continué nos recherches. Il nous est apparût assez rapidement que le seul critère était la puissance magique du calice. Et Séverus a voulu que nous intégrions un autre critère. Alors que j'estimais qu'il suffisait que notre choix se porte sur un homme nous plaisant à tous les deux physiquement, il a insisté pour que nous choisissions un homme homosexuel.

Harry se mit à rire mais ça n'était pas un rire franc, plutôt un rire blessé, dépité, et les deux vampires sentirent aussitôt la blessure au cœur que venait de ressentir leur calice. Séverus reporta aussitôt son attention sur lui alors que Lucius l'observait en cherchant ce qu'il avait dit. Mais Harry, presque hargneux, lui donna la réponse.

- Un sorcier puissant et gay. J'étais le choix parfait par défaut.
- Assurément pas ! Par Salazar, Harry ! Pensez vous que nous aurions confié notre vie à un sorcier choisi par défaut ? D'autant plus vous ! Pensez vous que Séverus a sauté de joie la première fois que j'ai évoqué votre nom ?

L'image d'un Séverus sautant de joie s'imposa brusquement dans l'esprit de Harry et il parti dans un fou rire qui laissa les deux vampires béat d'admiration devant la beauté de leur calice. Ils étaient tous les deux puissamment envahis par l'envie de prendre possession de leur amant et ils se prirent inconsciemment la main pour résister à la pulsion. Celui-ci se calma et les observa un instant. Puis il demanda dans un murmure :

- Est-ce le désir de sang ou de sexe qui fait briller vos yeux ?
- De vous.

La voix de Séverus était rauque et il se sentait trembler. Harry se redressa un peu dans le lit et le drap glissa sur son corps, révélant son torse nu. Un bruit de gorge résonna dans la poitrine de Lucius alors que son amant avalait durement sa salive. Harry sourit, tendrement.

- Je ne suis pas certain d'avoir l'énergie nécessaire pour reprendre une activité comme celle d'hier mais je suppose qu'il faut que mon corps s'habitue à vos soifs pour produire suffisamment… Et puis la potion de Séverus a sûrement déjà fait ef…

Sa voix se perdit dans un gémissement de plaisir alors que Lucius plongeait sur ses lèvres tandis que Séverus plantait ses canines dans son épaule. Sans hésiter, la main de l'aristocrate plongea sous les draps pour s'emparer du sexe tendu de son calice alors que Séverus léchait son torse en le parsemant de micro-morsures, prélevant quelques gouttes de sang à chaque fois. Harry se cambra, incapable de résister au plaisir qu'il ressentait, ses mains se perdant chacune dans les cheveux d'un de ses vampires. Quand Lucius migra vers sa gorge pour le mordre, il cria plus fortement son approbation et il ne fallu que quelques minutes de plus pour qu'il jouisse puissamment, couvrant le visage de Séverus de sa semence. Quand celui-ci se redressa, Harry rougit fortement mais il n'eut pas le temps de réagir que Lucius était déjà en train de lécher la face de son amant.

Complètement subjugué, Harry, qui retombait doucement de son orgasme, regarda Lucius et Séverus s'embrasser passionnément au dessus de lui puis se mordre l'un l'autre tout en plongeant chacun la main dans le pantalon de l'autre. Tout en grognant, ils échangèrent leurs sangs et se balancèrent forcement dans la poigne offerte jusqu'à jouir tous les deux presque en même temps. Alors que ses lèvres s'éloignait de la peau de Lucius, Séverus murmura un « je t'aime » si bas que Harry ne put l'entendre. Mais cela importait peu, l'amour entre les deux hommes, il l'avait deviné, il était visible dans chacun de leurs regards. Et pourtant, il ne se senti pas abandonné ni rejeté car il avait été le premier sur qui ils s'étaient jetés. Lucius sorti sa baguette pour les nettoyer tous les trois et s'étendit tranquillement contre le corps de son calice alors que Séverus se relaissait tomber contre le montant du lit pour reprendre les explications.

- C'est Lucius qui a proposé votre nom en premier, Harry. Ma rancune première s'est opposé à cette possibilité, il n'était pas envisageable pour moi à ce moment là, de m'accoupler avec le fils de James… avec le fils de Lily… Et pourtant l'idée a fait son chemin, je vous ai vu en classe, dans la cours, avec vos amis, parfois seuls aussi… mon regard était tout le temps attiré par vous. Il émane de vous une puissance magique que certains sorciers ressentent et à laquelle nous, créatures magiques, sommes très sensibles. J'ai toujours aimé les sorciers puissants, ils m'ont toujours attiré… C'est certainement pour ça que le rejet de Black et votre père m'était insupportable… Assurément aussi pour cette raison que j'ai voué allégeance à Voldemort… avant de revenir ramper aux pieds de Dumbledore. C'est quand… quand je vous ai vu utiliser de la magie instinctive… informulée et sans baguette que… que j'ai éprouvé du désir pour vous pour la première fois. Alors j'ai réfléchis à la proposition de Lucius… lui, il n'avait pas changé d'avis, il était convaincu que vous étiez le calice qu'il nous fallait. J'ai fini par accepter que vous n'étiez pas votre père… ni votre mère… mais aussi que je vous avais déjà donné ma vie depuis longtemps.

Il y eut un long silence dans la pièce et si ce n'était le lien, les deux vampires auraient pu penser que leur calice dormait. Lucius s'était lové contre lui, son nez planté dans son cou pour savourer son odeur. Après un temps, Séverus appela un elfe de Poudlard et demanda que leur déjeuner soit servi dans la pièce. Il passa une commande très précise concernant le repas de Harry. Celui-ci, les yeux toujours clos, sourit de cette attention tout en laissant ses doigts s'animer enfin pour aller se perdre dans les cheveux blonds du vampire près de lui. Une idée lui revint alors et il ouvrit les yeux pour trouver le regard sombre du Maître des potions.

- Professeur… vous ne m'avez pas répondu pour… vos cheveux…
- Quand vous avez une idée en tête, hein, Monsieur Potter…
- Je suis désolé, vous n'êtes pas obligé de…

Harry détourna le regard et les deux vampires sentirent aussitôt le sentiment de rejet qui l'envahissait. Lucius se colla plus fortement à lui en l'embrassant dans le cou alors que Séverus soupira lourdement.

- Monsieur Potter… Harry… Satané Gryffondor, je vous avais bien dit que vous alliez prendre mes mots de travers… Mon physique a toujours été une source de moquerie de la part de votre père et ses amis, comprenez que le sujet est sensible pour moi.
- Je suis désolé, je…
- Arrêtez de vous sentir si mal !

Brusquement, Séverus s'approcha de son calice et attrapa sa nuque pour plaquer ses lèvres sur les siennes. Il l'embrassa d'une manière dominatrice et passionnée aussi longtemps que nécessaire pour sentir son gryffondor céder et s'abandonner dans l'étreinte, ses angoisses calmées. Il se redressa alors mais resta sur le lit, la main sur son visage.

- Bon sang, Harry, je vous désire d'une manière déraisonnée, chaque contact avec votre magie me fait bander, je vous ai donné ma vie, vous êtes l'être le plus précieux à mes yeux… Comment pouvez vous imaginer que je m'éloigne de vous parce que vous trouvez étonnant que je sois beau et que je n'ai pas les cheveux gras.
- C'est sûr que dit comme ça…
- Le rituel qui a fait de moi un vampire a changé certains de mes traits mais surtout, c'est parce que nous sommes le week end que mes cheveux ne sont pas couverts de lotion protectrice… Demain matin il seront malheureusement de nouveau gras mais ils seront toujours doux quand je viendrai me coucher près de vous, je vous le promets.

Harry se mit à rougir d'être percé à jour. Un pop sonore lui donna la diversion nécessaire pour changer de sujet quand le repas apparut sur la table. Les deux vampires se levèrent et apportèrent le plateau près du lit pour que leur amant, toujours nu, se nourrisse. Harry remarqua qu'il n'y avait à manger que pour lui et les regarda avec étonnement. Il était convaincu d'avoir vu le professeur Rogue à tous les repas depuis la rentrée. Celui-ci répondit à la question muette :

- Nous ne mangeons pas, vous serez notre seule nourriture, désormais, Harry… Mais n'hésitez pas à manger pour trois, nous allons épuiser votre organisme qui aura besoin de tous les nutriments possibles pour suivre notre rythme. Votre corps va s'adapter et créer plus de sang. Vous serez un peu essoufflé au début mais ça devrait s'équilibrer rapidement.
- Entendu. Je n'ai plus à avoir de scrupule à manger de grosses portions, c'est ça ? C'est Ron qui serait ravi d'être un calice.

Il riait à l'idée mais les visages dégoûtés de ses vampires le stoppèrent. Il les regarda un moment avant de demander, suspicieux :

- Ron est un sang pur, pourquoi vous fait-il grimacer ainsi ? Je pensais que son sang serait plus savoureux pour cette raison…
- Le problème est plutôt lié au personnage qu'à son sang, Amour… Les Weasley ne sont pas vraiment des sorciers avec lesquels je m'entends…
- C'est peu de le dire… Mal… Drago est infecte avec Ron depuis le premier jour. Merlin…

Sa voix s'était éteinte en réalisant qu'il était amant avec deux Serpentards assurément détestés par ses meilleurs amis. Il se demanda comment lui-même avait pu prendre un tel recul et accepter cette relation dès l'instant où elle s'était présentée mais la réponse était évidente : il était passé outre ses rancunes contre Séverus Rogue depuis qu'il avait vu ses souvenirs et il avait découvert une autre image de Lucius Malfoy à travers les visions de Voldemort. Il n'éprouvait plus la même haine ou méfiance envers eux depuis longtemps. Néanmoins, cette réalité ne s'appliquait pas à ses amis ni, peut être, à ses amants. C'est donc assez inquiet, qu'il demanda :

- Est-ce que je peux… en parler à Ron et Hermione ? Les revoir, même ? Est-ce que je vais devoir devenir ami avec Mal-Drago ?
- Merlin, Monsieur Pot-Harry ! Nous ne souhaitons pas vous enfermer. Je ne doute pas un instant que Miss Granger et Monsieur Weasley seront informés avant la fin de la semaine. Miss Granger est de toutes façons bien trop intelligente pour ne pas comprendre ce qu'il se passe, je la soupçonne déjà d'avoir compris ma nature. Néanmoins, à part vos amis vraiment proches, je ne suis pas certain que tous les détails soient nécessaires… Dans un premier temps en tous cas, nous devons leur laisser le temps de digérer.
- Quant à mon fils, Amour… ça viendra en son temps… il n'est déjà plus en train de vous insulter à tout bout de champs, je me trompe ?
- C'est vrai…
- Il ne deviendra peut-être pas votre meilleur ami, mais il comprendra l'importance que vous revêtez pour moi et l'acceptera.

Le repas terminé, Harry se laissa aller contre les oreillers et les deux vampires le regardèrent s'endormir. Eux même avaient besoin d'un peu de repos mais Séverus ne se l'accorda pas. Après avoir tendrement embrassé Lucius qui s'endormait contre leur calice, il enfila son austère robe noire et quitta les cachots. Il devait discuter avec l'accroc des citrons.

Celui-ci l'attendait à son bureau, calme et le regard éternellement pétillant. Était-il possible qu'il soit déjà au courant ? Malgré sa transformation, le directeur lui proposait toujours ses bonbons quand il venait lui rendre visite. Ayant, comme toujours, décliné, Séverus prit place sur le siège désigné. Le silence s'étira un moment puis le vampire demanda :

- Vous avez sûrement une idée de la raison de ma présence, Albus, puisque rien ne vous échappe dans cette école. Dites moi ce que vous avez compris et je répondrai à vos questions.
- Très direct et bien peu Serpentard comme approche, mais je vais m'en contenter, vous voulez aller droit au but et je l'accepte. Je sais donc que Lucius Malfoy est dans vos appartements depuis hier matin et Harry depuis hier soir. Ils y sont encore tous les deux. Je sais aussi qu'un acte de magie puissant a eu lieu hier soir dans vos appartements. Les elfes ayant apporté un repas pour Harry ce midi, j'en conclu qu'il est le calice de l'un de vous. Puisqu'il est avec Monsieur Malfoy, je suppose que c'est lui. Vos motivations me sont inconnues car je sais que vous vous aimez mais je suppose que vous refuserez de m'en parler. Êtes-vous là pour me parler de la déscolarisation de Harry, Séverus.
- Vos déductions sont bonnes, Albus, Harry est désormais un calice. Mais vous vous trompez sur le résultat du rituel effectué hier soir. Comme vous le savez, Lucius m'est précieux et Harry est un sorcier particulièrement puissant. Nous avons tenté un rituel qui n'a jamais été fait et… nous avons réussi.
- Il est votre calice à tous les deux !

Albus Dumbledore ne cacha pas sa surprise et son admiration face à cet acte atypique de magie quand Séverus se contenta de hocher la tête. Il prit un instant pour réfléchir.

- Vous venez donc me demander l'autorisation pour que Harry et Monsieur Malfoy puissent dormir dans vos quartiers ? Ou la possibilité de dormir au Manoir tous les soirs ? Dites moi comment vous voulez vous organiser, Séverus, et je ferai en sorte que ça soit possible, ne vous inquiétez pas.
- Merci Albus. Je dois en discuter avec eux pour l'instant mais je voulais vous en parler avant. De plus, il est probable que Harry soit affaibli et ait besoin de notre présence de manière plus intensive pendant la semaine à venir, le temps que le lien se rassure.
- Je vous remercie pour cette démarche, Séverus. Mais dites moi… comment avez-vous convaincu Harry ?

Le vampire détourna le regard avant de rapidement se forger un masque froid et plonger son regard dans les yeux de son directeur sans lui répondre mais sa demi-seconde de honte avait suffit à Albus pour qu'il comprenne et le regard du directeur était devenu brusquement très sérieux. Séverus, soudain inquiet qu'on lui enlève son calice, se mit sur la défensive.

- Harry va bien, Albus. Il prend incroyablement sereinement la situation. Et pour tout vous dire, ce lien à trois n'aurait pas été possible sans lui, c'est lui qui a modulé la magie pour qu'elle accepte de le lier à deux vampires. La surprise du début passée, il a pris une part active au rituel.
- Le lien entre vous trois est complet ?
- Oui.
- Bien que je n'approuve pas vos méthodes, je ne m'opposerai pas à vous dans ce cas. Vous n'avez rien à craindre de moi, Séverus.
- Merci Albus.
- Allez donc les retrouver, mon garçon.