La configuration avait changé, mais pas l'action. Stiles était toujours dans cette salle de bain, à se faire prendre, cependant… Il était debout, cette fois, contre le mur presque glacé. Des doigts étaient entrelacés avec les siens tandis que la peau claire de ses fesses claquait contre le bassin de celui qui allait et venait sans vergogne à l'intérieur de lui. Un jeune homme qui prenait son pied avec lui – chose qu'aucun des deux n'aurait imaginée auparavant. Mais à ce moment-là, ça n'avait pas d'importance. Qui ils étaient importait si peu que Stiles Stilinski n'avait aucune réticence à être baisé par Jackson Whittemore. Il adorait ça sans réellement le savoir, sans même avoir conscience de ce qui se passait vraiment. Il était fatigué, ses jambes tremblaient, mais… De sa main libre, Jackson le maintint contre lui. Parsema son cou de baisers chauds ponctués par des gémissements rauques appréciateurs. Ce cocktail atypique embrasa Stiles avec une efficacité étonnante qui le fit supplier. Supplier de continuer. De ne pas s'arrêter. D'aller plus vite, plus fort. Jackson lui mordit l'épaule, juste à côté d'une cicatrice bien connue dont la vision attira son attention. Ses mouvements ralentirent sensiblement.
Jackson avait entendu parler de l'épisode des chimères qui avait eu lieu lors de sa longue absence de Beacon Hills… Et, dans le même temps, qu'un wendigo avait poursuivi l'hyperactif, laissant sur sa peau la trace de son passage avant de chuter et de s'empaler sur une barre de fer. Dans sa tête, l'histoire était floue et ces quelques pensées lucides étaient les rares qu'il arrivait à avoir en cet instant. Le fait est qu'il savait que Stiles avait été blessé, mais c'était la première fois qu'il en avait la preuve, qu'il y faisait attention.
Et elle lui glaçait le sang.
Ainsi, ses coups de bassin en furent impactés et Jackson perdit momentanément l'envie de continuer de…
… De faire quoi, au juste ?
Le kanima baissa les yeux et tomba sur la vue ô combien grisante de sa hampe entre les fesses étonnamment rebondies de Stilinski. Des fesses tachetées de grains de beauté tous plus petits les uns que les autres. Et Jackson, que la lucidité avait momentanément fait revenir sur terre, se retrouva rapidement rattrapé par cet étrange mélange entre son envie irrépressible de baiser et la drogue qui continuait d'embaumer la pièce. Sa main lâcha celle de Stiles, ses doigts se plantèrent dans la peau sensible de ses hanches et il donna un coup de bassin sec, sauvage. Il le désirait. Bordel, il en redemandait ! Il en redemandait sans même réellement le vouloir, sans être véritablement d'accord avec ce qui était en train de se passer. Car si Jackson Whittemore avait eu le luxe d'être complètement conscient, jamais il n'aurait ne serait-ce que posé la main sur Stilinski. Jamais il ne se remettrait à lui dévorer le cou, à le plaquer contre le mur, à coller son corps au sien pour le pénétrer plus fort et toujours plus profondément. Jamais il ne se délecterait des tremblements et des frissons de plaisir qu'il sentait alors qu'il pelotait son corps de toute part, jamais il ne jouirait d'entendre tantôt ses gémissements, tantôt ses cris. Ainsi, il laissa malgré lui ses instincts – contrôlés par la drogue – diriger ses mouvements et imposer un rythme qu'il savait apprécié par son partenaire actuel. Parce que Stiles, dans le même état de dépersonnalisation que lui, le lui faisait bien savoir. Aucun des deux jeunes hommes ne savait réellement ce qu'ils faisaient ni se rendaient compte de la portée de leurs actes mutuels… Mais leurs corps explosaient l'un et l'autre d'un plaisir à l'origine malsaine. Que pouvaient-ils faire pour lutter contre ce qui les manipulait ? Rien. Alors, ils profitaient à leur manière, s'unissaient sans vergogne, avec une énergie vibrante de fatigue. C'était fort, c'était torride, sauvage, dans un sens. La course au plaisir, au « toujours plus », était lancée. L'un et l'autre prenaient leur pied sans se douter des conséquences qu'aurait leur union, une fois qu'ils seraient sortis de cette torpeur infernale. Quelle importance ? Ni Jackson, ni Stiles ni aucun autre membre de la meute infecté n'était capable de réfléchir. Seule l'union des corps comptait.
Il n'y eut qu'un seul et unique moment où une certaine forme de douceur envahit les gestes de Jackson, et ce fut lorsque sa bouche descendit doucement et effleura cette cicatrice qui l'avait perturbé quelques instants plus tôt. Dans cet état d'inconscience éveillée, Jackson embrassa la peau abîmée, ignorant complètement l'aspect de ladite cicatrice. Nul doute que la blessure avait été mal voire jamais réellement soignée : en tous les cas, Jackson ne l'ignora pas et la traita avec autant de soin qu'il en avait jusque-là apporté au reste du corps de Stiles, à la différence qu'il se fit effectivement un peu plus doux à ce moment-là. Car même dans cet état particulier, Jackson ressentait, quelque part… Le besoin que Stiles sente que ça ne lui faisait rien ou en tout cas, que ça ne le repoussait pas. Et si Stiles se crispa lorsqu'il sentit les lèvres de Jackson sur sa peau à cet endroit-là, il se détendit rapidement jusqu'à fondre dans ses bras, rejetant la tête en arrière. Il laissait ainsi l'accès total à son cou tout en faisant comprendre à Jackson, dans un râle aussi fébrile qu'extatique, qu'il en voulait encore. Autant dire que le kanima n'allait pas se laisser désirer.
- J-Jacks…
Le kanima poussa un profond soupir rauque et reprit sans attendre un rythme soutenu sans cesser de plaquer l'humain contre le mur. Pour une raison obscure, son moi actuel adorait sentir son corps luisant de sueur collé contre le sien, tout comme il appréciait le fait de l'avoir dans ses bras et de le pilonner encore et encore, sans se lasser. Avant qu'il n'arrive, Stiles était passé de mains en mains et Jackson lui-même avait d'ores et déjà couché avec plusieurs membres de la meute. Tantôt passif, tantôt actif, le voilà qui prenait son pied comme jamais avec Stiles Stilinski. Si en général, sa voix l'insupportait, elle lui paraissait être à ce moment précis la plus belle mélodie qu'il ait jamais entendue. Chacun de ses gémissements, de ses cris, de ses soupirs… L'excitait à un point inimaginable, si bien que Jackson était complètement perdu, incapable de déceler ce qu'il aimait vraiment de ce que la drogue l'obligeait à apprécier. Simplement, il ne se contrôlait pas et ne pouvait rien faire d'autre que laisser parler son corps, lui-même manipulé, soumis à des pulsions sciemment provoquées… Qui ne lui étaient au départ même pas destinées.
C'était Stiles, complètement extatique et tremblant de désir et de plaisir, que la drogue concernait, au départ. Lui seul, qu'elle était censée contaminer. Et si l'hyperactif avait l'impression d'être au septième ciel tant ce qu'il recevait était magique, il n'avait pas conscience de ce que tout cela signifiait. Du fait, notamment, qu'il n'était pas en état d'accepter ou non une relation. Comme Jackson, comme les autres. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était donner et recevoir, prendre et offrir. Sans sentiments, sans réflexions. Soumis à une drogue volatile qui paralysait totalement son esprit, Stiles n'était rien de plus que sensations et tremblements. Le reste n'existait pas.
D'un coup, le vide. Stiles crut s'effondrer tant il n'avait plus de forces dans les jambes mais l'instant d'après, celles-ci se retrouvaient enroulées autour de la taille de Jackson qui, déjà, le pénétrait à nouveau en collant brutalement son dos contre le mur. Et il l'embrassait. Il l'embrassait sauvagement, à en perdre haleine, incapable de s'arrêter, de se dire que rien de tout cela n'était normal. Stiles répondait avec ardeur, sautait sur sa queue, branlait la sienne… Et faisait entamer à leurs langues un ballet aussi bestial que mouillé. Ils se voulaient et Stiles prenait plus son pied que jamais alors même qu'il n'était paradoxalement plus qu'un corps se mouvant sur un autre corps. Tremblant, dégoulinant de sueur et de sperme, chaud. Sa main libre partit se loger dans les cheveux de Jackson, les tira sans vergogne pour qu'il penche légèrement la tête en arrière. Le kanima, tout aussi soumis que lui à ce plaisir tout sauf naturel, accepta de lui laisser le libre accès à son cou, que Stiles dévora de baisers avant de se laisser dominer à nouveau.
Un coup de bassin plus fort que les autres cassa l'hyperactif tant les sensations le submergèrent. Il laissa échapper un gémissement des plus longs qui se mourut lentement alors que Jackson grognait et reprenait déjà sa bouche pour l'embrasser encore et encore. Si Stiles le laissa faire, il garda les yeux ouverts, vit des étoiles et se sentit complètement vidé… Mais encore fortement sensible. Ainsi, Jackson ne se retira pas et ce, même s'il avait joui en même temps que son partenaire. Leurs corps épuisés en redemandaient, encore et encore et c'était tel qu'aucun d'eux ne chercha à retrouver les autres qui continuaient leurs affaires dans le salon.
Par contre, Stiles embrassant avec extase son partenaire, aperçut du mouvement dans un coin de son champ de vision mais n'y fit pas vraiment attention. A vrai dire, il laissait Jackson mener la danse et griffait son dos tout en se mordant la lèvre inférieure dans une vaine tentative de se faire moins bruyant. Pour une raison qu'il ignorait, ce besoin se faisait grandissant.
Mais vint un moment où le « mouvement » devint une ombre, puis une silhouette qui se rapprochait à un rythme extrêmement lent.
Le regard vitreux de Stiles croisa celui, extrêmement sombre, de Scott.
