TU PEUX TOI AUSSI COMMANDER TA FICTION
Oui tu peux toi aussi commander une fiction en te rendant sur notre histoire "Commandes de fictions" ou sur notre forum, et review le mois en cours !
Hé ! Bien le bonjour (ou le bonsoir) à toi qui arrive sur cette histoire ! Mana2702d nous a demandé " Couple : Rhaenyra/Otto Hightower. Résumé : Rhaenyra voit d'un très mauvais œil le mariage d'Alicent avec son père. Pour se venger elle décide d'épouser Otto Hightower. Mais il y a quelques petites choses que ce couple n'avait pas prévu : Otto ne s'était pas attendu à un tel revirement lui pourtant si prévoyant, Rhaenyra ne s'attendait pas à tomber amoureuse de son mari et que ce dernier tombe amoureux d'elle en retour, et tous les deux ne s'attendaient pas à ce que leur devoir d'époux effectué seulement lors de leur nuit de noce suffise à créer un héritier. (En vrai je donne quelques idées mais c'est hyper libre quand on y regarde de plus près)"
Marina Ka-Fai, une des auteurs de notre collectif, a décidé répondre à cette commande.
Disclaimer : House of the Dragon est l'oeuvre de George R R Martin et de Ryan Condal.
Résumé : Non, ni lui ni elles n'auraient cru cela possible. Un mariage né d'une envie de faire du mal. Et malgré tout, deux caractères qui ont su se rejoindre à mi-chemin pour ensuite continuer main dans la main.
Le dragon et la tour
Dans les bras de la jeune femme, les enfants s'agitent. Les Sept l'ont bénie avec non pas un mais deux bébés: une princesse et un prince. Viserys observe sa fille, ému aux larmes: sa petite guerrière est désormais une femme. Il pense à Aemma, au bonheur et à la fierté qu'elle aurait ressentis si elle avait pu voir ses petits-enfants.
-Comment vas-tu les nommer? Demande le roi à son héritière
-Ma fille s'appelle Visenya.
Evidemment.
Ce nom qu'elle a à la bouche depuis des années.
-Parfait. Et pour ton fils?
-Viserys.
Les yeux paternels s'écarquillent.
-La princesse souhaitait vous rendre hommage. Commente Otto. Et moi aussi. En tant que sujet, que gendre et qu'ami.
Les yeux de la Main du Roi se posent sur sa fille au ventre rond. Les courtisans avaient fait le pari cruel de savoir si le roi allait avoir d'abord un fils ou un petit-fils. Il les comprend: si Alicent met au monde un fils, il pourrait prétendre à la succession. Sauf que Rhaenyra a été confirmée héritière, Viserys n'a pas changé sa position et désormais, elle est la mère d'un enfant mâle légitime. C'est un véritable casse-tête qu'il faudra résoudre. Après, si la jeune reine donnait le jour à une fille, elle épouserait son neveu, après tous, les Targaryen ne sont pas regardants.
-Ils sont magnifiques, Rhaenyra.
Son léger sourire montre sa sincérité même si elle reste toujours sur la défensive.
Rhaenyra regarde son époux, sourit à son tour et se souvient.
-Tu veux épouser mon père?!
La princesse regarde son amie avec dédain.
-N'as-tu pas épousé le mien?
Alicent a un rictus désabusé.
-Ne joue pas à cela, Rhaenyra. Je n'ai pas eu le choix. On ne refuse pas la main d'un roi. Encore moins quand ton père te pousse à l'accepter.
-Et c'est lui aussi qui t'a demandé de le séduire? Mon père est donc à plaindre, tu ne l'aimes pas.
-J'aime mon époux.
-C'est cela.
La jeune reine se rapproche d'elle.
-Tu as le choix, Rhaenyra. Un choix que je n'ai jamais eu. Tu peux prendre n'importe quel homme, ton père ne te le refusera pas! Tu pourrais même demander Ser Criston Cole ou Ser Harwyn Strong! Pourquoi mon père? Par vengeance? C'est petit, c'est mesquin...
-Forcément, tu goûtes à ta propre soupe.
-Tu ne comprends pas.
-Non. Et à dire vrai, je n'en ai plus aucune envie. N'est-ce pas drôle? Nous serons chacune la marâtre de l'autre.
Rhaenyra s'éloigne, laissant son ancienne amie seule. Une larme roule le long de la joue de la seconde épouse royale. Pourquoi les parents doivent-ils toujours tout gâcher?
-C'est une insulte, un outrage! Tempête Corlys. D'abord, le père marie sa fille au roi et maintenant, il épouse l'héritière? Est-ce donc qu'ainsi que l'on vole une couronne?!
-Ne comptiez-vous pas faire pareil, Lord Corlys, en faisant épouser votre fils à la princesse? Note Otto. Leur fils aîné aurait été héritier du trône de fer et l'autre le vôtre.
Pourtant, sous son attitude assurée, la Main n'en mène pas large. De tous les choix de Rhaenyra, c'est lui qu'elle a pris, l'option la plus improbable, peut-être la plus ridicule aussi. Il sent les yeux de Daemon sur lui, son sourire moqueur et pour une fois, il doit se ranger du côté du prince: tout ceci n'est qu'une immense farce. L'adolescente ne pense pas au royaume, aux alliés, aux connections. Elle veut juste faire souffrir Alicent, laquelle a épousé son père. Quelle enfant gâtée...
-Lord Corlys. Lance soudain le frère cadet du souverain. Si votre épouse et vous-même l'acceptez, quand elle sera en âge, je prendrai pour épouse votre Laena afin que les liens entre nos maisons soient renforcés.
-Laena n'a encore que quatorze ans. Répond l'homme, clairement surpris
-Je peux attendre. Cela me laissera le temps de finir le deuil de Rhea.
Il entend un ricanement.
-Vous n'épousez Laena que pour soutenir la bêtise de votre nièce. Lance un ministre
-Je peux avoir votre langue pour ça! S'énerve alors Viserys
Son adelphe, lui, observe son interlocuteur, les yeux glacials.
-Je soutiens la future reine comme l'oncle aimant et le sujet dévoué qu'elle mérite. De plus, je souhaite sincèrement raviver les liens entre ma maison et les Velaryon. N'oubliez pas que ma cousine est l'épouse de Lord Corlys. Rétorque-t-il
-Prince Daemon, votre offre m'honore. Mais je dois d'abord en parler à sa mère, mon épouse. Reprend le Seigneur de Lamarck
-J'entends, Lord Corlys.
L'oncle est aussi puéril que la nièce. Ils semblent ne vivre que pour le chaos.
Le mariage a été somptueux, digne de l'héritière du trône de fer. On les a laissés seuls dans la chambre nuptiale, Viserys n'ayant aucune envie de soumettre sa tendre enfant au cérémonial du coucher. Mais alors qu'elle ôte ses boucles d'oreilles, il se retire.
-Que faîtes-vous? Demande-t-elle d'un ton impérieux
-Je me retire, Votre Altesse. Je vous souhaite une bonne nuit.
-Vous ne me prenez pas?
-Altesse, vous êtes une enfant.
Elle se retourne, vexée.
-J'ai dix-sept ans. L'âge de votre fille, laquelle semble assez âgée pour coucher auprès du roi et porter sans doute un jour ses enfants.
Otto a un rictus mauvais.
-Me permettrez-vous d'être franc avec vous?
-Faites.
Il se rapproche, se penche au-dessus d'elle.
-Vous ne m'avez épousé que par caprice d'enfant gâtée qui ne comprend ni la chance qu'elle a, ni les courants politiques qui l'entourent.
-En cela, je suis la fille de mon père. Epouser Laena Velaryon aurait été la noce la plus avantageuse politiquement. Pourtant, il a pris votre fille, la fille d'un second fils, d'un chevalier.
-D'un chevalier qui a su monter pour devenir Main du Roi. Ai-je poussé ma fille dans les bras du roi? Oui. Je vous l'avoue sans honte et elle m'a obéi comme la fille dévouée qu'elle est. Vous, votre père a émis le pieux voeu de vous voir heureuse, cadeau rare dans votre rang et vous, vous vous contentez d'épouser un vieil homme parce que vous n'avalez pas que votre amie ne puisse pas être comme vous.
Les yeux de Rhaenyra brûlent de colère.
-Votre choix m'avantage, ma chère. Me voilà Main du Roi, beau-père du roi, gendre du roi. Peu importe de qui naîtra le premier petit-enfant royal, il aura le sang des Hightower dans ses veines. Oh, vous pourriez bien me tromper, je vous exposerais sans crainte. Je serais dans mon bon droit, vous seriez humiliée, décrédibilisée et alors les enfants de ma fille prendraient le pas sur vous. Ne comprenez-vous pas, Votre Altesse? Vous avez creusé votre tombe et vous avez sauté dedans à pied joint.
Elle déglutit.
-J'ai l'intention de vivre vieux, vous aurez donc à me souffrir un moment.
-Vous avez plutôt intérêt à bien me traiter et à ne pas faire de moi votre ennemie.
Elle se lève.
-Je suis la fille du roi Viserys. Je suis, pour l'heure, sa seule enfant et vous savez tout comme moi combien les bébés sont fragiles. J'ai été nommée héritière de mon père. Les nobles m'ont prêté allégeance, votre maison aussi d'ailleurs. Que dirait-on si le père de la bonne reine Alicent maltraitait sa femme? Cela rejaillirait nécessairement sur elle. Sur ses enfants: les pauvres, descendants de ce maudit Otto, agresseur de femmes!
Il a un léger rire.
-Vous êtes fine, Altesse. Croyez bien qu'il est de mon intérêt que ce mariage fonctionne. Du vôtre aussi.
-Dans ce cas, je veux qu'il commence bien: prenez-moi. Il est hors de question que je souffre de railleries parce que mon époux m'a snobée lors de notre nuit de noces.
Un haut-le-coeur lui soulève la poitrine et Rhaenyra se lève brutalement de la table de la salle à manger. Aussitôt, Viserys s'inquiète. Alicent pose sa main sur la sienne.
-Restez déjeuner avec mon père, je vais parler à Rhaenyra.
-Tu es un ange, Alicent. Sourit le roi. Mais ménage-toi, tu es fragile en ce moment.
La grossesse de la jeune reine a été annoncée à sa famille la veille. Rien d'officiel à la cour, on attend quelques lunes encore mais la joie de la souveraine était trop grande. Le Targaryen embrasse la joue de sa compagne, laquelle s'éloigne alors. Elle trouve son amie sur le balcon, tentant de prendre un peu l'air.
-Rhaenyra, veux-tu que j'appelle un médecin?
La concernée se tourne mais à peine ouvre-t-elle la bouche qu'elle s'effondre sans connaissance. Sa belle-mère l'attrape aussitôt, sans réfléchir, et hurle à l'aide. Otto, Viserys sur les talons, sortent de la pièce. La Main du Roi soulève son épouse et l'emmène dans ses appartements. Là, ils attendent l'arrivée du mestre. La reine tente de rassurer son mari. L'époux de la malade, lui, observe sa forme allongée, lui rappelant péniblement celle de sa première femme. Aime-t-il Rhaenyra? Non. Mais il y est attaché: il aime lui apprendre les arcanes de la politique.
-Que faisiez-vous? S'emporte le père anxieux quand arrive enfin le physicien
Rhaenyra reprend ses esprits quand elle respire un flacon de sel. Elle se laisse examiner sans protester.
-Que Votre Grâce se rassure. Sourit le médecin. Son Altesse est enceinte!
Viserys a un cri de joie. Alicent parvient à sourire, même si cela lui fait étrange. Les futurs parents, eux, échangent un regard. Une seule étreinte, rien qu'une... et pourtant, il l'a engrossée.
Etrangement, ni l'un ni l'autre n'arrive à se dire que cet enfant est l'enfant du devoir.
Pas quand ils arrivent à s'apprécier.
-Des gâteaux au citron!
Le sourire de la future maman est éclatant. Otto se surprend à apprécier de lui avoir fait cette surprise, d'y avoir pensé et de se dire qu'il faudrait le refaire. Dans son deuxième trimestre, Rhaenyra a une envie dévorante d'agrumes, notamment de citron et connaissant l'amour de la jeune femme pour les pâtisseries, il s'est dit que cela serait joindre l'utile à l'agréable. Elle en prend deux, lui en tend un.
-C'est toujours meilleur partagé.
Il s'installe à ses côtés, le déguste.
-Je vous aime bien, vous savez.
La confession de la princesse l'étonne.
-Vous, au moins, vous êtes franc. Vous me tenez tête. Et même si ce n'est pas de l'amour comme ceux des romans, vous faites attention, vous tenez à moi au-delà de la couronne, je le sens bien.
-Je vous aime bien aussi.
-Ce mariage aura donc été autre chose qu'une mise en bière.
-Je me suis donc trompé.
-Fait rare, mon époux.
Ils rient.
Leur baiser échangé est le premier depuis leur nuit de noces.
Ils considèrent que c'est là celui qui comptera comme le premier de tous.
Les enfants vagissent doucement. Otto caresse les cheveux de sa nouvelle fille, se penche, embrasse tendrement son épouse. Non, ni lui ni elles n'auraient cru cela possible.
Un mariage né d'une envie de faire du mal.
Et malgré tout, deux caractères qui ont su se rejoindre à mi-chemin pour ensuite continuer main dans la main.
Alicent se tend.
-Alicent? S'inquiète l'accouchée
Aux pieds de la reine, de l'eau... Viserys appelle aussitôt les sages-femmes et aide son épouse à partir. Seuls, les nouveaux parents éclatent de rire.
Décidément, cette famille est bien partie pour être encore plus compliquée et ce pour leur plus grand bonheur.
FIN
