Chapitre 18:

Le refuge et son gardien

Lorsque Akifumi entra dans son appartement en catastrophe après le tremblement de terre et la vague de magie, il tomba sur son fils, vêtu d'un yukata couvert d'un kimono noir et d'un haori gris, lourdement appuyé contre un mur et soutenu par Yoite, peinant à respirer, atrocement pâle et le regard trouble. Son front était ensanglanté, sa cicatrice saignant et il avait une grimace de douleur au visage. Il se précipita pour le soutenir, lui faisant doucement passer un bras sur ses épaules. Ce fut le dragon qui l'éclaira sur ce qu'il venait de se produire alors que le père essuyait le visage de son fils, enlevant le sang, Kira prévenant de l'attaque qui commençait, cela le paniquant:

- Il faut que je t'éloigne d'ici! s'exclama-t-il.

- On ne peut pas..., bredouilla Kira. Il a coupé toute magie... je suis le seul à encore pouvoir en faire et... je ne peux pas partir. Il y a les élèves... et Lucius. Le dojo... est sûr... il a tenu grâce à ma magie. Il faut y rassembler les élèves... Voldemort ne pourra pas entrer.

- D'accord mais je t'y mène en premier, imposa-t-il en le soulevant d'autorité dans ses bras.

- Les élèves..., bredouilla l'adolescent.

- C'est toi qui compte le plus pour moi Kira.

Le jeune homme ne protesta pas davantage, laissant son père le conduire en courant vers le dojo, hélant sur son passage tout ceux qu'il croisait, ordonnant de suivre. Les élèves ne se firent pas prier alors que l'alerte avait été donnée et que la panique régnait dans l'école. Kirarin lui, en profita pour projeter son esprit dans toute l'école, cherchant et trouvant chaque élève, chaque membre du personnel, constatant avec horreur que les mangemorts entraient dans le château sans que personne ne puisse se défendre. Sur le champs, il demanda à tout le monde de rejoindre le dojo, assurant que l'endroit était sûr. Il ne put faire plus que de suivre le repli de loin, encore secoué par la vague de magie viciée qui avait blessé la sienne. Ce fut en un temps record que son père l'amena au dojo, Kira le priant de le poser au seuil pour guider les élèves arrivant vers le dojo. Son père accepta à condition qu'il reste bien sur le domaine du dojo dont on pouvait sentir les protections toujours actives. Le jeune homme acquiesça, appuyé contre le pilier du premier Torii avec Katsuo et Yoite, dirigeant les élèves déjà arrivés en les priant d'avancer sur le chemin jusqu'à la salle d'entraînement, ce qu'ils firent sans protester, un peu paniqués. Il en profita pour se redresser et poser une illusion de magie sur son front pour que personne ne voit si le sang se remettait à couler de sa cicatrice cachée. Il fit ensuite tout ce qu'il put pour tenter de se reprendre un peu, sachant que lui seul pouvait encore intervenir.

Les élèves ne firent même pas attention à son état de faiblesse visible, obéissant et avançant vers le dojo en courant. Les premiers professeurs arrivèrent rapidement, le directeur ne tardant pas lui même. Ils rejoignirent Akifumi qui leur expliqua rapidement et ils l'aidèrent à faire entrer les élèves dans le dojo, ayant constaté avec horreur qu'ils ne pouvaient plus faire de magie. L'alerte donnée rapidement et Kira ayant tout aussi vite lancé son appel, la grande majorité de l'école arriva en quelques minutes seulement, le jeune professeur sut sur le champs que tous n'y étaient pas parvenus. Finalement, on vit les mangemort arriver au triple galop sur l'entrée du dojo et tous s'y replièrent rapidement, Kira refermant les portes d'une pensée, les bouclant. Le silence tomba alors derrière elle, les élèves et les adultes amassés là sous le choc de ce qu'il se passait. Ce fut Akifumi qui brisa cet instant en accourant vers son fils:

- Kira! Est-ce ça va?!

Il l'entoura d'un bras, le calant contre lui et le soutenant fermement. Tous portèrent leur attention sur le jeune professeur, découvrant soudain qu'il était bien mal en point. L'infirmière de l'école accourut comme les autres adultes, observant l'adolescent appuyé contre son père, en sueur, tremblant et pâle.

- Que lui arrive-t-il? demanda Pomfresh.

- Kira est extrêmement sensible à la magie. La vague de pouvoir qui vient de secouer Poudlard nous a causé des malaises à tous mais pour lui, cela a blessé directement sa magie, expliqua Akifumi en les faisant hoqueter d'effroi.

Tous savaient en effet que ce genre de chose était très douloureuse et dévastatrice, expliquant l'état du jeune homme.

- Cet endroit tiendra-t-il? demanda Dumbledore. Les protections de Poudlard sont tombées.

- Mes protections ne sont pas celles de Poudlard, répondit Kira la voix basse. Le dojo tiendra. Les barrières de Poudlard ne sont pas tombées. Elles ont été annulées pour un temps. Quelques heures au plus, comme votre capacité à tous d'utiliser la magie. Je ne sais pas comment ils ont fait mais c'est ce qu'il se passe. Il sera... impossible de partir ou de venir sur le domaine de l'école par un moyen magique pendant des heures. Il nous sera impossible d'appeler du secours. Mais le dojo est sûr pour le moment. Il a été secoué mais il tient.

- Tout les élèves sont-ils arrivés ici? demanda Minerva terriblement inquiète.

- Non, répondit Kira en les tendant, certains sont aux mains des Mangemorts.

Il gémit de douleur en serrant les dents, son état se rappelant à lui dans cette agitation et Akifumi le rattrapa lorsque ses jambes refusèrent de le porter davantage:

- Kira! s'exclama-t-il. Tu dois te reposer, dit-il en le soulevant dans ses bras.

- Rassemblons tout le monde au bâtiment, faisons le compte des absents puis nous aviserons, dit alors Dumbledore.

Akifumi ne l'avait pas attendu, déjà partit vers le dojo avec son fils dans les bras, les élèves s'écartant de son passage. Ce fut dans un silence et une ambiance lourde que tout le monde descendit vers la construction, les élèves qui n'étaient jamais entrés ici découvrant l'endroit. L'ambiance du lieu eut au moins le mérite de détendre et d'apaiser un peu tout le monde et bientôt, les professeurs faisaient le compte des manquants. Les plus jeunes et les blessés furent installés à l'intérieur, les autres restant à l'avant du dojo, entourant les statues. Kira avait rapidement été installé à l'intérieur par son père, qui s'était assis au sol pour le tenir contre lui, grinçant des dents en sentant sa fièvre. Il rageait alors de ne rien pouvoir faire pour son fils. Il ne pouvait même pas faire apparaître un verre d'eau pour lui donner à boire! Il ignora royalement le reste, concentré sur son enfant. Celui-ci sembla se reprendre doucement au fil des minutes, lui offrant un petit sourire rassurant:

- Ça va aller papa, ne t'inquiète pas, murmura-t-il dans leur langue.

Akifumi ne dit rien, la gorge serrée mais il l'aida à mieux s'installer lorsqu'il voulut s'asseoir. Le jeune professeur regarda alors autour de lui, avisant les enfants terrorisés. D'une pensée ardue, il fit apparaître boissons et nourriture pour tous ainsi que des couvertures et un nécessaire de soin en voyant qu'il y avait quelques blessés légers, certainement des chutes dans la fuite. Il continua en protégeant les élèves dehors du froid et de l'humidité ainsi que de la pluie si elle venait à tomber, réchauffant l'air autour d'eux et leur procurant des cousins pour mieux s'installer. Et très vite la voix de Dumbledore s'éleva:

- Qui peut utiliser sa magie? demanda-t-il alors que comme tout le monde il avait vu les changements.

- C'est Kira, répondit Akifumi la voix forte.

Il fut cependant très inquiet de voir son fils partir dans une violente quinte de toux à cet instant:

- Arrête Kira, tu ne dois pas faire d'effort. Tu es mal en point, dit-il alors que le directeur les rejoignaient.

Il était accompagné des directeurs de maisons, de l'infirmière, de Lucius et de Sirius.

- Comment faîte vous? demanda le vieil homme.

- Ma magie n'est pas la vôtre, répondit-il en reprenant son souffle. Je ne suis pas privé de la mienne comme le dojo n'est pas tombé même si j'ai été blessé par cette vague de magie. Madame Pomfresh, il y a de quoi faire des soins, quelques élèves sont blessés.

- Merci, lui dit-elle avant de se précipiter pour s'occuper de cela.

- Dîtes moi, s'il y a besoin... d'autre chose.

- Non, stop, ordonna son père. Tu te reposes, tu ne fait plus rien Kira. Tu n'es pas en état. Tu es plus blessé et mal en point que n'importe qui ici.

- Manque-t-il beaucoup d'élèves? demanda l'adolescent.

- Une quinzaine, déplora Minerva abattue. Tout les autres sont ici.

- On va les récupérer, bredouilla le jeune homme.

- Comment? questionna Severus. Le Seigneur des Ténèbres et ses mangemorts les tiennent et nous ne pouvons rien faire avant plusieurs heures.

- Ils n'ont pas attaqué pour capturer quinze élèves, nota Akifumi. C'est autre chose qu'ils veulent.

- Ils veulent prendre Poudlard oui, tout le monde le sait, remarqua Chourave.

- Peut-être. En tout cas, ils sont toujours là, posa Kira.

- Comment le savez vous?

- Je le sens. Ils cherchent un moyen d'entrer ici, dit-il en faisant hoqueter de peur les élèves autour d'eux.

- Le peuvent-ils? demanda Dumbledore.

- Ils n'entreront pas, assura Kirarin en soulageant tout le monde, mais ils vont essayer. Il y a de fortes chances qu'ils tentent de nous approcher par la forêt ou le lac s'ils essayent de nous atteindre. Directeur, y-a-t-il quelqu'un, à Pré-au-lard, qui réagira vite et bien s'il reçoit un message d'alerte?

- Pourquoi? questionna l'homme.

- Je peux... envoyer un message jusque là bas, répondit-il en surprenant tout le monde. Il mettra un peu de temps à arriver mais c'est notre meilleure chance d'appeler du secours.

- Abelforth, mon frère, dit-il alors. Il travaille à la Tête du Sanglier, il fera ce qu'il faut.

- Bien, approuva Kira en faisant apparaître un parchemin et une plume pour lui tendre. Écrivez lui, je me charge d'envoyer le message ensuite.

Le directeur acquiesça et prit le tout, s'éloignant pour écrire la missive. Minerva, Filius et Pomona le suivirent avec Sirius, Severus et Lucius restant non loin des deux japonais. Akifumi lui, était complètement concentré sur son fils qui fermait les yeux de fatigue, le visage tendu alors qu'il tremblait, atrocement pâle.

- Professeur Snape? interpella-t-il. Pouvez vous me passer un verre d'eau s'il vous plaît? demanda-t-il sans même le regarder.

L'homme accepta pourtant d'un signe de tête, partant vers l'une des tables basses chargées de boissons et de nourritures matérialisées par l'adolescent.

- Est-ce que ça va aller? demanda Lucius le regard posé sur le jeune homme.

- J'aimerais pouvoir le dire, répondit Akifumi très inquiet. Merci, dit-il alors que Severus lui tendait un verre d'eau qu'il récupéra. Tiens Kira, boit un peu, ça va te faire du bien.

Le jeune homme ouvrit les yeux pour avaler quelques gorgées, aidé par son père qu'il remercia ensuite.

- Vous devriez... aller veiller sur les Serpentard, remarqua Kira en regardant les deux professeurs. Dans cette situation, ils risquent des ennuis avec les autres élèves et nous n'avons pas besoin de ça.

Tout deux ne purent qu'approuver, repartant vers l'extérieur où les verts et argents s'étaient rassemblés non sans jeter un regard au jeune homme mal en point. Akifumi vit ensuite son fils refermer les yeux, son visage passant à une expression plus concentrée et sereine typique et il comprit qu'il entrait en méditation légère certainement pour apaiser son pouvoir malmené par l'assaut initial de Voldemort. Il le laissa faire en silence, jetant un coup d'œil à Yoite qui observait lui aussi intensément l'adolescent. Le dragon releva alors le regard vers lui et son inquiétude palpable ne fut pas pour le rassurer. Ils reportèrent tout deux leur attention sur Kira, veillant. Autour d'eux, les élèves participant au cours du japonais et qui, tous, appréciaient leur jeune professeur regardaient dans leur direction avec inquiétude comme de nombreux autres. Et beaucoup observaient aussi cet endroit nouveau pour eux et sa magie si apaisante. Les panneaux du dojo étaient grands ouverts, laissant voir les alentours, le lac et la forêt, ceux installés à l'extérieur pouvant voir l'intérieur comme à l'inverse. L'ambiance particulière eut le mérite d'apaiser tout le monde et en particulier la peur panique de certains élèves qui se rassuraient auprès de leurs amis et de leurs professeurs leur assurant qu'ils étaient en sécurité. Et certain pleuraient d'angoisse pour leurs camarades attrapés par les mangemorts. Un silence lourd seulement coupé de murmures s'installa doucement, comme s'il ne fallait pas faire de bruit de peur d'être trouvé.

Quelques minutes plus tard, Dumbledore retournait vers l'adolescent avec son message, Kira ouvrant les yeux à son approche. Le vieil homme lui tendit le parchemin plié en quatre et il le récupéra. Il le posa à plat sur l'une de ses mains, usant ensuite de son pouvoir. Ceux qui le pouvaient virent alors la feuille s'animer pour se plier tel un origami et prendre la forme d'un petit renard qui s'ébroua dans la main du japonais. Il regarda ensuite autour de lui, l'air attentif avant de bondir et de partir en courant. Il sortit du dojo et fila entre les arbres, prenant la direction grossière de Pré-au-lard sous les regards étonnés de tous.

- Il mettra au moins une heure à atteindre le village, signala Kira. Reste à espérer que votre frère s'y trouve bien en ce moment et que rien ne l'arrêtera en route. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour qu'il passe inaperçu et qu'il arrive à destination.

Dumbledore acquiesça simplement, se détournant ensuite pour aller vers Lucius et Severus l'air grave.

- Il pourrait au moins te remercier, grinça Akifumi.

- Ce n'est pas pour lui que je le fais alors je m'en fiche, répondit faiblement Kira.

- Comment tu te sens? questionna son père en écartant une mèche de cheveux de son visage.

- Ma magie a été secouée et ça n'a pas arrangé les effets de ce jour précis mais ça pourrait être pire. J'arrive à la calmer doucement.

- Tu as besoin de quelque chose?

- Non, ça ira papa, tenta-t-il de rassurer. Je vais méditer un peu pour essayer de rétablir au mieux ma magie, dit-il en serrant les dents sous un assaut douloureux.

Akifumi le serra un peu plus contre lui, embrassant son front, le soutenant comme il pouvait, terriblement inquiet. Il rêvait de pouvoir appeler Rui à cet instant pour protéger et soulager son enfant mais forcé de constater que même son lien avec le dragon était inhibé, il ne pouvait rien faire. Il regarda Kira fermer les yeux et se détendre difficilement pour remettre de l'ordre dans sa magie. Le jeune homme lui, fit tout se qu'il put pour se stabiliser au plus vite malgré la douleur, la faiblesse, la fièvre et tout les symptômes qu'il avait toujours à cette date. Il avait du mal à respirer, tremblant, ayant l'impression que sa tête allait se fendre en deux. Pourtant, il devait se ressaisir. Il était le seul à pouvoir agir dans cette situation. Il avait promis que le dojo ne tomberait pas mais il savait qu'il était très affaibli et si Voldemort et ses sbires attaquaient les barrières, elles finiraient par tomber. Il y avait toujours Fujin et Raijin bien sûr mais ici, sous cette invocation qui avait ses règles, les dieux ne pouvaient que protéger des attaques les élèves présents sur le terrain du dojo uniquement. Ils ne pouvaient pas attaquer et donc ça ne réglait pas le problème. Sans compter qu'en terre étrangère, ils étaient moins puissants, la chose empirée par la perturbation magique et qu'il y avait beaucoup d'assaillants et beaucoup de cibles à préserver alors ils pouvaient être débordé et il le savait. Il devait être opérationnel pour les pires des cas qu'il imaginait déjà: que les élèves capturés servent d'otages pour les faire abdiquer. Ce serait bien le genre de l'ennemi. Si cela arrivait, il était le seul à pouvoir intervenir.

Il se concentra un moment pour se stabiliser avant de lancer son esprit vers le château. Très vite, il y trouva la présence d'une partie des Mangemorts, de Voldemorts, les otages tenus à l'extérieur avec le reste des troupes. Une bonne cinquantaine d'assaillants en tout. Voldemort voulait Poudlard d'une part, la chose était certaine. C'était une place forte renfermant montagne de secrets de magie et un symbole fort en Angleterre. Il ne devait pas y parvenir, il ne pouvait donc les laisser en prendre possession. S'ils s'installaient, ils pourraient ensuite tenir la place sans trop de problème s'ils faisaient bien les choses et Voldemort était loin d'être stupide. S'il arrivait à faire de l'école son repère, il aurait un abri où il serait quasi impossible de l'atteindre, un QG de choix. Cela ne devait pas arriver. Il mobilisa donc sa magie l'envoyant expulser les intrus du château. Ceux-ci disparurent des couloirs pour réapparaître dehors sans comprendre ce qui leur arrivait alors que tout les accès du château se fermaient soudainement hermétiquement devant eux, scellés par Kira qui poussa un puissant cri de douleur à la souffrance que cet effort provoqua en lui. Au dojo, tous se tournèrent d'un bloc vers l'endroit où se trouvait le jeune professeur à ce cri, très inquiets. Akifumi, redressa un peu son enfant, peinant à contenir sa panique en le voyant me mettre à saigner du nez.

- Kirarin?appela-t-il anxieusement.

Dumbledore s'approcha rapidement avec Pomfresh, Lucius, les directeurs de maison, Sirius, Sinistra et Hagrid. Ils ne purent de constater les dégâts sur le jeune homme plus pâle qu'un mort, tremblant comme une feuille, la respiration erratique et sifflante, saignant du nez et gémissant douloureusement.

- Kirarin? appela son père. Yoite, il a fait quelque chose pas vrai? demanda-t-il en relevant un regard alarmé vers le dragon.

- Il a projeté sa magie vers le château mais je ne sais pas pourquoi. Il est faible et sa magie est en piteux état.

- Kira, tu m'entends? demanda le père anxieux.

Le jeune homme ouvrit les yeux pour le regarder.

- Qu'est-ce que tu as fait? demanda Akifumi.

- J'ai scellé le château et mis les mangemorts à la porte, dit-il en surprenant tout le monde.

D'aussi loin, sans que personne ne s'en aperçoive, réaliser un acte magique de cette ampleur dans son état était un exploit et tous le savaient bien.

- Arrête, ne fais plus rien, s'agita le père dans leur langue. Tu n'es pas en état pour des efforts pareils!

- Papa, Poudlard ne doit pas tomber ou se serait une catastrophe dans cette guerre. Si le dojo est attaqué, je n'aurais d'autre choix que d'intervenir. Il tombera sans soutient et même Raijin et Fujin n'y pourront rien. Je suis le seul capable de faire face. Tu vas devoir me laisser faire. Si je ne fais rien, il y aura beaucoup de blessés et probablement des morts et nous aussi on sera pris dedans de toute façon. Autant que je sois le seul à être touché.

- Ça pourrait te tuer, répondit-il les dents serrées.

- On en n'arrivera pas là je te le promet, assura-t-il avec un sourire doux. Je vais avoir besoin d'un peu de repos ensuite quand toi, Lucius et tous ici seront en sécurité. Ça va faire mal, ça va faire du dégât mais ça ne me tuera pas. Promis. Fais moi confiance s'il te plaît. Il s'agit juste de tenir jusqu'à l'arrivée des renforts. Une heure environ, ce n'est pas grand chose.

- C'est beaucoup trop dans ton état.

- C'est nécessaire. Il n'y a pas d'autres solutions et la Magie m'aidera, assura-t-il avec confiance. Tout ira bien.

Akifumi le regarda, terriblement inquiet mais il savait que son fils avait raison. Il maudissait pourtant son impuissance. Pourquoi l'avait-il laissé venir en Angleterre où il ne faisait que souffrir?

- Ça va aller, posa de nouveau l'adolescent en repassant à l'anglais.

- Poudlard est fermée? demanda le directeur.

- Oui, acquiesça-t-il en portant un regard trouble sur lui. Ils ne prendront pas le château. J'ai scellé les entrées, ça devrait tenir plusieurs heures.

- Pourquoi? demanda Dumbledore.

- Vous posez la question? releva Akifumi l'air agacé. C'est évident. Ce château, cette école dans les mains de Voldemort, dit-il sans aucune crainte pour le nom, serait un désastre dans cette guerre. Il ne faut pas être devin pour le comprendre.

- Puis-je faire quelque chose? demanda madame Pomfresh en s'accroupissant face au père pour voir le fils.

Elle semblait bien plus inquiète pour lui que pour leur discussion.

- Vous n'y pouvez rien, répondit Kira. Les blessures de la magie ne se soignent que par le repos et le temps. Mais c'est gentil, merci.

- Dumbledore! hurla soudain une voix amplifiée à l'extérieur attirant l'attention générale.

On entendit les exclamations et les cris de peur de quelques élèves alors que le directeur et les professeurs sortaient pour aller vers cet appel. Sentant parfaitement que l'ennemi était là, approchant par la forêt, Kira se força à se reprendre. La barrière du terrain du dojo ne s'élevait qu'à cinq mètres de la construction et elle ne cachait pas l'endroit des yeux extérieurs. Les élèves pouvaient donc parfaitement voir le Seigneur des Ténèbres et ses mangemorts approcher comme eux pouvaient les voir. Les adultes allèrent au devant des arrivants, restant pourtant soigneusement dans les protections. Le jeune professeur quant à lui se concentra d'abord pour envoyer une vague de calme aux élèves, leur assurant d'une pensée que tout irait bien et qu'ils furent les seuls à entendre.

- Aide moi à me lever s'il te plaît, demanda-t-il à son père.

Bien que réticent, celui-ci le fit, sachant qu'il n'y avait pas le choix. Kira eut bien de la peine à trouver son équilibre et à obliger ses jambes à le porter mais il y parvint, son père le tenant fermement. Akifumi demanda à un élève de lui tendre un linge apparut un peu plus tôt et on lui passa sans protester. Il essuya le sang du nez de son fils, un peu rassuré de voir que le saignement s'était arrêté, puis il épongea sa sueur. Cela fait, il le guida vers l'extérieur, Yoite et Katsuo sur les talons. Lorsqu'ils arrivèrent auprès des professeurs et du directeur, l'ennemi arrivait aussi en face. Voldemort avait la même apparence que le jour où il avait attaqué leur maison au Japon. Il était cependant plus pâle, ses veines ressortant un peu sous sa peau. Son serpent était à ses pieds une fois encore et autour d'eux des mangemorts en robes noires, masqués. Ils se plantèrent à quelques mètres de la protection du dojo, sentant certainement sa présence. Kira et son père étaient derrières les autres, encore cachés mais ne manquant pas une miette de ce qu'il se passait.

- Vieux fou, cracha Voldemort en fusillant son adversaire du regard. Depuis quand Poudlard possède un lieu de ce genre?

- Cela ne te regarde en rien Tom, répondit-il calmement.

- L'écriteau portait le nom de Uizado, nota le Lord Noir. Ton nouveau petit professeur serait-il auteur de cet endroit? s'amusa-t-il un peu moqueur. Il paraît qu'il a une magie particulière. Où est-il? gronda-t-il menaçant.

Kira regarda son père avec un air rassurant, se redressant et mettant en place un masque d'assurance, se forçant à se tenir fièrement malgré ses symptômes visibles. Il quitta l'appui d'un Akifumi très tendu mais qui le laissa faire et Kira reporta son regard devant:

- Je suis là, dit-il d'une voix calme mais forte.

Cela sembla surprendre tout le monde qu'il ose s'afficher et plus encore quand il posa une main sur le bras du professeur Sinistra devant lui, lui demandant implicitement de s'écarter pour qu'il puisse passer. La dame le regarda, inquiète consultant du regard le père qui acquiesça d'un signe de tête. Elle se poussa alors un peu et Kira avança pour se retrouver devant, son père dans son dos. Ce fut avec assurance et sans peur aucune qu'il posa les yeux sur Voldemort et ses sbires.

- Un gosse, ricana le Seigneur des Ténèbres. Tout ce que l'on dit sur toi me semble très surfait.

- Pourtant vous ne pouvez entrer dans mon dojo, rétorqua Kira très calme. Votre réputation doit-être surfaite aussi.

Tous furent désarçonnés par son aplomb et son culot à oser insulter l'homme le plus dangereux du pays et le visage de celui-ci se peignit de colère. Il lança un doloris tonitruant vers le jeune homme, les élèves eurent des exclamations de peurs, les adultes se tendirent et reculèrent un peu d'un réflexe mais Kira resta imperturbable, comme son père. Le sort s'écrasa contre la protection qui s'illumina à l'impact, disparaissant ensuite de nouveau.

- Avance donc au lieu de te cacher comme un couard derrière ta barrière, lança Voldemort provocateur, je te montrerais à quel point tu ne vaux rien.

- La provocation ne sert à rien contre moi, répondit-il calmement. Ce n'est pas ainsi que vous me ferez bouger. Il faudrait être stupide.

- Dans ce cas, peut-être que ça, ça te fera sortir toi qui protège tout ce petit monde avec tant d'ardeur, sourit-il sadiquement.

Sur un geste de sa part, quelques mangemorts s'écartèrent d'autres avançant en poussant brusquement la quinzaine d'élèves otages devant eux. Les jeunes étaient ligotés les mains dans le dos et bâillonnés, certains en larme ou tremblant comme des feuilles, ayant visiblement été un peu malmenés. Tout le monde au dojo se tendit atrocement à cette vue, certain élèves hoquetant d'effroi en comprenant ce qu'il se passait. Kira se concentra sur eux un instant un peu rassuré de sentir qu'ils allaient physiquement bien, juste un peu bousculés. Il s'assura aussi qu'ils soient bien tous là, satisfait de constater qu'il avait tout les manquant devant lui.

- Qu'est-ce que vous voulez? demanda-t-il platement.

- Pour commencer, Dumbledore et le château. Je veux que celui qui a bouclé l'école retire ça et s'avance.

- Et ensuite? continua Kira.

- Tu feras tomber cette protection vermine et je disposerais de vos vies. Si tu obéis, je peux accorder un peu d'indulgence, dit-il l'air très généreux, et épargner les élèves.

- Pourquoi céderions nous tout cela alors que je sais que tu n'as aucune parole Tom? releva Dumbledore.

- Sinon je tue un à un tes élèves vieux fou, dit-il en terrorisant un peu plus les jeunes devant lui, doucement, très doucement, susurra-t-il.

- J'ai plus d'élèves à protéger derrière moi, répondit le directeur en choquant tout le monde.

- Tu les laisserais mourir plutôt que de te livrer? rit Voldemort. Pour le plus grand bien n'est-ce pas? L'intérêt du plus grand nombre, s'amusa-t-il. Pas si bienveillant que cela au final mais cela, je le savais déjà, dit-il avant de tourner le regard vers Kira. Toi qui semble bien plus soucieux de la protection de tes élèves, livre moi Dumbledore et je te rend quelques gosses, fait débloquer le château et je t'en rend d'autres.

- Livrez vous, ordonna sur le champs Kira à Dumbledore la voix tranchante avec l'intention de le tester. Leur sécurité est votre responsabilité, posa-t-il. Dans toutes les situations.

Le directeur lui lança un regard noir, comme lui intimant silencieusement de se taire mais il n'y fit pas attention.

- Vous êtes le directeur de cette école, remarqua-t-il. Vous devriez être blessé et mourir avant que quoi que ce soit ne touche un élève, c'est votre devoir, c'est aussi celui des professeurs.

Dumbledore ne répondit rien, ne bougeant pas et reportant son regard sur Voldemort qui riait un peu.

- Il ne bougera pas de lui même, posa-t-il. Monsieur pense que sa vie vaut plus que des centaines d'autres.

- Vous n'êtes qu'un pauvre lâche Dumbledore, il n'y aurait normalement même pas à hésiter sur la question, lança Kira avec dureté de manière à être entendu de tous.

Stupéfiant ensuite tout le monde sauf son père s'y attendant, il avança lentement, sans peur aucune, noble et digne. Son katana désormais bien connu dans l'école apparut dans sa main, ce que Voldemort et ses sbires remarquèrent sans mal.

- Belle magie sans baguette et informulée mais ça ne t'aidera pas face à nous, ricana le Lord Noir. Que comptes tu faire avec ce couteau à papier au juste?

Kira ne répondit pas, le regard fort et déterminé alors qu'il faisait un effort titanesque pour ne pas flancher et marcher correctement, cacher sa douleur et ses tremblements. Il fit finalement un pas en dehors de la barrière, tous s'en apercevant sur le champs, Voldemort souriant.

- En voilà un qui a du cran, dit-il moqueusement.

- Je ne le demanderais pas trente six fois, dit fermement l'adolescent. Libérez ces jeunes gens et partez d'ici, ordonna-t-il.

- Comment oses tu vermines?! s'insurgea Volemort.

Dans la foulée, il lui lança un doloris qui fit sursauter tout le monde dans son dos et qui, à la stupeur générale, se figea à un mètre du jeune homme, disparaissant ensuite en poussière. Face à lui, Voldemort fut visiblement surpris, comme ses mangemorts.

- Libérez les et partez, ordonna-t-il une deuxième fois.

Sur un signe de son opposant, ce fut cette fois un mur de sorts qui lui fut envoyé, les élèves criant de peur derrière lui en regardant le spectacle effroyable, voyant déjà leur professeur réduit en miettes. Seulement, une fois encore, tout les sorts se figèrent à un mètre de lui, disparaissant quelques secondes plus tard. Kira serra furtivement les dents, luttant pour se tenir et ne rien laisser paraître. Pourtant sa vue se troublait et la douleur était atroce, il n'était pas en état pour ça mais il n'avait pas le choix. Il fallait en premier lieu récupérer les otages et c'est ce qu'il fit. Il mobilisa sa magie alors que les sorts disparaissaient, entourant chaque prisonnier d'une bulle lumineuse protectrice qui se mit aussitôt à léviter et à venir rapidement vers le dojo. Voyant cela, les mangemorts répliquèrent, lançant des sorts vers les élèves qui leur échappaient. Kira les arrêta tous de la même manière que les fois précédentes avant de se mettre en position pour dégainer son katana. Il le fit d'un geste vif et ample très élégant, la lame décrivant un large arc de cercle devant lui. Le mouvement de l'arme dessina un raie de lumière dans l'air qui fila vers ses ennemis, passant juste au dessus de leurs têtes pour faucher les arbres qui furent coupés nets sur son passage. De nombreux troncs s'écroulèrent autour et derrière Voldemort et ses hommes sur plusieurs mètres, faisant tomber un silence très surpris sur tous, personne ne s'attendant à ça. Lorsque le bruit des chutes d'arbres cessa, Kira se redressa lentement, rengainant avec habilité et dardant un regard déterminé sur le Lord Noir. Derrière lui, les otages avaient passé la barrière, récupéré par les professeurs qui les détachaient avant de les laisser à l'infirmière, la bibliothécaire et les autres élèves dont les plus âgés vinrent aider. Contrairement à ce qu'on aurait cru, Kira ne réintégra pas le dojo et sa protection, restant planté à l'extérieur.

- Partez, ordonna-t-il de nouveau la voix plus faible.

- Un coup de semonce impressionnant, releva Voldemort légèrement en regardant les arbres fauchés par la simple sortie de sa lame. Tu es trop gentil. Mais ça ne change rien. Je ferais tomber cette barrière de force s'il le faut. Elle a tenu mon rituel mais elle est très instable et je suis sûr que tu le sais, sourit-il. Crois-tu la défendre en restant là? Je te mettrais à genoux et je tuerais tout le monde ici.

- Moi vivant, vous ne toucherez personne derrière moi, rétorqua Kira la voix bien plus faible qu'auparavant.

- Tu ne vivras plus longtemps ne t'inquiète pas, s'amusa son opposant. Aussi étrange et gênante que soit ta magie, tu ne seras pas difficile à tuer dans ton état. Regarde toi! Penses-tu faire illusion?

Et en effet, tout le monde pouvait voir le jeune professeur atrocement pâle et tremblant, respirant très difficilement et serrant les dents de souffrance, transpirant dans la fièvre, incontestablement en piteux état. Il était pourtant là, campé sur ses pieds, sans peur, déterminé et faisant preuve d'un courage incroyable.

- Je vivrais bien assez longtemps pour être tout ridé et avoir des cheveux blancs alors je ne m'inquiète pas trop, répondit-il avec aplomb.

- Tout seul contre une cinquantaine? demanda le Lord en relevant un sourcil. Tu es amusant vers de terre. As-tu perdu la raison?

- Qui dit que je suis seul? sourit Kira. Fujin! Raijin! appela-t-il.

Sur le champs, les grandes statues devant le dojo s'illuminèrent et vibrèrent, attirant l'attention générale. Deux grandes formes spectrales faîtes de fumée s'en échappèrent, coulant pour se rassembler de part et d'autre du jeune japonais, sur le terrain du dojo. Elle disparurent peu à peu pour laisser place à deux silhouettes massives de quatre mètres de haut. Deux personnages très impressionnants dont-il émanait une forte magie se révélèrent. L'un avait la peau rouge, l'autre verte. Tout deux vêtus dans un style qui rappelait nettement les samouraï japonais de l'ancien temps, portant quelques pièces d'armures, tout deux le visage couverts de masque de Oni intimidant, tout deux dotés de longues et abondantes chevelures argentés hirsutes. Tout deux se tinrent droits, légèrement tournés vers Kira, les bras croisés sur leur poitrine.

- Ces insectes insignifiants vous importunent-ils Kirarin-sama? demanda Rajin sa voix profonde et forte.

- Bien évidemment crétin, répondit l'autre. Eh les chiffons noirs! Comment osez vous indisposer Kirarin-sama?!

En face de lui, tout les mangemorts avaient reculé un peu, visiblement impressionnés et apeurés par la puissante invocation. Mais Voldemort lui, semblait amusé.

- Pathétique tentative d'intimidation, dit-il. Me prends tu pour un idiot? demanda-t-il au jeune homme. Ces choses qui sont certainement de pauvres petits dieux de ton pays ne peuvent pas agir au delà de ta protection, leur invocation y est limitée c'est flagrant. Sinon pourquoi rester pile à la limite. Ils ne te seront d'aucune aide et tout dieux qu'ils soient, ils ne pourront nous contenir.

- Nous n'en n'aurons guère besoin, ricana Fujin pas vexé pour un sou et qui comme son frère savait parfaitement ce que comptait faire leur invocateur. Kirarin-sama peut largement se débarrasser de vous sans nous.

- Il pourrait même tous vous tuer tellement simplement que s'en serait ennuyant, rit Raijin en surprenant tout le monde et en tendant quelques mangemorts. Il est simplement trop respectueux de la vie pour le faire.

- N'en reste pas moins que vous n'avez aucune chance contre lui, termina le premier. Nous sommes juste là pour admirer le spectacle et lui assurer qu'il n'a pas à s'inquiéter pour ceux qu'il protège.

L'un comme l'autre avait bien saisis que Kira les avait appelé dans une manœuvre d'intimidation, espérant avant tout faire abandonner ses ennemis. Si leur apparition et son effet tombaient à l'eau avec le savoir de Voldemort, ils pouvaient en rajouter une couche en vantant ainsi l'adolescent. Kira profita d'ailleurs de cela pour poursuivre dans l'élan, priant silencieusement la magie naturelle de lui venir en aide. La magie sauvage et naturelle présente partout était neutre lorsqu'il s'agissait de combat et elle n'attaquerait personne pour lui, ne blesserait personne pour lui, ne le protégerait pas. Cependant, elles pouvait créer des phénomènes inquiétants autour de lui pour renforcer l'intimidation et il la pria donc de le faire. Cela lui coûterait bien moins d'énergie que d'agir lui même alors qu'il peinait déjà terriblement. Dans le même temps, il reposa la main sur la garde de son katana, comme prêt à dégainer et cela tendit les mangemorts. Il laissa aussi une aura de magie puissante et perceptible pour tous l'entourer simplement sans en faire autre chose. La magie sauvage lui répondit finalement et diverses choses se passèrent alors. Un vent fort se mis à balayer la forêt, le sol trembla un peu, l'air se réchauffant vibrant, l'eau du lac derrière lui s'agita s'élevant telle des serpents de mers sortant et replongeant dans l'eau, gigantesques. Des silhouettes de fumée sombres et se mirent à courir un peu plus loin entre les arbres, attirant les regards. Des grondements inquiétants, s'élevèrent de la forêt. Le ciel s'assombrit, les éclairs et le tonnerre ne tardant pas à se montrer. Tout cela angoissa manifestement ses ennemis qui s'agitèrent, tendus, raffermissant leur prise sur leurs baguettes en regardant partout autour d'eux.

- Partez, ordonna de nouveau Kira durement.

Tous fixèrent leurs regards sur lui, impressionnés par son aura de puissance et plus encore par toutes les manifestations magiques autour de lui, persuadés que cela venait de lui. Seul Kira savait qu'en réalité, c'était la magie naturelle qui répondait à sa prière, provoquant maints phénomènes qui bien qu'étonnant, ne feraient de mal à personne et ne l'aideraient pas. Mais ça, lui seul le savait. Avec ça, il espérait décourager ses ennemis et les faire partir, sentant qu'il ne tiendrait pas aussi longtemps qu'il le voudrait, luttant comme il pouvait pour ne pas s'effondrer. Il savait qu'il ne tiendrait pas jusqu'à l'arrivée des renforts et qu'il n'arriverait pas à repousser une attaque massive. Il devait les faire partir. Seulement, s'il sentait les mangemorts apeurés prêt à détaler, ce ne fut pas le cas de leur maître qui s'était pourtant fait bien plus sérieux en regardant autour de lui.

- Comment? demanda-t-il. Tu n'es même pas censé pouvoir encore faire de la magie après mon rituel.

Kira ne répondit pas et soudain, une chose changeant dans ses perceptions attira son attention. Une, deux, trois... dix nouveaux arrivants avançaient vers eux par la forêt. Et il les reconnu sur le champs, sentant les fortes protections autour d'eux. Il sourit un peu alors que lui seul l'avait perçu: l'aide arrivait. Il envoya son esprit vers eux, leur expliquant ce qu'il se passait de brèves pensées laborieuses avant de cesser, épuisé. Deux minutes plus tard, Une branche craqua sur la droite des mangemorts qui se tournèrent d'un bloc dans cette direction. Un homme asiatique avançait vers eux, assuré et confiant, habillé comme un moldu, émergeant d'une de ces silhouettes noires et fumantes le nimbant un moment. Autour de son cou, un pendentif brillait visiblement alors qu'il tenait une baguette en main.

- Qui es tu? gronda Voldemort.

Une autre branche craqua à gauche et après son grand-père, Kira vit son arrière grand-père émerger, suivit d'Haiko, Soren, Seigi, Masao, Tsukiyo, Kahei, Hayate et Setsuna. Tous tenant leur baguette, certains des katanas en plus, les pendentifs de Rui brillant puissamment autour des cous, les protections du dragon les entourant. Kira sourit, Rui avait dû sentir que quelque chose n'allait pas et il avait envoyé la famille, le soulageant beaucoup. Tous regardèrent les japonais émerger d'un peu partout sans que personne ne s'y attende, fusillant du regard les mangemorts et leur maître.

- Qui êtes vous? redemanda ce dernier agacé.

- Les Uizado, répondit Rengu avec assurance en surprenant tout le monde. En général, nous apprécions peu de voir des membres de notre famille menacés de la sorte, dit-il avec un regard pour Kira visiblement très mal. Partez, ou nous vous y obligerons sans douceur.

Vexé, le Lord Noir lui lança un Avada stoppé net par les protections de Rui.

- Inutile, posa Satoshi, vous n'êtes pas en mesure de nous atteindre, nous en revanche...

Doucement, tout les membres de la famille s'approchèrent de Kira en les contournant, venant l'entourer alors qu'Akifumi les rejoignait, venant soutenir son fils. Il le pouvait maintenant. Leur famille n'avait pas été touchée par le rituel, ils pouvaient donc faire de la magie et ils étaient protégés par Rui. Ils allaient s'en occuper pendant que lui s'occuperait de Kira, ne pouvant faire plus.

- Akifumi, ramène Kira dans la barrière, ordonna Rengu.

Le père ne se fit pas prier, soulevant son fils qui avait résorbé son aura et cessé ses efforts, rassuré par l'arrivée des leurs qu'il savait en mesure de prendre le relais maintenant, à l'abri sous les protections de Rui. Grâce à cela, même à un contre cinq, ils pouvaient gérer la situation. Il céda donc, son père le soulevant alors qu'il s'effondrait en retenant un cri de douleur et bien vite, il fut de retour dans la barrière, Fujin et Raijin se plantant en garde devant lui. Les deux groupes s'affrontèrent du regard alors que les manifestations magiques cessaient tout autour, le silence tombant. Et dans le dojo, tous observaient avec attention, surpris par cette arrivée. Tout fut immobile un instant et soudain, ce fut avec un cri de rage que Voldemort lança le combat, les Uizado s'y jetant sans hésitation ni crainte. Tout alla très vite et malgré le flagrant déséquilibre de nombre, ce furent les japonais qui prirent l'avantage, pas un sort ne les atteignant alors que leurs protections faisaient leurs offices, s'illuminant un peu sous les nombreux impacts. Les mangemorts eux, n'avaient pas cette chance et très vite, de nombreux furent assommés, piégés ou blessés. Voldemort eut beau faire lui aussi, pas un sortilège n'atteignit sa cible. Il s'obstina pourtant mais lorsqu'il ne lui resta plus que quelques mangemorts opérationnels, les autres plus ou moins gravement atteints alors que ces adversaires n'avaient visiblement pas la gentillesse du jeune professeur, il dut se résoudre à l'évidence et sonna la retraite. Tous sortirent alors des portoloins et très vite, il n'y eut plus un mangemorts dans les environs. Voldemort parti dans un cri de rage et le silence retomba d'un coup, l'immobilité s'installant un instant avant d'être brisé par Setsuna:

- Kira! hurla-t-il en courant vers son grand-frère tenant son fils.

Toute la famille se précipita d'ailleurs auprès du père qui s'était accroupi au sol, tenant un Kira convulsant presque, gémissant de douleur, brûlant de fièvre, le teint cadavérique, peinant à trouver de l'air. Son nez saignait et il crachait du sang en toussant, les affolant.

- Soren, Haiko, retournez à Pré-Au-Lard chercher Hideaki! ordonna Satoshi.

Sur le champs, les deux hommes firent apparaître des balais qu'ils enfourchèrent, filant ensuite vers le ciel puis le village.

- Hideaki ne pourra rien faire, s'alarma Akifumi. C'est sa magie qui est touchée, dit-il alors que d'un regard il ajoutait sans un mot un « en plus du reste » implicite que tous saisirent.

- Il faut invoquer Rui-sama, intervint Raijin penché sur eux.

- Seul Rui-sama pourra l'aider dans l'état où il est, appuya Fujin.

- Votre lien avec lui fonctionne n'est-ce pas? demanda Akifumi en regardant sa famille dont pas un ne faisait attention au public nombreux qui observait. Vous pouvez l'appeler.

- Oui, acquiesça Rengu. La terrasse, dit-il en regardant autour de lui, il faut de la place.

Sans perdre une seconde, Akifumi se releva en tenant délicatement son fils et ils filèrent vers la terrasse du dojo, tout le monde les laissant passer devant l'urgence évidente. Dés qu'ils y furent, les nouveaux arrivants fermèrent les yeux et levèrent leurs baguettes, se concentrant visiblement. Une seconde plus tard, leurs pendentifs irradièrent d'une lumière encore plus forte, presque éblouissante, une magie puissante et pure s'animant soudain au dessus du lac. Ce fut avec stupeur que les anglais virent un gigantesque dragon asiatique apparaître là, splendide, magnifique et débordant de puissance. Rui ne matérialisa en une minute, dans toute sa magnificence et sa force, impressionnant tout le monde. Aussitôt qu'il fut bien là, son regard tomba sur le jeune professeur dans les bras de son père:

- Kirarin! s'exclama-t-il de sa voix grave et profonde.

Il ondula rapidement dans l'air où il lévitait, descendant vers la terrasse en ignorant le reste. Les élèves de Poudlard reculèrent prudemment à l'approche de l'immense dragon, ne se sentant pourtant pas en danger et subjugués par ce spectacle. Fujin et Raijin s'inclinèrent à cette apparition, à genoux au sol, les mains posées devant eux et tête basse face au dragon. Il vint se poser sur le lac sans s'enfoncer dans l'eau, approchant de la terrasse alors que Akifumi s'avançait vers lui. Focalisé sur le jeune homme souffrant, la créature put bientôt l'effleurer du bout de son imposant museau. Elle ferma les yeux et une douce lumière irradia de leur contact, une magie ancienne et puissante pulsant soudain. Cela dura de longues minutes sans que personne ne bouge, les japonais entourant le père et son fils l'air très inquiets mais ne redoutant pas une seconde le dragon. Le phénomène cessa finalement et Rui redressa un peu la tête, son regard restant sur Kira. Celui-ci respirait un peu mieux et tremblait moins fort, les saignements ayant cessé mais il n'y avait que cela de mieux.

- Je ne peux faire plus dans son état, remarqua le dragon.

- Est-ce qu'il va s'en remettre Rui-sama? demanda Sestuna venu prendre la main de son petit frère dans la sienne.

- Avec beaucoup de repos, ça devrait aller, assura le dragon en les soulageant. Que s'est-il passé Akifumi? J'ai soudain perdu tout contact avec vous deux et sentit une douleur fulgurante venir de Kirarin.

Le père lui expliqua alors et le dragon soupira lourdement.

- Savez vous comment il a pu bloquer la magie de la sorte Rui-sama? demanda Satoshi.

- Oui, répondit-il. On appelle ça de la magie chaotique, de la magie contre la magie elle même. C'est une pratique contre nature, pervertie et malsaine comme rien d'autre ne peut l'être. C'est de la magie qui blesse et tue la magie. Un rituel de ce genre réclame de nombreux sacrifices de vies magiques intelligentes, dit-il en choquant tout le monde. Beaucoup ont dû mourir pour mettre en œuvre cette attaque. Le rituel annule tout dispositif magique en place sur la zone où il est lancé, empêche toute magie classique, rend inutiles les objets enchantés et prive tout être magique de ses pouvoirs. Cela pour quelques heures environ. Kirarin est différent par sa magie particulière mais lui, il a été blessé dans son pouvoir. C'est comme si le rituel avait forcé pour le séparer de sa magie sans y parvenir et ça fait du dégât.

- Y-a-t-il un moyen de se protéger de cela? demanda Dumbledore qui s'était avancé.

Il reçut une salve de regards noirs de toutes la famille, le dragon dardant sur lui ses yeux tranchants luisant de colère:

- Je ne t'ai pas adressé la parole sorcier! claqua-t-il en surprenant tout le monde par son agressivité. Je te conseille de ne pas venir m'importuner toi qui a déjà mis en danger de mort deux de mes protégés aujourd'hui. Reste donc à ta place, tu ne sais pas à qui tu t'adresses.

Cela dit, tous pantois devant la réprimande faîte à Albus Dumbledore par un dragon parlant, le dit dragon reporta son attention sur les japonais:

- Kirarin a besoin de repos, dit-il plus doucement, restez veiller sur lui jusqu'à ce qu'il aille mieux, dit-il aux nouveaux arrivants qui acquiescèrent. Gardez le au dojo le temps que son état s'améliore. Raijin, Fujin! interpella-t-il avec autorité en se tournant vers eux.

- Hai! Rui-sama, répondirent-il en cœur.

- Veillez sur lui le temps qu'il se remette, ordonna-t-il.

- Hai! dirent-ils ensemble.

Le dragon balaya ensuite tout les présents de ses yeux perçants et tous baissèrent le regard en croisant le sien. Il s'arrêta une seconde sur Lucius sans que qui que ce soit d'autre que le concerné ou les Uizado ne s'en aperçoive mais il ne dit rien, reportant son attention sur ses protégés. Il avança ensuite le museau vers Akifumi pour toucher son front. Une seconde plus tard, son pendentif brillait puissamment, le faisant soupirer de soulagement. La créature renouvela avec l'adolescent avant de reculer.

- Notre lien est rétabli, annonça-t-il alors que le père l'avait nettement senti. Je ne peux rester mais je veillerais de loin, dit-il alors qu'il commençait à disparaître.

- Merci Rui-sama, remercia Akifumi.

Le dragon lui donna un signe de tête avant de disparaître complètement le silence tombant. Une minute plus tard, Soren et Haiko revenaient avec Hideaki laissé au village alors qu'il ne savait pas se battre, le médicomage se précipitant sur Kira dés qu'il posa le pied sur la terrasse, toute la famille se concentrant sur le cadet pour faire tout ce qu'il serait possible pour le soulager. Fujin et Raijin disparurent et le silence retomba tous se remettant difficilement de tout ce qu'il venait de se produire. Mais progressivement, on réalisa que l'on venait de se sortir d'une attaque d'envergure du Seigneur des Ténèbres qui aurait pu être dévastatrice. Et cela, c'était uniquement grâce au jeune professeur Uizado autour duquel sa famille s'affairait l'air inquiète. Le calme revint progressivement, tous tournés vers les japonais.

Ceux-ci bougèrent finalement alors que Akifumi s'était accroupi au sol avec son enfant et Hideaki. Il se releva, les autres penchés sur eux s'écartant un peu. Dans ses bras, tous purent voir le jeune homme endormis ou peut-être inconscient, le visage en sueur, très pâle, tremblant, les yeux cernés et les traits tendus de douleur, respirant laborieusement. Entouré des siens, Akifumi réintégra l'intérieur du dojo, Tsukiyo demandant gentiment à quelques élèves de se pousser un peu pour faire une place. Tous obtempérèrent sans broncher et Rengu fit bientôt apparaître un confortable futon dont Setsuna écarta la couverture, permettant à son grand-frère de déposer Kira avec délicatesse. Le jeune professeur fut soigneusement couvert et Hideaki fit apparaître une bassine d'eau dont-il imbiba un linge avant de le déposer sur son front. Akifumi s'assit près de lui, ne voyant que lui et Setsuna, Hayate et Kahei en firent autant.

- Excusez moi, fit soudain une voix.

Toute la famille se tourna pour tomber sur l'infirmière qui avait l'air incertaine, regardant Hideaki:

- Êtes vous médicomage? demanda-t-elle.

- Oui, approuva l'homme un sourire doux aux lèvres.

- J'ai des élèves en état de choc et je ne peux pas faire de magie, pouvez vous...? demanda-t-elle.

- Bien sûr, répondit-il sur le champs en se relevant et en la rejoignant.

- Comment va-t-il? demanda alors Aurora qui s'était approchée l'air très inquiète pour Kira.

- Il a besoin de beaucoup de repos, répondit Rengu alors qu'Akifumi ne détournait pas son regard de son fils. Il est mal en point.

- Maintenant que tout est plus calme, puis-je avoir une explication? demanda Dumbledore qui s'était approché l'air un peu contrarié bien qu'impassible d'apparence.

Ce fut sans aucun mal que l'entourage de Kira identifia l'homme responsable de tout les malheurs passés de leur précieux petit cadet, et qui représentait encore un danger pour lui. Si tous pensèrent que ce fut pour se présenter, ce fut plutôt pour se mettre entre Kirarin et lui que Rengu, Satoshi, Haiko, Seigi, Soren, Masao et Tsukiyo, s'avancèrent l'air indéchiffrables, assurés et nobles, pas du tout impressionnés par ce grand sorcier.

- Les présentations me semblent tout d'abord de rigueur, posa platement Rengu. Je suis le Seigneur Rengu Uizado, dit-il en surprenant tout le monde, je suis le père d'Akifumi et le grand-père de Kirarin. L'équivalent de ce que vous appelez Lord ici il me semble. Voici mon père Satoshi Uizado, mon second fils Masao, Tsukiyo, l'une de mes filles, Kahei et Setsuna, mes deux fils cadets, dit-il en désignant les jeunes hommes auprès de Kira. Ce jeune homme est Hayate Hikage, un ami de mes fils et de ma famille. Ce que sont aussi Haiko Akiho ici présent, Soren Hana et Seigi Echizen. Quand à notre médicomage, il se nomme Hideaki Bunmei.

- Albus Dumbledore, directeur de Poudlard, se présenta l'homme froidement.

Il présenta aussi ses directeurs de maisons qui les avaient rejoint avec Sirius.

- Comment avez vous su que nous avions besoin d'aide? demanda le vieil homme.

- Nous ne le savions pas, répondit Rengu. Nous savions en revanche qu'il se passait quelque chose.

- Comment? insista-t-il durement en faisant froncer des sourcils ceux qui lui faisaient face et qui se trouvaient agacés.

- Je vous prie de baisser d'un ton, trancha Rengu. Je vous rappelle que nous venons de vous sauver d'une situation fort dangereuse.

- Veuillez nous excuser, tempéra Minerva en lançant un regard sévère au directeur, je crois que nous sommes tous un peu à cran avec ce qu'il vient de se passer.

- Ne croyez vous pas que nous le soyons aussi en ayant ainsi trouvé le plus jeune membre de notre famille dans cet état? répondit-il durement. Poser la question simplement aurait aussi trouvé réponse, dit-il plus calmement. Si nous savions que quelque chose était anormal c'est parce que tout les membres de notre famille ou très proches sont magiquement liés au dragon que vous avez vu. Ce qu'il s'est passé à brusquement coupé le lien avec Akifumi et Kirarin. Ce n'est pas une chose qui est censée arriver normalement. Rui s'en est immédiatement inquiété, nous a prévenu et envoyé pour que nous voyons ce qu'il se passait. Ne pouvant arriver à Poudlard, nous ignorions pourquoi, nous sommes passés par Pré-Au-Lard. Lorsque Kirarin a senti notre approche par la forêt, il nous a contacté par l'esprit et expliqué la situation.

- Qu'était donc ce dragon? demanda Albus.

- Cela ne vous regarde en rien bien que j'aurais pu penser que celui se disant si érudit sur le monde de la magie puisse le deviner, cingla-t-il. Nous allons rester veiller sur Kirarin jusqu'à ce qu'il aille mieux, imposa-t-il. Je suggère que tout le monde reste au dojo le temps que les effets du rituel se dissipent et que les barrières de l'école soient rétablies. Maintenant, j'ai un petit fils mal en point sur lequel j'aimerais veiller si ça ne vous dérange pas.

Dumbledore le toisa du regard mais l'attitude froide de tout les japonais devant lui le poussa finalement à se détourner, partant avec les directeurs de Serdaigle et Poufsouffle, faisant soupirer Minerva qui se tourna vers Rengu:

- Merci beaucoup, au nom de l'école et surtout de nos élèves, de nous avoir secouru, dit-elle avec une reconnaissance palpable. J'espère que tout ira pour le mieux pour Kirarin. Si nous pouvons faire quoi que ce soit, vous n'avez qu'à demander.

Rengu lui donna un signe de tête et les deux directeurs de maisons se détournèrent les laissant retourner au chevet de Kira.