Chapitre 9
Tu n'avais pas réussi à dormir. On est samedi. Tu regardes ton téléphone. 9:00. Tu descends tes yeux sur le bas de l'écran et vois que tu as reçu des messages de Bokuto.
Reçu à 23h : Écoute bébé s'il te plaît il faut qu'on en parle. Appelle-moi ou réponds à ce texto s'il te plaît.
Reçu à 23h40 : Je ne peux pas m'empêcher de penser à toi. Ne m'ignore pas je t'en supplie. Je sais que j'ai merdé mais il faut qu'on parle.
Reçu à 1h32 : J'espère que tu ne fais pas de crise de panique en ce moment parce que je m'en voudrais ..
Reçu à 2h : Je ne peux pas m'empêcher de regarder la conversation qu'on a eu hier quand on était à la fac ..
Reçu à 7h : Tu me manques 😔
Tu ne peux t'empêcher de pleurer à la vue des messages de détresse de ton amoureux. Tu ne réponds pas. Tu ne voulais pas lui parler. Tu as peur qu'il te mente.
Tu passes la journée dans ton lit. Bokuto avait essayé de t'appeler plusieurs fois mais tu n'as pas répondu, tu regardes sa bouille s'afficher sur ton téléphone. Ce soir tu travailles et tu sais que Bokuto non. Tu as peur qu'il vienne te voir à ton boulot. Tu n'as pas envie d'y aller mais il le faut. Tu te lèves de ton lit, te prépare et pars pour ton boulot.
Tu arrives en avance. Tu entre. Tu dis bonjour au barman la tête basse en passant et va au vestiaire. Dans le vestiaires, l'une de tes collègues est déjà là. Elle voit ta tête et son visage se décompose un instant.
- Qu'est-ce qui t'arrives ?
- Ne t'inquiète pas, ça va. Je ne veux pas que tu me poses des questions s'il te plaît je ne veux pas en parler. Dis tu en accrochant le tablier autour de ta taille.
- D'accord je comprends. Si .. Si tu as besoin n'hésite pas.
- Je te remercie. Dis tu avec un léger sourire.
Le manager vous fait un brief et ouvre l'établissement. La soirée passe plus vite que prévu. Il était déjà minuit et demi et tu faisais ton travail tant bien que mal. Bokuto franchit le seuil de la porte et tu le vois. Il te regarde et tu détournes aussitôt le regard. Il avait clairement aussi bien dormi que toi. Tu vas au bar annoncer une commande. Le jeune homme vient à côté de toi.
- [t/p] s'il te plaît.
- Laisse moi je bosse. Dis-tu sur un ton glacial.
- Je peux t'attendre après ton service ?
- Non. Va t-en.
- S'il te plaît écoute au moins ce que j'ai à dire.
- J'en ai déjà entendu assez hier soir.
Le barman te sert les boissons.
- Non tu n'as ..
- Excusez-moi monsieur, pourriez vous laisser ma serveuse travailler tranquillement s'il vous plaît ? Dis ton manager.
- Écoutez monsieur, je suis désolé mais je dois à tout prix lui parler.
- [t/p] ? Est-ce que se jeune homme t'importune ?
- Non pas du tout. Il .. Il allait partir de toute façon.
Tu baisse la tête, le visage fermé car tu ne voulais absolument pas qu'il parte en réalité. Le jeune homme essaye de capter ton regard mais rien n'y fait. Il finit par s'en aller. Tu ne pouvais pas t'empêcher d'avoir un pincement au cœur à cet instant.
Ton boulot se termine. Tu vas te changer dans les vestiaires et sors de l'établissement. Tu ne voulais pas rentrer chez toi. Tu veux boire pour oublier. Tu sais qu'un bar dans une rue pas loin est ouvert jusqu'à 5h du matin et tu décides de t'y rendre.
Tu arrives au bar dix minutes plus tard. Tu pousses la porte et va directement t'asseoir au comptoir. Tu commandes un verre au barman. Tu enlèves ta doudoune et ton sac et tu poses tout sur la chaise sur laquelle tu étais assise. Le barman pose ton verre devant toi. Tu commences à boire. Tu entends ton téléphone sonner dans ton sac. Tu le prends, regarde et vois que c'est Bokuto qui t'appelle. Tu coupes le son et pose ton téléphone sur le comptoir. Tu finis ton verre et fais un signe au serveur pour qu'il te serve une deuxième fois.
Deux heures plus tard tu es à présent à ton sixième verre. Tu commences à sentir les effets de l'alcool. Ton téléphone n'avait pas arrêté de vibrer.
- Tu as l'air dépité. Dit une voix d'homme que tu ne connais pas.
- Tu ne répond pas.
- Je peux m'asseoir ?
- On se connaît ?
- Il me semble que nous sommes dans le même cours de psychologie.
Tu le regardes mais sa tête ne te dit rien.
- Alors qu'est-ce que fait une si belle femme seule au bar à 3h du matin ?
Ton téléphone vibre à nouveau et tu demandes encore un verre au barman.
- Je n'ai pas trop envie d'en parler. Et toi qu'est-ce que tu fais là ?
- Pourtant on dirait que quelqu'un essaye de te joindre désespérément.
- Peut-être mais moi je ne veux pas lui parler.
- Oh. Alors c'est pour ça que tu bois autant ? Pour l'oublier.
- Bravo Einstein.
- Qu'est-ce que tu dirais de venir chez moi pour que je t'aide à l'oublier.
Tu demandes au serveur un énième vers en plus. Ton téléphone vibre encore une fois.
- Non merci. Est-ce que tu peux partir maintenant s'il te plaît?
Le téléphone vibre toujours et le jeune homme se lève, prend ton téléphone et décroche.
- Hey ! Tu fou quoi là ? Dis-tu.
Tu n'as pas la force de te lever pour récupérer le téléphone par toi-même.
- Allô ? Dit le jeune homme.
- Qui êtes-vous ? Dit Bokuto.
- Rend moi mon téléphone ! Dis-tu.
- Je suis un collègue de la fac.
- Un collègue rien du tout je sais même pas qui tu es !
- Elle est où ? Si tu la touches je ..
- Je ne la toucherais pas mais tu devrais venir la chercher elle est complètement bourré et tu ne devrais pas laisser une aussi jolie jeune femme boire seule.
- Elle est où ?!
- Au Fiji bar.
Le jeune homme raccroche et repose le téléphone sur le comptoir à côté de toi.
- Ça a l'air d'être un gars prêt à tout pour toi alors tu devrais peut être l'écouter peu importe ce qu'il t'a fait.
- Bla bla bla ! Tu ne sais pas de quoi tu parles alors laisse moi maintenant.
- Bien jeune demoiselle. Fais attention à toi.
Le jeune homme s'en va. Tu demandes au barman de te servir encore une fois. Une demi-heure plus tard, Bokuto entre en trombe dans le bar. Tu avais les bras croisés sur le comptoir, ta tête était posée dessus. Tu avais le regard embrumé. Tu n'entendais pas tout. Tu sens une main te caresser la joue. Tu relève ta tête, regarde le barman et lui demande de te servir une nouvelle. Bokuto regarde le serveur et lui mime un « non » de la tête.
- [t/p]. On y va maintenant.
- Non. Je ne veux pas.
- Madame, le bar va fermer il faut que vous y alliez. Dit le barman pour aider ton ex.
- Vous ne fermez pas la 5h ?
- Non pas ce soir madame. S'il vous plaît, partez avec ce jeune homme.
- Sauf que je ne veux pas le voir.
- Lève toi maintenant [t/p]. Je ne rigole pas.
Bokuto était en colère. Tu le voyais malgré le flou dans tes yeux. Tu te lèves de ta chaise, prends ton manteau, le mets puis tu prends ton sac. Bokuto tente de t'attraper le bras pour te soutenir mais tu te dégage instantanément.
- Laisse moi.
Vous sortez du bar et l'air glacial de l'extérieur te réveille un petit peu. Bokuto marche devant toi et tu le suit.
- C'était dangereux tu n'aurais pas dû faire ça seule.
- Fout moi la paix Bokuto je suis grande maintenant.
- Tu m'appelle vraiment par mon nom ?
- Qu'est-ce que ça peut te foutre ?
Il s'arrête au milieu de la rue et se retourne vers toi. Il est très en colère.
- Tu es en train de me mettre hors de moi !
- Tu sais quoi ? Je vais rentrer seule. J'ai pas envie qu'on s'engueule, je suis pas en état.
- Non c'est hors de question !
Il t'attrape par la main et te tire de force pour te mettre sur son dos. Tu n'as pas la force de te débattre pour descendre.
- Maintenant, reste tranquille. Dit le jeune homme.
Tu profite de ce contact pour sentir son odeur qui te manque tant. Des larmes coulent sur tes joues. Sans t'en rendre compte, tu t'endors petit à petit.
Tu te réveilles en sursaut dans un lit que tu ne connais pas. Tu as l'impression qu'il y a un concert de tambour dans ta tête. Tu poses ta main sur ton front comme si cela allait soulager quoi que ce soit. Tu regardes autour de toi et tu étais dans une très grande chambre. Tu te regardes et vois que tu es habillé d'une simple chemise noire clairement trop grande pour toi. Il y avait une table de chevet à côté du lit. Ton téléphone est posé dessus. Tu te demandes encore si ce qui c'était passé était un rêve ou pas. Il était 13h. Tu déverrouille ton téléphone puis tu vas regarder dans les appels. Tu vois tous les appels manqués de Kotaro et tu comprends que ce n'était pas un rêve. Il était venu te chercher et t'avait sûrement ramené chez lui.
Au bout de quelques instants, tu te lèves, marche vers la porte et l'ouvre. Tu tombes sur un long couloir où ils y avaient plusieurs pièces. Tu t'avances dans le couloir sur la pointe des pieds et vois un escalier. Tu décides de descendre. L'escalier donne sur une énorme pièce où il y avait le salon et la cuisine. De grandes baies vitrées donnent une vue incroyable. Tu vois ton ex assis sur le canapé, les bras croisés. Il avait l'air pensif. Tu descends pour arriver dans la pièce. Tu te penches pour essayer de capter son attention mais rien n'y fait.
- Bonjour. Dis-tu pour le tirer de sa rêverie.
- Salut. Il y a du café dans la cuisine si tu veux. Dit-il froidement.
Tu tournes les talons et va dans la cuisine. Tu allumes la machine, une tasse était déjà posée à côté et tu te fais couler un café.
- Merci pour hier soir.
- J'aurais préféré que ce ne soit pas un mec qui me réponde au téléphone mais toi.
Tu souffle.
- NE SOUFFLE PAS ! TU N'IMAGINE MÊME PAS À QUEL POINT J'ÉTAIS INQUIET !
- Wow wow wow ! Je suis désolé, ok ?
- NON C'EST PAS OK COMME TU DIT !
- CALME TOI DE SUITE ! MOI AUSSI JE PEUX CRIER !
- Tu ne te rend vraiment pas compte je crois ..
- Si je m'en rends compte et je me suis excusée ce n'est pas le cas de tout le monde dans cette pièce ..
- Excuse-moi ?
- Tu fais le mec énervé mais moi je n'ai rien fait ! Toi tu m'as trahi depuis le début !
Il se lève du canapé et vient dans la cuisine lui aussi.
- Parce que tu aurais aimé qu'il se passe quelque chose entre toi et se mec ?!
- Tu le regardes droit dans les yeux avec un air provocateur.
- Si ça avait été le cas, qu'est-ce que ça peut te foutre ? On est plus ensemble de toute façon.
Il contourne l'îlot qui vous sépare, et passe sa main sous ton menton et attrape tes deux joues avec une seule main. Il te pousse vers un meuble de la cuisine et tiens ton menton de sorte à ce que tu le regardes. Il avait le regard noir.
- T'es en train de me faire vriller là.
- Tu me fais mal.
- Tu aurais couché avec ce mec ?
- Tu me fais mal.
- TU AURAIS COUCHÉ AVEC CE MEC ?!
- NON !
Tu commences à pleurer. Tes joues te faisaient mal. Il te lâche et recule un peu.
- Écoute-moi bien. Tout ce que je t'ai dit depuis qu'on s'est rencontré, tout ce que j'ai fais, tout ça était vrai. Je n'ai pas fait ça pour l'argent.
- Je ne sais pas.
- Comment ça tu ne sais pas ?
- Tu m'as menti et pour moi c'est dur à encaisser. Je ne sais pas si je peux te refaire confiance. Pourquoi tu m'as menti à propos de toutes ses femmes ?
- J'avais peur de ta réaction.
- Bokuto si j'avais été choquée de quoi que ce soit, je ne serais pas rester après le que le premier mec se soit présenté sur scène ce soir là, tu ne crois pas ?
- Si .. Mais je veux quand même que tu me laisse une seconde chance.
Tu ne réponds pas.
- Je ne supporterais pas que tu sortes avec un autre gars.
- Bokuto ..
- Mon prénom. Arrête de m'appeler comme ça ..
- Kotaro il ne s'est rien passé. Je l'ai remballer.
- Comment je peux être sûr qu'il ne t'as pas touché ou embrassé même ?
- Mais putain Kotaro ! Tu ne comprends toujours pas ?! J'ai voulu aller me mettre minable dans un bar pour t'oublier mais au final je n'ai pas arrêté de penser à toi ! Tu ne m'as pas quitté de la soirée ! Et ..
Tu pleures toujours aussi intensément.
- Putain je peux plus. Je vais m'en aller.
- Non attend [t/p] !
Tu sors de la cuisine la tête basse, en frôlant ton amoureux. Tu commences à monter les escaliers.
- Ne pars pas reste ici !
- Je dois aller travailler.
- Alors revient après ton service.
- Non.
Il te suit dans la chambre où tu commences à enlever la chemise qui te servait de pyjama.
- Écoute [t/p] ! Moi aussi je ne pense qu'à toi et je ne veux pas qu'on se quitte encore comme ça. Si tu décides vraiment de partir, réponds au moins à mes messages s'il te plaît.
Tu mets tes habits de la veille tout en gardant le silence. Tu entends le jeune homme marcher d'un pas lourd vers toi. Il t'attrape le poignet, te retourne et te plaque contre un mur de la chambre et t'embrasse. Il lâche tes lèvres.
- Tu te souviens de ça ? De cette sensation ?
- Tu n'as pas le droit de faire ça maintenant ! Je te déteste !
Tu te dégage, le repousse, prend ton sac et sors de l'appartement. Les larmes coulent sur tes joues. Tu prends l'ascenseur et sors de l'immeuble. Tu ne savais pas où tu étais. Tu prends ton téléphone pour mettre le gps et retrouvé ou ton lieu de travail était. Tu marches et retrouves ta voiture quelques minutes plus tard. Il était 15h et tu avais le temps de rentrer chez toi, prendre une douche et aller bosser. En arrivant chez toi, tu reçois un message de ton amoureux.
Reçu : Il faut qu'on se voit pour plus parler et pour que je te rende tes clefs et ton porte-monnaie.
Tu lui répondras plus tard. Après avoir fait tout ce que tu avais à faire.
Une heure plus tard.
Envoyer : Si tu veux. Il faut que je te rende tes affaires de toute façon.
Reçu : Quand veux-tu qu'on se voit ?
Envoyer : Vendredi prochain après les cours ?
Reçu : Tu finis à quelle heure ?
Envoyer : 17h.
Reçu : Au parc là où on avait pique-niqué ça te vas ?
Envoyer : C'est bon.
Reçu : Je me languis de te voir.
Tu laisses ce dernier message sans réponse.
