Résumé : 10 ans après la bataille de Poudlard, Harry devient professeur de Défense contre les forces du mal. Plus qu'heureux de revenir chez lui, sa joie sera malheureusement de courte durée lorsqu'il découvrira le nouveau professeur de Potions.
Pairing : Harry/Draco
Disclaimer : Les personnages et leur monde appartiennent à J.K Rowling.
Jeudi 25 Décembre 2008
Draco grogna de mécontentement et enfonça sa tête sous sa couverture épaisse pour se mettre à l'abris de la lumière lorsque les rideaux furent tirés brusquement.
- Bonjour mon fils et joyeux Noël. Lança Narcissa Malfoy en s'asseyant au bord du lit. Nous ne t'attendions pas avant midi.
- Joyeux Noël mère. Désolé d'être arrivé sans prévenir. Répondit-il en émergeant doucement de l'abris douillet que lui offrait la couette.
- Tu es ici chez toi, tu sais bien que tu peux revenir quand tu veux.
Draco acquiesça et s'assit en s'étirant. Sa mère le regardait d'un air soupçonneux.
- Il s'est passé quelque chose ? Demanda-t-elle.
Il s'efforça de la regarder d'un air surpris, comme s'il ne comprenait pas pourquoi elle lui posait une question pareille.
- Je te connais Draco. À peine rentrée dans cette chambre j'ai pu sentir l'odeur âcre de l'alcool ayant macéré toute une nuit dans une bouche. Tu ne bois que très peu, ne dépassant presque jamais les limites, sauf quand tu vas mal.
- Détrompes-toi mère. Bon ok, j'ai un peu trop bu, mais uniquement pour faire la fête !
- Alors veux tu bien m'expliquer pourquoi tu es revenu avec tes valises ? Juste pour un repas ?
Draco grimaça et baissa la tête. Il n'avait pas envie d'en parler. Encore moins avec le mal de crâne qui pointait le bout de son nez.
- Mère … commença-t-il d'un ton blasé.
- C'est à cause de Potter ?
Il releva la tête tellement vite qu'il ressentit une petite douleur à la nuque. Sa mère le regarda, l'air de celle qui en sait bien plus qu'elle ne le laisse paraître.
- Si tu ne souhaite pas en parler, je respecte ton choix. Mais permet moi de te rappeler que je suis une oreille attentive et que je sais donner de bons conseils.
- Je sais, mère. Merci.
Elle se leva et se dirigea vers la porte. Draco en profita pour s'allonger à nouveau, appuyant le bout de ses doigts contre ses paupières.
- Peu importe ce qui s'est passé, tu dois retourner à Poudlard. Lui dit-elle en ouvrant la porte pour sortir. Tu n'as pas été aussi heureux depuis tellement longtemps. Ne gâche pas tout, mon fils.
L'instant d'après, elle était sortie. Draco se tortilla violemment dans tous les sens sur son matelas pour manifester son mécontentement. Chose qu'il regretta instantanément tant il avait mal à la tête. Il décida de se lever pour prendre une potion afin d'arranger son état comateux.
En se regardant dans le miroir de sa salle de bain, il eut presque envie de rire. Ses cheveux courts étaient remplis d'épis, et il avait de grosse cernes violettes. Tout ça juste à cause d'une nuit trop alcoolisée. Il vieillissait, c'était plus que clair.
Il avala sa potion, puis il prit une douche.
Une demi heure plus tard, il était de nouveau présentable et se rendait au salon. Le sapin principal du manoir était immense, et tout simplement magnifique. Il scintillait de toute part, et des angelots tournaient autour en chantant d'anciens chants de Noël.
Les mains dans les poches, il resta là, à profiter de ce spectacle. Il entendit soudain des pas lourds, lents, dénués de toute volonté se rapprocher.
- Bonjour père, dit-il sans se retourner, Joyeux Noël.
- Joyeux Noël Draco.
Il le sentit se rapprocher, jusqu'à ce qu'il s'arrête juste à côté de lui, observant à son tour le sapin en silence.
Draco tourna lentement la tête vers ton père et le détailla.
Lucius Malfoy avait perdu toute sa grâce et sa dignité depuis son séjour à Azkaban. Il était maigre, ses joues étaient creuses, ses cheveux ressemblaient à de la paille et son teint était grisâtre. Il n'y avait passé que huit années, ce qui était très peu quand on pensait aux crimes dont il était accusé. Mais cela avait suffit pour transformer l'homme qu'il avait toujours admiré en homme auquel il ne voulait plus ressembler. Sa baguette avait été brisée, et il n'était pas autorisé à en racheter une avant encore trois ans.
Descente aux enfers pour un Malfoy. Et même si cela faisait de la peine à Draco de voir son père dans cet état, il savait que la punition était méritée.
Il aimait son père, mais aujourd'hui, il était en colère contre lui. Pour l'avoir poussé vers une voie sans lui demander son avis, pour lui avoir mis des idées en tête sans lui laisser l'opportunité de penser par lui même … pour avoir mis sa famille en danger. Mais aussi, pour toutes les raisons que Draco avait exposées à Potter la veille.
Potter. Rien que de penser à lui, Draco se sentit rougir. Il secoua la tête dans une vaine tentative de chasser ces pensées, et reporta son attention sur le sapin.
Un jour, il faudrait qu'il ait une conversation avec son père, qu'il lui exprime ses sentiments et sa colère. Mais pour l'instant, il n'était pas encore prêt.
- Le repas est servi. Annonça la voix fluette d'un des nombreux elfes de maison de la famille Malfoy.
Les deux hommes se retournèrent d'un même mouvement et se dirigèrent vers l'immense table sur laquelle était disposés de nombreux mets aux odeurs fort alléchantes.
Ils s'installaient quand Narcissa entra dans la pièce et à son tour, vint s'assoir.
Ils commencèrent à manger dans le silence le plus complet. Depuis le retour de Lucius, les conversations étaient compliquées à alimenter. Son état semblait affecter toute personne se trouvant près de lui dans la pièce.
- Alors Draco, lança finalement Narcissa entre l'entrée et le plat de résistance, parle nous un peu de ton emploi de professeur. Tu ne nous donnais pas beaucoup de détails dans tes lettres.
Draco sentit le reproche dans la voix de sa mère et il la comprenait. Il n'avait pas beaucoup écrit, et quand il l'avait fait, il avait été relativement concis.
- C'est bien plus intéressant qu'on ne pourrait le penser. La plupart des élèves sont attentifs, et je prend beaucoup de plaisir à partager mon savoir. Bon, pour être honnête, certains gamins sont des cas désespérés, et je comprend parfois ce que devait ressentir Severus avec Potter comme élève !
Et voilà, il ramenait la conversation vers Potter. Il se mordit la lèvre et échangea un regard avec sa mère, qui lui sourit avec bienveillance.
Ils continuèrent leur repas en discutant de choses et d'autres concernant le travail de Draco, tout en évitant soigneusement de mentionner un certain sauveur à la cicatrice en forme d'éclair.
Lucius écoutait, acquiesçait parfois, mais ne prenait pas part aux conversations, comme toujours depuis son retour d'Azkaban.
Une fois le dessert terminé, ils échangèrent leurs cadeaux.
Draco offrit à ses parents un carton de bouteilles de vin anciennes, horriblement chères mais d'un goût insurmontable. Il eut en retour un assortiment de livres anciens sur les potions, de quoi parfaire sa bibliothèque déjà bien remplie.
Tandis qu'il continuait d'échanger avec sa mère, son père s'éclipsa discrètement afin de retourner à sa triste solitude.
- Je suis désolée Draco. Ton père ne fait plus d'effort.
- Ne t'en fais pas, au fond je le comprend. Ça doit être très dur d'être Lucius Malfoy à l'heure qu'il est. Je pense que ni toi ni moi ne pouvons imaginer à quel point.
Narcissa le regarda avec un petit sourire attendrit.
- Dire qu'il y a encore des idiots pour penser que tu as un coeur de pierre, alors que tu peux être tellement adorable.
Draco baissa les yeux, mal à l'aise.
Il discutèrent de tout et de rien quelques instants, quand ils furent soudain interrompus par l'un des elfes de maison qui arrivait d'un petit pas rapide, l'air inquiet.
- Maîtresse Malfoy, jeune Maître ! Lança-t-il de sa petite voix, Vous devriez venir rapidement dans le hall d'entrée ! Monsieur Potter est ici ! Avec Maître Malfoy !
- QUOI ?
Draco et sa mère s'étaient levés d'un même mouvement, et il se retrouvèrent face à la grande porte d'entrée en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire.
Le coeur du professeur de Potions battait violemment dans sa poitrine. D'une : qu'est-ce que Potter venait foutre ici ?! Et de deux : Pourquoi, par Merlin, fallait-il qu'il se retrouve en tête à tête avec son père ?!
Le Brun était bel et bien là, élégamment vêtu. Il n'esquissa pas le moindre mouvement vers lui quand il vit son collègue apparaître. Ses yeux étaient ancrés dans ceux de Lucius Malfoy.
- Père … commença Draco d'une voix mal assurée.
- C'est toi qui l'a invité à venir ici ? Lui demanda ce dernier froidement.
- Non. Répondit Potter à sa place. Je suis désolé de venir à l'improviste, mais je souhaitais offrir à Draco son cadeau en mains propres.
Le-dit Draco sentit son ventre gazouiller, tel une adolescente pré-pubère aux hormones frémissantes. Potter l'avait appelé par son prénom. Et ça, c'était d'ores et déjà un incroyable présent.
Lucius Malfoy tourna le regard vers son fils un cour instant, avant de le reporter sur le sauveur du monde sorcier. Ils se dévisagèrent quelques instants en silence, sans que Narcissa et Draco n'osent intervenir.
- Très bien. Lança finalement Lucius en se détournant.
Et sans ajouter quoi que ce soit, il s'éclipsa à nouveau, devant un Potter aux sourcils légèrement levés de surprise face à une réaction si … calme et imprévisible.
- Monsieur Potter. dit Narcissa Malfoy en lui tendant une main que ce dernier serra, Bienvenue au manoir. Voulez vous que je demande à l'un de nos elfes de vous préparer une tasse de thé ?
- C'est très gentil Madame Malfoy, mais je ne peux pas rester très longtemps, je me suis éclipsé juste avant le dessert. Répondit-il avec un sourire d'excuse.
- Très bien, une autre fois peut-être.
Avec une moue qui laissait deviner un très léger sourire, elle s'en alla à son tour, laissant les deux professeurs en tête à tête dans le hall d'entrée.
Draco ne savait pas ou poser ses yeux. Il était terriblement mal à l'aise, et faisait tout son possible pour ne pas croiser le regard vert de son ami.
- Je … je n'ai pas de cadeau pour toi. Avoua-t-il d'un ton un peu énervé.
- Je n'ai pas besoin de cadeau. Rétorqua Potter. D'ailleurs, je ne l'ai même pas payé.
Leur échange n'était pas des plus chaleureux, et cela fit de la peine à Draco. Mais bon, il l'avait bien cherché pas vrai ?
Potter n'attendit pas plus et s'approcha de lui, pour lui tendre un long paquet.
- Tiens, ouvre-le. Joyeux noël Draco.
Le blond sentit son coeur s'emballer en entendant à nouveau son prénom dans la bouche de son collègue. Il saisit son cadeau d'une main prudente, évitant toujours de croiser le regard de l'ancien Gryffondor.
Il déchira le papier cependant, et découvrit une longue boîte en bois avec des motifs dorés. Il sentit une boule se former dans sa gorge, car il savait exactement ce qui se trouvait à l'intérieur.
- J'aurais dû te rendre ceci il y a bien longtemps. Commença Potter, mal à l'aise. Mais bizarrement, j'avais du mal à m'en séparer. Elle fait en quelque sorte un peu partie de moi maintenant … mais c'est à toi qu'elle appartient, elle te revient donc de droit. Et puis, je te connais, alors je te fais confiance pour en prendre grand soin pour moi.
Hypnotisé par sa voix, et ne pouvant détacher ses yeux de cette boîte, Draco l'ouvrit. Délicatement, lentement. Il se délecta de cet instant si précieux.
Il n'avait jamais été le genre d'enfant impatient à ouvrir ses cadeaux comme un hystérique. Certes, son éducation y était sûrement pour beaucoup, mais Draco avait toujours prit énormément de plaisir à laisser traîner l'instant, pour s'en réjouir encore plus une fois le moment venu.
Elle était là. Sa baguette. Celle qui l'avait choisi quand il avait 11 ans, chez Ollivander sur le chemin de traverse. En passant légèrement son doigt dessus, il sentit un courant d'air chaud se répandre dans la paume de sa main.
N'y tenant plus, il s'en saisit.
Ses cheveux se dressèrent sur sa nuque, tandis qu'un violent frisson parcourait son corps entier.
Oh, il avait été acheté une autre baguette après la guerre, se faisant une raison. Le sauveur du monde Sorcier l'avait utilisée pour vaincre le Seigneur des ténèbres, et lui, Draco, ne pensait pas mériter d'être propriétaire d'une telle baguette. Même si au fond, comme Potter lui avait rappelé, elle lui appartenait.
La nouvelle qu'il s'était achetée avait été utile et fidèle, mais il n'avait jamais été aussi a l'aise qu'avec la sienne, sa vraie baguette. Celle avec laquelle il se sentait complet, comme si elle n'était rien d'autre que le prolongement de sa main.
Il leva enfin les yeux vers Potter, qui le regardait intensément, l'air un peu inquiet.
- Je … je suis désolé de te la rendre si tard …
Mais Potter n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Draco le serrait contre lui avec une telle force qu'il sentit le souffle du professeur de Défense contre les forces du mal se couper.
Le blond, légèrement plus grand que son vis à vis, avait la joue posée contre les cheveux noirs de son ami. Il se sentait tellement, tellement heureux en cet instant, qu'il aurait souhaité que le temps s'arrête.
Mais finalement, la raideur de Potter face à cette étreinte soudaine le ramena à la réalité, et il s'éloigna vivement.
- Je suis encore plus frustré de ne pas avoir de cadeau pour toi. Lança Draco afin de reprendre contenance.
- Arrête, quelle importance ?
- Quelle importante ?! Quelle importance Potter ? Répondit-il en le dévisageant. Tu viens de m'offrir un présent inestimable, et moi, je n'ai rien à t'offrir en retour !
- Je ne t'ai pas rendu ta baguette en espérant avoir quelque chose en retour. Je te l'ai déjà dit tout à l'heure. Murmura Potter
- C'est juste que … je … je ne sais pas comment te remercier. Dit finalement Draco en baissant les yeux.
Sa voix tremblait légèrement, mais il fit un énorme effort afin de se reprendre.
- C'est, de loin, le plus beau présent que j'ai reçu. Merci beaucoup.
Offrir des remerciements aussi sincères était une sensation terriblement grisante. Il leva de nouveau son regard, et constata que Potter avait légèrement rougit.
- Tu n'as pas besoin de me remercier. Elle t'appartient depuis toujours. Et comme je te l'ai dit, je n'ai besoin de rien en retour.
- J'y tiens pourtant.
Il regretta presque instantanément ses mots lorsqu'il vit une lueur dans le regard vert de Potter. Ce crétin de Gryffondor allait se permettre de lui demander tout et n'importe quoi maintenant.
- Tu … tu pourrais peut-être revenir à Poudlard ?
Bingo. Potter avait décidément l'art et la manière de créer des situations gênantes. Cependant, malgré la gêne que sa voix avait laissé entendre, il soutenait le regard de Draco sans ciller. Foutu Gryffondor courageux.
- Ouais … hum … écoute, par rapport à hier soir … commença l'héritier Malfoy en se frottant la nuque, mal à l'aise.
- Non, arrête. Lança Potter en lui coupant la parole. Je pense que ça ne sert a rien de revenir dessus. On avait beaucoup trop bu, et on est tous les deux beaucoup trop seuls depuis beaucoup trop longtemps.
Il termina sa tirade avec un éclat de rire qui sonnait faux, tandis que Draco sentit un mélange de colère et de frustration l'envahir, sentiments qu'il s'efforçait d'effacer de son coeur et de son esprit pour ne rien laisser paraître.
- Ton amitié compte beaucoup pour moi, Draco. Vraiment beaucoup. Alors, si on oubliait hein ? Reviens à Poudlard avec moi, s'il te plaît.
Il y eut un silence durant lequel le blond tenta tant bien que mal de refouler la vague de douleur qui lui enserrait la poitrine. Trop de choses se bousculaient dans sa tête, et il ne parvenait pas à réfléchir correctement.
- Ecoute, je .. je vais te laisser y réfléchir d'accord ? Lança Potter d'un ton mal assuré.
Draco ne pouvait détacher son regard de son ami, tandis que son cerveau essayait tant bien que mal d'assimiler à quel point les choses avaient changées en tout juste 24 heures.
- A moins que .. tu souhaite m'accompagner pour le dessert chez les Weasley ? Lança Potter doucement devant l'absence de réponse de son vis à vis.
- Pour le dessert ? Demanda Draco d'une voix rauque.
- Non, enfin c'était juste une idée ! Ajouta précipitamment Potter, Molly m'a fait promettre de te le proposer alors … mais je comprend tout à fait que tu n'en ai pas envie, d'ailleurs je me met à ta place et donc j'imagine que ça ne doit pas …
- Je viens.
- que ça ne doit pas être …. quoi ?
- Je viens de te dire que je t'accompagnais, Potter.
Il y eut un à nouveau un silence, durant lequel le professeur de Défense contre les forces du mal cligna bêtement des yeux à plusieurs reprises.
- Chez les Weasley, ou à Poudlard ? Demanda-t-il finalement.
- Les deux, enfin si ça t'intéresse toujours. Répondit Draco en haussant les épaules, l'air faussement ennuyé.
- Bien sûr, abruti !
- Hé, ho ! La vulgarité !
- Ouais mais tu me fais tourner en bourrique aussi !
- Allons bon !
Ils échangèrent un regard complice, et Draco se sentit un petit peu plus heureux. Il continua d'éviter de concentrer ses pensées en essayant de se focaliser pleinement sur l'instant présent.
- Bon. Je vais prévenir mère que je t'accompagne.
- D'accord, je t'attends.
En s'éloignant vers le salon ou il savait que sa mère l'attendait, Draco s'autorisa enfin à réfléchir, laissant tomber les barrières qu'il se mettait à lui même.
C'était lui qui avait décidé de fuir la nuit dernière. Lui qui avait paniqué à l'idée de ce qui avait failli se passer. Lui, lui, lui et encore lui. Alors pourquoi s'était-il senti tant touché par les paroles de Potter ? Pourquoi sa volonté de voir son collègue revenir à Poudlard lui avait-elle fait tant plaisir ? Et surtout, pourquoi se sentait-il si triste de constater que Potter en tirait la leçon suivante : c'est une erreur, on oublie ?
Au fond de lui, il le savait. Mais Draco n'était pas doué pour l'honnêteté, surtout avec lui-même.
- Tout va bien ? Lui demanda Narcissa lorsqu'elle le vit arriver.
- Oui, plus que bien. Il … il m'a rendu ma baguette.
- Oh. Répondit-elle en écarquillant légèrement les yeux. C'est … c'est très gentil de sa part.
- En effet. Mère, poursuivit Draco avec des petits yeux implorants, Harry m'a invité à venir manger le dessert chez les Weasley … Je comprendrais que cela te mette mal à l'aise c'est d'ailleurs pour cette raison que je voulais te demander ton avis avant d'y aller.
- Mal à l'aise ?
- Et bien … vous n'êtes pas en très bon termes.
- Draco … soupira-t-elle, tu es le premier d'entre nous à avancer, et tu sais que je suis très fière de toi. Alors bien entendu, tu vas aller manger ce dessert, et tu vas même aller récupérer une bouteille d'hydromel vieillit en fût que tu leur offrira pour l'occasion. Mais surtout, n'oublie pas de venir m'embrasser juste après, avant ton retour à Poudlard.
Draco sourit à sa mère. Elle avait, comme souvent, deviné ses intentions avant même qu'il ne lui en parle.
- Bien sûr, mère. Et bien, je te dis à tout à l'heure du coup ? Tu ne m'en veux pas de ne pas passer la fin d'après midi avec toi ?
- File. Se contenta-t-elle de répondre en soupirant exagérément.
Et avant qu'elle n'ait le temps de le réaliser, son fils lui déposa un léger baiser sur la joue, marque d'affection à laquelle les Malfoy n'étaient pas accoutumés.
Heureux mais gêné, Draco se précipita vers la sortie, tandis que sa mère, les joues rosies, le regardait partir en sentant son coeur s'emplir de fierté.
Harry attendait impatiemment dans le hall en faisant les cent pas. Il se sentait à la fois terriblement excité à l'idée d'amener Draco avec lui chez les Weasley, mais aussi affreusement angoissé.
Il était, de plus, incroyablement heureux que l'ancien Serpentard ait accepté de revenir à Poudlard en mettant de côté le dérapage de la veille, tout autant qu'il se sentait un peu déçu.
Avant de frapper chez les Malfoy, il n'avait pu empêcher son esprit de divaguer, imaginant Draco lui dire à quel point ce n'était pas une erreur, à quel point il le désirait … avant de l'embrasser sauvagement.
Il savait cependant que ceci était inconcevable. Alors il s'en voulait à lui-même de ressentir cette pointe de déception.
Ses pensées furent interrompues lorsqu'il aperçu le blond entrer dans le hall, et s'approcher de lui de sa démarche d'aristocrate, une bouteille à la main.
- Pour ne pas arriver les mains vide. Se justifia ce dernier en levant la bouteille.
- Trop poli, monsieur Malfoy. Répondit Harry en faisait une révérence exagérée pour le taquiner.
- La ferme, Potter.
- Qu'est ce que je disais déjà ? Ah oui, « Trop poli ! »
- Bon, on y va oui ? Lança Draco en lui donnant un cou de coude dans le côtes.
Et alors qu'ils se dirigeaient vers la porte d'entrée afin de sortir des limites de la propriété pour transplaner, ni l'un ni l'autre ne remarquèrent que Lucius Malfoy les observait au loin.
- Il a l'air heureux, tu ne trouve pas ? Demanda Narcissa en s'approchant de son mari.
- Oui. Plus que jamais. Répondit ce dernier après un silence, tandis que la porte d'entrée se refermait.
Harry sentit la main de Draco serrer son bras, bien que le transplanage soit terminé. Ils se tenaient à présent devant la petite maison biscornue des Weasley, et Draco l'observait avec appréhension.
- Tout ira bien, je t'assure. Tenta-t-il de le rassurer.
Il acquiesça avant de lâcher le bras d'Harry, puis ils se dirigèrent vers la porte d'entrée.
Après avoir toqué, ils rentrèrent d'un même mouvement. Draco semblait vouloir rester proche de lui, ce qui attendrissait le Gryffondor.
Molly Weasley vint à leur rencontre, un sourire chaleureux aux lèvres, Arthur Weasley sur les talons.
- Draco, je suis contente que tu ai pu venir ! Dit-elle joyeusement en posant ses deux mains sur ses épaules avec fermeté et douceur à la fois. Entre donc, donne moi ton manteau que je te l'accroche près du feu.
En deux temps trois mouvements, elle avait de nouveau traversé la pièce, laissant l'ancien Serpentard se remettre de ses émotions.
- Draco, lança finalement Arthur en lui tendant la main, Je te souhaite un joyeux noël. Merci d'avoir accepté notre invitation.
- Joyeux noël Monsieur Weasley, je suis navré, je n'avais pas prévu de venir alors … bredouilla-t-il en tendant timidement la bouteille d'hydromel, ma mère m'a confié cette bouteille pour accompagner le dessert.
- Oh, il ne fallait pas, merci !
Harry observait cet échange avec émotion. Après toutes ces années, toutes ces déchirures entre les deux familles qu'il avait sous les yeux, et malgré une gêne perceptible… Une conversation polie et cordiale était tenue. Il savait que les Weasley faisaient des efforts pour lui faire plaisir, et que Draco faisait de même, mais cela le touchait bien plus qu'il n'aurait su le dire.
Et tout se déroula à merveille. Harry se goinfrait de tarte à la mélasse en discutant joyeusement avec Charlie Weasley, tandis que Draco discutait avec Arthur, George et Ron des nombreuses qualités des potions, un verre d'hydromel à la main.
La conversation que tenait Harry fut interrompue lorsqu'une petite tornade rousse grimpa agilement sur ses genoux en souriant.
- Tonton Harry, c'est qui le monsieur ? Lui demanda Rose.
- C'est mon ami, il s'appelle Draco.
- Draco. Répéta parfaitement la petite, du haut de ses 3 ans passés. Je peux lui montrer ma magie ? Ajouta-t-elle, l'air soudain très sérieuse.
- Et bien, commença Harry en cherchant l'approbation du côté d'Hermione, Oui, c'est une bonne idée, termina-t-il lorsque cette dernière hocha la tête avec un sourire.
La petite descendit aussi sec de ses genoux pour se précipiter en face de lui. Arrivée près du professeur de Potions, elle tira légèrement sur sa manche pour attirer son attention.
- Draco ? Demanda-t-elle poliment.
Ce dernier baissa les yeux vers l'enfant, avant d'échanger un rapide regard avec Harry, qui ne perdait pas une miette de la scène. D'ailleurs, tous avaient cessé de parler afin de prêter attention à la scène qui se déroulait entre le grand blond et la petite rousse.
- Oui ?
- Tu veux voir ma magie ?
Harry ne pu résister à l'envie de regarder Ron et Hermione, qui transpiraient de fierté avant même que leur fille n'ait fait quoi que ce soit.
Les yeux de Draco s'étaient légèrement écarquillés sous la surprise, mais il reprit rapidement contenance. Harry vit ses yeux s'adoucir tandis que ses joues rosissaient très légèrement de plaisir.
- J'en serai ravi ma grande.
C'était, de très loin, le meilleur Noël que le Gryffondor n'ait jamais eu de sa vie. Observer l'homme qu'il aimait incontestablement s'ouvrir peu à peu à sa famille adoptive lui faisait si chaud au coeur qu'il se sentit incroyablement ému, et profondément heureux.
Son bonheur ne fût pas même entaché par la réflexion de Charlie Weasley sur le pas de la porte, alors qu'il s'apprêtait à retourner à Poudlard en compagnie de Draco :
- On aimerait tous que tu sois présent au mariage de Ginny, même si nous comprendrions tout à fait que tu refuse. Sache juste que tu peux venir accompagné, histoire de la faire rager un peu ! Ajouta-t-il avec malice en voyant que Harry ne réagissait pas. Si elle a décidé de laisser partir un homme tel que toi, tant pis pour elle, tant mieux pour les autres.
- Merci Charlie, je vais y réfléchir.
Ce dernier s'approcha de lui pour lui faire une accolade d'au revoir, et, tout en le serrant contre lui, approcha doucement sa bouche de son oreille.
- Et si tu ne trouve personne, je me ferai un plaisir d'être ton cavalier.
Harry resta la bouche ouverte, stupéfait face à cette proposition plus que soudaine, et il sentit plus qu'il ne vit Draco se tendre à ses côtés. Il comprit que son ami avait tout entendu.
Les Weasley les saluèrent, tandis qu'ils se dirigèrent aux abords de la maison afin de pouvoir transplaner.
- Je te retrouve à Poudlard ? Demanda-t-il au Serpentard d'une petite voix.
- Bien-sûr. Je repasse rapidement aux Manoir récupérer mes affaires et embrasser ma mère, puis j'arrive.
- Merci, Draco.
- Merci ?
- De rentrer à la maison avec moi.
Et sans attendre de réponse, Harry transplana, le coeur battant fort contre sa poitrine, les idées profondément confuses entre son bonheur de rentrer au château avec Draco, et ce que venait de lui dire Charlie.
Hello, c'est moi, l'auteure ingrate qui s'est (encore) absentée. Presque 5 ans cette fois, du progrès dans le non respect des lecteurs !
Vous dire que je suis désolée ne serait pas suffisant. Mais étant donné votre bienveillance à chaque chapitre, je me dois de vous "expliquer".
J'avais perdu de vue le fil conducteur de mon histoire. J'avais, du coup, perdu l'envie. J'écrivais, j'effaçais... éternellement insatisfaite.
Puis j'ai réussi à pondre ce chapitre 11, dont je ne suis pas mécontente.
Ainsi, j'espère très sincèrement qu'il vous plaira.
Le chapitre 12 est écrit de moitié, et je crois bien que cela sera le dernier.
Merci à celles et ceux qui seront revenus lire, et bienvenue aux nouveaux, s'il y en a parmi vous :)
