Petit mot de l'auteure : je teste quelque chose d'un peu différent dans leur dynamique, on verra ce que vous en pensez !
Jour 9 : A fleur de peau
Contexte : UA tome 2 (ou post tome 2)
La peau de Nina était belle.
Pourtant, Kaz ne pouvait s'empêcher de la trouver bien laide. Il avait beau essayer de ne pas faire de comparaisons, à chaque fois que ses yeux voyait la blancheur de ses bras, l'image de la peau d'Inej lui revenait à l'esprit. Il se disait alors que, comparée à elle, Nina ne faisait pas le poids.
Quand il posait sa main sur les grains de beauté qui parcouraient son corps, il se disait que rien n'allait. Toute sa vie, il avait espéré qu'un jour, les fantômes de sa vie s'en iraient, que l'eau le laisserait en paix pour qu'il puisse enfin toucher la terre ferme.
Et si le monde n'avait pas perdu de son sens, cette terre aurait dû être Inej.
Pas Nina.
Sauf que le monde avait complètement éclaté le jour où il avait vu Van Eck trancher la gorge d'Inej.
Et maintenant, à la tristesse du deuil, s'ajoutait la culpabilité de donner à Nina ce qu'il n'avait pas réussi à donner à temps à Inej.
La seule chose qui le consolait, c'était de savoir que Nina ressentait la même chose. Qu'à chaque fois qu'elle posait sa main sur lui, elle devait être révulsée de ne pas toucher le corps qu'elle aurait vraiment aimé avoir contre elle. Qu'elle devait se dire combien il faisait pâle figure à côté de Matthias.
Sûrement se disait-elle qu'il aurait mieux fallu qu'il meurt à la place de son grand amour.
Il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir ; lui-même superposait le corps de Nina à celui sans vie d'Inej, et se disait que tout aurait été pour le mieux si leurs états avaient été inversés.
Au fond, c'était peut-être bien pour cela qu'il se noyait dans des étreintes désespérées avec Nina, lui qui n'avait jamais jusque là réussi à supporter le moindre contact. Parce que Inej avait toujours été trop vivante, alors qu'il savait que, tout comme lui, Nina n'était plus qu'un fantôme se demandant pourquoi elle était encore sur terre ; et il ne risquait pas d'être entraîné au fond de l'eau par un spectre quand il en embrassait déjà un.
