Disclaimer : Si j'étais l'auteur de Game of Thrones, tous les Stark auraient survécu et les enfants aussi!
Résumé : Désormais proclamée reine des Sept Royaumes, Lyarra doit faire face à son nouveau destin. [La Louve du Nord tome 6]
Note de l'auteur : Un grand merci à ma beta, Marina Ka-Fai, pour sa relecture et sa correction.
La Louve Conquérante
Chapitre 4: Douce Mère
PDV de Catelyn Stark
Un long voyage m'avait menée entre les murs de cette salle. Des journées entières à marcher avec mon escorte et mes prisonniers pour venir jusqu'à Dorne après la lettre que j'avais reçue. La deuxième lettre pour être plus précise. La première m'était parvenue alors que j'étais avec les Tyrell et la deuxième à mon arrivée à Vivesaigues peu après la mort des jumeaux Lannister. Cette lettre qui avait semé le chaos dans l'état major de mon fils et justifié ce voyage. Nous avions privilégié la route, le détroit étant rempli des navires de la flotte royale et celle de Stannis Baratheon. Une grande hâte nous animait, pressés de comprendre ce qu'il s'était passé derrière les lignes ennemies. Plusieurs rumeurs nous étaient parvenues au fil des jours, mais la plupart était, à mon sens, sans fondement. Comment croire ce que disaient les gens alors qu'on racontait que c'était mon épée lige qui avait assassiné Renly, alors que je savais pertinemment que c'était faux? Toutefois, l'une des rumeurs persistantes semblait être vraie tandis que nous étions arrivés aux Jardins Aquatiques. Sansa s'y trouvait saine et sauve et quand elle m'avait aperçue dans la salle aux côtés des Martell, je m'étais élancée pour la serrer fort dans mes bras alors qu'elle pleurait contre moi. J'étais tout aussi émue de la retrouver. Les Sept m'avaient entendue cette fois, tandis que je priais désespérément pour que mes filles soient en sécurité. Une part de moi savait cependant que ce miracle était dû non aux Sept, mais à une seule personne, à en juger le rapide récit que Sansa me fit.
Lyarra…
Arya était vivante parce qu'elle lui avait demandé de partir vers le sud.
Vivante parce qu'elle avait fait des Martell ses alliés.
Sansa était saine et sauve parce qu'elle l'avait protégée de près à Port-Réal.
Mais une question me trottait dans la tête.
-Et elle? Qui avait été là pour ma fille de cœur?
Oh comme je m'en voulais de lui avoir cracher mon venin après l'accident de Bran! Comme j'avais été anéantie d'apprendre la mort de Ned et que mes filles, oui mes trois filles, étaient aux mains des lions! Comme j'avais été inquiète de savoir ma plus vieille, si indépendante, devoir composer avec la fourberie du sud! Comme j'avais tremblé et été malade de recevoir l'annonce de son mariage avec Joffrey Baratheon! Et comme elle paraissait si adulte et si froide quand je l'aperçus entrer dans la salle dans une robe aux couleurs du cerf et une couronne sur la tête. Où était la jeune fille farouche et simple qui avait quitté Winterfell, blessée par ma propre main? Un monde entier semblait nous séparer tandis que je la regardais se figer dans l'entrée, stupéfaite.
-Maman?
Un simple mot, il n'en avait pas fallu plus pour combler un temps ce gouffre entre elle et moi. Un mot qui retransforma cette jeune femme, une reine, en jeune fille perdue et désarmée. Son masque s'était brisé et je vis les blessures qu'elle cachait au font de son cœur malgré la douleur qu'elle devait porter depuis si longtemps. Sansa quitta mes côtés et je me dépêchai de rejoindre Lyarra qui se laissa tomber dans mon étreinte pour pleurer. Moi-même je laissai des larmes de soulagement inonder mes joues tandis que je resserrai mes bras sur elle. Cela faisait deux ans qu'on ne s'était pas vues ou touchées et j'avais bien cru la perdre comme Sansa et Arya… Bientôt, elle se recula et baissa les yeux toujours embués de larmes.
-Je vous demande pardon… Je suis tellement désolée… J'ai rien pu faire pourPpère, et pour mon mariage avec Joffrey, et Robb. Je suis désolée.
Par les Sept Enfers… Elle s'excusait! Pour ce qui n'était pas de sa faute. Était-ce moi qui avait causé indirectement cela en la disputant sur la chute de Bran? Je me devais de la rassurer au plus vite.
PDV de Lyarra
Mère posa ses doigts sur mon menton et m'obligea à la regarder dans les yeux. Je craignais d'y voir de la colère. J'étais si soulagée de la retrouver vivante ! Si soulagé d'avoir ma mère sur qui je pourrais un peu m'appuyer quand je perdrais pied. Enfin… Si elle ne me haïssait pas complètement. La preuve qu'elle m'ait prise dans ses bras tendait à prouver qu'elle ne me détestait pas, mais peut-être qu'elle avait aussi du ressentiment envers moi…
-Lyarra, rien de tout ça n'est de ta faute. Tu as fais au mieux j'en suis certaine. Sansa m'a parlé de ce que vous avez vécu au Donjon Rouge et je sais que tu as fait tout ce qui était en ton pouvoir pour protéger tout le monde. Même prisonnière des Lannister, tu pensais à nous en nous faisant parvenir des avertissements. Alors, ne te sens pas coupable de ce qui n'est pas de ton fait.
-Mais j'ai épousé Joffrey, ça n'a pas dû être bien accueilli. Dis-je, un peu surprise d'être si rapidement absoute.
-Je le sais. Et nous devrons discuter de tout cela, mais le plus important, c'est que toutes les trois vous, vous êtes sorties de Port-Réal en sécurité.
-Tous les quatre en fait. Rectifiais-je.
-Les quatre?
-Je suis tombée enceinte et mon fils est né il y a quelques jours.
Ma mère écarquilla les yeux de surprise tandis que des exclamations à l'autre bout de la salle m'interpellaient. Je me retournai et aperçus plusieurs personnes que je ne pensais pas à retrouver ici. Il y avait là Lord Omble, Maege Mormont, une femme en armure aux cheveux blonds et yeux d'un extraordinaire bleu… Sûrement Brienne de Tarth. Le plus effarant était les deux prisonniers. Jaime Lannister et son cousin Lancel, lequel était de prime à bord assez en piteuse état si j'en jugeais des soins que Mestre Caleotte lui dispensait. Qu'était-il arrivé à l'espion de Cersei à Port-Réal? Je devrai tirer tout cela au clair…
-D'accord, je crois qu'on a beaucoup à se dire. Dis-je, un sourire ne pouvant s'empêcher de s'étirer sur mes lèvres.
Deux autres lions entre mes mains… Tywin allait devenir fou de rage!
-Nous avons trouvé le fils de Ser Kevan sur la route et il aurait été trop dangereux de laisser Jaime avec la rage des Karstark suite à la mort des écuyers. Expliqua mère au bénéfice de tous ceux présent.
J'acquiesçai et donnai des ordres pour que l'on apporte des sièges pour les invités ainsi que de quoi boire, du pain, du sel et du vin que je partageai volontiers avec les nordiens et la femme chevalier. Toutefois, j'allais attendre pour les deux Lannister. Je voulais comprendre avant de leur apporter ma protection, non que j'avais l'intention de les exécuter sommairement, mais bon. On n'instaurait pas les lois de l'hospitalité à la légère.
-Bien, Sansa vous a raconté notre histoire commune, racontez la vôtre Mère, afin que nous puissions tous savoir où on en est.
Les Martell et les Tyrell dans un coin s'étaient aussi joint à nous, bien que j'avais dû ordonner de manière musclée à Loras de ne pas s'en prendre à Brienne. D'ailleurs, mon ordre n'avait pas été suffisant, il avait fallu qu'Olenna aboie pour qu'il se calme. Du moins, verbalement. Il continuait à incendier du regard la pauvre femme.
-Bien, comme vous devez le savoir, après l'arrestation de votre père, votre frère Robb a fait appel aux bannerets pour monter sur Port-Réal et exiger votre libération à toutes. Commença Mère.
Je me retins de grimacer. Je comprenais l'indignation que ma famille avait dû ressentir, moi-même je l'avais éprouvée, mais avec du recul, cela avait peut-être été excessif de déjà déclarer la guerre au trône de Fer sans la moindre explication. Mais bon, je n'étais pas là pour réécrire l'histoire, car avec du recul il y avait bien des choses que j'aurais faites différemment et sûrement mes proches aussi. J'écoutai Mère parler des victoires que le Nord avait gagnées à travers le Conflans qui s'était vite joint à eux, et avant que les armées de l'Ouest ne se masse pour les affronter. Je bondis uniquement quand elle parla des conditions que les Frey avait soumis aux Stark et aux Tully pour que le pont leur soit accessible.
-De quel droit a-t-il exigé autant pour un simple pont? M'indignai-je en me levant d'un bond. Il avait le devoir d'obéir à son suzerain, Lord Tully! Et même s'il ne voulait pas participer à la guerre, son péage était beaucoup trop excessif pour vous laisser passer! Robb aurait dû refuser.
-Lyarra, pour aller dans l'Ouest nous devions passer par là.
-Il y avait d'autres moyens, Mère. Nous n'étions pas à Castral-Roc, mais à Port-Réal. Et vous auriez pu attendre que les armées de l'Ouest viennent à vous dans les terres de la Couronnes. Je ne suis pas grande stratège, mais je suis certaine qu'il y avait d'autre moyens.
Jaime éclata de rire avec son air arrogant et je lui décochai un regard noir.
-Régicide, Silence!
Je retournai à Mère et continuai mon interrogatoire.
-Je suppose que c'est pendant une de ses campagnes que Robb a rencontré cette femme?
-Oui. Il est tombé amoureux d'elle et après avoir couché avec il a voulu l'épouser.
Cette fois, je me pris la tête entre les mains.
-Ce qui lui a fait perdre les Frey qui n'avaient plus rien à obtenir de vous… Il aurait pu faire autrement. La prendre uniquement comme sa maîtresse. Par les Ancien Dieux et Nouveaux, nous sommes en guerre, il n'aurait pas été le premier à avoir couché avec une femme qui n'était pas son épouse! Et pourquoi, par les Sept Enfers, n'a-t-il pas pris en compte ma lettre?
Mère baissa les yeux et je sentis un coup de poignard me traverser le ventre.
-Il ne me faisait plus confiance… C'est ça? Dis-je d'une voix blanche.
-Vous aviez épousé Joffrey, je comprenais pourquoi vous aviez agi de la sorte Lyarra, mais Robb…
-M'a prise pour une traîtresse. Conclus-je, amère.
Mon propre sang m'avait prise pour une traîtresse. L'atmosphère de la salle me parut étouffante et je m'éloignai à grand pas, sortant pour avoir de l'air avant que je ne m'évanouisse. J'ignorai les appel de Catelyn Stark dans mon dos... Même dans mes pensées les plus noires, je n'avais jamais cru que ma propre famille m'aurait tellement prise pour une traîtresse qu'elle aurait ignoré mes avertissements...
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