Bonjour,
Cet OS a écrit dans le cadre d'un évènement d'écriture organisé par notre serveur discord Potterfictions (lien dans mon profil) et a été déjà publié sur AO3 il y a quelques mois.

Bonne lecture à toustes

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Ce texte est un OS écrit lors de la participation à l'ASPIC (Ateliers Scripturaux Promouvant l'Imagination et la Créativité) organisé par le serveur Discord Potterfictions sur le thème : fluff et Saint-Valentin.

Mon ship imposé est : Théodore / Harry
Mon personnage secondaire imposé : Luna Lovegood
Lieu imposé : Huis Clos
Liste de mots à caser : rainure / sexe / dormir / indécent / grand / interminable / petit / anxiété / cocon / chanson


L'initiale mystérieuse

Le petit-déjeuner s'achevait lorsque les hiboux et chouettes entrèrent dans la Grande Salle pour distribuer le courrier quotidien. Ce dimanche matin, il y en avait beaucoup plus que d'habitude et nombre d'élèves – ainsi que quelques professeur·es – reçurent des lettres pleines de mots doux, de déclarations d'amour enflammées ou de propositions indécentes. L'immense pièce était décorée aux couleurs de la passion jusqu'à l'écœurement, mais au moins personne n'avait pensé à reproduire le fiasco des cupidons gazouillant des chansons cette année-là.

Une chouette brune se posa devant Harry et ouvrit le bec pour lui délivrer une missive. La lettre glissa jusque dans son bol de porridge vide et il l'attrapa avant que l'enveloppe ne s'imprègne d'humidité. Il la décacheta avec circonspection, il n'attendait aucun courrier, les seules personnes susceptibles de lui écrire en temps normal étaient à Poudlard avec lui. Il y avait bien madame Weasley, mais Harry la voyait mal lui demander de ses nouvelles le jour de la Saint-Valentin.

Autour de Harry, il y eut des rires, des cris d'excitation et aussi quelques pleurs. Il semblerait que certain·es attendaient du courrier qui n'était jamais arrivé. Il haussa les épaules, il se sentait peu concerné par tout ça. Il avait assez donné pour les autres et ne voulait plus se préoccuper des problèmes des gens dont il n'était pas proche, il avait assez de soucis lui-même.

L'écriture sur le morceau de parchemin était familière, mais Harry ne put la reconnaître. En revanche, les mots le surprirent :

« Harry,

Tu me plais depuis un moment et je ne savais pas comment te le dire jusqu 'à maintenant.

Si tu veux savoir qui je suis, rdv à 10 h dans ton dortoir.

T. »

Harry releva aussitôt les yeux de son courrier et les braqua sur Théodore, assis un peu plus loin avec Drago, Blaise et Pansy. Le jeune homme avait lui aussi un parchemin entre les mains et le lisait sous l'œil avide de ses voisin·es de table. Harry vit ses joues prendre une teinte rosée et il détourna le regard, déçu, triste et horriblement jaloux de la personne qui avait réussi à le faire rougir. Peut-être était-ce Luna, iels étaient devenus plutôt proches depuis l'été dernier. Harry reporta son attention sur sa propre lettre et se demanda qui cela pouvait être. Qui connaissait-il avec un prénom qui commençait par T et qui avait accès à son dortoir ? Excepté Théodore bien sûr. Après tout, ce n'était pas son écriture. Les dortoirs de la huitième année étaient séparés du reste de l'école. En effet, iels étaient assez nombreux à être revenus pour passer leurs ASPICs et il n'y avait pas assez de place dans leurs anciens dortoirs. Par ailleurs, la plupart des élèves de la septième année étaient déjà venus jusqu'à leur salle commune, Luna et Ginny en tête. Autant chercher une baguette dans une forêt…

Il vérifia l'heure et décida de suivre Ron et Hermione qui voulaient retourner à la salle commune. Il rangea le courrier dans sa poche et emboîta le pas à ses ami·es tout en continuant à faire la liste mentale des prénoms de ses camarades. Il n'arrivait pas à trouver d'autres personnes avec un prénom commençant par T. Il y avait bien Terry Boot, mais Harry ne pouvait envisager l'idée qu'il lui ait envoyé une lettre pour la Saint-Valentin, plus hétéro que ce gars ce n'était pas possible… Peut-être était-ce un nom de famille ? Le visage souriant de Dean lui apparut en pensée mais il repoussa cette idée. Elle était ridicule, Dean sortait avec Seamus depuis quelques semaines, ça ne pouvait pas être lui. Aucun autre nom ne lui venait en tête, il ne connaissait pas tous les élèves qui pouvaient accéder à son dortoir. De toute façon, il n'y avait qu'une personne qui l'intéressait et cela ne semblait pas réciproque.

Il s'affala sur un fauteuil face à la cheminée allumée et s'enroula dans un plaid qui traînait, le regard dans le vide. Il se laissa aller à ses pensées sans même remarquer ce qui se passait autour de lui. Il était confortablement installé, au chaud, comme dans un cocon de douceur, cela lui donnait envie de dormir.

La vieille pendule de la salle commune sonna et réveilla Harry en sursaut. Il y porta son regard par automatisme et constata qu'il était onze heures. Il hésitait à se rendre dans son dortoir pour découvrir l'identité de l'auteur – ou autrice – de sa lettre, à condition qu'il ou elle soit encore là. Il se tourna vers Ron pour lui demander conseil, se traita d'imbécile pour ne pas y avoir pensé plus tôt puis changea d'avis. Ron et Hermione étaient forts occupés l'une avec l'autre et il ne faudrait pas grand-chose avant qu'iels ne s'éclipsent quelque part pour évacuer la tension sexuelle à couper au couteau qui les environnait alors qu'ils s'embrassaient à pleine bouche. Il laissa tomber cette idée, quand iels étaient ainsi, rien ne pouvait les distraire. Il décida de se débrouiller seul.

Harry se leva et monta les escaliers qui desservaient les trois dortoirs des garçons. Il poussa la porte du dortoir et la referma derrière lui. La pièce était vide d'occupants, à l'exception de Théodore qui lisait un livre sur son lit. Ce dernier releva les yeux de son ouvrage et croisa ceux de Harry qui s'arrêta comme un idiot en plein milieu de son mouvement.

— T'es tout seul ? s'enquit Harry, le cœur battant d'un fol espoir.

— Ouais, ils sont tous partis s'envoyer en l'air, je pense… Pansy et Blaise se sont enfuis de la Grande Salle avec le feu aux fesses et Drago doit actuellement être avec Daphnée… Ou quelqu'un d'autre, je sais pas.

— Ah. OK. Heu… Tu avais pas quelqu'un à voir toi aussi ?

Théodore détourna le regard et ses joues s'enflammèrent. Harry le trouvait si adorable ainsi, il ne pouvait détacher ses yeux de sa bouche qui formait une moue gênée.

— Je… Quelqu'un devait venir en fait. Je sais pas qui, le courrier était signé avec une initiale seulement…

Le cœur de Harry rata un battement. Ça ne pouvait pas être une coïncidence. C'était le moment de se montrer courageux, après tout il était un Gryffondor !

— Quelle initiale ? s'enquit-il en s'approchant du lit de Théodore.

— Un H… Je… Enfin je me suis dit que ça pouvait être Hannah ou bien… Mais ça fait plus d'une heure que j'attends…

— Tu voudrais que ce soit Hannah ? demanda Harry avec anxiété, le cœur serré.

— Heu… Je…

La porte du dortoir s'ouvrit alors brutalement et coupa Théodore dans sa réponse. Harry se tourna vers l'entrée de la pièce, Luna se trouvait dans l'encadrement, la main encore sur la poignée. Derrière elle, la plupart des ami·es de Harry et de Théodore les observaient.

— Luna ?

— Nous avons décidé, tous ensemble, que vous deviez vous expliquer. Vous ne sortirez pas d'ici tant que votre situation ne sera pas résolue !

Harry n'eut même pas le temps de répondre que sa baguette vola de sa poche et atterrit dans les mains de Hermione qui se tenait juste derrière Luna. Une seconde plus tard, celle de Théodore fila de sa table de nuit vers Drago. Puis Luna recula et referma le battant. Un cliquetis sonore résonna dans le dortoir : ils venaient de se faire enfermer par leurs ami·es. Il se retourna vers Théodore, l'air hagard. Ce dernier avait les yeux écarquillés et la bouche entrouverte.

— Qu'est-ce qui vient de se passer ? demanda Harry.

— J'ai ma petite idée sur le sujet… Pourquoi est-ce que tu es ici, Harry ?

— J'avais rendez-vous. Moi non plus je sais pas qui c'était…

— On s'est fait piéger. Je suppose que ta lettre terminait sur un T et que le H de la mienne voulait dire Harry…

Harry comprit alors pourquoi il n'avait pas reconnu l'écriture sur le parchemin, cela devait être Luna ou quelqu'un qu'il ne lisait pas souvent. Et il avait aussi saisi pourquoi leurs ami·es avaient décidé de les enfermer. Cela faisait des semaines qu'il fantasmait sur Théodore et Ron avait fini par s'en rendre compte après les vacances de Noël. Il n'avait pas fallu longtemps pour qu'il en parle à Hermione et que le couple vienne confronter Harry pour lui tirer les vers du nez. Il avait nié avec vigueur, n'admettant que son attirance pour les garçons récemment découverte. Il était souvent incité par ses ami·es, Luna et Ginny incluses, à sortir avec des gens, mais il n'avait jamais réussi à se lancer.

Un parchemin passé par la rainure sous la porte du dortoir flotta jusqu'aux pieds de Harry et interrompit son chemin de pensée. Il le récupéra et leva les yeux au ciel à la lecture des premiers mots « Rituel magique pour connaître votre amoureux », forcément une idée de Luna !

— C'est quoi ?

— Un rituel stupide, tiens.

Harry s'avança jusqu'à Théodore et lui tendit le morceau de papier. Ses joues prirent une jolie couleur coquelicot à la lecture et Harry le trouva attendrissant et un peu excitant. Merlin, ses ami·es avaient raison, il fallait faire quelque chose à propos de ses sentiments et de son attirance pour Théodore.

Il s'assit au bord du lit de l'ancien Serpentard et l'observa poser le parchemin puis lever les yeux vers lui, la rougeur s'étalant toujours sur ses pommettes.

— Ça marche sans baguette. Le rituel là-dessus, expliqua-t-il.

— J'ai pas besoin de ce truc-là pour savoir de qui je suis amoureux, grommela Harry.

— Ah ?

Sa voix était teintée d'espoir, cela n'échappa pas à Harry. Cette réaction lui donna l'impulsion pour se lancer, ce n'était plus le temps de tourner autour du chaudron.

— Je sais bien que ce n'est pas toi qui as écrit ça, mais j'aurais bien voulu, expliqua-t-il en sortant de sa poche la lettre reçue au petit-déjeuner.

— Tu aurais voulu que ce soit moi ?

— Oui, affirma Harry sans ciller. Tu me plais, Théo. Beaucoup.

Les interminables cils de Théodore papillonnèrent un instant sur ses yeux noisette puis un sourire mutin étira ses lèvres. Le cœur de Harry fit une embardée.

— Montre-le-moi alors.

Harry ne se le fit pas dire deux fois, il retira ses chaussures et grimpa sur le lit. Il avança à quatre pattes jusqu'à Théodore qui était assis en tailleur contre ses oreillers remontés dans son dos, pour se retrouver à quelques centimètres de son visage. Ses pommettes étaient toujours roses, mais son regard était maintenant déterminé et des paillettes d'or illuminaient ses iris noisette. Harry s'installa à genoux juste devant Théodore et posa sa bouche sur la sienne, en douceur, pour lui laisser le temps de comprendre ce qu'il allait faire. Mais Théodore ne recula pas, au contraire il s'avança un peu la tête pour approfondir le baiser, ouvrit la bouche pour effleurer de sa langue les lèvres de Harry et passa une main dans la nuque de ce dernier.

C'était doux et chaud, et Théodore sentait bon le shampoing. Harry ouvrit les lèvres pour caresser sa langue de la sienne et glissa ses doigts dans ses boucles châtaines. Il se rapprocha encore, le poussa contre ses oreillers et s'installa à califourchon sur ses cuisses maintenant allongées. Le bruit de leurs vêtements froissés sembla envahir toute la pièce. Les ongles de Théodore crissèrent à la base de la nuque de Harry, contre les cheveux ras et le geste provoqua des frissons partout sur sa peau. L'ancien Gryffondor avança son bassin et frotta, à travers leurs vêtements, son sexe dur contre Théodore qu'il sentait bander en dessous de lui. Un gémissement s'échappa de ses lèvres, étouffé par la bouche de Harry et ce dernier accéléra ses mouvements.

— Harry… Harry… Attends… Arrête… haleta Théodore au bout de quelques instants, essoufflé par le baiser.

— Ça va pas ? s'inquiéta Harry en stoppant tout.

— Si, si, ça va. Juste… Enfin, si tu continues comme ça je vais jouir en deux minutes.

— C'était un peu l'idée… C'est un problème ?

Harry observa Théodore, ses joues rouges et ses pupilles dilatées trahissaient son excitation et cela donnait davantage envie à Harry.

— Imagine qu'ils soient encore tous derrière la porte à écouter ce qui se passe ? Ou pire, avec les oreilles à rallonge des Weasley ?

— C'est eux qui voulaient qu'on règle notre « situation », non ? On pourrait leur offrir de quoi se boucher les oreilles pour le restant de leurs jours !

Théodore éclata d'un rire joyeux qui fit voleter des papillons dans le ventre de Harry. Ce dernier souriait, mais il était parfaitement sérieux. Il embrassa Théodore en posant avec douceur ses lèvres sur les siennes, juste un instant, puis descendit le long de sa mâchoire pour glisser dans son cou qu'il dévora de baisers, de coups de langue et de mordillements. Il poussa ses hanches vers l'avant et Théodore étouffa un geignement, cela encouragea Harry dans son idée. Il avait vraiment envie de lui.

— Alors ? Je continue ou pas ? souffla-t-il à son oreille.

— Vous êtes complètement fêlés, vous les Gryffondor !

— Avoue que ça te plaît ! taquina Harry en se redressant pour le fixer dans les yeux.

La main chaude de Théodore était toujours appuyée dans la nuque de Harry, comme une caresse. Son regard et son érection visible sous son pantalon trahissaient sans équivoque son désir. Harry bougea une fois supplémentaire sur lui et Théodore se mordit la lèvre inférieure en haletant.

Harry glissa l'une de ses mains le long du torse de Théo pour venir s'échouer entre eux et la plaqua avec fermeté sur la bosse, sans le quitter des yeux. Les paupières de l'ancien Serpentard se fermèrent quelques secondes et il rejeta un peu la tête en arrière.

— Oh, Merlin… OK, mais c'est toi qui gères les réponses aux questions après, lâcha Théodore d'une voix étranglée de désir.

— Aucun problème.

Harry replongea son visage dans le cou de Théodore et s'empressa de déboutonner son pantalon avec des gestes fébriles. Il essaya ensuite de glisser sa main à l'intérieur, mais la position était trop inconfortable.

— Attends, j'y arrive pas. Allonge-toi, demanda Harry en se poussant pour lui laisser de la place.

Théodore se tortilla un peu pour s'installer sur le dos et Harry lui retira en quelques instants son pantalon et son boxer. Il se reput de l'érection sous ses yeux avant de remonter le regard jusqu'au visage de Théodore.

— Toi aussi, exigea-t-il en faisant un geste vers Harry, y a pas de raison que je sois le seul à moitié à poil.

Harry descendit du lit pour se déshabiller, conscient qu'il était observé. Ce regard le fit rougir un peu et il le rejoignit rapidement avant de s'allonger contre lui. Il commença par l'embrasser de nouveau, picora ses lèvres puis glissa sa langue contre sa jumelle avec délice. L'une des mains de Théodore avait retrouvé le chemin de sa nuque et la deuxième s'était faufilée jusqu'à son érection. Harry fit de même et des soupirs s'échouèrent dans la bouche de l'autre.

Il ne fallut pas longtemps avant que les lèvres de Harry quittent celles de Théodore, trop essoufflé pour réussir à continuer à l'embrasser. Leurs poignets s'activaient avec vigueur et Harry se sentit bientôt sur le point de basculer. Les gémissements résonnaient dans la grande pièce silencieuse, entrecoupés de respirations saccadées. Il y faisait chaud, et pas seulement à cause du feu qui brûlait dans l'âtre non loin.

L'orgasme vint d'un seul coup et Harry se tendit dans les bras de Théodore, en étouffant un gémissement sonore dans son pull. Sa main cessa de bouger et Théodore grogna :

— Harry… Putain, t'arrête pas !

— Pardon… haleta Harry en reprenant le rythme.

Il tenta de retrouver son souffle et embrassa Théodore dans le cou alors qu'il l'accompagnait vers la jouissance. Quand il se raidit contre lui, Harry sourit sur sa peau, donna quelques coups de poignets supplémentaires puis s'arrêta. Il posa sa joue sur le torse qui se soulevait rapidement, écouta le cœur qui galopait et ferma les yeux, c'était si agréable.

Il fallut un certain temps avant qu'ils retrouvent assez de lucidité pour se lâcher et partir à la recherche d'une baguette pour se nettoyer. Les deux sorciers se rabattirent sur le paquet de mouchoir qui traînait après s'être souvenus qu'ils n'en avaient plus. Puis ils se rhabillèrent et Harry revint blottir sa tête dans le creux de l'épaule de Théodore qui s'était rallongé. Ses doigts se posèrent sur son bras et firent des petits mouvements qui ressemblaient à des caresses.

— Théo ?

— Mmm oui ?

— On sort ensemble, du coup ?

— Je pensais pourtant que c'était évident après que je t'ai dit de me montrer que je te plaisais, pouffa Théodore.

— Je préférais juste m'en assurer… Tu sais, je crois qu'on devrait les remercier après tout.

— Les remercier de quoi ? De nous avoir tendu un piège ?

— De m'avoir donné l'occasion d'avoir le courage de te dire que tu me plais.

— Tu me plais aussi, Harry. Au cas où tu avais besoin de cette confirmation-là également.

Harry rit un instant et ferma les yeux. Il n'avait pas la moindre envie de bouger, il sentait qu'il aurait pu rester là pendant des heures. C'était une journée de Saint-Valentin parfaite et il comptait bien en profiter avec son tout nouveau petit ami.