Hello,
Voici mon nouveau chapitre.
Bonne lecture,
XCheschireCat
Chapitre 32 : Ce que nous avons manqué
Dani n'avait pas dormi de la nuit, assise dans son squat à attendre le matin. La pluie de la veille ne s'était pas encore arrêtée et les flots inondaient toujours les rues de la capitale. Lorsque le soleil pâle perça les nuages pour filtrer à travers les volets, la jeune fille se leva enfin prête à affronter la journée. Aujourd'hui elle allait voir Jane et ça effaçait toutes ses peines des dernières semaines.
La jeune sorcière devait trouver un petit déjeuner ainsi qu'une ligne de train qui l'amènerait dans le Surrey pour retrouver Hadrian. Ragaillardis par la perspective de retrouver les seuls personnes qui comptaient, la fillette brava la pluie sans broncher. A seulement quelques pas de la maison abandonnée où elle avait dormi se trouvait un Tesco qui avait déjà ouvert malgré l'heure matinale. Et elle pu refaire son stock de nourriture. A l'intérieur du magasin personne ne lui posa de questions et elle put acheter des biscuits préférés, ce en forme d'animaux de la savane, et un bouteille d'eau. Après ses achats il ne lui restait que cinq livres, un prix suffisant pour un ticket de train pour la banlieue. Elle alla dans la gare la plus proche était à quelques blocs de là. Protégé par une épaisse capuche que Dani garda vissé sur la tête, la jeune fille courut jusqu'au guichet alors que dans son dos, son sac lourdement chargé battait contre ses côtes et l'encourageait à accélérer le pas.
A la station de train, Dani regarda la carte au mur avant de prendre un dépliant avec les principales lignes de Londres. Pour aller dans le Surray il fallait que la jeune fille prenne la direction du sud dans la banlieue éloignée du grand Londres.
« -Tu es perdu ? » Demanda un employé en uniforme qui l'observait de derrière son guichet. La rouquine le fixa méchamment, presque certaine que c'était le même homme qui lui avait pris son sac la dernière fois. Le dépliant en poche avec la carte du réseau de Londres, Dani tourna des talons et s'enfuit en courant laissant dans son sillage un rire. Elle se sentait libre et une douce euphorie l'avait envahi, lui donnant l'impression que rien ne pourrait l'arrêter. La sorcière n'avait besoin ni de ses parents, ni de ses professeurs ou d'aucuns autres adultes, elle s'en sortait très bien toute seule.
Après ça la jeune fille passa le reste de la journée au musée Victoria, jusque dans le milieu d'après-midi ou la pluie laissa place au soleil permettant à Dani de flâner dans les rues de la capitale. Elle était grisée par cette sensation de liberté et le simple fait de marcher le long des avenues la rendait presque euphorique.
Dani pensait aussi beaucoup à Jane. Comment allait être les retrouvailles ? Allait-il pleuvoir ? Allaient-elles tomber dans les bras l'une de l'autre ? Comment serait habillée Jane ?
Tant de questions dont la fillette avait hâte d'avoir la réponse. Il fallait seulement qu'elle patiente jusqu'au soir.
Le moment tant attendu finit par arriver et la jeune fille se rendit près du métro Blackfriars. Sa curiosité la fit s'arrêter devant un fleuriste, l'idée d'un bouquet pour Jane lui parut excellente. L'une des compositions attira son regard, les fleurs étaient d'une belle couleur orange et violette.
«-Elles t'intéressent, jeune fille?» Demanda la vieille vendeuse depuis son tabouret.
«-J'aime beaucoup celui-là.» Fit Dani en pointant le bouquet.
« -C'est un choix intéressant. » La dame l'approcha pour que la fillette puisse les sentir. « Tu as surtout des œillets d'Inde avec un peu de myosotis et des phnox pour les tons bleu violet.
-Et celle-là qu'est-ce que c'est ?» En montrant la quatrième fleur du bouquet.
« -Ce sont des Belles de nuit. C'est une cliente qui m'a commandé cette composition mais elle n'est jamais passé la prendre ? Je te le cède pour dix livres si tu veux. »
Dani se mordit la lèvre en pensant aux pièces qui lui restaient, pas suffisamment pour acheter les fleurs. Il lui fallait trouver un moyen d'avoir le bouquet autrement, pour ça elle se concentra sur la suite des événements. Dans un premier temps la rouquine shoota dans un caillou pour renverser un pot en métal qui contenait des jacinthes. A la seconde ou la vendeuse tourna la tête pour voir d'où venait le bruit, la sorcière se saisit des fleurs et elle partit en courant.
Alors qu'elle s'éloignait, la vendeuse commença à crier au voleur, attirant un policier qui circulait sur la place. Heureusement Dani avait de grandes jambes qui lui permettaient de se cacher dans une ruelle un peu plus loin. Ravie d'avoir un cadeau pour Jane, la rouquine resta cachée derrière des poubelles où elle avait une bonne vue sur la sortie de la station. Elle était fin prête à revoir Jane.
Harry s'était rendu compte que des gens, probablement des sorciers, le surveillaient. A chaque fois qu'il s'éloignait de la maison de son oncle et de sa tante une personne sortait de nulle part pour le raccompagnait au numéro quatre.
Agacé par cette surveillance, Harry était bien décidé à voler la baguette de l'un d'entre eux. Le garçon avait conçu un plan digne des meilleurs cartoons. Il lui fallait attirer un sorcier et le piéger, l'enfant aurait bien voulu creuser un trou mais tante Pétunia n'aurait pas apprécié de voir sa pelouse détruite. C'est un autre piège qui prit forme dans son esprit et pour le mettre à exécution mais il lui fallait une corde, dictaphone et les clefs de la voiture de sa tante stationné devant le garage.
A l'heure du goûter, il prit la corde et fit un nœud coulant qu'il dissimula sous des feuilles mortes suffisamment grand pour qu'une personne se tienne debout au centre. Il passa le reste de la corde sur une branche solide et accrocha l'extrémité à la voiture. Pour finir sa préparation il monta dans la deuxième chambre de Dudley ou il trouva le dictaphone.
Assis au milieu de la pièce il se lança dans enregistrement en espérant que Tante Pétunia soit absorbé par sa série.
«-Au secours ! À l'aide ! Aidez-moi !» Harry réécouta son message, satisfait du résultat quand sa tante ouvrit la porte.
« -Mais qu'est-ce que tu fabriques ? Des bêtises j'imagine.
-Je voulais juste voir si ça marchait. Je peux aller jouer dehors ? »
La femme hocha la tête avant de redescendre dans le living room.
Dans l'allée devant la maison le soleil commençait à décliner même s'il était encore tôt. Harry se dit que l'obscurité l'aiderait dans sa tâche tout en sachant que son oncle ne tarderait pas à rentrer du travail. Le piège était fin prêt lorsque Harry posa le dictaphone et le mit en route en boucle et il se glissa dans derrière le volant de la voiture.
Il avait déjà vu la mère de Dani et Flloyd démarrer la voiture familiale et il les imita en tournant les clefs et au même moment sa propre voix appelait à l'aide dans le dictaphone. La cassette tourna encore quelques secondes quand un homme roux avec une robe de sorcier accourut baguette à la main de derrière les buissons.
Harry le regarda dans le rétroviseur latéral et lorsque le sorcier se pencha pour attraper la machine, il appuya sur la pédale d'accélérateur. La voiture fit un bond en avant et le sorcier se retrouva suspendu la tête en bas avant d'avoir eu le temps de comprendre ce qui se passait.
Satisfait, l'enfant freina et éteignit la voiture pour aller voir son sorcier-pinata. Ce dernier avait lâché sa baguette sous le choc, tout comme la radiocassette qui était brisée au sol.
Harry récupéra la baguette pour la pointer sur l'homme suspendu dont la robe lui bloquait la vue. Ainsi suspendu comme un saucisson à l'étale d'un boucher, le sorcier était la merci du garçon.
« -Très ingénieux, vraiment. » Murmura l'homme pour lui-même avant de s'adresser à Harry. « Je suppose que c'est ton piège. Je dois dire que tu m'as bien eu sur ce coup-là. »
Le sorcier ne semblait pas en colère, bien au contraire. La voix enjouée rassura quelque peu Harry.
« -Je suis Arthur Weasley. » Le présenta le sorcier qui commençait à virer au rouge tout en se débattant avec sa robe pour voir l'enfant. «Je suis enchanté de te rencontrer Harry.
-Alors vous savez qui je suis, je ne suis pas fou. » Le garçon aux cheveux noirs était triomphant car il avait eu peur que Dudley ait raison et qu'il soit fou.
« -Je connais ton nom comme tous les sorciers de Grande Bretagne. » Mr Weasley s'interrompit un instant, car dans la position suspendue il tournait lentement sur lui-même, il recommença à parler lorsqu'il fut de nouveau en face du garçon. « On m'a dit que tu connaissais déjà le monde magique. Tu sais que tu es célèbre là-bas?»
Harry hocha la tête pendant que le sorcier roux entamait un autre tour.
« -C'est pour ça que vous me surveillez?
-Heu... Disons, que personne ne voudrait que tu disparaisses de nouveau.» L'enfant croisa les bras sur la poitrine, imitant les meilleurs méchants de dessins animés.
« -Qui sont ces personnes ?
-Heu...
-Est-ce que vous allez arrêter de me surveiller maintenant ?
-Non, je ne pense pas. Par contre, les autres se méfieront de tes supercheries. Tu veux bien me faire descendre maintenant.
-Non, je ne pense pas. Je veux savoir qui sont les autres ? Vous êtes combien ?
-Je vais te dire tout ce que tu veux mais tu dois me faire descendre. » Le sorcier devenu roux par sa position semblait sincère. « Je vais finir par m'évanouir si je reste comme ça. »
Assez peu à la page concernant ce que la position tête en bas pouvait déclencher chez l'humain, Harry le cru sur paroles. Il retourna dans la voiture pour la faire reculer pour que l'homme puisse répondre à ses questions.
Harry était de retour au côté de Mr Weasley celui-ci était en train de se débarrasser de la corde autour de ses jambes.
« -He bien, c'est une sacrée aventure. Quand je vais raconter ça à mes garçons. » Il se pencha pour épousseter ses feuilles sur sa robe.
« -Vous allez répondre à mes questions maintenant ? »
Le sorcier se pencha vers Harry, il crut qu'il allait lui mettre une tape sur l'épaule, mais il se contenta de récupérer sa baguette coincée dans la ceinture du garçon.
« -Je crois que ceci m'appartient. Accio lunettes. »
Son sort fit voler vers lui sa paire de lunettes qu'il posa sur son nez avec une satisfaction visible. Harry pouvait comprendre, lui aussi rechignait à se séparer des siennes.
Le sorcier qu'Harry pouvait observer à loisir maintenant qu'il n'était plus suspendu, avait les cheveux roux dégarni, il était aussi grand que son oncle mais bien plus mince. Il ne se départit jamais de son air jovial lorsqu'il reprit la parole.
« -Écoute mon grand, je ne peux pas rester même si j'aimerais beaucoup. Ça a été un plaisir de te rencontrer. »
Sur ces bonnes paroles il disparut. Harry qui n'avait jamais eu l'occasion de voir quelqu'un faire la même chose mais il savait que c'était possible. La disparition fut accompagnée d'un claquement sonore qui surprit l'enfant au point de le faire tomber.
Le passage de Mr Weasley n'avait pas vraiment éclairé Harry sur la surveillance des sorciers. Il n'avait que davantage de questions.
Remus se redressa le lendemain de la visite du directeur de Poudlard, la tête encore douloureuse de ses excès il observa la pluie tomber par la fenêtre de sa cabane. Le loup-garou prit le temps de maudire le pays de Galles et de son climat humide avant de se lever.
Il n'y avait plus rien à manger dans ses placards alors qui se rabattit sur l'épicerie du village un peu plus loin. Son transplanage fut compliqué et il manqua de se desartibuler. Lorsque le jeune homme entra dans la boutique elle était vide mit à part le vendeur. Il se contenta d'acheter un paquet de biscuits qui prenait la poussière dans un coin ainsi que des feuilles blanches pour écrire sa lettre à la juge Bones.
A la caisse l'homme le regarda avec méfiance mais Remus en avait l'habitude. Son manque de travail lui avait fait perdre plusieurs tailles de pantalon et sa consommation de produits illicites lui donnait une tête de déterré qui faisait que les gens se méfiaient de lui. Ce jour-là ne fit pas exception et le vendeur ne le lâcha pas du regard jusqu'au moment où il quitta la boutique.
Sur le chemin du retour, il se demanda ce qu'il pourrait écrire à la juge. Il se rappelait d'Amelia comme une jeune fille très studieuse, qui passait tout son temps à la bibliothèque. Il avait mieux connu le reste de sa famille qui avait appartenu à l'ordre du Phoenix mais leur mort l'avait beaucoup attristé. De plus, Remus n'avait pas revu Harry depuis des années, tout comme les Dursley qu'il n'avait vu qu'une fois.
Assis sur la table bancale de sa cabane miteuse, le loup-garou chercha l'inspiration une plume dans la main. L'encre se mit à goutter sur le bois formant une tache noire.
Remus mit une dizaine de brouillons à la poubelle avant de parvenir à quelque chose de convenable.
« Chère Juge Bone,
Il a été porté à mon attention que vous étiez en charge du placement d'Harry Potter. Je me suis permis d'intervenir dans cette procédure car le bien-être de cet enfant me tient beaucoup à cœur. Lily et James Potter étaient de très bon amis et leur fils mérite ce qu'il y a de mieux. En ce sens je pense qu'il est préférable qu'il reste avec sa tante, la sœur de Lily, Pétunia Dursley. Elle est plus qualifiée pour subvenir aux besoins et à l'éducation de son neveu. J'espère sincèrement que vous prendrez mon avis en considération.
Bien à vous;
Remus Lupin »
Le résultat lui plus, ce n'était pas parfait mais ça irait. Il laissa sa lettre sur la table attendant que le professeur Dumbledore plus envoie un hibou de Poudlard.
Le loup-garou retourna se coucher après ça, maintenant que sa bonne action était faite.
Ce que Remus ignorait c'était qu'avant la réception de sa lettre la juge Bones l'avait placé en tête de liste comme famille d'accueil. Le testament de Lily et James le désignait comme tuteur après Sirius Black, chose qu'il ignorait totalement et que le directeur avait soigneusement gardée sous silence.
La lettre de Remus venait tout juste de le disqualifier et il tirait ainsi un trait sur son avenir avec Harry.
Jane était un peu nerveuse depuis que Daniella avait passé son coup de fil. Ses parents n'étaient au courant de rien, pas même qu'elles s'étaient parlé au téléphone. Mr et Mme Weiss agissaient comme s'ils n'avaient jamais rencontré la famille Fell et pour cela Jane les trouvait méprisables. La jeune fille s'était beaucoup éloignée d'eux, trop en colère pour comprendre leur réaction. Les parents avaient tenu à ce que Jane reprenne des activités normales comme les cours et la danse classique. Ce dernier cours servait surtout à faire plaisir à sa mère mais Jane n'était pas très douée. Maintenant que la jeune fille était en froid avec sa mère, elle ne faisait plus aucun effort et elle n'hésita pas à quitter la scène plus tôt pour son rendez-vous avec Dani.
Elle avait réuni toutes les affaires importantes dans son sac de danse. Sous les tutus et justaucorps se trouvait son passeport, sa carte de transport, trois mille livres, une carte de Londres et une lettre pour ses parents qu'elle posterait plus tard.
Jane se sentait comme un de ces scouts américain avec pour devise «toujours prêt». Elle prit la direction du métro le plus proche, tout le semblait normal surtout qu'elle le prenait tous les jours. Cependant Jane était toujours nerveuse, assise dans la rame en direction de Blackfriars sa jambe tressautant compulsivement sans qu'elle ne puisse le contrôler.
Le quai à la station était à moitié vide mais pourtant un jeune homme en skate trouva le moyen de la bousculer. Jane pesta contre lui en ramassant ses affaires car maintenant elle était en retard pour Dani. Elle dû courir dans le dédale souterrain de la station et finit par émerger dans la rue. Dehors il faisait déjà noir et un vent glacial faisait trembler violemment les feuilles des arbres. Une bruine légère s'était mise à tomber, se réverbérant sous la lumière des lampadaires qui donnait un aspect surréaliste à la place.
Jane fit le tour de l'entrée de la station pour se positionner à l'abri sous un kiosque qui vendait des journaux. Le carrefour, lieu du rendez-vous, était déserté par les badauds. Seuls les riverains pressés de rentrer dans leur foyer passaient encore, courbé pour échapper à la pluie et au vent. Il n'y avait aucune trace de Dani. Jane attendit une dizaine de minutes, guettant la moindre tignasse rousse. Rien. Personne ne vint au rendez-vous et la confiance de Jane diminuait à chaque minute qu'elle passait seule sous le kiosque. La jeune fille commençait à se demander ce qu'elle allait faire si personne ne venait. Son anxiété se transforma en colère, contre Jane, contre ses parents, contre les Fell et contre tous ceux qui croisaient sa route. Elle ne comptait pas rester là à mourir de froid en plein mois de février alors que Dani n'allait visiblement pas venir.
En reprenant la direction de chez elle, Jane shoota dans un bouquet de fleurs bleues et jaune qui traînait au sol et qui termina sa course sous les roues d'une voiture.
