N\A : heyyy… ça fait un bail ^^' déso déso, je vais essayer de faire mieux niveau régularité pour les prochains chapitres. En attendant, voici une bonne dose de fluff.


Draco arriva à la demeure des Black le samedi matin, en hésitant seulement quelques instants avant de renoncer à prévenir Harry. Le Griffondor l'avait invité à passer le voir quand il le souhaitait, et lui avait donné accès au système de communication et de cheminée à l'intérieur du Square Grimmaud.

Malgré son sens des bonnes manières et une voix intérieure qui ressemblait suspicieusement à sa mère, Draco renonça à envoyer un message à son petit ami pour le prévenir de sa visite. Dix heures du matin était une heure tout à fait respectable, et dans le pire des cas, Harry lui demanderait de repasser plus tard.

En trois semaines, Draco avait eu l'occasion d'en apprendre un peu plus sur Harry et la façon dont son ex-rival se comportait lorsqu'il était en présence de personnes à qui il avait accordé sa confiance. La différence était remarquable, et Draco avait toujours quelques difficultés à croire qu'il faisait désormais partie de ce groupe restreint.

Toutefois, même cette nouvelle proximité ne suffit pas à préparer le Serpentard à la scène qui l'attendait lorsqu'il pénétra dans le salon du Square Grimmaud.

La pièce ressemblait à une nurserie qui aurait vu passer une horde de centaures en furie. Au milieu, assis sur le tapis, se tenait un bébé en train de rire. Harry était à moitié allongé par terre, et semblait presque aussi épuisé que lorsque Draco l'avait suivi à la fin de la bataille de Poudlard.

Le Serpentard haussa un sourcil.

Soudain, son petit-cousin parut remarquer sa présence, et ses cheveux virèrent au bleu, puis au blond cendré, et la partie visible de sa peau en dehors de la barboteuse en forme de dragon perdit plusieurs teintes avant de se fixer sur une paleur délicate.

Draco sentit son deuxième sourcil rejoindre le premier sous l'effet de la stupeur. De ce qu'il en savait, le filleul de Harry n'avait pas six mois, ce qui le rendait bien trop jeune pour manifester les premiers signes d'activité magique.

La transformation du bébé eut le mérite de faire réagir le Griffondor, qui se tourna dans la direction de Draco. Un sourire chaleureux étira les lèvres de Harry, illuminant son visage malgré les cernes et les marques de fatigue.

- Tonks est une Métamorphomage, annonça le Griffondor. Apparemment, Teddy aussi.

- Je vois ça, murmura Draco.

L'héritier Malfoy se rapprocha des deux sorciers, et après un instant d'hésitation, fit léviter la table basse un peu plus loin pour pouvoir rejoindre Harry et Teddy sur le tapis.

Teddy le fixa intensément pendant quelques instants, puis parut se concentrer de nouveau sur Harry, et après quelques essais, ses yeux passèrent au vert émeraude. Le Griffondor rit, et ébouriffa joyeusement les cheveux du bébé qui gazouilla sous l'attention.

- Bien joué Teddy, le félicita Harry.

Draco sourit également, mais renonça à faire un commentaire en voyant le mélange de ses traits distinctifs et de ceux de Harry sur un bébé. L'image d'un enfant qui leur ressemblait à tous les deux emmena en un éclair les pensées de Draco vers un futur potentiel. Le Serpentard força l'image à quitter sonn esprit aussi vite qu'elle lui était venue.

Aussi attrayant que ce futur paraisse, Harry et lui en étaient au début de leur relation, encore à chercher leurs marques dans ce nouveau fonctionnement. Toutefois, Draco dut faire preuve de plus de contrôle que prévu pour empêcher sa réaction d'alerter Harry sur le contenu de ses pensées.

- Il a une maîtrise impressionnante, déclara Draco pour détourner l'attention.

Un reniflement amusé accueillit sa remarque, qui fut suivi par un grognement à la fois frustré et attendri de la part de Harry.

- Il a passé la moitié de la nuit à pleurer dès que je fermais les yeux parce qu'il ne pouvait pas reproduire mon visage sans les voir.

Draco se surprit à pouffer, puis examina de nouveau les cernes sous les yeux de son petit-ami lorsque celui-ci échoua à étouffer un bâillement.

- Je peux m'occuper de lui pendant une heure, indiqua le Serpentard. Va dormir.

- J'ai dit à Meda que je pouvais m'occuper de lui ce weekend, protesta Harry. Je peux gérer.

Draco leva les yeux au ciel, et comprit au passage la raison de l'absence de Kreattur. Salazar le préserve de l'entêtement des Griffondors.

- Potter, un Botruc pourrait te mettre par terre. Va dormir une heure. Ton filleul est en sécurité avec moi.

Harry fronça les sourcils, de toute évidence tiraillé entre un impérieux besoin de sommeil et le refus de laisser son filleul hors de sa garde pour n'importe quelle durée.

- Après, si tu préfères t'obstiner au risque de faire une erreur…

Le Griffondor mit un moment avant de saisir le sous-entendu – preuve supplémentaire de son état de fatigue s'il en était – mais lorsqu'il comprit, il fronça les sourcils.

- Je désapprouve tes méthodes fourbes et déloyales.

- Ta désapprobation de mes méthodes est dûment notée, répliqua Draco en hochant la tête de façon solennelle.

- Si je m'allonge vingt minutes sur le canapé, tu me laisses tranquille ?

- Une heure.

- Trente minutes.

- Quarante-cinq minutes.

- Seulement si tu me réveilles au moindre problème.

- Au moindre problème que je ne peux pas résoudre sans ton aide, contra le Serpentard.

Harry le fusilla du regard sans conviction pendant quelques secondes, puis un autre bâillement le prit par surprise, et le il grommela une nouvelle série de jurons – modifiés afin d'épargner les jeunes oreilles de son filleul – avant de s'allonger sur le canapé et de fermer les yeux.

Draco attendit une vingtaine de secondes avant de lancer un charme pour empêcher le bruit d'atteindre Harry, et secoua la tête avec un sourire affectueux. Son Griffondor avait beau être plus réfléchi que la plupart des rouge et or, il lui manquait toujours certains réflexes. Penser que dormir à côté le forcerait à rester éveillé grâce aux bruits de son filleul était une erreur que n'importe quel sorcier ayant grandi dans le monde magique aurait anticipé.

Draco sortit de sa contemplation lorsqu'une petite main s'agita dans sa direction, accompagnée d'un babillement curieux.

- Qu'est-ce que tu veux, Teddy ? murmura le Serpentard.

Le bébé le dévisagea pendant quelques instants, avant de lui adresser un grand sourire et un "areuh !" enthousiaste. Draco cligna des yeux, puis renonça à comprendre et se contenta d'un coup de baguette pour rapprocher tous les jouets de Teddy. Son petit-cousin parut fasciné par la ribambelle d'objets qui flottaient dans les airs, et tendit les mains vers une peluche de loup, que Draco fit léviter vers lui.

Un gazouillement heureux retentit dans la pièce, et le Serpentard sourit au bébé qui tentait de serrer la peluche dans ses petits bras avec un succès très relatif.

Une heure entière passa tandis que Harry dormait, pendant laquelle Draco apprit successivement que Teddy adorait sa peluche de loup, essayait de reproduire la couleur de tout ce qu'il voyait dans ses yeux, sa peau ou ses cheveux, et promettait déjà d'être un fauteur de troubles de premier ordre à Poudlard.

Vers onze heure, Teddy commença à bâiller. Faute de mieux, Draco l'enroula dans une couverture douce avec l'intention d'aller l'installer dans son berceau pour une sieste. Cependant, dès que le bébé fut installé dans ses bras, une petite main accrocha sa chemise et refusa de lâcher. Le Serpentard cligna des yeux à quelques reprises, soupira en voyant Teddy profondément endormi, et se résigna à attendre dans un fauteuil.

Draco consacra les vingt minutes suivantes à observer Harry et Teddy dormir, en regrettant de ne pas avoir un appareil photo sous la main. Les deux avaient le même air épuisé mais calme. En revanche, Harry avait les cheveux nettement plus en bataille, dans un genre qui donnait envie au Serpentard de passer la main dedans pour essayer de leur donner un semblant d'ordre, ou à défaut, voir comment Harry réagissait à ce genre d'affections.

Teddy se réveilla un peu avant onze heure et demie, et Harry commença à bouger peu après. Le Griffondor grogna avant de se tourner sur le canapé et d'étirer ses bras, puis attrapa ses lunettes et regarda en direction du tapis, puis fronça les sourcils et chercha dans le reste de la pièce jusqu'à tomber sur le fauteuil.

Ses épaules se détendirent dès qu'il vit Draco et Teddy, et un sourire fatigué se dessina sur ses lèvres, avant de se teinter d'une pointe de malice.

- Comment tu vis ton nouveau titre de porte-bébé ?

- Je t'avais dit que je pouvais m'occuper de mon petit-cousin sans problème, déclara Draco dans une parodie de son air hautain.

Harry se mit à rire, ce qui acheva de regagner l'attention de son filleul, et celui-ci tourna deux yeux gris dans la direction du canapé.

- On dirait que c'est de nouveau ton tour, Potter.

- Vexé, Malfoy ?

- Par un nourrisson qui ne devrait pas tarder à pleurer pour réclamer son biberon ? Pas vraiment.

Le Griffondor grimaça, passa une main sur son visage en soupirant, puis sourit d'un air machiavélique.

- Puisque tu t'en sors si bien, tu pourrais le nourrir cette fois.

Draco haussa un sourcil.

- Si c'est un piège pour que je me fasse vomir dessus, c'est remarquablement Serpentard de ta part.

- Je propose juste que tu fasses l'expérience, répliqua Harry avec un air innocent. D'après Meda, ce genre de geste est important pour créer du lien avec un bébé. Je croyais que tu avais décidé de te rapprocher de Teddy ?

Le Serpentard fusilla le brun du regard, qui lui adressa un sourire radieux depuis le canapé sans faire mine de vouloir reprendre son filleul.

Ledit filleul commençait d'ailleurs à s'agiter, et Draco eut moins de trois secondes pour comprendre ce qui se passait avant qu'il se mette à pleurer. Le sorcier blond paniqua pendant quelques secondes avant de se rappeler un commentaire de sa mère, selon lequel les bébés exprimaient tous leurs besoins ou presque par les pleurs.

En face de lui, Harry l'observa avec un sourire teinté de joie sadique et d'une pointe d'arrogance.

- On a peur, Malfoy ?

Draco n'hésita même pas avant de répondre, la réplique aussi ancrée dans son esprit que dans celui de son ex-rival.

- Tu aimerais bien.

Au final, Draco opta pour la solution magique la plus simple, qui consistait à appeler un elfe de maison et avoir tous les éléments nécessaires à sa disposition en un claquement de doigts.

Le Serpentard ignora soigneusement l'émotion qui le parcourut lorsque Harry l'aida à bien se positionner pour donner le biberon à Teddy, puis pour aider le bébé à faire son rot sans lui retourner l'estomac.

Après avoir mangé, son petit-cousin papillonna quelques fois des yeux avant de s'endormir dans ses bras pour la seconde fois. Cette fois, Draco suivit Harry jusqu'à la nurserie pour déposer Teddy dans son berceau, et vérifier qu'il était bien emmitouflé et maintenu au chaud par un charme de température.

Les deux sorciers redescendirent pour leur propre déjeuner après que Harry se soit assuré près d'une dizaine de fois que son filleul était en sécurité, qu'il serait alerté au moindre cri, et que la porte demeurait entrouverte.

- Comment tu comptes faire quand il commencera à se déplacer, exactement ? s'amusa Draco.

- Je pars du principe que Tonks et Remus seront revenus d'ici là et que ce sera leur problème, grimaça le Griffondor.

La réplique fit rire le Serpentard pendant quelques instants, mais avant qu'il puisse répliquer, il nota le voile sombre que la mention des deux sorciers avait jeté dans les yeux de son petit ami.

- Pas d'amélioration de ce côté ? demanda Draco.

- Remus est toujours porté disparu et aucune des victimes ne s'est réveillée, de ce que j'en sais, soupira Harry.

- Les Guérisseurs n'ont aucune nouvelle piste ?

- Ginny m'a dit que celui chargé de Fred pense que sans connaître le maléfice d'origine, les faire sortir de leur coma sera presque impossible.

Deux assiettes de poulet accompagné de riz et de champignons firent leur apparition sur la table à manger avant que Harry arrive à la porte de la cuisine.

- J'avais dit à Kreattur que je pouvais m'en occuper, râla le Griffondor en changeant de direction pour aller s'asseoir.

- Tu l'empêches déjà de remplir certaines de ses fonctions, lui rappela Draco, tu t'attendais vraiment à ce qu'il te laisse tout faire ?

- Je peux faire à manger pour deux personnes, protesta Harry.

- Mais servir le maître de cette maison est le but de son existence, contra Draco. Encore plus maintenant qu'il a enfin quelqu'un dont il doit s'occuper.

Le Griffondor fronça les sourcils, et ses yeux se chargèrent de souvenirs sombres.

- Harry, reprit Draco avec douceur. Les elfes de maison affectés à un bâtiment qui n'ont personne à servir ni aucune mission à remplir peuvent devenir fous avec le temps.

- Ça reste de l'esclavage, déclara le Griffondor avec un frisson.

- Pas vraiment. Leur lien à une maison ou une famille est ce qui les maintient en vie. Leur lien avec des sorciers est nécessaire à leur équilibre.

Devant le regard dubitatif de Harry, Draco leva les yeux au ciel, et attaqua son assiette.

- Il doit y avoir plusieurs livres sur le sujet, et si vraiment ça ne te suffit pas, tu peux interroger Kreattur ou les elfes de maison qui travaillent à Poudlard.

- Hermione a passé des années à-

- Avec tout le respect que je dois à Granger, l'interrompit le Serpentard en retenant un reniflement dédaigneux, sa compréhension du monde sorcier est limitée et elle part du principe que toutes les créatures magiques fonctionnent comme nous.

Harry cligna des yeux à plusieurs reprises, et Draco devina qu'il ne devait pas être habitué à entendre qui que ce soit contredire Granger. Histoire d'enfoncer le clou, le Serpentard acheva son argumentation avec ce qu'il espérait être une bonne idée.

- Tu pourrais aussi demander à Londubat aussi, j'imagine. Sa famille doit au moins avoir un ou deux elfes de maison.

Draco observa le Griffondor ouvrir la bouche pour répliquer, la referma, fronça les sourcils, puis attaqua son assiette d'un air pensif. Les deux sorciers mangèrent en silence pendant quelques temps, et Draco s'amusa à voir les rouages tourner dans la tête de son ex-rival.

Ce ne fut qu'une fois de retour dans le salon, allongés l'un contre l'autre sur le canapé, que Harry soupira avant de reprendre la parole, sa voix presque étouffée contre la chemise du Serpentard.

- Ça me rappelle de mauvais souvenirs, admit-il à voix basse.

Draco eut du mal à saisir à quoi Harry faisait référence pendant un instant, et lorsqu'il réalisa, plusieurs explications s'offrirent à lui. Aucune n'était spécialement réjouissante.

- Tu veux en parler ? proposa-t-il.

- Pas aujourd'hui, répondit Harry avec un petit mouvement de tête.

Draco soupira, mais passa une main dans les cheveux en bataille de son petit ami dans un geste destiné à les apaiser tous les deux.

- Tu sais où me trouver quand tu te sentiras prêt.

- Je n'essaie pas de te cacher des choses, insista le Griffondor.

- Je sais. J'ai ma dose de cauchemars aussi, ajouta le Serpentard en haussant les épaules.

Un silence confortable s'installa entre les deux, et bientôt Harry tira un plaid pour les couvrir.

- Toujours fatigué, Potter ? le taquina Draco.

- Attends de devoir t'occuper d'un bébé, grommela le Griffondor.

- Je pensais attendre au moins quelques années après le mariage avant d'envisager des enfants, mais si tu insistes…

Harry vira au rouge pivoine et manqua de s'étouffer à la réplique de Draco, et celui-ci laissa échapper un petit rire avant de rassurer son Griffondor.

- Je plaisante, Harry.

Le regard agacé que lui lança le concerné manquait de réelle animosité, mais Draco ne fut pas surpris lorsque son petit ami s'allongea sur le canapé de façon à ce que sa tête repose sur les jambes du Serpentard.

- Je ne sais même pas ce que je vais faire après Poudlard, soupira Harry, alors imaginer plus loin que ça…

- Je croyais que tu voulais devenir Auror ?

Le Griffondor grimaça.

- Sans façon. J'ai eu ma dose de mages noirs et de situations dangereuses.

- Tu pourrais toujours te contenter d'être Lord et gérer les affaires qui vont avec ton titre, proposa Draco.

En parlant, le Serpentard commença à jouer avec les cheveux de son petit ami, qui ferma les yeux et se détendit aussitôt.

- Avec tout le respect que je dois à ton père, ironisa Harry en ouvrant un oeil, je pense que ça me rendrait fou de ne faire que de la paperasse pour le reste de ma vie.

Draco laissa un petit sourire étirer ses lèvres, autant face à l'utilisation de ses propres mots que pour le réalisme de la déclaration. Lui aussi avait du mal à visualiser Harry comme un simple homme d'affaire, encore moins un politicien. Un silence confortable s'installa entre eux, les deux sorciers profitant du calme et réfléchissant tranquillement à la question.

Lorsque Harry ouvrit de nouveau les yeux, ce fut avec une pointe de curiosité brillant dans ses prunelles.

- Tu as une idée de ce que tu comptes faire, toi, après Poudlard ?

- Maître des Potions, répondit Draco sans hésiter. J'en aurai pour quelques années d'apprentissage auprès d'un Maître confirmé, puis un examen final devant un jury avant d'obtenir le titre.

- C'est vrai que tu as toujours été plutôt bon en Potions, admit Harry après un instant de réflexion.

- Plutôt bon ? renifla le Serpentard avec dédain. Je suis le meilleur de l'école.

- Tu étais le meilleur en cours parce que tu étais le chouchou de Rogue, se moqua Harry.

- J'étais son élève préféré parce que je suis le meilleur, pas l'inverse, sourit Draco.

Une étincelle malicieuse s'installa dans le regard du Griffondor, et avant qu'ils le réalisent, les deux sorciers repartirent dans une joute verbale qui les tint occupés jusqu'à ce que Teddy se réveille.

-o-oOo-o-

Les jours suivants s'enchaînèrent avec une telle tranquillité que Harry commença à se demander si une catastrophe quelconque n'était pas sur le point de faire son entrée.

Après un déjeuner des plus tendus chez les Weasley, Harry et Hermione parvinrent à la conclusion qu'ils étaient en bons termes avec toute la famille ou presque. Molly constituait la seule exception.

La matriarche Weasley refusait toujours de croire que Ron avait pu commettre quoi que ce soit de répréhensible. Elle insista pour que Harry libère son fils pendant la majeure partie du repas, jusqu'à ce que Ginny hausse le ton à son tour, ce qui déclencha une confrontation aussi houleuse que vocale entre les deux femmes.

Après s'être éclipsés plus ou moins discrètement pendant que les cris et les accusations fusaient dans la salle à manger, Harry et Hermione furent pris à parti par le reste de la famille qui leur assura, Arthur en tête, qu'ils étaient toujours les bienvenus au Terrier.

- Ce qui est arrivé à Ron n'est pas de votre faute, expliqua le sorcier d'un air fatigué. Molly a… du mal à accepter le verdict.

- On sait que s'il existait un moyen d'aider Ron, vous l'auriez déjà utilisé, ajouta Bill d'un air fatigué en serrant Fleur contre lui.

Une brève discussion plus tard, Harry et Hermione étaient de retour au Square Grimmaud, fatigués mais conscients que rien de plus ne pouvait être accompli de leur côté. Ginny leur envoya une lettre le lendemain pour les assurer de son soutien et de son amitié, en appuyant que le seul à blâmer dans cette aventure était le créateur des Horcruxes, qu'Harry avait fort aimablement vaincu environ deux mois plus tôt.

Une des plus grandes surprises du Griffondor fut la simplicité avec laquelle sa relation avec Draco progressait, ou plutôt à quel point peu de choses avaient changé par rapport à leur façon habituelle de se comporter l'un avec l'autre. L'agressivité et la tension liée à leur appartenance à des camps opposés ayant disparu, leur joutes verbales étaient plus amusantes qu'autre chose.

Sans l'exprimer verbalement, Harry comprit assez vite que Draco et lui avaient tous deux assez peu l'habitude du contact physique. Lorsque la plupart des barrières instinctives furent franchies, Harry laissa libre cours à ses désirs, au point que Draco avait désormais l'habitude d'être en contact avec Harry dès lors qu'ils étaient dans la même pièce, que ce soit leurs mains liées ou leurs genoux qui se touchent.

Toutefois, et après une discussion des plus gênantes pour les deux parties concernées, Draco et Harry avaient convenu d'attendre avant d'aller plus loin dans l'aspect physique de leur relation. Sans qu'il n'éprouve la moindre réticence à embrasser son Serpentard, Harry avait admis préférer attendre qu'ils se soient davantage familiarisés avec leur nouvelle proximité avant de passer à l'étape suivante.

Une décision qui fut mise à rude épreuve à plusieurs reprises, ne serait-ce qu'avec la façon plus décontractée que Draco avait de s'habiller lorsqu'il prévoyait de passer du temps en seule compagnie de son petit ami.

-o-oOo-o-

Quelques jours avant la fin du mois de juillet, Neville rendit visite à Harry au Square Grimmaud, et s'il ne fut pas surpris de voir Draco déjà présent dans le salon, le Griffondor marqua un temps d'arrêt en voyant Harry être allongé sur le canapé de façon à avoir sa tête sur les genoux du Serpentard.

- Je dérange ? demanda Neville en entrant dans la pièce.

- Neville ! s'exclama Harry en tournant la tête vers lui sans bouger de sa position. Comment tu vas ?

Neville marqua un temps de silence, nota la main du Serpentard dans les cheveux de son ami, et sortit une lettre de sa poche.

- Bien, merci.

- Londubat, le salua Draco avec un hochement de tête.

- Malfoy, répondit Neville de la même façon.

Un silence gênant s'installa, pendant lequel Neville ne put s'empêcher de s'interroger sur la proximité pour le moins étonnante des deux anciens rivaux. En six années partagées à Poudlard, Neville n'avait vu Harry être aussi à l'aise avec personne, pas même Hermione et Ron. Une conclusion dépassant la simple amitié lui vint à l'esprit, mais le Griffondor hésita à la verbaliser.

- Je venais juste pour te donner l'invitation à ma soirée d'anniversaire, indiqua-t-il au bout de quelques secondes. Ma grand-mère a insisté pour que je te la donne en personne et que je m'assure que tu viennes.

Harry grogna, mais prit l'enveloppe que lui tendit son ami.

- Je pensais que tu plaisantais quand tu disais qu'elle m'en voulait pour avoir assister au bal de Draco.

- Elle est du genre rancunière, grimaça Neville. Désolé. J'ai essayé de lui dire que c'était une mauvaise idée de faire ça la veille de ton anniversaire, surtout vu la soirée que le Ministère a organisé pour le céléb-

- À laquelle je n'irai pas, le coupa Harry.

Draco soupira de façon exagérée, avant de s'adresser à Neville.

- J'essaie de le convaincre d'au moins faire un déjeuner avec quelques personnes, mais Harry est plus buté qu'un Gobelin. Tout argument pour lui faire comprendre que les gens qui tiennent à lui ont envie de célébrer son anniversaire à ses côtés sera le bienvenu.

- Tu as entendu Neville, protesta Harry, sa soirée d'anniversaire est la veille ! Personne ne sera réveillé pour un déjeuner.

- Un thé dans le jardin fera l'affaire, dans ce cas.

- Draco, grogna Harry en se massant les tempes.

Le Serpentard répondit par un sourire teinté d'amusement, et Harry soupira avant de sourire tendrement à son tour en prenant la main libre du Serpentard dans la sienne. Neville se retrouva bouche bée devant la scène, et presque gêné devant la démonstration d'affection évidente entre les deux sorciers, aussi simple soit-elle.

Neville finit par tousser pour interrompre le moment, et observa en temps réel l'expression de Harry changer en réalisant ce que le Griffondor venait de comprendre. Avant qu'il puisse dire quoi que ce soit, cependant, Neville le devança.

- Je suis content pour vous deux. Et, erm, évidemment, vous pouvez venir ensemble. Si vous voulez. Ou alors je peux envoyer une invitation séparée à Malfoy. Enfin si vous voulez venir, mais vous n'avez pas à-

- Londubat, l'interrompit Draco.

- Oui ?

- Si Harry et moi venons ensemble à une soirée qui t'est dédiée, annonça-t-il lentement, personne ne va s'intéresser à toi une fois que les gens auront compris.

Neville cligna des yeux, puis passa une main derrière sa nuque dans un geste réminiscent d'années à peiner à s'affirmer.

- Honnêtement, ça m'arrangerait. Je n'avais même pas envie d'en faire un évènement mondain, c'est ma grand-mère qui a insisté.

Le Serpentard arbora un air pensif, puis baissa les yeux vers Harry dans une question muette. En voyant son ami indécis, Neville haussa les épaules.

- Prévenez-moi quand vous aurez décidé, offrit-il. Et pour ce que ça vaut, je pense qu'un thé avec les gens que tu as envie de voir est une très bonne idée pour fêter ton anniversaire.

À voir le sourire victorieux et un brin arrogant du Serpentard, ainsi que l'expression faussement trahie de Harry, Neville conclut qu'il avait pris la bonne décision.

- Bon, je vous laisse, j'ai encore des gens à aller voir.

- Ginny est chez Luna, si jamais elles sont sur ta liste, lança Harry.

Le léger rougissement de Neville n'échappa pas au couple, et le Griffondor s'échappa avant que les deux ex-rivaux puissent se liguer contre lui.

Au moins, songea Neville en sortant du Square Grimmaud, il n'aurait pas à s'arrêter au Terrier pour rien.

-o-oOo-o-

Une fois Neville parti, Harry laissa échapper un petit rire avant de se redresser dans le canapé, et s'étira sous le regard intéressé de Draco.

- Weasley ou Lovegood ? demanda le Serpentard d'un air entendu.

- Les paris sont ouverts, répondit Harry. Hermione dit Ginny, vu qu'ils étaient allés ensemble au bal du Tournoi des Trois Sorciers, Dean et Seamus misent sur Luna à cause de la réaction de Neville pendant la bataille, et ainsi de suite. Tout le monde a son opinion.

- Et toi ?

Harry lui sourit d'un air malicieux.

- Ça dépend si tu comptes participer ou pas.

- Hmm. Qu'est-ce qui est en jeu ? répliqua Draco.

Le Serpentard se sentit intéressé malgré lui. Ce genre de petits défis étaient assez courant dans la salle commune de Serpentard, ne serait-ce que pour entraîner le sens de l'observation des membres de la maison vert et argent.

- Chaque personne mise quoi que ce soit d'une valeur de trois Gallions maximum.

- Pourquoi pas juste trois Gallions ?

Harry haussa les épaules.

- On a mis cette règle en place pour éviter que tout le monde finisse fauché avec le nombre de paris que Seamus lance. Hermione tient la liste de ce qui a été misé par chaque personne, et on découvre à la fin ce qui a été mis en jeu.

- C'est complètement absurde et inutilement chaotique.

- Bienvenue chez les Griffondors, s'esclaffa Harry.

Draco leva les yeux au ciel, mais nota d'en toucher deux mots à Granger lors de leur prochaine rencontre. Ne serait-ce que pour le plaisir de remporter un pari organisé par des Griffondors. Peut-être qu'il pourrait suggérer à Blaise et Théo de participer également, histoire de couvrir un maximum de possibilités et d'assurer une victoire de Serpentard.

Tout à ses réflexions, Draco remarqua avec un temps de retard que son Griffondor était redevenu silencieux et hésitant.

- Harry ?

- La soirée de Neville. Est-ce que tu veux y aller ?

Draco haussa un sourcil. Après sept années à étudier Harry Potter et quelques semaines à le côtoyer aussi souvent que possible, le Serpentard avait une assez bonne maîtrise de la façon de communiquer qu'avait son Griffondor favori. C'est pourquoi il s'efforça de regarder Harry dans les yeux lorsqu'il répondit à la véritable question que celui-ci venait de poser.

- C'est l'occasion parfaite pour faire une déclaration publique. Et j'admets que l'idée d'y aller séparément est… déplaisante.

- Déplaisante, répéta Harry.

- Éloigner nos hordes d'admiratrices respectives était déjà pénible à mon anniversaire, après tout.

Harry le fixa de ses yeux émeraude pendant un long moment, puis sourit et secoua la tête avant de passer une main dans ses cheveux.

- Moi non plus je n'ai pas envie de voir une vague de gens tenter de te faire la cour, déclara-t-il.

Draco laissa un sourire purement Serpentard étirer un coin de ses lèvres. Il était agréable de voir son petit ami lire entre les lignes de ses propres déclarations. Même si Draco n'avait aucun mal à admettre sa possessivité en son for intérieur, l'exprimer de façon directe était impensable, et certainement pas digne d'un Malfoy.

- La décision te revient, dans ce cas. Londubat a admis ne pas vouloir être au centre de l'attention, après tout.

- Même si ça ne dérange pas Neville, protesta Harry, ça te concerne aussi !

Draco lui adressa un regard amusé.

- Harry, je suis plus que partant pour annoncer au monde magique que tu as succombé au charme Malfoy.

- Draco, je suis sérieux.

- Moi aussi.

Le Serpentard s'approcha de son petit ami et posa une main sur sa joue; avant de plonger son regard dans les prunelles émeraude du Griffondor.

- Je sais que ça peut paraître rapide, mais je suis sérieux à propos de nous deux. J'ai passé presque la moitié de ma vie à t'observer et me mesurer à toi d'une manière ou d'une autre. Tout ce qui me manquait pour être sûr de mon choix était une chance d'être davantage que ton rival, et ces dernières semaines ont amplement suffi pour me le confirmer. Je serais honoré d'annoncer au monde que je suis à tes côtés et toi aux miens.

Draco sourit un instant devant l'air béat de Harry, déposa un léger baiser sur ses lèvres, et se recula pour laisser une chance au Griffondor de reprendre ses esprits.

- Mais si tu préfères attendre, je n'y vois pas d'inconvénient. Je t'ai dit dès le début que je ne comptais pas te forcer la main sur ce genre de choses, après tout, et un Malfoy ne revient pas sur sa parole, acheva-t-il avec un petit sourire en coin.

Harry ouvrit et referma la bouche quelques fois, avant de virer au rouge vif, puis passa une main sur son visage en marmonnant quelque chose à propos de Serpentards et de méthodes déloyales.

Draco fit de son mieux pour rester impassible en attendant que son petit ami prenne sa décision. Intérieurement, toutefois, il pouvait sentir son coeur battre la chamade sous la nervosité. Si Harry n'était pas prêt à annoncer leur relation au monde sorcier, Draco l'accepterait, naturellement, mais une part de lui craignait que ce ne soit qu'une façon d'éviter un scandale quand le Griffondor le quitterait pour quelqu'un de moins… problématique.

Par ailleurs, il n'était pas certain de parvenir à conserver son masque indifférent s'il devait prétendre ne partager qu'une amitié avec Harry pendant l'entièreté d'une soirée mondaine, durant laquelle il était certain que son Griffondor serait abordé de tous les côtés.

- Okay.

Draco sortit de ses pensées en entendant Harry. Le Sauveur du Monde Sorcier arborait une expression déterminée, et une étincelle malicieuse brillait dans ses yeux.

- Mais si on le fait, je veux que ce soit évident.

Encore sous la surprise, Draco se contenta de hausser un sourcil. Le sourire malicieux qui étira les lèvres du Griffondor envoya un frisson le long de son échine, et Draco sentit son désir s'embraser.

- Oh ? demanda-t-il en se penchant vers son petit ami.

- Mh-hm, répondit Harry en coulant un regard vers ses lèvres. Qu'est-ce que tu dirais de coordonner nos tenues ?

Draco lui adressa un sourire tout aussi machiavélique en guise de réponse.