Coucou tout le monde ! Cela faisait longtemps ! 😊
J'espère que vous allez bien, pour ma part, je vais très bien puisque j'ai réussi à terminer l'OS que je vous propose aujourd'hui !
Cela fait plus d'un an qu'il est dans mes fichiers et j'ai ENFIN bouclé cette histoire pour laquelle (même si elle m'aura donné un peu de mal) j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire ! Comme c'est la première fois que j'écris sur cette série, j'espère que les caractères des personnages seront respectés ! N'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de l'histoire ou des personnages en commentaire ! :)


Titre : Overdose

Pairing : Yamaguchi x Yachi (YamaYachi)

Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi, je ne fais que m'amuser avec eux.

Résumé : Lorsque Yamaguchi n'arrive à rien à l'entraînement et que le coach le puni en l'envoyant dehors, les minutes s'écoulent et il ne revient pas. Ukai décide alors d'envoyer Yachi, accompagnée de Tsukishima, pour le retrouver.


Alors que Yamaguchi retombait fermement sur ses pieds et que ses baskets crissaient, il grimaça en voyant son service smashé flottant rater pour la troisième fois. Il ne savait pas comment, il était persuadé que l'entraînement d'aujourd'hui n'allait pas être joyeux.

Et son intuition s'est avéré juste : en plus de louper tous ses services spéciaux, il rattrapait mal les balles adverses, il ne faisait pas bien ses réceptions planées, et il était à la traîne lors d'une course d'endurance avec l'équipe. Bref, il n'arrivait absolument à rien. Et bien évidemment, cela n'avait pas plu au coach Ukai, qui n'avait fait que le gronder et le réprimander sans cesse.

« Qu'est-ce que tu fous, Yamaguchi ? »

« Allez, met-y plus de force, c'est mou ! »

« Reprends-toi, Yamaguchi ! »

« Yamaguchi, cours plus vite ! »

« Les adversaires ne te feront pas de cadeau lors du tournoi qui arrive ! »

« Tu t'es couché tard hier soir ou quoi ?! »

« Fais plus d'efforts, Yamaguchi ! »

Yamaguchi par-ci, Yamaguchi par-là. Bon sang, Il ne pouvait pas se taire ?!, pensa le serveur de secours de Karasuno en sentant la colère bouillonner à l'intérieur de lui. Il n'arriverait pas à se concentrer s'il ne faisait que l'engueuler… ! Agacé, le jeune homme laisse sa frustration prendre le dessus et claqua sa langue au palais tout en lâchant un râle et en fronçant les sourcils. Mais malheureusement pour lui, le coach l'entendit.

« Et arrête de te plaindre ! », cria Ukai avant de pointer ensuite le mur derrière lui. « Allez, va faire dix tours de gymnase dehors ! Ça te fera prendre l'air ! »

Poings serrés, le concerné marmonna entre ses dents serrées tout en se dirigeant vers les portes en fer du gymnase. Tête baissée, il ne fit pas attention à son entourage. Il ne vit donc pas le regard pensif que Tsukishima lui lançait, ni même le regard inquiet de Yachi pendant qu'il sortait du bâtiment, ne prenant d'ailleurs pas la peine de fermer les portes derrière lui.

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Le triple coup de sifflet du coach Ukai résonna dans tout le gymnase et signa la fin de l'entraînement.

« Allez, on arrête là pour aujourd'hui ! Rangez le matériel, passez aux étirements et vous pourrez rentrer chez vous ! », annonça-t-il, au grand soulagement des joueurs de Karasuno, qui poussèrent un soupir de soulagement, les épaules tombantes.

Une fois le matériel et toutes les balles rangées dans le local, l'équipe s'assied sur le parquet et commencèrent les étirements dans un silence tranquille.

« Qu'est-ce qu'il fout, Yamaguchi ? », demanda Nishinoya en tournant la tête vers les portes du gymnase encore ouvertes, d'où on pouvait voir un ciel déjà bien sombre. « Il n'est toujours pas revenu. »

« Il est peut-être parti aux toilettes faire caca ? », supposa Hinata avec toute la délicatesse d'une boule de démolition.

« Y a qu'toi pour passer autant de temps aux toilettes. », répliqua Kageyama, subissant une grimace, un regard noir et un coup de pied vengeur de la part du rouquin.

« Il s'est peut-être écroulé par terre en faisant ses tours du gymnase. », soupçonna Tanaka.

« C'est possible… Yachi. », appela Sawamura, le capitaine de l'équipe, en levant la tête vers la blonde. « Tu peux aller faire le tour du gymnase pour vérifier ? »

« J'y vais ! », accepta l'apprentie manageuse en faisant un petit jogging pour traverser la salle et sortir du gymnase.

Une fois que la blonde disparut au pas de course, les autres membres de l'équipe continuèrent leur étirement malgré leur inquiétude.

« J'espère que Yamaguchi va bien. », lâcha Asahi, les sourcils froncés d'inquiétude.

« Oui, aujourd'hui il n'avait pas l'air dans son assiette. », remarqua Ennoshita.

« Ça arrive. », répondit calmement Tsukishima tout en continuant ses étirements.

« Hé ! Vous pensez qu'on devrait l'inviter pour manger des boulettes de viande à la supérette ? Ça lui remonterait le moral ! », proposa Hinata sur un ton enthousiaste, le visage s'illuminant à son idée géniale.

« Tu dis ça juste parce que t'as la dalle et que tu veux bouffer ! », réprimanda Kageyama.

« Quoi ? Non ! Et puis d'abord, fais pas comme si t'en voudrais pas ! J'entends ton estomac gargouiller d'ici ! », rétorqua le rouquin.

Alors que Kageyama ouvrait la bouche pour répliquer quelque chose à son partenaire, les autres membres se redressèrent et tournèrent la tête vers l'arrivante.

« Tu l'as trouvé ? », demanda le coach Ukai alors qu'il avait croisé les bras sur sa poitrine.

La blonde secoua négativement la tête, le visage tombant et un de ses bras ramené près de sa poitrine en signe d'appréhension.

« Je ne l'ai pas trouvé. », vocalisa Yachi. « Je suis inquiète. »

« J'aurais peut-être dû moins réprimander Yamaguchi aujourd'hui… », culpabilisa l'entraîneur en se frottant la nuque. « Il a dû en avoir marre et il est parti sans rien dire. »

Il passa ensuite une main dans ses cheveux blonds et soupira doucement, avant de croiser à nouveau le regard noisette de Yachi.

« Tu peux encore le chercher, s'il te plaît ? Tsukishima va t'accompagner. »

Le blond à lunettes obéit aux ordres sans broncher, se leva du sol sur lequel il était assis, et rejoignit Yachi en ignorant les protestations des plus turbulents de l'équipe qui s'insurgeaient à renforts de Quoi ? Pourquoi lui et pas moi ?!, de C'est pas juste !, et de Moi aussi j'veux y aller !

Tsukishima se retourna pour leur adresser un sourire insupportable mêlé à son air condescendant qui était souligné par ses lunettes de sport.

« Fallait vous étirer plus vite au lieu de papoter comme des commères. », lâcha-t-il en leur tournant le dos et en suivant Yachi en dehors du gymnase.

« Commençons par chercher dans les vestiaires. C'est le lieu le plus proche du gymnase. », proposa aussitôt la blonde en traversant le couloir qui reliait les deux bâtiments tandis que Tsukishima hochait la tête et la suivait. Ils montèrent les marches et Yachi poussa la porte des vestiaires.

« Yamaguchi ? », appela-t-elle doucement en actionnant la lumière.

Mais le vestiaire était vide. Tsukishima dépassa l'apprentie manageuse pour vérifier dans son casier, au cas où il aurait pris ses affaires avec lui, mais en ouvrant la porte en fer qui grinçait, il constata que ses vêtements et son sac de cours étaient toujours à l'intérieur.

« Yamaguchi est toujours dans les environs. », déduit-il en tournant la tête vers Yachi.

« Alors on cherche où, ensuite ? », demanda-t-elle pendant que le bloqueur central réfléchissait.

« Aux toilettes. Yamaguchi y va souvent lorsqu'il est déprimé. », répondit-il tandis qu'elle bourdonnait en guise de réflexion.

« Et s'il revient entre-temps dans les vestiaires ? », demanda-t-elle aussitôt.

« Reste là au cas où. J'te préviendrais. »

Avec un hochement de tête, Yachi le suivit lorsqu'il sortit des vestiaires, et s'accouda à la barrière. Elle soupira tristement, les yeux rivés sur le sol en contre-bas. Elle espérait sincèrement qu'ils le retrouveront vite. En y repensant, il avait l'air vraiment déprimé et frustré lorsque l'entraîneur n'arrêtait pas de le sermonner. Le coach Ukai était sévère, et Yamaguchi lui-même savait probablement que c'était pour son bien. Mais parfois, la méthode dure ne fonctionnait pas tout le temps. Peut-être qu'il faudrait un peu plus de patience et de gentillesse cette fois-ci pour remonter le moral de Yamaguchi…

Le bruit des chaussures qui crissait sur la terre ferme la sortit de ses pensées.

« Alors ? » voulu-t-elle savoir quand elle vit le blond à lunettes s'approcher du bâtiment, le menton levé vers elle.

Mais ses espoirs furent réduits en miettes lorsqu'il secoua la tête de gauche à droite. Yamaguchi n'était pas non plus là-bas. Mais où était-il, bon sang… ?

« Le bâtiment du lycée est complétement fermé : tu penses qu'il aurait pu sortir de l'école et être à proximité ? », spécula-t-elle.

« C'est une possibilité. », déclara Tsukishima en remontant ses lunettes d'une voix toujours aussi calme.

Mais Yachi, dont l'imagination était aussi extravagante que débordante, haleta soudainement d'horreur tout en portant ses mains à sa tête, presque tremblante.

« Oh mon dieu et s'il était parti dans la forêt avoisinante et qu'il s'était fait attaquer par un ours ?! », délira-t-elle. « Si ça se trouve, l'ours l'a attaqué et il l'a ramené à ses petits pour qu'ils le mange tout cru ! »

Tsukishima retenu un soupir mais ne put s'empêcher de lui lancer un regard de jugement total, l'air de se dire Elle fait bien la paire avec les autres fous du club. Le blond inspira, paupières fermées comme s'il demandait à une quelconque divinité de lui donner la force requise pour faire face à la jeune manageuse.

« Il n'y a pas d'animaux aussi sauvages ici. », la rassura-t-il alors qu'elle portait son attention sur lui. « Et je doute que Yamaguchi se soit enfoncé dans la forêt : c'est quelqu'un de réfléchi, il ne ferait pas n'importe quoi même sous le coup de l'émotion. », répondit-il. Il pinça ses lèvres pour éviter de dire quelque chose de blessant comme De toute façon, Yamaguchi est un trouillard, il n'irait jamais dans la forêt en pleine nuit. À la place, il dit : « Vérifions d'abord les alentours devant le lycée. »

« Oui, tu as raison. », répondit la blonde qui était maintenant plus calme. « Allons-y. »

Yachi se retourna pour éteindre la lumière des vestiaires et fermer la porte, puis descendit les escaliers pour rejoindre son camarade.

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Heureusement pour eux, ils n'eurent pas à fouiller la forêt qui entourait le lycée puisqu'ils trouvèrent rapidement Yamaguchi. Ce dernier était assis sur le banc mis à disposition qui se trouvait sous le toit de l'arrêt de bus à l'extérieur du lycée, en bas de la petite pente de bitume.

« Yamaguchi ! », cria-t-elle aussitôt en pressant le pas vers lui, tandis que Tsukishima suivait tranquillement derrière elle.

« Y-Yachi ?! », bégaya le concernée, étonné, avant de regarder au-dessus de l'épaule de l'apprentie manageuse. « Tsukki ! »

« Nous t'avons cherché partout ! Est-ce que tu vas bien ? », questionna immédiatement la blonde à la couette.

Yamaguchi était clairement décontenancé de voir qu'elle était autant soucieuse de son sort.

« Euh, je– je vais bien. », bredouilla-t-il, les pommettes légèrement roses et détourna les yeux pour les poser n'importe où sauf vers eux.

« Tu es sûr ? », insista-t-elle en penchant la tête sur le côté pour attraper son regard fuyant.

Mais le serveur de secours ne pipait pas un mot. Tsukki décida alors de prendre la parole, les mains tranquillement enfoncés dans les poches de son short.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? », demanda-t-il, tandis que le concerné baissait les yeux sur ses chaussures usées.

Courbé, les mains molles et ses avant-bras posé sur ses cuisses, Yamaguchi ferma ses paupières d'un air résigné tout en soupirant d'un air vaincu.

« J'en ai marre, j'rentre chez moi. »

Tsukki bourdonne distraitement en guise de réponse et demanda, d'une voix toujours aussi posée :

« Et tu peux m'expliquer comment tu comptes rentrer sans argent pour payer le bus ou sans ta carte, gros malin ? »

Yamaguchi cligna des yeux, l'air de percuter qu'il n'avait pas son portefeuille en portant instinctivement une main à sa poche, et jura dans son souffle. À ce moment-là, son attention fut ramenée auprès de Yachi, qui fit un pas pour s'accroupir devant lui afin d'être à sa hauteur.

« Tu sais… », commença-t-elle doucement en levant les yeux pour croiser et tenir son regard. « Moi, à ta place, j'aurais déjà vomi toutes mes tripes avec l'entraînement intensif que le coach vous a fait subir. J'aurais abandonné depuis longtemps sous les remontrances, peut-être même à la troisième réprimande mais toi, Yamaguchi, tu n'as pas laisser tomber. Tu as encaissé les remarques comme un chef. »

« J'ai quand même râler à la fin… alors que c'était pour mon bien… », marmonna-t-il, un pli entre les sourcils.

L'apprentie manageuse, voyant qu'il serrait ses poings de frustration et qu'il se blâmait pour sa réaction négative, décida de lui exposer son point de vue. Mais d'abord, elle prit doucement les siennes et démêla délicatement ses doigts pour éviter que ses ongles ne s'enfoncent dans ses paumes et ne le blesse. Elle serra ses grand mains chaudes pour empêcher que ses pensées ne partent en spirale et pour lui permettre un contact avec la réalité. Cela fonctionna, puisque son attention fut attirée et il croisa son regard chocolat aussi gentil que déterminé.

« Ce n'est pas parce que c'est pour ton bien que tu ne doives pas te mettre en colère. C'est même très bien d'évacuer ta frustration et de la faire savoir. Ce sont des émotions comme les autres et je pense qu'on devrait les accueillir tout autant que les émotions positifs. Tes émotions sont valides et ne devraient pas être rabaissées sous prétexte qu'elles sont négatives. N'oublie jamais ça. Toi, tu y vois un échec mais moi, tout ce que je vois, c'est un humain qui a tout donner pendant l'entraînement. Tu n'es pas une machine, Yamaguchi. C'est une bonne chose d'avoir un mental d'acier mais craquer ou admettre ses limites, c'est une force encore plus grande. Et tu es plus fort que tu ne le pense. Moi, en tout cas, c'est ce que je vois quand j'observe tous les efforts que tu fais. »

Yamaguchi eut les larmes aux yeux et la lèvre qui tremblait à cause des éloges de la blonde. Mais Yachi interpréta mal sa réaction, comme en attestait le fait qu'elle lâchait aussitôt leurs mains liées et gesticulait ses bras pendant qu'elle s'exprimait :

« Oh mon dieu, qu'est-ce que j'ai fait ?! », s'exclama-t-elle soudainement en surprenant les deux garçons. Avant même qu'ils ne puissent prononcer un mot, elle s'excusa à profusion tout en faisant des révérences à répétition, mains posées à plat sur les cuisses. « Je suis désolé de t'avoir fait pleurer ! Ce n'était pas mon intention, j'voulais pas te blesser ! J'suis désolé ! Vraiment désolé ! »

« Quoi ? Non, non ! T'excuses pas, voyons. », assura-t-il en levant les mains dans un geste comme pour l'apaiser et stopper son déluge d'excuses.

Yachi se redressa avec un regard interrogatif et Yamaguchi déglutit le nœud qu'il avait dans sa gorge.

« Je– euh… », bégaya-t-il en clignant des yeux, avant de sentir des larmes tomber sur ses joues et de porter aussi ses mains à son visage pour les cacher. « Tu m'as simplement ému, c'est tout. », marmonna-t-il d'une voix étouffée.

« Oh. », lâcha-t-elle bêtement.

Le silence tomba entre les deux et si Yamaguchi ne se cachait pas en ayant la tête baissée, il aurait vu celle de Yachi se pencher sur le côté et un air pensif traverser son visage.

« Tu veux un câlin ? », demanda-t-elle doucement.

Le visage toujours dans ses mains qu'il ne voulait plus retirer à cause de ses joues aussi rouges que brûlantes, il hocha la tête en guise de réponse. Il se tendit subrepticement lorsqu'il sentit les bras de la blonde entourer ses épaules et le rapprocher d'elle, mais il se détendit rapidement : il baissa ses mains et cala son front contre son épaule, appréciant la texture du tissu sous sa peau et l'odeur de javel imprégné, puis pinça les lèvres et ferma les yeux pour éviter une nouvelle vague de larmes, avant de relever la tête pour caler son menton sur son épaule et de s'accrocher au dos de Yachi.

Quand il rouvrit les yeux, il croisa le regard de Tsukki, qui le regarda avec une lueur amusée dans le regard et un petit sourire en coin. Il rougit furieusement en sentant son cœur battre soudainement à toute vitesse. Merde, il allait totalement le taquiner plus tard – ou au moins lui faire une remarque… !

Alors que Yachi se distançait en ramener lentement ses bras vers elle, Yamaguchi décida de prendre aussitôt la parole pour combler le silence et pour éviter qu'elle ne lui demande s'il allait bien – parce qu'il n'y avait aucun moyen pour qu'elle n'ait pas senti le pic de ses battements de cœur.

« Merci. », dit-il en lui adressant un léger sourire en espérant qu'elle ne voyait pas la couleur de ses joues grâce à la pénombre.

« Hi hi ! À tout moment. » répondit-elle automatiquement, heureuse.

Les traits du visage de Yamaguchi se détendent et son regard fondit à la vue de son adorable sourire et de son air satisfait d'être venue en aide à quelqu'un. C'était vraiment quelqu'un de bien, pensa-t-il alors qu'une autre bouffée d'émotion commençait à le reprendre. Heureusement pour lui, Tsukki se racla la gorge et les interrompit.

« On ferait mieux de retourner au gymnase. Les autres nous attendent probablement. »

Yachi se tourna de moitié vers lui et approuva dans un hochement de tête. Elle reporta ensuite son attention sur Yamaguchi en lui adressant un petit sourire encourageant.

« On y va ? »

Le garçon opina et se releva de son banc en même temps que Yachi. Les trois se dirigèrent vers le lycée sous la nuit fraîche étoilée.

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Lorsqu'ils passèrent la porte du gymnase encore allumée et ouverte, tous les regards se tournèrent vers eux. Ils portaient toujours leur uniforme de sport. Évidemment, les plus turbulents coururent vers eux pour les entourer, suivit des ainés qui arrivèrent quelques secondes plus tôt.

« Yamaguchi ! »

« T'es vivant ! »

« Yachi et Tsukishima t'ont retrouvé ! »

« Tu vas bien ? »

« Alors, t'étais parti aux toilettes ou pas ? »

C'était trop de questions et d'informations à la fois et Yamaguchi se sentit submerger par tant d'attention. Il était tard et ils avaient encore beaucoup d'énergie alors que lui était sur les rotules, il n'avait qu'une envie : se transformer en flaque d'eau et se reposer pendant une semaine. Heureusement, Daichi le capitaine, calma les ardeurs de tout le monde en haussant la voix.

« Taisez-vous ! Laissez-le respirer ! »

« Yamaguchi, tu es enfin rentré. », annonça le coach Ukai en s'approchant alors que les autres membres de l'équipe se décalaient pour lui permettre de passer. « Tes camarades se sont inquiétés. »

Il s'arrêta devant Yamaguchi, qui gardait honteusement les yeux rivés sur le parquet brillant tout en triturant les doigts de ses mains jointes.

« Je–Je suis désolé de m'être enfui… », lâcha-t-il. Il s'apprêtait ensuite à dire qu'il n'aurait pas dû faire ça ou que le coach avait raison mais il se souvint des paroles de Yachi qui lui disait de ne pas rabaisser son ressenti – quand bien même il serait négatif, et il décida de changer au dernier moment. « J'étouffais à cause de tous ces sermons et j'avais la sensation de devoir absolument partir d'ici. »

Le jeune serveur de secours comptait six secondes de silence avant que le soupire du coach ne se fasse entendre et que sa voix suive dans la foulée.

« Non, c'est moi qui m'excuse, Yamaguchi. J'étais tout aussi fatigué et sur les nerfs, et je m'en suis pris à toi. J'aurai dû faire plus attention à ce que tu ressentais mais à la place, j'ai laissé ma frustration prendre le dessus. Je n'aurais pas dû te pousser autant. Pardon. »

Surpris, Yamaguchi osa lever un regard vers lui et vit que Ukai avait une expression pleine de remords sur le visage. Touché par les paroles du coach et voyant que ce dernier avait pris ses sentiments en considération, ses yeux s'embuèrent.

« Je–… Merci, m'sieur ! », s'exclama-t-il à voix haute tout en faisant une courbette nette et brusque.

« Ça va, détends-toi. », rassura-t-il dans un sourire alors que ses épaules tombaient comme si un poids avait été retiré. « Je suis juste content que tu n'aies rien eu pendant que tu étais dehors. »

Alors que ses équipiers étaient d'accord avec le coach et souriaient, heureux que la situation se soit arrangée, Yachi attira soudainement l'attention sur elle.

« Pfiouu… », soupira-t-elle, une main sur le cœur, soulagée, avant de s'adresser à Yamaguchi : « Au moins, nous ne sommes pas partis affronter des ours pour te sauver ! »

Le visage du serveur de secours ainsi que son regard ne savaient pas sur quelle expression s'installer : le choc ou la confusion. Plutôt un mélange des deux.

« Pardon ? », lâcha-t-il du bout des lèvres alors que les voix de ses co-équipiers les plus bruyants lui coupèrent la parole.

« Quoi, vous avez affronté des ours ? », demanda aussitôt Nishinoya, qui n'avait entendu que ce qu'il avait voulu entendre.

« Ooohh ! Ils étaient combien ? », renchérit Hinata, excité. « Cinq ? Dix ? Cinquante ?! »

« Cinquante ?! », paniqua Asahi qui tremblait déjà rien qu'à l'idée de se retrouver face à autant d'animaux féroces.

« Comment vous les avez battus ? Raconte ! », voulu savoir le rouquin.

« Tsukishima a dû les faire fuir avec son regard condescendant ! », proposa Tanaka en plaisantant.

« Non, j'suis sûr qu'il a commencé un monologue de sociologie ennuyeux à mourir et les ours se sont barrés. », rétorqua Kageyama, faisant marrer Hinata qui approuvait son hypothèse.

« Moi je suis sûr que j'aurais carrément pu les battre à main nues ! », se vanta Nishinoya.

« Et moi avec ma rapidité, j'aurais pu tous les esquiver ! Fwoosh, et BAM ! », renchérit Hinata, compétitif, tout en faisant des mouvements d'esquive et un mouvement de frappe comme s'il tapait dans un ballon de volleyball.

« Y a jamais eu d'ours ! Vous avez encore rien compris, c'est pas possible ! », s'emporta Tsukki en intervenant puisque la discussion commençait à partir dans tous les sens, comme d'habitude. « Et jamais deux avortons comme vous n'aurez pu battre un ours ! C'est n'importe quoi ! »

« Répète un peu, pour voir ?! », répliquèrent les deux plus petits.

« Eh, réfléchissez un peu, les gars : s'il y avait eu des ours, le lycée nous aurait prévenu depuis longtemps, vous croyez pas ? », temporisa Sugawara, main sur la hanche, un sourire amusé sur les lèvres. « En plus, on les aurait entendus et on aurait surtout entendu Yachi et Yamaguchi hurler. »

« Grave ! Ils auraient pris leur jambes à leur cou et ils auraient laissé Tsukishima dans la merde ! », rigola Tanaka.

Les bêtises des garçons qui spéculaient sur une stratégie complétement rocambolesque pour battre des ours sous les expressions mi-blasés mi-amusés des aînés, firent doucement rire Yachi. Lorsqu'elle lança un regard à Yamaguchi, celui-ci la regardait déjà avec affection. Il articula un « merci beaucoup » et il récolta un sourire discret mais plein de tendresse de la part de la blonde.

Le cœur de Yamaguchi s'envola et, alors qu'il pensait une nouvelle fois à quel point elle était vraiment mignonne, il se demanda, l'espace d'un instant, si elle accepterait d'aller en rendez-vous avec lui.