- Oh mon Dieu, il compte déverser ce virus sur le monde entier. C'est de ça qu'il parlait quand il disait qu'il créerait un nouveau monde. Il va tuer plus de la moitié des êtres humains.

Mila se rendit compte de ce que Wesker lui avait fait la première fois qu'elle s'était réveillée dans ce cauchemar. Elle porta une main tremblante à son cou, là où il lui avait injecté ce produit.

C'était le virus Uroboros, il n'y avait aucun doute ! Rien que d'y penser, elle sentit sa vision devenir trouble, elle toussa, toussa et cracha du sang noir sur sa main.

Elle regarda choquée ce qu'elle venait d'éjecter. Elle entendit encore la voix froide de Wesker dire :

- Tu es ma création...

Cette phrase résonna incessamment dans sa tête, comment avait-il pu lui faire une chose pareille ?! Elle allait mourir, elle ne supporterait pas le virus qui n'allait pas tarder à muter et à la tuer.

- Pitié, quelqu'un, je vous en supplie, je vais mourir, je vais mourir ! hurla-t-elle

Elle poussa des cris de plus en plus fort.

Elle entendit qu'on insérait une clé dans la serrure de la porte, elle ne se calma pas plus pensant que c'était ce monstre de Wesker qui était derrière.

- Espèce de monstre, pourquoi est-ce que vous m'avez fait ça ?! Je vous déteste ! Je vous déteste tellement !

Seulement, elle se trompait, un homme habillé en blouse blanche ouvrit la porte, il se précipita pour la prendre contre lui pour la calmer. Mila se débattait, il patienta.

- Calmez-vous, dites-moi exactement ce qui vous arrive. l'apaisa l'homme

Sa tentative marcha pour le coup, Mila se calma progressivement, elle ne criait plus, elle pleurait désormais.

- J'ai craché du sang noir...Je vais mourir, je vais mourir !

- Non, non, vous n'allez pas mourir, ce n'est rien, je vous assure. Ce n'est qu'une étape de l'assimilation du virus, il s'adapte à votre organisme. N'ayez pas peur, ça va finir par s'arrêter. Venez avec moi, je vais vous donner de quoi faire cesser ces saignements.

Mila l'écouta et resta accrochée à ce scientifique qui avait l'air d'être moins insensible que les autres.

- Normalement, je n'ai pas le droit d'entrer dans le bureau du docteur Wesker. Mais en entendant vos cris, je ne pouvais pas faire autrement, c'était une urgence. J'espère qu'il ne m'en tiendra pas rigueur. lui dit-il en chemin

Il demanda à Mila de s'asseoir sur le siège d'auscultation, elle accepta sans protester. Il sortit une seringue, il préleva dans un petit flacon une dose précise du produit. Il ajusta l'aiguille avec.

- Attention, ça va un peu piquer. Serrez-moi la main et regardez ailleurs. la conseilla-t-il

Mila avala sa salive et fit ce qu'il dit. Il piqua son avant-bras pour lui injecter le produit, il s'empressa de l'enlever pour qu'elle n'ait plus mal.

- Voilà, les effets vont finir par se déclencher.

- Merci...J'ai eu si peur, heureusement que vous étiez là.

- C'est normal, ça ne doit pas être évident et puis je pensais que vous étiez au courant.

- À propos de ce virus à l'intérieur de moi ? Non, absolument pas, on ne m'a rien dit. Je l'ai découvert toute seule et c'était affreux.

- Si ça peut vous rassurer, c'est assez bon signe. D'après les rapports, vous n'avez présenté aucun des effets annonciateurs d'une mauvaise assimilation. Le virus ne risque pas de muter et puis vous prenez fréquemment vos doses servant à le stabiliser.

- Je n'ai pas demandé à devenir...un monstre...Je voulais être normale. J'avais de si grands projets, je voulais travailler dans les recherches de biologie cellulaire. J'étudiais jusqu'à que je me réveille ici et que j'apprenne que celui que je croyais être un homme bien me poignarde dans le dos ! Albert Wesker, mon ancien superviseur pendant ma période d'apprentissage à Umbrella...

Étonnamment, le scientifique l'écouta avec la plus grande attention. Il avait l'air d'être sincèrement désolé qu'elle s'était retrouvée dans une telle situation. Mila sécha ses larmes, elle regarda l'homme qui l'avait aidée et le questionna d'une voix hésitante :

- Je n'ai même pas demandé votre nom. Comment vous vous appelez ?

- Docteur Craig Jenkins, mademoiselle Alvarez. Je suis justement chercheur en biologie cellulaire, je suis ravi de faire enfin votre rencontre. se présenta-t-il en lui serrant la main

Elle n'avait plus senti cette chaleur pendant un bon bout de temps, c'était le respect, le fait d'être traitée non comme un cobaye mais bien en tant qu'être humain.

- Étonnante coïncidence. sourit Mila faiblement

- Oui, on dirait bien. Si nous nous étions rencontrés dans d'autres circonstances, mademoiselle Alvarez, j'aurais été ravi de vous avoir comme élève. J'ai entendu qu'apparemment vous êtes extrêmement douée et je peux le dire sans me tromper que vous êtes aussi très intelligente.

- Ce n'est malheureusement pas le cas, ce qui est bien dommage. Vous avez l'air d'être un excellent professeur. rougit Mila

- Je n'ai pas encore enseigné mais en vous entendant, vous me donnez très envie de le faire.

Ils rirent doucement tous les deux. Mila sentit comme un baume au cœur. Ça lui fit énormément de bien de rire à nouveau.

- Merci encore, Docteur Jenkins, pour m'avoir aidée.

- Oh, vous n'avez pas à être si formelle avec moi, appelez-moi Craig, après tout c'est mon nom.

- Si vous insistez.

- Je dois reprendre mon travail, j'espère qu'il n'y aura pas plus de complications pour vous. Portez-vous bien et à une prochaine fois, j'espère.

Elle lui dit au revoir et se retrouva à nouveau seule, elle n'aurait pas cru rencontrer quelqu'un d'aussi aimable. Elle se leva tranquillement de sa chaise et regarda de plus près le flacon qu'avait laissé le docteur Jenkins.

Sur l'étiquette était inscrit une suite de lettres et de chiffres, elle n'avait aucune idée de ce que ça pouvait être. Mila se dit qu'elle devait empêcher que les plans de Wesker réussissent.

Elle était à l'intérieur même de l'organisation, elle pouvait le faire, elle devait trouver de quoi empêcher encore la synthèse du virus.

Wesker devait en fabriquer assez pour toucher entièrement la population mondiale. Peut-être que si elle se servait de son propre sang, elle pourrait découvrir un remède.

Le docteur Jenkins avait dit qu'elle avait réagi favorablement au virus.Ou alors, ils avaient déjà pensé à en faire un, en cas d'infection non voulue, il lui suffisait donc de le trouver et de l'introduire dans les missiles pour annuler les effets.

Pour elle, c'était une sorte de vengeance pour l'avoir privé à jamais de sa vie d'avant tout ça pour un caprice égoïste de sa part.

- Vous allez regretter de m'avoir fait ça... jura Mila

- Regretter, dis-tu ? Je n'ai aucun regret, je ne suis pas comme toi, Missy. dit une voix froide derrière elle

Mila pivota pour voir Wesker les mains croisées derrière son dos en train de la regarder. Du moins c'était ce qu'elle s'imaginait, vu qu'elle ne pouvait pas voir ses yeux à cause de ses maudites lunettes.

- Ne m'appelez pas comme ça...persifla-t-elle

Il ignora ce qu'elle venait de dire. Il s'avança vers elle jusqu'à être à une distance convenable.

- Tu es enfin sur pieds, j'ai cru que j'étais allé un peu trop fort avec toi.

- Comment avez-vous pu me faire ça ? M'injecter cette abomination dans mon corps, Uroboros ! Vous voulez que je vous ressemble, peut-être ?

- On ne t'a jamais appris que la curiosité était un vilain défaut ? Petite fouineuse, tu crois que je n'ai pas vu que tu avais fouillé dans mon ordinateur. Tu es tombée sur les rapports que j'ai écris, sur les plans et même sur mon propre dossier.Très impressionnant, tu as trouvé par toi-même le mot de passe pour y accéder. Je n'avais pourtant laissé aucun indice. Comment as-tu fait ?

- Ce n'était pas difficile, aussi égocentrique que vous êtes, ça ne pouvait être que ça. Et je me suis souvenue des habitudes d'Umbrella pour les mots de passe. En sachant quelles étaient vos véritables intentions, j'ai senti ce dégoût que j'éprouve pour vous grandir de façon incommensurable ! Je maudis le jour où j'ai fait votre rencontre ! cracha Mila avec tout le mépris qu'elle ressentait actuellement

Il éclata de ce rire de dément, il se retrouva comme la dernière fois en moins d'une seconde en face d'elle, il prit son visage entre ses mains.

- Si tu savais combien ta haine pour moi augmente ce désir que je ressens à l'intérieur de moi. Continue à me haïr, je ne demande que ça...

- Lâchez-moi, vous êtes malade ! Je n'arrive pas à croire à quel point vous êtes cinglé et le pire est que je ne m'en suis jamais aperçue avant. Je ne vous laisserai pas mener à bien votre projet, je vous en empêcherai !

Il ricana de plus bel en entendant ce qu'elle venait de dire.

- Toi, m'arrêter ? lâcha-t-il avec arrogance

Son rire condescendant la fit encore grincer des dents. Il ne la voyait clairement pas comme une menace, ce qui énervait Mila fortement. Elle se promit qu'il regretterait de l'avoir sous-estimé.

- Accepte-le, Mila, tu ne peux pas échapper à ton destin qui est d'être à tout jamais à mes côtés.

- Dans vos rêves ! Je n'appartiens certainement pas avec un fou échappé de l'asile !

- Je t'ai insufflée une nouvelle vie en toi. Et je peux te forcer à m'obéir sans aucun effort.

- C'est ce qu'on verra ! Dans tous les cas, je ne me laisserai pas faire ! s'exclama Mila en le repoussant loin en arrière mais il ne tarda pas à réussir à l'attraper de nouveau

Il la serra contre lui, ses bras musclés autour de sa taille l'empêchèrent de se retirer de son étreinte, même en dépit de ses efforts pour s'en dégager.

- Lâchez-moi !

Elle frappa son torse avec ses poings mais c'était comme s'il ne ressentait aucune douleur ou bien elle ne frappait pas assez fort pour lui. Il se complaisait pendant tout le long de sa lutte vaine contre lui. Mila en était répugnée.

- Espèce de sadique, vous êtes le mal en personne, une véritable pourriture, un dégénéré ! Je ne peux pas croire que le monde permet à des gens comme vous d'exister ! Vous allez détruire absolument tout ce qu'il y a sur cette Terre !

Wesker perdit son sourire amusé, il était furieux de ce qu'elle osait penser de lui sur ses intentions concernant l'avenir de l'humanité. Il la jeta en arrière, Mila faillit bien perdre l'équilibre et tomber.

- Je ne détruis pas le monde, petite peste, je le sauve. Et s'il y a une chose que tu vas devoir apprendre, c'est que tu me dois obéissance et soumission. C'est moi qui t'ai donné Uroboros, je l'ai crée et maintenant qu'il est en toi, cela fait de toi ma création.

- Non, je ne le suis pas, Albert Wesker ! Et je ne le serai jamais !

Il apprécia entendre son nom sortir de sa bouche. Mila en était malade de le sentir. Il était vraiment dérangé. Il soupira doucement comme s'il était confronté à un enfant particulièrement têtu et qui pensait avoir raison alors qu'il avait tort.

- Oh ma chère et douce petite Mila, je t'ai pris ton humanité, je te l'ai arrachée et je te prendrai bien plus encore...Je suis ton dieu, accepte-le !

Sur ces mots, il se pencha vers elle qui affichait une expression haineuse, il en rit et embrassa doucement sa tempe. En sentant ses lèvres froides effleurer sa peau, Mila sentit toute sa détermination fondre.

Elle n'arrivait plus à bouger son corps, son cœur se contracta durement, elle avait l'impression que son sang s'était figé dans ses veines et s'était solidifié.

- Ne me touchez pas...

Il se moqua de son exigence peu imposante. Il ne l'écouta pas et continua. Maintenant, ses lèvres étaient sur son oreille droite, sa main traça sa colonne vertébrale, non sans la faire frissonner, et se retrouva sur le bas de son dos.

- C'est pourtant ce que je suis en train de faire, est-ce que tu as pu m'en empêcher ? la provoqua Wesker

- Vous voulez encore goûter ma salive ?! hurla Mila furieuse

Il ne fut pas le moins impressionné par sa véhémence et ne prit même pas la peine de répondre. La main de Wesker remonta vers son visage et plus précisément sur la courbure de sa lèvre inférieure.

Ne le supportant pas plus longtemps, elle lui mordit le doigt férocement. Wesker ne poussa aucun cri de douleur, ceci eut juste l'effet de le mettre en colère. Il chercha à dégager son doigt de ses dents, elle persista. Il la jeta en arrière, Mila finit par le lâcher en même temps.

Elle était satisfaite d'avoir réussi à l'irriter rien qu'un tout petit peu, Wesker serra les dents furieusement.

- Tu crois que tu peux faire ton petit manège avec moi, juste parce que tu as pu me manquer de respect une ou deux fois ? Je vais t'apprendre les bonnes manières !

- Je demande à voir ça ! cracha-t-elle

Il revint sur elle et lui tira les cheveux sans aucune douceur, elle cria de douleur, il approcha son visage du sien.

- Je n'ai pas plus de temps à perdre avec toi, je suis très occupé. Je te conseille de ne pas recommencer ce genre de choses avec moi. Ou je risque de te faire très mal. Et cette fois-ci, je veillerai à ce que tu ne sens plus tes membres pendant un moment. Ce n'est pas ce que tu veux ?

- Non...

- Bien. Reste tranquille jusqu'à mon retour, je vais te laisser tout le temps qu'il faudra pour que tu y réfléchis. Tu sais parfaitement que ta petite rébellion ne te mènera nulle part. Ne teste pas ma patience, tu risquerais de le regretter...

Mila resta imperturbable du mieux qu'elle le put. Elle le toisa en retour avec pur mépris.

- Ne me regarde pas avec ces yeux-là, ça me brise le cœur. ironisa Wesker

- Sauf que vous n'en avez pas. siffla Mila entre ses dents

Il lui tira brutalement les cheveux en punition de son insolence, Mila retint un cri au fond de sa gorge.

Son attention se reporta encore sur la bouche délicate de Mila, ses lèvres si pleines, si douces l'attiraient irrésistiblement. Peu importe le mépris dévorant de la jeune fille pour lui, il n'avait plus qu'une idée en tête.

Il posa ses lèvres sur les siennes, Mila crut qu'elle nageait en plein cauchemar, plus il les goûtait plus il avait envie de les dévorer. Elle se débattait contre lui, en vain, il était trop fort.

Wesker ne pouvait pas se retenir, il avait envie d'elle depuis tellement de temps et elle était enfin à sa merci. Il l'embrassa de plus en plus brutalement, Mila gémit de douleur contre sa bouche, l'implorant de s'éloigner d'elle.

Ses supplications firent l'effet inverse. Ce baiser était juste répugnant, il ne l'embrassait pas parce qu'il voulait lui montrer son affection mais plutôt pour lui prouver son pouvoir qu'il avait sur elle. Mila ne répondait plus d'elle.

Il rompit leur baiser tout en admirant le résultat, Mila avait la respiration sifflante, les yeux luisants à cause des larmes qui menaçaient de couler. Il la trouvait encore plus belle dans cet état que ça lui donnait encore envie de l'embrasser et plus violemment.

Mila céda à sa rage, elle tenta de frapper au visage Wesker, rapide comme toujours, il intercepta sa main l'empêchant de l'atteindre. Il lui tordit le bras, il ne cacha pas son plaisir de l'entendre crier de douleur une fois de plus.

Lorsqu'il estima qu'elle avait suffisamment souffert, il libéra son bras. Mila voulait s'effondrer sur le sol, elle était à bout.

- J'espère pour toi que tu seras beaucoup plus docile la prochaine fois, si ce n'est pas le cas, je me chargerai de t'apprendre moi-même à l'être. Je ne te cacherai pas que ça risque d'être assez douloureux et même humiliant. Réfléchis-y. acheva-t-il en lui tapotant la tête comme un animal de compagnie

Il partit donc, la laissant avec elle-même. Mila était rouge de colère et humiliée, comment osait-il penser qu'elle accepte qu'il la traite de cette façon ?!

- C'est donc avec vous que passe presque tout son temps, Albert.

Mila leva la tête en direction de la voix.

Une femme élégante se révélait être en haut de la balustrade. Était-elle là depuis le début ? Mila en doutait. Elle avait dû venir quand elle avait entendu leur petit accrochage.

Elle descendit comme une diva les escaliers, ses talons claquèrent contre le métal. Elle se retrouva juste assez près de Mila. Sans aucune gêne, elle inspecta Mila de la tête aux pieds, une main posée sur sa hanche dans une posture raffinée.

Elle se demandait ce que Wesker pouvait bien trouver à cette fille, il était vrai qu'elle était séduisante mais sa beauté restait purement juvénile. Mila ne ressemblait qu'uniquement à une adolescente et non à une femme comme elle.

- Excella Gionne. se présenta d'un air hautain la femme en tendant sa main manucurée

Elle avait un fort accent qui sonnait italien, ce que Mila remarqua tout de suite, elle prit poliment la main qu'on lui tendait. Excella s'empressa de la retirer, comme si elle avait peur d'être contaminée par elle.

- Mila Alvarez. se présenta-t-elle à son tour comme si rien ne s'était passé

- Je vous connais, vous êtes le petit cobaye et le sujet d'expérience d'Albert. lâcha Excella avec arrogance

Mila n'en revint pas d'entendre cette femme appeler aussi familièrement Wesker.

Mila ne savait pas si celle-ci était très proche de lui, il ne lui avait jamais parlé d'elle. Bien que ce n'était pas étonnant venant de sa part, il ne portait aucun intérêt aux autres même à ceux qui travaillaient avec lui en partenariat...

Et le pire c'était qu'elle osait la traiter de sujet d'expérience, Mila ne se mit cependant pas en colère, elle n'était pas d'humeur à être conflictuelle. Et puis elle venait de déjà vider toute son énergie sur Wesker.

- Si vous le dites...répondit Mila

Excella cacha son étonnement, n'importe qui se serait énervé en se faisant traiter de cette façon. Mais pas elle, visiblement.

- Eh bien, je vois que vous êtes aussi ordinaire que ce que m'a décris Albert en me parlant vaguement de vous. poursuivit Excella

- Et moi, il ne vous a pas du tout évoqué. rétorqua Mila

Les joues d'Excella devinrent rouges. Elle reprit tout de même son calme.

- Qu'êtes-vous venue faire ici ? la questionna Mila

- J'étais simplement curieuse de voir à quoi vous ressembler. Et surtout j'aimerais savoir ce qu'Albert vous trouve de si intéressant hormis le fait que vous avez réagi favorablement à Uroboros.

- Vous avez assisté à ce qui s'est passé entre nous ?! rougit Mila absolument embarrassée

- Ce qui était une très mauvaise idée de ma part de venir à ce moment précis. claqua Excella piquée au vif

Ce qui confirma ce que pensait Mila. Elle était morte de honte, elle maudit incessamment Wesker dans sa tête, il avait vraiment choisi le bon moment !

- Il ne cherche que du divertissement, son travail est tellement stressant, il a parfois besoin de se trouver un bon jouet. Quand il en aura assez, il n'osera plus vous approcher comme il a pu le faire. insista Excella

- À vous entendre, mademoiselle Gionne, vous n'avez pas l'air d'être spécialement ravie que Wesker me porte de l'intérêt. souligna Mila

- Ne parlez pas de choses que vous ignorez ! s'emporta-t-elle

- Donc, vous l'aimez ? Je ne sais vraiment pas ce que vous lui trouvez, cet homme n'a pas de cœur, il ne sait pas ce que le mot aimer signifie. Fuyez-le au plus vite avant qu'il ne soit trop tard. Je le méprise de toute mon âme et vous devriez en faire de même.

- Je vous interdis de dire du mal de lui, il est tellement parfait. Je ne pouvais pas rêver mieux. Et bientôt, il sera tout à moi quand vous ne vous mettriez plus en travers de notre chemin.

- Aux dernières nouvelles, je n'ai pas demandé à être là. Reprenez-le, je n'en veux pas !

- Je vous ai vu le mordre comme un animal enragé, vous n'avez vraiment aucune retenue. Je ne vois pas pourquoi il vous trouve si...distrayante.

- J'ai l'impression que vous n'écoutez rien. Je ne l'aime pas ! prononça chaque syllabe Mila

- Peu importe, comme je l'ai dit, ce n'est que passager.

Excella tourna les talons, s'éloignant elle aussi. Mila leva les yeux au ciel, comme si elle aimait la situation dans laquelle elle était, elle aurait tout donné pour que Wesker se désintéresse complètement d'elle.

Si elle n'avait pas riposté, elle se demandait bien ce qu'il lui aurait fait, rien que d'y penser ceci lui donna des hauts le cœur. Elle se retint du mieux qu'elle put de ne pas vomir et d'éjecter le peu de nourriture qui lui restait dans le ventre.

Elle n'avait rien avalé depuis un bon moment, il y avait juste ces saletés de doses qu'on lui injectait tous les jours.

Elle se retrouvait encore dans ce laboratoire, les murs blancs du plafond jusqu'au sol la rendait malade. Elle ignorait complètement combien de temps s'était-il écoulé depuis qu'elle était ici.