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/s/6629039/1/Bad-Blood
* La version originale est dans nos favoris *
Bad Blood* appartient à LadyExcalibur2010
Twilight à S. Meyer
Rien ne nous appartient sauf la traduction :)
19 chapitres
(2549 reviews sur la version originale)
Ces personnages ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de Stephenie Meyer. Je ne fais que les emprunter. Aucun humain n'est blessé de façon permanente par mes actions, bien que j'avoue les harceler, les agacer, les torturer et les exaspérer - juste parce que c'est amusant. Je ne gagne pas d'argent avec mes petites histoires, triste journée. Je ne fais que jouer dans le bac à sable, je ne l'ai pas construit.
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"L'amour et la peur. Tout ce que dit le père de famille doit inspirer l'un ou l'autre."
Joseph Joubert
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Edward Cullen était un homme qui aimait l'ordre. Il l'appréciait beaucoup en fait. Il organisait sa vie en petits compartiments bien ordonnés, exerçant un contrôle rigide dans tous les domaines de son existence. Ce n'est pas qu'il voulait contrôler quelqu'un d'autre. Non, celui qu'il désespérait le plus de contrôler c'était lui-même. Son monde était centré sur cette vérité.
Sa vie était donc organisée en boîtes bien rangées dans lesquelles il plaçait ses jours et ses nuits, ses heures et ses minutes planifiées et anticipées avec précision.
Le lundi, il arrivait à la salle de sport à 6 heures 15 précises. Il s'entraînait pendant quarante-cinq minutes puis il prenait une douche, se mettait en tenue de travail et partait au travail. Comme il arrivait quelques minutes plus tard que son heure habituelle de 7 h 07, Janice était déjà à son bureau. Ils échangeaient des sourires et une impression générale de leurs week-ends. Après avoir parlé avec elle pendant au moins deux minutes et pas plus de trois, il se dirigeait vers son bureau et allumait son ordinateur.
Le mardi, il déjeunait au restaurant situé à deux rues et demie du bureau, s'offrant un hamburger avec des frites, une extravagance pour laquelle il devait courir trois kilomètres de plus le mercredi. Il commandait toujours la même chose, il s'asseyait toujours dans le même box (celui qui avait une petite déchirure dans le siège à exactement sept et demi centimètres du bord). Midge était toujours sa serveuse et elle lui demandait toujours ce qu'un beau garçon comme lui faisait à manger seul. Edward lui répondait toujours par un sourire enjoué et coquet. Le fait que le sourire était faux n'avait d'importance ni pour l'un ni pour l'autre. Les bonnes manières ont été respectées.
Le mercredi, il se rendait à la salle de sport le matin, quittant sa maison assez tôt pour accomplir sa routine. Il s'entraînait pendant une heure et arrivait au bureau à l'heure prévue - entre 7 h 05 et 7 h 07 - en tenant compte de la circulation ou du mauvais temps. Le soir, il courait 8 kilomètres au lieu des cinq qu'il courait normalement le samedi. Si le temps le permet, il aimait courir à l'extérieur. Cela lui donnait le temps de réfléchir et d'apprécier les dons de la nature. Si le temps était mauvais, il courait sur le tapis. Il a toujours trouvé cela légèrement déconcertant d'une certaine manière.
Le jeudi, il allait chercher son linge au pressing. Il quittait toujours la maison dix minutes plus tard que d'habitude afin de pouvoir synchroniser son arrivée au pressing avec l'heure d'ouverture. La femme qui travaillait au comptoir s'appelait Sharon. Il lui disait toujours bonjour et lui demandait comment vont ses petits-enfants. Sharon lui faisait toujours remarquer qu'il était un jeune homme très poli. Il rougissait toujours quand elle disait ça, maudissant sa peau claire.
Les vendredis, il allait dans un bar. Il y avait une demi-douzaine de bars qu'il fréquentait à tour de rôle. Ses visites avaient un horaire précis et rigide. Après une heure ou deux, il jetait son dévolu sur une femme. Il faisait alors de son mieux pour la charmer et la persuader d'aller à l'hôtel avec lui. Cela marchait généralement.
La femme qu'il choisissait était toujours là avec des amis et il prenait toujours soin de se présenter à ces amis, en leur donnant son nom. "Bonjour, je suis Edward Cullen. Enchanté de vous rencontrer." Les mots étaient toujours exactement les mêmes. Son sourire était toujours charmant. Ses actions étaient une précaution, un filet de sécurité dont les femmes n'avaient jamais réalisé qu'elles avaient besoin.
Puis il emmenait la femme dans un hôtel où il s'enregistrait en utilisant la même carte de crédit. Ils baisaient - deux fois. Toujours deux fois. Pas une fois. Pas trois fois. Deux fois. Il n'aimait pas les trucs pervers. Il n'avait pas besoin de souffrir pour jouir et n'aimait pas non plus l'infliger.
Ses partenaires auraient dit qu'il était un amant gentil et attentionné mais un peu distant. Il ne dormait jamais sur place mais disait aux femmes qu'il devait se lever tôt. Il les laissait toujours avec un baiser persistant mais avec l'impression qu'il n'utiliserait jamais les numéros de téléphone qu'elles lui donnaient immanquablement. Puis il rentrait chez lui et se couchait après avoir pris une douche de quinze minutes. Il n'aimait pas mentir, alors il se levait tôt et vaquait à ses occupations.
Tous les samedis matin, il faisait une nouvelle course, de cinq kilomètres seulement - jamais un demi-kilomètre de plus ou de moins. Il ne s'écartait jamais de son itinéraire habituel - vers le nord, en passant devant la maison des Miller puis vers l'ouest, en direction du verger, et de nouveau vers la maison. Puis il rentrait chez lui, se douchait et s'habillait, et passait la journée à nettoyer sa maison.
Il était ordonné, préférant la propreté dans son environnement comme dans ses relations avec le monde extérieur. Il n'était pas obsédé au point de passer ses samedis avec une bouteille d'eau de Javel et une brosse à dents à nettoyer le sol de sa cuisine mais il était organisé et méthodique.
Il se brossait les cheveux en donnant cinquante coups de brosse chaque matin et chaque soir. Il passait exactement six minutes à se brosser les dents et huit minutes à laver et revitaliser ses cheveux. Il lui fallait cinq minutes pour se raser. En toutes choses, il doit y avoir de l'ordre. C'était son mantra, le principe directeur de sa vie.
Sa tante l'appelait chaque samedi soir, entre 17 et 18 heures. Ils parlaient pendant une demi-heure. Chaque semaine, elle exprimait son amour et son inquiétude pour lui. Chaque semaine, il l'apaisait avec des mots vides. Elle avait fait de son mieux, après tout. Et il faisait aussi du mieux qu'il pouvait. Il lui disait qu'il l'aimait, parce qu'il l'aimait. Elle avait été le sauveur d'un garçon et la bouée de sauvetage d'un homme. Puis ils raccrochaient et il luttait contre l'envie de pleurer. Il triomphait toujours de ce besoin car les larmes représentaient la faiblesse et un excès d'émotion. Ces choses-là n'étaient pas pour lui.
Le dimanche, si c'était la saison du football, il invitait quelques gars du travail à venir regarder le match. Si on leur avait demandé, les hommes auraient dit qu'ils étaient de bons amis. Si on lui avait demandé, Edward aurait dit que c'étaient des connaissances avec lesquelles il était ami. Bien qu'il aime le sport, il ne s'est jamais laissé aller à l'émotion en regardant les matchs. Le contrôle. C'était une question de contrôle. Trop d'émotions était à la fois dangereux et inutile, alors en toutes choses il préférait la modération et le contrôle. Si ce n'était pas la saison du football, il pouvait organiser un barbecue pour quelques personnes du bureau. Personne ne le qualifierait de solitaire, même si en vérité il l'était.
Pendant des années, sa vie s'était déroulée de cette façon. Il n'était pas heureux mais il n'était pas non plus malheureux. Il était satisfait et c'est tout ce qu'il demandait. Il éprouvait un sentiment de satisfaction en sachant ce qu'il avait surmonté. La bête qui vivait sûrement en lui avait été fermement tenue en laisse et c'était tout ce qui comptait. S'il n'était pas particulièrement épanoui, il n'était pas non plus un danger pour ceux qui l'entouraient et c'était suffisant.
Il était à l'aise dans la voie qu'il avait choisie, sachant ce que chaque jour lui réservait, pouvant prédire les conversations qu'il aurait, les aliments qu'il mangerait, où il serait à différents moments de la journée. La routine était son baume de guérison et l'aidait à oublier - la plupart du temps.
Puis vint le jour (c'était un jeudi, et parfois il se disait que si cela avait été un mercredi, il aurait peut-être manqué de la rencontrer et elle aurait peut-être abandonné sa quête) où son monde soigneusement ordonné fut jeté dans le chaos.
Le coup frappé à la porte était à la fois inattendu et malvenu. Edward Cullen n'aimait pas les surprises et rien dans ses expériences précédentes n'avait indiqué qu'une surprise pouvait être agréable. Il était donc déjà renfrogné lorsqu'il ouvrit la porte.
Il n'était jamais sûr de ce qu'il attendait en ouvrant la porte mais ce qu'il trouva ne l'était pas.
Elle était petite, pas particulièrement bien habillée et probablement de son âge. Ses yeux étaient grands, sombres et intelligents derrière ses lunettes, ce qui lui donnait l'air d'une bibliothécaire. Ses cheveux bruns étaient tirés en arrière en une queue de cheval et elle avait un stylo coincé derrière une oreille. Dans sa main se trouvait un bloc sténo et à son poignet pendait un de ces petits enregistreurs qu'il avait appris à mépriser il y a longtemps. Elle le regarda pendant un moment, comme si elle était surprise qu'il soit à la maison.
Si c'était mercredi, il aurait déjà pris la fuite en toute sécurité.
Une petite ligne apparut entre ses sourcils. "M. Cullen ?" demanda-t-elle. Sa voix était légèrement rauque, comme si elle avait peut-être froid. Elle se lécha les lèvres.
"Oui, je suis M. Cullen," répondit-il. Sa peau le démangeait maintenant, devenant trop petite pour son corps. C'était jeudi et il devait bientôt partir au pressing.
"Edward Cullen ?" insista-t-elle.
"Oui," répond-il en fronçant les sourcils et en regardant sa montre. Si cela continuait trop longtemps, il serait en retard. Il ne pouvait pas supporter les retards.
Un sourire soulagé se dessina sur son visage et elle poussa un soupir. Le sourire changeait son visage, il le remarqua. Elle était... eh bien, elle était jolie. Assez jolie en fait, dans le genre fille d'à côté, mais ce n'était pas vendredi et ils n'étaient pas dans un bar et elle n'avait pas d'amis à qui il pouvait se présenter. Il ignora donc son apparence de jeune fille d'à côté. "Oh merci mon Dieu, j'avais peur de m'être trompé."
"Je peux vous aider ?" Il regarda sa montre avec insistance et elle comprit l'allusion.
"Euh oui, je veux dire, oui, je l'espère." Elle semblait troublée. Comme il ressentait la même chose, il s'autorisa un petit pincement au cœur.
Il fronça un sourcil, l'incitant silencieusement à en venir au fait.
Elle commença à fouiller dans son sac puis libéra un morceau de papier triomphalement. "Êtes vous le même Edward Cullen qui a été diplômé de l'université de Jacksonville ?"
Il fronça les sourcils. "Oui." A quoi cela pouvait-il bien mener ? Et pourquoi ? Si elle n'en venait pas au fait, il arriverait en retard au pressing et cette possibilité l'agaçait.
Un autre sourire de sa part et celui-ci était plus incertain. Sa voix, quand elle parla, trembla un peu. "Etes-vous l'Edward Cullen qui était autrefois connu sous le nom d'Edward Masen II, fils du tueur en série Edward Masen, père ?"
Il lui ferma la porte au nez et s'appuya contre elle, le souffle coupé.
Le contrôle, Edward, se rappela-t-il. En toutes choses, le contrôle. Tu n'es pas soumis aux caprices de l'excès en quoi que ce soit. Il ferma les yeux et prit une profonde inspiration. Cela n'avait pas d'importance. Il ne dirait rien. Ne rien confirmer. Il allait l'ignorer. Elle finirait par s'en aller. Elle le devait.
Au bout d'un long moment, il entendit ses pas quitter la terrasse et osa jeter un coup d'oeil par un interstice entre les rideaux de la fenêtre. Alors qu'elle s'éloignait, il sentit son poing se serrer et, avant qu'il ne puisse l'arrêter, il fit un trou dans la cloison sèche à côté de la porte.
Il fixa le trou, embarrassé et honteux. Ce n'était pas du contrôle. Ce n'était pas de la modération. Ce n'était pas de la tempérance. C'était... c'était le premier pas sur un chemin de destruction. C'était le premier cliquetis des barreaux de la cage qui retenait le monstre. Il ferma les yeux et secoua la tête. "Je suis désolé, maman. Je vais faire mieux. Je vais faire mieux."
Il sentit quelque chose d'humide et de chaud sur sa joue et l'essuya d'un geste soigneusement contrôlé.
Edward Cullen ne pleurait pas.
Edward Cullen n'aimait pas les surprises.
C'était un jeudi et il était censé être au pressing. Il était en retard.
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Bad Blood : Littéralement mauvais sang, nous avons préféré traduire par Hérédité
