La librairie A.Z Fell and Co était une ambassade pour les anges, un sanctuaire bâti pour les anges, par un ange, Aziraphale. Cela a toujours été ainsi. Il y avait des règles spécifiques la concernant, une centaine en réalité, mais la majorité était complètement futile comme « porter des mocassins en diamants pures » par exemple.

Les démons n'étaient pas autorisés à y entrer, sauf une exception. L'exception était Crowley. Meilleur ami, petit ami, confident et adorable serpent d'Aziraphale. Bien évidemment, ce dernier surnom ne sera jamais entendu par le concerné. L'ange avait permis à Crowley d'entrer dans la librairie depuis le premier jour où elle avait été créé.

Ainsi Crowley pouvait circuler librement dans la librairie, dormir où il voulait, utiliser les miracles qu'il voulait. Ce dernier point était en réalité faux. Même si Aziraphale lui avait accordé le droit de vivre chez lui, il avait oublié qu'il y avait des règles concernant les miracles démoniaques, notamment et surtout, si cela pouvait être un acte violent, fourbe ou dans le but de nuire à autrui. Mais étant donné qu'il n'avait pensé que son doux démon pourrait être capable d'une telle chose, il n'avait donc pas touché à cette règle.

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Aziraphale jeta un coup d'œil dans la chambre où Crowley dormait. Ce dernier était profondément endormi dans le lit, enroulé dans ses couvertures, sous sa forme animale. L'ange émit un petit rire, en voyant le serpent roupillait sous le soleil du matin. Cela arrivait parfois que Crowley s'endorme ainsi, parfois il préférait cette forme-là, surtout en été quand il faisait chaud, il supportait beaucoup mieux la chaleur.

L'ange s'approcha du lit et s'abaissa vers le serpent, inconscient de la présence angélique.

« Crowley ? chuchota-t-il tentant de le réveiller doucement.

Le serpent glissa sur lui-même, enfonçant sa tête sous son corps, se recouvrant la tête. Aziraphale fondit devant cette vision trop mignonne.

- Crowley, je vais aller au marché, je serai absent pendant une heure ou deux, continua-t-il espérant qu'il entendrait le message. »

Fort heureusement, la petite tête du serpent apparut et ouvrit un œil.

« D'accord, mon ange… » entendit-il dans un sifflement avant que l'unique œil ouvert ne se referme.

Aziraphale se retint de lui caresser la tête et se releva, lançant un dernier au revoir à Crowley avant de sortir.

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Il entendit du bruit, un bruit dérangeant qui le réveilla. Crowley ouvrit ses yeux et redressa son corps de serpent. Était-ce son ange qui faisait un boucan pareil ? Aziraphale faisait toujours en sorte de ne pas faire de bruit quand il dormait, il avait toujours été très silencieux pour le grand bonheur de Crowley. Sa langue fourchue sortit plusieurs fois, humant l'air. Il y avait des étranges odeurs dans l'air, qu'il ne reconnaissait pas. Il glissa hors du lit, reprenant alors sa forme humaine.

Il tendit alors l'oreille et perçut des voix. Des voix inconnus. Des clients ? Aziraphale aurait eu des clients ? Il fronça les sourcils, ce n'était pas son habitude d'avoir des clients, surtout un dimanche. Car il était dimanche. Aziraphale allait au marché, uniquement les dimanches, une habitude humaine qu'il appréciait.

Méfiant, il sortit de la chambre, dévalant les marches en colimaçon, pour se retrouver face à deux individus habillés entièrement en blanc. Il s'arrêta à mi-chemin, les observant, gardant un sang froid implacable devant cette intrusion. Son ange n'était nulle part et il était certain qu'il n'aurait pas apprécié ce qu'il était en train de voir.

Les deux étrangers avaient saisi des livres de n'importe quelles étagères et les balançaient par terre, négligemment, se moquant des titres, des auteurs ou du contenus. Ils avaient tout dérangé, mettant un désordre encore plus important que n'était déjà la librairie. Découvrir deux imbéciles avaient décidé de s'attaquer à ce dont Aziraphale tenait le plus, rendait Crowley fou de rage. Il avait encore le souvenir de la librairie en train de brûler et le regard profondément déçu de l'ange quand il lui avait annoncé la mauvaise nouvelle. Il était hors de question de lui causer encore du chagrin.

« Que faites-vous ici ! s'écria Crowley en sifflant et en se révélant à eux.

Les deux individus se tournèrent en un seul. C'est alors que le démon grimaça, reconnaissant alors les traits d'anges, de rang bien plus inférieur qu'Aziraphale. Le premier avait des cheveux bruns en épi, bien coupés, tandis que l'autre avait une longue chevelure sombre, presque grisonnante, attachée en queue de cheval. Leurs styles vestimentaires, tout en blanc, étaient tout aussi démodés que ce Crowley avait l'habitude de voir chez les anges en général. A en juger par leur mépris des livres, ils n'avaient pas l'air de savoir ce que c'était, ni ce qu'ils faisaient, ils venaient tout juste d'arriver sur Terre.

- Tu n'es pas Aziraphale, déclara le brun d'un ton condescendant.

- C'est évident que non, Lionel, rétorqua l'autre de même tournant autour de Crowley.

Ce dernier nota que les deux anges étaient un peu plus grands que lui et plutôt bien bâtis, mieux que Gabriel.

Le dit-Lionel s'avança vers le démon, s'apprêtant à lui attraper le menton, mais Crowley recula, montrant ses crocs de serpent.

« Un animal démoniaque, Damiel, s'étonna-t-il avec un horrible sourire aux dents dorés, quelle…surprise.

- Que voulez-vous ! persiffla Crowley ne supportant pas du tout la présence des deux célestes.

- Nous sommes venus voir Aziraphale, répondit Damiel dans son dos, mais il me semblerait qu'on soit tombé sur son animal de compagnie.

- Je ne suis pas…son animal de compagnie et je vous prierai de dégager vos culs d'ici. Vous n'êtes pas les bienvenues. »

Crowley sentit une aura menaçante provenant de deux anges, mais pas assez pour qu'il la craint.

« C'est un sanctuaire angélique, démon, nous sommes autorisés à y rester, fit Lionel le regard noir, tu n'as aucun droit sur nous pour nous dire quoi faire.

- Ce ne sera pas au gout du propriétaire des lieux quand il verra que vous avez saccagé ses affaires, marmonna Crowley en serrant les poings.

Il ne voulait pas les provoquer, en fait, il n'avait pas l'intention de les combattre, ni d'avoir une dispute avec eux. C'était des « collègues » d'Aziraphale, il avait un minimum de bon sens pour savoir que son ange n'aurait pas apprécié un comportement mauvais envers eux. Il fallait qu'il soit diplomate et il pourrait se vanter auprès de son ange pour avoir maintenu son sang-froid.

- Eh bien ce serait facile de dire que c'est toi, démon, qui est responsable de cela, ricana Damiel, après tout, n'es-tu pas le gardien de cette endroit ?

- Je ne suis pas…

- Allons, mon ami, ne voyez vous pas que ce n'est pas un chien, renchérit Lionel, mais un serpent…quoique, ils ont les mêmes crocs, non ?

- Un pathétique animal…rampant, poursuivit l'autre.

- C'est cela, ne devrait-il pas rester à sa place ? »

Cette échange aussi horrible qu'humiliant fit bouillonner Crowley qui était à deux doigts de se jeter sur eux. Mais le souvenir de son gentil ange qui n'aimait pas avoir recours à la violence l'empêcher de frapper ces deux créatures du Ciel.

« C'est là qu'est ta place, au sol, démon. »

Il eut à peine le temps d'enregistrer ses mots, qu'un claquement de doigt de Lionel le mit à terre subitement. Sous le choc et la surprise, il lâcha un gémissement, c'était un acte sournois, il n'aurait jamais imaginé qu'il puisse subir le pouvoir d'un ange dans la librairie.

Les deux anges éclatèrent de rire devant sa chute au sol. Cette fois-ci, il balaya les principes de la non-violence et se prépara à se jeter sur Lionel, invoquant ses attributs de serpent. Il sauta sur ses jambes, visant l'ange en question, ce dernier eut une expression d'étonnement à sa réaction, ce qui réjouit Crowley pendant quelques secondes. Cependant, sa joie ne fut que de courtes durées, car lorsqu'il était sur le point de se jeter sur lui, il eut un soudain éclair qui le terrassa complètement, le traversant de part en part, le mettant à nouveau au sol. Il hurla de douleurs, la chaleur et l'électricité le parcourant dans tous les corps.

Que se passait-il ? Ils avaient jeté des éclairs sur lui ? Pourtant, il était beaucoup plus rapide qu'un ange de bas étage. Aucun des deux n'auraient eu le temps d'agir aussi vite. Il releva le tête, toujours à terre, croisant les regards amusés et cruels des deux anges.

« C'est définitivement un sanctuaire céleste, approuva Damiel en frappant des mains.

Quoi ? Qu'est ce que cela voulait dire ?

- Pensais-tu, démon, que ce serait aussi facile d'attaquer un ange, dans ce genre d'endroit ? Aurais-tu oublié la règle anti-démon ? continua Lionel en s'agenouillant vers lui.

Ses doigts attrapèrent ses cheveux, le faisant grimacer. Crowley ne pouvait pas se défendre, quelque chose l'empêchait de faire du mal aux anges, il n'arrivait pas à le repousser, ni à le toucher. Cette consternation le terrifia, il ne s'était jamais senti aussi vulnérable et il ne savait pas pourquoi.

- La règle anti-démon empêche un démon de porter une attaque contre un ange.

Quoi ? Non, non, non. C'était impossible. Pourquoi Aziraphale aurait continué à garder cette règle stupide alors qu'il y avait un démon sous son toit ?

- Tu sais, quoi, chuchota Lionel en rapprochant ses lèvres de son oreille, des rumeurs disaient qu'Aziraphale avait un ami démon, avec qui il était très proche, au point que certains soupçonnaient que leur relation était plus qu'une simple alliance amicale. Se pourrait-il qu'en réalité, notre cher Aziraphale te considère toujours et encore comme une menace potentielle ?

- Va. Te. Faire. Foutre, cracha Crowley refusant d'admettre que son ange aurait agi de la sorte.

Aziraphale était la seule personne qui le comprenait, cela faisait 6000 ans qu'ils se fréquentaient, ils se connaissaient, ils ont tant partagé, il refuse de douter de lui. Son ange avait toujours eu confiance en lui, pour l'arrangement, pour l'Armageddon, pour tout. Il l'avait même laissé seul dans cette librairie si chère à son cœur.

L'ange Lionel le relâcha violemment, non sans le laisser décoiffer malheureusement. Il se redressa, le fixant d'un air méprisant de sa hauteur. Avec son compagnon angélique, ils échangèrent un regard, tandis que Crowley tentait vainement de se redresser.

Le démon espérait vraiment qu'ils s'étaient lassés de l'humilier et qu'ils partiraient ailleurs se défouler. Ils étaient des anges, putain, pourquoi viendraient-ils perdre leur temps dans une foutue librairie ? Ce qui était certain, c'est que qu'il devait les dégager au plus vite. Pourtant, c'était peine perdu, il ne pouvait pas les attaquer, ni leur lancer de miracles, encore moins se défendre s'ils comptaient le tabasser. La situation n'était pas bonne, pas bonne du tout pour Crowley.

Il pourrait fuir, mais ce serait laissé la librairie entre leurs mains. Il n'avait pas l'intention d'abandonner l'endroit préféré d'Aziraphale. Il n'y avait qu'une seule solution : gagner du temps, attendre son ange pour qu'il le sorte de là.

« Sors tes ailes, démon. » lança Damiel avec un mauvais rictus.

Crowley tressaillit, ce n'était jamais bon signe quand un ange demandait à un démon de montrer ses ailes. Surtout si ces derniers avaient de mauvais intention, mais il n'allait pas céder à ce caprice.

« Hors de question, grogna-t-il en remettant difficilement sur ses pieds.

Ses membres tremblaient encore, il n'était pas tout à fait stable pour tenir debout mais assez pour leur faire face.

Devant son refus, l'ange prit un gros livre ouvert sur la table et le montra à Crowley, qui fronça les sourcils devant son agissement. Il reconnaissait l'ouvrage, Aziraphale était en train de l'étudier, il ne savait plus de quoi il retournait, mais son ange avait manifesté un certain enthousiasme à le lire et à écrire des notes.

- Très bien, le démon a dit non, donc...voici le prix de ta désobéissance.

Il déchira une page.

- Qu'est-ce que tu fais ? Arrête ça ! gronda Crowley paniqué.

Damiel l'ignora et continua à découper les pages puis déchiqueta entièrement le livre en utilisant un miracle, sous les yeux horrifiés de Crowley. Le démon tremblait de rages, il avait envie de les tuer, de les faire souffrir, mais il savait qu'il ne pouvait rien faire.

- Dévoile tes ailes, démon, fit Lionel en ricanant, sinon, c'est plus qu'un livre qui disparaîtra. Peut être que nous brulerons cette librairie.

- Vous ne pouvez pas, c'est une ambassade, souffla Crowley pensant à du bluff.

- Pourquoi crois-tu que nous sommes ici ? »

Le démon arrêta de respirer. C'était évident, si personne ne pouvait détruire Aziraphale, le Ciel pouvait encore détruire la librairie. On avait bien pris l'appartement de Crowley, donc qu'est ce qui empêchait le Ciel de reprendre, voire de démolir l'habitat d'Aziraphale. Il ne voulait plus revoir le visage chagriné de son ange quand il a appris que sa boutique avait pris feu. Pas une seconde fois. Et il n'y aura pas d'Antéchrist pour sauver la mise.

« Alors c'est donc ça, on vous a ordonné de reprendre la librairie, comprit-il.

- Oui, exactement. Quel démon intelligent. Bien que ce ne soit pas une demande officielle…

- Qui l'a demandé, si ce n'est pas officiel ? rugit Crowley.

- Sandalphon. »

Le démon se mordit les lèvres. Ce batard était rancunier et avait un penchant pour la cruauté. Il ne lâcherait pas Aziraphale aussi facilement que Gabriel ou bien Michael.

« Donc au lieu de se charger lui-même de ce travail, il a envoyé deux stupides petits anges, se moqua le démon, non seulement c'est un lâche, mais vous vous êtes encore plus pathétiques. »

Sa langue avait toujours été bien pendue et il n'avait jamais craint d'être réprimandé, en général, en Enfer, tout le monde s'en fichait, c'était leur nature d'insulter les autres. Pourtant, ce n'était pas du tout le bon moment pour se permettre un comportement aussi insolent car à peine eut-il prononcé ces paroles qu'un claquement de doigt le mit subitement à genoux, sans qu'il ne puisse faire quoique ce soit.

« Tu oublies que tu n'es rien ici, démon dégoutant, cracha Damiel, tu es à notre merci.

- Révèle tes ailes, serpent perfide, ajouta Lionel les yeux sombres, ou nous n'hésiterons pas à bruler cette endroit. »

Merde.

Crowley dut admettre qu'il n'avait plus le contrôle de quoique ce soit maintenant. Tenir tête à ses ennemis était loin d'être la bonne idée. Il serra les dents, crispant sa mâchoire, fixant ses mains au sol. Il devait rester sur son plan : attendre Aziraphale. Il allait venir et le sortir de là. Il réparerait tout ça. Il faut juste qu'il empêche les deux anges de détruire plus de choses.

« Est-ce que…si je fais ce que vous me demandez, vous épargnerez la librairie ? demanda Crowley doucement enterrant sa fierté profondément.

- Eh bien, voilà qui me semble plus raisonnable, sourit Damiel.

- C'est un accord céleste, si je fais ce que vous demandez maintenant, vous ne touchez à rien dans cette librairie, déclara le démon, vous n'abimerez rien qui se trouve ici.

- Accord conclu. » approuva Lionel avec un hochement de tête.

Il eut un soufflement, dans la pièce, confirmant que un accord céleste était scellé entre eux. Crowley inspira profondément et il dévoila ses ailes sombres et noirs. Ses plumes effleurèrent les bords des étagères, ses membres divins étaient à l'étroit ici. Il n'avait jamais fait ça au milieu de la bibliothèque de son ange.

« Bonté divine, je rêve ou quoi ? s'égosilla Damiel en s'approchant dangereusement de lui.

Sentant l'attaque venir, le démon voulut reculer loin de lui, mais l'ange était rapide et le saisit par le cou, le frappant contre une étagère. Des livres tombèrent au sol et les ailes percutèrent un vase qui se brisa en morceaux. Crowley gémit de douleurs sous le choc de la violente prise.

« Putain, s'écria-t-il, tu avais dit que tu n'abi…

- Tu as fait ça, démon, c'est ton corps qui a brisé ce vase, c'est ta responsabilité, rétorqua l'ange, tu es le fautif.

- Lâche moi, j'ai fait ce que vous avez demandé et…

- Comment est-il possible que tes ailes soient plus belles que les nôtres ? coupa Lionel qui s'était placé au côté de Damiel, observant ses plumes.

Ils étaient donc jaloux de ses propres ailes ? La couleur noir ne les avait même pas troublé ?

« Peut-être parce que j'en prends soin, croassa-t-il, contrairement à vous, anges infects.

- Nous te sommes supérieurs, nous devons donc remettre les choses en ordre. »

Lionel s'était tourné d'eux, puis revint avec une lame brillante, qu'il mit sous le nez de Crowley toujours maintenu par Damiel. C'était un ouvre-lettre, un coupe papier en argent, dont le manche était un serpent enroulé, avec un embout en forme de pommes. C'était un cadeau que Crowley avait fait à Aziraphale, à la fin du 18ème siècle. Depuis, son ange avait toujours ouvert ses lettres avec, bien qu'aujourd'hui, il en avait moins, le petit couteau était toujours sur son bureau.

« Bénis soit cette…chose, annonça Lionel.

Crowley réalisa alors ce qu'il comptait faire. Il commença à se débattre, battant des ailes, la poigne de Damiel le plaqua plus fortement contre l'étagère derrière lui, empêchant ses membres de se défaire de lui.

- Vous allez le regretter…haleta Crowley griffant le poignet de Damiel, desespéré.

- Nous verrons. »

Lionel posa une main sur son aile droit le faisant frissonner. Ses yeux de serpent ne pouvaient se détourner de ce que s'apprêtait à faire l'ange. Il en avait les larmes aux yeux. Comment des êtres censés être pures et gentils pourraient-ils être aussi cruels ?

Le coupe-papier s'enfonça dans sa chair, des plumes se détachèrent et le démon hurla de douleurs. La fine lame continua son chemin, le coupant, laissant un trait rouge qui longeait la largeur de son aile, puis il le retira pour le planter plusieurs fois, aléatoirement, dans l'aile sombre. Crowley se débattit du mieux qu'il peut, mais les anges ne le lâchèrent pas, se réjouissant de le voir dans une position aussi vulnérable. La douleur n'était rien, comparée à ce sentiment d'impuissance qu'éprouvait le démon. Il était un putain de démon et il ne pouvait rien faire face à eux. Comment pouvait-il protéger la librairie ainsi ? Comment pouvait-il protéger Aziraphale ?

Lorsque le petit couteau fut retiré, un filet de sang glissait de la lame et de ses plumes. Le démon en fut presque soulagé que cela soit terminé, bien qu'il savait que les anges n'avaient pas fini leurs tortures.

« Et si nous arrachons tes yeux, nous emporterons un beau trophée pour le Ciel. »