Whoua. Juste whoua.

Hum. Bien. Par où commencer ? Euh... Salut, ça faisait longtemps, n'est-ce pas ? Oui, moi aussi, ça me fait bizarre autant que ça me fait plaisir de reprendre la plume. Bien que je ne me sois pas prêtée à l'exercice depuis... *zieute la date d'Élévation* woputain, presque 10 ans ?! je dois reconnaître que l'écriture me manquait terriblement et la vie ne m'a pas trop aidée pour m'y remettre : gaming, dépression... bref rien qui ne donne le temps ou l'envie. Et pourtant, ça restait en suspens dans un coin de ma tête comme une part manquante de moi.

Je suis encore dans une période dans laquelle je ne suis pas trop en bon terme avec la vie et pourtant, un rayon de lumière quasi divine est venu s'ouvrir devant moi début août : Baldur's Gate 3. Dire que j'ai été mise K.O en un round ne serait qu'un euphémisme. J'étais complètement néophyte de ce genre de jeu et pourtant, j'ai enchaîné les heures de stream lors de la sortie pour finir de me convaincre d'essayer. Ça n'a pas traîné.

Et là, c'est la claque. Le marteau géant de Laura dans Nicky Larson dans la tronche. Le tsunami. La renaissance. Ce jeu, ces musiques et ces personnages (et leur fucking VA baby) m'ont fait en quelques heures le même effet que WoW en dix ans. J'ai retrouvé la violence viscérale de conter, de décrire et de faire partager mon envie aux lecteurs.

Alors, peut-être qu'il n'y aura plus personne pour lire mes délires, peut-être ai-je beaucoup trop perdu de ma plume ou de mes scénarios, peut-être aurai-je (pire encore) perdu ma capacité à retranscrire fidèlement un personnage (toujours à mort le OOC!), mais qu'importe. Ceci, peut-être plus encore qu'un autre exercice d'écriture comme mes précédentes fanfictions, est ma thérapie pour m'aider à sortir un peu la tête de l'eau. Et si mon humble travail trouve encore des aficionados, je n'en serai que plus comblée.

Assez de blabla déprimant. De quoi c'est qu'on parle aujourd'hui et pourquoi on en est là ?

Sérieusement ? Ce n'est pas assez évident ? ASTARION, darling !

Oh. My. Darling. Fucking. God.

Astarion, en plus d'être divin dans son être factuellement parlant, est un cadeau inestimable et un challenge d'autant plus appétissant à relever pour moi. Son écriture scénaristique est absolument géniale au sens premier du terme et si vous couplez le tout à l'excellentissime et ahurissant travail de son comédien de doublage, Neil Newbon (Neil, if you read this, I want your babies. Now), vous en ressortez avec un personnage bien plus complexe qu'il n'y paraît aux milles facettes changeantes. Je ne vous apprends rien.

Bref, tout ça pour dire que je voulais, je devais faire quelque chose avec Astarion. Et ma Tav, bien sûr.

L'exercice ici sera donc simple et complexe : vous raconter l'histoire personnelle de Tav en parallèle de la sienne avec Astarion. Ben oui, tous les compagnons ont leur propre histoire. Laquelle pouvais-je donner à mon OC à moi ? Bon ça, c'était dans l'euphorie du moment. Astarion simp, bonheur à monter une histoire pour Tav, tout ça tout ça, voilà voilà... jusqu'à ce qu'un micro point de détail ne me revint. Oh, trois fois rien.

LA PUTAIN DE PROFONDEUR SCENARISTIQUE DE L'HISTOIRE DU JEU !

Au moment où j'écris ces lignes, je suis vers les ¾ de l'acte 2 et je suis à presque 130 heures (oui, je prends mon temps). Alors comment vous dire que quand j'ai réalisé que je me lançais dans un truc d'une envergure jamais atteinte auparavant, j'ai eu un moment de panique. Après tout ce temps, est-ce que je ne me lancerais pas sur un truc plus gros que moi ? Puis-je vraiment supporter de m'accrocher à un scénario aussi dense et long ?

L'exercice est quand même bien chaud. Broder autour d'une trame d'histoire très nettement dessinée d'avance est assez étrange mais le défi est tentant.

Fuck it. Let's go.


On retrouve les mêmes annonces que d'hab ? :)

Genres : Comme le jeu, il y aura de tout. Aventure, un peu de comique, romance (avec de la fesse! Un peu. Joliment tournée.). Note à part : qu'est-ce que ça fait plaisir d'écrire pendant une époque médiévale. J'adore écrire de belles phrases élégantes et bien tournées pendant les dialogues XD

Sérieux ou portnawak : Ne me posez même pas la question. Nanméoh.

Pairing : Astarion x Tav. Téhéhé...

Repère temporel : Je reprends purement et simplement le jeu directement depuis la cinématique d'intro. Ben oui, je ne pouvais pas présenter Tav en plein milieu d'un morceau de l'histoire donc sachez d'avance que, grosso modo, vous allez lire une version écrite de BG3, la seule inconnue réelle sera donc l'histoire de Tav et comment j'aborde les événements. Tout le reste sera scripté le plus fidèlement possible au jeu à quelques exceptions près pour des besoins pratiques. Parfois les dialogues seront à la virgule près, parfois retravaillés, parfois mélangés mais tout en gardant l'essence de base.

Ça dure longtemps ? : Euh... Comment dire que ça va être la fanfiction de ma « carrière » ? Cette fic va sûrement dépasser Oui, je le veux. Elle est bien partie pour. Étant donné ce que j'explique juste au-dessus, il faudra comprendre que le rythme sera à la fois « lent » (= détaillé pour tisser un lien crédible entre mes persos) et rapide (= enchaînement des péripéties-clé du jeu), j'espère avoir réussi à faire un bon compromis parce que ce n'est pas évident. J'ai décidé (sauf si besoin était) de ne m'en tenir qu'à la quête principale. Il y a déjà bien assez à faire.

Autre chose à déclarer ? : Oui et pas des moindres. Je prie d'abord les fans de DnD de bien vouloir excuser les possibles erreurs/incohérences qui pourraient se glisser. Je suis complètement noob de cet univers dense et vaste et les recherches que j'ai faites par endroits pour m'aider n'auront peut-être pas suffi, merci de votre indulgence :) De plus, à mon grand regret quelque part, pour des raisons scénaristico-pratiques, il y a des personnages que vous ne croiserez absolument pas ici. Mais vraiment pas du tout. Les plus importants étant Karlach et Wyll, même si je les aime beaucoup. Plus on a de personnages à gérer, plus c'est difficile et vu le travail de titan devant moi, je ne pouvais pas me permettre d'en rajouter -_- Et histoire de me rajouter de la difficulté, mon groupe d'aventuriers ici est avec Lae'zel alors que dans ma partie, je chill avec sista Karlach... et Gayle n'est pas dans mon groupe non plus. Quand je vous disais que je partais loin...

Sur ce, laissez-vous porter par ce chapitre de mise en bouche ne serait-ce pour voir si je n'ai pas trop perdu et ne vous fiez pas à l'apparent manque d'info sur Tav. Ceux qui me connaissent savent comment je marche;)

NB : Je ne sais pas si c'est nouveau sur le site mais je ne suis vraiment pas fan des sauts de paragraphe sur chaque retour à la ligne... Désolée, c'est pas moi, c'est le site! ^^'


DE SANG ET DE PLUIE


CHAPITRE I – DANS LES ENTRAILLES DU NAUTILOÏD

Ses paupières s'ouvrirent sur un lieu sombre, sinistre et froid provenant du fin fond de vos pires cauchemars. Quelques lueurs orangées apparaissaient ici et là dans l'obscurité qui nimbait cette pièce circulaire aux murs cartilagineux comme s'ils eussent été faits de peau ou de boyaux. En plein centre, un faible rayon de lumière tombait en colonne sur ce qui se rapprochait d'une énorme calebasse en peau fripée.

Son esprit était embrumé, engourdi par les relents d'une anesthésie si intense qu'elle lui rendait impossible la moindre tentative de mouvement. Sa tête était de plomb mais trouva une once de force pour basculer vers sa droite. Enfermé dans ce qui lui apparut comme un sarcophage étrange métallique et à la fois organique, il y avait quelqu'un. Une peau dont la lueur blafarde des lieux ressortait d'un jaune presque maladif, de longues oreilles plus effilés encore que celles les elfes et une armure d'argent étincelante, il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait là d'une redoutable githyanki qui remuait faiblement. Elle aussi semblait groggy.

À présent que sa vision s'habituait doucement à l'obscurité, les contours des lieux s'affinèrent. Ces lueurs orangées provenaient de ces capsules semblables à celle dans laquelle son corps était scellé. Ses yeux s'agrandirent à mesure que son cerveau comprenait la situation. Ses craintes furent hélas vite corroborées par la vision de la silhouette qui se tenait à quelques pas près du « piédestal » central. Grande et élargie par d'imposantes épaulières, l'ombre tendit la main et ouvrit ses longs doigts crochus vers la calebasse qui s'ouvrit telle une fleur répugnante dans un bruissement dégoûtant. Une vive lueur dorée émanait du bassin sur lequel se pencha la créature pour en recueillir quelque chose. La lumière éclaira l'inquiétant hôte dont l'identité n'était plus à deviner. C'était un flagelleur mental.

Au bout de ses doigts gris d'alien à la peau brillante gigotait une larve dodue de la taille d'un doigt humain et qui poussait des petits cris stridents. Elle ressemblait au fœtus boursouflé d'un animal inconnu sans patte, saucissonnée dans un corps laiteux visqueux et aux petits yeux vides noirs et aveugles. La githyanki remua nerveusement dans sa capsule, visiblement effrayée.

Le flagelleur mental déposa la larve dans le creux de sa main et laissa la bestiole se tortiller pour la contempler quelques instants avant de s'avancer vers la prisonnière à la peau verdâtre. Elle détourna la tête et haleta des intonations répugnées quand il lui présenta à quelques centimètres du visage l'horrible bestiole qui ondulait sur ses phalanges. Le flagelleur finit par déposer son petit compagnon sur la joue de la captive. Après avoir rampé brièvement, l'horreur sans patte se dressa tel le serpent qui allait attaquer et déploya de petites membranes ondulantes provenant sans doute de sa bouche avant de les coincer entre les paupières de sa victime pour l'empêcher de cligner. Les cris se firent plus stridents et la larve s'engouffra droit dans le globe oculaire horrifié qui la fixait. La prisonnière ne put retenir un cri d'horreur douloureux.

L'estomac déjà tordu d'effroi, son cœur manqua un battement lorsque le flagelleur mental se pencha de nouveau sur le bassin pour récupérer une nouvelle larve et se tourner vers sa direction. Sa gorge s'étriqua et l'affolement l'étreignit. Un réflexe étrange lui fit jeter un coup d'œil vers son infortunée collègue qui avait été re-scellée dans son sarcophage de chair comme si un miracle allait la faire d'intervenir pour éviter ce qui allait se produire. Hélas, la créature à tête de poulpe ne l'entendit pas de cette oreille et contraignit son cou à pivoter pour regarder droit devant. Maintenant qu'il était en pleine lumière, le flagelleur mental lui apparut dans toute son horrible prestance : une dolichocéphalie aggravée par une protubérance marquée sur le front, deux yeux orangés glacés et perçants enfoncés dans leurs orbites et une absence de nez qui laissait directement place à deux longues paires de tentacules ondulants. Même son impressionnante tenue dotée d'un col démesuré ne pouvait détourner l'attention de l'aspect monstrueux de cette créature.

Sa main s'approcha de son visage et avec elle, la larve qui crissait d'impatience en se balançant avec vivacité. Son corps se raidit et chercha à bouger. Hélas, ses entraves étaient trop solides. Il n'y eut rien d'autre à faire que de regarder la bestiole s'approcher encore et encore. Il ne resta que quelques centimètres à peine, plus assez pour pouvoir remarquer que la larve était dotée de sorte de poils. Elle étendit ses appendices de peau et l'orifice qui lui servait de bouche s'ouvrit. Son cerveau cessa de fonctionner à la vue de non pas une, mais trois gueules enchâssées les unes dans les autres et hérissées de petits crocs acérés qui s'ouvrirent sous ses pupilles dilatées.

Un piaillement strident. Une douleur cinglante comme un pique à glace dans son œil droit. Le trou noir.

Quand son esprit réintégra son corps, une douleur lancinante martelait sa boite crânienne. Le flagelleur mental était encore là à surveiller que son entreprise avait été menée à bien. Ce devait être le cas car il s'en retourna vers la sortie en flottant doucement à quelques centimètres du sol.

Le silence retomba, plus lourd et pesant. Que venait-il de se passer ? Est-ce que cette horreur venait vraiment de lui mettre une larve dans le crâne ? Ses forces se perdirent dans la résistance des liens qui maintenaient obstinément son corps en place. Seuls ses doigts et tout ce qui était au-dessus de son buste était mobile. La belle affaire, cela restait vain.

Tout à coup, des bruits étranges, mats et brefs, interrompirent ses tentatives de fuite. Impossible de dire ce dont il s'agissait au premier abord jusqu'à ce qu'un corps inanimé n'apparut soudainement dans une capsule en face. C'était un homme, un humain habillé d'un long tablier de cuir, un maître forgeron sans doute. Un autre bruit dans la capsule voisine laissa la place à une femme richement vêtue cette fois. Le nautiloïd avait visiblement décidé de kidnapper encore plus de personnes.

Le sol trembla brutalement et fit tanguer les prisonniers conscients et inconscients dans leur sarcophage. Quelques secondes plus tard, une ouverture de lumière se créa dans le couloir menant à la sortie et la tête d'un énorme dragon passa au-travers. Le monstre ouvrit la gueule et vomit une gerbe de flammes dans le vaisseau. Le torrent embrasé eut assez de puissance pour pénétrer jusque dans la salle des capsules mais pas suffisamment pour endommager quoi que ce soit.

Les murs vibraient de plus en plus violemment en un long tremblement de terre. Un puissant courant d'air froid venant des terres du nord s'engouffrait à présent dans l'espace, mêlé à quelques flocons de neige. À sa droite, la guerrière githyanki se débattait comme une belle diablesse pour tenter de se libérer. Après avoir agrandi son premier trou dans la coque, le dragon passa cette fois tout son cou à l'intérieur et cracha de nouveau. Le feu engloutit le bassin central de larves qui s'embrasa comme un tonneau d'huile. Un champignon ardent explosa dans une nouvelle secousse assourdissante et une vague de chaleur lui fit fermer les yeux de douleur.

Le bourdonnement sourd à ses oreilles se dissipa dans un murmure de crépitement et d'exclamations rageuses. Ses paupières se rouvrirent sur une flaque de flammes qui léchaient les restes calcinés du bassin à larves et la githyanki qui gisait au sol, à bout de force. Elle se redressa difficilement sur les coudes et leurs yeux se croisèrent un instant. La femme se releva, encore titubante et approcha le trou béant dans le mur, ses cheveux cuivrés balayés par le vent mugissant. La neige dehors n'était plus : c'était à présent les terres mornes et stériles d'Avernus qui s'étendaient à perte de vue sous un ciel noir.

Sa contemplation de ce paysage apocalyptique accapara son attention suffisamment longtemps pour perdre de vue la githyanki. Où était-elle passée ? Soudain, la barrière contre sa poitrine s'écarta et son corps bascula pour une chute brutale au sol.

« Enfin libre ! » s'exclama-t-elle.

Elle se remit vite debout, les sens en alerte tandis que sa tête n'était pleine que de fumée. Seule une pensée la tenait : quitter cet endroit de cauchemar. La seule issue étant le couloir par lequel était parti le flagelleur mental, elle n'eut d'autre choix que d'avancer par là.

Le nautiloïd avait été salement amoché par l'assaut des dragons. Le feu était partout et dévorait nombreux pans de peau cartilagineuse. Il flottait partout une odeur de viande avariée grillée et de souffre insoutenable qui rendait sa respiration difficile. Sur son chemin, des cadavres de flagelleurs gisaient ici et là quand ils n'étaient pas coincés sous quelque chose. Au moins ceux-là ne feraient plus de mal à personne. Elle croisa d'autres capsules sur sa route. La plupart étaient vides mais les quelques unes qui étaient occupées contenaient un corps sans vie lorsque celui-ci n'avait été éjecté directement de sa prison lors du choc. La fugitive remarqua que toutes les capsules ouvertes, vides ou non, brillaient d'une drôle de rune.

Son errance la mena à traverser notamment une salle digne d'une salle d'opération des plus glauques. Des espèces de bocaux remplis de liquide inconnu s'alignaient les uns à côté des autres dans lesquels baignaient des cerveaux et autres appendices répugnants et des tables ou fauteuils hybrides accueillaient des corps inanimés à la boite crânienne coupée en deux. Elle traversa cette pièce aussi vite qu'elle put tant elle en avait la chair de poule. Il lui avait même semblé entendre des voix d'enfants l'appeler alors qu'il n'y avait pas âme qui vive.

Au bout d'un couloir, une ombre bondit devant elle. Elle eut un cri de surprise. C'était la guerrière githyanki de tout à l'heure. Son visage allongé était aussi lisse qu'était étroit et retroussé son nez, un trait caractéristique des giths tout autant marqué que l'espace qui séparait leur nez de la bouche. Aussi féroce et téméraire cette guerrière semblait l'être, elle n'était pas très âgée. Des traces noires soulignaient le dessous de ses yeux reptiliens qui vous perçaient de part en part.

« Abomination, rugit-elle avec hargne en tirant son épée au clair. C'est ici que tu rencontreras ta fin ! »

Elle n'eut le temps de répliquer qu'une sensation étrange pulsa dans son crâne. Le décor disparut et des images s'imprimèrent dans sa tête : les ailes d'un dragon, une épée d'argent. La githyanki vacilla, elle aussi prise de maux de tête. Elle gémit un peu, décontenancée par cet échange psychique étrange, puis sembla s'apaiser.

« Tsk'va. Vous n'êtes pas l'un d'eux, murmura-t-elle de sa voix grave et sifflante. Que Vlaakith soit louée. Ensemble, nous pourrons peut-être nous en sortir. Votre nom ? »

Son interlocutrice eut un court silence... d'hésitation ?

« S-Silesta. Et vous qui êtes-vous ?

_ Votre seule chance de survie. Nous avons été infectées par des larves de flagelleur mental. Si nous ne sortons pas d'ici rapidement pour nous en purifier, nous serons corrompues dans notre chair et dans notre esprit. D'ici quelques jours, nous deviendrons des ghaik. Des flagelleurs mentaux. »

La perspective finale de leur destin était aussi effrayante que cette githyanki qui irradiait d'autoritarisme. Hélas, les options disponibles n'étaient guère nombreuses et l'urgence se faisait de plus en plus pressante. Silesta n'eut d'autre choix que de s'en remettre à sa camarade d'infortune et lui demanda quel était son plan.

Des diablotins bloquaient le chemin en amont. Après s'en être débarrassé, elles devraient trouver le poste de commandement afin de prendre le contrôle du vaisseau. La question quant à un possible remède attendrait jusqu'à ce qu'elles rejoignent le Plan Matériel.

En effet, à une dizaine de mètres plus loin, trois petites créatures ailées grandes comme des bébés à la peau rouge brique étaient en train de se repaître d'un cadavre de flagelleur mental à moitié carbonisé. Silesta déglutit à ce spectacle peu ragoûtant lorsqu'un détail la frappa : elle n'avait rien sur elle au contraire de son associée qui avait une épée. La githyanki pesta en roulant des yeux et ramassa au sol quelque chose qui ressemblait à un long morceau de cartilage rigide.

« Prenez ça et ne me gênez pas », ordonna-t-elle en lui lançant l'arme de fortune.

Elle opina du chef puis s'élança à la suite de la guerrière droit vers les diablotins. Ils redressèrent la tête de leur repas, leurs petits yeux perfides brillant du feu des Enfers. Ils poussèrent un cri strident et se ruèrent sur les deux arrivantes. Le premier eut tôt fait de rencontrer le froid de la lame affûtée de la githyanki pendant qu'un deuxième fonçait droit sur Silesta. Dans une grimace d'horreur, elle balança ses bras d'un long swing et envoya valser dans les airs la créature comme une balle de base-ball qui vola droit dans son troisième comparse. Le diablotin percuté perdit l'équilibre et eut à se stabiliser par un vol stationnaire, ce qui laissa le temps à la githyanki de le pourfendre comme s'il eût été fait de beurre.

« Vous êtes plus efficace que je ne l'aurais cru, dépêchons-nous. »

Les deux femmes s'enfoncèrent plus loin dans les entrailles fumantes du vaisseau. À l'extérieur, Avernus tout entier semblait gronder. Les nuages s'amoncelaient dans le ciel au-dessus de lacs de lave en fusion. Ces points noirs qui volaient au loin en larges groupes d'individus étaient-ils une nouvelle nuée de diablotins ou pire encore ? Elles n'étaient pas pressées de le savoir. Elles traversèrent une passerelle et passèrent un sas vers une nouvelle salle baignée de lumière rougeâtre. Presque toute cette pièce semblait faite de peau écorchée à vif.

Elle avancèrent prudemment, il n'y avait personne si elles ne comptaient pas les cerveaux qui flottaient dans leur aquarium un peu plus loin. Puis, des coups sourds les firent s'immobiliser. Cela venait de leur gauche et plus précisément de cette capsule accrochée plus en hauteur. Une femme était en train de tambouriner de toutes ses forces contre la surface vitreuse de sa prison. Une autre victime des flagelleurs !

« Vous, là ! Faites-moi sortir de là ! » implora-t-elle, sa voix à demi étouffée par le conteneur.

Silesta regarda tout autour d'elle sans savoir sur quoi arrêter son regard. La faire sortir, oui, mais comment ?

« Nous n'avons pas le temps, s'impatienta la githyanki entre ses dents. Nous devons avancer.

_ On ne peut pas la laisser ici. »

Elle fureta autour du sarcophage. Il devait bien y avoir un mécanisme quelque part. Son attention s'attarda sur une sorte de console bizarre toute proche aux faibles lueurs rouges. Sa consistance s'approchait d'un cerveau couvert de pustules et autres gibbosités peu avenantes avec de courts tentacules fluorescents. Cette vision ignoble couplée aux appels insistants de la prisonnière n'aidait en rien à se concentrer. Un espace plus aplati que le reste accrocha son attention.

« Et si... ? »

Silesta traça sur cet emplacement la rune qu'elle avait relevée sur les capsules ouvertes croisées avant et à son grand bonheur, la console se mit à ronronner et un claquement sec ouvrit le cocon de cartilage. La femme s'extirpa comme elle put de sa prison et retomba au sol, épuisée. Silesta vint l'aider à se relever. C'était une très belle jeune femme brune à la longue tresse haute et caparaçonnée d'une armure légère en argent. Une tiare ornée de croissants de lune et d'une pierre sombre cerclait son front et derrière les pans de sa frange ébène se devinaient des oreilles légèrement pointues. C'était sans doute une demi-elfe.

« Merci, souffla l'inconnue une fois debout. J'ai cru que cette chose serait mon cercueil. »

Alors qu'elle se penchait pour s'incliner, elle s'immobilisa en même temps que Silesta, toutes deux prises d'une langueur psychique. Mais contrairement à la première fois, Silesta n'eut pas de vision, juste un sentiment de gratitude galvaudé d'une intense méfiance envers la gith qui l'accompagnait.

« Ce n'est pas la meilleure des compagnies », lui fit remarquer la brune avec un mouvement de menton vers l'autre guerrière.

Silesta eut un coup d'œil vers la githyanki qui les guettait froidement puis se tourna de nouveau vers l'autre inconnue. Peut-être avait-elle raison mais la situation actuelle était déjà bien assez compliquée pour s'attarder sur l'unicité du groupe. La demi-elfe acquiesça.

« Laissez-moi me joindre à vous pour sortir d'ici, offrit-elle. Plus nous serons, plus nous aurons de chances de nous en tirer.

_ Avec joie. »

La femme brune exigea de lui laisser un moment et alla récupérer un petit objet dans la capsule qu'elle avait quittée. Elle le rangea très vite discrètement. Silesta ne vit pas ce que c'était, juste que ça tenait dans une main. De toute façon, elles avaient plus urgent à faire.

« Assez de vos pépiements, aboya la githyanki dont la patience arrivait à son terme. Allons-y, maintenant. »

Ses acolytes approuvèrent et toutes les trois quittèrent la salle en toute hâte. Après avoir arpenté salles silencieuses et couloirs sombres, une dernière plate-forme les conduisit à une montée menant vers une nouvelle ouverture. Elles devaient être toutes proches de leur objectif.

« Le poste de commandement n'est plus très loin. Une fois à l'intérieur, faites ce que je vous dis, ordonna la githyanki.

_ Pourquoi devrais-je vous obéir ? rétorqua la demi-elfe en la jaugeant de haut en bas. Je suis mon propre chef. »

La guerrière marmotta quelque chose en gith entre ses dents et vu sa tête, il ne devait pas s'agir de quelque chose de très civilisé. Le groupe franchit le sas vers la nouvelle salle et tombèrent nez à nez avec des flagelleurs mentaux en proie aux assauts de deux diables d'Avernus soutenus par une bande de diablotins ricanants. Si l'un des aliens parvint à surprendre l'un des diables par derrière en l'immobilisant dans ses tentacules, il tomba vite sous les assauts répétés des petits démons ailés qui l'attaquèrent de concert. Un autre flagelleur mental se défit de son adversaire d'une rafale d'onde psychique et se tourna vers les arrivantes hébétées. Une voix résonna en écho dans leur esprit.

« Serviteurs. Il faut connecter les nerfs au transpondeur. Nous devons nous échapper. Maintenant. »

Il désigna de ses doigts allongés la console dotée de tentacules qui se trouvait à l'autre bout de la pièce, loin, très loin en avant.

« Faites ce qu'il dit, commanda la githyanki en attrapant son arme. Nous nous occupons du reste. Vite ! Avant que les miens ne détruisent le vaisseau pour de bon ! »

La guerrière s'élança droit vers le diable encore debout qui avait pris le flagelleur mental pour cible tandis que la demi-elfe se chargeait de l'horrible créature infernale à quatre pattes qui accompagnait son maître démoniaque. Qu'est-ce que c'était ? Un ours ? Un loup ? Ou une mutation encore plus cauchemardesque des deux ? Silesta prit son courage à deux mains et fila à son tour aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Elle préférait mourir ici que de se transformer en monstre tentaculaire ! Elle dévala une volée de marches en prenant garde de ne pas trébucher sur des cadavres de cerveaux sur pattes et s'apprêtait à atteindre la moitié de son parcours lorsqu'on lui tira violemment les cheveux en arrière. Elle vacilla en manquant de tomber sous cet arrêt brutal. Des ricanements aigus juvéniles piaillèrent d'alacrité autour d'elle. Un diablotin s'était accroché à l'arrière de sa tête pendant qu'un autre agrippait sa robe bleu canard. Les griffes acérées de ses petites mains d'enfant pénétrèrent la peau de sa jambe avec la force d'un homme adulte. Silesta gémit de douleur et asséna un coup puissant de sa masse improvisée sur la créature à ses pieds. Le diablotin finit par lâcher prise dans un criaillement suraigu, ce qui suffit à énerver assez son comparse dans les cheveux de Silesta pour le faire bouger à son tour. Dans un rugissement de rage, elle renforça sa poigne autour de son bâton de cartilage et frappa de toutes ses forces les créatures dans un mouvement latéral. Les démons couinèrent de fureur et s'apprêtèrent à repartir à l'assaut mais n'en eurent pas l'occasion : une onde invisible les fit tressaillir puis ils retombèrent mollement par terre dans une expression horrifiée, raides morts. Silesta fit volte face. Le flagelleur mental était au sol, la main tendue dans sa direction. Leurs regards se mêlèrent un instant puis il s'effondra à son tour.

« Vite ! » tonna plus loin la voix de la githyanki.

Silesta reprit le fil de ses pensées et se remit à courir droit devant. Ce fut à peine si elle ne se jeta pas directement contre la console quand elle l'atteignit enfin. De longs tentacules aux extrémités dotées de dents (?) ondulaient comme des serpents. C'était ça, les nerfs ? Pas le temps de faire d'autres essais. Elle attrapa deux bouts et les mit en contact. Les tentacules se scellèrent entre eux par un petit réseau de filaments bleutés, faisant ronronner la machine. Hélas, ce fut à cet instant précis qu'un dragon en faction à extérieur passa par là et décida de s'inviter par l'ouverture béante au-devant du vaisseau. Il ouvrit la gueule droit sur la console qui fut engloutie dans le feu, repoussant avec force Silesta à plusieurs mètres. Par miracle, les tentacules tinrent la connexion et le ciel infernal d'Avenus disparut pour un autre ciel baigné de lumière astrale. Le nautiloïd s'emballa et une brusque poussée éjecta les occupants contre un mur au loin. Une autre transition de plan les renvoya tout aussi violemment dans l'autre sens. Dans un réflexe millénaire, Silesta parvint à s'accrocher de justesse à l'un des tentacules de la console et s'y agrippa de toutes ses forces pour ne pas tomber.

« Allez ! » rugit-elle dans l'élan de la dernière chance.

Elle se hissa à la force de ses bras et sa main se referma sur les nerfs.

Le vaisseau tremblait sous la pression atmosphérique avec de plus en plus de violence. Un soubresaut ébranla soudainement la structure qui piqua aussitôt du nez. Silesta fut ballottée comme un fétu de paille et roula sur le sol jusqu'à buter contre le rebord d'un mur éventré. Les cieux défilaient à toute allure et l'altitude diminuait de seconde en seconde. Dans son horrible contemplation, elle ne vit que trop tard un morceau de débris arriver droit sur elle. Elle fut percutée en pleine tête et son corps perdit toute résistance. Elle bascula dans l'ouverture béante de la coque. Sa conscience oscillait dans la brume, seule restait cette attraction irrésistible dans le vide et la pression du vent sur elle. C'était la fin.

Puis, plus rien. Plus de vent, plus de pression. Elle ouvrit les yeux et ne vit qu'au premier abord un paysage naturel dans la nuit et des volutes de braises. Son corps se fit soudain de plomb et elle termina les dernières dizaines de centimètres au-dessus du sol dans une lourde chute. La sensation d'un sol sablonneux dans son dos monta lentement à sa tête avant de retomber dans les limbes de l'inconscience.

Elle ouvrit les yeux aussi brutalement que le soleil brillait au-dessus d'elle. Une douleur ondulait comme de l'eau qui clapotait dans son crâne à chaque mouvement. Elle força sur ses bras et se releva péniblement avant de tourner sur elle-même.

La plage sur laquelle elle se trouvait était un champ de chaos. Des débris fumants de tout genre se mêlaient dans le sable et la rocaille. Des grandes plaques comme de la taule, des rochers brisés, des tentacules énormes couverts de ventouses, du verre, de la matière non-identifiée organique. Et des corps. Beaucoup de corps de nombreuses races de Faerûn qui n'avaient pas eu comme elle la chance de s'en sortir. Elle tiqua.

« Je suis en vie ? » Elle tâta ses bras et ses côtes pour confirmer qu'elle n'avait rien de grave. « Je suis en vie ! »

Silesta regarda en l'air vers ce qui ressemblait à la colonne vertébrale d'une créature immense qui formait une arche vers la falaise. Comment avait-elle pu survivre à une telle chute ? Elle aurait dû finir en aussi triste état que ces innocents au corps disloqué. Au moins, elle avait bien rejoint le Plan Matériel.

Il faisait chaud et le soleil était haut. Rien aux alentours ne lui permit d'identifier où elle pouvait se trouver et plus dérangeant encore, elle n'avait aucune idée de quel jour il était, si ce n'était quelque part durant l'été. Bien que perturbée, Silesta ne s'en inquiéta pas plus que cela sur le coup et mit sa confusion sur la succession de chocs qu'elle venait de vivre. Une larve dans la tête et un crash de vaisseau, ce n'était pas rien. Il lui fallait trouver du secours, quelqu'un, n'importe quoi et elle ne trouverait rien de plus ici hormis des décombres.

Elle erra sur la plage, encore un peu hagarde, jusqu'à entrevoir un corps étendu plus loin. Un autre, pensait-elle au premier abord. Elle reconnut cependant tout de suite ces cheveux bruns nattés sur le sable et ce plastron argenté. La demi-elfe ! Elle accourut à elle et fut stupéfaite de découvrir qu'elle n'était qu'évanouie.

« Elle aussi. Comment est-ce possible ? »

Ses yeux s'arrêtèrent sur l'objet que la femme tenait étroitement dans sa main. C'était une petite boite polyédrique avec une rune gravée sur chaque face. Elle ne semblait pas faite de métal précieux ni d'aucun ornement clinquant. Étrange objet. Silesta préféra ne pas s'attarder, trop inquiète pour la blessée qu'elle secoua doucement. La demi-elfe revint rapidement à elle et ouvrit de grands yeux abasourdis en découvrant ce visage penché au-dessus d'elle.

« Vous êtes vivante ? Et moi aussi ? Comment... ? balbutia-t-elle en se remettant debout.

_ J'espérais que vous le sachiez", répondit son interlocutrice tout aussi décontenancée.

La femme secoua la tête tandis qu'elle rangeait prestement la boite dans sa poche avant de découvrir à son tour la scène chaotique autour d'elle. Elle était tout aussi perdue. Elle revoyait le vaisseau, la chute... et plus rien. Silesta eut un soupir et balaya les lieux du regard. Qu'en était-il de la guerrière githyanki ? Elle était peut-être blessée ou pire encore. Avait-elle eu autant de chance qu'elles deux?

« Vous vous inquiétez plus pour elle qu'elle ne s'en ferait pour vous, ironisa son accompagnatrice. Réfléchissons intelligemment. Avant toute chose, il nous faut des vivres, un abri et surtout un guérisseur. »

Elles avaient peut-être échappé au vaisseau mais leur hôte indésirable était toujours logé dans un coin de leur cerveau et avec lui planait toujours le risque de se transformer en flagelleur mental. Silesta s'accorda un instant de réflexion. Elle était égarée au milieu d'elle-ne-savait-où avec l'équivalent d'une bombe dans la tête et tout ce qu'elle avait avec elle pour espérer avancer était cette demi-elfe inconnue – et potentiellement une guerrière githyanki irascible, si cette dernière avait bien survécu – sans compter qu'elle était pratiquement sans défense. Avait-elle seulement le choix ? Elle en avait le tournis tellement ses pensées s'accumulaient.

« Vous voulez que l'on fasse route ensemble ?

_ Nous avons besoin l'une de l'autre et nous sommes dans la même situation. Je n'oserais rêver d'une meilleure compagnie. »

Silesta lâcha un faible rire, prise de court par ce petit trait de légèreté à moins que ce ne fût ses nerfs éprouvés qui lâchaient. Elle était complètement perdue et effrayée mais savoir qu'elle ne serait pas toute seule dans cette épreuve lui mettait du baume au cœur. Cette femme lui inspirait une certaine forme de confiance et de fiabilité.

« Avant de partir, je tiens à vous remercier, l'arrêta la demi-elfe en plongeant ses iris vert d'eau dans les siens. Vous auriez pu me laisser dans ma capsule et poursuivre votre route mais vous avez pris le temps de me libérer. Merci, vraiment. Je saurai m'en souvenir. Je m'appelle Ombrecoeur.

_ Je suis Silesta. »

Elle se sourirent puis se mirent en route. Elles avaient du pain sur la planche.

Comme établi précédemment par Ombrecoeur, il était important de trouver de quoi assurer leur survie à court terme car nul ne pouvait savoir ce qui les attendait. Les deux femmes commencèrent donc par une activité peu engageante mais nécessaire : fouiller les décombres et les corps à la recherche de tout ce qui pourrait leur être utile. Chacune dégota un sac et s'affaira à récupérer de quoi aider. Si Ombrecoeur ne semblait guère incommodée par la vision des cadavres, il n'en était pas de même pour Silesta qui peinait à regarder ce qu'elle faisait. Certains d'entre eux n'avaient même plus de visage à cause de l'impact. Et encore, ceux-là étaient peut-être les mieux lotis. Elle récupéra quelques pièces d'or – l'argent menait le monde et serait toujours important qu'importe les circonstances -, des bricoles sans valeur mais utiles comme de la corde ou des choses étranges de nature illithid qui s'apparentaient à des projectiles qui pourraient toujours servir en cas de danger.

La providence avait eu la bonté de faire crasher le vaisseau non loin d'une zone de pêche. Hélas, les malheureux pêcheurs qui s'étaient trouvés au mauvais endroit au mauvais moment n'en diraient pas autant. Les quelques caisses et tonneaux qui avaient survécu à la catastrophe contenaient quelques menues vivres qui leur permettraient de ne pas mourir de faim. C'était déjà ça. Silesta se permit aussi de prendre avec elle un vieux harpon laissé au bout d'un ponton de bois branlant ; elle serait déjà moins sans défense que sur le vaisseau.

Lorsqu'elle vit son accompagnatrice se charger dans le dos d'un bouclier un peu gondolé et ranger à sa ceinture une masse qui remplacerait celle qu'elle avait perdue dans le crash, Silesta se osa à lui demander si elle était une paladin. Après tout, Ombrecoeur avait fait preuve d'une combativité impressionnante sur le vaisseau.

« Non, je suis une prêtresse, répondit simplement la demi-elfe. Et inutile de me demander : non, je n'ai hélas pas les moyens de nous débarrasser de nos larves. Cela dépasse mes compétences.

_ C'eût été trop simple, j'imagine.

_ Et vous, que faisiez-vous avant d'être enlevée ? J'ai cru comprendre que vous n'étiez pas versée dans l'art du maniement des armes. »

Il y eut un blanc. Elle serra un peu le manche de son harpon.

« Je m'adapte, dirons-nous. »


Eh non, ma Tav n'est pas la super héroïne ultra badass qui gère de fou, j'ai prévu quelque chose de plus inhabituel pour elle XD