Bonjour ! Je vous propose aujourd'hui le premier chapitre de la deuxième fanfiction postée ici.
Avant de commencer, je préfère préciser : cet écrit se place à la suite des événements de l'histoire "La naissance d'Akainu". J'ai tout de même essayé de faire en sorte que ce récit reste compréhensible même sans la lecture de l'autre histoire mais l'exercice s'est avéré compliqué. N'hésitez pas à me dire si le rendu final se suffit à lui-même.
Bonne lecture !
Chapitre 1
Un immense manoir décoré somptueusement. Tout semblait avoir été imaginé au détail près pour prôner la richesse et l'opulence.
Voici le cadre de vie dans lequel notre protagoniste grandit.
Pourtant, malgré la somptuosité de ce qui l'entourait, une seule chose accaparait ses pensées : le ciel qu'elle ne pouvait qu'observer à travers d'immenses baies vitrées.
Il lui était, en effet, quasiment impossible de sortir. D'après sa mère, elle n'en avait nullement besoin. Seules les sorties pour accompagner ses parents aux soirées mondaines étaient autorisées. Cependant, ces sorties se faisaient généralement la nuit et la pollution lumineuse l'empêchait de pleinement profiter du paysage qu'aurait pu lui offrir une sortie nocturne.
Elle n'avait jamais su d'où lui venait cette passion du ciel. Elle n'était pourtant pas fan des astres et ne désirait pas les étudier. Elle était simplement fascinée par cette étendue bleue au-dessus de leur tête et imaginait pouvoir s'envoler très haut, jusqu'à disparaitre.
Pourtant, dans ce monde rempli de trésors cachés au fond des océans, il aurait été plus logique de vouloir répondre à l'appel de la mer plutôt qu'à celui du ciel.
Il fallait croire qu'elle ne pouvait pas avoir de passe-temps normal, si l'on pouvait parler de normalité. Sa mère la considérait souvent comme une anomalie. Était-ce vraiment si anormal de ne pas savoir sourire quand la seule présence féminine de la famille présente dans ce manoir ne lui avait jamais adressé un sourire ni même une parole gentille en huit ans d'existence ?
Huit ans. L'âge qu'elle venait d'avoir. A huit ans déjà, elle connaissait l'art des bonnes manières et la façon de se tenir en haute société. Elle savait également jouer du piano et du violon. On lui avait aussi appris à coudre et à cuisiner. Pas qu'elle en aurait besoin un jour, d'après sa mère, mais, toujours d'après elle, il était essentiel qu'une mère au foyer sache faire cela, ne serait-ce pour qu'un bon parti la choisisse.
Pour cela, elle devait également avoir de la culture afin de pouvoir aider sa propre descendance à étudier, mais elle ne devait pas non plus trop en avoir car cela ferait fuir les possibles prétendants. Tout le monde voulait une femme cultivée, mais personne ne voulait une femme plus cultivée que soi, c'était évident.
Ainsi, elle étudiait juste ce qu'il fallait et tout ce qui n'était pas essentiel à ce projet de vie, c'est-à-dire le reste, était prohibé.
Son petit-frère, lui, avait droit à la meilleure éducation auprès des meilleurs précepteurs. En tant que futur héritier, les filles étant d'office écartées, il était dorloté par sa mère qui ne lui refusait rien. Gâté comme il l'était, en plus d'être un peu simplet sur les bords, il devint vite insolent et arrogant, au grand dam du personnel mais surtout de sa sœur.
Son père était peu présent à la maison, travaillant dans le transport à l'étranger. Etant duc, il n'avait, comme tous les nobles, pas réellement besoin de travailler pour subvenir à leurs besoins, mais son travail le passionnait et il était respecté dans le milieu. Il ne désirait donc échanger sa place pour rien au monde. C'était le seul membre de cette famille qui semblait garder les pieds sur terre. Il était l'incarnation de la bonté même pour la jeune enfant. En même temps, ce n'était pas bien compliqué : il était le seul qui la serrait dans ses bras et qui prenait le temps de prendre de ses nouvelles. De retour de ses nombreux voyages, il avait toujours quelque chose à lui raconter et, même fatigué, il prenait le temps de lui conter ses histoires le soir, après le dîner. Il n'y avait que par lui qu'elle pouvait avoir des nouvelles du monde extérieur.
Je pense que cette brève description se suffit à elle-même. Il est temps de commencer notre histoire, ne trouvez-vous pas ?
« Je sais que je suis adoptée. »
Son ''père'' se trouvait dans le petit salon, assis en face de sa femme. Il était 22h30. Elle aurait dû être couchée depuis une heure mais impossible de dormir. Elle avait besoin de mettre la situation au clair. Ce fut donc le soir de ses huit ans qu'elle se décida à crever l'abcès.
A la suite de cette déclaration, sa ''mère'' se leva, s'approcha d'un pas furieux et la gifla.
« Comment le sais-tu ?! Tu écoutes aux portes, c'est ça ?! Petite insolente ! »
Ce n'était pas la première fois qu'elle levait la main sur cette enfant. Ce fut cependant la première fois qu'elle le fit devant ledit père. Ce dernier se leva et lui ordonna aussitôt de sortir, sans pour autant hausser le ton. Elle le fusilla du regard mais obtempéra, non sans un dernier regard mauvais en direction de la jeune enfant suivi d'un :
« Je t'avais prévenu qu'elle ne nous causerait que des ennuis ! »
Puis elle claqua la porte derrière elle.
Une jeune femme en haut d'un mat se réveilla soudainement en sursaut. En alerte, elle scruta l'horizon mais se rendit compte que seuls ses songes avaient été bruyants.
Toujours les mêmes souvenirs…
Elle réprima un bâillement et se frotta les yeux avant de se recaler, essayant de rester opérationnelle le temps de sa surveillance. Elle revenait d'une mission particulièrement exténuante et n'avait pas pu fermer l'œil ces trois derniers jours. Autant dire que la sieste de cinq minutes était loin d'être assez reposante. Elle tenta de rester alerte mais, une nouvelle fois, le sommeil l'emporta, l'emmenant vers des souvenirs qu'elle aurait souhaité oublier.
« Armencia... Il est difficile de t'expliquer toutes les raisons qui ont poussé ton père à te confier à moi. Moi-même j'ignore ses réelles motivations. Mais, j'imagine que... comme tout père, il souhaitait simplement te protéger. Même si, pour cela, il devait se séparer de toi.
- ... Qui est mon père ?
- Hm… Et si je te racontais une histoire ? Ton père... est l'homme le plus brave que je connaisse. A lui tout seul, il a monté une organisation pour combattre les injustices de ce monde. Il reste pourtant humble et ne se proclame pas justicier, se remettant lui-même souvent en question.
- Ce n'est pas une histoire. »
Le duc rit à ses paroles.
« Elle arrive. Cette organisation ne s'est pas montée du jour au lendemain. Il lui a fallu beaucoup de temps. Son groupe se faisait d'abord discret, n'intervenant qu'en dehors de Grand Line. Ils ont commencé à devenir influant le jour où ils ont pu libérer de l'oppression une île de West Blue. Le roi de cette île était un homme sans cœur, privilégiant l'argent au détriment du bonheur et de la santé de ses habitants : il avait instauré un régime basé sur la peur. C'est à ce moment que ton père est intervenu. Révolté de voir que personne n'agissait, il est arrivé sur l'île avec seulement une poignée d'hommes et il a redonné espoir aux habitants. Tous l'ont ainsi suivi dans cette Révolution et ils ont pu renverser le roi et le chasser de l'île. Cependant, si cette action a permis à son organisation d'avoir la renommée qu'elle a aujourd'hui, il est également devenu ce jour-là l'homme le plus recherché au monde. Cette Révolution n'a pas été sans sacrifice car, ce jour-là, il aurait également perdu une personne auquel il tenait énormément.
- Elle est triste cette histoire.
- C'est exact. Malheureusement, c'est le genre d'histoires qui l'entoure. Je pense que tu es assez mature pour commencer à comprendre que le monde n'est pas toujours juste, ni linéaire. Il y a du mauvais dans le bon et du bon dans le mauvais. J'aimerais donc que tu sois critique sur ce qu'on te dira, en particulier sur les actions de ton père. Tu veux bien faire ça ? »
Nouveau réveil en sursaut.
Décidément, aujourd'hui était particulièrement difficile.
« Colonelle ! Vous pouvez descendre, je prends le relais ! »
Ladite colonelle ferma un instant les yeux puis les rouvrit et se força à sourire.
« Ne t'en fais pas ! Je gère ! Continue plutôt de t'occuper des blessés !
- Mais…
- Ils ont besoin de toi en bas. Tu es le seul soignant compétent encore en état. »
Le soldat grimaça mais le sourire de la jeune femme sembla le convaincre et il retourna à l'intérieur du navire.
Dès que l'homme quitta son champ de vision, son sourire disparut et elle reprit un air las avant de lever la tête. Depuis qu'ils étaient revenus sur North Blue, le ciel était gris et il s'était mis à neiger, laissant un tapis blanc immaculé sur le pont du navire. Cette couleur contrastait fortement avec les cheveux de jais et le teint mate de la jeune femme. Toute jeune, on lui avait appris à détester les peaux bronzées et les cheveux sombres, encore plus les siens qui avaient la fâcheuse tendance à faire des épis. Ses traits physiques l'avaient rarement avantagée si bien que, même arrivée à ses dix-huit ans, il lui était impossible de se regarder longuement dans la glace.
Se rendant soudainement compte qu'elle ruminait, la jeune femme se gifla les joues et se força à sourire et à énoncer à voix haute :
« Je suis la colonelle Navy et je ne broie pas du noir. La mission est une réussite, nous avons des blessés mais aucune perte, le réseau de terroristes est démantelé et je vais très bien moralement. Je suis connue pour ma bonne humeur et je vais garder un grand sourire. »
Navy était en effet connue de tous dans la marine pour son optimisme ainsi que pour son comportement enfantin… bien que ce n'était pas la raison principale de sa notoriété. Cela avait commencé dès son entrée à l'académie. Les femmes y étaient peu nombreuses et se faisaient souvent brimer (ça ne datait pas d'hier et ça ne s'était jamais réellement amélioré) mais la brune avait un fort tempérament et n'hésitait pas à répondre lorsqu'on la cherchait. Et elle faisait en sorte d'être bruyante et de rendre ce qu'on lui donnait au centuple, ce qui lui avait valu beaucoup de corvées de la part de ses formateurs à l'époque. Par exemple, on ne sortait pas impunie après avoir suspendu un formateur en caleçon en haut d'un bâtiment… même si ledit formateur usait de sa position pour essayer d'avoir les faveurs de ses élèves, hommes comme femmes.
La jeune femme émit un léger rire à cette pensée et regarda de nouveau l'horizon.
N'ayant rien d'autre à faire à part surveiller, ses pensées dérivèrent malheureusement de nouveau vers des souvenirs plus lointains et bien moins joyeux.
C'est vrai… nous sommes déjà cette période de l'année…
Encore trois heures avant d'arriver à la base…
Arrivés à leur base, en plein milieu de North Blue, les soldats encore en état aidèrent l'équipe soignante à transporter les blessés. Heureusement, aucun pronostic vital n'était en engagé mais il valait mieux emmener tout le monde à l'intérieur le plus rapidement possible car la nuit arrivait vite et, sur cette île, le thermostat avoisinait souvent les -15°C.
Une fois tout le monde rentré, Navy ne prit pas le temps de se poser. Elle attrapa son sac et reprit aussitôt la mer, cette fois sur un navire en direction d'East Blue. Elle pourrait se reposer sur le navire, le trajet étant particulière long. Elle espérait pouvoir arriver à temps pour l'anniversaire de son papa. Plus elle montait dans les échelons et plus il lui était difficile de demander des congés pour cette période de l'année. Elle hésitait fortement à refuser la prochaine promotion qu'on lui offrirait, au risque d'avoir ses mouvements encore plus restreints. Cette année, elle avait dû accepter une mission de démantèlement d'un réseau terroriste particulièrement pénible et surtout, péniblement longue. Il avait fallu démonter tout le réseau pièce par pièce en commençant par la base, tout ça pour se retrouver propulsés au milieu d'une guerre civile en plein milieu de Grand Line.
Vraiment, il était hors de question qu'elle recommence ce genre de mission un jour.
Elle entra dans une cabine, s'assit sur une banquette et se permit enfin de souffler. Presqu'immédiatement, ses yeux se fermèrent et ses songes l'emmenèrent de nouveau vers des souvenirs lointains.
« Monsieur. Une visite pour Monsieur. »
Le duc leva la tête de son journal et observa le majordome qui venait d'entrer.
« Je n'ai pas de rendez-vous prévu aujourd'hui. »
Sa femme et son fils étant de sortie aujourd'hui, le duc comptait passer sa journée avec Armencia. Cette dernière se trouvait d'ailleurs à ses côtés pour lire également le journal afin de s'informer des actualités du monde.
« Je vous prie de me pardonner. Je me suis permis de le laisser entrer et de l'installer dans le petit salon car il est difficile de refuser l'entrée à... ce type d'invité. »
A ces mots, le duc posa son journal sans se presser et se leva. Il sembla ensuite réfléchir un instant puis il se tourna vers sa fille.
« Armencia, veux-tu bien m'accompagner ?
- Est-ce encore pour vos affaires ?
- En quelque sorte... Nous ferons vite et nous pourrons ensuite profiter de la journée ensemble. »
La jeune enfant se leva à son tour et prit la main de son père. Tous deux suivirent le majordome en direction du petit salon. Le majordome ouvrit une porte et l'enfant put découvrir un homme vêtu de blanc, dos à eux et regardant par la fenêtre. Elle ne put que constater son imposante carrure alors qu'il se tournait à l'entente de leur entrée. Bien que le temps semblait avoir passé pour cet homme au vue de ses tempes grisonnantes, son visage dur et sa posture droite ne pouvaient qu'imposer le respect.
« Bonjour, Monsieur. Je suis le duc Ronan. Je ne pense pas avoir déjà eu le plaisir de vous rencontrer.
- ... Vice-amiral Monkey D Garp. Je crois qu'il y a quelque chose que je dois récupérer.
- ... Monkey D ? Je vois... »
Le duc regarda alors la fille qu'il tenait par la main. Ledit Garp baissa lui aussi le regard, semblant enfin remarquer la présence d'une tierce personne. D'un coup, il se figea et un mot sortit de sa bouche :
« Army... »
Cet homme qui un instant auparavant semblait capable de dominer les mers se retrouvait à poser un genou à terre, tout air grave envolé. Ne restaient que la surprise et surtout une incompréhension non feinte.
Navy rouvrit les yeux, nullement reposée.
Volontairement ou non, vers la même période de l'année, elle revoyait des brides de son enfance.
Elle ne se rappelait donc que trop bien la suite des événements de son rêve : Passé la surprise, Garp avait tendu un papier au duc avec seulement les coordonnées du manoir. Ces coordonnées venaient d'un certain Monkey D Dragon. Garp en avait déduit qu'il fallait récupérer quelque chose à cet endroit et, en y allant, il avait instinctivement su qu'il s'agissait de l'enfant. Ces traits physiques caractéristiques ne trompaient pas quant à l'identité de ses parents : Un teint mat, des cheveux de jais en épi et une taille plus grande que la moyenne de son âge.
A cette pensée, Navy ne put retenir une grimace. Sa carrure plus imposante et moins féminine ne l'avait pas avantagé durant son enfance dans la haute société. Elle ne regrettait toutefois pas ce physique à présent qu'elle était dans la marine : un corps robuste était un plus dans un monde de criminels.
Elle se leva et s'étira.
Le sommeil ne viendrait pas alors autant s'occuper le temps d'arriver.
Le bateau venait d'arriver au Royaume de Goa.
L'avantage d'être dans la marine était de pouvoir aller d'une mer à l'autre en passant par Calm Belt. Certes, ils n'étaient pas 100% à l'abri de croiser un monstre marin mais seuls les monstres les plus aguerris pouvaient les repérer malgré la coque en granit marin. Et, de manière générale, ils ne faisaient pas long feu grâce aux gradés présents à bord.
Ce fut donc sans grand encombre que le navire arriva à East Blue avant d'être amarré sur un port du Royaume de Goa.
Sans attendre, La jeune femme descendit du navire et se dirigea en ville. A mesure que ses pas l'emmenaient vers sa destination, d'autres souvenirs émergeaient.
« Dois-je vraiment y aller ? »
Le duc s'affairait à mettre les affaires les plus pratiques dans une valise pour l'enfant qui le regardait. Il s'arrêta un instant, regarda le soldat qui l'avait suivi et soupira avant de s'asseoir un instant à côté de la dénommée Armencia.
« Le monsieur ici présent est envoyé par l'homme qui t'a amené à moi. Ça signifie que tu as assez appris à mes côtés et qu'il faut maintenant que tu partes vers de nouvelles aventures, cette fois avec lui.
- Je ne vous reverrai donc plus ?
- ... Si, bien sûr. On se reverra autant de fois que tu le souhaiteras. Et, quoi qu'il se passe et quoi qu'on dise, tu resteras toujours ma fille. »
Et, à ces mots, le duc sortit un insigne avec les armoiries de la famille.
« Veux-tu bien en prendre soin pour moi ? Reprit le duc
- Mais… Cet insigne appartient au responsable de la famille…
- Et en tant qu'héritière, il te revient de droit.
- Ce n'est pas ce que veut la tradition… C'est Chelly…
- Je te fais confiance. » Fit Ronan
Hésitante, Navy attrapa l'insigne, ne se rendant pas encore entièrement compte de la charge qu'elle venait d'accepter.
Navy s'arrêta devant une tombe, s'agenouilla et y posa un bouquet.
« Bonjour père. Je suis de retour. »
J'espère que ce premier chapitre vous a plu ! Comme vous avez pu le constater, nous allons suivre une Monkey D (une de plus, quelle originalité). Cette histoire est plus longue que la première, les enjeux étant plus diversifiés. Une romance, si on peut appeler ça comme ça, sera présente mais ne sera pas en thème principal mais le genre que je mettrai pour décrire cette histoire pourra varier en fonction des retours que je recevrai, merci par avance !
