« Et si nous prenons tes yeux, ce serait un beau trophée pour le Ciel. » lança Damiel tout à coup.

Crowley croisa le regard de ce dernier qui l'observait beaucoup trop depuis longtemps, mais il n'avait pas imaginé que ce genre de pensée aurait effleuré sa cervelle angélique. C'était les démons qui élaboraient ce genre de tortures, pas les anges !

- C'est une bonne idée, approuva Lionel en avançant vers lui.

- Quoi ? Non, vous ne pouvez pas, vous êtes des anges putain, vous ne pouvez pas, vous…

- Nous sommes des anges qui combattons un démon qui se trouvait dans un sanctuaire céleste, répliqua-t-il, alors nous ne craignons rien. Damiel, tiens le correctement, l'opération est difficile. »

Il eut un claquement de doigt et des chaines dorés apparurent, s'enroulant autour de ses poignets et de ses chevilles de Crowley, l'empêchant de donner plus de coups et de se débattre, l'immobilisant complètement. Il ne pouvait même pas prendre sa forme animale. La main de Lionel lui bloqua sa mâchoire, tandis que Damiel continuait de le maintenir par le cou.

Le cœur de Crowley n'avait jamais autant battu aussi fort que maintenant. C'était un pur cauchemar, être faible face à eux, sans qu'il ne puisse se défendre, c'était terrifiant. Il ferma les yeux, ne serait-ce que pour ne pas faciliter la tâche aux anges. Il n'allait pas devenir aveugle sans tenter de se battre tout de même. Son corps tremblait de toute part, incapable de se libérer de ses ennemis. Même s'il avait connu pire dans sa longue vie, il n'avait jamais ressenti autant d'effrois et de craintes.

Son aile était blessé, meurtri par une arme, qui n'en était pas une, qu'il avait offert à Aziraphale. On allait lui prendre ses yeux, alors qu'il se trouvait vulnérable dans la librairie de son ange. Le sort, ou bien Dieu, était contre lui.

Ça devait être une belle journée. Une journée où il se serait réveillé, aurait déjeuné avec Aziraphale qui lui aurait raconté sa matinée au marché.

Aziraphale.

Son cher Aziraphale.

.

Le carillon annonçant que la porte de librairie s'entendit alors.

Ses yeux s'ouvrirent instantanément. La lame que tenait Lionel s'était figée sous ses yeux. Les deux anges s'étaient retournés vers le nouveau venu.

Un silence s'installa, suivi d'un bruit de sacs tombés au sol.

« Oh Seigneur…Que…Crowley ? »

C'était la voix d'Aziraphale. Une voix qui exprimait la confusion, puis de l'horreur. Crowley ne put voir son visage, mais il était sur que cela aurait pu lui briser le cœur. Les deux anges ennemis le lâchèrent brutalement et il tomba au sol, sous une plainte de douleurs. Au sol, il leva la tête entre Damiel et Lionel, son regard croisa celui d'Aziraphale.

Ce dernier avait les yeux complètement écarquillés. A ce moment-là, Crowley découvrit alors le visage d'Aziraphale. Si l'ange paraissait horrifié quelques secondes plus tôt, il se transforma complètement, passant alors à une froideur glaciale, ses traits si doux se durcirent et son regard, autrefois empli de chaleurs, n'exprimait plus aucune émotion, tel un chasseur traquant sa proie. Le démon, malgré lui, recula de peur, ses sens le prévenaient d'un danger imminent, il en frissonnait tellement c'était intense. L'aura que dégageait Aziraphale était complètement différente désormais.

« Qu'est ce que vous lui avez fait ? »

Même la voix de l'ange devint plus grave, plus menaçante. Elle n'avait plus ce côté léger et tendre.

« Ton…démon a causé tout cela, rétorqua Lionel, il nous a provoqué. »

La tête d'Aziraphale se pencha sur le côté, machinalement. Ses yeux bleus fusillaient glacialement l'ange qui lui avait parlé.

« Il…vous…a provoqué ? Vous dites ? répéta-il faussement surpris accentuant chaque syllabe.

- Oui, c'est un démon, nous l'avons donc puni pour cela. »

Dans l'incompréhension, Crowley se recroquevilla, reculant de plus belle contre l'étagère dans son dos. Son aile qui saignait toujours se plia contre lui instinctivement, certain que l'aura meurtrière d'Aziraphale était dirigée contre lui. Son mouvement fut remarqué et Damiel en profita pour le saisir par le col et le jeter au pied de l'ange.

Lorsqu'il se retrouva à genoux face à Aziraphale, il vit la colère de son ange. C'était une vision terrifiante, son compagnon, de sa hauteur, l'observait avec une expression enragée, presque haineuse. Jamais, il n'aurait cru voir ça venant de son ange si parfait. Crowley se recroquevilla, ses ailes se plaçant derrière lui, en signe de rédemption.

Son ange n'était pas venu pour le sauver. Non. Il était là pour le punir. Comme les deux anges l'avaient signalé. Il avait été stupide de croire qu'Aziraphale s'en prendrait à ses congénères. Il n'était qu'un démon, un putain de démon, qui squattait la librairie d'un ange, un sanctuaire céleste.

« Mon ange, je…souffla-t-il avant de se faire interrompre sèchement par le propriétaire des lieux.

- Non. »

Vaincu et abattu, Crowley baissa la tête. Il ne voulait pas rendre plus en colère Aziraphale. Il ne pourra plus l'appeler « mon ange ». C'était que ça voulait dire. Ce « non » était pour lui ordonner de se taire ou de ne plus l'appeler de la sorte ?

« Ton aile…elle saigne, dit-il d'un ton étrangement neutre.

- Oui, déglutit Crowley n'osant le regarder, je…c'était un accord entre nous et…

- Tu as…pactisé avec eux ?

- Oui.

- Pourquoi ?

- Pour protéger la librairie, murmura le démon en se mordant les lèvres.

D'un pas vif, Aziraphale s'avança alors. Pendant un instant, il crut qu'il s'arrêtera à sa hauteur, pour lui parler ou le frapper, peu importait. Mais il le contourna, l'ignorant complètement. Crowley cligna des yeux suivant du regard chacun de ses mouvements. Son ange s'était approché de Damiel et Lionel qui le regardèrent confus, ne s'attendant pas à ça.

Puis tout à coup, l'entièreté de la librairie trembla, telle un séisme, les livres par terre se détachèrent du sol lentement. Aziraphale avait gardé ses mains dans son dos, mais Crowley ressentait alors toute la tension qui se dégageait de lui, il n'était pas peut-être pas armé, n'exprimait pas une quelconque envie de commettre de la violence, pourtant il inspirait une crainte effroyable telle que les deux anges qui avaient sans aucun doute senti la même chose que lui, s'étaient retrouvés acculés au fond de la librairie.

« Vous osez rentrer chez moi, lâcha Aziraphale d'un ton froid, vous osez « foutre » le bordel dans ma maison, vous osez toucher ce qui ne vous appartient pas.

- C'est le démon qui…, commença Damiel de moins en moins confiant.

- Tu prononces encore un mot et je te jure que plus jamais tu reverras la surface de cette Terre et encore moins celle du Ciel.

- Nous sommes venus sur ordre de Sandalphon, argua Lionel la peur se lisant sur son visage.

- Sandalphon n'a aucun pouvoir sur Terre. Je suis le seul ange sur cette Terre à ordonner une destruction d'un sanctuaire, qui se trouve être ma librairie et je suis l'Ange qui a été envoyé sur Terre.

- Nous suivons les ordres, bredouilla-t-il.

- Blesser un démon faisait-il partie de vos ordres ? »

Cette dernière question fut accompagnée d'une violente bourrasque dans la librairie, autour d'Aziraphale, créant un mur de livres volants le séparant de Crowley, qui ne pouvait donc pas s'approcher d'eux, à moins d'être fauché par un bouquin. Les étagères se brisèrent, libérant chaque ouvrage qui renforça ce bouclier, séparant le couple.

Les deux autres anges déglutirent devant ce déchainement soudain, constatant sans nulle doute qu'ils ne pourraient pas sortir de cette prison de livres sans affronter Aziraphale, une Principauté, un ange beaucoup plus fort qu'eux.

« Vous. L'avez. Blessé. Et. Ça. C'est. Impardonnable. »

Un tonnerre retentit dans la pièce, une tempête paraissait se déroulait dans la librairie uniquement, tandis qu'à l'extérieur, le soleil brillait toujours. Crowley eut un frisson terrifiant qui lui traversa l'échine, à tel point que même ses ailes se tendirent. Autour d'eux, flottait une aura mortelle . Il tenta de se redresser pour rejoindre son ange, afin de le calmer. Pourtant les livres qui lui tournoyaient autour de lui indiquaient que ce dernier avait deviné sa réaction.

Damiel et Lionel paniquèrent et se jetèrent à genoux, la terreur et la peur se lisant sur leurs visages. Dans un autre contexte, Crowley aurait été ravi de les voir ainsi, mais il savait pourquoi ils réagissaient ainsi. Il y avait dans cette pièce, un ange qui avait envie de tuer.

Jamais le démon n'avait vu Aziraphale avec des envies de meurtres et il devait avouer que c'était mortifiant. Lui-même, s'il ne connaissait pas son ange, aurait envie de fuir le plus loin possible de cette endroit.

« Nous sommes désolés ! hurla Damiel, nous…allons rentrer et nous vous…

- Taisez-vous. »

La bouche de l'ange se referma et il ne parvint pas à prononcer le moindre mot, même Lionel avait perdu l'usage de la parole. Crowley serra les dents, ce n'était pas bon, si Aziraphale utilisait ses pouvoirs de la sorte, il était alors vraiment sérieux. Il devait l'en empêcher.

Lentement, il tendit la main, espérant arrêter les livres mouvants qui servaient de bouclier à Aziraphale, mais rien y fait.

« Mon ange ! s'écria-t-il, arrête ça, nous devons parler ! »

Ce dernier tressaillit. C'était subtile mais assez pour le démon, qui savait qu'il était écouté malgré la folie qui semblait s'emparer de son compagnon. Cependant, la tornade continuait à protéger l'ange, Crowley ne pouvait pas passer à travers tant qu'il ne l'a pas annulé. Aziraphale pivota doucement vers lui, sans le regarder dans les yeux, portant une oreille attentive.

« Mon ange, je vais bien, je ne suis pas…mort, laisse les, pria-t-il en tentant un sourire, tu n'as pas besoin de faire tout ça.

- Ils t'ont fait du mal.

- Je suis leur ennemi, c'est normal.

- Non, je ne t'ai jamais fait du mal.

- Tu n'es pas mon ennemi.

- Je suis un ange, Crowley.»

Cette fois, Aziraphale s'était tourné complètement vers lui, les ouvrages ralentirent leurs mouvements, mais continuaient de tourbillonner autour d'eux.

« Parce que tu m'aimes, déclara Crowley en levant les mains comme une évidence, eux ne m'aiment pas.

- C'est plus fort que moi, je…dois les punir.

- Non, mon ange, tu ne dois pas.

- Pourquoi ? grinça Aziraphale dans un sanglot, ils t'ont blessé, tu saignes, ils t'ont…torturé.

- Parce que si tu les tues, tu souffriras, mon ange, et je ne veux pas que ça arrive, à cause de moi.

- Non, jamais à cause de toi. »

Le cœur de Crowley s'attendrit à ces mots, il aurait pu le prendre dans ses bras, si les maudits livres fous ne les séparaient pas.

« Mon ange, laisse les partir, supplia-t-il doucement.

Aziraphale se détourna de lui, reportant son attention sur ses deux collègues célestes dont les yeux exprimaient que désespoirs et craintes.

- Je ne vous tuerai pas, déclara-t-il finalement, mais n'oubliez pas qu'aujourd'hui, un démon vous a sauvé la vie et que si vous touchez un seul de ses cheveux, je n'hésiterai pas à invoquer la punition divine. »

Les deux créatures célestes tremblotèrent devant ses paroles sérieux.

« Hors de ma vue, maintenant, et dites à Sandalphon que s'il veut me chercher des problèmes, rappelez-lui que je possède des Flammes de L'Enfer. »

A ces mots, ses doigts claquèrent et tout dans la librairie redevint comme avant, comme si rien n'avait été dérangé, même le vase qui avait été brisé n'avait aucune égratignure. Les deux anges se levèrent, lâchant un gémissement rauque et se précipitèrent pour sortir, ignorant le démon qui les suivit du regard, se retenant de rire. Il s'apprêta à complimenter Aziraphale quand sans qu'il ne s'y attende, celui-ci l'enlaça, enfouissant son tête dans son cou. Ses ailes qui étaient toujours sortis s'écartèrent par surprise.

Ne sachant quoi faire, Crowley passa ses bras dans le dos de l'ange, le frottant tendrement.

« Je suis là, murmura-t-il, je vais bien.

- Si je n'étais pas venu à temps, ils t'auraient probablement…

- J'espérais que tu arriverais à temps, avoua Crowley.

- Mais imagine que…

- Je ne veux pas imaginer, coupa-t-il, puisque tu es arrivé au bon moment.

- J'aurai du arriver avant et…Seigneur, ton aile ! »

Aziraphale s'écarta de lui et alla observer son aile en sang.

« Je peux le soigner et…

- Ce n'est pas la peine, ça va se soigner tout seul.

- Ils ont utiliser ton cadeau pour te faire, déplora Aziraphale en larmes, je suis tellement désolé, Crowley, je… »

Un baiser le fit taire, l'empêchant de continuer sa phrase. Ne supportant pas que son ange culpabilise, le démon n'avait eu d'autre idée que de l'embrasser. Après tout, les actes valaient mieux que les mots, non ? Il semblerait que cela eut l'effet attendu, Aziraphale se détendit dans ses bras, il fondit complètement, se laissant emporter par sa ferveur.

Quand enfin il le relâcha, le céleste libraire était aussi rouge que les propres cheveux de Crowley, haletant, les lèvres enflés.

« C'était sournois de ta part, grommela Aziraphale avec un demi-sourire.

- Je suis un démon, tu ne m'as pas donné le choix.

- Me laisseras-tu au moins prendre soin de ton aile, mon cher ?

- Evidemment, mon ange. » soupira Crowley.

Si cela lui ferait plaisir, il ne dirait pas non et il était certain qu'Aziraphale ne le laissera pas tranquille tant qu'il ne sera pas sur que son aile soit guéri.

« Au fait, je ne savais pas que tu avais les Flammes de l'Enfer,

- Quoi ? Non, bien sur que non.

- Alors tu as..

- J'ai menti, évidemment.

- Et c'est moi,² le sournois… »

Ils rirent tous les deux.

.

.

Crowley s'était endormi la tête sur les genoux d'Aziraphale. Ils avaient passé la journée à la librairie, Aziraphale étant trop perturbé pour sortir. Sa proximité avec Crowley le rassurait et il n'avait pas passé une minute sans qu'il ne soit à moins d'un mètre de lui. Son démon ne paraissait pas l'avoir remarqué, se contentant de rester lui-même.

Aziraphale était encore tourmenté parce qui lui était arrivé. Crowley lui avait tout raconté, jusqu'au moindre détail et l'ange avait été choqué d'apprendre que le démon n'avait pas pu se défendre face aux anges. Sa culpabilité grandissait encore plus quand il avait ramassé son coupe lettre abandonné là où Damiel et Lionel avaient été à genoux quelques heures plus tôt. Le sang de Crowley avait séché sur la lame. Cela aurait pu le faire pleurer si son démon n'avait pas été là pour utiliser un miracle démoniaque et effacer son propre sang. Aziraphale avait alors serré pendant quelques secondes le coupe-lettre, regrettant de l'avoir laissé à la vue de tous.

Ensuite, il avait revu tous les règles qu'il avait imposé à la librairie et supprima la clause qui interdisait un démon d'utiliser la violence. Quand il avait créé sa librairie, il craignait toute sorte de chose, c'était la première fois qu'il avait en charge un endroit aussi incroyable où il pouvait s'adonner à ses passions, donc il avait instauré des règles tout aussi strictes que ridicules. Cela le rendait fou qu'à cause de sa peur d'autrefois avait rendu son démon bien-aimé vulnérable.

Voyant que Crowley dormait profondément, il claqua des doigts. Ils se retrouvèrent dans la chambre, tous les deux allongés, côte à côte dans le lit. Inconsciemment, le démon parut s'en rendre compte et toujours endormi, il se tourna sur le côté, faisant face à l'ange. Un doux soupir s'échappa de ses lèvres.

Aziraphale resta immobile pendant quelques secondes, se contentant de regarder le démon dormir, l'admirant alors. Il le trouvait toujours aussi beau, peu importe ce qu'il faisait, qu'il soit sous forme de serpent ou humain. Il se trouvait chanceux de pouvoir être aussi proche d'une créature aussi belle que lui. Même si c'était un démon, même si c'était un ennemi héréditaire, il ne permettrait pas que le Ciel le touche, le blesse ou lui prenne.

C'était son démon. Personne ne devrait lui faire de mal.

« Je t'aime, Crowley, chuchota-t-il en le rapprochant de lui.

- Moi…aussi…mon ange… » souffla son compagnon somnolent.

Emu, Aziraphale retint un sanglot et l'étreignit dans ses bras le ramenant contre lui, comme pour se rassurer que Crowley était bien là et bien vivant.


.

Le lendemain matin, quand il se réveilla, Crowley fut surpris qu'il était entouré par les bras forts de son ange. Au départ, il parvint difficilement à comprendre pourquoi il n'arrivait pas à bouger aussi facilement, puis lorsqu'il comprit qu'Aziraphale était responsable de sa mobilité réduite, il exprima sa confusion.

Son ange ne dormait jamais et en général, Crowley dormait seul.

« Bonjour, mon cher, le salua-t-il en le relâchant.

Le démon se redressa dans le lit, clignant des yeux. Aziraphale suivit son mouvement, légèrement embarrassé. Le soleil les accueillit tous les deux en cette belle journée, les irradiant tous les deux de sa lumière matinale.

- Je suis désolé, je me suis endormi, c'est la première fois que ça m'arrive, ajouta l'ange penaud.

- Pourquoi es-tu désolé ?

- Tu as l'habitude de dormir seul et…

- Ça me dérange pas, mon ange. Je suis juste surpris que tu…eh bien, que tu dormes. Les anges ne dorment pas.

- Je sais, c'est étrange, n'est-ce pas, mais il semblerait que tu m'as…endormi.

- Hein ? Comment ça ?

- Je…je veux dire…tu n'as rien fait évidemment, mais…bredouilla Aziraphale dans la panique, je t'ai vu dormir…je voulais juste te regarder dormir et…je t'ai fait un câlin…après je sais pas…j'ai fermé les yeux comme toi et… »

Devant ses aveux, Crowley rit alors, se pliant en deux.

« Ce n'est pas drôle ! s'écria Aziraphale rouge de honte, je…je n'ai jamais dormi de ma vie et…

- Désolé mon ange, mais tu es tellement adorable.

- Ça n'explique pas pourquoi je me suis endormi, marmonna-t-il.

- Je m'en fiche en fait.

- Pourquoi ?

- Si ça me permet de dormir avec toi, je m'en fiche.

- Oh, vraiment ?

- Et toi, ça te dérange ? s'enquit Crowley.

- Non, bien sur que non.

- Alors, c'est bon. »

Le démon sortit du lit, s'étirant joyeusement, puis se pencha vers Aziraphale déposant un baiser sur ses lèvres tendrement.

« Tu veux un petit-déjeuner, mon ange ? »